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Annuaire de l’EHESS

Comptes rendus des cours et conférences


Annuaire 2000-2001

Histoire sociale des modèles culturels

Jacques Revel

Éditeur
EHESS - École des hautes études en
sciences sociales
Édition électronique
URL : http://annuaire- Édition imprimée
ehess.revues.org/15195 Date de publication : 1 janvier 2002
ISSN : 2431-8698 Pagination : 277-278
ISSN : 0398-2025

Référence électronique
Jacques Revel, « Histoire sociale des modèles culturels », Annuaire de l’EHESS [En ligne], | 2002, mis en
ligne le 01 février 2015, consulté le 03 octobre 2016. URL : http://annuaire-ehess.revues.org/15195

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Histoire sociale des modèles culturels 1

Histoire sociale des modèles culturels


Jacques Revel

Jacques Revel, directeur d’études

Problèmes d’historiographie contemporaine. 1.


L’histoire et les sciences sociales au XXe siècle. 2.
Examen de travaux récents
1 LA première partie du séminaire a été consacrée à l’étude d’un certain nombre
d’opérations élémentaires qui sont celles que pratiquent les historiens, le plus souvent
sans y penser. On s’est moins situé cette année dans la perspective d’une histoire de
l’historiographie, qu’on avait empruntée à plusieurs reprises pendant les années
précédentes, mais plutôt dans celle d’une épistémologie modeste, au plus proche des
pratiques effectives. On a donc supposé connue l’histoire des techniques de l’érudition,
telle qu’elle a été plusieurs fois reprise récemment, pour s’attacher avec les auditeurs du
séminaire à décrire ces opérations ainsi que les cadres de référence dans lesquels elles
s’inscrivent. On a ainsi examiné ce que fait l’historien lorsqu’il découpe un fait ainsi que
les attendus et les modalités de la description - et d’abord, de la descriptibilité - qui sont
associés à ce découpage. Quels sont les contours d’un fait historique ? où commence-t-il et
où finit-il ? par rapport à quoi l’isole-t-on et comment le met-on en rapport avec d’autres
faits ? On rencontre là une série de problèmes qui ont été largement discutés au sein de
traditions historiques et philosophiques multiples et souvent contradictoires, et on a
attaché une importance plus particulière aux positions développées par la tradition
analytique anglo-saxonne, par A. Danto notamment. Le même exercice a été mené sur la
notion de témoignage, sur les modes de certification, et enfin sur les implications
cognitives du récit historique. Cette réflexion sera poursuivie l’an prochain. Elle a pu
bénéficier des utiles contributions de Serena Ferente (Scuola normale superiore de Pise)
et Giovanni Levi (Université de Venise).

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Histoire sociale des modèles culturels 2

2 La seconde partie du séminaire a été consacrée à l’examen et à la discussion du livre de


Paul Ricœur, La mémoire, l’histoire, l’oubli, publié à l’automne 2000 et qui a fait l’objet de
larges débats au sein de plusieurs groupes dans l’École et en dehors d’elle. Ces séances ont
été conçues et assurées en commun avec David Schreiber, assistant-moniteur à l’EHESS,
qui a choisi de consacrer sa thèse à des problèmes d’histoire de l’historiographie. Une
série de longs extraits du texte de Ricœur ont été soumis à un examen critique, sans
suivre d’ailleurs l’ordre de son ouvrage mais en insistant, à nouveau, sur la lecture qu’il
propose de l’« opération historiographique ». On s’est interrogé sur la sélection des
références invoquées par le philosophe et sur leur cohérence ; en s’attachant à
reconstruire le cadre plus général de sa démarche, on s’est demandé quelle pouvait être la
place faite à l’histoire entre la mémoire et l’oubli dans l’économie d’ensemble de
l’ouvrage ; on a réfléchi sur le décalage entre sa conception du témoignage et de ses
inscriptions temporelles et celles auxquelles recourent les historiens ; sur le rapport
existant entre ce nouvel ouvrage et les trois volumes de Temps et récit (1983-1985), dont on
sait l’importance qu’ils occupent dans la réflexion historiographique depuis bientôt deux
décennies. À nouveau, le séminaire a reçu des contributions extérieures dont il a tiré
grand profit : celle de Sabina Loriga (EHESS), sur « la tâche de l’historien » telle que
l’entend Ricoeur et celle de Marie-Claire Lavabre (CNRS, CEVIPOF) qui nous a présenté
une critique du traitement de la mémoire collective proposé par le philosophe.

Publications
• Dir., L’Espace français, nouvelle éd. mise à jour et augmentée de Histoire de la France, sous la
dir. d’A. Burguière et J. Revel, 1, Paris, Seuil, 2000 (1 reéd. 1989).
• Avec F. Hartog, dir., Les usages politiques du passé, Paris, Éd. de l’EHESS (« Enquête » 1), 2001,
206 p.
• « Les sciences historiques », dans Epistemologie des sciences sociales, sous la dir. de J.-M.
Berthelot, Paris, PUF, 2001, p. 21-76.
• « Die Wiederkehr des Ereignisses - ein historiographischer Streifzug », dans Struktur und
Ereignis, n° sp. de Geschichte und Gesellschaft, Zeitschrift für historische Sozialwissenschaft, 19,
sous la dir. d’A. Suter et M. Heuling, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2001, p. 158-174.
• Commentaire de David Bien, « Imagining the Huguenot minority in Old Regime France »,
dans The Construction of minorities. Cases for comparison across time and around the world, sous la
dir. d’A. Burguière et R. Grew, Ann Arbor, The University of Michigan Press, 2001, p. 89-97.
• « Entrevista », Topoi. Revista de História, mars 2001, p. 197-215.
• « Los desafíos actuales de las ciencias sociales », Sociedad, 17-18, juin 2001, p. 121-129.

INDEX
Thèmes : Histoire‚ Histoire et civilisations de l’Europe

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