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Veille technologique

Les cryptomonnaies
1.Etat des lieux

Cryptomonnaies : émergence
et développement
Définition...
Ressource virtuelle conçue comme un moyen d'échange basé sur les technologies cryptographiques, qui
offre les moyens de sécuriser le flot des transactions, de contrôler la création d'unités additionnelles de
cette monnaie et de vérifier le bon transfert des fonds.
… et vocabulaire
● Monnaie digitale ou monnaie électronique : représentation ou stockage numérique d'une valeur
monétaire réelle.
● Monnaie virtuelle : employée uniquement au sein d'un environnement précis et ne renvoie pas à
une valeur monétaire réelle correspondante.
● Monnaie alternative (ang. altcoin)
Origines
1983 : ecash (David Chaum)

1995 : digicash (David Chaum)

1998 : b-money (Wai Dai)

1998 : bit gold (Nick Szabo)

2009 : bitcoin (Satoshi Nakamoto)

2013 : ethereum (Vitalik Buterin)

...
Comment ça fonctionne ? La blockchain
Les cryptomonnaies reposent sur une sorte de grand livre de comptes ouvert à tous, et dans lequel
viennent s'insérer les transactions après avoir été validées par l'ensemble du réseau.

Ce livre s’appelle une blockchain ou chaîne de blocs.


Principes généraux
Concrètement,

● les noeuds qui forment le réseau (les machines qui y sont connectées) peuvent avoir une copie de
l'ensemble des transactions réalisées depuis le début de la chaîne ;
● les informations sont groupées par blocs, dont la taille est fixée lors de la création de la blockchain
;
● pour figurer dans un bloc, les transactions doivent avoir été validées par les noeuds. Cette
validation repose sur un calcul mathématique complexe qui requiert un nombre d'opérations
séquentielles de calcul très important.
Un bloc, ça ressemble à quoi ?
Un bloc comporte :

● un en-tête horodaté comprenant notamment le hash de l'en-tête du bloc précédent


● les données des transactions
● le hash du bloc
Structure d’un bloc
La validation par preuve de travail
Pour être valides, les données d'un bloc doivent pouvoir être hashées grâce à sha256 tout en
correspondant à une condition de difficulté autorégulée par la chaîne.

Un nombre de 32 bits doit être adjoint aux informations du bloc jusqu'à ce que le hash de l'ensemble
commence par un nombre de zéros déterminé par le facteur difficulté .

Seule solution pour trouver donc ce nombre : l'incrémenter et effectuer l'opération de hashage. C'est
cela qui est demandeur en puissance de calcul.
La validation par preuve de travail
On parle de preuve de travail car la probabilité de trouver le hash correct d'un bloc est si faible que l'on
peut partir du principe que le calculateur qui l'a trouvé a mené un nombre suffisant d'opérations pour
être considéré comme honnête .
Pourquoi parler de chaîne ?
Chaque bloc est lié au précédent : il contient une trace du bloc précédent sous la forme du résultat
d'une opération cryptographique (son hash) dans son en-tête.
Non-falsification des données
Pour falsifier une transaction passée,

● il faudrait ensuite pouvoir modifier tous les blocs subséquents de la chaîne, ce qui réclame autant
de puissance de calcul que l'ensemble de celle nécessaire à faire évoluer la blockchain entre le
bloc à modifier et l'instant présent ;
● comme la blockchain est distribuée, une telle opération de falsification n'est envisageable que si
l'on contrôle plus de 50% des noeuds du réseau.

Le système fonctionne donc de telle sorte que plus on avance dans le temps, plus il devient difficile
d'altérer des données.
Minage
La blockchain nécessite donc, en plus de ses utilisateurs, des noeuds qui l'alimentent en puissance de
calcul de manière à valider les blocs successifs. Ces noeuds particuliers sont appelés des mineurs.

Un mineur est donc un noeud du réseau distribué qui produit ou tente de produire un bloc valide à partir
des transactions en cours d'ajout à la chaîne.
Minage
Pourquoi être mineur ?

● récompense attribuée pour la validation d'un bloc [4] lorsqu'on est le premier à l'effectuer : pour le
Bitcoin, actuellement, il s'agit de 12,5 Bitcoin par bloc validé, ce qui représente actuellement
approximativement 80.348,13 euros.
● récompense est divisée par deux tous les 200 000 blocs approximativement.
● course engagée entre les mineurs et dont l’intérêt décroît avec le temps.
Minage
Quel matériel ?

CPU GPU Mining rig ASIC


Minage
Quel matériel ?
2. Veille technologique
2.1 Ciblage

Principe de définition des mots-


clés, questions de langue,
établissement de la liste
Principes de définition des mots-clés
● s’appuyer sur la veille informelle effectuée avant le présent travail
● faire évoluer la liste au fil de la récolte d'informations
● restreindre la liste de mots-clés aux éléments susceptibles d'amener un nombre d'articles ou de
pages web assez restreint pour pouvoir en effectuer l'analyse
Questions de langue
Parti pris de dupliquer les mots-clés traductibles (hors noms propres donc) choisis en anglais pour les
outils de recherche. (S’est appliqué à un terme.)

Motivations :

1. ma veille habituelle généraliste se fait essentiellement en anglais, par intérêt personnel et par
souci de fraîcheur des information ;
2. les cryptomonnaies ayant essentiellement émergé puis acquis une place de choix dans l'actualité
informatique et financière aux États-Unis, leur suivi dans le monde anglo-saxon est plus assidu.
Mots-clés utilisés
1. Cryptomonnaie : cfr. supra
2. Cryptocurrency : cfr. supra
3. Blockchain : cfr. supra
4. Bitcoin : même dans les articles qui ne portaient pas spécifiquement sur le Bitcoin, il était
extrêmement rare que le terme n'apparaisse pas. Il était donc très probable que toute avancée
autour des cryptomonnaies et de leur technologie digne d'intérêt en fasse mention.
5. Altcoin : indispensable de baser la recherche d'informations sur ce terme car des avancées
technologiques d'importance sont très susceptibles de venir de monnaies cryptographiques qui ne
sont pas paralysées par l'inertie de leur masse d'utilisateur
6. Ethereum : nom spécifique donné à une évolution de la blockchain qui permet de passer des
contrats cryptographiques automatisés.
2.2 Recherche

Veille existante, outils et paramétrage


Intégration à une veille généraliste
existante (1)
Par curiosité personnelle, je m'appuie depuis très longtemps sur des flux RSS provenant de sites portant
sur quelques-uns de mes centres d'intérêt.

Utilisation dans ce cadre d’un agrégateur de flux :

1. Feedly (depuis arrêt de Google Reader)


2. Tiny Tiny RSS (auto-hébergé)
Interface utilisateur de feedly
Interface utilisateur de Tiny Tiny RSS
Intégration à une veille généraliste
existante (2)
Utilisation du moteur de suggestion de Feedly sur base de mots-clés :

● Blockchain Blog (https://blog.blockchain.com) : 286.20K visites sur les six derniers mois.
● Blockchain France (https://blockchainfrance.wordpress.com) : pas de données de fréquentation.
● Coindesk (www.coindesk.com) : 28.63M de visites sur les 6 derniers mois.
● Crypto-France (https://www.crypto-france.com) : 594.54K visites sur les six derniers mois.
● Decentral (https://decentral.fr/) : pas de données de fréquentation.
● Ethereum [8] Blog (http://blog.ethereum.org) : 329.35K visites sur les six derniers mois.
Intégration à une veille généraliste
existante (3)
Avantages des agrégateurs de flux :

1. Ils gardent dans une base de données tous les articles récupérés à partir des flux. Il y a donc
moyen de remonter assez aisément dans le temps, même si les fonctionnalités de recherche ne
sont pas extrêmement développées/performantes.
2. Ils permettent souvent de mettre en exergue certains articles jugés intéressants via un système de
favoris ou de marqueurs type étoile . Marquer un article d'intérêt en un clic est donc possible et
aisément réalisable.
Intégration à une veille généraliste
existante (4)
Paramétrage de Tiny Tiny RSS (auto-hébergé sur VPS) :

1. Toutes les 15 minutes, l'application interroge les url des flux RSS et récupère les nouveaux articles
an de les présenter dans l'interface client.
2. Pas de sélection d'informations (outre celle liée au fait de choisir manuellement les flux suivis).
Suivi via Google Alerts et application
Web (1)
Récupérer de façon simplifiée les actualités pertinents via un canal de distribution à choisir.

Avantage : permet de bénéficier des algorithmes de Google pour la sélection d'informations pertinentes.

Contrepartie : cette sélection n'est pas complètement transparente.


Suivi via Google Alerts et application
Web (2)
Paramétrage (1 alerte par mot-clé) :

● Fréquence : quand le cas se présente


● Source : automatique
● Langue : toutes les langues
● Région : toutes les régions
● Nombre de résultats : seulement les meilleurs résultats
● Envoyer à : flux RSS

Objectif : obtenir un éventail de résultats le plus large possible (d'où la non-spécification de langue ou
de région), tout en obtenant un nombre gérable de résultats.
Paramétrage d’une Google Alert
Suivi via Google Alerts et application
Web (3)
Création d’une URL spécifique à l'alerte, qui renvoie vers un flux RSS.

Ce flux est en fait un fichier XML, qui est dès lors mis à jour suivant l'indication de fréquence évoquée
précédemment.
Visualisation proposée par Firefox du flux RSS issu de Google Alerts
Suivi via Google Alerts et application
Web (4)
Développement d’une application web simple en PHP avec base de données MySQL.

Objectifs :

● centraliser la récolte d’informations ;


● pouvoir y revenir facilement ;
● servir de base aux outils éventuels d’analyse et de diffusion ;
● défi technique.
Interface de gestion des mots-clés
Suivi via Google Alerts et application
Web (5)
Paramétrage :

Toutes les heures, une fonction PHP est exécutée par un cron job, qui récupère le fichier XML lié à
chacun des mots-clés et le parse pour en récupérer le contenu de certains champs :

● titre de l'article
● date de prise en compte par Google Alerts
● url de la page
● bloc de début de contenu (quelques lignes du début de la page)
● l'identifiant du mot-clé dans le flux duquel l'article a été repris

Sauvegarde dans la base de données.


Visualisation de l’ensemble des articles récupérés
Par sécurité : redoublement des Google
Alerts
En cas de dysfonctionnement, redoublement des alertes précédemment évoquées avec deux différences
notables de paramétrage :

1. Fréquence : une fois par jour


2. Canal de distribution : mail

Ensuite, filtre automatique qui place directement les mails expédiés par Google Alerts dans un dossier
Veille technologique. Cela me permet de désencombrer la boîte de réception et de regrouper les
informations sans intervention humaine.
Techniques classiques de veille
Attention aux médias classiques :

● presse écrite ou écrite relayée sur site des quotidiens/magazines


● émissions radio
● capsules tv
● ...
2.3 Analyse
Première phase de tri (1)
Visualiser les articles récupérés automatiquement sous la forme d'un long tableau filtrable ou via un
“carousel” . Sur cette dernière page :

1. informations sauvegardées dans la base de données (titre, date, lien, résumé…)


2. article chargé dans un iframe pour visualisation sans ouvrir la page manuellement (dans 90% des
cas)
3. Boutons de navigation et d’actions :
a. publier : action préparatoire à la phase de diffusion. Marquer les artciles pertinents pour relai via blog.
b. oublier : information lue mais non pertinente ou intéressante
c. ajouter un tag : attribuer un “mot-clé” à l’article en cours de visualisation
Interface “carousel” de l’application
Première phase de tri (2)
Problème des informations démultipliées et non pertinentes :

La recherche basée sur les alertes Google est intéressante, mais elle a cependant, dans le cas de mon
travail, produit un nombre très important d'articles et de page web faisant référence à des actualités
dont l'utilité est discutable.

Une partie des articles ainsi récoltés se veulent le reflet du cours du Bitcoin : très volatile, sa valeur fait
donc l'objet de multiples ashs d'actualité, et il semble difficile d'éviter que ces résultats ne se retrouvent
dans la liste à trier car le mot-clé Bitcoin en est le principal responsable. Impossible cependant de le
supprimer de la liste des termes surveillés.
Evaluation manuelle (1)
Une part importante du travail repose sur une lecture et une évaluation manuelle des articles récupérés.

Utilisation d’Evernote (www.evernote.com) : bloc-notes online, dans une optique assez similaire au
OneNote de Microsoft.

Cet usage d'Evernote m'assure :

● une sauvegarde de mes observations ;


● une accessibilité permanente (si connexion Internet il y a) via la page web ou les clients mobiles.
Evaluation manuelle (2)
Création d’un bloc-notes Veille technologique que j'ai, de manière empirique, divisé en cinq sections :

1. légitimation dans l'entreprise et dans le monde nancier : adoption des cryptomonnaies sur les
marchés financiers et comme ressource monétaire à l'échelle des entreprises ;
2. moyen de paiement et valeur monétaire : adoption par le grand public du Bitcoin et autres
altcoins, de même que les technologies qui permettent de les adopter comme moyens pratiques
de paiement dans la vie quotidienne ;
3. émergence d'alternatives : multiplication des altcoins et leur spécificités ;
4. évolutions technologiques : développements en cours ou possibles du système même des
cryptomonnaies (nouveaux matériels, mises à jour, etc.) ;
5. applications de la blockchain à d'autres domaines : une catégorie devenue évidente au fur et à
mesure des recherches et qui reprend les nouveautés liées à la technologie de la blockchain sans
être nécessairement relatives aux cryptomonnaies.
Evaluation manuelle (3)
Dans chacune de ces sections, confronté à un article intéressant, j'indique :

● l'identifiant de l'article tel qu'il est stocké dans ma base de données ;


● la date de récupération ;
● un plus ou moins bref résumé des informations importantes.
Interface Web d’Evernote
Outil semi-automatique : les tags (1)
● Une table des mots-clés est créée dans la base de données, et il est possible de relier chacun
d'eux à chaque article sauvegardé (cfr. supra).
● Approche statistique de comptage d'occurrences des mots-clés afin de dégager la prévalence de
l'un ou l'autre.
● Pourrait également être possible de visualiser l'évolution de la fréquence de ces mots-clés dans le
temps, ou de développer de nombreuses autres fonctionnalités de représentation liées à ces
données.
Visualisation des occurrences des tags
Outil semi-automatique : les tags (2)
Cette technique d'analyse présente ses limites :

● d'une part, elle repose sur une forme de subjectivité dans l'introduction des tags liés aux articles ;
● d'autre part, on peut considérer que le nombre d'articles consacrés à un aspect technologique ou
autre à un moment donné n'est pas en soi prédictif des évolutions à venir mais représentatif d'un
état de fait.

Cependant, on peut également penser que cette forme d'analyse plus statistique peut forcer la réflexion
sur les aspects à occurrences nombreuses, et donc être potentiellement source d'anticipation sur les
tendances à venir.
Autres tentatives d'automatisation de
l'analyse
IBM Watson Explorer - Community Edition

● Solution d'extraction d'information à partir d'un ensemble de documents structurés via du


machine learning.
● Configuration malaisée et très peu de documentation.
● Objectif initial : via l'application web présentée plus haut, récupérer les fichiers html des pages
fournies par les alertes établies pour en nourrir IBM Watson Explorer.
Autres tentatives d'automatisation de
l'analyse
Analyse lexicale en Python

Développement d'un script en Python. Le flux de déroulement envisagé est le suivant :

1. chaque page web à laquelle l'un des flux Google Alerts renvoie est parsée sous forme de texte,
nettoyée au maximum de manière à ne présenter que le contenu ;
2. cette chaîne de caractère obtenue est transmise à un script en Python qui en retire les 100
termes les plus fréquents dans la langue française et/ou anglaise, puis compte le nombre
d'occurrences de chacun des mots restants ;
3. le résultat de ce décompte est renvoyé à l'application web sous forme d'array puis sauvegardé
dans une table de la base de données.
Autres tentatives d'automatisation de
l'analyse
Analyse lexicale en Python

Fonctionne mais utilité pas encore suffisante : le dictionnaire sur base duquel doivent être retranchés les
termes les plus communs demande clairement à être affiné
2.4 Diffusion
Blog adossé à l’application web
Blog assez simple capable d'afficher les articles publiés lors du premier tri des articles (cfr. supra), et de
rediriger le visiteur vers la source de l'information. Fonctionnalité équivalente à un “partage” sur réseau
social.

Travail sur le référencement nécessaire. Mise en forme évolutive.


Communauté Google+
Si Google+ est peu utilisé en tant que réseau social, ses fonctionnalités appelées communautés
semblent davantage répandues dans le monde des nouvelles technologies, notamment dans les
discussions autour des évolutions d'Android. Il s'agit en fait d'un regroupement de personnes autour d'un
sujet commun d'intérêt. Chaque membre peut alors partager du contenu avec les autres utilisateurs de
la communauté ; des fonctions de modération existent.

https://plus.google.com/communities/107060608853859545821

Échec relatif : pas d’interaction.


3. Analyse et résultats
Préambule
Synthèse d'observations qui se veut la plus objective possible.

Les tendances que j'ai observées ne peuvent être considérées comme des vérités générales ou des
prédictions infaillibles. Tout au plus sont-elles des impressions liées aux résultats obtenus par les
différents outils de recherche et d'analyse.

Organisation suivant les axes empiriquement définis lors de l’évaluation manuelle (cfr. supra).
3.1 Evolutions
technologiques
Évolutions logicielles
● Adaptation aux limites de la blockchain Bitcoin : rumeurs de forks (SegWit2x) (dès novembre
2017)
● Nouvelles techniques de stockage et de validation : exemples de Bitcoin Cash et Lightning
Network
● Publication d’outils destinés à familiariser les développeurs avec la Blockchain et les
cryptomonnaies : exemple de g-coin (janvier 2018)
● Proof of work -> proof of stake
● Minerless blockchains
● Hyperledger : vers un standard?
Innovations matérielles (1)
Face à la multiplication des noeuds dans les réseaux, l’importance d’un matériel performant conduit à
des innovations ou avancées hardware :

● développement de nouveaux ASICs, plus puissants ou économes en énergie, notamment grâce à


des procédés de gravure plus fins : GMO Internet a gravé en 12 nm et travaille sur du 7 nm
(février 2018) ;
● intérêt des grands noms pour le développement d’ASICs, notamment Samsung (janvier 2018) ;
● développement de solutions de cloud mining, où l’on achète du temps processeur (exemple de
GMO Internet, annonce en février 2018, lancement en août 2018).
ASIC en 12nm de GMO Internet, février 2018
Innovations matérielles (2)
Le développement des cryptomonnaies et des altcoins a attiré de nombreux investisseurs qui achètent
des cartes graphiques en masse, créant ainsi des hausses de prix de ce type de matériel. Ceci conduit
notamment Nvidia à donner des consignes à leurs revendeurs pour donner la priorité aux acheteurs
traditionnels. On a néanmoins constaté un ralentissement de cette hausse les quelques derniers mois.
Evolution des prix d’une AMD TX 580 (source : http://upgradeyourtech.com/amd-radeon-rx-580-price-
trackers/)
Innovations matérielles (3)
Certaines entreprises surfent également sur la vague des cryptomonnaies en proposant des
smartphones qui sont doublés d'un portefeuille virtuel, un wallet : ainsi, une société israélienne, Sirin
Labs, a lancé début 2018 un tel appareil, tandis que des géants comme Huawei travaillent sur
l'intégration des technologies liées à la blockchain.

(Sirin Labs, janvier 2018 ; rachat par Huawei, mars 2018)


Craintes sécuritaires
● Tendance à l’augmentation du cryptojacking (détourner les ressources matérielles pour miner des
cryptomonnaies). Estimation de la proportion d'entreprises dans le monde potentiellement
vulnérables à des malwares de cryptojacking : 55%
● Développement des ordinateurs quantiques
Craintes écologiques
● Nombre croissants d’articles mentionnant ou consacrés à la question écologique en lien avec les
cryptomonnaies et la blockchain.
● La consommation en électricité de la blockchain Bitcoin pour une transaction est équivalente à
4000 transactions par carte de crédit.
● 58% des data-centers de minage se trouvent en Chine.
● La quantité d'énergie consommée est telle qu'on estime celle de la blockchain [5] Bitcoin [3]
équivalente à celle de l'Argentine.
● Plusieurs pays, comme le Canada ou l'Islande, ont ainsi compris l'intérêt économique (création
d'empois indirects) qu'il y avait à favoriser l'installation de centres de minages [12] sur leur
territoire.
3.2 Les
cryptomonnaies
comme moyens de
paiements et leur
valeur monétaire
Hausses et chutes des cours
Une partie de l'analyse a été largement inondée par les informations concernant le cours des principales
cryptomonnaies, car le caractère journalier des informations “boursières” pollue le flux de nouvelles
pertinentes.
Les cryptomonnaies, moyens de
paiement ? (1)
Divergences de tendances importantes :

● plusieurs chaînes, villes ou commerces ont commencé à accepter les cryptomonnaies comme
moyens de paiement ;
● d'autres infrastructures cessent de les supporter
Les cryptomonnaies, moyens de
paiement ? (2)
Popularisation :

● projet Graft, au Canada, qui cherche à séduire les petits commerçants en adaptant le matériel
nécessaire à accepter les paiements en cryptomonnaie ERC-20. L'intérêt essentiel de cette
démarche est de venir se greffer à l'infrastructure existante pour valider les paiements sans temps
de latence ;
● la ville de Toronto a annoncé en mars 2018 avoir débuté la réflexion sur l'acceptation des
cryptomonnaies comme moyen de paiement des impôts fonciers ;
● une banque luxembourgeoise, Hush, offre un wallet dédié ;
● la cryptomonnaie Ripple s'assure le soutien de grandes banques pour effectuer des transactions
entre des partenaires qui n'ont pas de taux de change et d'accords bien définis ;
● BNP Paribas réfléchit à l'intégration de ces technologies dans son mode de fonctionnement.
Les cryptomonnaies, moyens de
paiement ? (3)
Fin de support ou désaveu :

● Stripe, l'une des principales société de processing de paiements aux États-Unis, qui était devenue,
en 2014, la première de ces entreprises à accepter le Bitcoin [3] comme valeur d'échange, a
annoncé l'arrêt du support des cryptomonnaies à partir d'avril 2018 ;
● des banques comme la Metropolitan Bank arrêtent de gérer les transferts en cryptomonnaies.

Tiraillement entre sentiment d'être menacées par des actifs financiers décentralisés et le besoin de ne
pas louper le train de l'innovation
3.3 Légitimation
dans le monde
financier et
régulations à
venir
Tendances à la régulation (1)
Au départ conçues comme totalement indépendantes d'organismes centraux comme les banques et les
gouvernements, celles-ci ont connu des envolées si spectaculaires et des déboires tout autant
retentissants que de nombreux états ont émis l'idée de développer un cadre légal pour encadrer leur
utilisation et taxer les revenus liés au minage
Tendances à la régulation (2)
● Corée du Sud (annonces succesives àpd décembre 2017)
● Chine (mesures de limitation des ressources électriques , février 2018)
● Europe et USA : mise en place de task forces pour réflexion.
● France : annonce d’une défiscalisation partielle des revenus liés aux cryptomonnaies (avril 2018)
Tendances à la régulation (3)
Cette volonté de régulation pourrait être vue comme provenant d'une double réflexion :

● d'une part, on s'inscrit ici dans la volonté de taxer les bénéfices de l'économie du net, comme les
projets actuels de la Commission Européenne autour du GAFA (le nom donné à Google, Apple,
Facebook, Amazon) et de récupérer un manque à gagner considérable pour les états ;
● d'autre part, plus les cours des cryptomonnaies ont grimpé et plus le grand public en a pris
connaissance, plus des individus lambda y ont investi sans sécurité une partie de leur argent (dans
cette optique, la régulation pourrait être considérée
Marchés financiers
● Mises en garde nombreuses : Blommberg, fonds d’investissement, etc.
● Avertissements et parfois interdiction (Corée du Sud) contre les ICO (Initial Coin Offerings)
● Interdiction de la publicité pour les ICOs sur Facebook et Twitter en mars 2018.
Illégalité potentielle de la blockchain
Bitcoin
Des chercheurs allemands ont découvert que la possibilité de stocker d'autres données que des
transactions financières dans la blockchain avait été exploitée à des fins malveillantes.

Sur les 130 Go que représentent les données distribuées, une centaine de Mo contiennent des liens,
chiers textes (dont le white paper écrit par le créateur du Bitcoin). Parmi cela, les chercheurs ont
identifié 274 liens qui pointaient vers du contenu pédopornographique, ainsi qu'une potentielle image
concernée.

Etant donné le caractère décentralisé et distribué de la blockchain, tous les utilisateurs de Bitcoin sont
par conséquent en possession de ce type de matériel, ce qui est illégal dans 112 pays dans le monde.
Comme on l'a vu plus haut, l'un des principes de base de la technologie est le caractère non modifiable
des transactions/données qui ont été validées par le passé, si bien que la suppression de ces contenus
illégaux semble impossible.
La véritable
innovation : la
blockchain et
ses applications
Préambule
Il convient maintenant de dissocier les cryptomonnaies en elles-mêmes et la technologie qui les sous-
tend (Yuniar 2018). Si les premières font face à de nombreuses menaces, que j'ai évoquée plus haut
(volatilité, fraudes, soucis sécuritaires, impact écologique, régulations et illégalité dans certains cas), la
seconde, la blockchain, suscite quant à elle de nouvelles idées d'applications dans le monde de
l'entreprise et de l'innovation, avec parfois déjà de belles réussites
Quelques exemples (1)
● blockchains privées, en entreprise, pour certifier des documents ou signer des opérations
(notamment dans le domaine de la logistique, ex. en janvier 2018) ;
● les smart contracts, c'est-à-dire des contrats numériques dont l'exécution des clauses est gérée de
manière automatique, transparente et inviolable par la blockchain. Ceci pourrait par exemple
servir dans des domaines où de très nombreux acteurs collaborent sur un même projet et
simplifier le paiement de certaines prestations. Une maison d'édition en ligne, Wespr, a
récemment été mise en place (fin 2017) sur ce principe ;
● l'archivage de manière sécurisée et traçable de toute une série de choses. Comme la blockchain
[5] repose sur le timestamp, il sera possible, par exemple dans le cas des droits d'auteurs, d'établir
l'antériorité des oeuvres. Application chez Kodak en janvier 2018 dans le cadre des droits
d’auteurs photos.
Quelques exemples (2)
● certifications et d'opérations de traçabilité. Carrefour a ainsi mis en place en février 2018 un
système de traçabilité de certains aliments reposant sur une blockchain : chaque intervenant de la
chaîne ajoute son opération, qui est validée par le réseau, et le consommateur peut scanner un
code QR qui établit le parcours de la viande de l'élevage à l'assiette ;
● les élections pourraient également être garanties par la nature cryptographique des
transactions ; on limiterait ainsi les suspicions de trucage, de votes multiples, etc, surtout dans les
pays instables ;
● Known Traveler Digital Identity (KTDI), projet pilote qui veut permettre à différents états de
partager des informations choisies sur des ressortissants de leurs pays pour faciliter les formalités
douanières et de contrôle à l'entrée de ces pays participants
Interface client de la blockchain alimentaire Carrefour.
4. Questions

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