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COURS DE THERMIQUE SOLAIRE


Master Energie
2014-2015
1ERE PARTIE : LES CAPTEURS SOLAIRES PLANS

2EME PARTIE : LE STOCKAGE THERMIQUE

Pr. Alfa Oumar DISSA

Maître de Conférences en Physique


alfa_dissa@univ-ouaga.bf
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1ERE PARTIE
LES CAPTEURS SOLAIRES PLANS
-3-

Chapitre 1
Architecture et Analyse des transferts thermiques dans un capteur plan

Un capteur solaire plan ou insolateur est une sorte d’échangeur de chaleur spéciale
permettant de convertir l’énergie solaire rayonnante en chaleur pour des applications à basses
températures : chauffage d’eau pour les chauffe-eau solaires et chauffage d’air pour le
chauffage des immeubles, la climatisation et certains procédés thermiques industriels tel que
le séchage. C’est un dispositif servant à réaliser à partir du rayonnement solaire un gain
d’énergie thermique utile au chauffage du fluide caloporteur ou de l’eau. Il est surtout adapté
pour des applications de températures maximales d’usage autour 100°C présentant des coûts
de réalisations plus faibles.

1.1 Architecture et typologie des capteurs solaires

1.1.1 Architecture d’un capteur solaire plan


Un capteur solaire plan est constitué essentiellement d’une surface absorbante peinte en noir,
qui absorbe le rayonnement solaire et le transmet thermiquement à un fluide caloporteur qui
est généralement l’air ou l’eau. Plus précisément, il est en générale constitué :
 D’une couverture vitreuse transparente (1) dans le visible (0.4 à 0.8µm) et opaque dans
l’infrarouge (1 à 1000µm),
 D’un absorbeur (2)
 D’une lame d’air statique (3) entre la vitre et l’absorbeur
 D’un conduit d’air caloporteur (4)
 D’un fond isolant (5)
 D’une enveloppe de protection adiabatique 2

3
5
4

Légende : (1) Vitre, (2) Conduit d’air confiné, (3) Tôle absorbante, (4) Conduit d’air utile, (6)
Absorbeur poreux, (7) Isolation arrière
Fig.1: Schéma du capteur plan
-4-

1.1.2 Différents type de capteurs solaires plans

1.1.2.1 Les capteurs type plaque absorbante


- Mode de fonctionnement
Dans ce type de capteur, la tôle est généralement utilisée comme absorbeur. Cette tôle
sous l’effet des rayons solaires s’échauffe et va réémettre des rayons infrarouges de grandes
longueurs d’onde :
 Côté supérieur, les rayons infrarouges seront piégés par le vitrage qui leur paraît opaque.
La distance tôle – vitre doit alors être dimensionnée pour limiter au mieux les pertes par
conduction convection dans la couche d’air emprisonné.
 Coté inférieur, les rayons infrarouges vont chauffer le fond du capteur ; le fluide
caloporteur circulant entre la tôle et le fond du caisson va acquérir des calories par
convection au contact de ces deux surfaces.
Ces modèles de capteurs solaires peuvent être classés en capteurs "sans couverture
transparente" et en capteurs "à couverture transparente".

- Capteurs "sans couverture transparente"


Ce sont les formes de capteurs les plus simples. Comme le montre la figure 1.4, ils
sont constitués simplement d’un conduit d’air dont la partie supérieure joue le rôle
d’absorbeur tandis que la face arrière est isolée. Ils ont généralement un rendement de
captation supérieur à celui des capteurs solaires à air "à couverture transparente" de l’ordre de
10% à cause des déperditions optiques lors de la transmission du rayonnement incident à
travers la couverture transparente. Par contre, les capteurs solaires à air "sans couverture
transparente" présentent un rendement thermique inférieur à celui des capteurs solaires à air
"avec couverture transparente" à cause des pertes par convection sur la surface absorbante.
Néanmoins, la faible performance thermique des capteurs solaires à air "sans couverture
transparente" est compensée par leur simplicité et leur moindre coût.

- Capteur " à couverture transparente"


On peut minimiser les pertes en avant dans un capteur solaire en plaçant au dessus de la
plaque absorbante une ou plusieurs couvertures transparentes généralement en matière
plastique, en verre ou en plexiglas. Cette couverture transparente empêche les pertes de
chaleur par convection sur la plaque absorbante, réduit les pertes dues aux rayonnements de
grande longueur d’onde et protège la plaque absorbante contre le refroidissement en cas de
pluie. Elle doit être nécessairement opaque à l’infrarouge de grande longueur d’onde. Les
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capteurs "à couvertures transparentes" sont recommandés lorsqu’on désire élever la


température du fluide caloporteur de 10 à 35°C au dessus de l’ambiante (Ekechukwu &
Norton, 1999b). Ils ont généralement un rendement thermique plus élevé que les capteurs
"sans couverture transparente " bien que leurs coûts de revient et de maintenance soient plus
élevés. Les capteurs solaires à air "à couverture transparente " les plus utilisés sont :
 Les capteurs solaires à air passe-avant : le fluide caloporteur à chauffer circule dans le
conduit entre la couverture transparente et la plaque absorbante. Elle lèche ainsi la plaque
chauffée par effet de serre (fig.4). Le terme passe-avant signifie donc que le fluide
caloporteur passe au dessus de l’absorbeur.

ABSORBEUR

ECOULEMENT
D’AIR ISOLATION

ENVELOPPE DE PROTECTION

FIG.3. CAPTEUR SOLAIRE A AIR "SANS COUVERTURE TRANSPARENTE"

ABSORBEUR

VITRAGE

ECOULEMENT
D’AIR ISOLATION

ENVELOPPE DE PROTECTION

FIG. 4 CAPTEUR SOLAIRE A AIR PASSE-AVANT

 Capteurs solaires à air passe-arrière : Une couche d’air statique sépare l’absorbeur de la
couverture transparente et le fluide caloporteur caloporteur circule entre l’arrière de
l’absorbeur et l’isolation inférieure comme le montre la figure 5. Les capteurs solaires à
air passe-arrière ont généralement un rendement plus élevé que ceux à air passe-avant
(Ekechukwu & Norton, 1999b).
-6-

ABSORBEUR

VITRAGE

ECOULEMENT
D’AIR ISOLATION

ENVELOPPE DE PROTECTION

FIG. 5 CAPTEUR SOLAIRE A AIR PASSE-ARRIERE

 Les capteurs solaires à air multi-passes : le fluide caloporteur circule sur les deux faces
de l’absorbeur suspendu, augmentant la surface d’échange. L’inconvénient de ce type de
capteur est que l’absorbeur se retrouve à une basse température et rayonne moins
d’énergie. Les capteurs solaires à air multi-passes les plus courants sont ceux à passe-
parallèle (fig.6.a), double-passes (fig.6.b), et à plaque absorbante perforée (fig.6.c).

ABSORBEU
VITRAGE

ECOULEMENT
D’AIR ISOLATION

ENVELOPPE DE PROTECTION
FIG.6A CAPTEUR SOLAIRE A AIR PASSE-PARALLELE

ABSORBE
VITRAGE

SORTIE D’AIR ENVELOPPE DE


ISOLATION
PROTECTION
ENTREE D’AIR

FIG.6B CAPTEUR SOLAIRE A AIR DOUBLE-PASSES


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ABSORBEUR

VITRAGE

ECOULEMENT
D’AIR ISOLATION

ENVELOPPE DE PROTECTION
FIG.6.C. CAPTEUR SOLAIRE A AIR A PLAQUE PERFOREE

1.1.2.2 Les capteurs solaires à air à absorbeur poreux


Ils sont aussi connus sous le nom de capteurs solaires à air à matrice poreuse. La
différence d’un tel type de capteur avec le type plaque absorbante est que le fluide
caloporteur traverse l’absorbeur (Fournier & Maurissen, 1993). Celui-ci est constitué d’une
matrice poreuse (grille, copeaux, mousse etc.) très perméable à le fluide caloporteur, mais
suffisamment épaisse pour être opaque au rayonnement incident qui le chauffe (fig. 7). Cette
configuration de capteur a donné lieu à des travaux parmi lesquels on peut citer ceux de Clary
et Morgan (1977); de Chiou, El-Wakil et Duffie (1965) ; de Hamid et Beckman (1969); de
Lansing et Clarke (1979); de A. Hammou et al. (1982); de M. Daguenet (1985); etc.. Dans ce
type de capteur, la chaleur piégée dans l’absorbeur est transmise au fluide caloporteur qui le
traverse. L’absorbeur est formé d’une matrice poreuse finement et régulièrement divisée et
présente donc une surface spécifique beaucoup plus grande qu’une simple tôle.

SORTIE D’AIR
ABSORBEUR
VITRAGE

ENTREE D’AIR
ISOLATION

ENVELOPPE DE PROTECTION
FIG.7. CAPTEUR SOLAIRE A AIR A ABSORBEUR POREUX
-8-

La différence entre le fonctionnement de ce type de capteur et celui du type tôle est que le
fluide caloporteur traverse l’absorbeur qui lui est très perméable, mais l’absorbeur est
suffisamment épais pour être opaque au rayon qui le chauffe. le fluide caloporteur froid
circule entre la vitre et l’absorbeur tandis que le fluide caloporteur chaud circule entre
l’absorbeur et le fond isolant (fig. 7).

1.1.2.3. Critère de choix des éléments d’un capteur solaire


Les paramètres principaux dont dépend la quantité d’énergie absorbée et transmise par un
capteur solaire sont :
 L’insolation et l’orientation du capteur,
 L’absorptance du système,
 La transmittance de la couverture transparente.

- L’insolation et l’orientation du capteur


Tout capteur solaire à air doit tenir compte de l’insolation du site car l’énergie
absorbée augmente avec le degré d’insolation. Il est donc une nécessaire de relier la chaleur
utile du capteur à la charge de séchage (Ekechukwu & Norton, 1999b). Pour augmenter le
rendement de captation, la surface absorbante doit être perpendiculaire au rayonnement au
midi solaire d’une journée type de la période de l’année pendant laquelle l’opération de
séchage a lieu. Selon le site, le capteur doit être alors orienté vers le nord ou le sud, avec une
inclinaison par rapport à l’horizontale. L’inclinaison idéale d’un capteur au midi solaire d’un
jour donné pour un site défini peut être obtenue à partir de la relation (Ekechukwu & Norton,
1999b):
284  n
=(-) et   23.45 sin(360 ) (1)
365
Où  est l’angle de déclinaison, le numéro du jour dans le mois et  la latitude du site.

- L’absorbeur
La fraction d’énergie du rayonnement solaire incident absorbée par le capteur plan dépend en
grande partie de l’absorptance de la surface absorbante, donc de la nature de l’absorbeur. Le
matériau d’absorption doit avoir à la fois :
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 Une forte absorptance du rayonnement incident,


 Une faible émissivité,
 Une bonne conductivité thermique,
 Une faible masse volumique et
 Une stabilité thermique à la gamme de température d’opération.
En plus, il doit être durable et de faible coût.
Les feuilles métalliques noircies sont généralement utilisées comme absorbeur à cause de leur
simplicité et de leur faible coût de revient. Les films plastiques noirs, le charbon, la cendre,
les cailloux noircis, le bois noirci, etc, sont souvent utilisés comme absorbeurs. Le choix du
matériau absorbant dépend surtout de son coût et de sa disponibilité.

- La couverture transparente
La transmittance de la couverture transparente est l’un des facteurs important pour la
quantité d’énergie absorbée par le capteur. Le matériau utilisé doit avoir les qualités
suivantes :
 Forte transmittance dans le domaine du visible du spectre électromagnétique,
 Faible transmittance (opacité) à l’infrarouge de grandes longueurs d’onde afin de pouvoir
piéger les rayons réfléchis par l’absorbeur,
 Faible absorptivité,
 Forte stabilité aux températures de fonctionnement,
 Résistance à la cassure,
 Durabilité sous les conditions climatiques du lieu.
En outre, le matériau doit être moins peu couteux et disponible. Le verre est souvent
utilisé comme couverture transparente à cause de sa forte transmittance au flux solaire visible,
sa faible transmittance à l’infrarouge et sa stabilité aux hautes températures (Duffie &
Beckman, 1974; Inova & Andonov, 2001; Kolb, Winter & Viskanta, 1999). Cependant, son
coût élevé, sa faible résistance et sa masse volumique relativement élevée ont amené certains
auteurs à envisager le film plastique (Jannot & Coulibaly, 1997; Njomo,1998) comme
couvertures transparentes d’alternative. Malheureusement, l’utilisation du film plastique est
limitée à cause de sa faible résistance aux fortes températures et sa dégradation en présence
des rayons ultraviolets.
Finalement, la désignation d’un type de capteur donné pour une application spécifique
se fait en se basant sur sa capacité à élever la température du fluide caloporteur.
Ainsi :
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 Les capteurs solaires "sans couverture transparente" sont appropriés pour des élévations
de températures de l’ordre de 10°C (Ekechukwu & Norton, 1999b). Cependant, dans ce
type de capteur, les pertes thermiques de l’absorbeur sont élevées, il est alors nécessaire
d’avoir un bon coefficient d’échange thermique entre l’absorbeur et le fluide caloporteur.
Pour cela, il est recommandé d’utiliser une vitesse du fluide caloporteur assez élevée de
l’ordre de 5 m/s (Hodali, 1997). L’utilisation de vitesses du fluide caloporteur trop élevées
est être limitée car elle nécessite des ventilateurs puissants.
 Pour des élévations de températures comprises 10 et 35 °C, des capteurs "à couverture
transparente " permettent de limiter les pertes thermiques de l’absorbeur (Ekechukwu &
Norton, 1999b). Lorsque l’élévation souhaitée tend vers 35°C, les capteurs à une seule
couverture semblent plus performants que les capteurs à 2 ou 3 couvertures.
 Pour des élévations de températures supérieures à 35°C, le choix du matériel approprié
devient difficile car la couverture transparente devient de moins en moins opaque aux
rayons infrarouges de grandes longueurs d’ondes en même temps que l’émissivité de
l’absorbeur augmente. Les organes du capteur doivent alors être choisis en tenant compte
de leurs propriétés thermiques (emissivité, transmittance, absorptance etc..) et mécaniques
de manière à garantir une bonne efficacité du dispositif (Hodali, 1997).

1.2 Analyse des transferts thermiques

Pour l’analyse des transferts thermiques dans un capteur plan, les hypothèses simplificatrices
suivantes sont généralement formulées :
 l’écoulement est unidirectionnel et le régime est supposé transitoire
 les paramètres sont homogènes sur une section du capteur perpendiculaire à l’écoulement
 le ciel et la vitre sont assimilés respectivement à des corps noir et gris
 la température ambiante est la même à l’avant et à l’arrière du capteur,
 les propriétés physiques des matériaux utilisés sont presque constantes
 les effets de la poussière et des saletés sur la vitre sont négligeables
 la vitesse du fluide caloporteur reste constante le long du capteur
Les variables fondamentales induites par le modèle sont les températures des différents
organes du capteur qui dépendent des variables fixes à savoir l’abscisse x dans le sens de
l’écoulement d’air le long du capteur et la durée de fonctionnement du capteur t. Dans le cas
général les températures utilisées dans les bilans d’énergie sont les suivantes :
-11-

- T1e: La température de la face externe de la vitre, en °K


- T1i : La température de la face interne de la vitre, en °K
- T2 : La température l’absorbeur, en °K
- Tf : La température du fluide caloporteur, en °K
- T3i : La température de la face interne de l’isolation arrière, en °K
- T3e : La température de la face externe de l’isolation arrière, en °K
Le bilan des transferts de chaleur sur les différentes parties du capteur est alors établi à partir
du réseau thermique de la Fig.8 selon :
 Bilan de chaleur sur la face externe de la vitre

 P1  ha Ta  T1   hr1c Tc  T1e   h1c T1i  T1e 


m1Cp1 dT1e
S dt
 Bilan de chaleur sur la face interne de la vitre

 h1c T1e  T1i   hr12 T2  T1i   h12 T2  T1i 


m1Cp1 dT1i
S dt
 Bilan sur l’absorbeur tôle ondulée
m2Cp2 dT2
S dt
 
 P2  hr12 T1i  T2   h12 T1i  T2   h2 f T f  T2  hr 23i T3i  T2 

 Bilan sur le fluide caloporteur

d 2T f
    (11)
 f C pf dT f
m
 f  h2 f T2  T f  h3if T3i  T f
S dx dx 2
 Bilan sur la face interne du fond isolant
m3Cp3 dT3i
S dt
 
 h3if T f  T3i  hr 23i T2  T3i   hc3 T3e  T3i 

 Bilan sur la face externe du fond isolant


m3Cp3 dT3e
S dt

 hc3 T3i  T3e   ha Ta  T3e   hr 3g Tg  T3e 

Où : P1 et P2 sont les puissances thermiques absorbées respectivement par la vitre et la tôle, λf


la conductivité thermique du fluide caloporteur et m f le débit de celui-ci dans le conduit

utile.
Les conditions aux limites étant :
dT2
En x=0 :  0 et
dx
-12-

dT2 dT f
x=L :  0
dx dx
Ta Tc

1/hr1c
1/ha
m1Cp1 /S

P1
T1e
m1Cp1 /S
1/h1c
T1i

1/h12 1/hr121
m2Cp2 /S
T2
P2

1/h2f

1/hr23i Tf

1/h3if m3iCp3 i/S

T3i

1/hc3
T3e
1/ha
m3eCp3 e/S
1/hr3g

Ta Tg

Fig. 8 : Schéma électrique relatif à une section de capteur

Convection Conduction Rayonnement

1: Vitre, 2: Tôle absorbante, 3: Isolation arrière, a: Milieu ambiant, c: Ciel f: fluide


caloporteur, r: Rayonnement
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Chapitre 2
Régime permanent d’un capteur solaire plan

2.1 Les hypothèses du régime permanent


Les hypothèses généralement formulées pour modéliser en régime permanent un capteur
solaire plan soumis au rayonnement solaire sont les suivantes :
- L’écoulement est unidirectionnel
- Les conditions sont homogènes sur une section du capteur perpendiculaire à
l’écoulement
- Les effets de bords sont négligeables
- Les propriétés physiques des matériaux utilisés sont constantes dans les plages de
températures considérées
- La conduction dans la vitre est négligeable, sa puissance absorbée est négligeable
- Cette vitre est assimilée à un corps gris
- Le ciel est assimilé à un corps noir pour une radiation de longueur d’onde prise à la
température de la voûte céleste
- L’ombrage de l’absorbeur sur une partie du vitrage est négligeable
- La température ambiante est la même à l’avant et à l’arrière du capteur
- Les pertes de charge et les effets de viscosité dans le conduit utile sont négligeables
- Les effets de la poussière et des saletés sur la vitre sont négligeables
- La portion de la surface de captation couverte par les bordures est négligée
- Les propriétés thermophysiques du fluide caloporteur sont constantes ou dépendent
linéairement de la température

2.2 Bilan thermique du capteur

On peut exprimer le bilan thermique du capteur par l’équation suivante rapportée à l’unité de
surface:
P2  Pu  Pp  Ps (2.1)

Où : P2 est la puissance absorbée par la tôle absorbante en W/m², P u la puissance utile


récupérée par le fluide caloporteur en W/m², Pp la puissance perdue par le capteur en W/m², Ps
la puissance stockée par le capteur en W/m².
-14-

La puissance utile Qu reçue par le fluide caloporteur est alors (Daguenet, 1985, Ekechukwu
& Norton, 1999):
Qu  m
 C p ( T fs  T fe )  SPu (2.2)

Où Tfe est la température du fluide caloporteur à l’entrée dans le capteur, Tfs la température
à la sortie et S la surface de captation.
Il faut donc déterminer la puissance Pu liée aux températures Tfe et Tfs par :
SPu
T fs  T fe  (2.3)
m C p

Dans ce cas, la démarche suivie par Hottel, Whillier et Bliss (Daguenet, 1985) suppose
que les éléments du capteur se trouvent chacun à une température moyenne constante. Cette
approche néglige les effets transitoires, mais constitue un outil commode, surtout pour des
calculs de conception.

2.3 Analyse des transferts thermiques

2.3.1 Bilan suivant l’équation de l’énergie sur le fluide caloporteur


On adopte le principe de Hottel, Whillier et Bliss en supposant que le régime est permanent et
que les organes de l’insolateur se trouvent chacun à une température moyenne. De
l’expression 2.2, il vient :
 CP
m
Pu  ( T fs  T fe ) (2.4)
S
Dans cette expression Tfe est supposée connue et il faut déterminer Tfs pour pouvoir connaître
Pu. Pour cela, on résout l’équation de la chaleur relative au fluide caloporteur et rapportée à
l’ensemble du conduit utile.
T f   
( C p ) f  ( C p ) f v gradT f  div( q )  S s (2.5)
t

Où : q est le flux de conduction dans le conduit utile, Ss l’amplitude volumique de la
source de chaleur d’origine solaire récupérée par le conduit utile.
Si  est l’amplitude volumique de la puissance utile reçue par le fluide caloporteur, en régime
permanent, l’équation 2.5 devient :
 
( C p ) f v gradT f   (2.6)

Comme l’écoulement est supposé unidimensionnel dans la direction x le long du capteur,


l’équation 2.6 revient à alors à :
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T f
( C p ) f v  (2.7)
x
Pour pouvoir résoudre cette équation, il faut au préalable déterminer  donnée par :
1
 ( P2  Pp ) et
e23

q u  S2  lPu (2.8)


Où : S2 la est section droite du conduit utile, e23 l’épaisseur du conduit utile, l la largeur du
conduit utile et qu la puissance utile récupérée par unité de longueur du capteur.
La détermination de  passe alors par le calcul de P2 et Pp. D’autre part, qu peut être calculée
en supposant l’existence d’un coefficient global d’échange thermique h2 entre la tôle
absorbante, à la température T2, et le fluide caloporteur à la température moyenne Tfm par :
qu  h2l( T2  T fm ) (2.9)

où Tfm est la température moyenne du fluide caloporteur

2.3.2. Calcul de la puissance absorbée P2


Soit une puissance incidente I0, supposée inclinée d’un angle  tombant sur 1m² de capteur.
Toute la fraction du rayonnement susceptible d’être récupérée par l’absorbeur est absorbée à
la surface de la tôle. La puissance incidente I0 présente alors une composante directe IDi et une
composante diffuse Idi c'est-à-dire :
I 0  I Di  I di (2.11)
La puissance transmise à travers le vitrage est :
I i  I Di D  I di d (2.12)

Où : D désigne la transmittivité totale directionnelle relativement au rayonnement direct et d


la transmittivité totale hémisphérique en liaison avec le rayonnement diffus.
L’absorbeur capte la fraction  de cette puissance transmise et réfléchit vers le vitrage
la fraction 1- .Si d est la réflectivité hémisphérique du vitrage, celui-ci réfléchit vers
l’absorbeur la Fraction (1-)d. Ce dernier absorbe à nouveau la fraction (1-)d et réfléchit
vers le vitrage la fraction (1-)2d. La fraction (1-)2d2 est, à nouveau, réfléchie vers
l’absorbeur et ainsi de suite. Au bout de n réflexions sur le vitrage, la fraction réfléchie vers
l’absorbeur est (1-)ndn de sorte qu’après une infinité de réflexions, la puissance absorbée
par l’absorbeur soit :
-16-


P2  [    ( 1   )1   ( 1   n ) dn ] I i    ( 1   )n  dn I i (2.13)
n0

soit :
I i  ( I Di D  I di d )
P2   (2.14)
1  ( 1   ) d 1  ( 1   ) d
P
Le rendement optique du capteur défini par :  0  2 et encore appelé
I0
"Transmissibilité- absorptivité effective" du capteur est alors donné par :
 ( I Di D  I di d )
 0  (  )  (2.15)
[ 1  ( 1   ) d ][ I Di  I di ]

VITRAGE

1 1- (1-)d

Fig.2.1: Absorption du rayonnement solaire par la surface de la tôle.

2.3.3. Calcul des pertes Pp


Pour calculer les pertes thermiques de l’absorbeur, il est commode d’utiliser les analogies qui
existent entre les transferts de chaleur et d’électricité.
La figure 2.2 schématise les transferts thermiques qui interviennent dans le capteur décrit sur
la figure 2.3 présente le schéma électrique relatif à une section en supposant que :
 Les températures T3 et Tf sont confondues et
 Les pertes entre la face externe de l’isolant et le fluide caloporteur extérieur sont
négligeables.
Ces hypothèses supplémentaires permettent d’exprimer les pertes globales de l’absorbeur Pp à
l’aide d’un coefficient de pertes UL dont l’inverse n’est rien d’autres que la résistance aux
transferts thermiques entre les potentiels thermiques T2 et Ta :
Pp  U L ( T2  Ta ) (2.16)

ou encore : Pp  Pp1  Pp 2  Pp3 (2.17)

Où Pp1, Pp2 et Pp3 sont respectivement les pertes à l’avant, à l’arrière et latérales du
capteur.
-17-

Tc Ta
hv hrc
Ii Ut
T1
hr2
h1 e12
T2
l Ecoulement d’Air h2 e23 Tf

T3

x Ta Ub
L
Fig. 5.4: Représentation simplifiée des transferts thermiques dans le capteur.

Ta Tc

1/hv
Ii

1/hrc1
Ta
T1
1/Ut
Ii1 T2
1/h1 1/hr21
Ii1 1/h2
Pu
Tf

T2 1/Ub

1/h2 Ta
Pu Schéma simplifié
Tf

1/Ub

Ta

Fig. 5.5 : Schéma électrique relatif à une section de capteur


-18-

Légende des figures 4.4 et 4.5

Convection Conduction Rayonnement

1: Vitre, 2: Tôle absorbante, 3: Isolation arrière, a: Milieu ambiant, c: Ciel


f: Milieu poreux (Air + Absorbeur poreux), r: Rayonnement, hv: Coefficient d’échange par
convection entre la vitre et le vent (W/m²K), h1: Coefficient d’échange par convection entre la
vitre et la tôle absorbante (W/m²K), h2: Coefficient global d’échange thermique entre le
milieu poreux et la tôle (W/m²K), Ut: Coefficient global de perte à l’avant (W/m²K), Ub:
Coefficient global de perte à l’arrière (W/m²K), e1 : Epaisseur de la couche d’air confinée (m),
e1 : Epaisseur de l’absorbeur poreux et du conduit utile (m), L : Longueur du capteur ( m), l:
largeur (m).

2.3.3.1 Pertes à l’avant


Pour l’essentiel, ces pertes résultent des échanges par convection et par rayonnement
entre l’absorbeur et la vitre d’une part et entre la vitre et le milieu ambiant d’autre part.
Pp1  U t ( T2  Ta ) (2.18)

Ut est le coefficient global de pertes à l’avant donné par :


1
Ut  (2.18)
1 1

H 21 H1a
Où : H21 : Coefficient global d’échange thermique entre l’absorbeur et la vitre
H1a : Coefficient global d’échange thermique entre la vitre et le milieu ambiant

 Calcul de H21
Le flux échangé entre l’absorbeur et la vitre est : P21 = H21 ( T2 - T1 ) (2.19)
Or :

 ( T24  T14 )  ( T22  T12 )( T1  T2 )


P21  h1( T2  T1 )   [ h1  ][ T2  T1 ] (2.20)
1  1 1 1  1 1
1 2 1 2
Le coefficient d’échange par rayonnement entre la vitre et l’absorbeur est :

 ( T22  T12 )( T1  T2 )
hr 21  (2.21)
1  1 1
1 2
d’où :
-19-

P21  ( h1  hr 21 )( T2  T1 ) (2.22)

On a alors: H 21  H1  hr 21 (2.23)

Avec : 1 Emissivité de la vitre


2 Emissivité de l’absorbeur

 Calcul de H1a
Le flux échangé entre la vitre et le milieu ambiant est :

T 2  Tc2
P1a  hv ( T1  Ta )  1 ( T14  Tc4 )  [ hv  1 ( T12  Tc2 )( 1 )][ T1  Ta ] (2.24)
T1  Ta
Le coefficient d’échange par rayonnement entre la vitre et la voûte céleste est :

hr1c  1 ( T12  Tc2 )( T1  Tc ) (2.25)

T T
d’où : P1a  ( hv  hr1c 1 c )( T1  Ta ) (2.26)
T1  Ta
T T
On a alors : H1a  hv  hr1c 1 c  hv  h'r1c (2.27)
T1  Ta

T T
Avec : h'r1c  hr1c 1 c
T1  Ta

Le coefficient global de perte à l’avant est alors :


1
 1 1 
Ut     (2.28)
 h1  hr 21 hv  h'r1c 

Cette expression de Ut prend en compte la température de la vitre qui, a priori, est


inconnue en plus de la température de la tôle absorbante. En vue de faciliter les calculs de
simulation, on utilise souvent la formule empirique de Klein (Daguenet, 1985) qui exprime le
coefficient global des pertes Ut en fonction de la température de l’absorbeur, indépendamment
de celle de la vitre.
-20-

1
 
   ( T2  Ta )( T22  Ta2 )
Ut  
N 1
  
(2.29)
 c T2  Ta 0.31 hv  [  2  0.0425 N ( 1   2 )] 1  [ ( 2 N  f  1 )
 ( T2 )( N  f )  1 ]  N
 

Où : N Nombre de vitre (N=1 dans notre cas)


f Facteur correctif tenant compte de l’effet du vent :
f  (1  0.04h v  5.10 4 h v )(1  0.091N)

c Facteur tenant compte de l’influence de l’inclinaison du capteur sur les


coefficients de convection dans les conduits non utiles (Daguenet, 1985):
c=365.9(1-0.00883+0.000122) ; avec en degrés.

La formule 2.29 est valable (avec une erreur de 0.2 W/m²°C) dans les conditions suivantes :
47°C <T2 < 147°C et –13°C < Ta < 37°C
0.1 < 1 < 0.95 ; 1<N<3; 0 <  < 90° et v < 10 m/s
Ces conditions sont réunies dans notre cas ; ce qui nous autorise à l’utiliser.

2.3.3.2 Les pertes à l’arrière


Ces pertes sont essentiellement liées au flux conductif au sein de l’isolation arrière et
latérale. Le flux échangé entre l’absorbeur et la face arrière du capteur est :
T2  Ta
P2a  (2.30)
1  1
h2 Ub
Où h2 :Coefficient global d’échange entre l’absorbeur et le fluide caloporteur
Ub : Coefficient global des pertes à l’arrière
Les échanges entre l’absorbeur et le fluide caloporteur sont très grands devant les déperditions
thermiques à travers l’isolation arrière d’où :
h2 >>Ub et 1/h2 << 1/Ub
On en déduit que:
T T
Pp 2  P2a  2 a
1
Ub
soit :
Pp2  U b ( T2  Ta ) (2.31)

Rappelons que l’isolation arrière est formée par :


-21-

 Une couche de laine de verre d’épaisseur e=5 cm et de conductivité thermique


=0.04W/(m.K) et
 Une couche de copeaux de bois d’épaisseur e’=5 cm et de conductivité thermique ’=
0.059 W/m.K.
En tenant compte des échanges convectifs entre la partie inférieure du capteur et l’air
extérieur, la résistance équivalente aux transferts thermiques à travers la face arrière est
donnée par :
1 e e' 1
   soit :
UbS S ' S hv S
1 e e' 1
   (2.32)
U b  ' hv

2.3.3.3. Les pertes latérales


L’isolation latérales est formée par une couche e’’= 3 cm de bois. Les pertes latérales
sont alors données par :
T T
Pp3  2 a (2.33)
e' '
' '
Où ’’ la conductivité thermique du bois

On déduit le coefficient des pertes latérales par :


' '
Us  (2.34)
e' '
Finalement :

U L  U t  U b  U s et Pp  U L ( T2  Ta ) (2.35)

2.3.4. Calcul de la température de la vitre

Si la puissance absorbée par la vitre est négligée, le flux thermique des pertes de l’absorbeur
vers la vitre est égal au flux des pertes de l’absorbeur vers le milieu ambiant avant.
U t ( T2  Ta )  ( h1  hr 21 )( T2  T1 ) D’où :
-22-

U (T T )
T1  T2  t 2 a (2.36)
h1  hr 21

2.3.5. Calcul des puissances utiles , Pu et qu


La puissance utile volumique est immédiatement obtenue par :
1 1
 ( P2  Pp )  [ P2  U L ( T2  Ta )] (2.37)
e23 e23
d’où :
Pu  e23  P2  U L ( T2  Ta ) (2.38)
Si l désigne la largeur du capteur, la puissance utile captée par unité de longueur du capteur
est alors :
qu  lPu  l [ P2  U L ( T2  Ta )] (2.39)
La puissance Pu peut être calculée autrement, en considérant la puissance transmise au fluide
caloporteur par l’absorbeur à travers la résistance globale 1/h2.
T2  T fm
Pu   h2 ( T2  T fm ) (2.40)
1
h2
En éliminant T2 entre les expressions (2.38) et (2.39), on a :
1
UL
Pu  [ P2  U L ( T fm  Ta )
1 1

h2 U L
soit :
Pu  F' [ P2  U L ( T fm  Ta )] (2.41)

avec :
1 1
UL U
F'   L (2.42)
1 1 1

h2 U L U 0

où : 1  1  1
U0 h2 UL
U0 est le coefficient d’échange thermique entre le fluide et l’air extérieur.
F’ l’efficacité du capteur correspondant au rapport de la puissance utile à
la puissance récupérée par le capteur.
-23-

On a alors :
Qu  Lqu  SPu  SF' [ P2  U L ( T fm  Ta )] (2.43.a)

Ou encore :
Qu  SF' [(  )I i  U L ( T fm  Ta )] (2.43.b)

2.3.6. La distribution de température le long de la direction de l’écoulement

T f
Il faut résoudre l’équation 2.7: ( C p ) f v 
x
  Sv est le débit massique du fluide caloporteur, en multipliant cette relation par la
Si m
section de la conduite utile, on obtient l’équation :
T f
Cp
m  qu  lF' [ P2  U L ( T f  Ta )] (2.44)
x
En supposant que F’ et UL sont indépendant de x, la solution définitive de cette équation
s’écrit sous la forme :
P
T f ( x )  Ta  2
UL U lF ' x
 exp(  L ) (2.45)
P2 m C p
T fe  Ta 
UL
La température Ts du fluide caloporteur à la sortie du capteur de longueur L est alors donnée
par :
P
T fs  Ta  2
UL U F' lL U F'
 exp(  L )  exp(  L ) (2.46)
P m C p GC p
T fe  Ta  2
UL
m
G est le débit massique par m² de capteur
S

2.3.7. Calcul de Pu et Qu en utilisant la distribution de température


La puissance Pu reçue par le fluide caloporteur par m² de capteur est :
Cp
m
Pu  ( T fs  T fe )  GC p ( T fs  T fe )
S
-24-

L’élévation de sa température pendant la traversée du capteur est donnée par :


P P U F'
T fs  T fe  Ta  2  ( T fe  Ta  2 ) exp(  L )  T fe
UL UL GC p

Soit :
1 U F'
T fs  T fe  [ P2  U L ( T fe  Ta )][1  exp(  L )]
UL GC p

La puissance utile est alors :


GC p U F'
Pu  [ 1  exp(  L )][ P2  U L ( T fe  Ta )]
UL GC p

Soit :
Pu  FR [ P2  U L ( T fe  Ta )] (2.47)

GC p U F'
Où : FR  [ 1  exp(  L )] est le coefficient de correction thermique
UL GC p

En réintroduisant la surface totale S du capteur on a :


m C p U L F'
FR  [ 1  exp(  )] (2.48.a)
SU L m
Cp
S
Soit :
1  exp(  F'  )
FR  (2.48.b)

SU L
Avec :  
m C p

La puissance utile totale Qu transférée au fluide caloporteur est alors :

 
Qu  SPu  SFR P2  U L T fe  Ta  SFR   I i  U L T fe  Ta  (2.49)

2.4 Rendement du capteur

Le rendement du capteur se définit comme le rapport de sa puissance utile, à tout


instant de son fonctionnement, par la puissance incidente tombant sur sa surface absorbante
pendant le même instant.
Qu
 (2.50)
SI i
-25-

- En utilisant l’équation (5.43.b), il vient que :


SF' [(  )I i  U L ( T fm  Ta )]
 c'est-à-dire :
SI i

T fm  Ta
  F' [(  )  U L ] (2.51)
Ii

Le terme 1  F' (  ) représente le rendement maximum du capteur correspondant


au facteur de conversion énergétique. L’équation (5.51) montre que théoriquement le
T fm  Ta
rendement décroît linéairement avec le terme si les coefficients F’, (  ) et UL
Ii
restent constants.
 En utilisant l’expression (4.49) ; le rendement s’écrit :
SFR [(  )I i  U L ( T fe  Ta )]
 soit :
SI i

T fe  Ta
  FR [(  )  U L ] (1.52)
Ii
Les équations (5.51) et (5.52) montrent explicitement que le rendement du capteur croît avec
le rendement optique () et la puissance incidente Ii, et décroît avec le coefficient global des
pertes UL. Ceci confirme bien que les performances thermiques du capteur sont améliorées en
minimisant à la fois les pertes optiques (par utilisation d’une couverture transparente
appropriée) et les déperditions thermiques à travers les faces avant, arrière et latérales.
 En exprimant le rapport des équations (2.51) et (2.52) on a :
F' [ P2  U L ( T fm  Ta )]
1 (2.53)
FR [ P2  U L ( T fe  Ta )]

En introduisant la température Tfe au terme du numérateur de l’équation (5.53) on a :

F' U L ( T fm  T fe )
[1  ]  1 soit :
FR Pu
FR

U L ( T fm  T fe ) F
]  1 R (2.54)
Pu F'
FR
On peut alors en déduire la température moyenne du fluide par :
Pu F
T fm  T fe  (1  R ) (2.55)
FRU L F'
-26-

En réalité le coefficient des pertes globales UL n’est pas constant mais est généralement
fonction de la température d’entrée et de la température ambiante. On pose alors :
FRU L  c1  c2 ( T fe  Ta )

En integrant cette expression dans la formule de Qu on obtient :

Qu  SFR  I  c T
i 1 fe  
 Ta  c2 T fe  Ta 2 
Le rendement du capteur peut alors être écrit sous la forme :

  FR    c1
T fe  Ta
 c2
T fe  Ta 2
Ii Ii

T fe  Ta
Si on pose c0  FR   et x  on obtient :
Ii

  c0  c1 x  c2 I i x²

2.5 Effet du debit du fluide caloporteur sur les performances du capteur


Les données de tests expérimentales peuvent être corrélées pour avoir les valeurs de FR  

et FRU L pour un débit d’écoulement donné. Ainsi, à partir de ces corrélations, si le débit
d’écoulement du fluide dans le capteur change on peut déduire la nouvelle valeur de FR

2.5 Résolution numérique du Fonctionnement du Capteur

Les températures moyennes des différents organes du capteur varient en fonction de l’heure
de la journée. Aussi, au cours de la traversée du capteur, les températures du fluide
caloporteur évoluent en fonction de l’élongation x et du temps t. Il convient donc de découper
le capteur en j tranches fictives, dans le sens de l’écoulement. Les températures dans chaque
tranche étant considérées uniformes. Une démarche itérative est nécessaire pour déterminer la
puissance utile car les coefficients de transfert de chaleur dépendent des températures des
différents organes du capteur, elles-mêmes inconnues. La simulation du fonctionnement
détermine théoriquement pendant une période donnée:
 La température moyenne de la vitre
 La température moyenne de la tôle
-27-

 La température du fluide caloporteur à la sortie du capteur


 La distribution de température du fluide caloporteur dans le sens de l’écoulement
 La puissance utile du capteur
 Les caractéristiques F’, FR et UL du capteur.
L’algorithme de calcul considérant que le capteur est suffisamment long et large pour
pouvoir négliger "les effets d’entrée" du fluide caloporteur dans le capteur est donnée par :
1. La fixation des données de base :
 Les dimensions des organes du capteur (longueur, largeur, épaisseur, diamètre hydraulique,
surface de captation, angle d’inclinaison)
 Les caractéristiques des organes (conductivité thermique, masse volumique, chaleur
spécifique, réflexivité, émissivité, transmissivité, absorptivité)
 Les caractéristiques du fluide caloporteur : vitesse moyenne, débit massique, masse
volumique, conductivité thermique, nombre de Reynolds moyen, chaleur spécifique,
viscosité cinématique)
 Les données météorologiques ( Ta, IDi, Idi, Ii).
2. L’entrée de valeurs arbitraires : On donne des valeurs arbitraires :
 A la température moyenne Tfm du fluide dans le capteur
 A la température moyenne T2 de l’absorbeur
3. Le calcul du coefficient global moyen de transfert h2 entre la tôle absorbante et le
milieu poreux.
4. Le Calcul des pertes thermiques à travers les faces du capteur
SPp1  SPp 2  S L Pp3
6. Le Calcul du coefficient global des pertes en utilisant U L 
S ( T2  Ta )
8. Le calcul de l’efficacité F’ du facteur de forme FR.
9. Le calcul des puissances utiles Pu et Qu
10. Le calcul à nouveau de la température moyenne du fluide Tfm à l’aide de la relation de
Klein
11. Le calcul à nouveau de la température moyenne de l’absorbeure T2 à l’aide de la relation
Pu
T2  Tfm 
h 2m
12. La comparaison entre les valeurs calculées de T2 et de Tfm et les valeurs initiales. Si
l’écart est trop important, on réitère à partir de la séquence 3. Sinon on poursuit la
compilation
-28-

13. Le calcul et la représentation de la distribution de température le long de l’écoulement et


le calcul de la valeur de cette température à la sortie du capteur
14. Le calcul du rendement du capteur à l’aide des relations
15. Le Calcul de coefficients d’échange hr1c et h1
16. Le Calcul de la température de la vitre
17. L’Affichage de : UL, F’, FR, Pu, Qu, Tfm, T2, T1, Tfs et .
-29-

Chapitre 3
Régime variable d’un capteur solaire plan

3.1. Hypothèses
Pour étudier en régime variable un capteur solaire plan soumis au rayonnement solaire les
hypothèses suivantes peuvent être formulées :
 l’écoulement est unidirectionnel et le régime est supposé transitoire
 les paramètres sont homogènes sur une section du capteur perpendiculaire à l’écoulement
 le ciel et la vitre sont assimilés respectivement à des corps noir et gris
 la température ambiante est la même à l’avant et à l’arrière du capteur,
 les propriétés physiques des matériaux utilisés sont presque constantes
 les pertes de charge et les effets de viscosité dans du fluide caloporteur sont négligeables
 les effets de la poussière et des saletés sur la vitre sont négligeables

3.2. Définition des variables du système


Les variables fondamentales sont T1 : La température de la vitre, T2 : la température de
l’absorbeur, Tf : La température du fluide caloporteur et T3 : La température de l’isolation
arrière. Ces variables sont fonction des variables fixes qui sont l’abscisse x dans le sens de
l’écoulement du fluide le long du conduit utile du capteur et la durée de fonctionnement du
capteur t

3.3. Bilan des transferts thermiques en régime variable


Le bilan des transferts de chaleur sur les différentes parties du capteur est établi à partir du
réseau thermique équivalent à une section du capteur vu au chapitre 1.
Bilan de chaleur sur la vitre
m1Cp1 dT1
 P1  hw Ta  T1   hr1c Tc  T1   h12  hr12 T2  T1 
S dt
Bilan sur l’absorbeur
m2Cp2 dT2
S dt
 
 P2  h12  hr12 T1  T2   h2 f T f  T2  hr 23 T3  T2 

Bilan sur le fluide caloporteur

d 2T f
   
 f C pf dT f
m
 f  h2 f T2  T f  h3if T3i  T f
S dx dx 2
-30-

Bilan sur le fond isolant


m3Cp3 dT3
S dt
 
 h3 f T f  T3  ha Ta  T3   hr 3g Tg  T3  
Où : P1 et P2 sont les puissances thermiques absorbées respectivement par la vitre et
l’absorbeur λf la conductivité thermique du fluide caloporteur m f le débit du fluide

caloporteur dans le conduit utile. Les conditions aux limites étant :

m f C pf dT f d 2T f dT f
En x=0 :   f et en x=L : 0
S dx 2 dx
dx

3.4 Simulation du fonctionnement du capteur

3.4.1 Le schéma électrique simplifié du capteur solaire


En considérant que:
 la conduction en phase gazeuse du conduit utile est négligeable
 l’échange radiatif entre le fond isolant le sol est négligeable ( 1 hr 3g  0 );

Le réseau thermique de la fig.1 peut-être simplifié sous la forme de celui de la fig.2.1 Ainsi,
dans une section d’indice j, l’application de la loi d’Ohm au réseau électrique entre les
instants t (d’indice n) et t-dt (d’indice n-1) conduit aux équations suivantes :
La vitre
m1Cp1 T1 ( j, n)  T1 ( j, n  1)
 1P0 (n)  U t Ta (n)  T1 ( j, n)   U12 T2 ( j, n)  T1 ( j, n) 
S t
L’absorbeur
m2Cp2 T2 ( j , n )  T2 ( j , n  1 )
S t
 
 P2 ( n )  U12 T1( j , n )  T2 ( j , n )  h2 f T f ( j , n )  T2 ( j , n ) 
hr 23 T3 ( j , n )  T2 ( j , n )
L’air
m f Cp f T f ( j , n )  T f ( j  1, n )
S x
   
 h2 f T2 ( j , n )  T f ( j , n )  h3 f T3 ( j , n )  T f ( j , n )

Le fond isolant
m3Cp3 T3 ( j ,n )  T3 ( j ,n  1 )
S t
 
 h3 f T f ( j ,n )  T3 ( j ,n )  hr 23 T2 ( j ,n )  T3 ( j ,n ) 
U b Ta ( n )  T3 ( j ,n )
-31-

Avec :
U t  ha  hr1c , U12  h12  hr12 ,
Ta

Ut m1Cp1 /S

P1
T1
U12 1/h
m2Cpr12 2 /S

T2
P2

h2f
Tf
Pu
h 3f

T3

Ub
m3Cp3 /S
Ta

Fig.3.1 Schéma électrique simplifié d’une section du capteur solaire

3.4.2 La solution pas à pas aux équations bilans


Le système d’équations resolu donnant au temps n, dans la tranche j du capteur, les
températures des différentes parties du capteur et le profil de température du fluide
caloporteur le long du conduit se présente comme suit :
K1T1 ( j, n)  U12T2 ( j, n)  C1T1 ( j, n  1)  1P0 (n)  U t Ta (n)

K 2T2 ( j ,n )  U12T1( j ,n )  h2 f T f ( j ,n )  hr 23T3( j ,n )  C2T2 ( j ,n  1 )  P2 ( n )

K f T f ( j ,n )  h2 f T2 ( j ,n )  h3 f T3( j ,n )  C f T f ( j  1,n )

K3T3( j , n )  h3 f T f ( j , n )  hr 23T2 ( j , n )  C3T3( j , n  1 )  U bTa ( n )


Avec :

m1Cp1 m Cp m f Cp f m Cp
C1  , C2  2 2 , C f  , C3  3 3 , K1  C1  U t  U12 ,
St St Sx St

K 2  C2  U12  h2 f  hr 23 , K f  C f  h2 f  h3 f , K3  C3  h3 f  hr 23U b
Avec les conditions aux limites:

En x=0, T f (1, n)  T f (2, n) et en x=L, T f ( jmax  1, n)  T f ( jmax , n)


-32-

Ce système d’équations différentielles peut être écrite la sous la forme de matrice AT=B
suivante :

 K1  U12 0 0   T1( j , n )  C1T1( j , n  1 )  1P0 ( n )  U t Ta ( n )


 U12 K 2  h2 f 0  T ( j ,n )   C 2T2 ( j , n  1 )  P2 ( n ) 
  2    
 0  h2 f Kf  h3 f  T f ( j , n )  C f T f ( j  1, n )

 0 0  h3 f K3   T3 ( j , n )   C3T3 ( j , n  1 )  U bTa ( n ) 
Avec comme solution T=BA-1 :
1
 T1( j ,n )  C1T1( j ,n  1 )  1P0 ( n )  U t Ta ( n )  K1  U12 0 0 
 T2 ( j ,n )   C2T2 ( j ,n  1 )  P2 ( n )   U12 K 2  h2 f 0 
T ( j ,n )  
C f T f ( j  1,n )  0  h2 f Kf  h3 f

 f     
 T3 ( j ,n )   C3T3 ( j ,n  1 )  U bTa ( n )   0 0  h3 f K3 

La solution à ce système d’équations se rapportant aux différentes températures du capteur


peut être obtenu grâce un programme de simulation adapté à un logiciel de simulation adapté
(Fortran, Matlab, C++….). Ce calcul peut se faire selon un algorithme schématisé par la
fig.3.2.

3.5 Modèle pour l’estimation des paramètres thermiques en régime variable

3.5.1 La température ambiante et la température du ciel


Les deux modèles suivants peuvent être utilisés pour évaluer la température ambiante au cours
de la période de test du capteur. Le premier modèle donne une estimation de la température
ambiante en fonction de la température moyenne et des températures moyennes maximale et
minimale et est donné par (Morisson & Sudjito, 1995) :

tm  t  ta :  
Ta ( h )  T a  T a max  T a sin t  t m  / t a  t m 

t a  t  t min :  
Ta ( h )  T a  T a  T a min t  t a  / t min  t a 

t min  t  t m :  
Ta ( h )  T a min  T a  T a min t  t min  / t m  t min 

Le deuxième modèle estime la température ambiante à partir de la température moyenne et de


l’indice de clarté donné par le rapport du rayonnement global reçu sur un plan sur le
rayonnement global extraterrestre (Erbs, Klein & Beckman, 1983).
-33-

 2n
Ta h   Ta  25.8KT  5.21  cn cos tm  1  Bn 
4

n 1  24 
Gh
With: K T  and B1=3.805, B2=0.360, B3=0.822, B4=3.513, c1=0.4632, c2=0.0984,
Gh , 0
c3=0.0168, c4=0.0138
Les deux modèles donnent tous des résultats en bon accord avec les données météorologiques
mais, le modèle de… présentant des valeurs plus proches des valeurs expérimentales été
choisi pour la simulation de la température ambiante.
La température du ciel est exprimée par la formule de Swinbank (1963) donnée par :

Ts  0.0552Ta1.5

3.5.2. Les coefficients de transfert de chaleur


Le coefficient de transfert radiatif au dessu de la vitre ou en dessou de l’isolation
Le coefficient de transfert de chaleur radiatif entre la surface de la vitre et le ciel peut être
exprimé en se référant à la température ambiante sous la forme :

hr1c 
 
 1 T1  Tc  T12  Tc2 T1  Tc 
T1  Ta

hr 3g 
 
 3 T3  Tg  T32  Tg2 T3  Tg 
T3  Ta
Le coefficient de transfert convectif entre la vitre et le vent
Si la vitesse du vent est inférieur à 5m/s (Mujumdar, 1987), le coefficient de transfert
convectif entre la vitre et le vent peut être évalué à partir de la formule de McAdams (1954)
selon :

hw  5.7  3.8V
Elle peut aussi être estimée à partir de la formule de Watmuff et al. (1977) :

hw  2.8  3.0V
Pour des nombres de Reynolds compris entre 2x104 et 9x104, Sparrow et al. (1979) a
développé une corrélation qui pourrait être aussi utilisé pour déterminer h w :

Nu w  0.86 Re1 / 2 Pr1 / 3


-34-

Si la vitesse du vent est suppérieur à 5m/s, on peut utiliser la corrélation suivante de


Mujumdar (1987) :

hw  7.6V
Coefficient d’échange radiatif entre la vitre et l’absorbeuret entre l’absorbeur et le fond
isolant
C’est le coefficient de transfert par rayonnement entre deux plaques parallèles donné par la
relation :

 
 T22  T12 T1  T2   
 T22  T32 T2  T3 
hr12 
1 1 et hr 23  1 1
 1  1
1 2 2 3
Coefficient de transfert par convection forcée du fluide caloporteur dans le conduit utile
Ce coefficient est donné par :
Il s’agit des coefficients h2f et h3f dans le cas d’un capteur avec écoulement forcé dans le
conduit utile. Ces coefficients peuvent être estimés à partir de la formule de Nusselt de Tan et
Charters (1970) pour les écoulements dans les conduits rectangulaires avec chauffage
uniforme.

Nu  0.018 Re 0.8 Pr 0.4  C


Avec :

Dh  L  L D L
C  1 14.3 log  7.9  si  60 et C  1 7.5 h si  60
L  Dh  D h L D h
Où L est la longueur du conduit et Dh son diamètre hydraulique équivalent donné par :

4 Ac
Dh 
P
Avec : Ac la section droite du conduit et P son périmètre.

Coefficient de transfert par convection naturelle entre l’absorbeur et la vitre et entre


l’absorbeur et le fond isolant dans le cas d’un capteur en convection naturelle.
Il peut aussi être evalué à partir de l’expression de Nu est donné par la formule de Hollands
(1976) reliant le nombre de Nusselt et de Rayleigh pour la convection naturelle entre deux
plans inclinés d’un angle β :
 
 1708   1708   Ra cos  1 / 3 
Nu  1  1.441    1    ( )  1
 Ra cos    Ra cos    5830 
-35-

Avec   75 et où la notation [ ]+signifie que si la quantité entre les crochets est négative,
elle est alors prise égale à zéro.
Entrée des données de base
Dimensions du capteur, Constantes du rayonnement
solaire, Paramètre de la date, Paramètre du site

Discrétisation du temps nmax=[HCS-HLS]/t

Calcul du rayonnement solaire direct, diffus et global

Initialisation des paramètres du capteur

Calcul du pas de temps


t=t/nmax
Calcul du pas d’espace
x=x/jmax

Calcul des caractéristiques thermiques


des matériaux et de l’air pour j=1

Calcul des divers coefficients du système d’équation


linéaire

Calcul des coefficients de la matrice A-1(1,n) Non n=n+1


B(1,n), T(1,n)

n=nmax

Oui
recalcul des caractéristiques thermiques
des matériaux et de l’air pour j>1

Calcul des coefficients du système d’équation linéaire

Calcul des coefficients des matrices A-1(j,n)


Non j=j+1
B(j,n), T(j,n)

j=jmax

Oui
Affichage et représentation des résultats pour
l’ensemble du capteur

Fig. 3 organigramme montrant les différentes séquences du programme de simulation du


fonctionnement du capteur

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