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Médias24 a pu obtenir, de source sûre, les

principales mesures fiscales relevant de la DGI,


proposées dans le projet de loi de finances 2019.
Hormis l'abaissement du taux intermédiaire de
l'IS, il n'y a pas vraiment de mesures en faveur de
l'entreprise, de l'investissement ou des personnes
physiques. Les objectifs sont clairement
l'amélioration des recettes pour faire face aux
pressions budgétaires dues à l'orientation sociale
du PLF 2019. Des mesures d'harmonisation et de
simplification sont également prévues.

Les principales mesures relatives à l’IS sont :

1- Réaménagement du barème progressif de l’IS et


instauration d’une contribution de solidarité de 2,5% sur les
entreprises réalisant un bénéfice imposable de plus de 40 MDH.

Voici le nouveau barème:

- Bénéfice inférieur ou égal à 300.000 DH : 10%.

- De 300.001 DH à 1 MDH : 17,5% (taux dérogatoire de 17,5%


pour certaines entreprises exportatrices).

- Supérieur à 1 MDH : 31%.


- Le taux proportionnel de 37% (établissements de crédit) ainsi
que le taux spécifique de 8,75% (zones franches) ne changent
pas.

>>Lire aussi: PLF 2019: Plus de 90% des entreprises ne


sont pas concernées par les changements de taux de l'IS

2- Imputation de l’impôt payé à l’étranger par les sociétés


marocaines sur l’IS payé au Maroc.

Le Code général des impôts ne prévoit pas de règle d’imputation de


l’impôt payé à l’étranger sur l’IS dû au Maroc, ce qui engendre une
double imposition des sociétés marocaines qui investissent à
l’étranger.

A l’instar du traitement fiscal réservé aux revenus de source


étrangère réalisés par les personnes physiques, les sociétés
marocaines réalisant des opérations à l’étranger auront la possibilité
d’imputer l’impôt acquitté à l’étranger sur le montant de l’IS dû au
Maroc, dans la limite de la fraction de cet impôt correspondant aux
revenus étrangers.

Condition: produire une attestation de l’administration fiscale à


l’étranger.

3- Instauration d’un abattement de 50% sur les bénéfices


distribués par les OPCI (Organisme de placement collectif
immobilier) aux sociétés actionnaires :
Objectif, créer un environnement favorable à la relance du secteur
immobilier, encourager la création d’OPCI et favoriser la
mobilisation de l’épargne longue.

Il faut savoir que même si les OPCI sont totalement exonérés de l’IS,
ils ne peuvent pas constater des amortissements des biens
immeubles.

Mesures relatives à IR

1- Revenus fonciers:

- Suppression de l’abattement de 40% sur les loyers et


institution d’un taux libératoire de l’IR de 15% applicable
au montant brut des loyers. Objectif: améliorer le rendement de
cet impôt vu le nombre important de contribuables ne
remplissant pas leurs obligations déclaratives.

- Institution d’un seuil exonéré pour les loyers, dont le


montant brut annuel ne dépasse pas 30.000 DH, lorsque
le contribuable ne dispose que de revenus locatifs.

- Quand les locataires sont des personnes morales ou des


personnes physiques soumises à l’IR professionnel (régimes RNR
ou RNS), l’impôt sera prélevé à la source par ces entités et
une attestation de paiement sera remise au propriétaire.

- En cas de location entre particuliers, l’impôt de 15% devra


être versé spontanément sur la base d’une déclaration
simplifiée.
2- Suppression de l’exonération de l’IR au titre de la
cession des résidences principales occupées pendant plus de 6
ans et dont le prix de vente est supérieur à 1 MDH:

Instauration d’une cotisation minimale de 3% sur le prix


de vente. Si l’impôt sur la plus-value (20%) dépasse le montant de
la cotisation minimale, c’est le premier qui sera payé.

3- Réduction du montant minimum de la sanction


applicable aux auto-entrepreneurs, qui passe de 500 DH à
200 DH, en cas de retard ou défaut de déclaration de chiffre
d’affaires.

4- Elargissement de la liste des indicateurs de dépenses


personnelles retenus dans le cadre de l’examen de la
situation fiscale du contribuable:

L’examen vise à vérifier la sincérité de la déclaration fiscale du


contribuable (IR professionnel…) avec la somme de ses dépenses
personnelles lorsque le montant est supérieur à 120.000 DH.

Les dépenses prises en compte jusqu’à aujourd’hui sont les frais


afférents à la résidence principale et celle secondaire, l’entretien des
véhicules de transport, loyers acquittés pour des besoins privés…

Cette liste sera élargie à d’autres éléments constitutifs du train de vie


du contribuable ou celui des personnes à sa charge.

5- Dispense de l’obligation de déclaration du revenu global


en cas de cumul des pensions de retraite (CNSS, CIMR…)
quand le montant de ces pensions n’excède pas le seuil exonéré
(30.000 DH).

6- Exonération du capital décès versé aux ayant-droits des


fonctionnaires et agents de l’Etat, des collectivités territoriales
et des établissements publics (harmonisation avec le secteur privé).

7- Exonération de la rémunération versée aux appelés au


service militaire, conformément au projet de loi 44-18 sur le
service militaire obligatoire en cours d’adoption.

Mesures relatives à la TVA

1- Réinstauration de la TVA sur les livraisons à soi-même


de construction d’habitation personnelle et abrogation de la
contribution sociale de solidarité :

L’objectif est de mettre fin aux pratiques frauduleuses (fausses


factures) auxquelles s’adonnent les fournisseurs de matériaux de
construction et prestataires de travaux.
L’exonération des constructions ne dépassant pas 300 m2 est
maintenue.

2- Clarification de l’opération de transfert du droit à déduction de la


TVA inscrite à l’actif d’une société en cas de fusion, scission ou
transformation de la forme juridique.

Mesures relatives aux droits de timbre


1- Exclusion du champ d’application du timbre «de
quittance» des professionnels n’ayant pas la qualité de
commerçants et ceux n’ayant pas l’obligation de tenir une
comptabilité.

Mesures relatives à la vignette automobile

1- Restauration du paiement en deux versements égaux de


la TSAV pour les véhicules dont le poids est supérieur à 9
tonnes soumis avant 2017 à la taxe à l’essieu.

2- Les véhicules de type 4x4 et fourgonnettes de moins de 3 tonnes,


utilisés à des fins professionnelles seront soumis aux tarifs de la
TSAV selon le poids et non plus selon la puissance fiscale.

Mesures relatives aux taxes d’assurance

1- Suppression de l’exonération des contrats d’assurance


décès (assurance emprunteur) et instauration d’une taxe de 10%
entièrement affectée au fonds d’appui à la cohésion sociale.

Mesures communes à l’IS et à l’IR

1- Relèvement du taux de la cotisation minimale pour les


entreprises déficitaires de 0,50% à 0,75% (Les trois premières
années suivant la créations sont exonérées en cas de déficit).

2- Renforcement du contrôle des prix de transfert entre les


sociétés marocaines ayant des liens directs ou indirects avec des
entreprises étrangères : obligation de remettre à la DGI une
documentation conforme aux normes internationales justifiant la
politique de prix.

Mesures communes à l’IS, l’IR et la TVA

1- La déductibilité des charges réglées en espèces dans la


limite de 10.000 DH par fournisseur et par jour sera
supprimée pour lutter contre l’informel et certaines pratiques
frauduleuses.

Mesures communes à tous les impôts

1- Suppression du régime fiscal préférentiel des banques


offshore et des sociétés holdings offshore.

Le but est de réduire les régimes dérogatoires et d’optimiser les


dépenses fiscales. Les maisons mères des banques offshore pourront
réaliser les mêmes opérations de financement en devises de leurs
clients investissant à l’étranger en raison de l’évolution de la
réglementation des changes.

Les droits acquis (structures existantes) ne seront pas


concernés.

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