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avec le Corrigés bac 2018

Bac Pondichéry 2018

Philosophie

Série ES

Sujet 2. Doit-on attendre de la technique qu’elle mette fin au travail ?

Pistes de corrections

Analyse du sujet :

Un sujet en « doit-on » a une pluralité de sens analogue à un sujet en « peut-on ». Ce « doit-


on » peut soulever la question de la nécessité (est-ce que c’est ce à quoi il faut s’attendre)
comme celle du devoir dans un sens plus moral (est-ce que c’est ce qu’il faut chercher ?). La
réponse à la question dépend aussi du sens que l’on va donner au mot « travail » : si l’on voit
dans le travail une contrainte pénible ou au contraire une activité valorisante. Enfin le terme
« attendre » est lui-même assez ambigu, il peut prendre ici un sens assez passif d’espérance,
ou un sens prévisionnel plus actif. On veillera enfin à ne pas confondre la technique avec
l’outil ou avec la science, elle est d’abord un « savoir faire ».

Partie 1 :

Il peut sembler étrange d’espérer que la technique nous libère du travail alors que celle-ci peut
être vécue par beaucoup comme responsable du chômage. Dés le XIX° siècle des ouvriers ont
détruit des machines qui prenaient leur place. Mais c’est que le travail est une nécessité pour
ceux qui ne possèdent rien d’autre que leur force de travail pour vivre. Les « prolétaires » de
K. Marx. Si ceux-ci parvenaient cependant à obtenir un moyen de subsister sans avoir à
travailler ils préfèreraient surement disposer librement de leur temps sans se fatiguer.
Etymologiquement, travail vient du bas latin « tripalium » qui désignait un instrument de
torture. Le travail apparaît dans la Bible comme la punition que Dieu inflige à l’homme et à la
femme pour lui avoir désobéi. Mais si la femme peut aujourd’hui, grâce à la technique
médicale, échapper aux douleurs du travail de l’accouchement, pourquoi ne pourrait-on pas
espérer échapper au travail en général ?

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Partie 2 :

Dès le XVI° siècle le philosophe anglais Thomas More décrivait une société libérée du travail
dans son Utopia. La technique jouait cependant peu de rôle dans cette disparition qui était
plutôt due d’une part au partage équitable des tâches entre tous (à une époque où nobles et
clercs ne travaillaient pas) et d’autre part à la réduction de la production à ce qui est
véritablement indispensable. Si, en effet, la technique permet de produire plus et mieux mais
que dans le même temps nos désirs s’accroissent, suffira-t-elle à mettre fin au travail ? Par
ailleurs ne serions nous pas alors pris dans une fuite en avant désastreuse pour les ressources ?
Plutôt que d’attendre la fin du travail de la technique, Thomas More, en philosophe
humaniste, l’attendait davantage d’une maîtrise des désirs et d’une orientation de ceux-ci vers
des activités culturelles et intellectuelles élevées. Car la question se pose aussi : si la
technique mettait fin au travail, que ferions-nous de ce temps là ?

Partie 3 :

Cependant, la technique n’est pas la machine. Elle est le savoir-faire par lequel l’être humain
arrive à dépasser ses conditions naturelles d’existence. Ainsi, lorsque l’homme a commencé à
utiliser des pierres comme outil, la technique reposait dans l’usage nouveau qu’il en avait.
Toute technique n’est pas matérielle, loin de là. Techniques de communication, techniques de
méditation, techniques de séduction, facilitent notre vie sans vraiment menacer de disparition
le travail. Certes les innovations techniques dans le domaine de la robotique font craindre la
disparition de certains métiers, mais le travail a évolué tout au long de l’histoire et de
nouveaux métiers sont apparus avec de nouvelles techniques. Ainsi la technique ne peut-elle
pas, à elle toute seule, mettre fin au travail. Seule une volonté politique de l’utiliser à cette fin
pourrait-elle, peut être, le permettre.

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