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Dossier de presse

Colloque à l’Assemblée nationale


21 octobre 2009 – 14h-17h30

Questions sociales et juridiques


posées en France par
les parcours de changement de sexe
Groupe d’étude parlementaire sur l’Identité de Genre
Homosexualités & Socialisme (HES)

Contacts Presse :
Gilles BON-MAURY, tél. 06 61 53 19 39, gilles.bon-maury@hes-france.org
Laura LEPRINCE, tél. 06 85 88 58 11, laura.leprince@hes-france.org

Organisateurs :
Groupe d’étude parlementaire

Michèle Delaunay : députée SRC de la Gironde


Jean Mallot : député SRC de l’Allier
Pascale Crozon : députée SRC du Rhône
Catherine Lemorton : députée SRC de la Haute Garonne
Marie-Odile Bouillé : députée SRC de Loire-Atlantique

Homosexualités & Socialisme (HES) :

Gilles Bon-Maury : Président d’HES


Laura Leprince : HES - déléguée aux questions d’Identité de Genre
Olivia Chaumont : HES – co-organisatrice du colloque

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Colloque du 21 octobre 2009 – Assemblée Nationale - Salle 6217
Groupe d’étude parlementaire sur l’Identité de Genre – HES

Intervenants :
Alecs Recher : élu, conseiller municipal du parlement de la ville de Zurich, ayant exposé publiquement sa
transidentité (Femme vers Homme)
Frédérique Granet : Professeur et Vice-Présidente de l’Université de droit de Strasbourg, chargée de
mission à la commission internationale d'Etat Civil
Patrice Hilt : Maître de conférences à l’Université de droit de Strasbourg, maire d’Offwiller
Marie Laure Peretti : Docteur en psychologie clinique et psychothérapeute
Jean Guetta : Psychiatre, ancien interne des Hôpitaux de Paris

Objectif du colloque :

Le groupe d’étude parlementaire socialiste s’est créé sous l’impulsion d’HES pour se saisir de la question de l’Identité
de Genre en France, dans sa dimension sociale et juridique.
Partant du constat que cette réalité humaine vécue par des milliers de citoyens et citoyennes françaises ne donnait
lieu à aucune sensibilisation digne de ce nom et aucune information nécessaire et accessible à la représentation
politique, la tenue d’un colloque d’information sur la question à l’Assemblée nationale s’est imposée en priorité.

Le groupe d’étude souhaite voir émerger une approche sociale d'un problème devant être traité avec humanisme au
delà des sensibilités politiques (et c’est pourquoi tous les sénateurs et députés ont été invités).
Alors que l’on discute publiquement de l’ouverture des frontières sociales, culturelles, familiales, qui sont autant de
limites à l'épanouissement individuel, notre société doit également réaliser que l’on peut ouvrir les frontières du genre,
et reconnaître que l'identité n'est pas une vérité biologique, mais bel et bien une réalisation personnelle.
Elle doit comprendre que pour les personnes transgenres, ce n’est pas un choix de vie, mais qu’elles subissent une
oppression par la discrimination, la stigmatisation, l’ignorance et la violence.
Il faut aujourd’hui construire ce lien entre la société et les personnes transgenres, seul capable de changer en
profondeur les choses, et d’éliminer le flou de la situation actuelle, génératrice d'inégalités, de discriminations et de
mal vivre.

Dans le même temps, le ministère de la santé vient de proposer (le 18 septembre 2009) des améliorations sur le plan
médical que beaucoup d’associations LGBT ont salué, la décision notamment de faire disparaître le transsexualisme
de la liste des maladies mentales en prenant en charge les parcours transsexuels en tant qu’affection de longue
durée « hors liste ».
Alors que les parlementaires effectueront leur travail de contrôle sur les contours de la future réforme de la politique
de santé déposée d’ici mi 2010, il s’agira de rester vigilant quant à son impact sur la structure de soins pour les
parcours transsexuels. Les associations LGBT dont HES ont en effet mis en avant des risques grands de voir la
réalité des parcours de soins détériorée à cette occasion, malgré l’avancée symbolique.

Au-delà, le groupe d’étude socialiste avec l’aide d’HES veut mettre en avant une approche progressiste et participer
au rattrapage de la France dans ce domaine par rapport à d’autres pays européens. Le démarrage de l’écriture d’un
projet de loi pourrait être l’aboutissement de ce colloque.

Pour en débattre ce 21 octobre, HES a convaincu un conseiller municipal élu au parlement de la ville de Zürich de
venir témoigner de son parcours trans de femme vers homme alors qu’il exerçait et exerce toujours son métier
politique et publique. Son nom : Alecs Recher.

Du coté des experts, pour couvrir la dimension juridique avec le difficile problème des conditions de changement
d’état civil, Frédérique Granet, vice présidente de l’université de Strasbourg et Professeur de droit, chargée de
mission de la commission internationale de l’Etat civil a travaillé sur la problématique du changement de sexe légal et
a fait des études de droit comparé. Patrice Hilt, Maître de conférence a réalisé ces études avec elle.

La dimension médicale est couverte par une psychothérapeute Marie Laure Peretti et un psychiatre Jean Guetta qui
nous éclaireront sur la réalité des parcours transsexuels en France et sur la relation médecin - patient trans, forts de
leur pratique expérimentée à tout deux sur plus de 15 ans.

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Groupe d’étude parlementaire sur l’Identité de Genre – HES

Questions sociales et juridiques


posées en France par les parcours de changement de sexe

quelques repères …

Parcours de changement de sexe – transsexualisme – Identité de genre : une terminologie à mieux


appréhender

A cause de préjugés et d’amalgames infondés, et surtout par manque de connaissances réelles du sujet,
la transsexualité est souvent incomprise par notre société et l’identité de genre une notion inconnue et
vide de sens.
On identifie bien aujourd’hui ce que sont les « homos », les « gays », les « lesbiennes ». On parle
maintenant également des « trans » en cherchant là, toujours, à y voir clair.

Être une personne trans féminine ou masculine n'est pas un choix de vie, une perversion ou un fantasme.
C'est une dichotomie, dès la plus petite enfance, entre la construction du sexe psychologique et celle du
sexe anatomique, qui s'accompagne d'une souffrance de vie pouvant perdurer plusieurs décennies.
Partant d’une prise de conscience dans l’enfance ou à l’adolescence, la plupart du temps sans aucun
moyen de la partager ou la faire comprendre, l'âge adulte ou de jeune adulte arrivant, la seule façon pour
la personne de vivre enfin en équilibre avec elle-même, est d'entamer un processus de transformation de
son corps qui la conduit à vivre dans son genre désiré et atteindre l'harmonie recherchée. Au terme de
cette mutation, une vie sociale et personnelle semblable à celle de tout autre être humain peut enfin
commencer pour elle.

Nous employons les anglicismes FtM (Female To Male) pour les trans masculins (ou hommes trans) qui
font ou ont fait un parcours de femme à homme et MtF (Male to Female) pour les trans féminins (ou
femmes trans) qui font ou ont fait un parcours d’homme à femme.
Nous préférons réserver le terme transsexuel-le quand nous sommes dans un registre médical, quant il
s’agit de parler celui ou celle qui bénéficie de technicité de changement de sexe, qui sont des
changements endocriniens principalement, mais aussi des transformations ou modifications chirurgicales
des organes sexuels primaires et secondaires quand elles sont demandées.

Pour parler en société des personnes trans, nous essayons sans cesse d’éduquer le citoyen en marquant
bien la différence entre la notion de sexualité (ou d’orientation sexuelle) et celle d’identité de genre.

L’identité de genre a aujourd’hui une définition quasi officielle défini par un groupe d’experts mondial
à l’ONU en 2007 : « L’identité de genre est comprise comme faisant référence à l’expérience intime et
personnelle de son genre profondément vécue par chacun, qu’elle corresponde ou non au sexe assigné à
la naissance, y compris la conscience personnelle du corps (qui peut impliquer, si consentie librement,
une modification de l’apparence ou des fonctions corporelles par des moyens médicaux, chirurgicaux
ou autres) et d’autres expressions du genre, y compris l’habillement, le discours et les manières de se
conduire. »

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identité de genre

cisgenre transgenre Intersexué-e

Homme vers femme


Femme vers homme

Pas de genre social Nouveau genre social


revendiqué revendiqué

Parcours médical
(traitement hormonal,
Transgendériste Transsexuel-le opérations esthétiques)
transformiste travesti
et androgyne

Non-opéré-e
Pré-opéré-e
Non stérilisé-e

Réassignation
sexuelle

Post-opéré-e

Afin de cadrer le débat d’aujourd’hui, nous précisons dans le diagramme ci-dessus toutes les formes
d’identités transgenres. Toutes conduisent, à des degrés divers, à des discriminations et une
stigmatisation très forte. Nous encadrons en bleu celles qui exigent votre attention aujourd’hui car elles
interrogent en particulier le législateur sur les conditions de changement d’état civil et le ministère de la
santé sur l’organisation du système de soins et le parcours médical.
Pour information, cisgenre qualifie toutes les personnes (la grande majorité) dont l'identité sexuelle est
la même que leur sexe biologique tel qu'enregistré par l'état civil. (de cis = dans la limite de). Les
intersexué-es peuvent se vivre dans une identité transgenre ou pas et sont donc mis à part pour éviter
l’amalgame.

De combien de personnes parle t-on ?


Très peu d’études systématiques et renouvelées permettent de connaître précisément le nombre de
personnes trans. On retrouve cependant dans des études à l’international des « prévalences » entre 1
pour 7500 et, dans les études très récentes, 1 pour 30001 voire plus, ce qui représente de 8000 à 20000
personnes en France.
Nous considérons qu’il faut aussi rajouter aujourd’hui tout ce qui est consubstantiel à leur vie, c'est-à-
dire leur famille (leur ascendant, leur fratrie, leur descendance quand ils en ont).
Tous vivent difficilement l’absence totale de reconnaissance de l’identité de genre. Pour une personne
trans, 3 ou 4 autres sont désemparées parce que rien dans notre société ne nomme, n’identifie, ne
reconnaît et ne soutient leur enfant ou leur frère, leur sœur.
Par conséquent on peut dire que 30000 à 100000 concitoyens sont en attente de votre prise de
conscience sur ce sujet.

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Etude Transgender Eurostudy Avril 2008 et travaux de Lynn Conway présentés au 20ieme World Professional
Association for Transgender Health International Symposium à Chicago en septembre 2007

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Les principales revendications des militants trans en France

Au plan médical :

1. Un parcours de santé qui reste respectueux de la personne humaine et qui applique le principe
d’égalité du citoyen, celui de la déontologie médicale, le libre choix de son médecin
2. Une prise en charge à 100% pour un esprit de justice et contre la discrimination par l’argent
3. Un parcours de soins dépathologisé avec un médecin caution d’un parcours qui n’a plus à
diagnostiquer et justifier une maladie mentale.
4. Un nombre de chirurgiens français suffisant, formés auprès de leurs confrères spécialistes à
l’étranger et pour le moment un accès facilité aux opérations faites hors du territoire français
5. Des études médicales sur les effets des traitements hormonaux qui sont prescrits, des études
incluant les cas de co-morbidité (VIH, diabète, hépatite). Dans cette attente, des traitements
hormonaux attribuées d’une AMM dérogatoire.

Au plan juridique :

1. Une procédure de rectification de l’état civil rapide et non arbitraire, sans expertises coûteuses et
humiliantes, et la recherche d’une solution constitutionnelle, législative ou juridique pour que
cette rectification ne soit pas conditionnée à une réassignation sexuelle et une stérilisation
obligatoire :
Pour reprendre les propos du Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de
l’Europe : « Les lois espagnole et britannique relatives à l’identité de genre reposent sur
ce principe Toutes deux reconnaissent qu’un Etat ne saurait manquer à son obligation de
protéger l’intégrité physique de chacun simplement pour soulager le malaise présumé de
la majorité de la population à l’égard de la procréation des personnes transgenres – un
phénomène extrêmement rare du fait des traitements hormonaux et de la volonté même
des personnes concernées »

2. la possibilité le cas échéant et si le couple le souhaite, au droit du maintien de l’union si la


personne a fait sa transition sans rupture de son mariage.

Au plan social :

1. La reconnaissance de la transphobie comme discrimination au même titre que le racisme ou


l’homophobie, et par conséquent, la prise en compte de la transphobie par la Haute autorité de
lutte contre les discriminations et pour l’égalité (HALDE) , ainsi qu’un toilettage approprié du
code pénal et du code du travail notamment.
2. le respect des droits humains fondamentaux tels que le droit à la procréation et le droit à la
parentalité.
3. Des programmes de sensibilisation et de formation sur l’identité de genre aux personnels de la
sphère juridique (juges aux affaires familiales, médiateurs), aux personnels de l’Assistance
Sociale et des associations d’aide aux familles, aux enseignants de l’Education Nationale

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Où en est la France sur le cadre légal de reconnaissance des personnes trans et des modalités
légales du changement de sexe :

Dans sa résolution du 12 septembre 1989, le Parlement européen a invité les États membres à arrêter des
dispositions reconnaissant aux personnes qualifiées de transsexuel-le-s le droit de changer de sexe par le
recours aux traitements endocrinologiques, à la chirurgie plastique et aux traitements esthétiques, en leur
garantissant notamment la reconnaissance juridique c’est-à-dire le changement de prénom et la
rectification de la mention du sexe dans l’acte de naissance et les papiers d’identité. Dans sa
recommandation n° 1117 du 29 septembre 1989, le Conseil de l’Europe a également appelé à une
initiative législative.
Par ailleurs, la Cour européenne des droits de l’homme de Strasbourg a déjà rendu plusieurs arrêts ayant
trait à la transsexualité. Jusqu’en 1992, la Cour estimait que l’on ne pouvait inférer de l’article 8 de la
Convention européenne des droits de l’homme aucune obligation positive de reconnaître le droit à la
confirmation juridique du changement de sexe effectif des
transsexuels. Dans l’arrêt du 25 mars 1992 (affaire B. contre France) puis des deux arrêts du 11 juillet
2002, dont l’arrêt Goodwin, la Cour a rompu avec sa jurisprudence antérieure et estime désormais que la
non-reconnaissance juridique du changement de sexe d’une personne transsexuelle est contraire au droit
au respect de la vie privée (article 8 de la Convention européenne des droits de l’homme) et au droit au
mariage (article 12 de la Convention européenne des droits de l’homme). L’article 8 est violé chaque
fois qu’une personne est contrainte de conserver, sur le plan juridique, un sexe qui ne correspond plus à
son sexe réel.
En 1998, 23 des 37 pays étudiés reconnaissaient déjà les changements de sexe. On en compte
évidemment bien davantage au niveau mondial. Le premier pays à avoir légiféré en la matière a été la
Suède, en 1972. Depuis, l’Allemagne, l’Italie, les Pays-Bas, la Turquie, le Canada, le Royaume Uni et
récemment en 2004 et 2007 la Belgique et l’Espagne ont également mis en place un cadre légal relatif à
cette question. Dans de nombreux autres pays, notamment en Suisse, en France, au Portugal et en
Pologne, c’est la jurisprudence qui, en l’absence de législation, a fourni des solutions mais qui laissent
encore beaucoup de places à l’arbitraire. Certains États, comme la Norvège, l’Autriche et même certains
États des États-Unis d’Amérique, autorisent les modifications administratives des actes d’état civil.

Les législations les plus avancées en Europe


Les avancées les plus importantes se jugent sur les 2 éléments suivants :
1. la modification du registre d'état civil est une procédure administrative rapide
2. la modification du registre d'état civil ne nécessite pas forcément l’opération de réassignation
sexuelle

A ce titre les législations du Royaume-Uni et de l’Espagne sont les plus avancées. Ainsi au Royaume-
Uni, qui a modifié sa législation en 2004, le Gender Recognition Panel qui réunit des experts membres
du corps médical et judiciaire est compétent pour délivrer un «certificat définitif de reconnaissance du
nouveau sexe » si les conditions fixées par la loi sont réunies. De même en Espagne, depuis la loi du 15
mars 2007, une opération chirurgicale n'est plus nécessaire et, pour autant que les conditions de fond
soient remplies, le chargé d'état civil du domicile de l'intéressé sera compétent pour modifier le registre
d'état civil.

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L’arbitraire juridique français

La France depuis 1992 n’a rien fait sur le plan législatif et le changement de sexe légal reste donc
toujours soumis à la jurisprudence des tribunaux.
Le problème est qu’il existe une grande disparité et une inégalité de traitement entre les tribunaux.
Les associations de support à la population trans ont à ce titre des dossiers multiples qui témoignent de
l’arbitraire qui règne encore aujourd’hui sur le territoire au sujet des jugements rendus par les tribunaux
de grande instance.

Des critères drastiques se surajoutent et rendent les procédures longues, avec expertises coûteuses qui se
rajoutent au coût de l’avocat. Citons par exemple :
• avoir un certificat d’un expert psychiatre proposé par la cour et qui doit assurer que la personne a
été correctement diagnostiqué (par un autre psy) et être sujette au syndrome de « dysphorie de
genre » (qui reste encore un terme médical qualifiant une souffrance d'appartenir à un autre sexe
que son sexe biologique)
• avoir des preuves d’un vécu comme une personne du sexe opposé pendant 2 ans au moins
• avoir une preuve par un médecin assermenté (et qui fait payer son expertise) que la réassignation
sexuelle a été « bien faîte ».

Au final la modification de changement de sexe légal peut coûter de 2500€ à 5000€ et prendre de 1 an 3
ans voire plusieurs années (et qui se rajoute à la période de transition proprement dite).

Pour information, l’opération de réassignation sexuelle obligatoire pour obtenir son changement de sexe
à l’Etat Civil s’entend en France comme suit :
• elle doit être totale pour les femmes d’origine trans (vaginoplastie)
• partielle avec seule hystérectomie pour les hommes d’origine trans (étant donné la jurisprudence
acquise après procès pour opération de réassignation de femme vers homme complètement ratée
et invalidante).

Les pays qui bougent aujourd’hui sur l’avancée des droits des personnes trans

• L’Allemagne et la Suède viennent de mettre en place en 2009 des lois facilitant le changement de
prénom.
• Les députés uruguayens ont adopté le 15 septembre 2009 un projet de loi permettant aux
transsexuels de modifier leur état civil pour qu'il soit conforme à leur apparence physique.
• Suite à l’appel d’une personne trans, la Haute Cour d’Autriche a déclaré en mars 2009 que
l’obligation de stérilisation faite à un individu était inconstitutionnelle et que cela valait donc
pour les personnes trans.
• Le parlement de l’Ecosse vient de voter le 4 juin 2009 une loi de pénalisation des crimes basés
sur la transphobie au même titre que sur ceux fondés sur la race, la religion, le sexisme, le
handicap, l’orientation sexuelle).
• La Norvège s’apprête à casser le monopole de traitement des personnes trans par un seul centre
et autorisant le suivi par des médecins de ville.

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Recommendations aux Etats membres du Conseil de l’Europe (publiée en juillet 2009 par le
Commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe (Thomas Hammarberg)

Les Etats membres du Conseil de l’Europe devraient (page 44 du rapport):

1. Mettre en oeuvre les normes internationales des droits de l’homme sans distinction et interdire
expressément la discrimination fondée sur l’identité de genre dans la législation nationale anti-
discrimination. Cette mise en oeuvre au niveau national devrait s’inspirer des principes de
Yogyakarta sur l’application de la législation internationale des droits humains en matière
d’orientation sexuelle et d’identité de genre ;
2. Adopter une législation relative aux infractions motivées par la haine offrant une protection
spécifique aux personnes transgenres contre les infractions et les incidents inspirés par la
transphobie ;
3. Instaurer des procédures rapides et transparentes de changement de nom et de sexe sur les
extraits d’acte de naissance, cartes d’identité, passeports, diplômes et autres documents officiels
;
4. Dans les textes encadrant le processus de changement de nom et de sexe, cesser de subordonner
la reconnaissance de l’identité de genre d’une personne à une obligation légale de stérilisation et
de soumission à d’autres traitements médicaux;
5. Rendre les procédures de conversion de genre, telles que le traitement hormonal, la chirurgie et
le soutien psychologique, accessibles aux personnes transgenres et en garantir le remboursement
par le régime public d’assurance maladie ;
6. Supprimer les dispositions portant atteinte au droit des personnes transgenres à demeurer mariées
à la suite d’un changement de genre reconnu ;
7. Elaborer et mettre en oeuvre des politiques de lutte contre la discrimination et l’exclusion
auxquelles font face les personnes transgenres sur le marché du travail, dans l’éducation et dans
le système de santé ;
8. Consulter les personnes transgenres et leurs organisations et les associer à l’élaboration et à la
mise en oeuvre de politiques et de dispositions juridiques les concernant ;
9. Promouvoir les droits humains des personnes transgenres et lutter contre la discrimination fondée
sur l’identité de genre au moyen de l’éducation aux droits de l’homme, de programmes de
formation et de campagnes de sensibilisation ;
10. Dispenser aux professionnels de santé, notamment aux psychologues, psychiatres et médecins
généralistes, une formation sur les besoins et les droits des personnes transgenres et l’obligation
de respecter leur dignité ;
11. Intégrer les questions relatives aux droits humains des personnes transgenres dans les activités
des organes de promotion de l’égalité et des structures nationales des droits de l’homme ;
12. Développer des projets de recherche pour recueillir et analyser des données sur la situation des
personnes transgenres au regard des droits de l’homme, y compris sur les problèmes de
discrimination et d’intolérance, et ce sans porter atteinte au droit au respect de la vie privée des
personnes concernées.

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Groupe d’étude parlementaire sur l’Identité de Genre – HES

Pour aller plus loin :


Vos intervenants :
• Alecs Recher : recher@alecs.ch http://www.recheralecs.ch/

• Frédérique Granier : http://fr.wikipedia.org/wiki/Fr%C3%A9d%C3%A9rique_Granet

• Marie Laure Peretti : « le transsexualisme, une manière d'être au monde »


http://www.harmattan.fr/index.asp?navig=catalogue&obj=livre&no=28775

Conseil de l’Europe : rapport thématique du commissaire aux droits de l’homme Thomas Hammarberg :
https://wcd.coe.int/com.instranet.InstraServlet?command=com.instranet.CmdBlobGet&InstranetImage=
1331464&SecMode=1&DocId=1458356&Usage=2

Commission Trans / Identité de Genre d’HES (rapports, contributions, analyses) : http://www.hes-


france.org/spip.php?article250

Illustrations photographiques :
diaporama « Des Gens Ordinaires » projeté en séance
Elles sont nées filles dans des corps de garçons. Ils sont hommes, prisonniers d'une enveloppe féminine
qui n'est pas la leur. Etre transsexuel, ce n'est pas une maladie. Ce n'est pas une monstruosité. C'est
juste un mauvais coup de la nature, une inexplicable et injuste erreur de départ. Qu'il faut rectifier, à
coup de batailles sur soi, de combats avec les autres, de luttes avec les préjugés et l'administration, Etre
trans, ce n'est pas un choix. C'est une souffrance, un courage et une pudeur. Les transsexuels sont des
gens comme vous et moi. Ils n'aspirent qu'à une seule chose. Ils veulent qu'on les laisse être ce qu'ils
sont : des femmes et des hommes.
Ce projet, commencé en 2004, a pour but de montrer les personnes transsexuelles sous un jour inédit,
loin de clichés attendus et répétés. Les modèles sont photographiés dans leur vie de tous les jours, sans
artifices inutiles. Ils se livrent et offrent des réponses plurielles aux questions de genre.

Lorenzö : http://www.delafauteaugraf.com/
Mail : lzo.picture@gmail.com
Tel : 06 62 30 07 69
Lorenzö est un photographe qui vit et travaille à Paris. Il a longtemps détesté la photo en général et les
photos de famille en particulier, avec leurs « tu ne souris pas assez », « arrête de bouger » et « oh, tu
peux le refaire pour la photo s’il te plait ?»…
Lorenzö est un amoureux de l’ordinaire. Il observe la simplicité du quotidien avec amusement et
enthousiasme. Il se concentre sur ce que les autres dédaignent, et trouve la beauté où d’autres ne voient
qu’une banale simplicité. Son travail s’articule autour du concept « d’ordinarisme » : révéler
l’extraordinaire de l’ordinaire. Lorenzö prend son temps : il peut passer des heures à discuter avec ses
modèle sans prendre une seule photo, simplement pour apprendre à mieux les connaître.
Il compose ses photos selon des règles simples : pas de flash, toujours à l’horizontale et en couleur.
Lorenzö utilise un objectif 24mm ultra-lumineux, qui lui permet de travailler en très basses lumières. A
cause de la focale qu’il utilise, il doit être proche de ses sujets pour travailler, et doit en permanence
établir un équilibre entre le sujet et son contexte.
Lorenzö regarde les lieux et les gens de ses yeux amusés, laissant les instants vivre devant son objectif,
pour ne capturer que l’essentiel. Et le garder…
DMG. Paris, 2009 traduit de l’anglais par CT

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