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DES "PROPOSITIONS" TRES PITTORESQUES !

Deux réunions du groupe de travail se sont déroulées, dernièrement, à Paris l'une le 10


avril entre certains représentants du groupe de travail et une militante de la cause (il parait
que la réunion était ouverte aux associations qui souhaitaient venir débattre mais
visiblement, l'information était réservée à certain(e)s...) et une seconde rencontre, le
lendemain, avec l'ensemble des membres de la commission.
Les deux rendez-vous ont donné lieu à des scènes surréalistes où MME D., suppléante de
M. C., s'est crue, subitement, investie d'une mission divine (c'est la mission de Jeanne
d'Hark(i) !!!) en prenant l'initiative de présenter SES "propositions" sans véritable
consultation de ses pairs et encore moins des Harkis et de leurs familles qu'elle est censée
défendre.

ACTE I : LE "VOTE" DES PROPOSITIONS...


MME D., profitant de l'absence de certains membres du groupe de travail présente
aux participants ce qu'elle nomme sa "synthèse des propositions" pour la
"reconnaissance, le devoir de mémoire et les réparations".
Nous verrons plus loin quelle est sa conception des mots qu'elle utilise qui sont bien
différents du sens qu'il convient de leur donner.
Estimant que le quorum était atteint, et dans sa volonté de prendre le contrôle du
groupe de travail, notre égérie va estimer, dans un premier temps, que le quorum
était atteint et ensuite demander un vote des participants, en leur faisant signer un
document présenté comme une feuille d'émargement.
La précipitation dans laquelle se sont déroulés les choses et son discours bien ficelé
auraient abusé la plupart des participants qui, n'ayant pas eu le temps de lire
attentivement ces "propositions", lui auraient accordé leur confiance.
Mal leur en a pris et certains comprendront, peut-être tardivement, ce procédé anti-
démocratique et surtout contraire aux intérêts des Harkis et de leurs familles !
Précisons, ici, que ce groupe de travail n'a pas d'existence officielle (certains
membres nous ont avoué avoir été prévenus par téléphone de leur "nomination" et
jusqu'à preuve du contraire, il n'existe aucun décret instituant cette commission. Il
faut donc en conclure qu'il n'existe aucun cadre légal quant à son fonctionnement.
Comment peut-on alors parler de "quorum" ou de modalités de vote alors qu'il
n'existe aucun texte officiel régissant cette commission.
Malgré les observations formulées par certains participants, MME D. persuadée de
détenir la vérité, considérera la chose acquise.
Le soir même, nos représentants se retrouvant au restaurant, auront la surprise
(pas tous !) d'avoir la visite d'une éminente personnalité gravitant dans le milieu
Harki qui viendra leur prodiguer de précieux conseils pour la réunion du
lendemain...

ACTE II : LES FRANCS-TIREURS MIS A MAL !


Le lendemain, changement de décor ! Tous les membres du groupe de travail
étaient présents. MME D. toujours convaincue d'être la porte-parole des
représentants Harkis lit son rapport qui, bizarrement, avait été quelque peu modifié
mais malgré cela, elle tentera de faire croire au Préfet Ceaux que ses propositions
sont admises par la majorité des délégués Harkis.
La réaction des opposants à ces pratiques anti-démocratiques ne se fera pas
attendre et Boaza Gasmi fera savoir au président de cette commission et à la
principale concernée ce qu'il pense de cette manière de faire.
D'autres participants voulant s'exprimer ne pourront le faire, le Préfet Ceaux, ne
leur accordant pas la parole, mais l'essentiel a été dit et cela a permis de dévoiler le
vrai visage de certains pour qui le mot "concertation" ne signifie pas grand chose !
La président de la commission a été, semble-t-il, très déconcerté par la tournure des
événements.
La responsabilité de la cacophonie actuelle et du comportement de certains de ces
représentants en incombe à ceux qui ont fait en sorte que ce groupe de travail ne
puisse fonctionner correctement, à commencer par la sélection qu'ils ont faite avec
des personnes qui ne représentent qu'elles-mêmes et qui n'ont aucune capacité à
porter les justes revendications d'une catégorie de citoyens maltraités depuis des
dizaines d'années.

DES "PROPOSITIONS" AU RABAIS ET INCOHERENTES !


Les quatre pages de la "synthèse des propositions" de MME D. dénotent un travail
bâclé, sans aucune réflexion, se contentant de piocher ici et là des informations
incomplètes voire incomprises et qui n'ont parfois rien à voir avec la Réparation
intégrale de tous les préjudices subis.
La première page concerne ce que nous pourrions appeler les "considérants".
Nous nous interrogeons sur les compétences juridiques de MME D. ou de ses
conseillers mais nous nous demandons surtout si notre brillante représentante a
bien lu les documents en questions.
Le Rapport du CICR du 27 juin 1963 cité en premier lieu par MME D. relate la
mission confiée par la Croix Rouge Internationale à M. Gonard chargé de discuter
avec les autorités algériennes des modalités de mise en œuvre de l'accord du 21
février 1963 concernant la visite des camps et lieux de détentions où étaient
retenus des Harkis. Cela concerne donc les Harkis qui n'ont pu se réfugier en France
dont beaucoup ont été tués, notamment, en les envoyant déminer les frontières
marocaine et tunisienne.
Pourquoi faire référence à ce texte qui concerne, aujourd'hui, sur le territoire
français, une petite minorité de Harkis qui ont pu s'évader ou être libérés grâce au
CICR ? Il est d'ailleurs étonnant de constater dans les indemnisations demandées
par MME D. qu'il n'y a aucune demande particulière concernant ces personnes...
S'agissant du rapport du Conseil Economique et Social du 22 janvier 2007
intitulé "La situation sociale des enfants de Harkis", l'a-t-elle lu ?
Si c'était le cas, elle aurait noté, entre autres, ce que dit le CESe au sujet de
certaines mesures : "les rapatriés d'origine Nord-Africaine ont été exclus des
aides à la réinstallation prévus par la loi du 26 décembre 1961". Silence
radio sur ce point ! MME D. aurait également compris en lisant ce document
pourquoi les Harkis ont été si peu nombreux à bénéficier des lois d'indemnisation
des biens perdus en Algérie. Mais nous reparlerons de ce problème un peu plus loin.
Idem pour la Question Prioritaire de Constitutionnalité 2015/522 (nous
remarquerons, qu'en page 3, notre grande spécialiste nous parle d'une autre QPC
celle de 2015 504/505. Il faut suivre !) qui ne nous concerne pas directement
puisqu'il s'agit d'affaires portées devant les tribunaux par ceux qu'on appelle les
"Harkis blancs", ces supplétifs de souche européenne, qui se battent pour avoir les
mêmes droits que nos pères, et plus précisément, pour le bénéfice des allocations
de reconnaissance. Comprenne qui pourra !
Nous ne nous attarderons pas sur les autres motifs évoqués qui n'ont pas grand
intérêt, à commencer par les propositions de loi comme celle du député Tessier
qui nous indique à l'article 1er de son texte du 17 octobre 2017 : "La Nation
s’engage à réparer les préjudices moraux et matériels subis par les harkis qui ont
été abandonnés et massacrés en Algérie avec leurs familles ou relégués dans des
camps de fortune en France". Avec ça, la réparation est assurée !

Par contre, il est intéressant de noter que MME D. ne mentionne à aucun


moment la reconnaissance des responsabilités des gouvernements
exprimée par l'ancien Président de la République, le 25 septembre 2016.
Visiblement, MME D. n'a pas compris que c'est la confirmation de cette
RECONNAISSANCE qu'il faut d'abord demander.

La page 2, dans sa première partie confirme d'ailleurs que cette notion de


Reconnaissance est mal comprise par cette dame qui se laisse berner, elle aussi, en
reprenant le discours des pouvoirs publics qui amalgame Reconnaissance et
Mémoire. La distribution des médailles ou la place des Harkis dans les manuels
scolaires doit être abordée ailleurs que dans ce groupe de travail qui doit, d'abord,
régler le problème de la Réparation de toutes les fautes commises.

D'ailleurs, n'est-ce pas ce qu'avait dit le Président Macron, le 25


septembre 2017, en précisant aux deux délégations de Harkis, reçues ce
jour là, qu'il faut distinguer les deux volets, Réparation et Mémoire ?

Nous noterons, toujours dans les premières lignes de ce second chapitre que MME
D. préconise des aides à l'acquisition au logement au cas par cas. Nous
aimerions bien connaitre quels sont les critères de notre représentante...
Quant à sa demande de revalorisation de la rente viagère ou le rachat des points
Retraite (qui ont un coût pour ceux qui le demandent), ce ne sont pas des mesures
de réparation au regard des fautes commises.
S'agissant du préjudice moral, nous voyons que Mme DRISS a lu notre argumentaire (ou
plutôt survolé) et reprend notre proposition. Là où le bât blesse, c'est qu'elle mélange tout
et qu'elle nous parle de préjudice moral OU physique.
Le préjudice moral concerne toutes les atteintes à la dignité, à l'honneur, à l'affection des
personnes. Le préjudice physique n'a rien à voir avec le préjudice moral. Les juristes
parlent plutôt de préjudice ou de dommage corporel qui désigne l'atteinte à
l'intégrité physique OU MENTALE d'une personne.
Proposition d'une "somme plancher" de 100 000 € à valider par un comité d'experts...

Toujours, au nom du même "préjudice moral ou physique", elle propose "une somme
plancher" de 30 000 € pour TOUS les enfants de Harkis.
Mais est-elle sûre que tous les enfants de Harkis ont été victimes d'un "préjudice moral OU
physique" comme elle s'entête à le dire ?
Cette façon simpliste de voir les choses ne sera jamais entendue par qui que ce soit.
Nous sommes dans la réparation des fautes commises qui doivent avoir un
caractère certain. Qui peut prétendre qu'il existe un dommage pour TOUS les enfants de
Harkis ?
Celles et ceux qui ont suivi l'affaire jugée par le Tribunal Administratif de Cergy Pontoise et
confirmée par la Cour d'Appel de Versailles auront vu l'argument clé soulevé par les
juges pour rejeter la demande du requérant, estimant que ce dernier n'a pas pu
démontrer qu'il avait subi un préjudice spécial, à titre personnel, au camp de
Bias, ce qui ne lui ouvre pas droit à réparation.

Il s'agit là d'une proposition démagogique qui prouve qu'aucune analyse sérieuse


n'a été faite sur la situation des enfants de Harkis qui ont été victimes de
souffrances psychiques et qui ont subi véritablement des préjudices liés à l'échec
scolaire, aux carences de l'Etat dans leur insertion professionnelle et, de facto,
les pertes en terme de droits à la retraite.

En ce qui concerne les biens perdus en Algérie, MME D. propose une


indemnisation de 25 000 € ! OUI, VOUS AVEZ BIEN LU : 25 000 € !
Cette proposition au rabais est justifiée par notre défenseur par le fait qu'il nous est
impossible de produire un titre de propriété. Ce faisant, elle reprend les arguments
fallacieux qui nous ont toujours été opposés par les pouvoirs publics !
Il est évident que MME D. n'a pas lu grand chose sur la colonisation, l'indigénat et la
citoyenneté à deux vitesses qui existaient alors en Algérie colonisée.
Nos parents ne dépendaient pas du Code civil et de toute la réglementation qui va
avec. C'est bien l'Etat colonial qui a empêché nos parents d'authentifier leurs biens.
Il ne faut pas qu'elle oublie également que nos parents ont été maintenus dans
l'ignorance des différents textes et en particulier de la loi d'indemnisation de 1970
avec une date de forclusion qui nous a été imposée. Cela est clairement dit dans le
rapport du CESe de 2007.
Et puis, est-elle si sûre que les personnes ayant bénéficié d'une indemnisation des
biens perdus ou spoliés en Algérie ont toutes fourni ces justificatifs ?
Nous le disons dans notre argumentaire, il existe une violation de l'article XVII de la
Constitution affirmant le caractère sacré du droit à la propriété.
Nous rappelons aussi le traitement inégalitaire avec les "rapatriés d'origine
européenne" qui ont perçu près de 15 Milliards d'Euros (valeur 2003) pour le
dédommagement de leurs biens.
Nous précisons aussi que nos concitoyens d'origine européenne
continuent à exiger le solde de cette créance, estimant que leurs biens
n'ont été remboursés qu'à hauteur de 58 % de leur valeur réelle. Ils ont
saisi la Commission des droits de l'Homme de l'ONU et la CEDH qui les a
renvoyés vers les pays concernés, la France et l'Algérie, en leur indiquant
qu'ils pouvaient saisir les juridictions algériennes. Le gouvernement
français négocie depuis avec le pouvoir algérien pour qu'ils paient les 42
% manquants...
Le "gourbi", terme utilisé par les politicards qui étaient aux manettes en 87 (la
bande à Chirac) avait été estimé à 500 000 Francs 1962, soit 500 000 € 2017 !
La demande que nous faisons d'une indemnisation de 250 000 € (valeur moyenne
d'un bien immobilier en2017) est raisonnable et totalement justifiée au regard de
tout ce qui précède.
La dernière partie de ces "propositions" est tout aussi folklorique !
Se basant sur la Question Prioritaire de Constitutionnalité 505/505 de 2005, MME D.
veut démontrer l'inégalité de traitement dont nous avons été victimes (elle aurait
mieux fait de s'appuyer sur les différents dispositifs propres à TOUS les rapatriés
(dont nous faisons partie, surtout au plan juridique) pour demander des
"mesurettes".
Petite explication de texte : cette QPC concerne des supplétifs d'origine
européenne, donc des personnes de statut civil de croit commun, qui ont estimé
que le principe d'égalité n'avait pas été respecté en leur refusant le bénéfice des
allocations forfaitaires versées aux Harkis ou à leurs ayant-droit.
Le Conseil Constitutionnel a explicité les raisons pour lesquelles ces mesures ne
pouvaient s'appliquer aux supplétifs d'origine européenne en précisant, tout
particulièrement, l'objet desdites mesures.

MME D. aurait été beaucoup plus inspirée de se servir de cette QPC qui
reprend les propos tenus lors des débats parlementaires démontrant
parfaitement que les "allocations de reconnaissance" ne peuvent être
considérées comme des mesures de réparation des fautes commises telles
qu'elles ont été admises par M. François Hollande : " Il s’agissait d’une «
allocation destinée à leur permettre de vivre un peu mieux » (Jean
Francou, rapporteur, Sénat, séance du 17 juin 1987 ), d’«indemniser les
harkis du préjudice moral spécifique qu’ils ont subi du fait de leur
rapatriement » (André Santini, secrétaire d’État aux anciens combattants,
Sénat, séance du 17 juin 1987). Ou encore : "Il s’agissait par ce dispositif
de conjuguer « une logique de la réparation des préjudices subis par les
anciens harkis en raison de leur engagement pour la France pendant la
guerre d’Algérie et un souci d’aider les plus vulnérables socialement"
Déclaration de M. Jean-Paul Dupré durant la séance du 9 décembre 1999
de l’Assemblée nationale lors de l’examen du projet de loi de finances
rectificative pour 1999.

Au final, MME D. se basant sur cette QPC, nous fait son mélimélo de "mesures"
destinées à "rétablir l'égalité entre citoyens", en nous parlant de stages poids
lourds, de formations CASES (sic !), peut-être a-t-elle voulu dire CACES (Certificat
d'Aptitude à la Conduite d'Engins de Sécurité), de l'attribution du statut de Pupille
de la Nation, de la levée de la forclusion pour toutes les mesures concernant les
Harkis et leurs ayants-droit (pourquoi, dans ce cas, demander 25 000 € pour
l'indemnisation des biens immobiliers ?), en terminant par les veuves et les femmes
divorcées qu'il ne faut pas oublier dans les mesures à venir !

BREF, DES PROPOSITONS QUI N'ONT NI QUEUE, NI TETE QUI DISCREDITENT


SON AUTEUR MAIS AUSSI CELLES ET CEUX QUI LES SOUTIENDRAIENT !

NOUS INVITONS TOUTES CES PERSONNES A RELIRE


ATTENTIVEMENT LES PROPOSITIONS DU COLLECTIF NATIONAL
JUSTICE POUR LES HARKIS ET LEURS FAMILLES QUI SONT LES
SEULES A LISTER TOUS LES PREJUDICES ET A EN FAIRE UNE
EVALUATION SERIEUSE.

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