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Nous noterons, toujours dans les premières lignes de ce second chapitre que MME
D. préconise des aides à l'acquisition au logement au cas par cas. Nous
aimerions bien connaitre quels sont les critères de notre représentante...
Quant à sa demande de revalorisation de la rente viagère ou le rachat des points
Retraite (qui ont un coût pour ceux qui le demandent), ce ne sont pas des mesures
de réparation au regard des fautes commises.
S'agissant du préjudice moral, nous voyons que Mme DRISS a lu notre argumentaire (ou
plutôt survolé) et reprend notre proposition. Là où le bât blesse, c'est qu'elle mélange tout
et qu'elle nous parle de préjudice moral OU physique.
Le préjudice moral concerne toutes les atteintes à la dignité, à l'honneur, à l'affection des
personnes. Le préjudice physique n'a rien à voir avec le préjudice moral. Les juristes
parlent plutôt de préjudice ou de dommage corporel qui désigne l'atteinte à
l'intégrité physique OU MENTALE d'une personne.
Proposition d'une "somme plancher" de 100 000 € à valider par un comité d'experts...
Toujours, au nom du même "préjudice moral ou physique", elle propose "une somme
plancher" de 30 000 € pour TOUS les enfants de Harkis.
Mais est-elle sûre que tous les enfants de Harkis ont été victimes d'un "préjudice moral OU
physique" comme elle s'entête à le dire ?
Cette façon simpliste de voir les choses ne sera jamais entendue par qui que ce soit.
Nous sommes dans la réparation des fautes commises qui doivent avoir un
caractère certain. Qui peut prétendre qu'il existe un dommage pour TOUS les enfants de
Harkis ?
Celles et ceux qui ont suivi l'affaire jugée par le Tribunal Administratif de Cergy Pontoise et
confirmée par la Cour d'Appel de Versailles auront vu l'argument clé soulevé par les
juges pour rejeter la demande du requérant, estimant que ce dernier n'a pas pu
démontrer qu'il avait subi un préjudice spécial, à titre personnel, au camp de
Bias, ce qui ne lui ouvre pas droit à réparation.
MME D. aurait été beaucoup plus inspirée de se servir de cette QPC qui
reprend les propos tenus lors des débats parlementaires démontrant
parfaitement que les "allocations de reconnaissance" ne peuvent être
considérées comme des mesures de réparation des fautes commises telles
qu'elles ont été admises par M. François Hollande : " Il s’agissait d’une «
allocation destinée à leur permettre de vivre un peu mieux » (Jean
Francou, rapporteur, Sénat, séance du 17 juin 1987 ), d’«indemniser les
harkis du préjudice moral spécifique qu’ils ont subi du fait de leur
rapatriement » (André Santini, secrétaire d’État aux anciens combattants,
Sénat, séance du 17 juin 1987). Ou encore : "Il s’agissait par ce dispositif
de conjuguer « une logique de la réparation des préjudices subis par les
anciens harkis en raison de leur engagement pour la France pendant la
guerre d’Algérie et un souci d’aider les plus vulnérables socialement"
Déclaration de M. Jean-Paul Dupré durant la séance du 9 décembre 1999
de l’Assemblée nationale lors de l’examen du projet de loi de finances
rectificative pour 1999.
Au final, MME D. se basant sur cette QPC, nous fait son mélimélo de "mesures"
destinées à "rétablir l'égalité entre citoyens", en nous parlant de stages poids
lourds, de formations CASES (sic !), peut-être a-t-elle voulu dire CACES (Certificat
d'Aptitude à la Conduite d'Engins de Sécurité), de l'attribution du statut de Pupille
de la Nation, de la levée de la forclusion pour toutes les mesures concernant les
Harkis et leurs ayants-droit (pourquoi, dans ce cas, demander 25 000 € pour
l'indemnisation des biens immobiliers ?), en terminant par les veuves et les femmes
divorcées qu'il ne faut pas oublier dans les mesures à venir !