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Chapitre 34
Chapitre 34
Voiturade
♪ ♬
Empereur y es-tu ?
Oui.
D'où viens-tu ?
Château-fantôme.
Où vas-tu ?
Lomekatt.
Par quelle voie, quel chemin ?
Ouroboros.
— Ce que j'essaye de t'expliquer, c'est que je pense que Kiwi a aussi son
nom sur la liste, et qu'il a justement appliqué sur vous, la stratégie que je
viens d'expliciter. Pour faire reculer son propre nom.
— …
Je n'y avais pas pensé…, réalisa l'ex-disciple du temple d'Ōrin, fuyant le
regard inquiet de Gokū, fuyant surtout la déduction qu'il sentait déjà
poindre en Gohan, à l'esprit bien échauffé par les quelques exercices de
maths que l'enfant terrassait une heure plus tôt à peine.
— Qui est actuellement en première position de la liste ? cru effectivement
comprendre le jeune métis, espérant très fort se tromper.
— S… Shen, vendit enfin Krilin dans un murmure mal assuré.
— …
— Ah. C'est pour ça… la bougie que tu n'arrêtes pas de tenir dans la main,
déduisit alors Piccolo, dans un crachat au dehors. Si la flamme s'éteint, tu
sauras que Shen est mort, et que Zâbon est donc le prochain sur la liste.
Puis Chaozū.
Puis toi.
Tss.
— …
— Et toi Chaozū, qu'est-ce qu'il fait Ten Shin Han ? s'enquit le namek, qui
fixait le nain en question, dans le rétroviseur interne à la voiture.
Chaoz répondit sans lever le nez de son téléphone.
— Il arrive. Il est allé chercher des armes à lui, mais comme ça prend du
temps, il m'a dit de revenir vers vous avec un clone qui pourrait être utile au
combat, ou pour ce que vous déciderez.
— Et sinon, tu te fous de la gueule de qui exactement, à jouer avec ton
téléphone ?
— …
Chaoz ne répliqua pas. Piccolo n'insista pas non plus. Il n'était pas d'assez
mauvaise humeur pour ça.
Gokū fut premier à tenter de détendre l'atmosphère. Sur sa maladresse
habituelle.
— Hey, Krilin, pourquoi tu as fui la place à côté de Nappa ?
— P… pourquoi tu dis ça ? murmura un Krilin tout rouge, qui se gratta la
joue dans un rire nerveux.
— Mais de quoi tu as peur ? Tu es plus fort que lui voyons ! surenchérit
Gokū.
— Ha… hahah… haha… tu crois ça ? s'entendit bégayer le sans nez, bien
roulé par ailleurs, dans sa tenue orange. Tu sais, en prison, il a
probablement appris à faire fluctuer son énergie, histoire de laisser planer
un doute salutaire sur sa puissance maximale. Donc ce que tu sens
actuellement de lui ne veut p…
— Et alors ? S'il a appris à contrôler son énergie, ça ne lui fait jamais plus
que 3 ou 4 ans de retard sur toi en la matière, enfonça ingénument Gokū,
dont on ne saurait plus trop dire s'il essayait d'encourager son meilleur ami
ou de mettre des coups d'épaule espiègles à Nappa, dans le but de pousser
ce dernier à cracher le morceau quant à sa puissance réelle.
Nappa prit la chose avec le rire.
— Je ne sais pas s'il a appris à contrôler son énergie, mais une chose est
sûre, il n'a pas appris à sentir les énergies, sinon notre… ami, ne serait pas
en train de rire, souffla Tortue-Géniale, depuis le spacieux coffre de la
berlyne, qu'il occupait, s'épargnant le manque de place à l'avant. Je ne vous
vois pas de là où je suis, mais rien qu'à entendre vos timbres de voix
respectifs, je peux dire qu'il n'y a guère que Piccolo –ici– qui ait compris la
puissance de C-0.
Krilin, Gohan, Gokū, ça m'étonne de vous trois… que vous n'ayez même pas
pris la peine de mesurer sa force.
Krilin et Gohan ne comprirent pas.
Quoi encore ? La force potentielle du présumé C-0 ne se hissait-elle pas à
110k unités tout rond comme en témoignaient les scouters Impériaux ?
D'ailleurs Nappa, lui-même soufflé par les propos de Tortue-Géniale, vérifia
via détecteur, et confirma le chiffre questionné.
— Ce chiffre est bidon, objecta Muten Roshi. Si vous aviez pris la peine,
comme Piccolo, de vérifier par vous-mêmes le niveau de C-0 et sa cohorte,
vous auriez su que le chiffre est trafiqué je ne sais comment. D'ailleurs le
chiffre rond, trop rond, aurait dû vous intriguer.
Le bonze et le métis vérifièrent empiriquement, effectivement.
De tout le trajet.
…
— Non attendez…
Toutes les énergies du cortège du mal sont entremêlées. Il y a des meuporgs
qui savent faire ça. Ils doivent en avoir un avec eux. Ils l'ont fait exprès. Vu
qu'ils sont au moins 60, vous n'avez aucun moyen de savoir quelle est la
puissance individuelle de C-0. Ce que vous sentez, c'est la puissance de 60
personnes réunies. Peut-être que C-0 pèse pour la moitié de cette puissance,
dans ce cas, effectivement il y aurait de quoi paniquer. Mais peut-être qu'il
ne pèse que pour 1/10e voire 1/20e. On doit s'approcher plus près pour
avoir des chiffres plus précis. Quand on sera à moins de 100 mètres, je vous
renseignerai sans faute, promis Nappa.
Gokū tourna la tête vers son fils, et le regarda longuement, puis sourit d'un
sourire comme seul Gokū savait en faire. Décidément, résolument, Gohan ne
comprit pas pourquoi son père le fixait et lui souriait tout d'un coup, comme
ça, sans raison.
Le grand, le vaillant Son Gokū, se détourna ensuite pour regarder droit
devant lui, d'un air moins grave qu'amusé.
— Alors si je comprends bien, tu n'as toujours pas pris la peine de ressentir
la puissance de C-0 ? souffla Piccolo, regard rivé sur la route.
— Pas plus que je n'ai essayé de sentir celle de Végéta, confirma Gokū, sur
un sourire persistant jurant avec son regard désormais sérieux, mais posé.
— Tu ne veux pas savoir à quel point Végéta a progressé depuis votre
dernière rencontre ?
— Je garde la surprise.
— Alors tu n'es pas au bout de tes surprises, ricana cruellement Piccolo.
“Je vois… Gokū, tu ne souris que quand tu sais que quelqu'un te regarde,
n'est-ce pas ?” percuta enfin le doyen, loin derrière ses lunettes. “Alors
merci. Merci à toi…… Merci pour le martyr.
Par contre, le coup du arrondir les mangues et autres si je ne m'amuse, tu
aurais pu éviter, c'était trop gros pour être crédible… huhu…”
— Maître, si vous avez senti…
— Deviné, corrigea Tortue Géniale.
— Si vous avez deviné la puissance de C-0, ça veut dire que vous vous savez
d'autant plus déclassé, alors comment se fait-il que vous soyez encore avec
nous dans cette voiture ? s'enquit Gokū, sur le même ton avec lequel il eut
provoqué Nappa, et Piccolo avant lui. Auriez-vous par hasard des arguments
à faire valoir dans le combat à venir, des arguments dont je n'aurais pas
encore entendu parler ? termina le père de Gohan, tout sourire et non moins
intéressé. D'ailleurs à part Nappa et Umi Game, vous me devez tous 1 zeni
symbolique. Je vous avais bien dit que la paix ne durerait pas éternellement
et que Végéta ne serait pas notre tout dernier adversaire… et qu'un nouvel
ennemi viendrait forcément après lui un jour ou l'autre pour menacer le
monde ! Moi j'ai pris mes précautions, je me suis entraîné !
— Pour répondre à ta question, si tu parles de puissance brute, alors désolé
de te décevoir, mais non, je n'ai pas particulièrement progressé à ce niveau-
là, assura tranquillement l'ermite qui terminait son dîner dans le coffre,
assis en tailleur, entouré de plats en plastique et autres bouteilles
difficilement cassables. Mais ne t'inquiète pas pour moi petit Son, je n'ai pas
l'intention d'être le maillon faible de l'histoire, ne put alors s'empêcher de
sourire le maître des tortues, d'un sourire presque provoquant, sourire de
vieux de la vieille, en tout cas ni jaune, ni menteur ni mal assuré. Si vous
voulez débusquer le maillon faible, puisqu'il en faut un, regardez plutôt du
côté du p'tit bonhomme ici qui a trouvé le moyen de claquer 10000 zenis le
mois dans l'entretien de son unique cheveu, aux frais du contribuable.
Et Chaoz qui avait perçu l'allusion au fait qu'il était le meilleur candidat au
poste de maillon faible ce soir, car il faudrait bien un maillon faible, sourit à
son tour, simplement, d'un sourire éminent, éminemment réprobateur, en
tout cas ni jaune ni menteur ni mal assuré.
Il n'en disait pas plus…
… mais n'en pensait, n'en taisait, pas moins.
Voilà donc Gokū, tout ravi de cette ambiance de provoc' bon enfant qu'il
aura tant bien que mal réussi à instaurer dans la voiture. Rien de mieux
pour apporter un peu de chaleur malgré le froid incarné dehors ! Seul Gohan
finalement n'y prenait part, lui ne comprenait pas trop ce qu'il y avait de
drôle, lui trop sage –et accessoirement trop choqué par la puissance du
cortège composant la marche de l'Empereur– pour taquiner d'aucun au
risque de froisser les égos sur un malentendu.
Tellement sage qu'il avait, et cela n'eut échappé à personne, porté ni les
vêtements habituels de son père ni ceux de Piccolo, au risque de vexer l'un
ou l'autre. Gohan ce soir portait les sobres vêtements de la GN. Bien qu'il
n'en soit pas membre, il eut néanmoins reçu une tenue traditionnelle
comme tous les enfants de tous les membres en avaient reçu
symboliquement en un jour résolument cérémonieux dont Gohan aura déjà
oublié jusqu'à l'objet.
Gokū sourit intérieurement de voir par quelle astuce son fils s'était
finalement sorti de cette impasse vestimentaire. Le père n'aurait pas été
vexé le moins du monde de voir le fils abhorrer l'uniforme de la tortue pour
arborer les couleurs de Piccolo, n'empêche, Gokū fut curieux de voir
comment Gohan allait bien pouvoir s'en sortir.
Piccolo lui n'affichait aucune émotion ni aucun commentaire. Et tout le
monde se demandait ce qu'il pensait du geste impartial de Gohan, geste
généreux diront certains, pas très risqué oseront d'autres.
À l'instant, le namek se contentait de fixer le jeune garçon au travers du
rétroviseur interne.
Il le détaillait de la tête aux pieds, s'attardant sur l'austère tenue toute de
relief ouvragé, flanquée du sceau de la GN —et trouée en quelques rares
endroits—, et ces trous n'existaient pas avant la pause-pipi, c'est donc qu'ils
furent causés à ce moment précis, certainement par quelques étincelles
immortelles issues du feu de forêt pompeux qui s'émancipait au loin.
Piccolo remarqua aussi le sac de collégien que Gohan avait sur les genoux.
— Gohan, j'espère que tu as mis tes colères dans ton sac avant de venir,
parce qu'on va en avoir besoin ce soir, cracha encore le namek, qui passa
aussitôt la tête par la fenêtre de sa propre portière, lui définitivement
interloqué par ce qu'il se passait, apparemment, un peu plus loin devant.
Ce sur quoi Végéta avait déjà les yeux, d'ailleurs.
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