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SAMEDI 5 MAI 2018 - 20 IYAR 5778

MAYAN HAIM
MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM MAYAN HAIM

ACQUÉRIR LA TORAH
Rav Elie LELLOUCHE

Parachat Les Sages du Moussar ont établi un lien intime entre les 49 jours du compte du ‘Omer
et les 48 qualités, recensées au traité Avot (6ème chapitre,Michna 6), ouvrant la voie
Emor à l’acquisition de la Torah. Suivant l’exemple de leur maître, les élèves de Rabbi Israël
Salanter, avait pour habitude d’étudier et de parfaire durant chacun des jours menant
de Pessa’h à Chavou’ot, l’une de ces 48 dispositions au moyen desquelles la Torah
s’acquiert, le quarante-neuvième jour étant consacré à une révision de l’ensemble de
l’enseignement.      

Acquérir la Torah Acquérir la Torah ne se réduit pas à la connaissance livresque de la Sagesse Divine.
Page 1 Comme l’explique Rav Eliyahou Lopian, s’approprier la Loi d’Hachem relève d’une
Valeur de la parole humaine,... dimension autrement plus élevée. C’est en ce sens que nos Sages mettent en lumière
la différence de qualificatif employé pour designer la Torah entre le début et la fin
Page 2 du second verset du premier des Téhilim. Ainsi, louant la vertu de l’homme pieux
Il te verra et se réjouira ..... fuyant les assemblées dévoyées et s’adonnant à l’étude de la Torah d’Hachem, David
Page 3 HaMéle’kh poursuit son éloge en glorifiant cet homme de valeur «qui médite sa Torah
jour et nuit». Ce basculement de l’expression «Torah d’Hachem» à l’expression «Sa
De la gravité du vol
Torah» fait dire à nos maîtres (Kiddouchin 32b) que l’étude doit mener, au-delà d’une
Page 4 érudition certes nécessaire, à une appropriation de la Sagesse Divine.     

Cependant, alors que l’on se serait attendu à ce que la Michna du traité Avot,
recensant les 48 modes par lesquels la Torah s’acquiert, nous invitât à travailler
nos facultés intellectuelles et à exercer notre mémoire, nos Sages nous égrainent,
étonnement, une série de dispositions majoritairement liées à l’affinement des traits
de caractère.  Ces dispositions, de la qualité de l’étude proprement dite au souci de
rapporter tout enseignement au nom de son auteur, en passant par l’attention portée
ENTRÉE: 20H52 aux propos de chacun, la maîtrise de son propre discours, la connaissance de sa place
ou l’amour des créatures, sont autant de moyens liés au perfectionnement moral de
Kabalat Chabat : 20h20 l’individu. C’est uniquement en empruntant cette voie que l’on pourra s’approprier
réellement la Torah afin qu’elle puisse constituer une partie intégrante de notre être.                

SORTIE: 22H07 Car ce qu’Hachem nous demande n’est pas d’amonceler des connaissances désincarnées,
de devenir pour reprendre une expression de nos maîtres «des ânes chargées de
livres», mais de faire en sorte que la Torah nous imprègne et nous transforme. Or
cette osmose entre nous et la Sagesse Divine passe un travail permanent sur notre
caractère.               

C’est en ce sens qu’il faut comprendre l’interprétation de nos Sages relative au verset
du livre de Dévarim (33,4) qui énonce:»Torah Tsiva Lanou Moché Moracha Kéhilat
aim Vec Yaacov»; «La Torah que nous a prescrit Moché est l’héritage de l’assemblée de Yaacov».
H Les ‘Ha’khamim corrigent, si l’on peut dire, ce verset et nous enseignent: «Ne lis pas
Moracha, héritage, mais Méourassa, épouse. Alors que l’héritage ne requiert pas de
ha l
Torat

celui qui en bénéficie une quelconque initiative, le mariage exige un engagement que
nos Maîtres désignent par l’expression de Kinyan Ichout, acquisition matrimoniale. La
om

Torah, souvent comparée à l’épouse, se vit dans le partage et la complicité de celui qui
l’étudie avec elle. Ce partage suppose un double questionnement: Qu’ai-je apporté à
Beth Hamidrach la Torah et que m’a apporté la Torah? À l’instar d’un mariage acquérir la Torah c’est
chercher à la grandir en même temps qu’attendre d’elle réciproquement qu’elle nous
fasse grandir. C’est tout l’enjeu de notre préparation durant les semaines que nous
vivons entre Pessa’h et Chavou’ot.
Article et contenu réalisés par TORAT HAIM VECHALOM - 35, rue Emile Lepeu 75011 PARIS - 01.44.93.51.50
Association reconnue d’utilité générale habilitée à recevoir les DONS et les LEGS. Directeur : Rav Elie LELLOUCHE
VALEUR DE LA PAROLE HUMAINE, VALEUR DE L’HUMANITÉ..
Yo’hanan NATANSON

«  Le fils de la femme yisraélite plupart des Mitsvot, enseigne quel droit les Juifs prétendent
proféra le Nom, il maudit  ; ils le Na’hal Eliyahou. Mais légiférer sur le comportement
l’emmenèrent vers Moshé, et le l’obligation d’offrir les « pains de des nations.
nom de sa mère : Chelomith, fille proposition  » reste inaccessible Nous vivons dans cette
de Divri, de la tribu de Dan. » à notre compréhension, comme époque étrange où l’on entend
Wayiqra 24,11 le souligne Rambam dans le revendiquer un «  droit au
Nos Maîtres de mémoire Moré Nevoukhim (Le Guide des blasphème » !
bénie posent de nombreuses égarés). La Lumière divine est si lointaine,
questions au sujet de l’épisode Le Rav Munk enseigne au nom si bien dissimulée qu’on peut
à maints égards énigmatique du de Rabbi Béra’hia que c’est en croire permise l’insulte proférée
blasphémateur. raillant les commandements à l’encontre de D.ieu Lui-même,
Pourquoi La Torah a-t-elle jugé de la Torah que l’homme s’est ‘has veShalom.
nécessaire de rapporter cet mis sur la voie du mal et s’est Notre Torah éternelle a préfiguré
événement, si peu glorieux ? laissé entraîner à blasphémer. cette situation dans ses moindres
On lit que l’homme est «  sorti  » Il n’a pas compris les règles détails  : depuis le temps de la
(Wayetsé), mais, dans le texte, qui concernent les «  pains de Guémara, il n’est plus obligatoire
on ne voit pas d’où il est sorti. proposition  », et au lieu de de déchirer ses vêtements
Le Midrash nous dit qu’il a tourné reconnaître son incompétence, il lorsqu’on entend un idolâtre
en dérision la Mitsva des « pains a attribué son incompréhension blasphémer.
de proposition ». Pourquoi cette à l’incohérence du précepte, et C’est ce qu’enseigne le Sforno  :
Mitsva en particulier ? s’est moqué des paroles de la «  Le blasphème étant considéré
Pourquoi la Torah nous donne- Torah. dans certaines nations comme
t-elle toutes ces précisions quelque chose d’insignifiant –
généalogiques  ; «  le nom de sa Le Talmud (Sanhedrin 55b & comme il est dit (Yeshayahou
mère  : Chelomith, fille de Divri, 60a), examine longuement 8,21)  ; ‘[Quand il a faim,] il
de la tribu de Dan » ? l’obligation de déchirer ses s’emporte, il maudit son roi et son
vêtements lorsqu’on entend un D.ieu’ ; et suivant l’enseignement
Rabbenou Bé’hayé répond à la blasphème. de nos Sages (Sanhedrin 60a)  :
première question en même «  Celui qui entend [le Nom de
temps qu’à la dernière  : Sans «  D’où déduisons-nous que Hashem] prononcé [de manière
aucun doute, le fait de ne pas [les juges] déchirent leurs insultante] par la bouche d’un
révéler cet épisode aurait vêtements  ? Rabbi Yts’haq bar paîen n’a pas l’obligation de
préservé la Gloire divine de Ami dit  : de ce qu’il est écrit déchirer [son vêtement] car si
meilleure manière. Mais la (II Rois 18,37)  : «  Elyaqim ben tu ne disais pas [que la halakha]
Torah a voulu nous faire savoir ‘Hilqiyahou l’intendant du est ainsi, tout son habit serait en
que celui qui blasphème est un palais, et Shevna le secrétaire, lambeaux ! »
pécheur à part entière. Comment et Yoa’h ben Assaf retournèrent
en est-il arrivé là  ? Il y avait alors près de ‘Hizqiyahou [le Roi En vérité, enseigne le Sefer
un défaut dans sa filiation, et d’Israël], les vêtements déchirés, ha’Hinoukh, le blasphème
partant, dans son éducation, par et lui rapportèrent les paroles de équivaut à l’effacement de
son père, l’égyptien que Moshé Ravshaqéh [qui avait blasphémé l’image de D.ieu dans l’homme. Il
avait tué, et sa mère, la seule qui, contre D.ieu] » transforme l’homme en quelque
au cours de l’esclavage égyptien, Ces trois Tsaddiqim ont déchiré chose d’inhumain. Par cette
ait semble-t-il été infidèle à son leurs vêtements, après avoir parole infamante, il se vide de
mari. entendu un blasphème. Il est tout bien, et se rend comparable
donc évident qu’on doit déchirer aux animaux, et même inférieur
Et d’où cet homme est-il sorti  ? ses vêtements lorsqu’on entend à eux. C’est par cela même
Le Sifra répond en citant le une personne blasphémer. en quoi D.ieu l’a distingué de
verset  : «  Tu n’insulteras pas Cette obligation est d’ailleurs toute la Création, c’est-à-dire la
des juges (Eloqim lo teqalel – assortie d’une interdiction de parole, qu’il s’exclut à présent de
Shemot 22,27) : la Torah parle de réparer les déchirures ainsi l’humanité elle-même.
la nature des choses, car les Rois causées. (Sanhedrin 60a) Voilà pourquoi le message est ici
et les Juges tranchent les affaires adressé aux nations aussi bien
civiles et pénales, et ceux que Au verset 15, on lit : « un homme, qu’aux Juifs.
leurs décisions contrarient les un homme (Ish ish) lorsqu’il Il y a là, en effet, une leçon
insultent couramment. Or ici, maudira son Éloqim, il portera sa universelle, au point que le Zohar
il s’agissait de Hashem et de Sa faute. » Nos maîtres en déduisent affirme qu’un idolâtre n’a pas le
Torah de Vérité. » que cela comprend les idolâtres, droit de maudire, non seulement
Pourquoi cette mitsva parmi à qui il est interdit, tout comme à le Créateur de toute chose, mais
tant d’autres ? Il est possible de Israël, de maudire Hashem. aussi sa propre divinité, fût-elle
trouver des motifs logiques à la On pourrait se demander de une idole de pierre ou de bois !
IL TE VERRA ET IL SE RÉJOUIRA DANS SON CŒUR
Judith GEIGER HASSID

Les premiers versets de assurément » ;  dès que Aharon est mentionné, pour
notre paracha d’Emor suivent la première fois, il est question de
directement la paracha KEDOCHIM Selon le RAMBAN, si Adam, le la qualité sans aucun doute la plus
qui nous a enseigné comment le premier homme n’avait pas mangé précieuse : il n’est pas jaloux. 
peuple d’Israël devient saint en de l’arbre de la Connaissance, il
se tenant à distance de l’idolâtrie n’aurait pas connu la mort.  Pas seulement qu’il n’est pas jaloux
(Avoda zara) et en ayant des de voir son petit frère devenir le
mœurs sexuels irréprochables Selon lui, la mort s’est introduite grand Moshé Rabénou, le seul qui
(Arayot) .  dans le monde seulement à était dans la plus grande proximité
partir du moment que l’homme avec Hachem, celui qui donnerait la
La paracha d’Emor focalise avait consommer de l’arbre de la Torah au peuple d’Israël, celui par
particulièrement sur les cohanim connaissance, une consommation lequel la Torah est désignée comme
qui sont considérés comme les transgressive qui s’enracine « TORAT MOSHE » ; 
personnes les plus saintes parmi selon HAZAL (nos sages), dans
les membres du peuple juif et la jalousie « EM KOL HATAT », Non, pas seulement qu’il ne sera
les règles de sainteté qui leurs la « mère » de tous les péchés, pas jaloux mais bien plus, il serait
incombent.  autrement dit l’origine de tous heureux de voir son frère ainsi
nos péchés.  aimé par Hachem et les Bné Israel. 
La première Mitsva évoquée que
Hachem ordonne aux prêtres, les « Car on avait trouvé que le Et Hachem rassure ainsi Moshé
cohanim via Moshé Rabenou est premier serpent avait mis ses yeux rabénou lorsqu’il refuse d’endosser
celle de ne pas se rendre impur dans ce qui ne lui appartenait pas la mission de libérer le peuple
pour une personne morte.   » (Traité Sota 9,2).  d’Egypte en lui disant : 

«Hachem dit à Moché : dis aux Le serpent en effet avait observé « Le courroux de Hachem
Cohanim, les fils d’Aaron et tu leur Adam et Hava et avait convoité s’enflamma contre Moshé et il dit :
diras : aucun d’entre eux ne se la femme pour lui en la séduisant N’y a-t-il pas Aharon ton frère le
rendra impur pour une personne et en lui faisant mangé du fruit Lévite ?...d’ailleurs, le voici même
(morte) dans son peuple… »  défendu.  qui sort à ta rencontre : il te verra
et il se réjouira dans son cœur »
Cette mitsva qui veille à tenir à Lorsque ‘Hava avait succombé à (Chemot 4,14). 
distance les Cohanim des morts ses conseils et consommé le fruit
nous semble pour le moins de l’arbre, le caractère jaloux et Rabbi Shimon Bar Yohaï dit : « le
surprenante sachant que la envieux du serpent l’avait pénétré cœur qui était heureux de voir la
mitsva d’accompagner le défunt pour devenir une composante grandeur de son frère c’est lui qui
à sa dernière demeure est selon active de son caractère.  portera les Ourim et les Toumim
le RAMBAM, « HESSED CHEL comme il est écrit « et ils seront
EMET », la plus grande bonté, la Cette jalousie du serpent avait sur le cœur d’Aharon » (Chemot
plus gratuite de toute les mitsvot ainsi pénétrée Hava qui à son tour, 28,30) ; 
positives, car la personne défunte devenant jalouse, avait donné à
ne pourra jamais rendre la pareil.  manger de l’arbre à Adam afin Aharon était pur de toute jalousie,
qu’elle ne meurt pas et que lui il n’avait pas envié son petit frère,
Et pourtant, cette mitsva, en vivant n’épouserait une autre ni convoité sa fonction, et c’est
purement gratuite est totalement femme (Rachi dans Bérechit 3,6).  pour cette qualité exceptionnelle
interdite aux Cohanim à qui même que selon ‘HAZAL il avait été choisi
l’entrée en cimtière est barrée.  Voilà depuis lors nous subissons pour le rôle du Cohen Gadol, le
les conséquences de cette jalousie grand prêtre et avait pour mission
Comment se fait il que les qui jalonne le ‘Houmach Bérechit la plus noble des missions, après
Cohanim, les gens de la bonté, du comme un fil d’Ariane en passant avoir libérer le peuple d’Israël
HESSED par excellence, ceux qui par Caïn qui tue son frère Hével, de l’esclavage, de rapprocher le
sont chargés du travail du culte ainsi que les dix frères qui veulent peuple à son Dieu, à Hachem. 
dans le Temple et par le travail initialement tuer Yossef pour
des sacrifices veillent à « laver finalement le vendre en esclavage.  C’est pourquoi Hachem en
» les fautes de Bné Israël, qu’ils s’adressant à Moshé et lui dit : «dis
soient exclu de cette mitsva de C’est en effet la jalousie du serpent aux Cohanim, les fils d’Aharon… »
HESSED ?  devenu un trait constituant de ( Vaykra 21, 1) , autrement dit,
l’humain le conduisant à la faute rappelle aux Cohanim qu’ils sont
Comment se fait il que la mitsva qui avait introduit la mort dans le les fils d’ Aharon, celui qui était
témoignant de la bonté la plus monde.  heureux de voir son petit frère, le
véritable leur est interdite ?  préféré de Hachem sans sentir de
Après avoir compris l’effet la jalousie. 
C’est le RAMBAN qui nous dévastateur de cette jalousie
apporte un élément de réponse fratricide, nous voila depuis Mets les en garde qu’ils préservent
dans Bérechit 2,17 « De tout le ‘Houmach CHEMOT face à cette qualité, et pour cela qu’ils
arbre du jardin, tu pourras une autre fratrie, cette fois se tiennent à distance de la plus
manger ; mais de l’Arbre de la exceptionnelle ! Celle de Moshé impur des impuretés, la mort.
Connaissance du Bien et du Mal, et Aharon. 
tu n’en mangeras pas ; car le jour
où tu en mangeras, tu mourras La Torah nous démontre comment
DE LA GRAVITE DU VOL.
Rav Ye’hiel BRAND

Pour les mitsvot des sections Béhar et de scandales médiatisés. Cette loi s’applique également au non-
Bé’houkotaï, la Thora précise qu’elles furent En outre, les Dix Commandements paiement d’une dette, d’un loyer ou d’une
« transmises au Mont Sinaï », pour en interdisent également le désir passionné et location d’objets (Baba Métsia 111/a).
souligner la valeur fondamentale. la convoitise : La défense du vol figurant dans les Dix
« Tu ne convoiteras pas » – « Tu ne désireras Commandements inclut, comme le précise
En premier lieu, figurent les lois relatives aux pas ». La « convoitise » dont parle la Torah Yonathan ben Ouziel dans son commentaire
années de Chemita et à celle du Jubilé. consiste à faire usage de racket, d’extorsion sur Chémot (20, 13), la collaboration à un
A l’époque où ces mitsvot avaient cours, un de fonds par la force, d’intimidation ou plus acte de spoliation, le recel et l’aide physique
homme ayant vendu un champ en Erets- simplement de harcèlement en vue de ou juridique apporté à un voleur.
Israël pouvait exiger de le racheter, en pousser son prochain à céder ce qu’on veut Il existe une catégorie de vol plus vicieuse
remboursant la différence entre le prix initial lui acheter, et dont lui-même ne veut pas : les riches qui manipulent les prix et les
et celui correspondant aux années restant se dessaisir (Rambam Séfer Hamitvot lavin marchés, en achetant du blé aux producteurs,
jusqu’au Jubilé. La Torah souligne à ce sujet 265, 266). « Celui qui désire s’approprier en le stockant jusqu’à provoquer une famine,
qu’il ne devait pas tromper l’acheteur sur ce le serviteur de son prochain, sa servante, puis en le vendant au prix fort. Concernant
compte : « Si vous vendez à votre prochain, ou ou tout autre objet, et insiste avec des amis ces personnes, le roi David formula cette
si vous achetez de votre prochain, qu’aucun jusqu’à ce que l’autre renonce à l’objet prière (Téhilim 10, 9-15) : « Il se tient en
de vous ne trompe son frère. Tu achèteras convoité, bien qu’il l’ait payé cher, il aura embuscade près des villages, il assassine
de ton prochain, en comptant les années transgressé l’interdiction de “convoiter”. l’innocent dans des lieux écartés; ses yeux
depuis le Jubilé... Plus il y aura d’années, épient le malheureux, il est aux aguets
plus tu élèveras le prix; et moins il y aura Celui qui, dans son cœur, désire ardemment dans sa retraite, comme le lion dans sa
d’années, plus tu le réduiras... Aucun de vous extorquer la maison d’autrui, ou lui prendre tanière. Il est aux aguets pour surprendre
ne trompera son prochain, et tu craindras ton sa femme ou des biens... dès qu’il conçoit le malheureux ; il le surprend et l’attire
D.ieu... » (Vayikra 25, 14-16). dans son cœur un projet pour parvenir à ses dans son filet. Il se courbe, il se baisse, et les
fins [ou pour le faire divorcer de sa femme misérables tombent dans ses griffes. Il dit en
Cette loi s’applique autant à l’égard d’un juif afin de l’épouser ensuite], il transgresse son cœur : “D.ieu oublie ! Il cache Sa face, Il ne
que d’un non-juif, quand bien même serait-il l’interdiction de “désirer”. Le désir conduit à regarde jamais...” Brise le bras du méchant,
un idolâtre. Ainsi, un juif qui se serait vendu la convoitise, et la convoitise au vol. En effet, punis ses iniquités et qu’il disparaisse de
comme esclave à un non-juif – et même s’il après avoir insisté avec ses amis et avoir Tes yeux !» (Méguila 16/b). Le prophète
effectue chez lui le nettoyage d’un temple proposé le prix fort, si le propriétaire refuse Amos (8, 4-7) décrit ces escroqueries ainsi
idolâtre – n’a pas le droit de tromper son encore la vente, il le volera de toute évidence. : « Écoutez ceci, vous qui dévorez l’indigent,
maître pour pouvoir se libérer plus tôt : « Si Et là, si le propriétaire vient à s’opposer, il et qui ruinez les malheureux du pays ! Vous
ton frère se vendra à un étranger, à un non n’hésitera pas à le tuer. Le roi A’hav en est la dites : “Quand la nouvelle récolte sera-t-
juif, à un idolâtre, ou à une racine d’idolâtrie preuve : afin de s’accaparer la vigne de Navot, elle permise [après Pessa’h] afin que nous
[pour nettoyer une maison d’idolâtrie ; il finit par l’assassiner. Tu apprends donc que vendions du blé ? Quand finira l’année de
Rachi]... Il calculera depuis l’année où il le désir est une interdiction, et que harceler Chémita, afin que nous ouvrions les greniers
s’est vendu jusqu’à l’année du Jubilé. Le pour acheter en est une autre. Ainsi, après ? Nous diminuerons l’épha [unité de mesure],
prix à payer dépendra du nombre d’années, avoir désiré, harcelé et volé un objet, il aura nous augmenterons le prix, nous falsifierons
lesquelles seront évaluées... » (Vayikra 25, transgresse trois interdictions » (Rambam les balances pour tromper ; puis nous
50-51). La Torah interdit donc de tromper Michné Torah Guézel VaAvéda 1, 9-12). achèterons les misérables pour de l’argent, et
financièrement un non-juif, même idolâtre, le pauvre pour une paire de souliers, et nous
même dans l’intention de sauver un juif Le vol peut conduire la victime à faire faillite, vendrons la criblure du froment.”
d’une situation inconfortable concernant son à divorcer, à être dans l’impossibilité de payer D.ieu l’a juré par la Gloire de Yaacov : Je
judaïsme (Baba Kama 113/b). les scolarités de ses enfants, à la dépression, n’oublierai jamais aucune de leurs œuvres ! »
Voici la Halakha telle que précisée dans le à l’alcoolisme et à la maladie. Voler un pauvre (Baba Batra 90/b).
Choul’han Aroukh, et à laquelle tout juif doit peut aller jusqu’à provoquer sa mort : « Les parents, enseignants et rabbins de
se plier : « La Thora interdit de voler, même Voler un pauvre, ne serait-ce qu’une pérouta communautés ne se rendent pas quittes de
une toute petite somme, que ce soit d’un juif [valeur minime] est considéré comme lui leur devoir tant qu’ils n’auront pas inculqué
ou d’un non-juif » (‘Hochén Michpat 348, 1-2 ôter son âme » (Baba Kama 119/a). explicitement ces lois. Cela est d’autant
; 359, 1). L’interdiction de voler inclut aussi le refus plus nécessaire que l’homme est attiré par
La tromperie est fréquemment utilisée, de payer un salaire dû à un employé, ou un ces méfaits, comme dit la Michna : « Plus
sous différentes formes, dans la gestion retard de sa paie : « Tu ne priveras pas un que toute autre chose, l’homme désire et
des fortunes, par des banques ou autres salarié de son salaire... Tu lui donneras le aspire au vol et à l’immoralité. Celui qui
organismes, en les plaçant avec des produits salaire de sa journée avant le coucher du se maîtrise acquerra un mérite pour lui-
plus ou moins « toxiques », du fait qu’il s’agit soleil; car il est pauvre, et sa vie dépend du même, ses enfants, petits-enfants et arrière-
souvent d’affaires opaques. Les abus sont lui [son salaire] », (Dévarim 24, 14-15). petits-enfants, jusqu’à la fin de toutes les
légions, sans qu’ils ne provoquent forcément générations » (Makot 23/b).

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Bar Mitsva par tirage
Ce feuillet d’étude est offert à la mémoire de Elicha Ben Yaaqov DAIAN

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