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Manuel de radioprotection

Service de Contrôle Physique U.L.B.


- Partie I : Définitions, législation;

- Partie II : Notions de base en radioprotection ;

- Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B. ;

- Partie IV : Manipulation des isotopes ;

- Partie V : Les rayons X

- Partie VI : Les déchets radioactifs ;

- Partie VII : Documents divers


Partie I : Définitions, législation – p 1
Seules les définitions principales sont reprises ci-après et sont extraites de l’Arrêté Royal du 20
juillet 2001 portant Règlement Général de la Protection de la Population, des Travailleurs et de
l’Environnement contre le danger des Rayonnements Ionisants (publié au Moniteur Belge le 30 août
2001).

1. Définitions

1.1. Termes physiques, grandeurs et unité

Rayonnement ionisant : rayonnement composé de photons ou de particules capables de


déterminer la formation d’ions directement ou indirectement (...) ;

Substance radioactive : toute substance contenant un ou plusieurs radionucléides dont l’activité


ou la concentration ne peut être négligée pour des raisons de radioprotection ;

Activité : l’activité A d’une quantité d’un radionucléide à un état énergétique déterminé et à un


moment donné est le quotient de dN par dt où dN est le nombre probable de transitions nucléaires
spontanées à partir de cet état énergétique dans l’intervalle de temps dt :

A = dN/dt

L’unité d’activité est le Becquerel (Bq)

Becquerel (Bq) : nom de l’unité d’activité ; un Becquerel équivaut à une transition (ou
désintégration) par seconde :

1 Bq = 1 s-1

Dose absorbée (D) : énergie absorbée par unité de masse :

D = dε/dm
où :
- dε est l’énergie moyenne communiquée par le rayonnement ionisant à la matière dans un élément
de volume, et
- dm est la masse de matière contenue dans cet élément de volume.
Dans l’Arrêté Royal, le terme dose absorbée désigne la dose moyenne reçue par un tissu ou un
organe ;

L’unité de dose absorbée est le Gray (Gy)

Gray (Gy) : nom de l’unité de dose absorbée ; un Gray équivaut à un Joule par kilogramme :

1 Gy = 1 J.kg-1

1.2. Termes radiologiques, biologiques et médicaux

Exposition : fait d’être exposé à des rayonnements ionisants. On distingue:


- l’exposition externe : exposition résultant de sources situées en dehors de l’organisme;
- l’exposition interne : exposition résultant de sources situées dans l’organisme;
- l’exposition totale : somme de l’exposition externe et de l’exposition interne1

Incorporation : activité des radionucléides pénétrant dans l'organisme à partir du milieu ambiant.

Contamination radioactive : contamination d'une matière, d'une surface, d'un milieu quelconque
ou d'un individu par des substances radioactives.
Dans le cas particulier du corps humain, cette contamination radioactive comprend à la fois la
contamination externe cutanée et la contamination interne par quelque voie que ce soit.

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Partie I : Définitions, législation – p 2
Dose équivalente ( HT ) : dose absorbée par le tissu ou l'organe T, pondérée suivant le type et la
qualité du rayonnement R. Elle est donnée par la formule :

HT,R = wR DT,R
où :
- DT,R est la moyenne pour l'organe ou le tissu T de la dose absorbée du rayonnement R,
et
- wR est le facteur de pondération radiologique.

Valeurs du facteur de pondération radiologique wR

Type de rayonnement Energie wR


Photons toutes énergies 1
Electrons, muons toutes énergies 1
E < 10 keV 5
10 < E < 100 keV 10
Neutrons 100 keV < E < 2 MeV 20
2 MeV < E < 20 MeV 10
> 20 MeV 5
Protons E > 2 MeV 5
Particules alpha, fragments de
20
fission, noyaux lourds

Lorsque le champ de rayonnement comprend des rayonnements de types et d'énergies


correspondant à des valeurs différentes de wR, la dose équivalente totale HT est donnée par la
formule :

HT = Σ wR DT,R

L'unité de dose équivalente est le sievert (Sv).

Dose efficace (E) : somme des doses équivalentes pondérées délivrées aux différents tissus et
organes du corps mentionnés à l'annexe II par l'irradiation interne et externe. Elle est définie par la
formule:

E = Σ wTHT = Σ wT Σ wR DT,R
où :
- DT,R est la moyenne pour l'organe ou le tissu T de la dose absorbée du rayonnement R;
- wR est le facteur de pondération radiologique, et
- wT est le facteur de pondération tissulaire valable pour le tissu ou l'organe T.

Valeurs du facteur de pondération tissulaires wT

Tissu ou organe wT
Gonades 0.20
Moelle rouge 0.12
Colon 0.12
Poumons 0.12
Estomac 0.12
Vessie 0.05
Seins 0.05
Foie 0.05
Œsophage 0.05
Thyroïde 0.05
Peau 0.01
Surface des os 0.01
Autres 0.05
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Partie I : Définitions, législation – p 3
L'unité de dose efficace est le sievert (Sv).
Sievert (Sv) : nom de l’unité de dose équivalente ou de dose efficace. Un sievert équivaut à un
joule par kilogramme pour les photons et électrons de toutes énergies :

1 Sv = 1 J.kg–1
(...)

Limites de dose : valeurs maximales fixées dans le présent règlement pour les doses résultant de
l’exposition des personnes professionnellement exposées, des apprenti(e)s et des étudiant(e)s, ainsi
que des autres personnes du public, aux rayonnements ionisants visés par le présent règlement et
qui s’appliquent à la somme des doses concernées résultant de sources externes de rayonnement
pendant la période spécifiée et des doses engagées sur cinquante années (jusqu’à l’âge de 70 ans
pour les enfants) par suite des incorporations pendant la même période

Catégorie de personnes Limite dose efficace


Personne professionnellement exposée 20 mSv (20000 µSv)
Apprentis ou étudiants de 16 à 18 ans 6 mSv (6000 µSv)
Public 1 mSv (1000 µSv)
- maximum 1 mSv (1000 µSv) durant la grossesse
Femmes enceintes
- interdiction de manipuler des sources non scellées

En ce qui concerne les organes ou tissus pris individuellement, les limites sont les suivantes :

Organe ou tissu Dose équivalente


Peau
500 mSv (500000 µSv)
Main, avant-bras, pieds, chevilles
Cristallin 150 mSv (150000 µSv)
Gonades 100 mSv (100000 µSv)
Moelle rouge, colon, poumons, estomac 167 mSv (167000 µSv)
Vessie, seins, foie, oesophage, thyroïde,
400 mSv (400000 µSv)
autres

Contrainte de dose : restriction imposée aux doses éventuelles qu’une source, pratique ou tâche
déterminée peut délivrer aux individus et utilisée à des fins d’optimisation, dans la phase de
planification de la protection contre les rayonnements ionisants

1.3. Autres termes

Source : substance radioactive, ou appareil ou installation pouvant émettre des rayonnements


ionisants ou contenant des substances radioactives.

Source scellée : source constituée par des substances radioactives solidement incorporées dans
des matières solides et effectivement inactives, ou scellée dans une enveloppe inactive présentant
une résistance suffisante pour éviter, dans des conditions normales d’emploi, toute dispersion de
substances radioactives.

Source naturelle de rayonnement : source de rayonnement ionisant d’origine terrestre naturelle,


ou cosmique.

Source artificielle de rayonnement : source de rayonnement ionisant autre que les sources
naturelles de rayonnement.

Source orpheline : une source scellée dont le niveau d'activité au moment de sa découverte est
supérieur au niveau d'exemption (...) et qui n'est pas sous contrôle réglementaire, soit parce qu'elle
n'a jamais fait l'objet d'un tel contrôle, soit parce qu'elle a été abandonnée, perdue, égarée, volée
ou transférée à un nouveau détenteur sans notification en bonne et due forme à l'autorité
compétente ou sans que le destinataire en ait été informé

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Partie I : Définitions, législation – p 4
Source scellée de haute activité, en abrégé SSHA : source scellée contenant un radionucléide
dont l'activité au moment de la fabrication ou, si ce moment n'est pas connu, au moment de la
première mise sur le marché ou au moment de l’acquisition par le détenteur est égale ou supérieure
au niveau d'activité visé à l'annexe VI.

Conteneur de source : enceinte de confinement d'une source scellée de haute activité ne faisant
pas partie intégrante de la source, mais destinée à permettre le transport, la manutention, le
stockage etc.

Déchets radioactifs : toutes substances radioactives provenant d’une pratique autorisée ou d’une
activité professionnelle, traitée en tout ou en partie, comme une pratique non exemptée en vertu de
l’article 9.3, et pour laquelle aucun usage ultérieur n’est prévu au sein de l’établissement.

Elimination de déchets radioactifs : rejet de déchets radioactifs directement dans


l’environnement (y compris sous forme d’incinération), avec dispersion ultérieure et absence
d’intention de récupération, ou stockage de déchets radioactifs dans un dépôt définitif, y compris
sous forme de mise en décharge, sans intention de récupération.

Intervention : activité humaine destinée à prévenir ou à réduire l’exposition des individus aux
rayonnements ionisants à partir de sources qui ne font pas partie d’une pratique ou ne sont pas
maîtrisées, en agissant sur les sources de rayonnement ionisant, les voies d’exposition et les
individus eux-mêmes.

Personnes professionnellement exposées : personnes, travaillant à leur compte ou pour un


employeur, soumises pendant leur travail à une exposition provenant de pratiques visées dans le
présent règlement et susceptible d’entraîner des doses supérieures à l’une quelconque des limites de
dose fixées pour les personnes du public, ou soumises pendant leur travail à une exposition
provenant d’activités professionnelles autorisées en application des dispositions du présent
règlement.

Personnes professionnellement exposées de catégorie A : les personnes professionnellement


exposées qui sont susceptibles de recevoir une dose efficace supérieure à 6 millisievert par 12 mois
consécutifs glissants ou une dose équivalente supérieure aux trois dixièmes des limites de dose
fixées à l’article 20.1.3 pour le cristallin, la peau et les extrémités.

Personnes professionnellement exposées de catégorie B : les personnes professionnellement


exposées qui ne relèvent pas de la catégorie A

Personnes du public : individus de la population, à l’exception des personnes professionnellement


exposées, des apprenti(e)s et des étudiant(e)s pendant leurs heures de travail.

Population dans son ensemble : toute la population comprenant les personnes


professionnellement exposées, les apprenti(e)s, les étudiant(e)s et les personnes du public.

Enfant à naître : être humain, depuis la conception jusqu’à la naissance

Zone contrôlée : zone soumise à une réglementation spéciale pour des raisons de protection
contre les rayonnements ionisants et de confinement de la contamination radioactive, et dont l’accès
est réglementé; dans les établissements autorisés en vertu des dispositions du présent règlement,
toute zone dans laquelle les trois dixièmes des limites de dose annuelle fixées pour les personnes
professionnellement exposées sont susceptibles d’être dépassés doit constituer une zone contrôlée
ou y être incluse.

Zone surveillée : zone faisant l’objet d’une surveillance appropriée à des fins de protection contre
les rayonnements ionisants; dans les établissements autorisés en vertu des dispositions du présent
règlement, toute zone dans laquelle un individu pourrait être soumis à une exposition susceptible
d’entraîner des doses supérieures à l’une quelconque des limites de dose fixées pour les personnes
du public et qui n’est pas considérée comme une zone contrôlée doit constituer une zone surveillée
ou y être incluse.

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Partie I : Définitions, législation – p 5
(...)

Apprenti(e)s : personnes liées ou non par contrat d’apprentissage qui, au sein d’une entreprise,
reçoivent une formation ou un enseignement en vue d’exercer un métier particulier; les stagiaires
doivent être considérés comme des apprenti(e)s au sens du présent règlement.

Démantèlement : ensemble des opérations administratives et techniques et des travaux


nécessaires ou conduisant à la cessation de l’exploitation d’une installation et à sa mise dans un état
sûr pour les travailleurs, la population et l’environnement

Exploitant : toute personne physique ou morale qui assume la responsabilité de l’établissement ou


de l’activité professionnelle devant faire l’objet d’une autorisation ou d’une déclaration au sens du
chapitre II

Entreprise extérieure : toute personne physique ou morale, appelée à exécuter une opération de
quelque nature que ce soit en zone contrôlée d’un établissement, à l’exception de l’exploitant de cet
établissement et des membres de son personnel.

Travailleur extérieur : toute personne professionnellement exposée qui exécute une opération de
quelque nature que ce soit en zone contrôlée, qu’elle soit employée à titre temporaire ou permanent
par une entreprise extérieure, y compris les stagiaires, apprenti(e)s et étudiant(e)s ou qu’elle preste
ses services en qualité de travailleur indépendant, y compris les médecins indépendants dans les
hôpitaux; les travailleurs extérieurs doivent être considérés comme des travailleurs
professionnellement exposés de catégorie A

Protection efficace : dispositif de protection contre les rayonnements ionisants tel que la dose
délivrée à toute personne soit aussi faible que raisonnablement possible et en tout cas n’excède pas
les limites de dose fixées au chapitre III.

ONDRAF : Organisme national des déchets radioactifs et des matières fissiles enrichies, constitué
par l’article 179, §2 de la loi du 8 août 1980relative aux propositions budgétaires 1979-1980,
modifiée par la loi du 11 janvier 1991, et la loi-programme du 12 décembre 1997.

Agence : Agence fédérale de contrôle nucléaire(AFCN), constituée par l’article 2 de la loi du 15avril
1994 relative à la protection de la population et de l’environnement contre les dangers résultant des
rayonnements ionisants et relative à l’agence fédérale de contrôle nucléaire.

(...)

Service de dosimétrie agréé : organisme responsable de l’étalonnage, de la lecture ou de


l’interprétation des appareils de contrôle individuels, ou de la mesure de la radioactivité dans le
corps humain ou dans des échantillons biologiques, ou de la détermination des doses, et dont la
qualification pour cette tâche est reconnue par l’Agence.

Service agréé de médecine du travail : section ou département chargé de la surveillance


médicale du service pour la prévention et la protection au travail de l’entreprise en question, visée
aux arrêtés royaux du 27 mars 1998 relatifs aux services internes et externes pour la prévention et
la protection au travail.

Médecin agréé : le conseiller en prévention -médecin du travail de la section ou du département


chargé de la surveillance médicale du service pour la prévention et la protection au travail de
l’entreprise en question, responsable du contrôle médical des personnes professionnellement
exposées et agréé selon la procédure décrite à l’article75.

Expert qualifié en contrôle physique : personne ayant les connaissances et l’entraînement


nécessaires, notamment pour effectuer des examens physiques, techniques ou radiochimiques
permettant d’évaluer les doses et pour donner des conseils afin d’assurer une protection efficace des
individus et un fonctionnement correct des moyens de protection, conformément aux dispositions de

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Partie I : Définitions, législation – p 6
l’article 23; les experts qualifiés en contrôle physique sont agréés par l’Agence selon la procédure
décrite à l’article 73.
(...)

Service de prévention et de protection au travail : le service pour la prévention et la protection


au travail, défini dans la loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs lors de l’exécution
de leur travail.

En résumé,

Terme (symbole) Définition Unité

Activité (A) A = dN/dt Becquerel (Bq) = 1 s-1

Dose absorbée (D) D = dε/dt Gray (Gy) = 1 J kg-1

Dose équivalente (HT,R) HT,R = wR DT,R Sievert (Sv) = 1 J kg-1

Dose efficace (E) E = Σ wTHT Sievert (Sv) = 1 J kg-1

2. Le Service de Contrôle Physique (article 23)

Le Service de Contrôle Physique, organisé par le chef d’entreprise, est chargé de manière générale
de l’organisation et de la surveillance des mesures nécessaires pour assurer la radioprotection au
sein de l’entreprise.

Le Service de Contrôle Physique est dirigé par le directeur du S.I.P.P. qui doit être expert agréé de
classe II dans le cas de l’Université.

Les principales missions du Service de Contrôle Physique sont les suivantes :

- préparation et suivi des demandes d’autorisation d’exploiter auprès de l’A.F.C.N., des


autorisations de transport ;
- délimitation et signalisation des zones contrôlées ;
- examen et contrôle des dispositifs et moyens de protection existants ;
- proposition des moyens de protection complémentaires et de procédures appropriées ;
- examen et approbation préalable des projets d’installation, d’expériences, essais,
traitements et manipulations qui pourraient présenter un danger du point de vue
radioprotection ;
- réception des nouvelles installations ;
- surveillance du fonctionnement et de l’emploi correct des instruments de mesure ;
- détermination des doses individuelles (= dosimétrie), des contaminations radioactives, ...
- gestion des déchets radioactifs ;
- préparation des demandes/modification d’autorisation d’exploiter auprès de l’A.F.C.N. ;
- ...

Le contrôle trimestriel de la bonne exécution de ces missions par le Service de Contrôle Physique est
effectué par un organisme agréé.
L’organisme agréé chargé du contrôle est l’asbl Controlatom

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Partie II : Notions de base en radioprotection – p 1
Le but de ce chapitre est d’introduire quelques notions de base de radioprotection, en effectuant au
préalable un bref rappel de quelques éléments de physique nucléaire.

1. Eléments de physique nucléaire

1.1. Structure de l’atome

Les phénomènes radioactifs prennent naissance au coeur même de la matière, et plus précisément
au niveau des atomes constituant cette matière.
L’atome est constitué d’un nuage d’électrons en mouvement autour d’un noyau composé de protons
et de neutrons.

Structure d’un atome Z X NA

L’atome étant électriquement neutre, le nombre de charges positives du noyau, c’est-à-dire Z le


nombre de protons, est équilibré par un nombre égal d’électrons.
Le nombre Z est une caractéristique chimique essentielle de l’atome ; en effet, Z correspond au
numéro de case dans le tableau périodique des éléments.
Le nombre de masse A, égal à Z+N, complète la définition de l’atome, particulièrement en ce qui
concerne la stabilité de l’atome.

1.2. Isotopes

Des éléments ayant le même nombre de protons Z mais des nombres de neutrons N différents sont
appelés isotopes.

Isotopes de l’hydrogène

Le cas le plus simple est celui de l’hydrogène :


l’atome d’hydrogène possède 1 proton et 1 électron,

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Partie II : Notions de base en radioprotection – p 2
l’atome de deutérium possède 1 proton, 1 neutron et 1 électron.
L’atome de tritium quant à lui possède 1 proton, 2 neutrons et 1 électron.

D’un point de vue chimique, ces 3 isotopes ont les mêmes caractéristiques.
Par contre, le nombre de neutrons présents et par conséquent le rapport du nombre de neutrons par
rapport au nombre de protons, aura un effet sur la stabilité du noyau.

En portant sur un graphique le nombre de neutrons en fonction du nombre de protons, on obtient la


courbe de stabilité des isotopes.
La plupart des atomes se trouvant dans la nature sont stables et se trouvent sur la courbe noire.
Si un isotope s’écarte de la courbe de stabilité, soit par un excès de neutrons, soit par un excès de
protons, l’isotope est alors instable ou radioactif.
Pour retourner vers un état d’équilibre, ces isotopes radioactifs vont émettre un ou plusieurs
rayonnements ; on dit alors qu’ils se désintègrent.
Pour les numéros atomiques élevés, on observe le phénomène de fission du noyau, c’est-à-dire, la
fragmentation du noyau d’origine en 2 noyaux plus petits.

La stabilité d’un atome dépendra donc principalement de 2 facteurs :


- au niveau du noyau, il s’agit du rapport entre neutrons et protons,
- au niveau du cortège électronique, la stabilité dépendra du nombre exact d’électrons sur les
orbites qui leur sont réservées.

Pour revenir vers un état d’équilibre, un atome radioactif va donc émettre des rayonnements qui
peuvent être répartis en 2 grandes catégories :

- les rayonnements corpusculaires qui correspondent à l’expulsion de particules possédant masse,


énergie cinétique et éventuellement une charge électrique.
Typiquement, il s’agit là des émissions α et β et des neutrons.

- les rayonnements électromagnétiques, c’est-à-dire des ondes de même nature que la lumière.
Il s’agit soit des émissions γ, soit des rayons X (rayons X produits par capture électronique ou
conversion interne).

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Partie II : Notions de base en radioprotection – p 3
1.3. Emission alpha

L’émission α correspond à l’éjection d’un noyau d’hélium et est généralement accompagnée d’une
émission γ :

Z X NA → Z − 2YNA−−24 + He 2 +

α
Ce type de désintégration n’a lieu que pour les noyaux lourds, c’est-à-dire pour A > 209, noyau
contenant un nombre élevé de protons et de neutrons.

1.4. Emissions bêtas

La radioactivité β est rendue possible par la présence dans le noyau de forces capables de
transformer un nucléon d’une espèce dans l’autre : un neutron se transforme en proton, un proton
se transforme en neutron.
Cette transformation s’accompagne de l’émission soit d’un électron et d’un antineutrino, soit d’un
positron et d’un neutrino.

− −
A β A − β +

Z X N → Z +1YN −1 + e + υe Z X NA → Z −1YNA+1 + e + + υe

Le neutrino est un corpuscule élémentaire dépourvu de charge électrique, de masse pratiquement


nulle, se manifestant comme une particule invisible qui emporte avec elle une partie de l’énergie
disponible.

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Partie II : Notions de base en radioprotection – p 4
1.5. Rayonnements électromagnétiques

Les rayons γ et les rayons X sont tous 2 des rayonnements ionisants électromagnétiques.
Ils se différencient par leur origine : les rayons γ sont issus du noyau tandis que les rayons X
trouvent leur origine dans le cortège électronique de l’atome.
Le rayonnement γ correspond à un réajustement nucléaire accompagnant une émission α ou β.
Le noyau formé lors d’une de ces décroissances possède un surplus d’énergie dont il se libère en
émettant des rayons γ monoénergétiques. Dans le cas où cette émission est retardée, le noyau se
trouve dans un état métastable ayant sa propre durée de vie.

1.6. Chaînes de désintégrations

Certains noyaux radioactifs naturels sont issus de la désintégration de noyaux lourds à très longue
demi-vie.

Un des cas les mieux connu est celui de la chaîne de désintégration de l’U238 qui donnera finalement
du Pb206 (U235 → Pb207, Th232 → Pb208).
Il en va de même pour certains isotopes artificiels tels que le Mo99/Tc99m, le Si32/P32.
Au cours du temps, en fonction du rapport des demi-vies, un équilibre s’établira entre la source dite
« mère » et la source « fille ».

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Partie II : Notions de base en radioprotection – p 5
1.7. Demi-vie ou période, activité

La caractérisation d’un isotope se fait non seulement par le type d’émissions radioactives de
l’isotope, mais également par sa demi-vie T1/2

La demi-vie ou période, représente le temps nécessaire pour que le nombre de noyaux radioactifs
diminue de moitié.

En portant en graphique le nombre de noyaux en fonction du nombre de demi-vies écoulées, on


obtient une exponentielle décroissante du type
N = N 0 e − λt
Cette équation est du même type qu’une équation cinétique d’ordre 1.

λ est la constante de décroissance qui représente la fraction du nombre de noyaux qui sont
transformés par unité de temps.

Au temps t = T1/2, on aura N= N0/2


ce qui nous donnera λ=ln2/ T1/2
soit λ = 0.69315/T1/2.

Une source radioactive est également caractérisée par son activité.


L’activité d’une source représente le nombre de désintégrations par unité de temps.
L’unité d’activité est le Bq qui correspond à 1 désintégration par seconde.
Historiquement, l’unité utilisée était le Curie qui représente l’activité d’1 g de radium, soit 3.7 1010
désintégrations par seconde.

L’activité d’une source étant proportionnelle au nombre de noyaux radioactifs, elle est donnée par
l’équation
A = A0e-λt
où A0 correspond à l’activité initiale de la source
t est le temps écoulé et
λ est la constante de désintégration de la source.

Pour connaître l’activité d’une source au temps t, il suffit d’appliquer la relation At = A0/2n où n
correspond au nombre de demi-vies écoulées durant le temps t.

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Partie II : Notions de base en radioprotection – p 6
2. Limites de doses (article 20)

Les limites de doses fixées par l’arrêté royal concernent une période de 12 mois consécutifs
glissants, c’est-à-dire une période de 12 mois et non pas systématiquement une année civile du 1er
janvier au 31 décembre.

Catégorie de personnes Limite dose efficace


Personne professionnellement exposée 20 mSv (20000 µSv)
Apprentis ou étudiants de 16 à 18 ans 6 mSv (6000 µSv)
Public 1 mSv (1000 µSv)
- maximum 1 mSv (1000 µSv) durant la grossesse
Femmes enceintes
- interdiction de manipuler des sources non scellées

Pour les femmes enceintes, la limite de dose est de 1 mSv au niveau du foetus, limite valable entre
le moment de la déclaration de la grossesse et l’accouchement.
Il faut également noter qu’il est interdit aux femmes enceintes de manipuler des sources non
scellées.

En ce qui concerne les organes ou tissus pris individuellement, les limites sont les suivantes :

Organe ou tissu Dose équivalente


Peau
500 mSv (500000 µSv)
Main, avant-bras, pieds, chevilles
Cristallin 150 mSv (150000 µSv)
Gonades 100 mSv (100000 µSv)
Moelle rouge, colon, poumons, estomac 167 mSv (167000 µSv)
Vessie, seins, foie, oesophage, thyroïde,
400 mSv (400000 µSv)
autres

Par rapport aux résultats de dosimètres, les limites sont donc les suivantes pour une période de 12
mois consécutifs glissants :

Dose en profondeur : 20 mSv (20 000 µSv)


Dose à la peau : 500 mSv (500 000 µSv)
Dose extrémité : 500 mSv (500 000 µSv)

3. Principes de base de radioprotection

Les principes élémentaires à mettre en place pour assurer une bonne protection face aux radiations
ionisantes peuvent être résumés ainsi :

- soin, ordre
- temps
- distance
- et blindage

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie II : Notions de base en radioprotection – p 7
3.1. Temps d’exposition

Le temps pendant lequel une personne est exposée à une source radioactive doit être réduit au
minimum nécessaire.

Pour ce faire, quelques règles simples peuvent être appliquées :

⇒ avoir une bonne connaissance du mode opératoire

⇒ ne sortir une source de son blindage que le temps nécessaire

⇒ ne pas séjourner inutilement près d’une source de rayonnements ionisants

Dans certains cas particuliers, il convient d’effectuer une rotation du personnel afin d’éviter un
dépassement des limites de doses.

3.2. Protection par la distance

Les rayonnements issus d’une source radioactive sont a priori émis dans toutes les directions.
Tous les endroits irradiés de la même manière se situent à la surface d’une sphère dont le centre est
une source ponctuelle.
Par conséquent, la dose va suivre la loi de l’inverse du carré de la distance selon
D1 (d )
= 2 2
2

D2 (d1 )
A titre d’exemple, le simple fait de prendre une source à l’aide d’une pince la distance passant de 1
à 10 cm, la dose diminue d’un facteur 100 au niveau des mains.

3.2. Protection par interposition de blindage

L’interposition de blindage entre la source et le personnel permet également une limitation des
doses reçues.
En fonction des différents types de rayonnements et de leur énergie, il conviendra d’adapter le
blindage mis en place.

De manière générale, on peut dire que 5 à 6 cm d’air suffisent pour arrêter les rayonnements α.
Les rayonnements β sont quant à eux relativement faciles à arrêter. Les rayonnements émis par le
phosphore 32 seront complètement arrêtés par 8 mm d’eau.

Les rayonnements γ et X sont généralement très pénétrants ; ils nécessitent donc des épaisseurs de
blindage plus élevées.
Leurs énergies étant très variables (de quelques keV à plusieurs MeV), il est impossible d’établir une
règle générale du type « autant de cm de plomb suffisent ». Il faudra étudier le blindage de ces
sources au cas par cas

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Partie II : Notions de base en radioprotection – p 8
Particularité des sources β pures

En ce qui concerne les sources dites sources β pures, c’est-à-dire n’émettant que des rayonnements
β, il est conseillé de réaliser les blindages à l’aide de matériau dont le numéro atomique est faible.
En effet, avec un matériau dont le numéro atomique est lourd, tel que le plomb, l’interaction des
rayonnements β et du matériau produira un rayonnement de freinage (appelé Bremsstralhung) qui
est en fait un rayonnement électromagnétique. Il s’agit là du principe physique utilisé dans les
appareils de radiologie pour produire les rayons X.

Par exemple, dans le cas du P32, le blindage sera généralement constitué de plaques de plexiglas d’1
cm d’épaisseur.
Non seulement le plexiglas présente les qualités requises pour stopper les rayonnements β du
phosphore, mais il présente en plus d’autres avantages tels qu’un coût faible, pas de toxicité
(contrairement au plomb), une mise en oeuvre relativement facile ; de plus, l’écran de protection
étant transparent il est plus simple de travailler derrière ce type d’écran.

4. Comment éviter les risques dans les laboratoires

Les sources utilisées dans les laboratoires sont de 2 types :

- les sources scellées (c’est-à-dire sources dont la structure empêche, en utilisation normale, toute
dispersion de substances radioactives dans le milieu ambiant) servant essentiellement à la
calibration d’appareils de mesure. Avec ce type de sources, seule l’irradiation est à craindre.
Les mesures de protection seront essentiellement axées sur le blindage lorsque la source n’est pas
utilisée.

- les sources non scellées : dans ce cas, à l’irradiation, viendra s’ajouter le risque de contamination
interne et/ou externe.

Le schéma présenté ici permet de situer les différents points sur lesquels il y a moyen d’intervenir
afin de diminuer le risque de contamination interne.

Source non scellée

Perte goutte(s) - Paroi extérieure du Mise en suspension-


bris du récipient récipient évaporation-sublimation

Objets- Air
Mains
surfaces

Boisson Vêtements -
nourriture objets personnels

Bouche

Blessure Poumons

Sang

Organe
critique

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Partie II : Notions de base en radioprotection – p 9
4.1. Ce qu’il faut faire ...

Afin de diminuer les risques le plus possible, voici quelques règles très simples à mettre en place :

⇒ porter une blouse de laboratoire

⇒ porter des gants à usage unique

⇒ protéger le plan de travail (par ex. avec du papier type benchkote)

⇒ étiqueter chaque objet contaminé

⇒ effectuer régulièrement des mesures de contaminations

⇒ récupérer les déchets radioactifs dans les récipients ad hoc

⇒ porter son dosimètre et le remettre régulièrement pour lecture

4.2. Ce qu’il ne faut pas faire ...

⇒ pipeter à la bouche

⇒ boire, fumer, manger dans les laboratoires

⇒ introduire des objets personnels

⇒ mélanger activités de bureau et activités de laboratoire

⇒ mélanger du matériel radioactif et non radioactif

⇒ toucher des objets non contaminés avec des gants contaminés (téléphone, ...)

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Partie II : Notions de base en radioprotection – p 10
5. Effets biologiques des rayonnements ionisants

Les effets biologiques des radiations ionisantes résultent d’un transfert d’énergie vers la matière
selon le schéma suivant :

Interactions physiques

Réactions physico-chimiques

Lésions moléculaires

Dommages cellulaires

Lésions tissulaires

Effets pathologiques

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Partie II : Notions de base en radioprotection – p 11
5.1. Interactions physiques

Les interactions entre les particules ionisantes et les atomes du milieu considéré sont de 3 types :

a) ionisation des atomes : l’énergie du rayonnement incident est supérieure à l’énergie de liaison
des électrons (en moyenne, l’énergie de liaison des électrons est de 33.85 eV) et un électron est
arraché du cortège électronique ;

b) excitation des atomes : l’énergie du rayonnement incident est insuffisante pour arracher un
électron mais elle est suffisante pour faire passer un électron d’un niveau énergétique fondamental à
un niveau énergétique supérieur ;

Ionisation et excitation des atomes

c) transfert thermique : si l’énergie est insuffisante pour exciter un atome, elle peut cependant
augmenter l’énergie cinétique de translation, de rotation et de vibration de l’atome.

5.2. Réactions photochimiques

Les phénomènes d’excitation et d’ionisation provoquent des réactions photochimiques et plus


précisément des réactions radiochimiques qui donneront des radicaux libres et des produits réactifs
de l’oxygène.

5.2.1. Formation de radicaux libres

Un radical libre (R•) présente 1 ou plusieurs électrons non appariés sur la couche électronique
externe, ce qui lui confère une très grande réactivité chimique (tendance à capturer un électron pour
compléter la couche électronique).
Les radicaux libres proviennent essentiellement de l’interaction des rayonnements ionisants avec les
molécules d’eau.

Ionisation

H2 O + E → e − + H2 O +
H2 O + → H + + OH •
e − + H2 O → H • + OH −
H • + H • → H2

OH• = radical hydroxyle, oxydant très puissant


e- et H• = réducteurs très puissants

Cette réaction se produit pour une énergie incidente E supérieure à 5.16 eV, énergie qui
correspond à l’énergie de liaison H-OH.

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Partie II : Notions de base en radioprotection – p 12
Excitation

Pour une énergie inférieure à 5.16 eV, on observe :


H2 O + E → H 2 O ∗
H2 O ∗ → H + + OH • + e −

La distribution des radicaux OH• et H• est inhomogène : les radicaux OH• se trouvent à proximité de
la trajectoire de la particule ionisante, les radicaux H• pouvant se trouver à une distance plus
grande.

Influence du transfert linéique d’énergie (TLE)

Le TLE donne la quantité d’énergie transférée par ionisation et excitation à la matière par unité de
longueur.

Les rayonnements à TLE élevé, c’est-à-dire fortement ionisants (tels que α, protons, ions lourds,
....), produisent un grand nombre d’ionisations le long d’une trajectoire régulière ; les radicaux H• et
OH• étant proches, les réactions suivantes peuvent avoir lieu :
H • + H • → H2
H • + OH • → H2 O
OH • + OH • → H2 O2

A noter qu’au niveau intracellulalire, H2O2 est très toxique.

Les rayonnements à TLE faible, c’est-à-dire peu ionisants (tels que β, RX et γ), produisent des
dépôts d’énergie dispersés le long d’une trajectoire irrégulière.
La réaction de recombinaison suivante est la plus probable :
H • + OH • → H2 O

Influence de la présence d’oxygène

En absence d’oxygène, la réaction s’arrête par dimérisation (→ H2, H2O)

En présence d’oxygène, on observe les réactions suivantes :

H • + O2 → OOH • → .... → H2 O2
e − + O2 → O2• −

Action des radicaux libres sur les molécules organiques

En présence de molécules organiques, un grand nombre de réactions ont lieu et aboutissent à la


formation d’eau oxygénée (H2O2), de radicaux peroxydes (RO•, ROO•) et de tetroxydes (ROOOOH).
Les peroxydes et tetroxydes sont des oxydants très puissants qui altèrent les lipides des membranes
des cellules.

NB : au sein des cellules, des réactions produisent des radicaux libres et des peroxydes identiques à
ceux formés en cas d’exposition aux rayonnements ionisants.
Les cellules possèdent donc des enzymes dont la fonction est d’inactiver ces composés extrêmement
toxiques.

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Partie II : Notions de base en radioprotection – p 13
5.3. Lésions moléculaires

5.3.1. Lésions induites par transfert direct d’énergie

Dans ce cas, l’énergie incidente est directement transférée à la molécule qui est ionisée ou excitée.
L’énergie excédentaire de la molécule est perdue par rupture de liaisons chimiques pouvant
provoquer la dissociation de la molécule et la formation de radicaux libres.

5.3.2. Lésions induites par transfert indirect d’énergie

Il s’agit typiquement de l’action des radicaux libres formés lors de la radiolyse de l’eau, soit sur les
cellules exposées soit sur les cellules voisines.

5.3.3. Cibles des lésions moléculaires

Toute molécule biologique est potentiellement une cible, en particulier :

a) l’eau (importante proportion dans tout organisme vivant)


b) l’ADN (altération des chromosomes et division cellulaire, altération des gènes et mutations)
c) les acides gras insaturés (constitutifs des membranes cellulaires), les acides aminés des protéines
via oxydation par les radicaux libres et les peroxydes.

5.4. Dommages cellulaires

Les dommages cellulaires peuvent être schématisés comme suit :

Les effets biologiques des radiations sont habituellement classés dans deux catégories :
- effets non stochastiques (non aléatoires) ou déterministes
- effets stochastiques (aléatoires).

5.4.1. Effets déterministes

Ces effets n'apparaissent jamais tant que la dose délivrée reste inférieure à un certain seuil, mais
apparaissent toujours dans le cas contraire. Chez les individus qui ont reçu la dose seuil, ils sont
obligatoires.
Version 1.0. – MV 10/2009
Partie II : Notions de base en radioprotection – p 14
Les tissus les plus radiosensibles sont les tissus hématopoïétiques, les gonades, la peau, l'intestin.

- La valeur du seuil varie selon l'effet considéré : pour l'érythème, le seuil absolu se situe à 3.5 Gy,
le seuil moyen à 4 Gy.

- La valeur du seuil dépend de la distribution de la dose dans le temps : elle est plus élevée lorsque
la dose est étalée sur un temps long que lorsqu'elle est délivrée sur un temps court.

Les effets sont réversibles tant que suffisamment de cellules souches sont demeurées intactes pour
repeupler le tissu lésé.
La gravité de l'effet est proportionnelle à la dose reçue.

Ces effets sont précoces (ils apparaissent de quelques heures à un mois après l'irradiation) et
différents selon que l'irradiation est globale ou localisée à une région de l'organisme.

Certains effets sont tardifs (lésions cutanées), apparaissent dans les mois ou années après
l’exposition et sont irréversibles.

Lorsque la capacité de réparation des tissus les plus radiosensibles est dépassée, le pronostic vital
est en jeu. C'est le cas d'une irradiation du corps entier à des doses de 4 à 4.5 Gy reçues en un
temps très bref.

Irradiation globale.
Le seuil est estimé à 0.2 - 0.3 Gy.

Après une exposition accidentelle, l'évaluation de la dose absorbée et la topographie de l'irradiation


est basée sur :
- la dosimétrie physique
- les signes cliniques
- la dosimétrie biologique (étude des effets biologiques)

Dose (Gy) Effets


0.2 - 0.3 Néant
baisse temporaire du nombre de lymphocytes risque de malaises,
de 0.3 à 1
nausées, vomissements, anorexie
signes d’atteintes du système hématopoïétique
effet immunodépresseur (utilisé pour prévenir les phénomènes de rejet
de 1 à 3.5
des greffes d’organe [irradiation unique >> 1 Gy] et dans le traitement
de certaines maladies auto-immunes).
de 3.5 à 5.5 manifestations cliniques sévères ; DL50 : 4 à 4.5 Gy
syndrome hématopoïétique grave et syndrome gastro-intestinal ; la mort
de 5.5 à 7.5
est pratiquement certaine si il n'y a pas de greffe de moelle osseuse
lésions combinées intestinales, pulmonaires et hématopoïétiques sont
de 7.5 à 10 gravissimes : la mort survient si pas de greffe de moelle endéans une à
deux semaines
> 15 signes neurologiques, pas de thérapeutique, mort en 24 h.

Sévérité de
Signes cliniques Délais d’apparition après irradiation
l’irradiation
Choc, convulsions, désorientation qques minutes après mortelle D > 15 Gy
Vomissements, nausées dans les premières heures sérieuse D > 1 Gy
Diarrhée, vomissements hémorragies dans les 8 premiers jours grave D = 8 à 12 Gy

Version 1.0. – MV 10/2009


Partie II : Notions de base en radioprotection – p 15
Irradiation partielle

Effets sur les gonades (organes parmi les plus radiosensibles)

Dose (*) (Gy) Effets


0.3 diminution du nombre de spermatozoïdes
Homme 2 stérilité transitoire
> 6.6 stérilité définitive
7 troubles du cycle, stérilité chez femmes de 40 ans
Femme
12 à 15 troubles du cycle, stérilité chez femmes de 25 ans
(*) : dose unique délivrée à un débit supérieur à 10 Gy/min.

Effets sur la peau

Dose (*) Gy Effets


3à8 Erythème
5à6 Epidermite sèche
15 à 20 Epidermite exsudative
25 Nécrose

Le système pileux est très radiosensible et on peut observer une chute des poils et cheveux pour
des doses de 4 Gy.

Effet sur l'œil

Cristallin = partie la plus radiosensible → risque de cataracte.


Seuil pour les neutrons : 5 à 8 Gy
Seuil pour rayons X : 10 Gy
Délai d'apparition : de 1 à 10 ans.
Pour des doses élevées : conjonctivite aiguë.

Des données récentes suggèrent que des opacités cristallines peuvent survenir à des doses
beaucoup plus faibles selon des variables génétiques individuelles.

Effet sur le développement de l'embryon.

La radiosensibilité de l'embryon et du foetus humain varie selon le stade de développement.

Avant différenciation cellulaire( → 9ème jour), l'irradiation a des effets du type "tout ou rien" : soit
la mort de l'embryon, soit sa survie avec développement normal de l'embryon.
Une irradiation survenant au cours de la différenciation cellulaire (9 jours → 2 mois) peut provoquer
des malformations car lors de ce stade, chaque tissu passe par des périodes de radiosensibilité
maximale.
Par la suite, on observe une diminution de la fréquence et de la gravité des malformations, mais le
système nerveux central reste très radiosensible → risque de retard mental.
Pour D < 0.1 Sv : risque négligeable.
Pour D > 0.2 Sv : éventuelle interruption thérapeutique de la grossesse.

5.4.2. Les effets stochastiques

Effets de type aléatoire, ils se répartissent au hasard. Leur probabilité d'apparition est
proportionnelle à la dose mais leur gravité est indépendante de celle-ci.

Ils ne se manifestent que chez quelques-uns des individus exposés, toujours tardivement (effets
cancérigènes) et parfois seulement chez les descendants (effets génétiques).
Ils sont non spécifiques : pas de distinction entre cancer spontané et cancer radioinduit.
Ces effets résultent de mutations engendrées par des lésions non ou mal réparées des molécules
d'ADN.

Version 1.0. – MV 10/2009


Partie II : Notions de base en radioprotection – p 16
5.4.3. Les effets cancérigènes

Sources d'information

- Les études in vitro.


- L'expérimentation animale.
- Les enquêtes épidémiologiques.

Résultats acquis

- D > 0.5 Gy : effet cancérigène : nette augmentation de la fréquence de plusieurs types de


cancers.
- D < 0.5 Gy : effet cancérigène très faible et non significatif sauf pour les cancers de la
thyroïde.
- D < 0.2 Gy : aucune donnée fiable ne permet d'estimer l'effet cancérigène.
- Les prédictions sur le nombre de cancers varient selon le modèle employé (nécessité d'avoir un
recul de 30 ans) → estimation du facteur de risque est imprécis.
- Relation dose - effet cancérigène n'est pratiquement jamais linéaire.
Pour les rayonnements corpusculaires, cette relation serait linéaire, tandis que pour les
rayonnements électromagnétiques, il existerait des seuils aux faibles doses. On considère
actuellement qu’il n’y a probablement pas de valeur seuil
- Débits de dose, fractionnement et étalement des doses sont importants : effet cancérigène des
irradiations à faible débit est environ 5 fois plus faible qu'à fort débit.
- Les radiations ionisantes viennent en dernière position parmi les nombreux agents cancérigènes
connus. Les cancers chez l'homme sont toujours d'origine multifactorielle. Les effets des différents
agents cancérigènes peuvent soit s'additionner, soit parfois se multiplier.

Quantification du risque de cancérogenèse.

En 1988, l'UNSCEAR évaluait le risque de cancer pour toute la vie (à partir des données
épidémiologiques d'Hiroshima et Nagasaki) à :
5 à 6.10-2/Gy.homme pour les adultes avec une irradiation à débit de dose élevée
4 à 11.10-2/Gy.homme pour une population comprenant les enfants
L’ICRP 60 estime le risque à 10%/Sv pour une forte dose à débit élevé et à 5%/Sv pour une faible
dose à débit bas
Le risque de développer un cancer est plus important pour une irradiation dans l’enfance.
Les femmes présentent un risque de 30 à 60% plus élevé de développer un cancer solide radio-
induit.

5.4.4. Les effets génétiques

Les anomalies génétiques peuvent être classées en deux catégories :


- les anomalies chromosomiques : affectent le nombre ou la structure des chromosomes
- les anomalies géniques : concernent un ou plusieurs gènes sans altération de la morphologie des
chromosomes ; provoquent des mutations de nombreux types.
Les informations sur ces effets proviennent d'enquêtes épidémiologiques et d'expérimentations
animales.

Résultats acquis

- Dose doublante : dose d'irradiation doublant la fréquence spontanée des anomalies et affections
génétiques. A l'heure actuelle, cette valeur est estimée à 1 Gy.
- Fréquence des différentes anomalies : diffère selon le type d'anomalie.
L’ICRP 60 estime le risque génétique à 100 cas sur 10000 personnes/Sv

Version 1.0. – MV 10/2009


Partie II : Notions de base en radioprotection – p 17
5.4.5. Raccourcissement de la durée de vie

Avant 1940, un raccourcissement de la durée de vie des radiologues a été mis en évidence aux
U.S.A. Par la suite, ce résultat n'a pas été retrouvé, fort probablement en raison de l'amélioration de
la radioprotection.

L’attention est portée actuellement sur les maladies cardio-vasculaires (infarctus, accident vasculaire
cérébral, angor) dont le risque augmente de manière significative avec l’exposition, avec un seuil
estimé à 0.5 Gy.

Version 1.0. – MV 10/2009


Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 1

Avant-propos

Ce chapitre est destiné à donner une vue d’ensemble du système de dosimétrie utilisé à l’U.L.B.

En première partie, vous trouverez une présentation théorique de la dosimétrie.


En deuxième partie, des aspects pratiques concernant la gestion au quotidien des dosimètres sont
abordées.

1ère partie : Aspects théoriques

1. Législation
2. Thermoluminescence

2ème partie : Aspects pratiques

3. Gestion des dosimètres


4. Quelques recommandations

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 2
ère
1 partie : Aspects théoriques

La dosimétrie, c'est-à-dire la mesure de l’exposition aux radiations ionisantes, fait partie des outils
de la radioprotection. Elle a pour objet de mesurer au mieux les rayonnements en un lieu ou sur une
personne (on parle alors de dosimétrie individuelle), pour fournir une estimation de l'équivalent de
dose et de dose efficace.

La grande variété des situations et des rayonnements a conduit à une grande diversité de ces
détecteurs qui doivent en outre s'adapter régulièrement aux changements des limites
réglementaires (c'est parfois même leurs améliorations qui permettent de définir de nouvelles
limites)

La dosimétrie individuelle permet une surveillance radiologique (vérification que les doses reçues
sont dans les limites réglementaires), mais elle doit aussi apporter le maximum d'informations en
cas d'irradiations accidentelles et si possible servir d'alarme dans ces situations.

Enfin les dosimètres doivent pouvoir fonctionner dans des environnements très variés (température,
humidité, orientation, etc.), ce qui affecte en général leur précision.

1. Dosimétrie (article 20.6.)

1.1. Badge poitrine

Toute personne professionnellement exposée doit porter un dosimètre à hauteur de


poitrine sauf pour une exposition exclusive à des émetteurs β dont l’énergie est
inférieure à 200 keV.

En pratique, toute personne ne manipulant que du H3 (18.6 keV), du C14 (156 keV)
ou du S35 (167 keV) ne doit pas porter de dosimètre.

Dans ces cas, il convient de mettre en place un système de monitoring adéquat (par
exemple, contrôle des urines, ...)

1.2. Dosimètre supplémentaire

Si une irradiation non négligeable des tissus ou d’un organe


est à craindre, la personne portera un ou plusieurs
dosimètres supplémentaires permettant de mesurer la dose
à ces endroits.
Dans le cas où l’irradiation est susceptible de provoquer
une dose supérieure aux 3/10 des limites pour le cristallin,
les mains, les avant-bras, les pieds ou les chevilles, ces
dosimètres supplémentaires seront toujours portés.
Quelques exemples : le personnel de radiologie devant
maintenir le patient pendant la prise du cliché (et plus
particulièrement les enfants et les nourrissons), toute
personne travaillant en radiologie interventionnelle, lors de
l’injection de substances radioactives aux patients, ..... toutes ces personnes porteront un dosimètre
extrémité (bague ou bracelet).

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 3
1.3. Dosimétrie opérationnelle

Toute personne susceptible de recevoir une dose supérieure à 500 µSv par semaine portera à
hauteur de la poitrine un dosimètre à lecture directe

1.4. Dans les situations où le port d’un tablier plombé est indiqué, il y a lieu de porter 2 dosimètres :
l’un au-dessus, l’autre en-dessous du tablier plombé.

1.5. Tout visiteur, travailleur extérieur, stagiaire, étudiant et personnel intérimaire doit porter les
mêmes moyens de protection que les travailleurs régulièrement occupés dans la zone et par
conséquent du même type de dosimètre que celui utilisé par le personnel régulier.

2. La thermoluminescence

Le principe de base des dosimètres utilisés à l’U.L.B. est la thermoluminescence, c’est-à-dire la


capacité d’un matériau d’émettre de la lumière lorsqu’il est chauffé, la quantité de lumière émise
étant proportionnelle à la quantité de rayonnements ionisants reçus par ce matériau.
Les matériaux thermoluminescents sont essentiellement des cristaux isolants dans lesquels on a
introduit des impuretés chimiques (ou activateurs) en quantités soigneusement contrôlées.
Lorsque ces matériaux sont irradiés par des rayonnements ionisants, une fraction minime de
l'énergie du rayonnement absorbé est emmagasinée dans des états d'énergie métastables.

En dosimétrie par thermoluminescence, l'énergie absorbée et emmagasinée dans le matériau


détecteur est libérée par échauffement, ce qui se traduit par une émission de lumière, dont
l'intensité est liée à la dose de rayonnement. L'information dosimétrique étant perdue au cours de la
lecture, les détecteurs thermoluminescents ne peuvent habituellement être lus qu'une fois.
Cependant, ils sont réutilisables.

Divers matériaux détecteurs sont actuellement disponibles dont le fluorure de lithium (LiF), le borate
de lithium ( Li 2 B4O 7 ), le fluorure de calcium ( CaF2 ), le sulfate de calcium ( CaSO 4 ), ...
Leur réponse à différents types de rayonnements ionisants dépend de divers paramètres, tels que
leur composition isotopique, l'épaisseur du détecteur,...

Bande de conduction Bande de conduction

Bande de valence Bande de valence


a b c d

excitation recombinaison
Modèle de niveaux d’énergie

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 4
Le modèle de niveau d'énergie représenté à la figure précédente offre un aperçu sommaire du
mécanisme de base de la dosimétrie par thermoluminescence. Ce schéma représente les bandes de
valence et de conduction, ainsi que les niveaux d'énergie associés aux pièges à électrons et à trous
introduits dans le cristal par les activateurs, c'est-à-dire les impuretés chimiques et les défauts
réticulaires.

Si le cristal est irradié, l'énergie est transmise aux électrons de la bande de valence et les fait passer
dans la bande de conduction, en laissant des trous dans la bande de valence (figure a). Certains de
ces électrons et trous se recombinent immédiatement, d'autres sont piégés dans les états
métastables où ils peuvent subsister pendant très longtemps.

L'échauffement du cristal libère les électrons et les trous de leurs pièges et les amène à se
recombiner, soit rapidement (figure b), soit après avoir erré à travers le cristal dans la bande de
conduction (figure c) ou dans la bande de valence (figure d). Dans tous les cas, il y a émission de
lumière.

Dans la plupart des matériaux utilisés, il existe un certain nombre de pièges situés à des niveaux
d'énergie différents, si bien que la courbe de thermoluminescence présente habituellement plusieurs
pics. La répartition des niveaux d'énergie des pièges, et donc le tracé de la courbe de
thermoluminescence, dépend de plusieurs paramètres, dont le plus important est le passé thermique
du matériau thermoluminescent considéré.

La courbe de lumière émise est appelée courbe de thermoluminescence.

La répartition spectrale de l'émission de thermoluminescence varie d'un matériau à l'autre et entre


les divers pics de la même courbe de thermoluminescence. Dans le cas du dosimètre utilisé à
l'U.L.B. (LiF:Mg,Ti), la luminescence principale se situe à 230 °C pour un maximum du spectre
d'émission situé à 400 nm.
La réponse de la plupart des matériaux thermoluminescents en fonction de la dose absorbée est
linéaire sur une large gamme de dose. Dans le cas du LiF, la réponse est linéaire jusqu'à une dose
gamma d'au moins 5 Gy (500 rad).
La probabilité de voir les électrons et les trous quitter leurs pièges respectifs est une fonction de la
température. Lorsque les pièges sont peu profonds, cette probabilité n'est pas négligeable à
température ambiante. Par conséquent, une partie de l'information peut être perdue au cours de la
période de stockage du dosimètre entre l'irradiation et la lecture. C'est ce qu'on appelle le fading.
Un traitement thermique adéquat lors de la lecture permet de minimiser ce phénomène.

Courbe de thermoluminescence du LiF

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Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 5

Modification de la courbe de thermoluminescence en fonction du temps de chauffage et


d’annihilation
2.1. Critères de choix

La solution idéale serait de disposer d'un dosimètre qui réponde exactement de la même façon que
les tissus mous de l'organisme. Si ce n'est pas le cas, nous devons loger dans les boîtiers des
dosimètres des écrans multiples afin de déterminer l'énergie approximative du rayonnement
incident, et d'apporter à la lecture une correction équivalente à la différence de sensibilité entre le
dosimètre et les tissus mous.

Cette différence est particulièrement marquée pour des énergies inférieures à 200 keV, c'est-à-dire
pour toute la gamme d'application des rayons X et pour certains isotopes très courants dans notre
université (tels que : I125 : 35 keV, Tc99m : 140 keV).

Un des premiers dosimètres thermoluminescents à avoir été commercialisé contenait du CaF2


(dosimètre M.B.L.E. vers 1965).
Ce matériau ne nécessite pas un traitement thermique sophistiqué, et présente une bonne
sensibilité.
Bien que n'étant pas tissu-équivalent, il possède par rapport au film photographique quelques
caractéristiques supplémentaires intéressantes :
1. manutention simplifiée lors de la lecture par rapport aux bains de développement des films ;
2. gamme de mesure très étendue (de 10-3 à 102 rad) ;
3. bonne stabilité à long terme de l'information ;
4. bonne résistance mécanique du boîtier ;
5. non-sensibilité accrue à la lumière du jour et aux agents chimiques ;
6. possibilité d'effectuer rapidement une lecture urgente en cas d'incident ;
7. les dosimètres thermoluminescents sont réutilisables un très grand nombre de fois ;
8. lorsque les différences de sensibilité dans un même lot sont connues, elles restent
invariables, alors qu'en dosimétrie par films, la sensibilité peut varier d'un lot à l'autre et ne
peut être déterminée que par échantillonnage ;
9. par contre, le dosimètre par film garde comme avantage principal de pouvoir être conservé
comme archive, preuve ou pour un traitement ultérieur de l'information, alors qu'en
thermoluminescence, l'information est perdue puisque le dosimètre est régénéré par le cycle
de lecture.

Au fil des années, les connaissances et les techniques ayant évolué, il est devenu possible d'utiliser
en routine dans des lecteurs automatisés des substances thermoluminescentes quasi tissu-
équivalent tel que le fluorure de lithium (LiF) qui présente en outre l'avantage d'être composé à
l'état naturel de 92.6 % de Li7 et de 6.4 % de Li6. Le Li6 ayant une très grande section efficace pour
Version 1.0. – MV 02/2009
Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 6
les neutrons thermiques (945 barns) devrait permettre d'indiquer la présence de neutrons selon le
schéma suivant :
Li 36 + n10 → H 13 + He24
Le Li7 ayant une section efficace négligeable pour ces mêmes neutrons, servirait dans ce cas pour la
mesure de tout ce qui n'est pas neutrons (électrons, photons). Par simple différence, il devrait donc
être possible de mettre la présence de neutrons en évidence. Cette particularité faisait partie de nos
critères de choix, mais n'a jamais été exploitée jusqu'à présent car nous ne rencontrons
pratiquement pas de problèmes neutroniques au sein de notre Université.

2.2. Conception générale du système utilisé à l’U.L.B.

Le dosimètre, possède quatre plages principales de lecture et quatre zones de secours appelées
"zones back-up".
Les zones de secours ne sont pas lues systématiquement mais servent en cas d'incident de lecture
ou en cas de confirmation de dose importante.

En ce qui concerne le boîtier, un choix judicieux des écrans filtrant chaque zone permet de
déterminer une dose au niveau de la peau et une dose en profondeur, de préférence à une
discrimination en termes d'énergie et de types de rayonnements incidents.

De plus, un lecteur automatique permet la lecture d'environ 500 dosimètres par jour, et, chaque
dosimètre étant identifié par un numéro code, il est possible de réaliser le dépouillement complet
des résultats par ordinateur avec un minimum de manipulations (et d'erreurs) humaines.

2.2.1. Dosimètres

Les dosimètres se présentent sous forme d'une feuille constituée d'un mélange
téflon-fluorure de lithium dont les dimensions sont les suivantes:
largeur : 31.8 mm
longueur : 44.4 mm
épaisseur : 0.4 mm
La matière sensible est du Li7F(Mg,Ti) en concentration de 15 %, le téflon ayant un
rôle de support mécanique pour le LiF et d'isolant thermique entre les différentes
plages de lecture.
Sur une des faces du dosimètre, est inscrit un numéro d'identification ainsi que deux marques de
repères donnant l'orientation du dosimètre dans le lecteur et dans le boîtier.

2.2.2. Boîtier

Le boîtier est constitué de quatre zones distinctes possédant différents filtres permettant une
analyse des rayonnements incidents tant du niveau de la qualité que de l'intensité du rayonnement :
zone I : 2.4 mm téflon + 0.8 mm Cd
zone II : 1 mm Cu + 1 mm Al
zone III : 3.2 mm téflon
zone IV : fenêtre nue

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 7

Structure du boîtier

1.50

LiF sans écran


LiF sous 5 mm téflon
LiF sous 1 mm Cu + 1 mm Al
Dose en profondeur
1.25

1.00
Réponse r elative

0.75

0.50

0.25

0.00
101 102 103
Ener gie (keV)
Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 8
2.2.3. Interprétation des résultats

Le boîtier des dosimètres comporte quatre zones filtrées différemment, permettant, après calculs,
d'obtenir les doses en profondeur et à la peau.
1. La zone sous écran téflon/Cd pourrait être utilisée pour la dosimétrie des neutrons.
Actuellement, cette source d'information n'est pas exploitée car nous ne rencontrons pas de
problèmes de neutrons à l'U.L.B.
2. L'écran Cu/Al permet une discrimination très efficace entre les rayons gamma et les rayons X
généralement utilisés en médecine (20 keV < Eeff < 60 keV). On peut admettre en première
approximation, que la dose absorbée sous cette fenêtre est due à des photons de haute
énergie.
3. Ecran téflon : cette fenêtre doit servir à discriminer les rayons β et aussi à établir un équilibre
électronique suffisant pour des gammas d'énergie plus élevée.
Finalement, la dose en profondeur sera le résultat combiné des deux zones Cu/Al et
plastique/téflon.
4. La fenêtre nue a en pratique une courbe de réponse pratiquement identique à celle de la
fenêtre plastique pour des photons d'énergie supérieure à 20 keV.
Cette fenêtre permet la détection de photons d'énergie plus basse (< 10 keV) et de toute une
série de rayonnements β.
Signalons toutefois que ceci n'est réalisé qu'au prix d'un compromis difficile du point de vue
mécanique. Cette zone du boîtier est en effet particulièrement fragile et permet
éventuellement le passage de poussières si elle est cassée.

2.2.4. Dépouillement des résultats

La dose sous la fenêtre Cu/Al correspond à une dose gamma pure pour des photons de haute
énergie. La dose sous la fenêtre teflon/Cd peut servir de confirmation d'une dose gamma, étant
donné que pour les rayonnements X, ces deux filtres ont les mêmes effets.
Si l'on compare la zone plastique à la zone Cu/Al, nous pouvons dire que si :
(plastique - Cu) ≈ 0 nous avons affaire uniquement à une irradiation gamma;
(plastique - Cu) > 0 nous nous trouvons devant une irradiation rayons X; il faudra donc, en
fonction de la courbe de calibration du dosimètre, appliquer à cette zone un facteur de
correction de 1.4 qui correspond à la sursensibilité du LiF dans la gamme d'énergie où
le filtre de cuivre du boîtier est efficace.

La dose photon totale ou dose en profondeur est donc égale à :


Cu + (plastique - Cu)/1.4

La fenêtre nue permet d'obtenir sans aucun facteur de correction, une dose à la peau dans le cas
d'une irradiation β.
Si par contre, l'irradiation est constituée de rayonnements β et de photons, il faut appliquer une
formule générale qui tient compte de l'influence des photons sur cette zone :
(f.nue - plastique) + Cu + (plastique - Cu)/1.4
soit :
(f.nue - plastique) + dose en profondeur

En général, la dose sous la fenêtre nue est supérieure ou tout au moins égale à celle sous la fenêtre
plastique.
Cependant, certaines particularités sont observées sous la fenêtre nue irradiée par des gammas
d'énergie supérieure à 600 keV (Cs137 : 662 keV) : ceci est dû à l'absence d'équilibre électronique.
Ce "défaut" se présente soit comme une surdose qui peut être attribuée aux électrons secondaires
produits aux alentours immédiats de la source (enveloppe protectrice, support, ...) soit comme une
sous-dose si le faisceau gamma n'amène aucun électron supplémentaire.

2.3. Dosimétrie et faibles doses

Le but des mesures dosimétriques est de déterminer avec une précision suffisante les doses
maximales légales et d'apporter une information précieuse en cas d'accident avec un dépassement
Version 1.0. – MV 02/2009
Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 9
de ces limites. Heureusement, nous comptons peu d'événements de ce type et la plupart des
résultats enregistrés sont extrêmement bas.

Dans le domaine des basses doses, le dosimètre peut aussi amener des informations utiles en nous
montrant des tendances, mais ce genre d'interprétation n'est pas aisé. En effet, dans l'ensemble des
moyens et procédés mis en oeuvre un critère échappe complètement au contrôle humain. Il s'agit de
l'irradiation naturelle.

Nous voudrions dans les lignes qui suivent montrer dans quelle mesure cette irradiation inévitable et
aléatoire finit par déterminer la fiabilité des dosimètres dans la gamme des faibles doses.
Pour cela nous devons présenter les différents modes d'irradiations qui aboutiront à produire ce que
nous appelons le bruit de fond naturel des radiations.

Extrait de l'ICRP 39.(traduction)


Dans son environnement, l'homme a toujours été exposé aux radiations :
les sources principales d'irradiation naturelle sont les rayons cosmiques, la
radioactivité des roches et du sol, et la radioactivité des nucléides
incorporés aux tissus.
La dose de radiation naturelle que reçoit une personne dépend de divers
facteurs tels que l'altitude à laquelle elle vit par rapport au niveau de la
mer, le type d'isotopes radioactifs dans le sol de son environnement, et la
quantité de substances radioactives assimilées dans le corps provenant de
l'air, de l'eau et de la nourriture.
La dose totale due à l'irradiation naturelle pour la plupart des tissus
humains est d'environ 0.001 Gy (100 mrad) par an, mais peut atteindre
0.01 Gy (1000 mrad) par an ou plus dans certaines régions limitées du
monde.

Les modifications apportées par l'homme à son environnement ainsi que


ses activités, peuvent augmenter l'exposition "normale" due à l'irradiation
naturelle, par exemple l'exploitation des mines, les vols à haute altitude,
l'utilisation de matériaux de construction contenant des substances
radioactives ... Le simple fait de vivre dans une maison est souvent
suffisant : une ventilation rare permet l'accumulation des gaz radioactifs et
de leurs produits de décroissance, ce qui a pour effet d'augmenter la dose.

A titre de documentation nous vous invitons à regarder les figures suivantes. Elles montrent à quel
point les situations peuvent être différentes d'un endroit à un autre.
Notre expérience personnelle nous a amené à constater des différences assez fondamentales quant
aux matériaux de construction :
- briques
- béton
- gyproc
- céramiques, faïences , etc...

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 10

Répartition selon l’origine de l’exposition naturelle aux rayonnements ionisants en France

Variation de la dose (en µSv) en fonction de l’altitude

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 11

Débits de dose pour quelques vols en avion


(Remarque : la masse d’air contenue dans l’atmosphère est équivalente à un écran d’eau de 10.3 m
d’épaisseur.)

Isotope K40 U238 Th232


Activité Dose sur 1 an Activité Dose sur 1 an Activité Dose sur 1 an
Type de roche (Bq/g) à 1 m du sol (Bq/g) à 1 m du sol (Bq/g) à 1 m du sol
(mSv) (mSv) (mSv)
Roches volcaniques 0.800 0.35 0.05 0.24 0.050 0.33
Grès 0.340 0.15 0.01 0.07 0.020 0.17
Schiste 0.830 0.36 0.01 0.07 0.040 0.28
Calcaire 0.083 0.04 0.02 0.08 0.005 0.04
Granite > 1.07 > 0.46 > 0.11 > 0.53 > 0.14 > 0.99

Dose due aux matériaux radioactifs contenus dans le sol.


Dans notre pays, les irradiations naturelles sont à un niveau relativement bas et n'amènent
généralement pas de situation alarmante. Nous pouvons attribuer ceci
- à une altitude faible : la couche d'air nous protège au maximum des radiations cosmiques.
- à une composition du sol qui est relativement pauvre en radioisotopes naturels d'où
- une diminution de l'irradiation par le sol
- une diminution de la contamination de l'air ambiant

La grande incertitude du point de vue dosimétrique provient des matériaux de construction. En effet,
des murs épais peuvent soit jouer le rôle d'écrans soit le rôle de sources. Ici aussi, on peut
généralement dire que les situations ne sont pas alarmantes mais fort variables en fonction de la
provenance des matières premières.

Notre dosimètre qui s'est montré très fiable aux essais en laboratoire se trouve donc limité sur le
terrain par de trop grandes variations de bruit de fond.

Pour la suite, nous retiendrons comme valeur moyenne de l'irradiation naturelle :


100 µSv/mois
Compte tenu de ces éléments, il serait illusoire d'accorder un crédit quelconque à des résultats
dosimétriques proches des valeurs du bruit de fond naturel même si nous disposions d'un dosimètre
parfait.

Finalement, en tenant compte de toutes les fluctuations possibles, il nous a semblé raisonnable de
n'accorder aucun crédit aux doses inférieures à 200 µSv pour une période de distribution de 1 mois
+ 3 semaines de stockage (préparation, distribution, récupération).

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 12

Pour résumer :

Bruit de fond naturel ∼ 100 µSv/mois

Si la dose en profondeur ≤ 200 µSv → résultat transmis = 0

Si la dose à la peau ≤ 400 µSv → résultat transmis = 0

Si la dose en profondeur > 200 µSv → résultat transmis = valeur > 200

Si la dose à la peau > 400 µSv → résultat transmis = valeur > 400

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 13
ème
2 partie : Aspects pratiques

3. Gestion des dosimètres

3.1. Distribution et récupération des dosimètres

Pour obtenir un dosimètre pour une personne nouvellement engagée dans votre service, il suffit
d’introduire une demande au moyen du formulaire présenté ci-dessous

Sur le site du Service de Contrôle Physique de l’U.L.B. http://www.controlephysique.be, ce


document peut être téléchargé ou complété on line.

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 15
La tenue à jour de cette liste de distribution ne dépend en grande partie que de la bonne volonté de
chacun.

Tout dosimètre qui n’a pas été récupéré pour être lu, ne pourra donc être redistribué : une mention
de retard reprenant la période depuis laquelle ce numéro est distribué dans le service apparaîtra à
côté du numéro.

La date de récupération des anciens dosimètres indique la date à partir de laquelle les techniciens
passent dans les différents services pour récupérer les dosimètres. Cela signifie que les dosimètres
de la bonne couleur doivent être prêts pour être récupérés.
(Remarque : la récupération des dosimètres se fait dans plus de 140 services répartis sur 10
campus différents de l’Université et hôpitaux ; nous n’avons pas le temps de passer plusieurs fois
dans chaque service)

Lors de la récupération des dosimètres jaunes, il est totalement inutile de nous remettre des
dosimètres verts ou inversement (à l’exception des dosimètres d’une personne ayant quitté
définitivement le service). Nous ne pouvons pas mélanger les 2 séries de dosimètres lors de la
lecture.

Il faut également veiller à ce que l’enveloppe des dosimètres soit accessible facilement pour nos
techniciens (évitez de les mettre dans un local ou une armoire fermée à clé, dans un bureau, .... )

3.2. Résultats des dosimètres

PROTECTION RADIATIONS.
Période pendant **********************
laquelle les dosimètres Service CONTROLE PHYSIQUE SOLBOSCH 1070
jaunes ont été portés Titulaire PR. LEJEUNE
Responsable MME VISTE

Période du 01/05 au 04/06 Distribution numéro 05/06


Série des Jaune
Ce dosimètre
-------------------------------------------------------------------------------------
était resté dans
Doses en µSv (10 µSv = 1mrem) le service depuis
Nom Matri Dosi Profon Peau la distribution
cule mètre deur n°3 année 2006
-------------------------------------------------------------------------------------
RIRI 99997 3001 00 00 Retard du 3/06
FIFI 99998 3002 00 00
LOULOU 99999 3003 Retard du 3/06
Ce dosimètre est
Le bruit de fond est déduit dans les résultats transmis. encore dans le service
Dose en profondeur = dose après 0,5 cm de tissus mous. depuis la distribution
Il ne faut pas cumuler la dose en profondeur et la dose à la peau . n°3 année 2006
Un exemplaire des résultats est à afficher dans les valves du service.

La feuille de résultats correspond aux dosimètres portés lors de la distribution du mois précédent. Il
est donc tout à fait logique que la liste des personnes puisse présenter certaines discordances par
rapport à la situation présente (une personne peut avoir quitté le service, un nouveau membre du
personnel est arrivé, ....). Il ne faut donc pas se baser sur les feuilles de résultats pour modifier la
liste de distribution.

3.3. Tableau d’irradiation

Au terme de chaque année civile, l’ensemble des résultats dosimétriques doit être transmis au SPF
Emploi, Travail et Concertation Sociale (département du Contrôle du Bien-Etre au Travail), sous
forme d’un tableau annuel d’irradiation et de contamination.
Cette fiche individuelle comporte des renseignements concernant :
- l’employeur
- le service médical du travail
- l’entreprise où le travailleur exerce sa profession
Version 1.0. – MV 02/2009
Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 16
- le travailleur
- les sources de rayonnements ionisants auxquelles le travailleur est exposé
- les résultats des dosimètres

Ce tableau doit être signé par l’employeur et par le médecin du travail agréé en radioprotection
chargé du suivi médical du travailleur professionnellement exposé.

Il est donc important que lors d’une demande de dosimètre, les renseignements administratifs
demandés soient complets et exacts.

3.4. Travailleur extérieur, étudiant, stagiaire, intérimaire

Il s’agit là de personnes ne restant que peu de temps dans un service. Il est dès lors quasiment
impossible de mettre la procédure d’attribution d’un dosimètre en place avant que la personne n’ait
quitté le département.

C’est pourquoi nous avons instauré depuis plusieurs années déjà, un système de distribution
particulier pour ces personnes et indépendant des distributions du personnel régulier.
Version 1.0. – MV 02/2009
Partie III : La dosimétrie à l’U.L.B.– p 17
Si vous êtes dans ce cas, contactez-nous afin que nous trouvions ensemble la meilleure solution
pour vous fournir les dosimètres nécessaires.

4. Quelques recommandations .....

- Portez votre dosimètre


- Remettez-le régulièrement afin que nous puissions le lire et vous
transmettre les résultats
- Chaque dosimètre est nominatif, portez celui qui vous est attribué
- Ce dosimètre est réutilisable, NE LE JETEZ PAS APRES USAGE !
Chaque dosimètre coûte ± 40 € ; chaque dosimètre perdu immobilise
une paire, dont coût 80 € !
- La fenêtre noire est fragile, ne la percez pas.
- Ce dosimètre est sensible aux U.V. : ne l’exposez pas au soleil, ....
- N’essayez pas de l’ouvrir, vous le casseriez !
- Lorsque vous passez un examen isotopique ou radiologique en tant
que patient, ne portez pas votre dosimètre
- Pour tout problème concernant votre dosimètre, n’hésitez pas,
contactez le Service de Contrôle Physique.

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 1
Avant de s’intéresser aux différents isotopes utilisés dans les laboratoires, il semble utile de rappeler
quelques règles fondamentales à appliquer lors de toute manipulation radioactive.

- Il est interdit de boire, manger, d’utiliser des cosmétiques dans les zones contrôlées.

- Veiller à séparer les activités de laboratoire et de bureau.

- Porter les vêtements de protection réservés aux manipulations radioactives ainsi que des gants
jetables.

- Planifier son travail et veiller à avoir le matériel nécessaire à disposition.

- Le matériel utilisé doit être marqué du symbole de la radioactivité ; ne pas mélanger ce matériel
avec du matériel non contaminé.

- Protéger le plan de travail avec du papier absorbant type benchkote.

- La manipulation des sources mères doit se faire en chambre chaude.

- Tenir à jour un « carnet de manipulations » à l’entrée de la chambre chaude (date, nom, isotopes
utilisés, ...).

- Utiliser les écrans de protection requis.

- Les armoires, réfrigérateurs et congélateurs dans lesquels sont entreposées les matières
radioactives doivent être identifiés par le symbole de la radioactivité.
Un inventaire à jour des matières radioactives en stock doit être apposé sur ces endroits de
stockage.

- Dans tous les cas où l’évaporation d’une matière radioactive est possible, le travail doit être
effectué sous hotte.

- Veiller à récupérer les déchets radioactifs en respectant les consignes de tri.

- A la fin de chaque manipulation, chercher toute trace de contamination sur soi et sur les surfaces
de travail.

- Veiller à laisser un plan de travail et un local propres et rangés ; pensez aux suivants !

- En cas de contamination, suivre les recommandations données ci-après

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 2

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 3
Vous trouverez ci-après des fiches d’information concernant les principaux isotopes utilisés à l’U.L.B.
Ces fiches sont extraites du Radionuclide and Radiation Protection Handbook 2nd Edition (2002) (D.
Delacroix, J.P. Guerre, P. Leblanc & C. Hickman – Radiation Protection Dosimetry – Vol.98, N°1
(2002) – Nuclear Technology Publishing)

Voici quelques explications concernant ces fiches.

Les isotopes ont été classés dans 5 catégories de risques, chacune identifiée par une couleur :

groupe 1 (rouge) : valeur d’exemption(*) ≤ 104 Bq


groupe 2 (orange) : valeur d’exemption(*) = 105 Bq
groupe 3 (jaune) : valeur d’exemption(*) = 106 Bq
groupe 4 (vert) : valeur d’exemption(*) = 107 Bq
groupe 5 (bleu) : valeur d’exemption(*) ≥ 108 Bq

le groupe 1 (rouge) représentant le risque le plus élevé.

(*) valeur d’exemption = valeur fixée dans l’A.R. du 20/07/2001 (annexe IA) en dessous de laquelle
existe une exemption d’autorisation ou de déclaration. Ces valeurs sont exprimées en concentration
d’activité (Bq/g) et/ou en activité totale (Bq).

Ces fiches concernent le risque radiologique ; il ne faut toutefois pas négliger le risque chimique
et/ou biologique associé aux produits manipulés.

Caractéristiques physiques

Dans cette partie sont reprises certaines caractéristiques physiques ainsi que des valeurs limites
concernant l’exemption et le transport :

- demi-vie
- activité spécifique
- classification du risque (n° du groupe + couleur)
- principaux rayonnements émis par l’isotope
- valeurs d’exemption
- transport : valeurs permettant de déterminer le type de colis nécessaire pour le transport
(réglementation A.D.R. – classe 7)

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 4
Irradiation externe

Pour chaque type de rayonnement émis, le débit de dose (exprimé en mSv/h) est donné pour une
activité standard de 1 MBq (ou 1 MBq/m² en cas de contamination de surface)

Contamination

Contamination de la peau

Les valeurs de débit de dose (mSv/h) sont données :


- pour une contamination uniforme de la peau pour une activité de 1 kBq/cm²
- pour la projection sur la peau d’une goutte de 0.05 ml dont l’activité vaut 1 kBq.

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 5
Détection

La mention ++ signifie que ce type de détecteur est recommandé.


Pour les rayonnements bêtas, il s’agit du compteur Geiger-Müller ; dans le cas des rayonnements
gammas, il s’agit d’un compteur muni d’un cristal NaI.

Le Service de Contrôle Physique de l’U.L.B. fournit généralement un détecteur approprié aux


isotopes manipulés dans le service.

Limites dérivées

Il s’agit de valeurs calculées données à titre purement indicatif.

Si une contamination transférable ou fixée ne dépasse pas ces valeurs, la dose reçue suite à cette
contamination n’excèdera pas les limites légales.

Blindage

Les matériaux repris dans ce tableau sont les plus couramment utilisés
pour la réalisation de blindage.

Rayonnements bêtas et électrons : les valeurs indiquées concernent


l’absorption totale du rayonnement incident.

Rayonnements gammas et rayons X : dans le cas de blindage de


rayonnements γ ou X, on parle d’épaisseur ½ ou épaisseur 1/10. Il s’agit de
l’épaisseur requise pour atténuer le rayonnement incident d’un facteur 2
ou 10.

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 6
Exposition interne

Dose efficace engagée par unité incorporée (Sv/Bq) soit par ingestion, soit par inhalation, pour une
personne de plus de 17 ans.
(F, M et S indiquent la vitesse de clairance pulmonaire – rapide, medium et lente)

La dose efficace engagée est la somme des doses équivalentes engagées reçues par différents tissus
ou organes, c’est-à-dire, la somme des doses reçues par un individu suite à l’ingestion de matière
radioactive durant un certain laps de temps ; si ce temps n’est pas précisé, il est implicitement de
50 ans pour les adultes.

Highest dose organ ou organe cible : organe qui concentre préférentiellement l’isotope considéré.

ALIingestion/inhalation : limite annuelle d’incorporation par ingestion ou inhalation ; ces valeurs calculées
indiquent la quantité qui par ingestion ou inhalation délivre une dose de 20 mSv/an (= limite légale)

Les activités maximum recommandées sont données à titre indicatif afin de pouvoir classer le
laboratoire soit en zone surveillée, soit en zone contrôlée.

La distinction entre zone surveillée et zone contrôlée a des implications au niveau du port du
dosimètre, du contrôle médical, .....

En fin de chapitre, vous trouverez un tableau récapitulatif concernant les isotopes majoritairement
utilisés.

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 7
Extrait de Radionuclide and Radiation Protection Data Handbook 2nd edition
Les explications détaillées concernant chaque fiche sont données au début de ce chapitre

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 8
Extrait de Radionuclide and Radiation Protection Data Handbook 2nd edition
Les explications détaillées concernant chaque fiche sont données au début de ce chapitre

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 9
Extrait de Radionuclide and Radiation Protection Data Handbook 2nd edition
Les explications détaillées concernant chaque fiche sont données au début de ce chapitre

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 10
Extrait de Radionuclide and Radiation Protection Data Handbook 2nd edition
Les explications détaillées concernant chaque fiche sont données au début de ce chapitre

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 11
Extrait de Radionuclide and Radiation Protection Data Handbook 2nd edition
Les explications détaillées concernant chaque fiche sont données au début de ce chapitre

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 12
Extrait de Radionuclide and Radiation Protection Data Handbook 2nd edition
Les explications détaillées concernant chaque fiche sont données au début de ce chapitre

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 13
Extrait de Radionuclide and Radiation Protection Data Handbook 2nd edition
Les explications détaillées concernant chaque fiche sont données au début de ce chapitre

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 14
Extrait de Radionuclide and Radiation Protection Data Handbook 2nd edition
Les explications détaillées concernant chaque fiche sont données au début de ce chapitre

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 15
Extrait de Radionuclide and Radiation Protection Data Handbook 2nd edition
Les explications détaillées concernant chaque fiche sont données au début de ce chapitre

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 16
Extrait de Radionuclide and Radiation Protection Data Handbook 2nd edition
Les explications détaillées concernant chaque fiche sont données au début de ce chapitre

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie IV : Manipulation des isotopes – p 17
Extrait de Radionuclide and Radiation Protection Data Handbook 2nd edition
Les explications détaillées concernant chaque fiche sont données au début de ce chapitre

Version 1.0. – MV 02/2009


Principaux rayonnements Blindage
Mesure de Débit de dose γ Contamination peau (mSv/h) Organe β γ
Isotope Demi-vie Dosimètre
β Emax (keV) γ E (keV) contamination (mSv/h/MBq) à 1 m pour source de 1kBq/cm² cible mm mm Pb
plexi (ép.1/2)

scintillation corps
H3 12.3 ans 19 ------- ------- ------- ------- ------- -------
liquide entier

5730 scintillation corps


C14 157 ------- ------- 0.32 0.3 ------- -------
ans liquide + GM entier

511 & moelle


Na22 2.6 ans 546 GM + NaI 8.7 10-3 1.68 1.4 10 OUI
1275 rouge

14.3
P32 1710 ------- GM ------- 1.89 poumons 6.3 ------- OUI
jours

25.6
P33 249 ------- GM ------- 0.87 poumons 0.5 ------- OUI
jours

87.5
S35 168 ------- GM ------- 0.35 poumons 0.3 ------- OUI
jours

Version 1.0. – MV 02/2009


Cr51 27.7 ans ------- 320 NaI 1.3 10-4 0.015 poumons ------- 2 OUI
Partie IV : Manipulation des isotopes – p 18

18.64 surface
Rb86 698 & 1774 1077 GM + NaI 3.7 10-4 1.89 6.6 14 OUI
jours osseuse

35 +
I125 60 jours -------- NaI 8.1 10-4 0.021 thyroïde ------- <1
électrons

Remarques :
1. Les valeurs dans ce tableau proviennent du Radionuclide and Radiation Protection Data Handbook – éd 2002
2.En ce qui concerne le blindage γ, il s’agit de l’épaisseur-demi donnée en mm de Pb ; cette épaisseur correspond à
l’atténuation d’un facteur 2 du faisceau incident.
Partie V : Les rayons X – p 1
1. Généralités

Découverts par hasard par Wilhelm Röntgen en 1895, les rayons X sont
des rayonnements électromagnétiques ionisants qui trouvent leur origine
dans les différentes couches du cortège électronique des atomes.

Spectre électromagnétique

Les rayons X sont produits lorsque des électrons accélérés à grande vitesse sont freinés dans un
objet matériel (= anticathode).
Ce rayonnement de freinage appelé aussi Bremsstralhung, indépendamment de la nature de la cible,
donne un spectre d’énergie continu dont le maximum correspond à la tension d’accélération des
électrons incidents.

A ce spectre continu, il faut ajouter les raies caractéristiques du matériau de l’anticathode.


Ces raies correspondent au réajustement des électrons sur les différentes orbites des atomes du
matériau constituant l’anticathode.

Modification de l’allure d’un spectre en fonction de la filtration

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Partie V : Les rayons X – p 2
Partie V : Les rayons X – p 3
1.1. Interactions des rayonnements avec la matière

La loi d’atténuation d’un rayonnement électromagnétique est du type exponentiel dont la forme
générale est :

I = I 0 .e − µx

où I0 = intensité du rayonnement incident


I = intensité du rayonnement à la sortie du blindage
µ= coefficient d’atténuation
x= épaisseur d’absorbant

Le coefficient d’atténuation µ se subdivise en coefficients partiels qui correspondent aux différents


modes d’interaction des rayonnements ionisants dans la matière :
- effet photoélectrique → τ
- effet Compton → σ
- création de paires → κ

ce qui donne :
µ=τ+σ+κ

Domaine des différentes interactions du photon avec la matière

Dans le cas d’un spectre continu, tel que celui des rayons X, la loi d’atténuation se complique
fortement ; le faisceau incident se composant de plusieurs photons d’énergies différentes, la loi
d’atténuation devient :

I = I 01 .e − µ1x + I 02 .e − µ2 x + ....

Il est donc impossible d’extraire facilement x pour limiter le faisceau à I.


Il est par conséquent nécessaire de recourir à différentes abaques.

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie V : Les rayons X – p 4

0.0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1.0 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 1.8 1.9 2.0

Epaisseur de plom b (m m )
Partie V : Les rayons X – p 5

Broad-beam transmission of X-rays through lead


(Remarque : 1 Röntgen (R) ≈ 9.5 mGy)

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie V : Les rayons X – p 6
1.2. Sources de rayonnements dans une installation de radiologie

Dans une installation de radiologie, on distingue 3 catégories de rayonnements ayant chacune leurs
propres caractéristiques :
- rayonnement direct
- rayonnement diffusé (scattering)
- rayonnement de fuite de la gaine (leakage)

Fuite de la gaine du tube souvent


faible (sauf défaut de montage) =
LEAKAGE
Tube
RX
Faisceau direct bien
collimaté

Rayonnement diffusé par


l’objet radiographié =
SCATTERING

Objet
radiographié

1.2.1. Rayonnement direct

Il s’agit du faisceau utile, et par conséquent de la source la plus intense de radiations.


Si l’orientation du tube est telle qu’un endroit fréquenté se trouve dans l’axe du faisceau,
l’interposition de blindage relativement épais s’impose.

Connaissant la tension d’utilisation et la filtration totale d’un tube, il est possible de trouver le débit
de dose d’un tube dans les abaques.
La dose étant inversément proportionnelle au carré de la distance, nous pouvons connaître la dose à
l’endroit concerné. Il reste ensuite à calculer l’épaisseur de plomb nécessaire pour atteindre une
dose admissible.

1.2.2. Rayonnement de fuite de la gaine du tube (= leakage)

Le rayonnement de fuite du tube est constitué par des rayons X qui parviennent à traverser la gaine
du tube ; ils sont donc fortement filtrés.
Nous pouvons dès lors les traiter comme s’ils étaient monoénergétiques et leur appliquer une loi
exponentielle.
Version 1.0. – MV 02/2009
Partie V : Les rayons X – p 7
Les normes internationales fixent le rayonnement de fuite à 1 mSv/h à 1 m.

1.2.3. Rayonnement diffusé par l’objet radiographié ( = scattering)

Les rayonnements diffusés sont en principe moins énergétiques que le faisceau primaire.
Néanmoins, par mesure de sécurité, nous leur attribuons en première approximation la même
énergie pour calculer leur atténuation dans les écrans.

Généralement, le débit de dose à 1 m dû au rayonnement diffusé est estimé à 0.1 % du débit de


dose dans le faisceau direct.
Débit d’exposition d’un tube R.X. en fonction de sa filtration et de la tension d’utilisation

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Partie V : Les rayons X – p 8
2. Protection lors de l’utilisation des installations mettant en oeuvre des rayons X

Rappel : lors de la 1ère mise en service ou lors de toute modification importante apportée à
l’installation (par exemple, le changement du tube radiogène), il convient de prévenir le Service
de Contrôle Physique qui doit vérifier et réceptionner l’installation avant toute utilisation

Les appareils émettant des rayons X employés à l’Université utilisent des faisceaux de rayons X
extra minces et fort intenses (essentiellement diffractomètres).

Les conditions d’utilisation les plus courantes sont de l’ordre de 40 kV et 30 mA.


Dans ces conditions, le pouvoir pénétrant du rayonnement est faible, mais par contre le débit de
dose est énorme.

De plus, le faisceau étant tellement étroit, le dosimètre a peu de chances d’être dans la trajectoire
du faisceau lors d’un incident.

L’accent devra donc être mis sur la sécurité intrinsèque de l’appareil pour prévenir tout incident.

2 types d’installations sont présentes dans notre institution :

2.1. Appareils autoblindés (= se trouvant dans une enceinte blindée)

Les installations récentes sont complètement enfermées dans des enceintes blindées et ne posent
pas de problèmes majeurs.
Néanmoins, une installation de ce type doit répondre aux obligations suivantes :

• un signal lumineux doit s’allumer lorsque la haute tension est appliquée (si ce signal est
défectueux, la haute tension ne devrait pas pouvoir être appliquée) ;
• les sécurités placées sur les portes d’accès à la chambre d’irradiation doivent être
opérationnelles. Toute ouverture d’une porte d’accès doit couper automatiquement
l’alimentation électrique et par conséquent le faisceau.
• le sigle « radioactif » doit être apposé sur l’appareil

2.2. Appareils non autoblindés

Il s’agit souvent de vieilles installations pour lesquelles peu (ou pas) de protections d’origine
existent ; il a donc fallu « bricoler » ces protections.
Le risque majeur lors de l’utilisation de ces installations provient bien souvent d’un mauvais ajustage
des écrans de protection.

Voici quelques règles à respecter :

• ces installations doivent être utilisées par du personnel expérimenté et conscient des
risques ;
• les écrans de protection doivent être placés correctement avant toute mise sous tension ; il
convient également de placer des « barrières physiques » afin d’éviter qu’une partie du corps
ne se retrouve dans le faisceau direct ;
• chaque nouveau montage doit être soigneusement vérifié avant la mise en route de
l’irradiation ;
• un signal lumineux doit s’allumer lorsque la haute tension est appliquée (si ce signal est
défectueux, la haute tension ne devrait pas pouvoir être appliquée), signal lumineux au
niveau de l’appareil et du local ;
• le nombre de personnes présentes dans le local doit être réduit au minimum ainsi que le
temps de présence près de l’installation en fonctionnement ;
• le port du dosimètre et d’un tablier plombé est obligatoire pour l’opérateur et pour toute
personne se trouvant à proximité de l’installation ;
• le sigle « radioactif » doit être apposé sur l’appareil et sur la porte du local ;
il convient de tenir à jour un carnet d’utilisation de l’appareil reprenant au minimum les informations
suivantes :
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Partie V : Les rayons X – p 9
- date
- nom de l’utilisateur
- tension d’utilisation, nombre de mA, temps d’irradiation
- positionnement des blindages
- remarque éventuelle, incident, ...

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Partie VI : Les déchets radioactifs – p 1
1. Introduction

L’arrêté royal du 20 juillet 2001 portant Règlement Général de la Population et des Travailleurs
contre le Danger des Radiations Ionisantes réglemente la gestion des déchets radioactifs en fixant
les critères auxquels doivent répondre le conditionnement, le stockage et l’élimination de ces
déchets.

Ces critères sont basés sur l’état physique, l’état chimique, l’isotope et l’activité des déchets.

La législation impose également la traçabilité des déchets, depuis leur production jusqu’à leur
élimination.

Les déchets radioactifs générés par les différents laboratoires de l’Université sont séparés de la
manière suivante :

combustibles
solides
non combustibles

aqueux
liquides
organiques

2. Traçabilité

Afin de satisfaire à la législation en vigueur en matière de traçabilité, nous avons mis en place
depuis plusieurs années un système d’identification par barcode
Chaque service est identifié par un numéro ; une étiquette portant ce numéro ainsi que le barcode
associé est apposée dans le local où sont stockés les déchets qui doivent être récoltés.

Il en va de même pour l’emballage des déchets :

sac → S 99999
tourie en verre → T 9999
tourie HDPE → TH 9999
poubelles → P 9999

L’association entre service producteur et déchets a lieu au moment de la récolte dans les services, et
non pas lorsque les récipients vides sont déposés.

3 Récolte des déchets

A l’U.L.B., nous avons opté pour le passage dans les services en lieu et place d’un local centralisé où
chacun vient déposer ses déchets.

Cette procédure nous permet d’avoir un contrôle visuel quant au bon conditionnement des déchets.

La fréquence de ramassage des déchets varie selon les campus :

- campus d’Anderlecht (*) : chaque lundi matin


- campus de Gosselies (*) : toutes les 2 semaines
- campus Solbosch, Plaine, CERIA : sur demande de la part des utilisateurs.

(* sur simple demande, un ramassage complémentaire peut être organisé)


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Partie VI : Les déchets radioactifs – p 2
4. Conditionnement des déchets

4.1. Déchets solides combustibles

- Sac plastique marqué du sigle radioactif


- Pour toute matière incinérable (papier, plastique, gants, chiffons, ....)
- Strictement interdit : objets coupants et/ou piquants
- Fermeture correcte par un Colson
- Veiller à garder un poids raisonnable par sac

4.2. Déchets solides non combustibles

- Poubelle métallique de 30 l contenant un sac plastique marqué du sigle radioactif


- Récipient pour verrerie, objets coupants/piquants, objets métalliques, ....
- Ne pas y déposer des canettes de boisson !

4.3. Déchets putrescibles (animaux, ...)

- Par petites quantités dans des sacs plastiques marqués du sigle radioactif
- Sac(s) fermé(s) par Colson
- Placer ce(s) sac(s) dans un congélateur (ou tiroir d’un congélateur) réservé à cet usage et signalé
par le sigle radioactif.
- Demander l’enlèvement de ce type de déchets

4.4. Déchets liquides

- SEPARATION des milieux aqueux et des solvants organiques :

milieux aqueux milieux organiques


(toluène, benzène, ...)

(le mélange d’un solvant organique avec un milieu aqueux va former un gel qu’il sera quasi
impossible de retirer de la tourie)
- ne pas trop remplir la tourie
- fermer correctement la tourie
- les touries doivent être placées dans les bacs oranges (récupération de fuites éventuelles,
problèmes de transvasement, ....)

Version 1.0. – MV 02/2009


Partie VI : Les déchets radioactifs – p 3
4.5. Fioles à scintillation

- Vider les fioles dans les touries adéquates


- Mettre les fioles vides dans des sacs plastiques marqués du sigle radioactif
- Fermer les sacs par un Colson
- Ne pas trop remplir les sacs
- Fioles impossibles à vider (gels, microtubes, ....) : par petites quantités dans des sacs plastiques
marqués du sigle radioactif fermés par un Colson.

4.6. Sources périmées

Lorsqu’une source est périmée ou n’est plus utilisée, il convient de l’éliminer de la manière
suivante : placer le(s) flacon(s) correctement fermé(s) dans un sac plastique marqué du sigle
radioactif fermé par un Colson et uniquement réservé à cet usage ( pas de mélange avec les autres
déchets radioactifs).
Ce sac sera enlevé lors de la récolte habituelle des déchets.

4.6.1. Sels d’uranium et de thorium

L’uranium et le thorium étant 2 isotopes radioactifs naturels, les sels de ces substances (acétate
d’uranyle, oxyde de thorium, ...) doivent être évacués via la filière des déchets radioactifs et non via
la filière des déchets chimiques.

Ces produits ne doivent pas être mélangés aux autres déchets radioactifs mais font l’objet d’un
conditionnement séparé (cf 4.6 sources périmées).

4.7. Containers de sources

- Ne pas les jeter tels quels dans les déchets radioactifs


- Vérifier si le récipient est contaminé :
Non contaminé : - enlever l’étiquette portant le sigle radioactif
- si container en Pb, le retirer et l’évacuer via les déchets chimiques
- le pot en plastique est évacué via les déchets classiques

Contaminé : déposer le récipient complet dans un sac plastique marqué du sigle radioactif
réservé à cet usage.

4.8. Carton d’emballage des sources (livraison)

Enlever ou masquer totalement le sigle radioactif apposé sur le carton avant de l’évacuer via les
déchets classiques.

5. Stockage des déchets dans les services.

La plupart des services possèdent un local « chambre chaude » dédié aux manipulations des
radioisotopes ; un bac en béton destiné à recevoir les déchets est aménagé dans le local.

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Partie VI : Les déchets radioactifs – p 4
Les divers récipients contenant les déchets radioactifs doivent être déposés dans ces bacs afin d’être
récoltés.

6. Elimination des déchets.

Les déchets récupérés dans les services sont stockés dans un local du Service de Contrôle Physique
en attente d’un éventuel transport vers le local de stockage principal situé sur le campus
d’Anderlecht.

La législation (A.R. du 20/07/2001) a prévu la possibilité de « libérer » les déchets radioactifs (c’est-
à-dire de ne plus considérer ces déchets comme étant des déchets radioactifs, ce qui permet de les
traiter en tant que déchets hospitaliers ou biologiques) en fixant des critères basés sur :

- la demi-vie (pour les isotopes dont T1/2 < 6 mois, il faut attendre un minimum de 10 demi-vies)
- l’activité (limites de libération fixées par l’arrêté royal du 20/07/2001).

Les activités et demi-vies des principaux isotopes manipulés à l’U.L.B. nous permettent de gérer la
plupart des déchets en interne pour autant que les consignes de tri soient bien respectées.

Les déchets ne pouvant être traités localement doivent être éliminés via l’O.N.D.R.A.F. (Office
National des Déchets Radioactifs et matières Fissiles), ce qui engendre un coût très elévé.
A titre d’information, voici les tarifs « O.N.D.R.A.F. » qui seront d’application dès 2009 :

- déchets combustibles : 111.55 €/kg


- déchets non combustibles : 16452.8 €/m3
- liquides aqueux : 45086.81 €/m3
- liquides organiques : 49210.07 €/m³

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Partie VI : Les déchets radioactifs – p 5
7. Synthèse

Type de déchets Conditionnement

sac plastique marqué du symbole radioactif


Papier, plastique, gants, ....
fermé par un Colson

Verrerie, objets coupants/piquants, objets poubelle métallique contenant un sac plastique


métallique, ... marqué du symbole radioactif

Déchets putrescibles (petits animaux de sac plastique marqué du symbole radioactif


laboratoires, ...) fermé par un Colson et placé au congélateur

Liquides aqueux tourie HDPE (blanche)

Liquides organiques tourie en verre

sac plastique marqué du symbole radioactif


Fioles à scintillation vides
fermé par un Colson

par petite quantité dans un sac plastique


Fioles impossibles à vider (gel, microtubes, ...) marqué du symbole radioactif fermé par un
Colson

flacons fermés correctement dans un sac


Sources plastique marqué du symbole radioactif
réservé à ce type de déchets

récipient fermé correctement dans un sac


Sels d’uranium, de thorium plastique marqué du symbole radioactif
réservé à cet usage

Containers de source
enlever étiquette portant le sigle radioactif
non contaminé plastique → déchets classiques
si Pb → déchets chimiques
récipient complet dans un sac plastique
contaminé marqué du symbole radioactif réservé à cet
usage

enlever (ou masquer complètement) le sigle


Carton d’emballage (livraison) radioactif et évacuer vers les déchets
classiques

Version 1.0. – MV02/2009


Version 1.0. – MV 02/2009
Version 1.0. – MV 02/2009
Version 1.0. – MV 02/2009
Université Libre de Bruxelles.
CONTROLE PHYSIQUE
(Protection des Radiations Ionisantes)

Av. F.D. Roosevelt, 50 (CPI 182)


1050 Bruxelles
Ligne directe : 02/650.20.96
Fax : 02/650.20.58
e-mail : mviste@admin.ulb.ac.be
web : http://www.controlephysique.be

Contrôle des contaminations H3 et/ou C14

1. Que contrôler ?

- Surfaces de travail (hottes, tables de labo, …) en chambre chaude et/ou dans les locaux où
sont manipulés les échantillons marqués
- Endroits de stockage des sources et des échantillons (réfrigérateurs, …)
- Matériel utilisé

2. Quand contrôler ?

- Au minimum 1 fois par semaine en fin de manipulations


- Après toute manipulation mettant en œuvre une activité importante ou après toute
manipulation non habituelle de ces deux isotopes
- En cas de suspicion de contamination (fiole cassée ou renversée, …..)

3. Comment procéder ?

- Effectuer un frottis sur les surfaces à contrôler au moyen de papier absorbant (ou d’ouate
hydrophile) imbibé d’alcool
- Compter le solvant du frottis en scintillation liquide
- Effectuer une mesure du bruit de fond (solvant seul et éventuellement solvant + matière
ayant servi au frottis)
- Les résultats de mesures mentionneront :
• date
• surface ou matériel contrôlé
• résultats des mesures
• nom de la personne qui a effectué les contrôles
- 1 exemplaire des résultats sera archivé dans le service
- 1 exemplaire des résultats sera envoyé au Service de Contrôle Physique (*)

(*) : par courrier : Contrôle Physique – CP 182


par mail : cntlphys@ulb.ac.be

Version 1.0. – MV 03/2010


Version 1.0. – MV 02/2009
Version 1.0. – MV 02/2009
Version 1.0. – MV 02/2009
Quelques précautions d’emploi ….

Un dosimètre perdu est une


information perdue pour
VOTRE sécurité !

Portez-le à l’endroit N’inscrivez rien sur


la face avant du
dosimètre

255

Université
Libre
de
Bruxelles

La fenêtre noire est Remettez votre dosimètre


fragile … Ne la percez régulièrement
pas !

N’essayez pas d’ouvrir le


dosimètre … vous
risquez de le casser !

Service de Contrôle Physique U.L.B.


Tél : (02/650)20.96 – Fax : (02/650)20.58 – e mail : cntlphys@ulb.ac.be

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Université Libre de Bruxelles.
CONTROLE PHYSIQUE
(Protection des Radiations Ionisantes)
Directeur : Pr. S. Lejeune
Av. F.D. Roosevelt, 50 (CPI 182)
1050 Bruxelles
Ligne directe : 02/650.20.96
Fax : 02/650.20.58
e-mail : mviste@admin.ulb.ac.be
web : http://www.controlephysique.be

ABC de la dosimétrie ....

Beaucoup de personnes se posent des questions concernant la dosimétrie : comment cela


fonctionne-t-il, est-ce fiable, qui doit porter un dosimètre .... ?
Ce petit document va tenter de répondre de manière simple à quelques-unes de ces interrogations.

Pourquoi porter un dosimètre ?

Le but de la dosimétrie est de mesurer de manière la plus objective possible la quantité de


rayonnements reçue par toute personne qui, dans le cadre de son travail, est exposée soit à des
substances radioactives, soit à des rayons X.

Le dosimètre est donc un appareil de mesure et non une protection.

Seuls un travail soigneux et respectueux des consignes de sécurité et l’utilisation correcte des
moyens de protection mis à votre disposition vous protègent, pas le dosimètre.

Les résultats dosimétriques constituent également un bon indicateur des conditions de travail ; en
effet, des valeurs positives qui se répètent, une augmentation globale des résultats d’un service, ...
permettent de soulever des problèmes de sécurité qui bien souvent peuvent être résolus rapidement
et de manière simple.

Qui doit porter un dosimètre ?

Selon l’article 30.6 de la législation en vigueur en matière de radioprotection (AR 20/07/2001),

« toute personne professionnellement exposée doit porter un dosimètre à hauteur de poitrine sauf
en cas d’exposition exclusive à des émetteurs bêta de faible énergie (< 200 keV) auquel cas un
monitoring adapté sera réalisé. Si une irradiation non négligeable d’un tissu, d’un organe particulier
ou d’une partie du corps est à craindre, la personne portera un ou plusieurs dosimètres
supplémentaires permettant de contrôler la dose à ces endroits (...).Si la personne est susceptible
de recevoir une dose supérieure à 500 µSv par semaine, elle porte également à hauteur de la
poitrine un dosimètre à lecture directe (...) »

En pratique, nous pouvons résumer cet article de la manière suivante :

Sources de rayonnements Dosimètre

H3, C14 seuls et pas de contacts avec d’autres isotopes NON

Autres isotopes
Dans le cas de préparations de sources d’activité importante (i.e. en médecine OUI
nucléaire), il convient de porter (en plus du dosimètre normal) un dosimètre extrémité

Utilisation de rayons X
Dans le cas d’examens médicaux durant lesquels les mains peuvent se trouver proches
OUI
du champ d’irradiation, il convient de porter (en plus du dosimètre normal) un
dosimètre extrémité
Version 1.0. – MV 02/2009
Au personnel intérimaire et aux étudiants qui travaillent ou effectuent un stage dans votre service, il
convient de leur fournir le(s) même(s) type(s) de dosimètre(s).

Pour ce type particulier de travailleur, nous avons mis en place un système parallèle de distribution
et de gestion de dosimètres (voir Que faire pour obtenir un dosimètre ?).

Comment fonctionne le dosimètre ?

Le dosimètre que vous recevez est constitué d’un boîtier en plastique comportant 4 zones et
contenant une plaquette sensible aux radiations ionisantes.

Les 4 zones du boîtier sont constituées de filtres divers permettant de déterminer le type des
rayonnements incidents et de calculer les doses reçues en profondeur et à la peau.

La plaquette sensible est constituée de téflon dans lequel des cristaux de fluorure de lithium sont
incorporés ; ces cristaux ont la capacité d’emmagasiner l’énergie transmise par les rayonnements
ionisants. Lors de la lecture lorsqu’ils sont chauffés, l’énergie stockée est « libérée » sous forme de
lumière. La quantité de lumière émise est proportionnelle à la quantité de rayonnements reçus.

Quelles sont les limites de doses ? Quel risque représente ces valeurs ?

Catégorie de personnes Limite dose efficace


Personne professionnellement exposée 20 mSv (20000 µSv)
Apprentis ou étudiants de 16 à 18 ans 6 mSv (6000 µSv)
Public 1 mSv (1000 µSv)
- maximum 1 mSv (1000 µSv) durant la
grossesse
Femmes enceintes
- interdiction de manipuler des sources non
scellées

En ce qui concerne les organes ou tissus pris individuellement, les limites sont les suivantes :

Organe ou tissu Dose équivalente


Peau
500 mSv (500000 µSv)
Main, avant-bras, pieds, chevilles
Cristallin 150 mSv (150000 µSv)
Gonades 100 mSv (100000 µSv)
Moelle rouge, colon, poumons, estomac 167 mSv (167000 µSv)
Vessie, seins, foie, oesophage, thyroïde,
400 mSv (400000 µSv)
autres

Les limites de dose définies dans l’arrêté royal du 20/07/2001 portant sur la radioprotection sont
données pour une période de 12 mois consécutifs glissants, c’est-à-dire pour une période couvrant
12 mois (i.e. octobre 2007 → octobre 2008) et non plus par année civile (du 01/01 → 31/12).

Ces limites de dose ne tiennent pas compte des doses reçues lors d’examens médicaux.

Les limites sont basées sur différentes études internationales indiquant qu’en dessous de ces
valeurs, il n’y a pas de risque significatif pour la santé du travailleur.

Comment lire les résultats ?

Les résultats sont transmis dans votre service généralement à 2 personnes : le chef de service et la
personne chargée de la gestion au niveau local des dosimètres.

2 valeurs sont indiquées : dose en profondeur et dose à la peau.


Ces 2 valeurs correspondent aux doses reçues respectivement à une profondeur de 10 mm et de 0.7
mm (= couche morte de la peau).
La limite pour la dose en profondeur (ou Hp(10)) est de 20 mSv (= 20000 µSv), et
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la limite pour la dose peau (ou Hp(0.7)) est de 500 mSv (= 500000 µSv) par 12 mois consécutifs
glissants.

Des valeurs égales à 0 indiquent que la dose reçue n’est pas significative par rapport au bruit de
fond naturel. Les seuils fixés sont les suivants et sont basés sur une valeur moyenne du bruit de
fond naturel :

dose en profondeur : 200 µSv


dose à la peau : 400 µSv

Cela signifie que pour toute dose en profondeur < 200 µSv et dose à la peau < 400 µSv, les
résultats transmis seront égaux à 0.
Pour toute dose en profondeur > 200 µSv et/ou dose à la peau > 400 µSv, ce sont les valeurs
brutes.

Exemples :
Résultats lecture Résultats transmis
Dose profondeur Dose à la peau Dose profondeur Dose à la peau
(µSv) (µSv) (µSv) (µSv)
199 399 0 0
201 401 201 401
201 300 201 300
100 401 100 401

Si le dosimètre n’est pas rentré dans notre service ou est rentré trop tard pour être lu, une mention
de retard apparaît à côté du numéro de dosimètre. Lorsque le dosimètre reviendra, il sera lu
normalement. Sur la feuille de résultats, les valeurs de doses apparaîtront suivies du rappel de la
mention de retard.

Quelque soit le retard, l’information sur le dosimètre n’est pas perdue ! Le dosimètre va simplement
cumuler les irradiations naturelles et professionnelles pendant un temps plus long.

Que faire pour obtenir un dosimètre ?

Il suffit de remplir une demande de dosimètre disponible chez :


- votre chef de service
- la personne chargée de la gestion locale des dosimètres dans votre service
- en remplissant le document sur le site http://www.controlephysique.be
- en téléphonant au Contrôle Physique (tél : 02/650.20.96)

Que faut-il/ne faut-il pas faire avec un dosimètre ?

- Il faut le PORTER à l’endroit à hauteur de poitrine


- Il s’agit d’un appareil de mesure individuel : ne pas le transmettre à quelqu’un d’autre !
- Le remettre régulièrement afin qu’il puisse être lu
- Ne pas le stocker dans le local isotopes, la salle de radiologie, au soleil, près des déchets, ....
lorsque vous ne le portez pas.
- Ne pas essayer de l’ouvrir !
- Ne pas percer la fenêtre noire.
- Ne pas le porter lors d’un examen médical
- En radiologie, il faut porter le dosimètre EN DESSOUS DU TABLIER PLOMBE !

Que faire en cas de problème ?

- Si vous avez porté votre dosimètre lors d’un examen médical (radio, scanner, médecine nucléaire,
...), signalez-le ! La dose reçue ne constitue pas une dose professionnelle et ne doit pas être
comptabilisée à ce niveau.
- Si vous perdez un (ou les deux) dosimètre(s), signalez-le tout de suite

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- Si un incident survient dans votre service et que vous craignez avoir reçu une dose importante,
renvoyez immédiatement votre dosimètre au Sce de Contrôle Physique en expliquant succinctement
l’incident : nous en effectuerons immédiatement la lecture.

J’espère que ce document vous apportera quelques réponses à vos interrogations. Pour toute
information complémentaire, n’hésitez pas à contacter le Contrôle Physique de l’U.L.B.

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Bibliographie

- Arrêté Royal du 20 juillet 2001 portant règlement général de la protection de la population, des
travailleurs et de l’environnement contre le danger des rayonnements ionisants.

- Manuel pratique de radioprotection – D.J. Gambini, R. Granier – 3ème éd. Lavoisier – 2007

- Radionuclide and Radiation Protection Data Handbook 2002 – D. Delacroix, J.P. Guerre, P. Leblanc,
C. Hickman – Radiation Protection Dosimetry Vol 98 n° 1 2002 – Nuclear Technology Publishing

- Les effets biologiques des rayonnements ionisants – Université d’Angers – France

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- http://www.nirond.be

Version 1.0. – MV 02/2009


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