Vous êtes sur la page 1sur 5

Chapitre 3 : les recompositions du patronat et son

émancipation de l’Etat
Il faut parler des patronats au lieu du patronat, c’est beaucoup plus juste, car le raccourci fait référence au
MEDEF mais qui est extrême.

Le terme patronat, il revêt deux significations


- Désignation de l’ensemble des chefs d’entreprises et leurs caractéristiques
- Désignation des mouvements patronaux
Autrement dit, le patronat c’est l’ensemble des personnes ou des organisations qui représentent les chefs
d’entreprise.
La problématique générale vise à rappeler que le paysage de la représentation patronale est composée de
nombreuses organisations ou encore qui ne se limitent pas au mouvement des entreprises de France.
- Que ces organisations sont différentes dans leur statut : il s’agit parfois d’associations,
représentatives ou non, de syndicats, de clubs, d’établissements publics (ex : chambre du
commerce).
- Ces organisations diffèrent aussi dans le profil de leurs membres Ex : Medef (représentant des
grandes entreprises) opposé à la CGPME (confédération générale des petites et moyennes
entreprises).
- Ces organisations sont différentes de leur mode d’adhésion. Ex : CGPME on y adhère de façon
volontaire et individuelle, Medef on y adhère de façon obligatoire via son entreprise en fonction de
la convention de branche
- Diffèrent selon leurs objectifs qu’elles poursuivent et donc dans les services qu’elles proposent. ces
organisations patronales peuvent être considérées plutôt comme des syndicats qui vont été amenés à
défendre de plus en plus des positions politiques mais peuvent être aussi perçues plutôt comme des
organisations économiques c'est-à-dire come des entreprises qui offrent des services à leurs
adhérents ou encore qui les aide à régler certains problèmes.
On a cru longtemps que les patrons ne s’organisaient pas collectivement car ils étaient dominants : on ne
savait même pas qu’il y avait des organisations patronales qui ont été mises en place. A priori, on pourrait
penser que les chefs d’entreprise sont des individualistes et qu’ils sont attachés à leur indépendance, on
pourrait penser que leur seul objectif est de ravir des parts de marché à leurs concurrents, que la concurrence
du marché les empêcherait de collaborer. Mais toutes ces idées sont simplistes sont en parfaite contradiction
avec tout ce que l’on observe dans les pays industrialisés.
Leur développement renvoie à deux types de logiques :
- L’organisation de la concurrence et l’accès à des marchés et à des services
- Des facteurs sociologiques et politiques
Au milieu du 19ième : c’est à cette époque qu’émerge les premières organisations patronales et vont se
fédérer dont le MEDEF a hérité.

I. Des maitres des forges au CNEF puis au MEDEF : quelques repères historiques

A. Les patrons français : spécificités, attitudes… qui sont-ils ?

1. Aux origines du patronat français d’aujourd’hui : deux traditions antagonistes

Pendant très longtemps, l’entreprise a fonctionné uniquement comme un cercle familial élargis avec une
légitimisation du chef d’entreprise par leurs contributions au maintien de l’ordre social. L’identité patronale
repose avant tout sur l’autorité et la protection. Le patron défend sa maison et sa famille c'est-à-dire son
entreprise. Dès le 19ième : un autre type d’identité patronal émerge. La légitimité du patron provient du fait
qu’il hérite d’un patrimoine qu’il doit stabiliser et si possible le faire fructifier. Fin du 19ième : émergence
d’une nouvelle image, les patrons sont issus des grandes écoles et ont été formés, ils sont proches de la
haute fonction publique. Culture contradictoire avec d’un coté dans la tradition une mise en avant de la
prudence, de l’économie… (Rentier, tenant de valeurs bourgeoises…) et d’un autre coté, une deuxième
tradition en mettant en avant l’argent, le gout de l’aventure… où les patrons partagent plutôt des valeurs
schumpetériennes.

2. … desquelles sont issus les clivages actuels au sein de la population des chefs d’entreprise

a) Définition complexe : à quoi peut-on reconnaitre un patron ?


Il est difficile de lister les critères permettant de définir un patron. Ex : les patrons seraient les employeurs
mais légalement la loi ne reconnait qu’un seul responsable par entité économique. Ex : les patrons sont les
propriétaires mais tous les patrons ne le sont pas, comme les dirigeants d’entreprises.
Le terme même de patron illustre ces difficultés et il n’est pas employé par tout le monde. Les chefs de
petites entreprises utilisent ce terme car elle implique la notion de propriété. Les responsables de moyennes
entreprises préfèrent l’expression « chefs d’entreprises ». Au sein des grandes entreprises et des très grandes
entreprises, le responsable a souvent le titre de « président » ou de « grand patron » ; c’est avant tout l’idée
que le patron fait fructifier le capital qu’il a entre les mains.
b) Les clivages
La population patronale apparait divisée selon 2 types de critères :
- La propriété des capitaux : avec une opposition de patronat réel et un patronat de gestion.
- La taille de l’entreprise : les dirigeants de grands groupes n’assument pas les mêmes taches que les
patrons de PME, ils ont donc des perceptions différentes et antagonistes de leurs entreprises et des
relations avec l’extérieur.

B. Le syndicalisme patronal : repères historiques

Medef, CGPME, UPA, chambres consulaires (chambre de commerce et d’industrie, chambre des métiers,
chambre agricole).
On distingue 3 grandes périodes : fin 19ième à la 2nde guerre mondiale, les 30 Glorieuses et la période entre les
années 80 et 1997 où les syndicats patronaux qui se réforment, se doctrinent, se lancent dans une bataille
politique.

1. Des origines du patronat jusqu’à la seconde guerre mondiale

La première mobilisation patronale s’est faite contre la concurrence anglaise et se fait dans une logique de
défense du patronat. Mise en place d’unions européennes qui luttent contre le risque de concurrence ; dans
différents secteurs : le bâtiment, le textile, les mines, la métallurgie et c’est autour de ces différents secteurs
que se mettent en place les organisations patronales. Ex : union des industries métallurgiques et minières
(UIMM) qui est une partie dominante du Medef.
Au début, le patronat se mobilise avant tout dans une logique protectionniste. Il se construit aussi en réaction au
mouvement ouvrier. C'est à cause de la concurrence anglaise dans les années 1830-40 que les patrons se sont
mobilisés pour défendre leurs intérêts. Les premières unions industrielles sont créées : le bâtiment, le textile, la
chimie, les mines et la métallurgie. C'est en 1864 que le Comité des Forges est créé. Le Comité des Forges est saint-
simoniste (politiques sociales mais l'Etat ne doit pas intervenir dans l'économie). A la fin du XIXème, le mouvement
ouvrier s'émancipe, de très nombreux ouvriers se syndiquent. Les patrons se mobilisent pour contrer les mobilisations
ouvrières, c'est une mobilisation en creux. L'action de l'État va inciter les patrons à se mobiliser, à structurer la
représentation de leurs intérêts car l'État est interventionniste et entend encadrer les entreprises. Millerand entre en
fonction en 1899.

Tous les comités, toutes les unions, toutes les formations patronales ont pour objectif de garder leur indépendance.
Les patrons vont s'organiser au niveau national que sous la pression de l'Etat. Le ministère de l'Industrie et du
Commerce va leur imposer après la 1ère guerre mondiale pour qu'ils se constituent en une seule et même
organisation. Au début des années 20 est mise en place la CGPF (Confédération Générale de la Production Française),
composée de 21 fédérations et 1 200 groupes professionnels. Cette CGPF reste une organisation légère, avec des
moyens limitées et elle a une vocation avant tout économique, une organisation qui débat sur la régulation des
marchés économiques.
En 1936, les accords de Matignon font prendre conscience aux groupements patronaux leurs faiblesses et
l'insuffisance de leur structuration. Ils changent de nom avant la guerre, la CGPF devient la Confédération Générale
du Patronat Français, reflétant un changement de positions, de l'économie et de production uniquement à une
organisation collective, une véritable représentation des intérêts des chefs d'entreprise.

Sous Vichy, comme toutes corporations, les organisations patronales sont dissoutes. La période de Vichy est malgré
tout l'occasion pour les patrons de s'investir dans les comités d'organisation. Ils participent à la volonté du
gouvernement de Vichy de construire un nouvel ordre social. Ils apprennent à se coordonner pour préparer les
négociations. Cette participation va leur être reprochée à la fin de la seconde guerre mondiale et cette organisation
sera remise en cause.

2) De la Libération à la crise économique 1944-1974

Pendant les 30 Glorieuses, avec la croissance etc etc... mais aussi l'ouverture des frontières dans le cadre de la
construction européenne. Il se montre conservateur car il est contre la construction européenne, l'ouverture des
frontières.

a) Le conservatisme du patronat 1945 – 1966

Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, on est dans un contexte pénible pour les patrons. La majorité d'entre
eux a coopéré et on est dans la période où l'Etat aimerait avoir un seul partenaire. Il choisit, par l'intermédiaire de
l'Etat, Georges Villiers (résistant déporté, nommé maire de Lyon par Vichy, président patron d'une entreprise
moyenne de métallurgie, notable de province). On crée le CNPF, Conseil National du Patronat Français, créé en juin
1946 dont Villiers est président. Les statuts de cette structure sont quasiment les mêmes que la CGPF ; avec une très
forte autonomie des associations professionnelles, géographiques et de très faibles pouvoirs pour le comité exécutif et
le président. C'est un organisme de coordination, très souple et porté à la prudence et l'immobilisme. La patronat
nationale laisse faire les associations professionnelles et géographiques. Au niveau national, le CNPF s'oppose à
l'Europe, aux comités d'entreprise, au SMIG, etc... Le CNPF est le porte-parole du patronat patrimonial, un groupe de
pression conservateur qui caractérisent son immobilisme et qui est incapable de créer un projet de société dans son
intérêt. Le Marché commun convainc une partie du patronat dans les années 60, des bienfaits du libéralisme et de
l'ouverture des frontières. C'est le début des migrations de certaines élites, qui ramènent des Etats-Unis de nouvelles
méthodes, des patrons loin du patronat patrimonial. Ce sont des gestionnaires. Débouche un conflit entre les 2 formes
de patronat.

La CGPME née en 1944, reste affiliée au CNPF jusqu'aux années 60.

b) La réforme du CNPF 1966-1974

Georges Villiers est resté 20 ans au CNPF. Les nouveaux directeurs du CNPF sont issus de la métallurgie et sont plus
jeunes et sont définis comme des patrons gestionnaires et progressistes au vieux patronat.

Avec la crise de 1968, les syndicats d'ouvriers sont plus organisés que le patronat notamment avec la légalisation des
sections syndicales. La nouvelle direction va décider de s'impliquer dans les années 70 à réformer le CNPF et
l'impliquer dans la vie politique. Le CNPF se réforme car il dote son conseil exécutif de pouvoirs beaucoup plus
important qu'auparavant (1969), notamment à négocier directement ses accords sauf dans le domaine des salaires.
Puis elle peut fixer la politique générale de l'organisation en 1972. Elle devient donc efficace pour s'engager dans une
série de négociations. Elle crée plusieurs commissions : une commission économique générale, une commission
sociale et une commission de l'information. Cette dernière marque l'entrée du patronat français dans le champ
médiatique.

3) De la crise à 1997 : l'offensive patronale

La crise économique de 1974 va inciter le CNPF à infléchir la stratégie. Les patrons constatent que les syndicats
s'opposent à toute modification des habitudes de travail. Le patronat se met à l'écoute des salariés et mettent en porte-
à-faux les syndicats de travailleurs qui restent conservateurs.
a) L'opposition au gouvernement socialiste

En 1981, il y a une guerre des tranchées entre le patronat et le gouvernement de gauche, notamment autour du thème
de la flexibilité. Le patronat perd et on entre dans une deuxième étape avec un CNPF qui reste dans une stratégie
d'attente, il attend les élections législatives de 1986. En 1986, c'est la première cohabitation et début d'une période très
libérale. En 1993, il y a une nouvelle cohabitation favorable à ses revendications. De 1986 à 1997, le grand patronat
est triomphant, avec une série de privatisation, le Plan Juppé avec une réforme de la Sécu.

A partir de 1995, émerge des résistance face à cette politique libérale et en 1997, les socialistes entrent au
gouvernement avec la création d'une série de lois qui ne sont pas défendues par le CNPF : la CMU et la loi sur la
réduction du temps de travail. La loi des 35 heures met fin à la vie du CNPF et c'est la création en réaction du
MEDEF.

En 1982, le patronat voit très mal la gauche au pouvoir en 1981 ainsi que les lois Auroux (1982) qui contiennent 2
dispositions : l'expression directe des salariés au sein de l'entreprise et l'obligation annuelle de négocier dans les
entreprises. Le patronat voudrait plutôt défendre les négociations de branche et les conventions collectives nationales.
Pour eux, c'est une manière de préserver la liberté des chefs d'entreprise, notamment lors de la négociation de salaires.
Certes, on négocie dans le cadre des grandes conventions collectives un salaire minimum mais on préserve la liberté
d'établir les salaires librement. Le patronat va se rallier aux lois Auroux et veulent négocier au sein de l'entreprise.

b) L'entreprise au coeur de la stratégie patronale

Pendant quelques années, le patronat considère les lois Auroux comme néfastes et veut réduire leur portée. Il change
rapidement de doctrine pour devenir un fervent partisan des négociations au sein des entreprises. L'échec des
négociations interprofessionnelles sur la flexibilité donne une impulsion à l'approche décentralisée du patronat.
L'entreprise est le lieu le plus pertinent pour construire des compromis de régulations sociales. Il va donc inscrire de
nombreux thèmes à l'ordre du jour des négociations : qualité de la production, compétitivité des entreprises. Ils
essaient de porter leur dossier de la flexibilité à l'intérieur des entreprises. Ce choix s'opère aussi à une période où
l'image de l'entreprise se modifie. Pendant la décennie 1990, le président du CNPF, Jean Gandois, va tenter de
réformer le CNPF pour centraliser encore plus cette structure et pour maintenir les négociations dans les entreprises
mais aussi relancer les négociations de branches. C'est dans ce contexte de tension très forte au sein du CNPF que le
gouvernement Jospin soumet son projet de loi sur la réduction du temps de travail. Les 35 heures permettent au
patronat de se réunifier et de faire front. Ils vont se galvaniser, mettre Gandois dehors et Ernest-Antoine Seillière le
remplace. Il ne se contente pas de changer le nom du CNPF en MEDEF (Mouvement des Entreprises de France), le
patronat est devenu un moyen de résumer l'immobilisme du CNPF dans les années 60, les patrons conservateurs. Il
propose au patronat de devenir explicitement une force de propositions et affirmer une doctrine sociale qu'il veut
rénovée et ambitieuse. Ce passage vers une organisation politique était déjà très entamée. Le programme politique du
MEDEF est la Refondation sociale : « replacer l'entreprise au centre de la société française ». A ce moment là, les
statuts sont modifiés, on continue à développer le travail en commission, il y en a 9. L'entreprise unit les dirigeants et
les salariés, le MEDEF se veut plus global que le CNPF, il veut aborder tous les dossiers que peuvent rencontrer les
salariés. Il veut dépasser le stade de groupe de pression pour promouvoir une vision de la société, une vision
entrepreunariale de la société. L'objectif in fine est de revendiquer un droit d'ingérence dans la politique. Le MEDEF
entend concurrencer l'Etat dans son rôle d'organisateur des relations sociales. Cette doctrine entend aussi respecter la
liberté des chefs d'entreprise, mais c'est contradictoire car le MEDEF est très centralisé. Le patronat accuse l'Etat, sous
couvert du rôle d'arbitre, d'avoir influencé le contenu des négociations. Les syndicats de travailleurs répondent assez
favorablement la proposition du MEDEF, la CGPME est d'accord ainsi que l'UPA (Union Professionnelle Artisanale).
Sont en chantiers : l'assurance chômage, la santé au travail, les retraites, la protection sociale, l'encadrement, l'égalité
professionnelle, etc etc...

Certains de ces chantiers vont donner lieu à des accords puis à des lois. Même si Seillières a réussi à faire passer sa
réforme, une série de critique a été émise : le caractère très centralisée du MEDEF, la réforme a eu des impacts
beaucoup plus limitée qu'attendus. La Refondation sociale du MDEDEF est fondée sur une vision binaire : d'un côté
la loi (le mal) et de l'autre le contrat (le bien). Selon eux, la loi est proclamée par l'Etat et le contrat est négocié, ce qui
est simplificateur. La présidence du MEDEF a changé en 2005 avec Laurence Parisot, une femme issue des services
et non de la métallurgie, l'IUMM commence à perdre de l'importance au sein du MEDEF. C'est le PDG d'un grand
institut de sondage (l'IFOP) et aussi le PDG d'une PME familiale. Sa présidence est intéressante en terme de
changement de domination en interne au MEDEF.

Nous avons un patronat est très hétérogène, même au sein de la structure majoritaire qui le représente. L'histoire du
mouvement patronal reste globalement celle d'une organisation progressive réussie, malgré ses divergences. On est
très loin du cas du syndicalisme français des travailleurs et de ce qu'on a pu observer chez les ouvriers.

II – Le patronat comme acteur collectif sur la scène sociale

1 – Une représentation nationale multiple : traits généraux des organisations patronales nationales

Dans la plupart des pays industrialisés, l'organisation patronale se caractérise par sa pluralité. Cette représentation
reflète cette hétérogénéité du système économique, la diversité des intérêts des chefs d'entreprise. En France, c'est le
rôle de l'Etat dans la reconnaissance des organisations qui sont habilités à négocier qui est une spécificité. Certaines
organisations ne sont pas reconnues tandis que d'autres sont des interlocuteurs exclusifs de l'Etat et des collectivités
territoriales. L'Etat a choisi tout seul de reconnaître 6 organisations nationales d'employeurs, les 6 plus représentatives
: le MEDEF, la CGPME, l'UPA, l'UNAPL (Union nationale des professions libérale), la FNSEA (Fédération
nationale des Syndicats d'Exploitants Agricoles) et la CNMCCA (Confédération nationale de la mutualité, de la
coopération et du crédit agricoles). Il n'y a aucune organisation représentant le patronat de l'économie sociale.

Les chambres de commerce (CCI) et les chambres de métiers : il est obligatoire aux entreprises de s'inscrire au
registre du commerce, donc d'adhérer aux chambres consulaires. On observe des difficultés pour ces structures à se
rendre représentative. Elles doivent représenter les intérêts des chefs d'entreprise et doivent gérer les aéroports et sont
beaucoup plus anciennes que les syndicats patronaux.

Les organisations patronales peuvent être concurrentes et les entreprises peuvent adhérer à plusieurs organisations à la
fois. Lors des élections en interne ou pour les élections professionnelles, on observe un déclin de la représentativité
patronale, comme les syndicats de travailleurs. En 1982, 41% des entreprises votaient aux CCI et en 2004, elles sont
26%. L'interprétation de cette baisse de représentativité est délicate, ça serait une perte de vitesse de représentation
des organisations patronales, d'autres auteurs soulignent que cette baisse de représentativité serait le signe d'une
absence de menaces, contre la liberté d'entreprendre.

3) De l'UNICE à l'ERT, les patrons et l'Europe

L'Union des Industriels et des Confédérations d'Employeurs Européens (UNICE) est un syndicat patronal organisé à
l'échelle européenne, il a changé de nom depuis 2007 : Business Europe. On retrouve à sa tête Ernest-Antoine
Seillière. L'organisation représente 39 organisations dans 33 pays. L'UNICE apparaît dès 1958, depuis elle opère un
très important travail de lobbying auprès des institutions européennes. Les syndicats patronaux se mobilisent au
niveau européen beaucoup plus tôt que les syndicats de travailleurs.

L'ERT est la Table Ronde des Industriels, née au début des années 80, sur l'initiative de 17 grands patrons. C'est
typique de la façon de faire des patrons. Elle est plus informelle mais c'est une structure importante. Aujourd'hui 28
des membres de l'ERT font parti des 200 plus grandes entreprises mondiales.

Vous aimerez peut-être aussi