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Décembre 1969 (XXIIe année) - France: 1,20 F- Belgique: 17 F- Suisse: 1,20 F
IMAGES
DES VIBRATIONS
TRÉSORS Joaillerie carthaginoise
Délicat chef-d'buvre du bijou bon marché, ce masque punique n'est
DE L'ART autre qu'une perle en pâte de verre de 3 cm de diamètre (à droite),
pendentif de collier; le visage est blanc, les yeux, les cheveux et la
barbe d'un bleu intense. Fondée par les Phéniciens vers le 8e siècle
MONDIAL avant notre ère, Carthage imposa vite sa domination commerciale
en Méditerranée occidentale ; elle écoulait dans les comptoirs
étrangers une production de grande série, qui n'excluait pas, comme
on en juge ici, une finesse d'exécution héritée de l'artisanat phénicien.
Photo Musée du Bardo, Tunis. < Luc Joubert
Le
Courrier
DÉCEMBRE 1969
XXIIe ANNÉE
Française Italienne .
Espagnole Hindie
10 (II) Sons et musique devenus formes
Russe Tamoule
et lumières à trois dimensions
Allemande Hébraïque
Arabe Persane
29 (III) Les grands rythmes de la nature
japonaise
par Hans Jenny
35 L'ARAIGNÉE STRUCTURALISTE
Les articles et photos non copyright peuvent être reproduits
à condition d'être accompagnés du nom de l'auteur et
Un ingénieur étudie la construction d'une toile d'araignée
de la mention «Reproduit du Courrier de l'Unesco», en
par Bert E. Dugdale
précisant la date du numéro. Trois justificatifs devront être
envoyés à la direction du Courrier. Les photos non
copyright seront fournies aux publications qui en feront la
demande. Les manuscrits non sollicités par la Rédaction ne 42 LATITUDES ET LONGITUDES
sont renvoyés que s'ils sont accompagnés d'un coupon-
réponse international. Les articles paraissant dans le Courrier
expriment l'opinion de leurs auteurs et non pas nécessaire¬
ment celles de l'Unesco ou de la Rédaction. TRÉSORS DE L'ART MONDIAL
IMAGES
DES VIBRATIONS
champ magnétique.
1 - Le modelé infini
d'un monde sans repos
L,,E monde où nous vivons radio ou de télévision, nous utilisons
est parcouru d'ondes et de vibrations. une certaine longueur d'ondes. On
Quand nous entendons un bruit, notre parle d'ondes électriques et nous
oreille est frappée par des ondes qui connaissons tous Jes ondes lumineu¬
ses. Au cours d'un tremblement de
se propagent dans l'air. Quand nous
parlons, nous produisons nous-mêmes terre, c'est la terre tout entière qui
ces ondes à l'aide de notre larynx. vibre et il se produit des ondes séis-
Quand nous allumons notre poste de miques (tremblement de terre). Cer¬
taines étoiles sont même tout entiè¬
res animées par une pulsation rythmi¬
HANS JENNY, né à Bâle (Suisse) a étudié que particulière.
les sciences naturelles et la médecine,
qu'il a exercée pendant plusieurs années. Mais les vibrations n'affectent pas
Il a entrepris de vastes recherches dans seulement le monde où nous vivons
le domaine de la morphologie animale, (pensons encore aux vibrations atomi¬
et les problèmes de la physiologie l'ont ques) elles se produisent au sein
amené à étudier les phénomènes de la
même de notre corps. Quand notre
périodicité, y compris les effets des
sang circule, il est parcouru par des
vibrations. (Voir « Cymatics, the Structure
ondes. Les battements du cbur s'en¬
and Dynamics of Waves and Vibrations *,
par H. Jenny, texte bilingue anglais-alle¬ tendent. Nos autres muscles vibrent
mand, Basilius Presse, Bâle, Suisse, 1967.) également quand nous les faisons tra-
QUARTZ
EN QUATUOR
vailler, par exemple, chaque fois que C'est à cette question que nous formes obtenues, il faut également
nous plions le bras ou la jambe. Il est allons répondre ici. On a imaginé des chercher à savoir comment elles sont
même possible d'entendre les mus¬ expériences destinées à produire une engendrées. Le mouvement se sur¬
cles vibrer et de transmettre ces bruits foule de phénomènes curieux, qui ajoute à la forme. Ainsi l'on peut dire
par téléphone. Cela revient simple¬ permettent de faire apparaître des for¬ qu'on a le phénomène entier sous les
ment à dire que les multiples proces¬ mes, de provoquer des courants et yeux. C'est une particularité qui peut
sus complexes de nature chimique, des tourbillons, de créer des structu¬ avoir les plus heureux effets sur l'es¬
énergétique et bioélectrique qui affec¬ res, de rendre visibles des modèles de prit de l'artiste créateur.
tent les fibres musculaires prennent pulsations harmoniques, etc. Non seulement la forme obtenue
une forme vibratoire. Un problème se La première réaction devant ces nous séduit par sa beauté, mais elle se
pose aussitôt : quels effets tangibles phénomènes est celle de l'étonne- présente également à nous comme un j
les processus ondulatoires et vibratoi¬ ment; ils piquent la curiosité du cher¬ modèle vivant de mouvement qui se '
res produisent-ils dans un matériau cheur et de l'artiste. Toutefois, il ne manifeste par exemple dans un tas de
spécifique, dans un milieu particulier? s'agit pas seulement d'observer les sable. Les vibrations s'emparent des
SUITE PAGE 8
LA CYMATIQUE (Suite)
E, N voici un exemple : on
utilisait ce qu'on appelle des oscilla¬
teurs à cristal, dont la structure réticu-
laire se déforme Jorsqu'on les soumet à
des excitations électriques. Si l'on sou¬
met le cristal à une série d'excitations,
il commence à être parcouru d'oscil¬
Photos © J.C. Stuten
lations et les vibrations sont sensibles
DE SABLE 'r* .
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1*.
LA CYMATIQUE (Suite)
(voir photo page 7 et photo couleur à-dire qu'elle crée des figures sonores. ter. Ce n'est qu'en rétablissant le son
n° 7, page 25, en bas). Il est carac¬ Ces turbulences jouent un rôle impor¬ qu'on peut avoir l'expérience visuelle
téristique que, dans l'oreille interne, ces tant dans la facture des instruments de de l'impression sonore.
doubles tourbillons se forment dans le musique à vent (anches, embouchures
Il est particulièrement intéressant de
limaçon sous l'action d'un phénomène de trompettes).
se demander s'il est possible de maté¬
acoustique. On peut mettre les tourbil¬
Etant donné que ces expériences rialiser la voix humaine. Un appareil
lons en évidence en versant dans le
impliquent la transmission de phéno¬ spécial, appelé tonoscope (« qui voit
liquide étudié quelques gouttes de
mènes vibratoires régis par les lois de les sons »), permet de produire à lui
réactif coloré. La rotation est conti¬
la nature, il était logique d'essayer de seul la structure vibratoire d'une
nue. Plus le son est intense, plus la
rendre la musique visible (voir photos voyelle (voir pholo couleur n° 6,
rotation est rapide.
pages 10 et 12). Et il est possible, en page 25). Les figures mettent en lu¬
Il faut faire un sort particulier aux effet, à l'aide de diaphragmes, de faire mière les traits spécifiques de la
turbulences ou ondes instables (photo apparaître les schemes vibratoires de voyelle articulée, son spectre de fré¬
page 16, en bas). Dans les franges d'un la musique dans des pellicules liqui¬ quence, son intensité et le timbre du
champ ondulatoire ou lorsque deux des. On utilise le même diaphragme locuteur. Si tous ces éléments sont
trains d'ondes sont contigus, on voit pour émettre les vibrations musicales maintenus constants, on voit apparaî¬
apparaître des formations ondulatoires et pour faire apparaître dans un liquide tre la même forme. Chez les sourds-
perturbées qui changent constamment. les figures sonores correspondantes. muets, cette articulation matérialisée
Les vibrations provoquent des « tur¬ On peut donc ainsi voir ce qu'on peut remplacer les facultés auditives,
bulences » dans les liquides. Or, le entend et entendre ce qu'on voit. Cer¬ et ils peuvent s'entendre eux-mêmes.
propre de ces turbulences, c'est de tes, l' n'a pas l'habitude de * voir Le sourd-muet voit ce qu'il dit. Il peut
sensibiliser le milieu (liquide, gaz ou du Mozart » ou de « voir du Bach » ; s'entraîner à produire au tonoscope les
flamme) à l'action du son. Ainsi, c'est quand on projette le film de cette mu¬ mêmes formes que les personnes nor¬
seulement lorsqu'une flamme de gaz sique visible sans donner la clé males. S'il y parvient, cela signifie
est rendue turbulente qu'elle devient sonore, il est impossible de reconnaî¬ qu'il produit correctement les sons. Il
réceptive à l'action du son c'est- tre visuellement la symphonie de Jupi SUITE PAGE 16
TOCCATA
DE BACH
MANUEL
^
PÉDALE
H
Photo © H.P. Widmer
BALLET CYMATIQUE Ces silhouettes, qui sautent et tournent comme des danseurs dans un frénétique ballet
ne sont autres que quelques « sculptures » dynamiques, créées au cours d'une série ^ g*.
d'expériences qui montrent les effets produits par les vibrations dans certaines conditions. 1 i
Dans ces expériences, un liquide visqueux versé sur une membrane vibratoire produit U
d'abord une, puis une série de vagues annulaires. Si l'on modifie et la fréquence, et la
viscosité du liquide, apparaît un monde changeant de formes Inattendues, dont nous
montrons quelques-unes dans la page suivante.
BALLET CYMATIQUE (suite)
LE BRUIT
ET LA FUREUR
CENTRIPETES
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LA CYMATIQUE (Suite) PAGES COULEURS
lité : chaque élément est un tout et- Quand une matière vibre alors qu'elle passe du liquide au solide,
conserve son unité quelles que soient de curieuses configurations apparaissent. Ici, un pâté de kaolin
chaud se transforme en gâteau côtelé au fur et à mesure qu'il se
les mutations auxquelles on le sou¬ solidifie et se refroidit. Le modèle côtelé est animé de pulsations
met. Ce sont toujours les phénomènes et pousse les courants de kaolin plastique de la périphérie vers
le centre du gâteau. Quand le kaolin se solidifie, des formations
vibratoires sous-jacents qui maintien¬ ramifiées commencent à apparaître sur le rebord extérieur de la
nent ainsi l'unité dans la diversité. Le masse en vibration.
nous entraînent encore plus loin dans Ce paysage poussiéreux, comme pétrifié,
le domaine tridimensionnel (voir pho¬ qui n'est pas sans ressemblance avec cer¬
taines photos de la Lune, est fait de spo¬
tos pages 26 et 27). On y décèle une res de pied-de-loup (poudre de lycopode)
pulsation régulière comparable à une animées par des vibrations. Chaque col¬
line de poussière fine, petite et large,
respiration. Plus le son qui produit l'os¬ tourne sur son axe et sa surface entière
cillation est aigu, plus le nombre des est en rotation. Les dessins changent selon
zones de pulsation est élevé. la fréquence des vibrations. En les aug¬
mentant, on peut créer des « tempêtes de
La vibration diminue l'adhérence des sable » ou unifier de petites collines en
une seule grande colline, comme on le
matériaux examinés sur leurs supports
voit dans les photos de la page 17.
et les rend ainsi plus mobiles, ce qui
donne lieu à de curieux phénomènes.
5. LA CHANSON DU CUIVRE
Si par exemple, dans un champ ma¬
S'Inspirant des recherches d'Ernest Chladni, physicien et musicien
gnétique, on saupoudre de la limaille allemand du 18" siècle qui, le premier, a analysé divers types
de fer sur un diaphragme en état de de vibrations des objets solides, Hans Jenny a rassemblé (en
vibration, l'adhérence de la limaille employant des techniques plus délicates) une collection d'images
sonores. Le dessin de son que l'on voit Ici a été créé en parse¬
diminue et elle acquiert une certaine mant une plaque d'acier de limaille de cuivre, avec fréquence de
mobilité. Elle forme des figures qui 2 200 cycles par seconde.
étrangement les changements d'état La voyelle « O » produit un dessin de vibration quand elle est
de la matière. Par exemple, si l'on fait prononcée dans un tonoscope, ou voyant sonore, appareil construit
pour visualiser les composantes fondamentales de la parole humai¬
refroidir une goutte de kaolin très ne. En se servant du tonoscope, les sourds et les muets peuvent
chaud, en la soumettant à des vibra¬ s'accoutumer aux formes de la parole et s'exercer à les reproduire.
tions, on constate qu'elle ne se soli¬
difie pas de manière homogène, mais
que, sous l'effet des torsions et des
bouillonnements, il se forme de 7. DESSINS DU SON DANS L'OREILLE
curieux motifs ramifiés, qui sont dus
Dans ce tourbillon graphique, Il faut voir un modèle vibratoire du
uniquement aux vibrations. Cette expé¬ comportement aérodynamique du limaçon (partie de l'oreille interne
rience produit une grande diversité enroulée en spirale), où les tourbillons sont formés par l'action
18 d'éléments structurés qui finissent par
des sons. Les tourbillons, rendus visibles par un marqueur coloré,
tournent continuellement dans des directions opposées. Plus le son
se solidifier (voir photo couleur est bruyant, plus la rotation est rapide.
Photo © J.C. Stuten
page 19).
SUITE PAGE 29
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DANSE DE BULLES
Photos © J C. Stuten
CONSTANCE ET RÉVERSIBILITÉ
DES STRUCTURES
Photos O H. P. Widmer
LA CYMATIQUE (Suite de la page 18)
décrire. Pour recenser les phénomènes possible de démontrer l'existence il remarque un certain nombre de phé¬
cymatiques, il faudrait rassembler une d'effets cymatiques dans le domaine nomènes qui ne sont pas de nature
multitude de caractéristiques et de de l'infiniment petit autrement dit vibratoire au sens propre du terme.
relations vérifiables en astronomie il est possible d'appliquer la méthode Nous pourrions citer par exemple
planétaire, solaire ou galactique. De cymatique sous toutes ses formes aux les précipitations chimiques de carac¬
ce point de vue il est manifeste que phénomènes cellulaires. tère rythmique (les anneaux de
dans les immenses phénomènes éner¬ On est ainsi conduit à observer non Liesegang, voir photo page 29), les
gétiques du cosmos, on doit pouvoir seulement les caractéristiques rythmi¬ cristallisations rythmiques, les phéno¬
déceler des systèmes oscillatoires et ques et vibratoires des phénomènes mènes rythmiques qui se manifestent
vibratoires sous forme de congloba- cellulaires, mais aussi à étudier dans les solutions colloïdales, la
tions, de rotations, de pulsations, de l'influence des vibrations et leurs formation périodique de membranes
circulations, d'interférences, de tour¬ effets sur les tissus sains et les tissus semi-perméables, etc. On a donc tout
billons, etc. malades, ainsi que sur les cellules lieu de penser que la périodicité se
normales et les cellules dégénérées. manifeste également dans les réac¬
A cet égard notamment, on a tions chimiques. (Signalons pour le
La nature même des phénomènes car-
observé le comportement de matières spécialiste que ces recherches nous
cinomateux leur donne une place de
sensibles aux effets magnétiques lors¬ amènent aux confins des problèmes
choix dans ce domaine de recherche.
qu'on les soumet à l'action de vibra¬ de la catalyse).
tions dans un champ magnétique (voir Ce qui nous reste à faire, c'est donc
photos pages 4 et 5). C'est ainsi qu'en de provoquer des effets vibratoires Où conduisent toutes ces expérien¬
magnéto-hydrodynamique apparaissent spécifiques sur les événements cellu¬ ces ? Quelle importance peuvent-elles
des éléments remarquables dus exclu¬ laires et d'observer les conséquences avoir pour l'humanité en général ? Si
sivement aux vibrations. Du point de structurales et fonctionnelles qu'ils l'on fait abstraction de toutes les
vue structural comme du point de vue entraînent sur la division et la respi¬ applications pratiques qu'elles laissent
ration cellulaires, sur la croissance entrevoir, il reste un aspect fonda¬
dynamique, ces événements magnéto-
hydrodynamiques sont caractérisés des tissus, etc., dans des études mental : la cymatique nous enseigne à
sélectives. observer le monde de telle manière
par la vibration. On serait en droit de
parler de magnéto-cymatique. Il reste Les recherches dont nous rendons que l'expérience que nous en avons
à trouver des phénomènes correspon¬ compte ici battent actuellement leur est renouvelée, enrichie et approfon¬
dants dans les champs magnétiques plein. Les expériences se suivent sans die. En outre, cette expérience permet
du cosmos. -Il n'entre certainement pas discontinuer. C'est le sujet même qui au savant et à l'artiste, au chercheur
dans nos intentions d'empiéter sur le veut qu'une expérience en appelle une et au constructeur et partant à tout
domaine de l'astronome et du physi¬ autre ; la nature conduit l'enquêteur homme de développer son être et
cien. Nous voulons simplement rendre d'étape en étape. Et, chemin faisant, sa personnalité.
compte des résultats de telle ou telle
série d'expériences. Seule la recher¬
che astronomique peut déterminer
comment les modèles correspondants
prennent forme dans le cosmos.
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A
LES QUASARS
par G yörgy Marx
ET LA NAISSANCE
DU COSMOS
Texte © Copyright. Reproduction interdite
L
.'lIL qui se lève vers le condensation de la matière. Copernic ont une vitesse de fuite de 30000 kilo¬
ciel par une nuit claire peut y per¬ a délogé le globe terrestre de cette mètres par seconde, soit dix pour cent
cevoir des milliers d'étoiles. position privilégiée. de la vitesse de la lumière. Celles qui
Giordano Bruno, savant italien sont deux fois plus loin, à deux mil¬
A l'dil nu, les étoiles les plus lumi¬
liards d'années-lumière, nous fuient
neuses sont visibles jusqu'à quelques contemporain de Galilée, et admirateur
milliers d'années-lumière. Avec les de Copernic, imaginait déjà un nombre deux fois plus vite, etc. L'univers n'est
infini de mondes, tous étant de même pas une formation statique, invariable.
télescopes, elles peuvent être distin¬
guées des milliers de fois plus loin, importance. Dès lors, on se repré¬ Il déploie à nos yeux une image qui
sentait l'univers rempli de corps cé¬ change avec le temps.
jusqu'à quelques millions d'années-
lumière. lestes uniformément distribués dans Vivant dans un univers en évolution,
l'espace et dans le temps, avec une on ne peut s'empêcher de se deman¬
Plus loin encore, les étoiles indivi¬
densité homogène, comme les molé¬ der ce qu'il a été dans le passé, ce
duelles ne peuvent plus être distin¬
cules d'un gaz sont distribuées dans qu'il sera dans le futur. Combien de
guées, mais on peut voir leurs grandes
un réservoir.
agglomérations, les galaxies sembla¬ temps dureront cette dispersion, cette
bles à celle dont notre Soleil fait par¬ Ce furent d'abord les étoiles et, expansion de l'univers ? Si elles doi¬
tie, et qui réunissent des milliards et avec elles
notre Soleil, qu'on s'est vent se poursuivre indéfiniment, les
des centaines de milliards d'étoiles. comme étant les molé¬ galaxies vont finir par se trouver à
de telles distances les unes des autres
cules de ce gaz cosmique. Mais depuis
La lumière totale de telles galaxies
les travaux de Hubble, ce sont plutôt que la lumière émise par une galaxie
peut être enregistrée jusqu'à des dis¬
les galaxies, îles de matière conte¬ ne pourra même plus atteindre les ga¬
tances de quelques milliards d'années-
nant des millions d'étoiles, qui sont laxies jadis les plus proches. Notre
lumière ; cette lumière que nous enre¬
devenues les molécules de la cosmo¬ propre système galactique, la Voie
gistrons sur la plaque photographique
logie. lactée, est-il alors destiné à nager
a commencé son voyage alors que la comme une île solitaire dans le
vie apparaissait à peine sur la Terre. Toutefois, les choses ne se pré¬
néant ?
sentent pas de façon aussi simple.
Pourtant, ce n'est qu'une partie in¬ Mais cherchons à dérouler le film
Galilée nous a enseigné que les mê¬
fime de l'univers que nous pouvons
mes lois physiques sont valides dans dans le sens contraire, vers le passé.
sonder de cette manière. Il faudrait pou¬
le ciel et sur terre. Si on essaie d'ap¬ On doit voir alors les galaxies se rap¬
voir pénétrer bien plus loin encore
pliquer les lois de la gravitation uni¬ procher les unes des autres, et on peut
dans les profondeurs de l'espace et
verselle à un gaz d'une extension en déduire qu'il y a environ dix mil¬
du temps pour connaître la structure
infinie, comme celui dont les molé¬ liards d'années, toute la matière de
et l'histoire de l'univers. Les corps
cules seraient les galaxies, un calcul l'univers était fortement condensée.
célestes, étoiles, galaxies, que nous
simple montre que ce gaz ne peut pas L'expansion a dû se faire à partir d'un
voyons à présent, ont commencé à se
être en équilibre. Ou bien l'attraction état très dense et se déclencher com¬
former il y a plus de dix milliards
y domine ou bien c'est le mouvement me une explosion.
d'années. Il faudrait donc remonter au
moins à dix milliards d'années dans
qui l'emporte. Un gaz formé de ga¬ Bien des astronomes, s'appuyant sur
laxies doit nécessairement ou se dila¬
le passé pour comprendre l'histoire les calculs de Friedman, ont adopté
ter ou se contracter.
génétique de la matière. cette hypothèse d'un état primitif très
Les observations de Hubble, en dense de la matière et ils ont essayé
Avant Copernic, l'homme se formait
1926, ont montré que la matière de d'en déduire par le calcul les diverses
de l'univers une ¡mage simple. La Terre conditions observables dans l'univers
l'univers est en voie de dispersion.
en était le centre, le lieu naturel de
Plus on regarde loin dans les profon¬ d'à présent. D'autres ont fait des ré¬
deurs du ciel, plus les galaxies qu'on serves, faisant remarquer qu'une
aperçoit nous fuient rapidement. chaîne de déductions remontant aussi
GYORGY MARX est professeur de phy¬ Toutes les observations ont confirmé loin est à la merci de la moindre cir¬
sique théorique à l'Université de Budapest la loi établie par Hubble. La vitesse constance qu'on aurait négligée.
32 et rédacteur en chef de la revue
Szemle » (la Revue de la physique). Il a
« Fizikai
d'éloignement d'une galaxie
portionnelle à sa distance.
est pro¬ Au milieu d'un océan de spécula¬
obtenu, en 1955, le prix Kossuth pour ses tions, un premier point d'appui fut ac¬
travaux dans le domaine de la théorie Les galaxies qui se trouvent à une quis en 1965-1966 "par la découverte
quant/que des particules. distance d'un milliard d'années-lumière du bruit de fond radio universel.
t .'
8 MILLIARDS D'ANNÉES-LUMIÉRE
Grâce à l'étude des quasars par les radiotélescopes, les astronomes commencent à
explorer les premiers âges de l'univers. Ci-dessus à gauche, le quasar 3-C-9, visible avec
un puissant télescope (flèche), est un point minuscule au fond du ciel. Sa lumière nous
parvient après un voyage de 8 milliards d'années à travers l'espace ; elle nous apporte ainsi
un témoignage sur un événement qui fut contemporain de la naissance de notre galaxie.
Les dessins ci-dessus et ci-dessous nous donnent, par combinaison, une idée des
dimensions fabuleuses de l'univers. L'année-lumière est la distance que la lumière parcourt
en une année, à la vitesse d'environ 300 000 km par seconde.
zéro centigrade. CD i i
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SUITE PAGE 34
LES QUASARS (Suite)
elle devait l'être il y a dix milliards par contraction de l'expression « quasi- L'émission radio des radiogalaxies est
d'années, au début de l'expansion. stellaire ». En effet, ce sont des ga¬ due à une explosion du même genre,
laxies d'un genre spécial, qui ont été mais peut-être moins intense.
A partir de là, la radiation se ré¬
prises d'abord pour des étoiles.
pandant dans un volume de plus en On peut utiliser ces phares situés
plus grand, la température diminue. La Le quasar 3-C-9, qui a pu être iden¬ aux confins de l'univers comme des
radiation d'aujourd'hui, à 3 degrés ab¬ tifié à la fois optiquement et par radio¬ bases de triangulation pour cartogra-
solus, garde la mémoire du fait que télescope, a un spectre lumineux dont phier le monde sidéral entier dans
l'expansion de l'univers a eu pour les raies sont déplacées de 215 pour l'espace et dans le temps. Il ne s'agit
point de départ un état singulier de 100 vers les grandes longueurs d'onde. pas là d'un espoir lointain : ce lever
la matière, alors que la température cartographique a déjà été entrepris
Si, comme on l'admet généralement,
devait surpasser sans doute mille mil¬ et les résultats obtenus sont d'un
ce glissement du spectre vers le rouge énorme intérêt.
liards de degrés, et les radiations pré¬
est dû à la vitesse de fuite et si celle-
dominant sur la matière atomique.
ci est proportionnelle à la distance (au¬ Comment pouvons-nous imaginer le
Selon les calculs de Zeldovitch, au trement dit si notre univers est en fonctionnement des quasars tel qu'il
cours de la première seconde de l'ex¬ expansion), un décalage de 215 pour se déroule (ou s'est déroulé) dans
pansion, la température s'abaisse à 100 correspond à une vitesse de fuite le temps? Durant les cent mille ans
dix milliards de degrés, au bout de la de 240 000 km par seconde et à une qui suivent le premier éclair, l'émission
première minute à quelques millions distance de 8 millinrds d'années-lu¬ doit être d'une intensité constante. A
de degrés. A ce moment, la matière mière. (Ce qui est extraordinaire, c'est partir de là, la puissance de la radia¬
commença à dominer, avec la forma¬ que ces astres émettent assez de tion commence à diminuer exponen-
tiellement.
tion des premiers noyaux atomiques. lumière ou d'énergie radio pour être
Durant les dix premiers millions d'an¬ décelables à pareilles distances ; leur
nées, la température put s'abaisser émission d'énergie pourrait être éva¬
jusqu'à quatre mille degrés et au sein luée à plus de mille milliards de fois
du plasma ionisé, des atomes neu¬ la lumière du Soleil.) U_
N million d'années après
tres, c'est-à-dire revêtus de tous leurs cette mise à feu, la puissance n'est
Au-delà d'une telle distence, les ob¬
électrons périphériques, purent se plus déjà que le millième du début et
jets sont trop pâles pour qu'on puisse
constituer. après dix millions d'années, elle a en¬
mesurer le décalage de leur spectre
et nos télescopes optiques ne peuvent core diminué de mille fois. Le quasar
pas voir plus loin. Mais 8 milliards s'évanouit alors jusqu'à n'être plus
observable. On n'a pas décelé de qua¬
A, iPRES cela, les vastes nua¬
d'années-lumière, cela signifie que la
lumière du quasar 3-C-9 est en route sars dont l'âge soit évalué à plus de
quelques millions d'années.
ges de gaz ont pu se développer, depuis ce temps-là. Voir ce quasar,
chacun d'eux fournissant la matière c'est donc voir dans le passé à 8 mil¬ On peut évaluer leur distance par
d'une galaxie. L'univers prenait peu à liards d'années en arrière, c'est em¬ leur intensité apparente et déterminer
peu le visage que nous lui connais¬ brasser environ 80 pour 100 de l'his¬ leur distribution dans l'espace. On
sons et nous passons de la brume des toire de notre univers. constate alors que leur densité spa¬
spéculations pures à la recherche tiale est plus ou moins homogène dans
Si 8 milliards d'années-lumière pa¬
scientifique fondée sur des obser¬ les limites d'un à deux millions d'an¬
raissent actuellement une limite ex¬
vations. nées-lumière.
trême pour l'observation optique, la
Naturellement, la radiation résiduelle radio-astronomie peut accéder plus Au-delà de cette distance, le nombre
à 3 degrés absolus ne donne qu'une loin. En effet, des radiosources de des quasars semble augmenter dans
image confuse de la naissance des même nature que les quasars et plus toutes les directions. Leur densité de¬
atomes et des galaxies, sans en four¬ faibles que celle du 3-C-9 ont été dé¬ vient double sur une calotte sphérique
nir aucun détail. L'information qu'on tectées par les radiotélescopes. Si d'un rayon de quelques milliards d'an¬
peut tirer de l'état actuel de la matière l'on suppose que toutes ces sources nées-lumière. A partir de là, elle dimi¬
atomique ne fournit pas une image ont des intensités absolues analogues, nue de nouveau fortement et sur
moins déformée. leur intensité apparente permet de me¬ l'horizon radio, à 9 milliards d'années-
surer leur distance et c'est alors à lumière, elle n'est plus que le cin¬
Les éléments lourds sont fabriqués
9 milliards d'années-lumière qu'on peut quième de la densité observée dans
sans cesse dans l'univers actuel ; il
estimer la portée de nos radio¬ la proximité.
est alors presque impossible d'en dé¬
télescopes.
duire la proportion initiale des élé¬ Cet arrangement spatial traduit en
ments et de là, les conditions de réalité une évolution temporelle, les
température et de densité qui préva¬ quasars étant observés aux distances
laient au début. C'est pourquoi une
valeur inestimable serait attribuée par
C ETTE portée est largement
qui correspondent
leur existence. Si
aux
les
époques
quasars
de
nous
les astronomes à la découverte d'un dépassée par celle du nouveau radio¬ apparaissent plus nombreux à des dis¬
témoin direct, non déformé, et appor¬ télescope géant qui remplit un cirque tances de quelques milliards d'années-
tant une information spécifique sur naturel à Porto Rico. On escompte lumière, c'est que leurs éruptions
l'époque initiale de l'univers. qu'il permettra d'enregistrer l'émission étaient à ces époques lointaines un
de radiogalaxies et de quasars situés phénomène plus fréquent. Si on re¬
Les quasars promettent-ils d'appor¬
à des distances de 10 à 12 milliards garde plus loin, on ne voit plus guère
ter une telle information ?
d'années-lumière. C'est la possibilité de quasars, bien que nos radiotéles¬
Nous aurions, en effet, besoin de d'être pour ainsi dire à l'écoute des copes soient maintenant assez puis¬
phares qui soient visibles à d'énormes débuts de l'univers en émission directe. sants pour déceler des sources encore
distances, qui soient mille milliards plus lointaines. C'est donc que nous
Cette possibilité, qui eût été consi¬
de fois plus lumineux que les étoiles, plongeons alors dans un temps plus
dérée comme fabuleuse il y a quelques
cent fois plus lumineux que des ga¬ ancien que les premiers quasars.
années à peine, est devenue réelle
laxies, pour être capables de nous
grâce à l'intensité extraordinaire de Si, comme nous l'avons vu, on peut
orienter dans les profondeurs de l'es¬
l'émission des quasars, aussi bien assimiler les quasars à des noyaux
pace et du temps, assez loin pour y
découvrir la structure de notre univers.
l'émission lumineuse que l'émission de galaxies se consumant et vieillis¬
radio. Leur émission radio est le résul¬ sant rapidement, l'époque de leur flam¬
Or, ce sont précisément- des phares tat d'une ou plusieurs explosions qui, boiement doit être en rapport avec la
34 de ce genre que les astronomes ont en même temps, ont échauffé le noyau naissance des galaxies. Les quasars
cru avoir découvert dans les premières central de telle sorte qu'il pouvait bril¬ doivent être contemporains ou l'avoir
années de cette décennie. Ces astres ler comme un million de soleils pen¬ suivie à un intervalle de temps déter¬
ont été appelés quasars, mot forgé dant un million d'années ou davantage. miné.
SUITE PAGE 41
L'ARAIGNÉE
STRUCTURALISTE
Un ingénieur étudie étape par étape
la construction millénaire d'une toile d'araignée
QUATRE
ÉTAPES DE LA
CONSTRUCTION
D'UNE TOILE
Tendre le piège en
situation abritée, près
d'une aire de nourriture
qui attire la proie :
telle est la technique
millénaire de l'araignée
tisseuse. Un ingénieur
décrit dans ces pages
les quatre étapes de la
construction d'une toile,
qu'il a observées dans
son jardin, et dont il a
fait le relevé graphique.
A droite, le site choisi
par l'araignée, entre
une cabane de jardin, un
noisetier et une plante
de rocaille.
Dessins © de l'auteur
DEUXIEME ETAPE
15 nouveaux rayons
d'appui ont été tendus, du
cadre au centre (7 à 21).
Le cadre lui-même a été
refermé par l'adjonction
d'un fil supplémentaire, de
A en B.
de noisetier s'étendait au-dessus de la paire d'appendices habituels appelés talla ultérieurement). L'insecte s'oc¬
la rocaille, en direction de la cabane. filières (c'est par ces organes que les cupa aussi de renforcer les fils maîtres
Entre celle-ci et la rocaille poussait araignées excrètent leur fil soyeux). en les parcourant de temps en temps
une petite colonie de fleurs sauvages pour y ajouter des fils supplémentai¬
L'opération entière prit environ deux
iris, pâquerettes, asters et autres res. Ces fils se ramifiaient à leur
heures et demie et se divisa en quatre
fleurs des bois, extrémité pour former des attaches
phases :
multiples, semblables à celles que les
Il est probable que la protection
Première phase : Amarrage de fils ingénieurs utilisent habituellement pour
fournie par l'avancée du toit de la
structuraux destinés à recevoir la toile
amarrer les câbles des ponts suspen¬
cabane, la saillie des rondins, le pas¬
et formant un cadre triangulaire d'en¬ dus de longue portée.
sage d'un sentier entre la cabane et
viron 15 cm de diamètre (le croquis 1
le tapis de fleurs sauvages et l'exis¬ L'araignée commença ensuite à tisser
montre d'une part le coin de la cabine
tence de marches de pierres menant le centre de sa toile (croquis 1). Après
et les premiers éléments de la toile
à la rocaille, réunissaient en ce lieu avoir attaché un fil libre au point 1 de
tels que je les trouvai quand je com¬
les conditions idéales pour une arai¬ AF, elle gagna le segment ED en pas¬
mençai mes observations et, d'autre
gnée cherchant à tisser une toile orbi- sant par F et fixa l'autre extrémité du fil
part, la structure du centre de la toile).
culalre. J'avais souvent remarqué des au point 2. Un mouvement rapide de
toiles de ce genre suspendues presque Deuxième phase : Installation progres¬
ses filières suffit à l'insecte pour atta¬
sive d'un ensemble de fils reliant le
verticalement à cet endroit précis, et cher le fil.
observé de nombreuses araignées de centre de la toile à son cadre (cro¬
diverses espèces travaillant à cons¬ quis 2 à 4). Se hissant le long du fil ainsi amarré,
truire leurs toiles, qu'il m'arrivait de il s'arrêta à mi-distance de 1 et 2 pour
Troisième phase : Construction d'une
déchirer en allant ramasser du bois. y attacher l'extrémité d'un autre fil.
sorte d'échafaudage provisoire en
Dévidant celui-ci pendant qu'elle pro¬
Sans doute, ce matin-là, les cou¬ forme de spirale, à partir du centre
gressait sur la toile, l'araignée gagna
rants d'air propices qui circulaient au¬ de la toile (croquis 5).
2, puis, passant par DC, le segment CB
tour de la cabane et l'attirance que les
Quatrième phase : Tissage final d'une au point 3 duquel elle fixa l'autre ex¬
fleurs ne manqueraient pas d'exercer
spirale de fil gluant et enlèvement de trémité de son fil après l'avoir préala¬
sur les insectes, qui viendraient se
l'échafaudage (croquis 6). blement tendu.
prendre dans la toile tendue sur leur
trajectoire, furent-Ils pour Micrathena PREMIERE PHASE : Quand je com¬ C'est cette tension qui amena les fils
gracilis, araignée tisseuse de toiles mençai mes observations, les trois fils radiaux 1, 2 et 3 dans la position
orbiculaires, autant de raisons de se supports principaux étaient déjà en représentée dans le croquis 1. Le point
mettre à l' D'une espèce appa¬ place (croquis 1) ainsi que les lignes de jonction de ces fils détermina le
36 remment très répandue en Amérique du transversales CD et EF, qui complé¬ centre de la toile, que l'araignée sta¬
Nord, cette araignée grisâtre, de 6 à taient le cadre polygonal extérieur bilisa à l'aide des radiales 4, 5 et 6.
mm de longueur, avait l'abdomen armé BCDEFA (auquel manquait cependant Le cadre de la toile et les fils 1 à 6 ne
d'épines caractéristiques, en sus de la transversale AB que l'araignée ins se trouvaient pas dans un plan abso-
TROISIEME ETAPE QUATRIEME ETAPE
lument vertical, mais incliné à environ que nouveau fil radial au centre de la toile, dont le cadre polygonal aurait à
15°, le haut de la toile penchant du toile pour en attacher l'autre extrémité son tour subi toute une série de dé¬
ses mandibules et de ses filières. rique des fils radiaux, on est frappé
Au moment de la pose des radia¬
par le fait qu'à aucun moment, l'arai¬
Après avoir installé la structure cen¬ les 20 et 21, le segment AB n'existait
trale de sa toile, l'araignée aborda la gnée n'a successivement fixé deux fils
toujours pas. Après avoir installé la
radiaux l'un à côté de l'autre, mais
seconde phase de son travail. radiale 21, l'araignée retourna sans
qu'elle a au contraire toujours choisi
hésitation jusqu'au centre, remonta la
DEUXIEME PHASE (croquis 2 à 4) : un point d'attache éloigné de celui du
radiale 20 jusqu'en A, pour refaire aus¬
L'araignée entreprit de tisser un sys¬ fil précédent, afin de maintenir l'équi¬
sitôt le trajet en sens inverse en tis¬
tème complet de fils reliant le centre libre des tensions exercées sur la toile
sant un fil libre qui devint le segment
de la toile à ses bords. et d'éviter ainsi toute translation de
AB, fixé au point d'intersection avec
son centre.
Ces radiales supplémentaires furent
installées de la même manière que les S'il en avait été autrement, l'élasti¬
la radiale 6.
ABCDEF était ainsi fermé
Le cadre polygonal
et l'insecte
37
premières, à cette différence près que cité des fils aurait entraîné des dépla¬ pouvait amarrer de nouvelles radiales
l'araignée commença par amarrer cha cements continuels du centre de la sur AB.
SUITE PAGE 38
SIGNATURE AVANT
VERNISSAGE
Crémaillère après
elle
- w M
r _*_^_^_W^r
^....
2_^_ÉâÉ_^Êk_r
attend sa proie incapable
de percevoir sa
présence sur les
végétaux.
-
l
démolition d'échafaudage
TROISIEME PHASE : Après avoir ins¬ De même, quand l'insecte eut dévidé prendre des formes différentes. Les
tallé tous les fils reliant le centre de le fil de l'échafaudage jusqu'à l'extré¬ filières de l'araignée lui permettent
la toile au cadre, l'araignée passa à mité extérieure du fil radial 14, ce qui d'excréter soit un fil cylindrique et sec,
l'opération suivante la construction pouvait faire croire que le travail était formé par plusieurs filaments réunis,
de l'échafaudage, qu'elle devait défaire terminé, il fit immédiatement demi-tour soit un fil de forme plus plate, sembla¬
après s'en être servie. Cet échafau¬ et décrivit un cercle complet pour ble à un ruban.
dage consiste en une spirale tissée à amarrer l'extrémité du fil de l'écha¬
Le fil sec comporte quelquefois
partir du centre de la toile et aboutis¬ faudage au point de jonction de la
une série de petite boules gluantes,
sant à son cadre (croquis 5). radiale 11 avec le cadre extérieur.
Mais, c'est là une exception. Des
Les sept premières spires étaient C'est alors que l'araignée aborda la observateurs ont noté que les filaments
très rapprochées distantes de dernière phase de la construction de de ce genre sont recouverts, au mo¬
0,79 mm à 2,38 mm seulement. Les sa toile : tissage d'un fil visqueux, ou ment de leur émission, d'une couche
quatre ou cinq spires suivantes étaient gluant, et dépose simultanée de l'écha¬ gluante qui forme ensuite une série
distantes de 6,35 mm à 7,93 mm et faudage. de petites boules.
l'espacement moyen des spires était
La toile gluante sert évidemment à
9,52 mm. Pour maintenir un espace QUATRIEME PHASE
capturer les insectes dont l'araignée
égal entre les spires, l'araignée gar¬ Nous avons vu que l'araignée avait
se nourrit. Les filaments collants y
dait une patte posée sur la spire fixé l'extrémité de son échaudage spi¬
réussissent si bien que les victimes,
qu'elle venait de tisser pendant qu'elle rale au fil radial 1 1 après avoir fait
une fois prises, parviennent rarement à
décrivait des cercles rapides sur la demi-tour, à la spire précédente, à la
s'échapper. L'araignée, qui pourrait
toile. hauteur du fil radial 14. Prévue ou non,
aussi être gênée par la substance
cette inversion de sens eut son uti¬
Je pus noter pendant cette phase gluante, sait se déplacer très agi¬
lité car l'insecte commença sans la
plusieurs moments intéressants où lement sur s.a toile sans s'y prendre.
moindre hésitation à tisser la spirale
l'araignée parut prendre des décisions. Pour tisser sa toile, l'araignée peut gluante, en partant cette fois-ci de
En quelques endroits où les fils ra¬ excréter du fil sec ou du fil gluant. l'extérieur et non du centre de la toile.
diaux, trop espacés, l'obligeaient à Le fil sec sert à tous les usages, sauf
Pour cette dernière phase de son
étirer ses pattes pour enjamber le vide, la capture de la proie. Pendant les
travail (croquis 6), l'araignée dispo¬
l'araignée interrompit le tissage de la trois premières phases de la construc¬
sait d'une meilleure surface d'appui
spirale pour installer une radiale par¬ tion de la toile, le filament utilisé était
que précédemment puisqu'elle pouvait
tielle assez longue pour atteindre le toujours du type sec, non gluant. Je
cadre extérieur et fixée à l'échafau¬ poser ses pattes sur les spires du fil ¿t
m'en assurai en vérifiant à de nom¬
dage. breuses reprises le degré d'adhésion
sec de l'échafaudage et sur les fils JJjj
radiaux. Il ne faudrait pas en déduire
des fils.
Ces fils radiaux partiels sont dési¬ que la spirale gluante épouse exac¬
gnés par X dans le croquis 5. Les filaments peuvent cependant tement la forme de l'échaudage. Pour
SUITE PAGE 41
LA MAISON
AQUATIQUE
DE L'ARAIGNÉE
Photos © Holmès-Lebel
chaque spire de celui-ci, l'araignée tre), les pattes posées sur les fils avaient-elles été tissées à cet endroit
posa plusieurs spires de fil gluant. radiaux. Elle pourrait ainsi percevoir précis, chaque araignée utilisant les
toute vibration signalant la capture mêmes points d'amarrage (rondins de
Comme il était impossible de distin¬
d'une proie, et en connaître le point la cabane, branche, rocher en saillie)
guer par la vue seule les filaments
d'impact. pour suspendre sa toile au-dessus du
gluants des filaments secs de l'écha¬
L'expression « chef-d' techno¬ minuscule jardin sauvage ? Les arai¬
faudage, il me fut difficile, en prenant
logique » est justifiée. L'utilisation de gnées peuvent-elles prendre suffisam¬
le croquis 6, de repérer les fils de
trois lignes structurales principales est ment de recul pour observer sous tous
l'échafaudage dans les parties de la
une technique d'ingénieur fondée sur ses aspects le site où elles envisagent
toile où des fils gluants les entrecou¬
de construire leur toile ?
paient ou les doublaient. le postulat géométrique selon lequel
trois points suffisent à définir, ou Le site choisi, l'insecte est- il ca¬
Il me fallut attendre les derniers mo¬
stabiliser un plan. De même, le triangle pable de déterminer quel rondin, quelle
ments du tissage pour voir claire¬ est la forme fondamentale utilisée en
branche, etc., fourniront les meilleurs
ment que l'échafaudage avait disparu.
construction pour obtenir la stabilité points d'amarrage ?
La toile achevée, je remarquai, accro¬
et l'équilibre.
chée au centre, une boule de substance Après avoir tendu un fil entre l'ex¬
blanche que l'araignée dévora. Dans La division du tissage de la toile trémité d'un rondin déterminé et une
son ouvrage « The Biology of Spiders », en quatre phases distinctes rappelle branche distante de 1,80 m par exem¬
(Biologie des araignées), Théodore les méthodes utilisées pour la cons¬
ple, l'araignée a-t-elle des facultés qui
Savory explique qu'à mesure qu'elle truction des bâtiments :
lui permettent de décider d'éliminer
dévide son fil gluant, l'araignée enlève 1. Construction des fondations; telles et telles possibilités afin de cen¬
les unes après les autres les spires trer la toile au-dessus du chemin, où
de l'échafaudage ; c'est ainsi que se 2. Mise en place de la structure du
les passages d'insectes seront les plus
forme la boule en question. bâtiment ;
fréquents ?
Différentes espèces d'araignées se 3. Edification de l'échafaudage qui
Ces questions, comme beaucoup
reconnaissent au dessin caractéristique permet de fermer la structure ;
d'autres, demeurent sans réponse, du
du centre de leur toile. Après avoir 4. Aménagement du bâtiment et enlè¬ moins pour autant que je sache. Si
ingurgité l'échafaudage devenu inutile, vement de l'échafaudage. je ne possède pas la clef du mystère,
Micrathena gracilis découpa la partie des années d'observation m'ont mon¬
Après avoir construit sa toile, l'arai¬
centrale de la sienne, pratiquant ainsi tré que d'innombrables araignées de
gnée aura d'autres problèmes techno¬
une ouverture par où passer d'un côté
différentes espèces ont tissé des toiles
à l'autre. Le diamètre de cette ouver¬ logiques, mais ceux-ci figureront sous
à cet endroit dans des conditions qui
la rubrique « entretien et réparation ».
ture était tel que l'insecte puisse la permettent de penser que la réponse
chevaucher sans difficulté de ses huit Il était difficile, en regardant tra¬ à ces questions pourrait fort bien être
pattes. vailler l'araignée, de ne pas se poser, affirmative.
Ils nous signalent donc cette nais¬ n'était pas l'accumulation de la matière planètes, est vieux de 6 à 7 milliards
sance des galaxies qui, à son tour, qui dominait la scène, mais le mou¬ d'années, la galaxie dont nous faisons
nous signale un état critique de la vement thermique. partie remonte à 8 à 9 milliards d'an¬
matière de l'univers, déjà suffisamment nées.
Nous commençons à avoir accès à
refroidie après l'explosion initiale.
l'aube du monde, alors qu'il n'existait L'expansion de l'univers, qu'on peut
L'agitation thermique devait déjà être
peut-être pas encore d'étoiles, mais observer aujourd'hui encore, a pu com¬
assez affaiblie pour que la gravitation
seulement de la matière amorphe. mencer il y a 10 ou 12 milliards d'an¬
puisse accumuler les masses immen¬
nées. Mais à mesure qu'on remonte
ses de matière des protogalaxies, Les premiers résultats de cette in¬
ainsi dans le temps, les données chro¬
c'est-à-dire des galaxies en voie de vestigation sont encore peu précis ; les
nologiques, les événements qui jalon¬
condensation. données de distance et de temps né¬
cessitent encore des contrôles et des
nent la préhistoire de l'univers devien¬
Il semble résulter des observations
corrections. Cette tâche sera celle des
nent de plus en plus incertains.
que la période de flamboiement des télescopes plus grands qui sont au¬ Il y a peu de temps que la science
quasars a eu son point culminant ¡I jourd'hui en construction ou en projet. a commencé son enquête sur le passé
y a 8 ou 9 milliards d'années. Avant de l'homme et de la Terre. Pour ne
Les résultats qu'ils fourniront permet¬
9 milliards d'années, il est peu pro¬ tront alors aux astronomes et aux point s'égarer dans le labyrinthe des
bable qu'il y ait pu avoir de nombreux astrophysiciens de reconstituer l'his¬ spéculations, pour ne pas se perdre
quasars. toire de notre univers. dans les brumes de l'espace et du
Nous vivons dans une période calme temps, elle a maintenant pour la gui¬
Le premier radiotélescope a été
de l'univers, alors que la matière s'est der les quasars, ces phares dont la lu¬
construit il y a à peine un quart de
déjà accumulée depuis longtemps en mière et les ondes radio voyagent vers
siècle ; le premier télescope optique
galaxies et en étoiles. Mais avec les il y a trois siècles. L'humanité existe
nous depuis des milliards d'années. 41
radiotélescopes, nous pouvons balayer sur la Terre depuis un million d'an¬
N.D.L.R. Le texte complet de cette confé¬
le passé et atteindre un état antérieur nées, la vie depuis un milliard d'an¬
rence a été diffusé par l'Université radiopho¬
de l'univers, jusqu'à une époque où ce nées. Le Soleil, avec la Terre et les nique et télévisuelle internationale, Paris, 1969.
LTP
lu
ñ H LECTURES
Groupes et sociétés
par Michel Cornaton
Icônes méconnues Nations Unies à recevoir le prix Nobel de
la Paix. Les deux précédentes étaient le Editions Privat, Paris, 1969.
Fonds des Nations Unies pour l'Enfance Prix : 14,50 F.
Au cours de l'été dernier, la première
exposition au monde d'icônes melkites a (1965) et le Haut Commissariat pour les Le Génie de l'Occident
été organisée à Beyrouth (Liban) au musée Réfugiés (1955).
par Louis Rougier
Nicolas Sursock ; le conservateur, M. Ca¬
Editions Robert Laffont, Paris, 1969.
mille Aboussouan, en a préfacé le cata¬
Prix: 22 F.
logue. Il s'agit d'un ouvrage du plus haut
intérêt artistique, qui rassemble les repro¬ Photomicrographie
ductions des icônes exposées, et divers
Le prix Kalinga 1969
Photographie au microscope
essais dus à d'éminents spécialistes. Ima¬
Le prix Unesco-Kalinga de vulgarisation par Gérard Betton
ges de piété et euvres d'art, les icônes
scientifique vient d'être attribué cette année Publications Photo-Revue. Prix : 26 F.
melkites sont fort peu connues (on donne
à Sir Gavin de Beer (Royaume-Uni). Savant
le nom de melkites aux fidèles orthodoxes Guide agricole Philips 1970
biologiste et zoologue, Sir Gavin de Beer
et catholiques de rite byzantin dans le a assumé de 1950 à 1960 la direction du sous la direction de Philippe Casse
Proche-Orient arabe) ; elles ont une gram¬ Publication Philips, Paris, 1969.
British Museum of Natural History. Dans
maire particulière et, sous l'influence de Prix : 7 F.
son ouvrage intitulé « The Sciences were
peintres du premier ordre, ont subi au
never at War », il montre que les échanges Rendez-vous 1980
cours des siècles une évolution originale. d'idées et les relations entre savants fran¬
Ce catalogue bilingue (français-arabe) La science et la technique
çais et britannique n'ont jamais été inter¬
constitue un travail sans précédent (la au secours du tiers monde
rompus pendant les guerres de la Révolu¬
plupart des documents iconographiques par Pierre Rondière
tion et de l'Empire.
sont inédits), indispensable à ceux qui Editions Payot, Paris, 1968.
s'intéressent aux traditions de l'art des Prix : 7,50 F.
nations du Proche-Orient (Editions Musée
Nicolas Sursock, Beyrouth, Liban). Les Grands Thèmes du marxisme
par Walter Theimer
Musique de l'Afrique
traduit de l'allemand
En bref... i
IVAN KOTLYAREVSKY
Selon la Fédération routière britan¬
Poète ukrainien
nique, la circulation devient de plus en plus
l'Ukraine. Chez Kotlyarevsky, les dieux de l'Olympe sont ukrainiens, parlent, mangent, M Un second centre de recherche sur la
se battent en Ukrainiens. L'humour original et l'ironie philosophique du poète pollution atmosphérique vient d'être créé
donnent toute sa gravité à une « mise en question » que les années n'ont pas vieillie. en France, près de Toulouse. Le premier
est installé près de Paris.
Enfin, cette Enéide est un immense conservatoire de l'invention linguistique ukrainienne,
où jaillissent pour se renouveler sans cesse des mots si savoureux que peu de M En 1970, pendant l'Année européenne
42 traducteurs ont osé risquer l'aventure. Avec Kotlyarevsky, le parler populaire ukrai¬ pour la conservation de la nature, l'Autri¬
che va inaugurer son premier parc natio¬
nien est devenu langue littéraire.
nal étendu sur des sites très variés d'une
superficie de 1 300 kilomètres carrés.
INDEX DU COURRIER DE L'UNESCO 1969
Janvier (D. Morse). Participation. Sécurité et hygiène. La gestion (J. de
Givry). La femme au travail (P. Sartin). Migrations internationales
NOTRE PLANETE DEVIENT-ELLE INHABITABLE? (M. Bâtisse). Bios¬ (P. Kuin). Chômage ou exil? (S. Parmar). Trésors d'art : Centaure
phère (R. Dubos). Bête méconnue (J. Dorst). L'homme contre la (Hongrie).
nature (F.F. Darling). Pollution des eaux. Programme Unesco 1969-
1970. Trésors d'art : Repos sous l'arbre (U.R.S.S.). Août-Septembre
VINGT ET UN ANS DU - COURRIER DE L'UNESCO * (Anthologie).
Février
Terriens à l'ère cosmique (Lord Ritchie-Calder). Antonio Arango
CULTURES DE L'ASIE CENTRALE ET DE L'HIMALAYA. Civilisation (G. Nannetti). Les forêts nourricières (K. Oedekoven). Le péril des vol¬
des Kouchans (B. Gafourov). Sculpteurs kouchans. Art de l'Himalaya cans éteints (H. Tazleff). Salerne, cité internationale du Moyen Age
(M. Singh). Vie mystique. Ballet philippin. Tremblement de terre (R. Luzzato). Les gardiens de Nemrud Dagh. Antarctique (G. Wendt).
au Khorassan (R. Keating). Trésors d'art : Adolescent d'Etrurie Ile de Pâques (A. Métraux). Les Galapagos et l'évolution (J. Dorst).
(Italie). L'héritage du Bounty (H. Shapiro). Les voies du Bouddha (A. de Silva).
Demain, les étoiles (A. Clarke). Premiers pas dans l'espace (A. Leo¬
Mars nov). Langues africaines (P. Diagne). L'océan en danger (N. Gorsky).
Cerveaux oubliés (R. Maheu). Avicenne (C. Aboussouan). Calculs
NOUVELLES NOURRITURES (G. Gregory). L'Inde va se suffire à
d'un savant (L. Pauling). Des fourmis et des hommes (Sir James
elle-même. Algue et steak. Berceaux de la mer (W. Marx). Formes
Niarxj. i-ormes
Gray). Varsovie reconstruite (J. Hryniewleckl). Images toutes faites
de la nature (A. Feininger). Cuisine synthétique (A. Nesmeyanov
an et
l'art : (O. Klineberg). Le nombril du monde (M. G.S. Hodgson). La science
V. Belikov). Communiquer sur la Lune (G. Phélizon). Trésors d'art
au secours de l'art (H. Plenderleith). L'eau du monde (M. Bâtisse).
Nasreddin Hodja (Turquie).
Rousseau (C. Lévi-Strauss). L'Afrique et son passé (B. Davidson).
Japon (S. Noma). Dialogues interdits (L. Nkosi). Le chameau, fable
Avril
et réalité (B. et K. Schmidt-Nielsen). La route des Incas (J. Carrera
JEUNESSE 1969 : Jeunesse dans le monde (enquête Unesco). Jeunesse Andrade). Le Don Quichotte de la radio (D. Behrman). Le sinanthrope
en colère (M. Hicter). Refus et enthousiasme (A. Gorbovski). Jeunesse chez l'apothicaire (G. Koenlgswald). Les pierres meurent aussi
tridimensionnelle (E. Naraghi). Trésors d'art : Chasse fantastique (R. Sneyers). Trésors d'art : Masque (Nubie).
(Iran). Octobre
Mai
GANDHI (R. Rao). Vie exemplaire (O. Lacombe). Pèlerin de la non-
LES ARTS ET LA VIE (d'Arcy Hayman). Art artisanal (K. Chattopa- violence (R. Habachl). Martin Luther King. Révolution sans armes
dhyay). Poulies africaines (F. N'Diaye). Outil, luvre d'art (B. Fa- (H. Kabir). Réflexions (K. Jaspers). Etudiants et politique (M. Adi¬
britsky et I. Chmelyov). Aventure des formes. Rythmes et création.
seshiah). Propos sur l'éducation. Trésors d'art : Bronze (Tchéco¬
Imagerie populaire au Brésil. Trésors d'art : Homme du passé slovaquie).
(Mexique). Novembre
Courrier » (1 70 FB) et les diapositives (488 FB) : Jean de nuel Brown, formerly Blumstein's Bookstore : 3 5, Allenby handel, Fredsgatan 2. Box 16356, 1 0327 Stockholm, 1 6.
Lannoy, 1 1 2, rue du Trône, Bruxelles 5. CCP 3 380 00. Road and 48, Nahlat Beniamin Street. Tel-Aviv. I L. 1 2,50 Pour « le Courrier »seulement : svenska FN- Forbundet,
BRÉSIL. Librairie de la Fundaçao Getúlio Vargas, - ITALIE. Toutes les publications : Librería Commissiona- Vasaga- tan 1 5. IV 10123 Stockholm 1 - Postjgoro
Caixa Postal 4081-ZC-05. Rto de Janeiro, Guanabara. riaSansoni, viaLamarmora, 45.Casella Postale 552, 50121 I 84629 (Kr. 18) SUISSE. Toutes les publications :
BULGARIE. Raznoïznos 1, Tzar Assen, Sofia. CAM¬ Florence, et, sauf pour les périodiques : Bologne : Librería Europa Verlag, 5, Ramislrasse, Zurich. C.C.P. Zurich VIII
BODGE. Librairie Albert Portail, 14, avenue Boulloche, Zanichelli, Piazza Galvani 1/h. Milan : Hoepli, via Ulrica 23383. Payot, 6, rue Grenus 1211 Genève, 11 C.C.P.
Phnom Penh. CAMEROUN. Papeterie Moderne. Hoepli, 5. Rome : Librería Internazionale Rizzoh Gallería 1-236. Pour « le Courrier » seulement : Georges
Maller & Cíe. B. P. 495, Yaounde. CANADA. Colonna, Largo Chigi. Diffusione Edizioni Anglo-Amen- Losmaz, 1, rue des Vieux - Grenadiers, Genève,
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Photo i A. Marconato
LE COLLIER DE L'ARAIGNE
Depuis des millénaires, l'homme a observé l'araignée tissant sa toile mais
voici qu'un ingénieur, spécialiste des structures fonctionnelles, a étudié
d'étape en étape le processus remarquable de l'édification géométrique de ce
chef-d'iuvre du mondé animal (voir page 35).