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Bien que la Rfutation du P. Malebranche ait des proportions assez considrables, nous nen ferons quune assez brve
exposition. En effet il est inutile de suivre dans le dtail largumentation souvent subtile par laquelle Fnelon combat la thse
de Malebranche: il suffit den extraire ce qui sy trouve de positif,
de mettre en lumire les principales affirmations de louvrage et
den dduire quelles taient peu prs les ides de Fnelon sur
la thodice au moment o il le composa. Nous chercherons
donc uniquement ce dont Fnelon convient avec Malebranche
et les principes quil lui oppose.
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dont la perfection est immuable, tant infinie1. Enfin en identifiant le monde et le Verbe, on assimilerait celui-ci louvrage
de Dieu, puisque le monde est cet ouvrage. Mais le Verbe ne
peut tre louvrage de Dieu, puisquil est Dieu. En difiant le
monde, mme avec lintention de lunir au Verbe, Dieu ne cre
pas son Verbe, cest--dire lui-mme. Un architecte qui construit
une maison une extrmit de Paris est lauteur de cette maison
et de la liaison de cette maison avec Paris, mais non de Paris
tout entier2. Le Verbe est autre chose que le monde qui lui est
adjoint, il ne fait pas partie de louvrage de Dieu, par suite Dieu
(qui est le Verbe) est rigoureusement distinct de sa cration,
avec laquelle il sunit sans sidentifier, librement et dune faon
contingente. Donc sil faut que le Verbe soit un prsent gratuit
fait au monde par Dieu, cest pour empcher quil ne fasse une
mme chose avec le monde et que le monde soit Dieu.
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Enfin cest parce que Dieu est ainsi distingu de ses cratures, quil est impossible de dire que le Verbe est immanent aux
esprits, quil communique sans rserve tout ce quil possde en
qualit de Verbe et de Sagesse ternelle, quand on linterroge par
une attention srieuse5. Les conseils de Dieu nous sont rvls
par son glise ou par le bel ordre de la nature. Mais jamais
1.Ch. v, p. 33 <Pliade, t. II, p.348>.
2.Ibid., p. 35 <Pliade, t. II, p.350>. Cf. ch. XXX, p. 218 sqq. <Pliade,
t.II, p.468 et suiv.>.
3.Ibid., p. 33 <Pliade, t. II, p.349; distinction thomiste, voir Somme thologique, Ia, quest. xiv, art.9)>.
4.Ch. xxxv, p. 265 <Pliade, t. II, p.498>.
5.Ch. xix, p. 143 <Pliade, t. II, p.420 (Fnelon paraphrase les Mditations
chrtiennes de Malebranche, XI, ii)>.
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