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CHAPITRE 61

(Une espèce de possession très dangereuse : le démon de la colère. Essence de la


colère, comme contraire de l'amour. Les assistants du démon de la colère. La voie qui amène
ce démon dans la chair de l'homme. Son développement dans la sphère physiologique
psychique. Comment on peut prévenir ce mal; Diète naturelle et animique. La mollesse, le
plus grave danger. Conséquences: la scarlatine, la rubéole, la variole, etc... Ce que
l'expérience devrait enseigner. But de la dysenterie et de la toux. Pourquoi le Seigneur
rappelle surtout à Lui les bambins viciés. L'amour aveugle et faux des parents pour leurs
enfants, et ses conséquences. La raison de la grande mortalité parmi les enfants. Il vaut
mieux de faibles esprits du Ciel que de forts esprits de l’Enfer. Exceptions; le développement
des esprits de la colère, et ce qui s’ensuit.)

- 6 avril 1847 -

Comme parmi les sujets traités précédemment celui important des obsessions a déjà
été pris en considération, nous continuerons à nous en occuper encore, et justement en ce
domaine nous mettrons en lumière une autre sorte d'obsession très dangereuse. Mais en quoi
consiste-t-elle ?
Elle consiste dans la prise de possession de la chair humaine de la part du démon de la
colère; cette forme d'obsession est la plus dangereuse de toutes, parce qu'un semblable démon
de la colère n'est jamais seul à posséder une chair, mais il tire derrière lui toujours une légion
d'esprits malins qui se tiennent à son service.
La colère est le plus rude contraire de l'amour, et elle constitue le vrai composant
principal de l'être de Satan; cependant la colère ne peut subsister sans nourriture, et c'est
pourquoi elle a toujours autour d'elle une quantité infinie d'esprits nourriciers auprès desquels
elle suce et dévore. Et de même que l'amour ne peut subsister sans sa nourriture qui est la
réciprocité d'amour, de même également la colère ne veut subsister sans une contre-colère qui
lui sert d'aliment.
Voyons maintenant quelle sorte de mauvaise engeance la colère a autour d'elle capable
de lui fournir l'aliment. - La haine est son principal aliment, ensuite l'orgueil et l'égoïsme qui
s'ensuit, l'envie, l'avarice, l'adultère, la fornication, le mépris de toute chose divine et de son
propre semblable, l'assassinat, l'ambition et le désir de domination, et enfin le total manque de
conscience. Ainsi se sont, approximativement, les principaux subordonnés immédiats de ce
démon de la colère, dont chacun ensuite a avec lui encore un nombre considérable de mauvais
esprits qui lui sont subordonnés, et qui se laissent facilement reconnaître à travers les très
diverses passions de l'homme possédé par la colère.
Cet esprit malin, quand il s'est emparé d'une chair d'homme, il est justement tout aussi
difficile de l'en chasser qu'il est difficile d'éteindre un feu qui a envahi un grand édifice en
toutes ses parties. En un cas semblable, il n'y a pas d'autre remède que de le laisser brûler
jusqu'au bout, pour examiner plus tard les cendres refroidies pour voir s'il s'y trouve quelque
chose que la terrible chaleur ait épargné de la destruction.
Mais étant donné que ce démon de la colère est si méchant, comme ce fut montré dans
les deux Gadaréniens possédés, il est nécessaire de voir comment un tel bouillonnement de
l'Enfer peut pénétrer dans la chair de l'homme.
Cet esprit n'est pas comme les autres qui s'insinuent seulement avec le temps dans la
chair humaine, mais il est au contraire placé en elle déjà dès l'acte de la conception comme
une semence de l'Enfer, et ainsi doit-il en être, justement parce que cette semence est une
condition pour le développement de la chair; cependant la semence-même ne peut se rendre
indépendante si l'homme nouveau-né ne reçoit pas une éducation permettant d'atteindre un
semblable but.
Seulement au moyen d'une éducation conforme cette substance maligne se rassemble
dans le foie, et lorsque la mesure est pleine, justement cette substance est celle qui éveille
d'elle-même l'indépendance du démon de la colère; mais quand ce dernier s'est rendu libre, il
s'empare bientôt de l'âme entière et l'entraîne à l'intérieur de sa propre sphère d'influence, en
suite de quel acte l'homme entier devient en peu de temps un vrai démon.
Dans de nombreux cas d'ailleurs il n'est pas réellement nécessaire que ce démon de la
colère arrive à l'indépendance complète; mais il arrive bien plutôt que l'exhalaison spécifique
maligne va en se transformant par tout le corps, c'est-à-dire, avant tout à travers le sang, qui
très facilement monte en effervescence dès lors qu'il se trouve déjà discrètement mélangé avec
cet élément spécifique. Du sang il passe ensuite aux nerfs, de ceux-ci à l'esprit nerveux, et
enfin, au moyen de ce dernier, dans l'âme.
Lorsque l'élément spécifique infernal a pénétré ainsi l'âme, l'homme est, alors déjà
pour le moins un demi-démon, et c'est chose prudente que de ne pas être en communauté avec
lui.
Cette sorte d'hommes, on la reconnaît à ce que, pour n'importe quelle petite question,
qui même ne les touche que peu, ils se mettent en fureur avec une grande violence et sont très
prompts aux jurons et aux coups. Ils ressemblent à un fer brûlant qui de lui-même parait très
solide et tranquille; mais que l'on y jette un peu de sciure, et aussitôt ils se manifesteront feu
et flammes.
Mais tout cela peut être évité chez les enfants moyennant une juste et bonne
éducation ; et si même dans l'un ou l'autre individu il y a une plus grande disposition, celle-ci
peut, justement en vertu de la bonne éducation susmentionnée, et en plus moyennant une diète
appropriée, celle-ci peut, dis-Je, être contenue et ainsi réglée, au point qu'avec le temps il ne
peut en dériver que le bien et non pas le mal.
Cependant le pire coté de la chose c'est que bien souvent les enfants sont viciés; et
suite à cette mauvaise habitude on ne donne aucune importance à leur grossièreté quelle
qu'elle soit. L'enfant devient de jour en jour plus grand, et il s'aperçoit qu'il peut être impoli et
commettre toutes sortes de petites espiègleries sans être puni; alors il essaye dans le cas de ce
que l'on appelle les gamineries d'en faire toujours de plus grandes. Si même pour celles-ci les
parents sont indulgents en partie ou peut-être tout bonnement totalement, alors l'enfant a déjà
atteint en lui une certaine consistance dans la colère, et il commence bien vite à prétendre
avec arrogance et à commander que lui soit donné ce qu'il demande. Si on ne lui prête pas
attention, et si on ne lui accorde pas chaque chose en particulier, il devient immédiatement
rouge de colère et souvent insupportablement malhonnête et grossier.
Si les parents se laissent intimider par un semblable comportement, et s'ils cèdent au
sauvage mode d'exigence de l'enfant, alors celui-ci a déjà atteint le premier degré de
l'indépendance diabolique. Après cela, l'enfant devenu un peu plus grand commence à s'ériger
en législateur brutal face à ses propres parents, et pour ceux-ci cela n'irait vraiment pas trop
bien, dès lors qu'ils ne voudraient pas condescendre aux demandes de leur enfant vicié,
demandes impérieuses comme une loi.
Lorsqu'un semblable enfant a grandi et qu'il est devenu plus grand et plus robuste, il y
aurait plus d'un parent à ne plus se sentir en sécurité, même pour la vie, si Je n'étais pas là
pour dompter au moyen de l'une ou l'autre maladie, ce démon dans la chair de semblables
enfants mal élevés. Mais ces maladies ne chassent au-dehors ce démon que seulement dans
une certaine mesure, et particulièrement quand il s'est insinué dans le sang. La scarlatine, la
rubéole, la variole et d'autres maladies encore, sont tout autant de moyens pour expulser le
corrupteur de la nature humaine. Mais naturellement, elles n'éloignent pas complètement cet
élément spécifique malin, mais bien plutôt seulement en ce que lui-même s'est insinué dans le
sang.
Mais si les parents, après que leurs enfants aient surmonté une telle maladie, avec
laquelle Je suis venu à leur aide, étaient raisonnables et soumettaient leur enfant à une diète
opportune et ordonnée, bien leur en adviendrait et à leur enfant aussi, tant au point de vue
spirituel que corporel.
Au contraire, ils le vicient habituellement deux fois plus qu'avant, et par conséquent il
arrive que le second état est pire que le premier, car lorsque ce démon qui demeure dans la
chair de l'enfant s'aperçoit que la voie à travers le sang commence à se faire suspecte, lui,
négligeant le sang, se jette tout bonnement sur les nerfs; et lorsque ceux-ci sont en sa
possession, l'enfant devient extrêmement sensible; ceci est habituellement considéré par les
parents comme un état de maladie; alors justement ils lui accordent tout ce qu'il veut afin de
ne pas trop l'irriter, étant donné sa supposée faiblesse des nerfs.
A ce moment JE dois à nouveau intervenir Moi-Même, en frappant la chair de l'enfant
avec une dysenterie ou bien avec une violente toux dans le but d'éloigner cet élément
spécifique des nerfs; et avec cela, pendant quelque temps, il est donné aide à la chair de
l'enfant, si elle est en mesure de supporter de semblables moyens drastiques. Mais en ces cas
c'est presque toujours mieux si à une telle chair imprégnée de l'élément pestiféré l'âme de
l'enfant est enlevée, avant que celle-ci ne devienne, moyennant la chair, à son tour la proie de
ce démon.
C'est la raison pour laquelle Moi aussi J'enlève d'habitude les enfants aux parents qui
les vicient de toute façon, et c'est le cas particulièrement de ces parents qui ont peu d'enfants;
mais cela explique les lamentations que souvent on entend: "Je n'ai qu'un seul enfant et même
celui-ci est continuellement maladif.", ou bien: "Mon unique enfant est mort; et pensez que
mon voisin en a une nichée, et ils courent alentour souvent à moitié nus; il n'y a personne qui
en prend soin ou les surveille, et malgré cela ils sont tous frais et sains, et il n'en meurt
aucun."
Certes c'est ainsi, dis-Je, et c'est d'autant plus certain que c'est pour le bon motif.
L'enfant unique deviendrait trop vicié, et avec le temps il serait complètement tué pour Mon
Royaume, parce que ses parents sont des fous et ils ont pour leur enfant un faux amour par
l'effet duquel ils l’étoufferaient pour l'éternité si Moi aussi J'étais un fou comme eux, et si Je
le leur laissais pour leur servir de passe-temps et pour s'amuser avec lui comme le font dans
leur vanité les dames de la ville et les châtelaines avec leurs perroquets, leurs petits chiens et
leurs oisillons.
Mais étant donné que, Moi, Je poursuis avec l'humanité un but plus élevé que ne l'est
celui de devenir seulement un vain jouet aux mains de tout aussi vains et sots parents, il ne
reste certes pas d'autres moyens que celui d'enlever tout bonnement les enfants aux parents de
cette sorte, et de les confier à Mes anges pour une autre meilleure éducation.
C'est pourquoi Je Me choisis toujours ces enfants qui, même si les parents respectifs
ont beaucoup d'enfants, sont choyés par eux et aimés excessivement; parce qu'un amour
exagéré des parents pour leurs enfants équivaut d’habitude à la mort de ces derniers.
Si Je les laissais vivre dans le corps, leur âme serait irrémédiablement perdue; par
conséquent il faut préférer la mort du corps, pour que l'âme soit maintenue en vie pour le Ciel.
Donc personne ne doit s'étonner si tant d'enfants dans un âge très tendre, et souvent
déjà au berceau, sont rappelés de ce monde; car Je sais mieux que tous le motif pour lequel Je
les enlève si précocement hors du monde. Il est mieux qu'ils deviennent de faibles esprits du
Ciel, au lieu que de forts esprits d'Enfer sur ce monde.
De temps en temps cependant il arrive, et il doit même arriver à cause du monde que
de semblables esprits de la colère se mûrissent. Si les parents, quand il est encore temps,
combattent avec énergie la colère et l'entêtement de ces enfants, ils peuvent en tirer des
hommes très capables dans l'un ou l'autre domaine, et très zélés; mais si à leur colère et à leur
obstination il n'est pas fait opposition avec l'énergie voulue, ils finissent par devenir des
querelleurs, des rebelles, et bien souvent réellement des persécuteurs féroces de l'humanité. Il
est donc nécessaire de mettre au cœur de tous les parents, dès lors que leurs enfants se
montrent portés à la colère, à la vanité, à l'arrogance, à l'égoïsme et à la coquetterie, de
combattre ces passions avec toute l'énergie passible.
Les conséquences se verront ensuite en ce qu'ils élèveront dans leurs enfants des
hommes au cœur énergique et très capables, parce que, grâce à ce comportement l'élément
spécifique mauvais et ardent de la colère se sera transformé en un élément spécifique bon, par
suite d'un processus particulier psychico-chimique.
Ces notions sont on ne peut plus importantes, et il faut les prendre beaucoup en
compte ; c'est pourquoi nous nous entretiendrons encore prochainement quelque peu sur ce
sujet.

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