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L’APRES-VIE : des faits et des témoignages

TOUS LES RECITS DE CEUX QUI SONT REVENUS DE LA MORT CONCORDENT

Il est vrai que l’idée d’une communication possible avec des morts implique, ainsi que je
l’ai déjà évoqué sur le site, l’hypothèse de l’immortalité de l’âme ou, à tout le moins, de
l’existence d’une double nature de l’homme, matérielle et spirituelle. Pourtant, il se trouve
quelques chercheurs pour admettre une certaine forme d’après-vie tout en refusant
l’immortalité de l’âme.

Pour eux, l’activité électrique cérébrale de l’homme continuerait après la mort sous une forme
différente, par ionisation par exemple. Lorsque les conditions requises seraient réunies, il
serait possible à un être vivant de capter les ondes émises par le cerveau disparu. Ce serait en
somme quelque peu comparable à une liaison télépathique classique, mais cette fois-ci entre
un mort et un vivant. C’est la même hypothèse, d’ailleurs, qui expliquerait les cas réels de
maisons hantées. Dans certaines circonstances non encore définies, des objets inanimés
emmagasineraient de l’activité électrique cérébrale humaine, la restituant ensuite. Ils
fonctionneraient en quelque sorte comme des condensateurs, de la même façon que les
bouteilles de Leyde ou les électrophones, qui ne fabriquent pas d’électricité, mais la
conservent. Des ouvrages, tel Life After Death (la vie après de la mort) de Neville Randall et
La vie après la vie du Dr Raymond Moody, relatent des messages tendant à prouver la réalité
de l’après-vie. Aux Etats-Unis l’on prend beaucoup plus aux sérieux ce genre d’ouvrages
qu’ici. Dans ces livres, on peut lire des récits de personnes en état de mort clinique qui ont été
rappelées à la vie. Ce qui est frappant, c’est que leurs témoignages concordent point par point,
unanimité qui ne manque pas de surprendre. Le docteur Raymond Moody a fort bien décrit
ce processus qui commence lorsque le mourant entend de la bouche même de ses médecins
qu’il est mort :

« Il commence alors à percevoir un bruit désagréable, écrit Moody, comme un fort timbre de
sonnerie ou un bourdonnement et, dans le même temps, il se sent emporté avec une grande
rapidité à travers un obscur et long tunnel. Après quoi, il se retrouve soudain hors de son
corps physique, sans quitter toutefois son environnement immédiat : il aperçoit son propre
corps à distance, comme en spectateur. Il observe de ce point de vue privilégié les tentatives
de réanimation dont son corps fait l’objet ; il se trouve dans un état de forte tension
émotionnelle. Au bout de quelque temps, il se reprend et s’accoutume peu à peu à l’étrangeté
de sa nouvelle condition. Il s’aperçoit qu’il continue à posséder un « corps », mais ce corps
est d’une nature particulière et jouit de facultés très différentes de celles dont faisait preuve
la dépouille qu’il vient d’abandonner. Bientôt, d’autres évènements se produisent : d’autres
êtres s’avancent à sa rencontre, paraissant vouloir lui venir en aide ; il entrevoit les
« esprits » de parents et d’amis décédés avant lui. Et soudain, une entité spirituelle, d’une
espèce inconnue, un esprit de chaude tendresse, tout vibrant d’amour- un « être de
lumière »-, se montre à lui. Cet « être » fait surgir en lui une interrogation qui n’est pas
verbalement prononcée, et qui le porte à effectuer le bilan de sa vie passée. L’entité le
seconde dans cette tâche en lui procurant une vision panoramique, instantanée, de tous les
évènements qui ont marqué son destin. Le moment vient ensuite où le défunt semble
rencontrer une sorte de barrière, ou de frontière, symbolisant l’ultime limite entre la vie
terrestre et la vie à venir. Mais il constate alors qu’il lui faut revenir en arrière, que le temps
de mourir n’est pas encore venu pour lui. A cet instant, il résiste, il est désormais subjugué
par le flux des évènements de l’après-vie et ne souhaite pas ce retour. Il est envahi par
d’intenses sentiments de joie, d’amour et de paix. En dépit de quoi il se retrouve uni à son
corps physique : il renaît à la vie. »

Les plus récents témoignages sur la réalité de l’après-vie émanent du docteur Maurice M.
Rawlings, de l’hôpital de Chattanooga, dans le Tennessee, et du docteur Michael Saborn,
professeur de cardiologie à la faculté de médecine d’Atlanta (USA).

« Il y a une vie après la mort, déclarent ces deux praticiens. Nous avons interrogé des
hommes et des femmes considérés, pendant un bon moment, comme cliniquement mort. Ils
nous ont raconté des choses extraordinaires sur les minutes qui se sont écoulées entre leur
« mort » et leur résurrection. Nous ne pouvons que les croire. Nos connaissances médicales
nous permettent d’affirmer que pendant quelque temps ces personnes qui ont été par la suite
ramenées à la vie étaient réellement mortes. Elles auraient dû, normalement, ne conserver
aucun souvenir de leur décès. Or, toutes affirment avoir vécu des minutes inoubliables.
Aucun doute n’est permis. Alors que nous les croyions mortes, elles étaient vivantes, dans un
autre monde. »

Ces paroles étonnent de la part de scientifiques. Et pourtant, elles ne sont pas avancées à la
légère car elles s’appuient sur l’étude de centaines de cas. Certains témoignages sont
contradictoires à première vue. Ainsi, Charles McKaig, un employé des postes mort
subitement, eut l’impression de se trouver en enfer : « J’étais dans le noir, environné par un
vacarme affreux, devait-il déclarer après son retour miraculeux à la vie. Autour de moi, je
sentais la présence d’autres gens, désespérés et effrayés. Jamais je n’avais ressenti une telle
terreur. » Même genre de témoignage de la part de Harry Woods, un ingénieur de 60 ans
victime d’une crise cardiaque : « Je me souviens d’une atroce sensation de froid. J’avais
l’impression d’être complètement perdu. J’étais environné d’esprits qui tournoyaient à une
vitesse vertigineuse. L’un d’entre eux, j’en suis sûr, était le diable. » En revanche, c’est un
souvenir beaucoup plus paradisiaque qu’a laissé à Marvin Ford, un ouvrier de Californie
mort cliniquement pendant trente minutes, son cours voyage dans l’au-delà : « J’avais le
sentiment inouï d’une totale apesanteur. J’étais heureux. J’ai survolé la plus belle ville du
monde, une ville éclairée par des millions de lumières. Celles-ci provenaient d’une source
unique, mille fois plus intense que les autres. Cette lumière, c’était Dieu ! »

VINGT-HUIT MINUTES DE MORT CLINIQUE

Ajoutons que Marvin Ford a failli rendre l’âme pour de bon lorsque, en revenant à la vie, il a
vu près de lui une infirmière tenant à la main son certificat de décès ! Le témoignage de Betty
Maltz vaut également d’être rapporté. Cette jeune femme, habitant dans l’Indiana, avait été
hospitalisée pour une péritonite aiguë. A un moment où son état empirait et où elle était
prostrée sur son lit, elle entendit très distinctement un médecin qui l’assistait dire à l’un de ses
confrères : « Trop tard, elle est morte. »

Betty Maltz

« J’ai eu tout d’abord un instant d’affreuse tristesse, devait raconter Betty après ses vingt-
huit minutes de mort clinique. Puis je me suis rendu compte que j’étais toujours consciente.
Et je me suis retrouvée marchant sur une colline, au milieu de fleurs superbes. J’étais seule,
mais j’avais en même temps l’impression d’être entourée. Je n’avais d’ailleurs plus peur de
rien. Ayant aperçu une lumière brillante, j’allais me diriger dans sa direction lorsque
j’entendis soudain la voix de mon père disant : « Ce n’est pas possible ! » Je l’ai interrogé
par la suite, il a effectivement prononcé cette phrase. Et je l’ai vu distinctement en train de
pleurer près du lit où j’étais étendue, morte. Alors, je me suis détournée de la lumière et,
faisant le même chemin en sens inverse, j’ai réintégré mon corps. »

C’est par un témoignage d’un tout autre genre que nous achèverons ce panorama, celui d’un
prêtre anglican, le révérend Ronald Atkins, qui a pris sa retraite au début des années 80 à
l’âge de 62 ans. Pour ce prêtre, la pompe liturgique d’un service funèbre est si émouvante
qu’elle facilite dans certains cas la matérialisation de l’esprit du mort qu’on enterre.
« Une des premières manifestations dont j’ai été le témoin fut la matérialisation d’une fillette
morte subitement, raconte le révérend Atkins. Au moment où le cercueil de cette enfant fut
posé à même le sol, je levai les yeux et je la vis, très distinctement, se tenant debout auprès de
ses parents qui n’avaient pas l’air de se rendre compte de sa présence. J’ai eu l’impression
qu’elle cherchait à les consoler, à leur dire de ne pas se désespérer car elle était heureuse là
ou elle se trouvait. Mais le message ne passait apparemment pas et je vis son visage se
rembrunir. Puis elle s’évanouit, disparaissant comme elle était venue. Dans une autre
circonstance, un homme désespéré par le récent décès de sa femme s’était donné la mort.
J’officiais à ses funérailles et, au moment précis où je disais « le Seigneur a dit je suis la
résurrection et la vie », mon regard se porta involontairement vers une nef latérale du
temple. Et là, à ma grande surprise, je vis le couple, le mort et la morte, se tenant dans les
bras l’un de l’autre, souriant, enfin réunis. Dans certains cas, je suis persuadé que les morts
se matérialisent pour nous prévenir qu’ils ne souffrent plus là où ils sont. C’est ainsi qu’une
femme âgée qui était morte d’un cancer après une longue agonie m’est apparue près de sa
tombe, souriante et avec le visage avenant qu’elle avait avant que la maladie ne se déclare.
Bien sûr, ajoute le révérend Atkins, ces choses sont à peine croyables. Je me suis d’ailleurs
souvent demandé, au début, si je n’étais pas la proie d’hallucinations. Mais ce n’était pas le
cas. Je me suis aussi demandé pourquoi les morts qui se rematérialisent n’étaient pas vus de
tout le monde. Je n’ai aucune explication à donner à ce phénomène. Pour ma part, je crois
que seules les personnes ayant les dispositions psychiques nécessaires peuvent les apercevoir,
mais ce n’est qu’une hypothèse. »

CONAN DOYLE ENQUÊTE SUR L’AU-DELA


Une aventure fabuleuse. Un héros de la Première Guerre mondiale, pilote hors ligne, qui
disparaît sans laisser la moindre trace au cours d’un raid au-dessus de l’Atlantique et qui, un
peu plus tard, par l’intermédiaire de deux médiums, communique avec sa femme, lui donne
des précisions sur l’après-vie et lui demande de prévenir les constructeurs d’un dirigeable du
sort fatal qui leur est réservé, telle est la trame de l’ouvrage de John Fuller, Ces Pilotes
messagers de l’au-delà, publier aux Editions Robert Laffont, collection « Les Enigmes de
l’univers ». Ce récit, qui n’a rien de romanesque, étant basé sur des documents d’époques et le
témoignage des protagonistes encore vivants, présente des faits très étonnants sur la nature et
la validité des phénomènes spirites ainsi que sur les conditions de l’après-vie. C’est une pièce
importante apportée à ce dossier toujours ouvert.
Conan Doyle

Le 13 mars 1928 à l’aube, l’Endeavor, un monoplan Stinson-Detroiter, décollait de


Grantham, dans le Lincolnshire, en Angleterre, pour réaliser la première traversée aérienne
d’est en ouest de l’Atlantique. Le pilote était le capitaine William G. R. Hinchliffe, un as de
la chasse ayant à son actif neuf mille heures de vol comme pilote de la compagnie hollandaise
KLM et Imperial Airways. Avec lui, comme copilote, la fille de lord Inchcape, Elsie
Mackay, une riche héritière britannique qui avait commandité le raid et assuré sur la vie le
capitaine Hinchliffe pour une somme de dix mille livres destinée à assurer l’avenir de sa
famille en cas de malheur.

Peu après l’envol de l’Endeavor, qui n’avait pas de radio à bord, on annonçait de mauvaises
conditions météorologiques sur la route qu’il devait emprunter. Au début de l’après-midi, le
gardien chef du phare de Mizenhead aperçut l’avion qui, quelques heures plus tard, survola à
basse altitude le cargo français Roussillon. Ce fut la dernière fois qu’on entendit parler de
l’Endeavor. A la fin du mois, quand il fut avéré qu’aucun navire n’avait recueilli les pilotes
en perdition, il fallut se rendre à l’évidence. Le monoplan avait disparu corps et biens. Le soir
du samedi 31 mars, Mme Beatrice Earl, qui s’intéressait au métapsychisme, suivant les
activités de l’Alliance spirite de Londres, tenta d’entrer en communication avec son fils, mort
durant la Première Guerre mondiale, à l’aide de la planchette oui-ja, instrument classique
servant à obtenir une écriture automatique. Le premier message reçu par Mme Earl ne
provenait pas de son fils, mais d’un inconnu qui lui demandait de l’aide. Et cet étrange
dialogue s’engagea, par oui-ja interposé :

-Pouvez-vous aider un homme qui s’est noyé ?


-Qui êtes-vous ?
-Je me suis noyé avec Elsie Mackay.
-Que s’est-il passé ?
-Brouillard, tempête, vents abattus d’une grande hauteur.
-Où cela s’est-il passé ?
-Proximité des îles Sous-le-Vent. Dites à ma femme que je veux lui parler. Je suis très affligé.

Béatrice Earl ne comprit d’abord pas très bien ce qui lui arrivait. Elle avait entendu parler par
la presse de la disparition du capitaine Hinchliffe, mais n’osa pas intervenir. Quelques jours
plus tard, toutefois, elle reçut les mêmes messages et, cette fois-ci, elle se décida à intervenir,
prévenant la veuve du pilote de ce qui lui était arrivé. Puis elle écrivit à Conan Doyle, le père
de Sherlock Holmes, qui militait ardemment en faveur du spiritisme, lui racontant son
aventure. Conan Doyle, intéressé par cette affaire, prit contact avec Mme Earl et lui proposa
de tenter encore une fois d’entrer en contact avec le capitaine Hinchliffe, en compagnie d’un
autre médium, Eileen Garrett. Cette dernière, qui avait alors une trentaine d’années et devait,
par la suite, stupéfier le monde par ses étranges perceptions et intuitions jusqu’à sa mort,
survenue en 1970, s’était aperçue de ses dons médiumniques quelques années auparavant.
Elle présentait la particularité, quand elle tombait en transe, de parler, avec une voix
complètement transformée, au nom d’une étrange entité se désignant sous le nom d’Uvani.

Le 18 avril, donc, à l’instigation de Conan Doyle, Eileen Garrett et Beatrice Earl se


rencontrèrent au siège de l’Alliance spirite de Londres. Dès que la première fut entrée dans
une transe profonde, la seconde lui posa des questions auxquelles elle répondit comme à
l’accoutumée par la voix du mystérieux Uvani :

-Pouvez-vous me donner des renseignements sur le capitaine Hinchliffe ?


-Oui, il a passé du temps auprès de vous. Il a essayé de vous communiquer des messages et il
semble maintenant qu’il a bien réussi.
-Pouvez-vous me dire ce qui s’est passé ?
-Il s’est beaucoup éloigné de sa route. Au sud. Environ huit cents km vers les sud. Prévenu
par le ministère de l’Air qu’il y avait des vents très forts sur l’Atlantique.
-Et alors ? Qu’est-il arrivé ? Faisait-il nuit ?
-Il n’en est pas sûr. Ce devait être au crépuscule ou au petit jour. Il parle d’une lumière grise.
Il ne savait pas s’il s’agissait de brouillard ou d’eau.
-Avait-il des ennuis mécaniques ?
-Non.
-Etait-il à cours de carburant ?
-Pas suffisamment pour atterrir nulle part. Ballotté de tout côté par les vents, la pluie et la
tempête.

A la suite de cette séance, Conan Doyle fut de plus en plus persuadé qu’il tenait là une affaire
importante pour l’avenir du spiritisme, capable, à son avis, de clouer le bec à tous ceux qui
niaient la possibilité d’entrer en contact avec les morts. Il écrivit à Emilie Hinchliffe. Cette
dernière ne croyait pas au spiritisme jusque-là, sans pour autant en être un adversaire acharné.
Mais, impressionnée par la personnalité de Doyle, elle se résolut à tenter l’expérience. Et,
pendant plusieurs mois, par l’entremise de Beatrice Earl ou par celle d’Eileen Garrett,
Emilie Hinchliffe put correspondre avec son mari. Evidemment, le récit de John Fuller ne
possède pas assez de garanties pour enlever la conviction des ennemis du spiritisme. On peut
toujours, en effet, soupçonner une fraude de la part des protagonistes de cette incroyable
affaire. Cependant, au cours de séances successives, les médiums donnèrent à Mme
Hinchliffe des précisions connues seulement d’elle-même et de son mari. De plus, alors que
lord Inchcape refusait de verser la garantie de dix mille livres promise par sa fille, le
capitaine Hinchliffe, par l’entremise des médiums, donna des directives à sa femme quant à la
procédure à engager et lui indiqua le moment précis où elle toucherait cette somme. En fin, le
1er mars 1929, Emilie Hinchliffe reçut du ministère de l’Air une lettre l’informant que le train
d’atterrissage de l’Endeavor avait été retrouvé. Or, le lieu où il avait échoué correspondait
exactement à une communication spirite.

Mais, le plus surprenant, peut-être, c’est encore l’affaire du R-101. Au moment où le capitaine
Hinchliffe préparait son raid malheureux, le ministère britannique de l’Air avait entrepris la
construction d’un dirigeable géant, portant le matricule R-101. On croyait alors que si l’avion
était parfait pour assurer des petites liaisons, l’avenir appartenait malgré tout aux plus légers
que l’air pour le transport des passagers à longue distance. Les Allemands, avec leur Zeppelin,
avaient pris un bon départ dans cette course, tandis que les Français, les Italiens et les
Américains avaient connu de nombreux déboires avec leurs aéronefs. Le R-101 était conçu
pour relier l’Egypte en deux ou trois jours, l’Inde en cinq ou six jours et l’Australie en dix. Le
voyage inaugural, prévu pour la fin de 1929, était une liaison Londres-New Delhi que le
promoteur de l’opération, lord Thomson, le secrétaire d’Etat à l’Air, considérait comme une
opération de prestige. Les techniciens qui étaient attachés à sa fabrication mettaient donc les
bouchées doubles et parmi eux se trouvaient des amis du capitaine Hinchliffe. Or, vers la fin
septembre, au cours d’une séance de spiritisme réalisée encore une fois avec Eileen Garrett,
Emilie Hinchliffe reçut un message surprenant.

« Il faut que je te parle du nouvel aéronef, lui dit son mari défunt. Tu connais certaines des
personnes qui sont mêlées à cette entreprise, mais tu n’aimeras pas aborder le sujet. Ils vont
débuter sans penser à un désastre, mais le dirigeable ne supportera pas la tension. Il
descendra d’abord sur un côté. Je ne voudrais pas qu’ils souffrent le même destin que moi.
Johnston, le navigateur du R-101, était un de mes amis. J’ai tenté de les atteindre
directement, mais il est incroyable à quel point ces gens sont bornés. Si le vol est retardé, tout
ira bien. Je voudrais tant qu’il te soit possible de parler confidentiellement à Johnston, et de
lui demander de faire attention. Je sais ce dont je parle. »
Equipage photographié immédiatement avant le départ.

D’autres messages du même type suivront. Emilie Hinchliffe d’abord, puis Eileen Garrett,
tentent de prévenir les responsables de l’opération, mais en vain. Le 4 octobre à 19h34, le R-
101 prend son vol, ayant à son bord l’équipage et des personnalités officielles ; cinquante-
quatre personnes en tout. Au même moment, Emilie Hinchliffe, qui se trouvait chez Beatrice
Earl, tente une nouvelle fois d’entrer en contact avec son mari. Et la réponse tombe aussitôt,
brutale : « La tempête se lève, seul un miracle pourrait les sauver ! » Après une traversée de
la Manche fertile en incidents, l’appareil prit la route de Beauvais, sans jamais réussir à
atteindre une altitude convenable et fortement secoué par la tempête. A 2h30 du matin, le 5
octobre, à quelques kilomètres de la ville, le R-101 s’écrasait au sol. Il ne devait y avoir que
six survivants.

UN ETONNANT TEMOIGNAGE POST-MORTEM

Dans Ces pilotes, messagers de l’au-delà, John Fuller expose les idées relatives aux
conditions de l’après-vie exprimées à l’époque des communications spirites de Hinchliffe par
Harry Price, professeur de logique à l’université d’Oxford.
Harry Price

« Selon lui, avant de pouvoir même envisager la possibilité d’une survie, il fallait se faire une
idée très claire de cette survie pourrait être, écrit John Fuller. Naturellement, elle ne
pourrait être physique, car le corps était inutile après la mort. Mais il fallait nécessairement
une sorte de corps, ou alors il n’y aurait plus de « moi ». Il nous faudrait au minimum
emporter nos souvenirs car, sans eux, il ne saurait y avoir de survie personnelle. Nous ne
pouvions pas non plus abandonner notre personnalité, si nous devions demeurer nous-
mêmes. Se pourrait-il qu’il y eût un corps immatériel comme celui que nous avons en rêve,
un corps que l’on pourrait reconnaître et avec lequel on pourrait communiquer ? En quel lieu
pourraient se trouver ces souvenirs, notre personnalité et notre corps immatériel ? D’après
H.H. Price, nous pourrions déjà l’observer dans nos rêves, précisément. Il s’agissait bien
d’un endroit situé hors de l’univers physique, mais il pouvait être aussi réel. On était bien
dans un espace, mais non dans un espace physique. On ne pouvait le trouver sur une carte,
mais quiconque a vécu un rêve saisissant vous dira que les bâtiments, les champs, les
montagnes et les villes vus dans ce rêve étaient aussi réels que ceux de la vie éveillée. On
pouvait en dire autant des gens rencontrés dans le rêve, ainsi que des communications qui
s’établissaient entre eux, même si celles-ci semblaient parfois se produire sans l’aide de
mots. De fait, concluait Price, nous penserions tous que le monde pseudo-physique de nos
rêves serait le monde réel si nous ne nous réveillions pas pour le comparer à l’autre. Ce type
d’images-rêves, selon Price, pouvait expliquer les communications obtenues par l’entremise
des médiums et selon lesquelles les « êtres-en-survie » voyaient d’anciens amis, voyaient
d’autres lieux, communiquaient avec des gens qui leur paraissait aussi réels que lorsqu’ils
habitaient la surface de la terre. Ainsi, des gens ayant des affinités pourraient-ils opérer
selon les lois de la psychologie et non celles de la physique ; ils parviendraient à
communiquer entre eux, partager un même monde d’images-rêves, et à entrer en contact avec
des médiums sur terre ».

Toutefois, il ne s’agissait là que d’une simple hypothèse. Mais Conan Doyle suggéra à
Emilie Hinchliffe d’essayer, avec encore une fois l’aide d’Eileen Garrett comme médium,
d’obtenir de son mari des renseignements sur des modalités de la vie après la mort. Au cours
d’une séance, Raymond Hinchliffe s’exprima donc sur ce sujet par médium interposé :

« Bien peu de gens comprennent ce que je veux dire, déclara-t-il, l’impression que l’on
ressent lorsqu’on sort de son corps ; ce que personnellement j’ai fait, moi, depuis que j’ai
compris ce qui s’était passé ; et finalement, te faire part des impressions que j’ai ressenties
depuis que je suis dans cette nouvelle vie. Le passage du corps physique au corps
insubstanciel ne dure qu’un moment. La séparation des deux corps se fait sans douleur. Ils
sont si semblables qu’il se passe un certain temps avant qu’on remarque la transition d’un
état à l’autre ; dans certains cas, cela peut probablement prendre plusieurs jours. En ce qui
me concerne, je m’en suis rendu compte rapidement, car j’avais conscience de faire face à la
mort pendant plusieurs heures avant de passer finalement de l’autre côté. Comme tu peux
l’imaginer, je me suis posé des questions lorsque je me suis trouvé seul et perdu dans une
autre contrée. Que s’était-il passé ? Deux choses seulement pouvaient s’être produites. Ou
bien j’avais été secouru pendant que j’étais inconscient et amené sur une terre dont je ne
connaissais rien, ou bien j’étais mort. J’étais bien mort. Le réveil, en mon cas,
s’accompagnera de si peu de changements dans mon esprit que tu comprendras à quel point
le passage d’une vie à une autre s’effectue facilement. Ce que j’éprouve, c’est que je suis
aussi réel dans cette vie que je le fus avec toi. Atteindre ce grand bonheur, ce grand paradis
dont on parle doit être le fruit d’un processus plus lent que ne le pensent la plupart des gens.
Emilie, les gens ne seront pas d’accord que ce que je dis est vrai ; mais je crois fermement
avec raison. L’âme, ou le « moi », est une structure si délicate qu’aucun changement rapide
ne peut prendre place sans placer cette âme dans un état de choc, et tout désorganiser
pendant un moment. »

« Si tu me demandes où je suis, ce que je suis, et ce que je vois, je dois te dire que, tout
d’abord, je me suis trouvé dans une contrée grise, humide et très désagréable qui me parut
aride, presque comme les landes de Belgique que j’avais l’habitude de survoler. Essaie
d’imaginer un paysage nu avec çà et là, des groupes de trois ou quatre arbres chétifs et
déformés visibles à travers un brouillard gris, et tu auras une idée de l’endroit où je me suis
réveillé… Je ne peux pas comprendre pourquoi les humains disent qu’après la mort tout est
bonheur, joie, repos, enthousiasme et lumière. Il faudrait pourtant les amener à comprendre
que, tels ils ont vécu, agi et travaillé sur terre, telle sera leur récompense outre-tombe. Car
bien qu’il n’y ait pas de souffrances physiques ici, la souffrance mentale est beaucoup plus
sévère que sur terre. Les gens demanderont pourquoi. Parce qu’ici on est plus éveillé, plus
alerte, mieux capable de percevoir les choses du fait que l’esprit est beaucoup plus libre,
habitant dans un corps beaucoup plus raffiné qui ne procure pas de contraintes. Dans
l’ensemble, on passe par un processus de purification, et ce n’est qu’après avoir passé à
travers chaque étape de ce processus qui se trouve dans chaque condition de vie ici qu’il est
permis d’atteindre l’état de plus grande lumière. »

POUR EN SAVOIR PLUS

Camille Flammarion, La mort et son mystère, éditions « J’ai Lu ».


Raymond Moody, La vie après la vie, éditions Robert Laffont.
Sotto et Oberto, Au-delà de la mort, Presse de la Renaissance.
Hans Bender, Etonnante parapsychologie, éditions Retz
Isola Pisani, Mourir n’est pas mourir, éditions Robert Laffont.
Jacques Alexander, Les Enigmes de la survivance, éditions Marabout.
André Nataf, La réincarnation et ses mystères, éditions Tchou.

Tyron- La taverne de l’étrange- mai 2009

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