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L’emploi ou la menace d’emploi d’armes de destruction massive ont considérablement influencé l’environnement de sécurité du XXe siècle et
auront également un effet sur la sécurité internationale dans un avenir prévisible. Les avancées réalisées par la technologie moderne et les
découvertes scientifiques ont ouvert la voie à des armes toujours plus destructrices. En effet, de nos jours, la menace des armes de destruction
massive ne cesse d’évoluer continuellement.

« Arme de destruction massive (ADM) » est la traduction française d'une expression américaine, Weapons of Mass Destruction (WMD),
utilisée notamment en communication politique pour désigner les armes non conventionnelles les plus terrifiantes que l'on accuse l'adversaire
de posséder. Il est à noter qu’il n'existe toujours pas à ce jour de définition conventionnelle, législative, réglementaire ou jurisprudentielles des
ADM. En 2005, il n'existait pas de définition de cette expression dans le droit international général. L'idée est qu'il s'agit d'armes capables de
tuer les hommes en très grande quantité, et plutôt d'armes non conventionnelles ou inédites.

Cette expression est devenue populaire au cours de la crise au sujet du désarmement de l'Irak en 2002. La suspicion sur la présence d'armes de
destruction massive fut une des raisons avancées pour l'invasion de l'Irak en 2003. L'année suivante, la Résolution 1540 du Conseil de sécurité
des Nations unies visait à prévenir la prolifération des ADM.

Les ADM dans l’histoire contemporaine (exemple du moyen orient, les 2 guerres du Golfe) :

• 5 août 1990 – 24 février 1991 : Les Etats-Unis et leurs alliés rassemblent sur la péninsule arabique plus de 700 000 soldats de 26
pays, 4 000 chars et 1 500 avions.

• 14 août 1990-28 février 1991 : Le blocus maritime de l’Irak et du Koweït est assuré par 65 bâtiments alliés, dont 8 porte-avions.

• 17 janvier-23 février 1991 : Offensive aérienne alliée. Bombardements massifs sur le potentiel militaire et économique de l’Irak et
sur ses troupes au Koweït

• 24-28 février 1991 : Offensive terrestre alliée.

Les enjeux et les raisons derrière la course vers l’armement nucléaire :

On peut globalement classer les missions confiées aux armes nucléaires en trois catégories :

1. La sécurité : C’est l’argument préféré de tous les partisans du nucléaire militaire. Pour eux, seule l’arme nucléaire est capable d’offrir
un niveau élevé de sécurité, dont nous jouissons actuellement. Et si nous devions nous passer de cette arme, nous devrions payer un prix
nettement plus élevé pour bénéficier du même degré de sécurité.

2. L’indépendance : Quand on se sent en sécurité chez soi, on se permet de faire ce qui nous plaît. C’est pourquoi la bombe confère
une indépendance politique. Cette indépendance nous permet de compter dans les relations internationales. L’indépendance était aussi l’objectif
de l’Irak, de la Syrie, et maintenant de l’Iran. A ce sujet, l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale parle de stratégie de «
sanctuarisation agressive » visant à se protéger de toute intervention de puissances extérieures lors d’un conflit interne ou au-delà de ses
frontières grâce à la possession d’armes de destruction massive : « Certains observateurs s’interrogent sur les effets éventuels des conflits du
Kosovo et de Tchétchénie dans des pays qui constatent que l’intervention occidentale a épargné la Russie, puissance nucléaire.

3. L’influence et la domination régionale : Il n’y a pas recherche d’indépendance sans risque de domination. La possession de l’arme par
l’Angleterre a incité la France à avoir la sienne en 1956, ce qui a donné des idées à l’Allemagne de l’Ouest, et même l’Italie y a songé. En
Asie, l’essai chinois en 1964 a poussé l’Inde a faire exploser la sienne dix ans plus tard (la Chine affirme avoir mis des missiles au Tibet pointés
contre l'Inde), ce à quoi le Pakistan se devait de répondre.

Cependant, ces ADM représentent plusieurs dangers et menaces, qui varient en fonction des types de cette armes. En effet, les ADM peuvent
être des armes chimiques, biologiques, nucléaires ou radiologiques. Généralement, ces ADM peuvent causer des blessures, des maladies, la
mort, ou encore la destruction d’un territoire, tout en ayant des répercussions négatives sur le long terme.

1. LES ARMES CHIMIQUES : La composante toxique d’une arme chimique est appelée “agent chimique”. Sur la base de leur mode
d’action (c’est-à-dire la route de pénétration et leur effet sur le corps humain), les agents chimiques sont couramment divisés en plusieurs
catégories : les agents suffocants, vésicants, hémotoxiques, neurotoxiques, et les agents de lutte antiémeute.

2. LES ARMES BIOLOGIQUES : Il n'existe pas, a priori, "d'arme biologique parfaite" pour des terroristes. Les vecteurs d'infection
rapidement mortelle et non traitable entraînent des épidémies qui "s'autocontrôlent". Les vecteurs d'infections plus longues à évoluer sont, pour
l'instant, sensibles aux antibiotiques connus. D'autres, comme la toxine botulinique, sont relativement fragiles, et non contagieux.

3. LES ARMES NUCLÉAIRES : Lorsqu’une bombe nucléaire explose, elle provoque immédiatement un grand flash de lumière
aveuglante, puis, dans les millisecondes qui suivent, trois effets successifs : Un effet thermique, un effet de souffle, ou des retombées
radioactives

4. LES ARMES RADIOLOGIQUES : L'effet sur une personne dépend de sa résistance aux effets de rayonnement ; l'intensité, la durée
et le type de rayonnement ; et les caractéristiques chimiques du matériau concerné.

Prolifération des armes de destruction massive :

Évoquer la prolifération des armes de destruction massive (ADM), c’est aussi prendre en considération les instruments de la non- et contre-
prolifération. Cet antagonisme révèle un schème culturel : la qualification quasi-hygiénique du phénomène comme une prolifération s’avère

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rarement positive et suscite la perception d’une menace et justifie une réponse. La globalisation devient alors un contexte facilitant l’endémie.
Cette logique caractérise les discours des pays proliférants. L’argumentaire teinté de nationalisme et d’indépendance, notamment énergétique,
des pays cherchant à développer, leur potentiel nucléaire, tente de contourner ce raisonnement en adoptant le registre des rapports
dominants/dominés. À un discours médicalisé et biologisé répondrait un discours articulé autour de l’affrontement sociétal.

Les missions du Centre de non-prolifération des ADM regroupent le renforcement du dialogue entre les Alliés, l’évaluation des risques, le
soutien des activités de défense, et l’organisation des formations et des exercices visant à tester l'interopérabilité des forces et à les préparer à
opérer dans un environnement CBRN (agents chimiques, biologiques, radiologiques et nucléaires).

D’une vision ADM, nous pouvons classifier les Etats du monde en trois catégories, hormis les pays non détenteurs de ce type d’armes :

LES PUISSANCES NUCLÉAIRES “OFFICIELLES” : Ce sont les états détenteurs d’armement nucléaire. Un total de huit états sur 192
États membres de l’ONU, que l’on range généralement en deux catégories : Les puissances nucléaires dites officielles : les États-Unis, la
Russie, le Royaume Uni, la France et la Chine. Ces États ont fait des essais nucléaires avant le 1er janvier 1967, puis ont élaboré un Traité dit
de non-prolifération, le TNP, entré en vigueur en mars 1970. Ces cinq États sont aussi les cinq membres permanents du Conseil de Sécurité
des Nations unies.

LES ÉTATS “DU SEUIL” : Puis il y a les États dits du seuil : l’Inde, le Pakistan, Israël, ce dernier pays n’ayant jamais officiellement reconnu
avoir développé des capacités nucléaires. Ces États ne sont pas en infraction avec le traité de non-prolifération, le TNP, puisqu’ils ont toujours
refusé de le signer.

LES ÉTATS PROLIFÉRANTS : Enfin il y a les États dits proliférants, à la fois signataires du TNP, et en infraction avec le Traité puisque
candidats à l’acquisition de ce type d’arme : la Corée du Nord qui a déjà procédé à deux essais, et bien sur l’Iran, à propos duquel les questions
sont ouvertes depuis maintenant huit ans.

DES CHIFFRES IMPRÉCIS

On ne dispose pas de chiffres précis quant aux arsenaux détenus par les puissances nucléaires : qu’ils soient « officiels », ou bien du « seuil »,
ces pays maintiennent une certaine opacité quant à ces armes, et c’est justement l’un des éléments de la stratégie de dissuasion : l’adversaire
doit être maintenu dans l’incapacité de faire une évaluation du risque. Deux sources considérées comme fiables, le SIPRI à Stockholm et la
Federation of American Scientists donne en matière de stocks des ordres de grandeur semblables. - Les huit États détenteurs auraient au total
plus de 23 300 armes nucléaires, c’est-à-dire des têtes en réserve, actives ou inactives, ou en cours de démantèlement. - Sur ce chiffre, 8392
têtes seraient opérationnelles. - Et 2000 seraient conservées en état d’alerte avancée par les États-Unis et par la Russie.

Donc, 23.000 armes, dont 8400 opérationnelles : il faut se souvenir qu’en période de tension pendant la guerre froide, les arsenaux sont montés
jusqu’à 70 500 armes pour les seules puissances officielles. On a donc une nette réduction des arsenaux par rapport à cette période. Sauf que
cette question du nucléaire s’est en fait déplacée de la quantité, verticale, vers la dissémination, horizontale. Qu’est-ce que cela veut dire au
juste, et quels sont les traités permettant le contrôle de la prolifération ? Trois facteurs ont contribué à limiter la dissémination : le coût de
fabrication de ce type d’armement, très élevé ; la complexité, tant des réseaux que technologique, il faut des ingénieurs de très haut niveau.
Enfin le TNP.

LE TRAITÉ DE NON-PROLIFÉRATION

Le Traité de non-prolifération est entré en application en 1970, avec pour objectif de limiter la prolifération horizontale – c’est-à-dire empêcher
l’accès de nouveaux pays à l’arme nucléaire -, mais aussi la prolifération verticale - c’est-à-dire empêcher l’accroissement et le
perfectionnement des arsenaux des États déjà dotés de la bombe. « Le TNP » a ensuite été renouvelé en 1995 pour une durée illimitée, la
prochaine conférence de révision étant fixée à mai 2010. Cette carte du monde nous montre que : - la quasi-totalité des États membres de
l’ONU a signé le traité de non-prolifération, - Moins 3 : Israël, l’Inde, Pakistan, qui ne souhaitaient ni signer, ni d’ailleurs dissimuler leurs
intentions. - Moins 1, un État, signataire en 1985, mais qui s’en est retiré en 2003, c’est le seul et c’est la Corée du Nord. D’une certaine façon,
ce traité a rempli sa fonction, puisque 40 ans après son entrée en vigueur, seulement trois Etats, plus deux potentiels, ont développé une stratégie
militaire nucléaire

Pour conclure, dans l'échiquier international on ne respecte que celui qui a une capacité de nuisance en somme qui fait peur. Les ADM dont
on trouve l’arme nucléaire, représente le symbole suprême de la puissance des États et l'instrument de leur domination sur l'ordre mondial. Ces
armes apparaissent aujourd'hui, avant tout, être des armes de pression politique, même si leur emploi semble être limité. Les ADM représente
donc le pouvoir et la force dans les relations internationales, ainsi les pays qui possède des ADM sont plus disposés à utiliser leur puissance
militaire et à violer la loi internationale que les autres

Il y a donc un lien direct entre la détention de l’arme nucléaire par un pays et son influence géopolitique et géostratégique.

L’inquiétude par rapport à ces armes est donc importante, alors que la diplomatie traditionnelle a échoué à imposer la non-prolifération des
ADM en général et de l’arme nucléaire en particulier, le défi qui s’offre aujourd’hui semble encore plus grand.

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