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n° 151

surtensions et
coordination
de l'isolement

D. Fulchiron

Sorti de l'Ecole Supérieure


d'Electricité en 1980, il rejoint
Merlin Gerin en 1981 et travaille à la
Station d'Essais à Grande Puissance
(VOLTA) jusqu'en 1987.
Il intègre ensuite le service
technique de la Division Moyenne
Tension dans lequel il est
actuellement chef de projet.
Impliqué dans les études de
matériels de distribution secondaire,
il a été amené à approfondir le
domaine de la coordination de
l'isolement.

L’auteur remercie :
Florence Bouchet
Etudiante à l’école Supelec qui a
participé en tant que stagiaire à la
réalisation de ce document.

Jean Pasteau
Membre de la Direction Technique,
qui a apporté ses connaissances
d’expert participant à la révision de
la norme CEI 71.

CT 151 édition décembre 1992


Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.2
surtensions et coordination de l’isolement La coordination de l’isolement est une
discipline qui permet de réaliser le
meilleur compromis technico-
économique dans la protection des
personnes et des matériels contre les
surtensions pouvant apparaître sur les
installations électriques, que ces
surtensions aient pour origine le réseau
ou la foudre.
Elle participe à l’obtention d’une grande
sommaire disponibilité de l’énergie électrique.
Elle est d’autant plus utile qu’elle
concerne des réseaux de tensions
1. Les surtensions Surtensions à fréquence p. 4 élevées. Pour maîtriser la coordination
industrielle de l’isolement il est nécessaire :
Surtensions de manœuvre p. 6 ■ de connaître le niveau des
Surtensions atmosphériques p. 8 surtensions pouvant exister sur le
2. La coordination de l’isolement Définition p. 11 réseau,
■ d’utiliser les bonnes protections
Distance d’isolement et tenue p. 11 quand cela est nécessaire,
en tension ■ de choisir le niveau de tenue aux
Tensions de tenue p. 12 surtensions des divers composants du
Principe de la coordination de p. 12 réseau, parmi les tensions d’isolement
l’isolement permettant de satisfaire les contraintes
3. Les dispositifs de protection Les éclateurs p. 14 déterminées.
contre les surtensions Les parafoudres p. 15 Ce cahier technique a pour but de faire
mieux connaître les perturbations de
4. Dispositions normatives La coordination de l’isolement p. 17
tension, les moyens de les limiter ainsi
et coordination de l’isolement. en HT selon CEI 71
que les dispositions normatives pour
5. Coordination appliquée à la Conséquences d’un claquage p. 20 permettre une distribution sûre et
conception des installations électriques Réduction des risques et p. 20 optimisée de l’énergie électrique, cela
des niveaux de surtensions grâce à la coordination de l’isolement.
6. Conclusion p. 21 Il traite essentiellement du domaine MT
Annexe 1 : propagation des surtensions p. 21 (HTA) et HT (HTB).
Annexe 2 : installation d’un parafoudre Distance maximale de protection p. 22
Câblage des parafoudres p. 23
Annexe 3 : les normes électriques p. 23
Annexe 4 : bibliographie p. 24

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.3


1. les surtensions

Ce sont des perturbations qui se Surtension provoquée par un défaut par rapport à la terre, à la tension simple
superposent à la tension nominale d’isolement (cf. fig. 2) du réseau.
d’un circuit. Elles peuvent apparaître : Une surtension due à un défaut L’équation ci-après permet de calculer
■ entre phases ou entre circuits d’isolement apparaît sur un réseau Sd :
différents, et sont dites de mode triphasé, lorsque le neutre est isolé ou
3(k 2 + k + 1)
différentiel, impédant. Sd =
■ entre les conducteurs actifs et la En effet, lors d’un défaut d’isolement k+2
masse ou la terre et sont dites de entre une phase et la masse ou la terre
Xo
mode commun. (blessure d’un câble souterrain, mise avec k =
Leur caractère varié et aléatoire les à la terre d’un conducteur aérien par Xd
rend difficiles à caractériser et des branchages, défaut dans un Xd étant la réactance directe du réseau
n’autorise qu’une approche statistique équipement…), la phase concernée est vu du point de défaut, et Xo la
en ce qui concerne leur durée, leurs mise au potentiel de la terre et les deux réactance homopolaire.
amplitudes et leurs effets. Le tableau autres sont alors soumises, par rapport à A noter que :
de la figure 1 présente les principales la terre, à la tension composée ■ si le neutre est parfaitement isolé,
caractéristiques de ces perturbations. U = V. 3 soit Xo = ∞ : Sd = 31/ 2 = 3 .
En fait, les risques se situent De façon plus précise, lors d’un défaut ■ si la mise à la terre du neutre est
essentiellement au niveau des d’isolement sur la phase A, un facteur parfaite soit Xo = Xd : Sd = 1.
dysfonctionnements, de la destruction Sd de défaut à la terre est défini par le ■ si, comme dans le cas général,
de matériel et, en conséquence, de la rapport de la tension des phases B et C Xo ≤ 3Xd : Sd ≤ 1,25.
non continuité de service. Ces effets
peuvent apparaître sur les installations
des distributeurs d’énergie ou sur les
type de coefficient de durée raideur amortissement
installations des utilisateurs.
surtension surtension du front
Les perturbations peuvent conduire à : (cause) MT-HT fréquence
■ des interruptions courtes
à fréquence ≤ 3 longue fréquence faible
(réenclenchements automatiques sur
industrielle >1s industrielle
les réseaux de distribution publique MT (défaut d'isolement)
par lignes aériennes),
■ des interruptions longues de manœuvre 2à4 courte moyenne moyen
(intervention pour changement (interruption de 1 ms 1 à 200 kHz
court-circuit)
d’isolants détruits, voire remplacement
de matériel). atmosphérique >4 très courte très élevée fort
Des appareils de protection permettent (coup de foudre direct) 1 à 10 µs 1000 kV/µs
de limiter ces risques. Leur mise en
œuvre nécessite l’élaboration réfléchie fig. 1 : caractéristiques des différents types de surtensions.
de niveaux cohérents d’isolement et de
protection. Pour cela, la compréhension C
préalable des différents types de B
surtension est indispensable, c’est A
VCT
l’objet de ce chapitre. défaut à la terre
VBT
VAT
surtensions à fréquence T

industrielle VB VC
Sous cette appellation de fréquence N
industrielle sont regroupées les la tension phase-terre des phases saines
surtensions ayant des fréquences VA est portée à la valeur de la tension
inférieures à 500 Hz. composée :
VBT = 3 . VBN
Rappel : les fréquences industrielles les VCT = 3 . VCN
plus fréquentes sont : 50, 60 et 400 Hz. T

fig. 2 : surtension temporaire sur un réseau à neutre isolé de la terre, en présence d’un défaut
d’isolement.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.4


Surtension sur une longue ligne à points de fonctionnement stables M et sont susceptibles d’endommager que
vide (effet Ferranti) P ; N est un point d’équilibre instable. les matériels fragiles. C’est au
Une surtension peut se produire Les tensions aux bornes de L et de C concepteur de matériel d’évaluer et de
lorsqu’une ligne longue est alimentée à (point P) sont élevées. Le passage de limiter ce risque.
l’une de ses extrémités et non chargée M vers P peut n’être dû qu’à un Notes :
à l’autre. Elle est due à un phénomène transitoire qui augmente La ferrorésonance, dépendant de
de résonance qui se manifeste par une momentanément la tension e à une L variable, peut se produire pour une
onde de tension à croissance linéaire le valeur supérieure à E. large bande de fréquence.
long de la ligne. Ces surtensions (cf. diagramme de la Une démonstration analogue peut être
En effet, avec figure 3), font apparaître un risque de réalisée dans un cas de résonance
■ L et C désignant respectivement claquage diélectrique, ainsi qu’un parallèle.
l’inductance et la capacité totale de la danger pour les éventuels récepteurs Une charge connectée au circuit joue le
ligne ; en parallèle sur C. Mais généralement, rôle de résistance d’amortissement et
■ Us et Ue étant les tensions à les puissances mises en jeu sont assez empêche le maintien dans les
l’extrémité ouverte et à l’entrée de la réduites (1/2 C . V2 avec C faible), et ne conditions de résonance.
ligne, le facteur de surtension est égal à:
Us 1
=
Ue 1 . L .C . ω 2
1−
2
Ce facteur de surtension est de l’ordre L.ω.i
de 1,05 pour une ligne de 300 km et de L
1,16 pour une ligne de 500 km. Ces i
e C.ω
valeurs sont sensiblement les mêmes
pour les lignes HT et THT.
Ce phénomène se produit en particulier C i
lorsqu’une ligne longue est
brusquement déchargée.
e
Surtension par ferrorésonance
La surtension est alors le résultat d’une
résonance particulière qui se produit
lorsqu’un circuit comporte tout à la fois
un condensateur (volontaire ou schéma diagramme
parasite) et une self avec circuit
magnétique saturable (un
transformateur par exemple). Cette
résonance peut apparaître surtout
u
lorsqu’une manœuvre (ouverture ou
fermeture d’un circuit) est réalisée sur Uc = i
le réseau avec un appareil dont les c.ω
pôles sont séparés ou à
fonctionnement non simultané.
Le circuit représenté par le schéma de UL = L'.ω.i
la figure 3, avec en série une
inductance à noyau saturable L et la
capacité du réseau C, facilite la
compréhension du phénomène. Il est
alors possible de dessiner les trois i - L'.ω.i
C.ω
courbes : Uc = f(i), UL = f(i)
puis (UL - 1 / C . ω . i) = f(i) ;
■ la première est une droite de pente
E
1 / C . ω,
e
■ la seconde présente un coude de
M N P
saturation,
■ et la dernière permet de visualiser
O B i
deux points de fonctionnement (O et B)
pour lesquels la tension aux bornes de
l’ensemble LC est nulle et deux autres fig. 3 : principe de la ferrorésonance.

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surtensions de manœuvre parasites ou volontaires, des courants la nature des impédances mises en jeu,
La modification brusque de la structure oscillatoires (cf. fig. 4) dont la résistives ou inductives
d’un réseau électrique provoque fréquence est élevée : l’amplitude de essentiellement, l’énergie piégée dans
l’apparition de phénomènes ces courants peut devenir non le circuit diffère.
transitoires. Ceux-ci se traduisent négligeable devant le courant 50 Hz et Dans le cas de petits courants inductifs,
souvent par la naissance d’une atteindre 10 % de sa valeur. (cf. fig. 4), nous avons une charge
onde de surtension ou d’un train La superposition du courant 50 Hz et présentant une inductance élevée qui,
d’ondes haute fréquence de type de ce courant haute fréquence dans le à l’instant d’extinction de l’arc, aura une
apériodique ou oscillatoire à disjoncteur va entraîner l’existence de énergie donnée par :
amortissement rapide. plusieurs passages à zéro du courant,
1
au voisinage du zéro de l’onde . L2 . I 2
Surtension de commutation en fondamentale (cf. fig. 5). 2
charge normale Le circuit L2 C2 se retrouve en régime
Le disjoncteur, peu sollicité par ces
Une charge «normale» est d’oscillations libres, peu amorti, et la
courants de faibles valeurs, est souvent
essentiellement résistive, c’est-à-dire valeur crête V de la tension qui
capable de couper au premier zéro de
que son facteur de puissance est apparaîtra aux bornes de C2 est
courant qui se présente. A cet instant,
supérieur à 0,7. approchée par l’hypothèse de
les courants dans les circuits du
Dans ce cas, la coupure ou conservation d’énergie :
générateur et de la charge ne sont pas
l’établissement des courants de charge
nuls. La valeur instantanée i de l’onde
ne posent pas de problème majeur. 1 1
50 Hz lors de l’extinction de l’arc est
Le coefficient de surtension (rapport . L2 . l 2 = . C2 . V 2
dite «courant arraché». En fonction de 2 2
de l’amplitude de la tension transitoire
et de la tension de service) varie
entre 1,2 et 1,5.
Surtensions provoquées par première boucle d'oscillation parallèle
l’établissement et l’interruption de L1
D
petits courants inductifs
Ce type de surtension a trois
phénomènes générateurs :
l’arrachement du courant, le
réamorçage et le préamorçage. C1 C2 L2
Le schéma de la figure 4 représente un Lp1
réseau alimentant une charge à travers Cp1
un disjoncteur et comporte :
■ une source de tension sinusoïdale L0
d'inductance L1 et de capcité C1, deuxième boucle
d'oscillation
■ un disjoncteur D, non dissociable
de ses éléments parasites Lp1 et Cp1, fig. 4 : circuit équivalent pour l’étude des surtensions provoquées par l’interruption de courants
■ une charge inductive L2 dont on ne inductifs où :
peut ignorer la capacité répartie Cp1 : capacité du disjoncteur,
symbolisée par un condensateur C2, Lp1 : inductance du disjoncteur.
■ enfin, une inductance de ligne L0,
généralement négligeable.
■ arrachement du courant courant dans
Lors de la coupure de courants de le disjoncteur
faibles valeurs, notablement inférieurs
au courant nominal du disjoncteur, l’arc
qui apparaît occupe un faible volume. Il
est soumis à un refroidissement courant
important lié à la capacité du «arraché»
disjoncteur à interrompre des courants
très supérieurs. extinction
De ce fait, il devient instable et sa possible
tension peut présenter des variations
relatives importantes, alors que sa
valeur absolue reste très inférieure à la
tension du réseau (cas du SF6 ou onde 50Hz
du vide).
fig. 5 : superposition d’un courant oscillant à fréquence élevée au courant à fréquence
Ces variations de f.e.m. peuvent
industrielle.
générer dans les capacités proches,

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Si C2 n’est constituée que de correspond à la réapparition d’une nécessite un modèle mathématique
capacités parasites par rapport aux onde de courant à fréquence poussé de la chambre de coupure.
masses, la valeur de V peut devenir industrielle et donc à un échec de la Les surtensions de préamorçage
dangereuse pour les isolements coupure sur le zéro de l’onde de affectent particulièrement, en HT ou
présents dans les matériels (disjoncteur courant. MT, les transformateurs à vide lors de
ou charge). ■ le préamorçage. leur mise sous tension, et les moteurs
Le circuit du générateur a un Lors de la fermeture d’un appareil au démarrage (cf. Cahier Technique
comportement équivalent, mais sa self (interrupteur, contacteur ou disjoncteur) Merlin Gerin n° 143).
est généralement très inférieure et les il arrive un instant où la tenue Surtension provoquée par les
tensions apparaissant aux bornes de diélectrique entre contacts devient manœuvres sur des circuits
C1 sont donc plus faibles. inférieure à la tension appliquée. Pour capacitifs
■ le réamorçage. les appareils à fermeture rapide, par
rapport au 50 Hz, le comportement est Par circuits capacitifs, il faut entendre
Il survient lorsque le phénomène les circuits constitués de batteries de
d’arrachement précédemment expliqué fonction de l’angle de phase lors de la
manœuvre. condensateurs et les lignes à vide.
a fait apparaître aux bornes du
■ mise sous tension de batteries de
disjoncteur une surtension différentielle Un arc s’établit alors entre les contacts
et le circuit voit une impulsion de condensateurs.
que celui-ci n’a pas pu supporter : un
tension correspondant à l’annulation Lors de la mise sous tension de
arc se produit alors. Cette explication
brutale de la tension aux bornes de batteries de condensateurs, à priori
grossière est compliquée par la
l’appareil. Cette impulsion peut sans charge initiale et dans le cas d’un
présence des éléments parasites
entraîner l’oscillation des circuits appareil à manœuvre lente, un
précédemment cités. amorçage se produit entre les
En effet, après la coupure du courant et parallèles existants (décharge
oscillante des capacités parasites) ainsi contacts au voisinage de la crête
le réamorçage de l’arc, surviennent de l’onde 50 Hz.
simultanément trois phénomènes que des réflexions sur des ruptures
d’impédance, et donc l’apparition de Il apparaît alors une oscillation amortie
oscillatoires aux fréquences du système LC de la figure 6. La
respectives : courants de fréquence élevée, par
rapport au 50 Hz, au travers de l’arc. fréquence de cette oscillation est
■ dans la boucle
Si la manœuvre de l’appareil est lente, généralement nettement supérieure à
D − Lp1 − Cp1 : par rapport à ce phénomène, on peut la fréquence du réseau et l’oscillation
obtenir des passages par zéro du de tension est sensiblement centrée
1
Fp1 = courant d’arc par superposition du autour de la valeur crête de l’onde
2π . Lp1 − Cp1 50 Hz. La valeur de tension maxi
courant haute fréquence et du courant
50 Hz naissant. observée est alors de l’ordre de deux
de l’ordre de quelques MHz.
fois la valeur crête de l’onde 50 Hz.
■ dans la boucle L’extinction éventuelle de l’arc, en
fonction des caractéristiques de Avec un appareil à manœuvre plus
D − C1 − Lo − C 2 rapide, l’amorçage ne se produit pas
l’appareillage, va alors entraîner un
comportement analogue à celui décrit systématiquement au voisinage de la
1 C1 + C 2 crête, la surtension éventuelle est donc
Fp 2 = . lors des phénomènes précédents.
2π Lo . C1 . C 2 Toutefois, la tenue diélectrique entre plus faible.
de l’ordre de 100 à 500 kHz. contacts diminuant au fur et à mesure Si une batterie de condensateurs est
de la fermeture, les surtensions remise en service très peu de temps
■ dans l’ensemble du circuit,
successives décroissent jusqu’à la après sa séparation du réseau, elle
1 L1 + L 2 fermeture complète. possède une tension de charge
Fm = . résiduelle de valeur comprise entre
2π L1 . L 2 . 5 (C1 + C 2 ) Ce phénomène est très complexe. Les
zéro et la tension crête de l’onde 50 Hz.
surtensions qui en résultent dépendent,
de l’ordre de 5 à 20 kHz. entre autres : L’amorçage entre contacts se produit
■ des caractéristiques du disjoncteur
au voisinage d’une crête de polarité
Apparaissent alors des réamorçages
multiples (hachage), jusqu’à ce que (propriétés diélectriques, aptitude à
l’écartement des contacts, qui va interrompre un courant haute
croissant, les rende impossibles. Ils fréquence …), L
sont caractérisés par des trains d’onde ■ de l’impédance caractéristique des
haute fréquence d’amplitude câbles,
croissante. Ces trains de surtensions ■ des fréquences propres du circuit de
en amont et en aval du disjoncteur charge. e C
peuvent donc être très dangereux pour D’un calcul très difficile, la
les matériels comportant des prédétermination des surtensions ne
bobinages. peut en général pas se faire car elle fait
intervenir des éléments non chiffrables fig. 6 : schéma de principe d’un circuit de
Il convient de ne pas confondre avec ce
et variables d’un site à l’autre, et elle manœuvre de condensateurs.
qui est appelé le «réallumage» qui

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.7


opposée (claquage sous une contrainte est suivi, sous réserve que le circuit le 40 personnes et de 20 000 animaux, et
de deux fois la tension crête). permette (circuit monophasé ou à 50 000 coupures d’électricité ou de
L’oscillation précédemment décrite se neutre relié), d’une inversion de tension téléphone.
produit avec une impulsion initiale aux bornes des condensateurs les Les réseaux aériens sont les plus
doublée. La valeur de tension maxi amenant au maximum à une charge de affectés par les surtensions et
observée peut alors approcher trois fois trois fois la tension de crête (cf. fig. 7). surintensités d’origine atmosphérique.
la tension de crête 50 Hz. Le courant s’interrompt à nouveau et
Une particularité des coups de foudre
Pour des raisons de sécurité, les un nouveau réallumage peut se
est leur polarisation : ils sont
batteries de condensateurs sont produire sous une valeur de cinq fois la
généralement négatifs (nuage négatif
toujours équipées de résistances de tension crête à la demi-période
et sol positif). Environ 10 % sont de
décharges permettant d’éliminer les suivante.
polarité inverse, mais ce sont les plus
tensions résiduelles avec des Ce comportement peut donner lieu à violents. A noter que le front de
constantes de temps de l’ordre de la une escalade très importante et doit montée des chocs de foudre retenu par
minute. En conséquence, un facteur de être évité par un choix d’appareillage les normes, est de 1,2 µs pour la
surtension de 3 correspond à des cas permettant de ne pas avoir de tension et 8 µs pour le courant.
bien particuliers. réallumage. Une distinction est souvent établie
■ mise sous tension de lignes ou entre :
câbles à vide. surtensions ■ le coup de foudre «direct» touchant
La fermeture lente d’un appareil sur un une ligne,
tel type de charge entraîne ici aussi un atmosphériques
■ et le coup de foudre «indirect»
amorçage au voisinage de la crête du L’orage est un phénomène naturel tombant à proximité d’une ligne, sur un
50 Hz, l’échelon de tension appliqué à connu de tous, spectaculaire et pylône métallique, ou, ce qui revient au
une extrémité de la ligne ou du câble dangereux. même, sur le câble de garde, (mis à la
va se propager et se réfléchir à 1 000 orages éclatent en moyenne terre, ce câble relie les sommets des
l’extrémité ouverte (cf. annexe 1). chaque jour dans le monde. Sur la pylônes, il est destiné à protéger les
La superposition de l’échelon incident France (cf. fig. 8), ils causent chaque conducteurs actifs des coups de foudre
et de l’échelon réfléchi amène une année 10 % des incendies, la mort de directs).
contrainte en tension égale à deux fois
l’échelon appliqué, aux amortissements
près, et en faisant l’hypothèse que le
50 Hz est assimilable à du continu au +5Vc
regard de ces phénomènes.
Ce type de comportement étant lié aux
capacités et selfs réparties des
conducteurs considérés, les lignes
aériennes présentent en plus un
couplage entre phases rendant la
modélisation assez complexe.
C’est surtout dans les lignes de
transport (THT) que ce phénomène de
réflexion est à prendre en compte, vu le
faible écart relatif entre tension de 20 ms 1/2 T
V U,I
service et tension d’isolement. Vc
■ coupure de circuits capacitifs.
La coupure de circuits capacitifs pose
généralement peu de difficultés. En
effet, les capacités restant chargées à
la valeur de crête de l’onde 50 Hz t
après l’extinction de l’arc au zéro de I
courant, la réapparition de tension aux
bornes de l'appareillage se fait selon
une onde à 50 Hz. Toutefois, une demi-
période après la coupure, l'appareil est
soumis à une tension différentielle coupure
égale à deux fois la tension crête.
S’il n’est pas à même de supporter -3Vc
cette contrainte (ouverture encore
insuffisante par exemple) un fig. 7 : escalade de tension lors de la séparation d’un banc de condensateurs du réseau par un
réallumage peut se produire. Celui-ci appareil à manœuvre lente.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.8


Le coup de foudre direct
Il se manifeste par l’injection dans la
ligne, d’une onde de courant de
10
plusieurs dizaines de kA. Cette onde de
courant, qui peut faire fondre des
conducteurs en se propageant de part 5 20
et d’autre du point d’impact (cf. fig. 9), 10 15
provoque une augmentation de tension 5 10
U donnée par la formule : 25
i
U = Zc . 10
2
avec i le courant injecté et Zc 5
l’impédance homopolaire 15
caractéristique de la ligne (300 à 10
1000 ohms). 5 30
U atteint donc des valeurs de plusieurs
millions de volts, ce qui n’est
supportable par aucune ligne. En un 25
point de celle-ci, par exemple au 10 30
premier pylône rencontré par l’onde, la
15
tension croît jusqu’à ce que se produise 30
le claquage de la distance d’isolement
(la chaîne d’isolateurs). Suivant que
l’amorçage a eu lieu ou pas (fonction 30
de la valeur du courant injecté dans la 25
ligne) l’onde qui continue à se propager
20 15 25 25
après le pylône est dite coupée ou
pleine. 25

Pour différentes tensions de réseau, il


n’y a pas amorçage au-dessous du 25
courant critique indiqué par la droite de
la figure 10.
Pour les réseaux dont la tension est 5 10 15 20 25 30 jours
inférieure à 400 kV, pratiquement
tous les coups de foudre directs fig. 8 : niveaux isokérauniques sur la France continentale (gradué en nombre moyen annuel de
entraînent un amorçage et un défaut à jours d'orage).
la terre. Source : Météorologie Nationale.
En fait, il est estimé que seulement 3 %
des surtensions, observées sur le
réseau public MT français 20 kV, probabilité (%)
dépassent 70 kV et sont donc 99,5
imputables à des coups de foudre
U i 225 kV
directs. De plus, du fait de l’atténuation 98
de l’onde de tension au cours de sa i/2
95
propagation le long de la ligne, les
i/2 400 kV
surtensions maximales (très rares) à 90
l’entrée d’un poste ou d’un bâtiment
sont évaluées à 150 kV en MT. 70
750 kV
Rappelons que la plus haute tenue au 1100 kV
choc de l’appareillage 24 kV est de 50
125 kV .
30
Le coup de foudre indirect 1500 kV
Lorsqu’il se produit sur un support, ou
même simplement à proximité d’une 10
ligne, des surtensions importantes sont 3 5 10 20 30 50
générées dans le réseau. intensité du coup de foudre (kA)
U = Zc . i/2
Ce deuxième cas, plus fréquent que le
fig. 10 : distribution statistique de l’intensité
précédent, peut se révéler presque
fig 9 : lors d’un coup de foudre direct, l’onde des coups de foudre directs et intensités
aussi dangereux.
de courant se propage de part et d’autre du minimales d’amorçage en fonction du niveau
■ si la foudre tombe sur le pylône ou le point d’impact. de tension du réseau.
câble de garde, l’écoulement du courant

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.9


provoque l’augmentation du potentiel de Surtension électrostatique
la masse métallique par rapport à la D’autres types de décharges
terre (cf. fig. 11). La surtension U atmosphériques existent. En effet, si la i
correspondante peut atteindre plusieurs plupart des surtensions induites sont
centaines de kV. d’origine électromagnétique, certaines
sont d’origine électrostatique et U i/2
i L di
U = R . + . intéressent particulièrement les réseaux
2 2 dt
avec R, résistance en onde raide de la isolés de la terre.
prise de terre et L, l’inductance du Par exemple, durant les minutes qui
pylône et/ou du conducteur de mise à la précèdent un coup de foudre,
terre. lorsqu’un nuage chargé à un certain L
Lorsque cette tension atteint la tension potentiel se trouve au-dessus d’une
d’amorçage d’un isolateur, il se produit ligne, celle-ci prend une charge de sens
un «amorçage en retour» entre la contraire (cf. schéma de la figure 13) .
structure métallique et un ou des Avant que ne se produise le coup de
conducteurs actifs. foudre, qui permet la décharge du
Pour les tensions de réseau supérieures nuage, il existe donc entre la ligne et le
à 150 kV, cet amorçage en retour est sol un champ électrique E pouvant
peu probable. La qualité de la prise de atteindre 30 kV/m sous l’effet duquel se R
terre des pylônes joue un rôle important. charge le condensateur ligne/terre à un
A partir de 750 kV, il n’y a pratiquement potentiel de l’ordre de 150 à 500 kV
plus aucun risque d’amorçage en retour, selon la hauteur de la ligne par rapport
ce qui justifie l’installation de câbles de au sol.
garde sur les lignes à THT. En dessous Il en résulte des risques de claquages i L di
peu énergétiques au niveau des U = R. + .
de 90 kV, ces câbles ne constituent une 2 2 dt
protection efficace que si la prise de composants, les moins bien isolés, du
terre des pylônes est excellente. réseau. fig. 11 : lorsque la foudre tombe sur le câble
■ si la foudre tombe à proximité de la Lors de l’amorçage entre le nuage et la de garde, l’écoulement du courant provoque
ligne, l’écoulement de l’énergie vers le terre, le champ électrique ayant disparu, l’augmentation du potentiel de la masse
sol provoque une variation extrêmement les capacités se déchargent. métallique du pylône par rapport à la terre.
rapide du champ électromagnétique. Les
ondes induites sur la ligne sont similaires
en forme et en amplitude à celles
obtenues par choc de foudre direct. Leur nombre de
caractéristique principale est leur front surtensions
très raide (de l’ordre de la micro 30
seconde), et leur amortissement 25 + + +
(apériodique ou pas) très rapide
(caractéristiques typiques de ces
20 - - -
15
ondes selon norme CEI 60 :
10
durée de front de 1,2 µs et durée de
queue ≈ 50 µs). 5
+ + +
■ lorsque l’onde de tension résultant
d’un coup de foudre traverse d’un -12 -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 kV
transformateur MT/BT, la transmission niveaux de surtension
se fait essentiellement par couplage d'origine atmosphérique E
capacitif. L’amplitude de la surtension
ainsi transmise, observée sur le fig. 12 : répartition statistique de l’amplitude
secondaire du côté BT, est inférieure à des surtensions atmosphériques établie à
10 % de ce qu’elle était du côté MT partir de deux campagnes d’observations
(généralement inférieure à 70 kV) . Ainsi, (183 entre 1973 et 1974, et 150 en 1975), fig. 13 : origine d’une surtension
sur les lignes BT, les d’où le dédoublement des courbes. électrostatique.
surtensions induites sont en général
inférieures à 7 kV.
Une observation statistique, retenue par
le comité électrotechnique français, a
montré que 91 % des surtensions chez
un abonné BT ne dépassaient pas 4 kV,
et 98 % 6 kV (cf. fig. 12). D’où par
exemple la norme de fabrication des
disjoncteurs de branchement qui prescrit
une tenue à 8 kV choc.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.10


2. la coordination de l’isolement

Les premiers réseaux électriques Avant d’aborder les différentes distance d’isolement et
(Grenoble-Jarrie 1883) étaient solutions techniques (méthodes et
technologiquement très rudimentaires matériels) il importe de rappeler ce que
tenue en tension
et à la merci des conditions sont une distance d’isolement et une Distance d’isolement
atmosphériques comme le vent ou la tension de tenue. Cette appellation regroupe deux
pluie : notions, l’une de «distance dans les gaz
■ le vent, en faisant varier les distances (air, SF6, etc. ...)» et l’autre de «ligne
entre les conducteurs, était à l’origine de fuite» des isolants solides (cf. fig.15):
coefficient de types de surtension
d’amorçages, surtension ■ la distance dans les gaz est le plus
■ la pluie favorisait les fuites de courant court chemin entre deux parties
de foudre
à la terre. conductrices.
Ces problèmes ont conduit à : ■ la ligne de fuite est également le plus
■ utiliser des isolateurs, court chemin entre deux conducteurs,
■ déterminer des distances mais suivant la surface externe d’un
d’isolement, >4 électrostatiques isolant solide (on parle de
■ relier les masses métalliques des cheminement).
appareils à la terre.
Ces deux distances sont directement
4 liées au souci de protection contre les
définition surtensions, mais leurs tenues ne sont
La coordination de l’isolement a pour pas identiques.
2à4 de manœuvre
rôle de déterminer les caractéristiques Tenue en tension
d’isolement nécessaires et suffisantes Elle diffère, en particulier, suivant le
des divers constituants des réseaux en type de surtension appliquée (le niveau
3 à fréquence industrielle
vue d’obtenir une tenue homogène aux de tension, le front de montée, la
tensions normales, ainsi qu’aux fréquence, la durée ...).
surtensions de diverses origines 1
De plus, les lignes de fuite peuvent être
(cf. fig.14). Son but final est de
sujettes à des phénomènes de
permettre une distribution sûre et
vieillissement, propres à la matière
optimisée de l’énergie électrique.
fig. 14 : différents niveaux de tensions isolante considérée, entraînant une
Par optimiser, il faut comprendre présents sur des réseaux MT-HT. dégradation de leurs caractéristiques.
rechercher le meilleur rapport
économique entre les différents
paramètres dépendant de cette
coordination :
■ coût de l’isolement ,
■ coût des protections, distance
■ coût des défaillances (perte dans l'air
d’exploitation et réparation)
compte-tenu de leurs probabilités.
S’affranchir des effets néfastes des
surtensions suppose une première ligne de fuite
démarche : s’attaquer à leurs
phénomènes générateurs, tâche qui distance
n’est pas toujours simple. En effet si, à dans l'air
l’aide de techniques appropriées, les
surtensions de manœuvre de
l’appareillage peuvent être limitées, il
est impossible d’agir sur la foudre.
Il est donc nécessaire de localiser le
point de plus faible tenue par lequel
s’écoulera le courant engendré par la
surtension, et de doter tous les autres
éléments du réseau d’un niveau de
fig. 15 : distance dans l’air et ligne de fuite.
tenue diélectrique supérieur.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.11


Les facteurs influents sont numéro 16 fournit un comparatif des distance et la tension de tenue, en
principalement : tensions de tenue entre l’air et le SF6 prenant en compte différents facteurs
■ les conditions d’environnement en fonction de la pression. tels que les durées de front et de
(humidité, pollution, rayonnement UV), Tenue aux surtensions de queue, la pollution environnante et la
■ les contraintes électriques manœuvre. nature de l’isolant.
permanentes (valeur locale du champ Les distances soumises à des chocs de A titre d’exemple, la figure 18 fournit les
électrique). manœuvre réunissent les quatre variations de la tension U50 en fonction
La tenue des distances dans les gaz propriétés fondamentales suivantes : de la distance et de la durée de queue
est également fonction de la pression : ■ la non-linéarité, déjà mentionnée, T2 pour un intervalle pointe positive-
■ variation de la pression de l’air avec dans la relation distance/tension, plan.
l’altitude, ■ la dispersion, qui fait que la tenue Le tableau T de la figure 19 montre par
■ variation de la pression de doit être exprimée en termes ailleurs l’indépendance de la tension de
remplissage d’un appareil. statistiques, tenue à la durée du front de montée.
■ la dissymétrie, (la tenue peut être
tension de tenue différente selon que l’onde est de
polarité positive et négative),
Dans les gaz la tension de tenue d’un
■ le passage par un minimum de la
isolement est une fonction fortement 50Hz
non-linéaire de la distance. Par courbe de la tension de tenue en
exemple, dans l’air, une contrainte de fonction de la durée de front. Lorsque tension disruptive
la distance entre les électrodes croît, ce (kV crête) 2 mm
tension efficace de 300 kV/m est
admissible au-dessous de 1 m, mais minimum évolue vers des durées de
elle peut être réduite à 200 kV/m entre front de plus en plus élevées 100
1 et 4 m, et à 150 kV/m entre 4 et 8 m. (cf. fig. 17). Il se situe en moyenne, SF6
Il faut aussi noter que cette distance autour de 250 µs, ce qui explique le 80
n’est pratiquement pas modifiée par la choix du front de montée de la tension
pluie. d’essai normalisée (essais normalisés 60
selon CEI 60 : application d’une onde
Ce comportement macroscopique est
de durée de front de 250 µs et d’une 40
air
dû à l’inhomogénéité du champ
durée de demi-amplitude de 2500 µs).
électrique entre des électrodes de
forme quelconque et non pas aux Tenue aux surtensions 20
caractéristiques intrinsèques des gaz. atmosphériques .
Il ne serait pas observé entre des En choc de foudre, la tenue se 0
électrodes planes de taille «infinies», caractérise par une beaucoup plus 1 2 3 4 5 6 7
(champ homogène). grande linéarité que pour les autres pression absolue (bar)
Les lignes de fuite des supports de types de contraintes.
barres, des traversées de Ici encore, le phénomène de dispersion
fig. 16 : tension disruptive du SF6 et de l’air
transformateurs, des chaînes existe, avec une tenue à la polarité
en fonction de la pression absolue.
d’isolateurs sont déterminées pour positive (le plus appliqué à l'électrode
obtenir une tenue similaire à la distance la plus pointue) moins bonne qu'en
directe dans l’air entre deux électrodes polarité négative.
extrêmes lorsqu’elles sont sèches et Deux formules suivantes, simples, tension de tenue U50 (MV)
propres. Par contre, la pluie et plus permettent d'apprécier pour les
encore la pollution humide réduisent réseaux THT et MT, les performances
notablement leur tension de tenue. au choc de polarité positive 1,2 µs/50 4
Tenue à fréquence industrielle µs d'un intervalle d'air :
3
En régime normal, la tension de réseau d 13m
peut présenter des surtensions à ■ U50 =
1, 9 2 7m
fréquence industrielle de faible durée 4m
(fraction de seconde à quelques U50 = tension pour laquelle la
probabilité de claquage est de 50 %, 1 2m
heures, elle est liée au mode 1m
d’exploitation et de protection du d
réseau). La tenue en tension vérifiée ■ Uo = 0
2, 1 1 10 100 1000 durée du
par les essais diélectriques habituels Uo = tension de tenue front (µs)
d’une minute est généralement lieu des minimuns
suffisante. Avec d distance d’isolement en mètres,
U50 et Uo sont en MV.
La détermination de cette catégorie de
caractéristiques est aisée et les De nombreuses études expérimentales fig. 17 : tracé des minimums de tenue en
ont donc permis de dresser des tables fonction de la durée de front du choc
différents isolants sont facilement
précises de correspondance entre la appliqué en polarité positive.
comparables. Par exemple : la figure

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.12


principe de la coordination
de l’isolement
U50 Étudier la coordination de l’isolement
kV d’une installation électrique c’est donc
d=8m définir, à partir des niveaux de tensions
et surtensions susceptibles d’être
4000 présents sur cette installation, un ou
des niveaux de protection contre les
6m
3000 surtensions. Les matériels de
l’installation et les dispositifs de
4m protection sont alors choisis en
2000 conséquence (cf. fig. 20).
Le niveau de protection est déduit des
conditions :
1000
■ d’installation,
10 100 1000 T2 µs.
■ d’environnement,
■ et d’utilisation du matériel.
fig. 18 : U50 en fonction du temps T2 de L’étude de ces «conditions» permet de
décroissance à mi-amplitude. déterminer le niveau de surtension qui
Intervalle entre la pointe positive et le plan : pourra solliciter le matériel durant son
d = 4 - 6 - 8 m. utilisation. Le choix du niveau
d’isolement adapté permettra de
s’assurer que, vis-à-vis de la fréquence
industrielle et des chocs de manœuvre
Tcr 7 22 au moins, ce niveau d’isolement ne
(µs) sera jamais dépassé.
T2 1 400 1 500 Vis-à-vis du choc de foudre, un
(µs) compromis doit généralement être fait
entre le niveau d’isolement, le niveau
U50 2 304 2 227
de protection de parafoudres éventuels
(kv)
et le risque de défaillance admissible.
σ 370 217 Pour bien maîtriser les niveaux de
protection apportés par les limiteurs de
surtension, il convient de bien connaître
fig. 19 : influences de la durée jusqu'à la leurs caractéristiques et leur
crête sur la tenue diélectrique d'un intervalle comportement ; c’est l’objet du chapitre
pointe positive-plan = d = 8 m. ci-après.

coefficient types de surtension niveaux de protection niveau de tenue


de
atmosphériques
surtension surtensions
éliminées isolement de
électrostatiques l'appareillage MT
>4

4
éclateurs
2à4 de manœuvre parafoudres

3 à fréquence industrielle
tensions
supportées
1

fig. 20 : coordination de l'isolement : positionner correctement le niveau de protection et la


tenue de l'appareillage en fonction des surtensions probables.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.13


3. les dispositifs de protection contre les surtensions

Éclateurs et parafoudres sont les l’amorçage d’un appareil dont la


dispositifs utilisés pour écrêter, limiter tension de tenue est supérieure à celle
les surtensions transitoires de forte de l’éclateur pour peu que cet appareil tige anti-oiseau
amplitude. Ils sont généralement présente un retard à l’amorçage plus
électrode de terre électrode de phase
dimensionnés pour intervenir sur les faible (câbles par ex.).
surtensions de foudre. De plus, après amorçage, l’ionisation
entre les électrodes maintient l’arc qui
les éclateurs 45° 45°
est alors alimenté par la tension du
Utilisés en MT et HT, ils sont placés sur réseau et peut donner lieu (fonction de
les points des réseaux particulièrement la mise à la terre du neutre) à un
exposés et à l’entrée des postes MT/ courant de suite à fréquence
BT. Leur rôle est de constituer un point industrielle. Ce courant est un défaut
support B
faible maîtrisé dans l’isolement du franc à la terre et nécessite
réseau, afin qu’un amorçage éventuel d'électrode
l’intervention des protections placées
se produise systématiquement là. en tête de ligne (disjoncteur à
Le premier et le plus ancien des réenclenchement rapide ou disjoncteur Ø
appareils de protection est l’éclateur à shunt par exemple). chaîne d'ancrage
pointes. Il était constitué de deux Enfin l’amorçage provoque l’apparition rigide
pointes en vis-à-vis, appelées d’une onde coupée à front raide
électrodes, dont l’une était reliée au susceptible d’endommager les
dispositif permettant d'ajuster B
conducteur à protéger et l’autre à la et d'immobiliser l'électrode
enroulements (transformateurs et
terre.
moteurs) situés à proximité. fig. 21 : un éclateur MT avec tige anti-
Les modèles actuels les plus courants
Encore en place sur les réseaux, les oiseaux
sont basés sur ce même principe mais
éclateurs sont aujourd’hui de plus en exemple : sur les réseaux EDF 24 kV,
comportent deux «cornes» permettant
plus remplacés par les parafoudres. B ≈ 25 mm.
d’allonger l’arc, de faciliter le
rétablissement de qualités diélectriques
par désionisation de l’intervalle
d’amorçage et d’aboutir, dans certains kv éclateur à pointes e = 350 mm
cas, à l’extinction. 900 essais effectués en onde 1,2 / 50
Certains ont en plus, entre ces deux points d'amorçage
électrodes, une tige destinée à éviter le 800
tracé théorique de la courbe de tension :
«court-circuitage» intempestif par les
oiseaux (cf. fig. 21) et leur 700
électrocution.
avant après
La distance entre les deux électrodes 600 amorçage amorçage
permet d’ajuster le niveau de
protection.
500 caractéristique tension / temps
Ce dispositif est simple, assez efficace
et économique, mais ses inconvénients
400
sont nombreux :
■ la tension d’amorçage présente une
dispersion importante. En effet, elle 300
dépend fortement des conditions
atmosphériques ; des variations de plus 200
de 40 % ont pu être observées ;
■ le niveau d’amorçage dépend aussi
100
de l’amplitude de la surtension
(cf. fig. 22) ;
■ le retard à l’amorçage est d’autant 0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 µs
plus long que la surtension est faible.
Dans ces conditions, il est possible fig. 22 : comportement d’un éclateur à pointes, en choc de foudre normalisé, en fonction de la
qu’une onde de choc provoque valeur de crête.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.14


les parafoudres ■ ses tensions d’amorçage suivant les plus les parafoudres à résistances
formes d’onde (fréquence industrielle, variables et éclateurs. (cf. fig. 23).
Leur avantage est de ne pas présenter
choc de manœuvre, choc de foudre…); L’absence d’éclateur fait que le
de courant de suite et d’éviter que le
elles sont définies statistiquement. parafoudre à ZnO est continuellement
réseau soit mis en court-circuit, puis
■ son pouvoir d’écoulement de courant conducteur mais, sous la tension
hors tension après amorçage.
de choc, c’est-à-dire la capacité de nominale du réseau protégé, avec un
Différents modèles ont été conçus : dissipation d’énergie. On traduit
parafoudre à filet d’eau, parafoudre à courant de fuite à la terre très faible
généralement la capacité d’absorption (inférieur à 10 mA).
gaz. Seuls les types les plus répandus par la tenue à des ondes rectangulaires
sont présentés dans les lignes qui Leur principe de fonctionnement
de courant. est très simple et repose sur
suivent.
Les parafoudres à oxyde de zinc la caractéristique fortement non
Ils sont utilisés sur les réseaux HT
(ZnO) linéaire des varistances à ZnO.
et MT.
Ils sont constitués uniquement de Cette non-linéarité est telle que la
Les parafoudres à résistances varistances et remplacent de plus en résistance passe de 1,5 MΩ à 15 Ω
variables et éclateurs
Ce type de parafoudre associe en série
des éclateurs et des résistances non
linéaires (varistances) capables de broche de raccordement
limiter le courant après le passage de
l’onde de choc. bride
Après l’écoulement de l’onde de (alliage d'aluminium)
courant de décharge, le parafoudre
n’est plus soumis qu’à la tension du
réseau. Celle-ci maintient un arc sur étrier élastique
l’éclateur, mais le courant
correspondant, dit «courant de suite»,
traverse la résistance dont la valeur est rivet
conduit d'évacuation
maintenant élevée. Il est donc assez et dispositif de surpression
faible, pour ne pas endommager dans les brides inférieures blocs ZnO
l’éclateur, et être interrompu lors du et supérieures
premier passage à zéro du courant
rondelle
(extinction naturelle de l’arc).
La non linéarité des résistances permet
de conserver une tension résiduelle,
qui apparaît aux bornes de l’ensemble, plaque indicatrice
proche du niveau d’amorçage car, plus de défaut
le courant augmente, plus la résistance
décroît. espaceur
Diverses techniques ont été utilisées
pour la réalisation des parafoudres à écran thermique
varistances et éclateurs. La plus
conduit d'évacuation
classique utilise une résistance au
carbure de silicium (SiC). enveloppe porcelaine
Certains parafoudres comportent
également des systèmes répartiteurs ressort de compression
de tension (diviseurs résistifs ou
capacitifs) et des systèmes de bride
joint caoutchouc
soufflage de l’arc (aimants ou bobines
pour un soufflage magnétique).
Ce type de parafoudre est caractérisé
dispositif d'étanchéité
par :
précontraint
■ sa tension d’extinction, ou tension
assignée, qui est la tension à fréquence
industrielle la plus élevée sous laquelle
le parafoudre peut se désamorcer dispositif de dispositif
spontanément. Elle doit être supérieure serrage à anneau de surpression
à la plus forte surtension temporaire à
fig. 23 : exemple de structure d’un parafoudre ZnO en enveloppe porcelaine pour le réseau
fréquence industrielle susceptible 20 kV EDF.
d’apparaître sur le réseau.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.15


entre la tension de service et la tension choc de courant donné (5, 10 ou 20 kA suffisantes. Ces parafoudres, de par
au courant nominal de décharge selon la classe), onde 8/20 µs ; leur constitution interne et leurs
(cf. fig. 24). ■ courant nominal de décharge ; enveloppes silicones, sont beaucoup
Ces parafoudres ont pour ■ tenue au courant de choc. plus tolérants sur les positions
avantages des performances (elle traduit le besoin de tenue à des d’installation et permettent également
de limitation et une fiabilité accrues par ondes longues entraînant une d’optimiser la mise en œuvre (par
rapport aux parafoudres à carbure de dissipation d’énergie importante et non exemple : montage à l’horizontale).
silicium. la nécessité d’écouler de tels courants Outre les spécifications EDF telle la
Des améliorations ont été apportées en exploitation). HN 65S20 / CEI 99-1, différentes
ces dernières années, en particulier Enveloppes normes françaises s’appliquent aux
dans le domaine de la stabilité Les parafoudres à oxyde de zinc sont parafoudres, par exemple la
thermique et électrique des pastilles de disponibles : NF C 65-100 pour des appareils
ZnO lors de leur vieillissement. ■ en enveloppes porcelaines pour à destinés aux installations HT.
Ainsi, en 1989 sur 15 000 parafoudres peu près toutes les tensions de service, En résumé il apparaît que ces
de ce type installés par EDF, après dix ■ en enveloppes synthétiques (fibre de différents types de parafoudres sont
huit mois d’expérimentation, seules verre plus résine) pour les réseaux de utilisés pour la protection
deux défaillances ont été constatées et distribution. d’appareillage, de transformateurs et
les caractéristiques, vérifiées par des Cette deuxième technique, plus de câbles. Dans ce cas la quasi totalité
essais, n’avaient pas varié. récente, permet d’obtenir des des dispositifs mis en service sont des
Un parafoudre à ZnO est caractérisé parafoudres notablement plus légers, parafoudres à oxyde de zinc qui
par (cf. fig. 25) : moins fragiles au vandalisme et dont remplacent progressivement les
■ sa tension maximale de service les éléments actifs sont mieux protégés éclateurs à corne et les parafoudres à
permanent ; contre l’humidité car étant totalement carbure de silicium.
■ sa tension assignée qui peut être surmoulés. L’humidité est en effet la Cette évolution vise à obtenir une
liée, par analogie avec les parafoudres principale cause de défaillance meilleure précision des niveaux de
à carbure de silicium, à la tenue aux identifiée sur les ZnO. L’extérieur de protection permettant de mieux garantir
surtensions temporaires ; ces parafoudres est généralement la coordination des isolements.
■ le niveau de protection, défini constitué de polymère silicone assurant Le lecteur intéressé par la mise en
arbitrairement comme la tension la tenue à l’environnement et la œuvre des parafoudres peut se
résiduelle du parafoudre soumis à un reconstitution de lignes de fuite reporter à l’annexe 2.

■ tension maximale 12,7 kV


kV crête permanente
U ■ tension assignée 24 kV
■ tension résiduelle au
courant nominal
de décharge < 75 kV
■ courant nominal
600
500 de décharge
ZnO
(onde de 8/20 µs) 5 kA
400
■ tenue au courant de
300 choc (onde
de 4/10 µs) 65 kA
200
linéaire fig. 25 : exemple de caractéristiques d’un
parafoudre ZnO répondant à la spécification
SiC EDF HN 65S20.
100

,001 ,01 ,1 1 10 100 1000 10000 I

fig. 24 : caractéristiques de deux parafoudres ayant le même niveau


de protection 550 kV/10 kA.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.16


4. dispositions normatives et coordination de l’isolement

Depuis de nombreuses années la laboratoire et ayant démontré une années, sont tout à fait acceptables au
Commission Electrotechnique équivalence satisfaisante. point de vue de la sécurité de service.
Internationale a abordé le problème de D’autre part, deux préoccupations sont De plus, l’abandon progressif des
la coordination de l’isolement en HT. nouvelles dans cette norme : éclateurs au profit des parafoudres
Deux documents généraux traitent de la ■ l’isolement longitudinal (entre les permet de réduire la marge de sécurité
coordination d’isolement : bornes de la même phase d’un appareil devenue surabondante entre le niveau
■ la CEI 664 pour le domaine BT, ouvert), de protection des parafoudres et la
■ la CEI 71 pour le domaine HT. ■ la prise en compte de l’altitude ainsi tension d’isolement spécifiée des
La CEI 71 est organisée en deux parties, que du phénomène de vieillissement des matériels.
la deuxième étant un guide d’application installations. Détermination des niveaux
très complet. Dans ce projet sont distinguées d’isolement
Les normes «produits», dont : l’isolation interne, l’isolation externe, et, La norme n’indique pas précisément
■ la CEI 694 «clauses communes pour deux gammes de tensions : des tensions de tenue invariables et
l’appareillage», ■ l’isolation interne intéresse tout ce qui valables dans tous les cas, mais elle
■ la CEI 76 «transformateurs», ne se situe pas dans l’air atmosphérique permet la réalisation des études de
■ la CEI 99 «parafoudres», (isolation liquide pour les coordination de l’isolement en plusieurs
sont en cohérence avec la CEI 71 transformateurs, SF6 ou vide pour les étapes :
quant aux tensions de tenue disjoncteurs par exemple) ; ■ définition des relations entre le type du
spécifiques. ■ l’isolation externe correspond aux réseau et le choix de ses isolements.
distances dans l’air. Il s’agit d’établir les caractéristiques des
la coordination de ■ gamme I : de 1 kV à 245 kV inclus ; tensions maximales permanentes
■ gamme II : au dessus de 245 kV. possibles et les surtensions temporaires
l’isolement en HT selon prévisibles en fonction :
Pour chacune d’entre elles, la mise en
CEI 71 œuvre de la coordination de l’isolement ■ de la structure du réseau et sa tension
Un des objectifs de cette norme, qui est légèrement différente. nominale,
devrait être applicable en 93, est A chaque gamme, est associé un ■ du schéma des liaisons à la terre du
l’explication et la décomposition des tableau de tensions de tenue assignées neutre,
différents coefficients qui permettent de normalisées. Ces tableaux ont été ■ des postes ou des machines
parvenir aux tensions de tenue. Une telle établis suivant des critères différents, tournantes présents sur la ligne,
démarche favorise la recherche d’une jusqu’à présent souvent empiriques, ■ du type et de l'emplacement des
optimisation, voire une baisse des mais dont le choix a été confirmé, éventuels dispositifs de limitation des
niveaux de tenue en tension. parfois avec quelques réserves, par surtensions
La CEI 71 propose une modélisation l’expérience. En effet, il est indéniable et, selon des considérations communes
conventionnelle des contraintes réelles que les niveaux imposés, sans à toutes les classes de surtensions
par des formes d’ondes réalisables en grandes modifications depuis des définies par la norme (cf. fig. 26).

classe de basse fréquence transitoire


surtension permanente temporaire à front lent à front rapide à front très rapide
forme

Tp T1 Tf
Tt Tt T2 T2 Tt

100 > Tf > 3 ns


gamme des formes f = 50 ou 60 Hz 10 < f < 500 Hz 5000 > Tp > 20 µs 20 > T1 > 0,1 µs 0,3 > f1 > 100 MHz
(fréquence, front de 30 > f2 > 300 kHz
montée, durée) Tt ≥ 3 600 s 3 600 ≥ Tt ≥ 0,03 s 20 ms ≥ T2 300 µs ≥ T2 3 ms ≥ Tt
forme normalisée f = 50 ou 60 Hz 48 ≤ f ≤ 62 Hz Tp = 250 µs T1 = 1,2 µs (*)
Tt (*) Tt = 60 s T2 = 2 500 µs T2 = 50 µs
essai de tenue (*) Essai à fréquence Essai de choc Essai de choc (*)
normalisé industrielle de courte de manœuvre de foudre
durée
(*) à spécifier par le Comité de produit concerné
fig. 26 : formes de surtensions représentatives et essais envisagés par le projet de la norme CEI 71.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.17


■ coordination des isolements des ■ les facteurs d’équivalence proposés Cet exemple traite essentiellement de
réseaux. par la CEI 71 permettent généralement l’isolation externe, sachant qu’un
Une fois ces données rassemblées, de ne spécifier que deux tensions de concepteur d’installation et de réseau
pour chaque classe de surtension, il tenue parmi les 3 envisagées. est en général directement confronté
faut déterminer la tension de tenue de Pour les tensions de service inférieures aux problèmes de dimensionnement
coordination correspondante en tenant à 245 kV le cas le plus courant consiste des isolations externes. Alors que
compte de la performance recherchée, grâce à l’utilisation du SF6 pour
à retenir l’essai à fréquence industrielle
et généralement du taux de défaillance l’isolement, et du vide ou du SF6 pour
et l’essai au choc de foudre.
l’intervalle de coupure, la tenue
acceptable de l’isolation. La valeur ■ le choix final se fait parmi des diélectrique interne est bien déterminée
obtenue est spécifique du réseau niveaux normalisés (cf. fig. 28), à partir et indépendante des conditions
étudié et de sa situation : c’est la plus de toutes les tensions assignées. d’environnement (conditions
faible tension de tenue à la surtension
Un exemple. climatiques, altitude, taux d’humidité,
considérée que le réseau doit avoir pollution ...).
La figure 29 présente un tel calcul tiré
dans ses conditions d’exploitation.
du guide d’application du projet de Niveaux d’isolement assignés à
Pour choisir les éléments constitutifs révision de la publication CEI 71. Il retenir :
d’un réseau, il y a lieu de définir leurs montre l’étude de coordination de ■ 50 kV à fréquence industrielle
tensions de tenue spécifiée. l’isolement d’un poste caractérisé par satisfait la tension de tenue assignée
La détermination des tensions de tenue une tension la plus élevée pour le aux surtensions permanentes de basse
de coordination consiste à fixer les matériel Um = 24 kV. fréquence (32 kV) et à plus de 81 % la
valeurs minimales des tensions de
tenue de l’isolation qui satisfont au
critère de performance quand l’isolation
est soumise aux surtensions ■ origine et classification des tensions analyse du réseau (§ 4.02)
représentatives dans les conditions de contraignantes (§ 3.16)
■ niveau de protection des dispositifs
service.
limiteurs de tension (§ 3.20)
La détermination des tensions de tenue ■ caractéristiques de l'isolation tensions et surtensions
spécifiées de l’isolation consiste à représentatives Urp (§ 3.18)
convertir les tensions de tenue de
coordination en conditions d’essai ■ caractéristiques de l'isolation
normalisées appropriées. Ceci est ■ critère de performance (§ 3.21) choix de l'isolement satisfaisant
réalisé en multipliant les tensions de ■ distribution statistique (+) le critère de performance (§ 4.03)
tenue de coordination par des facteurs ■ imprécision des données de départ (+)
qui compensent les différences entre (+) effets combinés en un facteur de
coordination Kc (§ 3.24)
les conditions réelles de service de tension de tenue de
l’isolation et celles des essais de tenue coordination Ucw (§ 3.23)
normalisés.
■ facteur de correction atmosphérique ka
Le choix du niveau d’isolement assigné (§ 3.26)
consiste à sélectionner la série des ■ ensemble du matériel essayé (*) application de facteurs tenant
tensions de tenue de l’isolation ■ dispersion en production (*) compte des différences entre
normalisées la plus économique, ■ qualité de l'installation (*) conditions d'essai de type et
■ vieillissement en service (*) conditions de service (§ 4.04)
suffisante pour démontrer que toutes
■ autres facteurs inconnus (*)
les tensions de tenue spécifiées sont (*) effets combinés en un facteur
satisfaites. de sécurité Ks (§ 3.27)
Le canevas d’étude pour déterminer tension de tenue spécifiée Urw (§ 3.26)
finalement l’isolement assigné, est
représenté par la figure 27. Sur ce ■ conditions d'essai (Chapitre 5)
canevas, les deux facteurs de ■ facteur de conversion d'essai Kt (§ 3.29) choix des tensions de tenue
■ tensions de tenue normalisées (§ 4.05 & 4.09)
dispersion de fabrication et d’altitude normalisées (§ 4.06 & 4.07)
définis dans le projet sont regroupés ■ gammes de Um (§ 4.08)
sous le terme facteur correctif.
■ la tension de tenue assignée ou
niveau d’isolement est la même que la niveau d'isolement normalisé ou assigné : ensemble de Uw (§ 3.32 & 3.33)
tension de tenue spécifiée pour les
surtensions qui peuvent faire l’objet fig. 27 : organigramme de détermination des niveaux d’isolement assignés ou normalisés.
d’essais c’est-à-dire : Notes : entre parenthèses paragraphes de la CEI 71 où le terme est défini ou l'action décrite.
■ essai à fréquence industrielle, données à prendre en compte.
■ essai aux chocs de manœuvre. actions à effectuer.
■ essai aux chocs de foudre, résultats obtenus.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.18


tension de tenue assignée aux
transitoires à front lent (61 kV par tension la plus haute tension de tenue normalisée tensions de tenue
équivalence), pour le matériel de courte durée à normalisées aux
■ 125 kV retenu comme compromis Um fréquence industrielle chocs de foudre
technico-économique pour les kV eff. kV eff. kV eff.
transitoires à front rapide, entraîne : 3,6 10 20/40
■ soit l’acceptation d’un taux de 7,2 20 40/60
défaillance supérieur à celui ayant été
12 28 60/75/95
pris comme hypothèse,
■ soit l’association de parafoudres à 17,5 38 75/95
l’installation pour assurer qu’elle ne soit 24 50 95/125/145
pas contrainte au-delà de ce niveau. 36 70 145/170
Pour les hautes ou très hautes 52 95 250
tensions, la procédure de coordination
72,5 140 325
de l’isolement est la même, mais les
isolations des matériels sont 123 (185)/230 450/550
généralement qualifiées par leur tenues 145 (185)/230/275 (450)/550/650
aux chocs de manœuvres, et de 170 (230)/275/325 (550)/650/750
foudre. 245 (275)/(325)/360/395/460 (650)/(750)/850/950/1050

fig. 28 : niveaux d’isolement normalisés pour les réseaux de tension efficace comprise entre 1
et 245 kV (Il existe un tableau similaire pour les tensions supérieures à 245 kV).

tension de tenue assignée à fréquence industrielle aux


kV de courte durée chocs de foudre
tension de tenue assignée 74 108 141
aux chocs de foudre
facteur d'équivalence 1,06 1,06
front lent ➔ rapide
tension de tenue assignée 28 32 42 61
à une surtension à fréquence
industrielle de courte durée
facteur d'équivalence 0,6 0,6
front lent ➔ 50 Hz
tension de tenue spécifiée
tension de tenue 28 32 70 102 141
correction d'altitude 1,13 1,13 1,13
facteur de dispersion 1,15 1,15 1,05 1,05 1,05
tension de tenue de coordination 24 28 59 86 119*
(cas des matériels soumis au
pressions atmosphériques)
surtensions en exploitation
forme d'onde représentative fréquence industrielle surtension 250-2500 µs onde 1,2-50 µs
conventionnelle 50 Hz courte durée (1 mn) 2 % d'amorçage
amplitude représentative 24 28 59 86
conventionnelle (kV) (2,6 p.U.) (3,86 p.U)
catégories de surtension phase / entre phase / entre phase / masse et
masse phases masse phases entre phases
temporaires à front lent à front rapide
à fréquence industrielle (manœuvres) (foudre)

* : cette valeur provient des critères suivants : Exemple de calcul :


- niveau de protection du parafoudre : 80 kW pour une tension de tenue de coordination en front lent de 59 kV
- distance parafoudre/matériel : 8 m - la tension de tenue spécifiée en front lent = 59 kV x 1,05 x 1,13 = 70 kV
- coefficient de sécurité : 1,05 - la tension de tenue assignée à fréquence industrielle de courte durée équivalente =70 kVx 0,6=42 kV
- la tension de tenue assignée aux chocs de foudre équivalente = 70 kV x 1,06 = 74 kV.
fig. 29 : exemple d’une recherche de coordination de l’isolement pour un réseau 24 kV, avec des matériels à isolation externe (extrait et adapté
du projet de révision CEI 71).

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.19


5. coordination appliquée à la conception
des installations électriques

Cette étude est d’autant plus En MT phase par phase ; il faut rechercher la
économiquement importante que la Un défaut d’isolement sur un réseau plus grande simultanéité possible lors
tension de service est élevée. MT a des conséquences qui sont, à de l’enclenchement des 3 phases du
Trois critères justifient cette moindre échelle, les mêmes qu’en HT. réseau (appareillage omnipolaire);
affirmation : Les coupures d’électricité qui en ■ l’enclenchement d’un transformateur
■ l’augmentation du nombre de clients résultent peuvent aussi être lourdes de à vide peut être le phénomène
ou de la puissance distribuée, conséquences pour les distributeurs transitoire qui provoque la
■ l’augmentation du coût de la d’énergie (pertes de facturation), les ferrorésonance ; pour l’éviter, il faut
défaillance (coût du matériel à abonnés industriels (pertes de réduire les capacités en rapprochant
remplacer), production), et les personnes (sécurité). par exemple l’appareillage de mise
■ la part relative plus faible de l’étude sous tension du transformateur.
En BT
de coordination dans le coût total de La connexion d’une charge
Dans la pratique, plus la tension de
l’installation. préalablement à la mise sous tension
service est faible, plus les
conséquences d’un claquage sont est bénéfique. Elle intervient en effet
conséquences d’un limitées en terme de distribution de comme une résistance
puissance. Mais le développement des d’amortissement pouvant interdire la
claquage mise en résonnance.
systèmes et équipements électroniques
Une défaillance diélectrique (claquage est à l’origine de nombreux incidents Mettre le neutre à la terre est aussi une
ou amorçage) peut provoquer : consécutifs à des surtensions. En effet, solution vis-à-vis des résonnances
■ le fonctionnement des protections
le niveau de tenue aux perturbations phase/terre.
dans le meilleur des cas, n’est pas toujours spécifié ou n’est pas
■ des destructions de matériels dans le Surtension provoquée par la
coordonné avec le niveau coupure de courants capacitifs
pire des cas, correspondant à son installation.
■ une interruption de service à chaque La solution consiste à éviter les
défaillance. Or ces systèmes interfèrent de plus en réallumages successifs par
plus dans l’intégrité d’une installation, l’augmentation de la vitesse de
En HT, la coupure d’alimentation qui d’une production, ou d’une gestion, les
survient alors peut concerner une ville séparation des contacts, et l’utilisation
conséquences économiques pour d’un bon diélectrique (vide ou SF6).
entière, une région, comme un centre l’entreprise concernée peuvent donc
sidérurgique ; elle occasionne : être graves. Surtension provoquée par
■ un risque de déstabilisation du l’enclenchement d’une ligne à vide
La coordination «des tenues» n’est
réseau, Elle est évitée sur les réseaux de
donc pas à négliger, même en BT…
■ une perte de facturation d’énergie transport par une mise sous tension
…et l’emploi de parafoudres devrait se
pour le distributeur d’énergie, progressive, obtenue en associant des
généraliser. Ils sont aujourd’hui
■ une perte de production pour les résistances d’insertion au disjoncteur.
fortement conseillés pour les abonnés
abonnés industriels, Surtension provoquée par un coup
BT alimentés par une ligne aérienne.
■ un danger pour les personnes (par
de foudre
exemple dans les hôpitaux) et pour les Les moyens à mettre en œuvre sont de
données informatiques. réduction des risques et trois types :
Pour éviter ces incidents, des études des niveaux de surtensions ■ disposition de câbles de garde pour
doivent être effectuées pour toute éviter les chocs directs (cf. chapitre 1),
Vis-à-vis des différentes surtensions
installation nouvelle. Elles doivent ■ installations de protections aux points
examinées dans le chapitre 1, des
permettre des réalisations cohérentes sensibles (éclateurs, ou
solutions simples peuvent être
et optimisées face aux risques. préférentiellement, parafoudres),
envisagées dès les premiers projets
Une solution est d’augmenter le niveau d’installation : (cf. annexe 2),
d’isolement des installations par ■ réalisation de prises de terre de
augmentation des distances Surtension due à la ferrorésonance
bonne qualité (cf. chapitre 1).
d’isolement. Mais elle se traduit par une Le seul moyen de s’en affranchir
importante augmentation des coûts : totalement est que 1/C.ω soit supérieur à
doubler ces distances provoque une la pente à l’origine de L.ω.i. Cependant
multiplication par huit des volumes et d’autres solutions sont envisageables
des coûts. Le surdimensionnement est et, en particulier, en MT où
donc inadmissible en HT. D’où ■ une discordance entre les 3 phases
l’importance de l’optimisation des peut se produire dans le cas de
équipements HT. protection par interrupteur à commande

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.20


6. conclusion

La coordination des isolements vise à Les modélisations retenues optimisation sur le plan économique et
trouver un juste équilibre entre la présentent toujours un caractère sur le plan de la contrainte de service.
fiabilité des matériels du point de vue quelque peu arbitraire en première L’utilisation de plus en plus large de
diélectrique d’une part et de leur lecture, mais ont été validées par parafoudres, en partie grâce à
dimensionnement, donc de leur coût, l’expérience. l’amélioration de leurs caractéristiques
d’autre part. Des informations plus détaillées et de leur fiabilité, concourt à une
L’exposé qui en est fait dans ce peuvent être trouvées dans les meilleure maîtrise des niveaux de
document montre la complexité des publications citées pour le lecteur protection.
paramètres qui interviennent dans une souhaitant approfondir le sujet. La prise en compte de cette démarche,
telle analyse. Les progrès réalisés dans la par la normalisation internationale,
De plus, l’aspect statistique du connaissance des phénomènes autant au niveau général qu’au niveau
comportement aux surtensions permettent maintenant l’obtention des recommandations produits, montre
transitoires interdit de prétendre à des d’une fiabilité accrue des l’importance du sujet et les avantages
solutions absolues. installations tout en autorisant une que l’on peut y trouver.

annexe 1 : propagation des surtensions

Quelle que soit l’origine d’une ■ lignes THT : 300 à 500 ohms,
surtension, celle-ci va se propager le ■ lignes HTA (en aérien) : environ
long de la ligne ou du câble constituant 1000 ohms. L R
le réseau. La vitesse de propagation est proche
Ce support de propagation peut être de celle de la lumière, soit environ
modélisé en faisant intervenir les 3 x 108 m/s. On peut également
valeurs par unité de longueur de C 1/G
exprimer cette vitesse comme étant
l’inductance et de la résistance en égale à 300 mètres par microseconde,
longitudinal, et de la capacité et de la ce qui donne une appréciation de la
conductance en transversal répartition le long du conducteur d’un
(cf. fig. 30). L’impédance, en régime front d’onde de durée très courte fig. 30 : modélisation d’un support de
sinusoïdal, est alors donnée par : (cf. fig. 31). propagation.
L. ω + R
Z =
C. ω + G
évolution dans V
Aux fréquences élevées généralement le temps front : 300 kv/µs
associées aux surtensions, les termes 600 kv
inductifs et capacitifs deviennent 2 µs
prépondérants et l’impédance dite
«impédance caractéristique» vaut alors
L t (à x constant)
Zc = répartition dans V
C l'espace front : 1 kv/m
Les termes résistifs et conductifs 600 m
correspondent à des pertes entraînant
l’atténuation de l’onde au cours de sa
propagation.
x (à t constant)
Les ordres de grandeurs des
impédances caractéristiques sont : fig. 31 : représentation dans le temps et dans l’espace d’une onde de foudre.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.21


La théorie de la propagation guidée nulle à tout instant ce qui correspond à Ce cas amène une contrainte élevée
permet d’établir que, lorsqu'une onde une onde transmise nulle et une onde au point de réflexion et à son
se propageant le long d’un conducteur réfléchie avec un facteur -1. voisinage, (voisinage au sens de
arrive sur un point de changement ■ Za = Zc (conducteur homogène), la répartition spatiale citée
d’impédance, on observe une réflexion la transmission vaut 1 et la réflexion précédemment).
et une transmission partielles. zéro. L’expression «doublement de l’onde de
Si Zc est l’impédance caractéristique ■ Za = infini (ligne ouverte) : la tension tension», souvent employée, peut
du premier conducteur et Za celle du au point de réflexion est donnée par la prêter à confusion en faisant imaginer
second, les coefficients de superposition de l’onde incidente et de que l’onde réfléchie est deux fois plus
transmission et de réflexion sont l’onde réfléchie avec un facteur +1. Sa importante que l’onde initiale. C’est
donnés par : valeur maximale va alors être égale à seulement au point de réflexion que la
T = 2 . Za/(Za+Zc) et R =(Za-Zc)/(Za+Zc) deux fois la crête de l’onde incidente. valeur maximale observée vaut le
Les valeurs limites de ces coefficients Bien qu’il n’y ait pas propagation dans double de celle de l’onde incidente car
correspondent à des cas physiques le milieu Za, la valeur à la frontière est c’est le seul endroit où l’onde incidente
simples : toujours donnée par T qui vaut et l’onde réfléchie additionnent leurs
■ Za = 0 (ligne fermée à la masse) : la également 2. crêtes.
tension au point concerné est donc

annexe 2 : installation d’un parafoudre

distance maximale de intervenir au plus tard quand l’onde La différence entre la valeur incidente
protection incidente à son emplacement (62,5 kV) et la valeur réfléchie
(12,5 kV), soit 50 kV, correspond au
Du fait du phénomène de propagation 125
vaut : = 62, 5 kV front d’onde réparti sur le trajet aller-
et de réflexion des ondes, 2 retour entre le parafoudre et le point
(cf. annexe 1), les parafoudres limitent (instant T0 de la figure 32). ouvert. La distance aller-retour est donc
les surtensions, seulement au niveau au plus égale à 50 m, soit une distance
Son niveau de mise en conduction (si
de leurs bornes. de protection maxi de 25 m.
on l’approxime au niveau de protection)
L’onde écrêtée conserve le dv/dt de étant de 75 kV, l’intervention ne peut Note :
son front de montée et est susceptible, être obtenue que par la superposition à Le coefficient 2 ne signifie pas
par réflexion, de développer, au point l’onde incidente de l’onde réfléchie. doublement de la tension crête mais
d’ouverture, une tension double de la
L’onde réfléchie doit avoir atteint une superposition de l’onde incidente et de
tension de limitation.
valeur de 75 - 62,5 = 12,5 kV. l’onde réfléchie (cf. fig. 32).
La tension de tenue de l’appareillage
étant généralement inférieure au
double de la tension résiduelle du
parafoudre, il en résulte une distance sens de déplacement
maximale à ne pas dépasser entre le de l'onde de foudre tension
parafoudre et l’appareillage du poste. instants... T0 T1
on on
Exemple : de de
àT àT
■ onde de foudre : 300 kV/ µs, 0 1
2 x U0 = contrainte maximale
■ d’où un gradient de tension sur la atteinte à T1 ⇒ T1 instant le plus sévére
ligne au passage du front de montée
de 1 kV/m, Up = niveau de
■ poste MT : tenue à 125 kV choc, protection du parafoudre
■ parafoudre : tension résiduelle : U0 = valeur de l'onde incidente
75 kV. atteinte au parafoudre à T0
La contrainte maxi au point ouvert sera u = valeur de l'onde réfléchie atteinte
générée par la réflexion de la crête de au parafoudre à T0
l’onde limitée par le parafoudre. Cette (U0 + U = Up ⇒ début de conduction)
contrainte sera égale à deux fois cette d
crête. localisations : parafoudre appareillage
Pour respecter la limite de 125 kV du fig. 32 : propagation et réflexion en présence d'un parafoudre.
matériel, le parafoudre doit donc

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.22


câblage des parafoudres

,,,,
Lors de l’intervention de limitation du

,,,,,
parafoudre, une onde de courant va
s’écouler à la terre ; elle résulte de
l’application de l’onde de tension à
l’impédance caractéristique de la
u
ligne : I = .


Zc
Le circuit de mise à la terre est alors le



L
siège d’une chute de tension
essentiellement inductive et qui peut
atteindre des valeurs importantes.
Exemple : si L < 25 m : un limiteur de surtension placé sur le poteau est suffisant
■ onde de courant : 1 kA/ µs, si L 25 m : un deuxième limiteur aux bornes du transformateur est nécessaire
■ inductance du câble de la descente
fig. 33 : emplacement des limiteurs de surtension sur un poste alimenté par un réseau aéro-
de terre : 1 µH / m,
souterrain
■ d’où UL = 1 kV/m.
Si l’on ne veut pas que cette tension
vienne s’additionner à la tension
résiduelle, il faut que vis-à-vis du
«phénomène foudre» le matériel
parafoudre
proposé soit en dérivation aux bornes
du parafoudre.
Pratiquement, cela consiste à effectuer
le branchement comme indiqué par la transfo
figure n° 33. Si la liaison HT/matériel
n’est pas faite sur le parafoudre, la
longueur des conducteurs doit être la
plus faible possible (cf. fig. 34).

câblage à éviter câblages corrects

fig. 34 : principe de câblage des parafoudres : les connexions charges - parafoudres doivent
être les plus courtes possible.

annexe 3 : les normes électriques

Trois niveaux de normalisation existent. ■ le CENELEC (Comité Européen de


Les trois organismes suivants agissent Normalisation Electrotechnique) produit
respectivement au niveau mondial, les normes «EN» ; il regroupe 18 pays
européen et national : en majorité européens. Ses normes
■ la CEI (Commission Electrotechnique votées sont d’application obligatoire.
Internationale), produit les normes ■ l’UTE ( Union Technique de
«CEI» ; 60 pays y participent. Une l’électricité), produit les normes
norme n’est acceptée que si elle françaises «NF».
rencontre moins de 20 % d’opposants.
Dans les pays, son application peut
subir des dérogations.

Cahier Technique Merlin Gerin n° 151 / p.23


annexe 4 : bibliographie

Normes
■ CEI 60 : Technique des essais à
haute tension.
■ CEI 71-1 : Coordination de
l’Isolement : termes définitions,
principes et règles.
■ CEI 71-2 : Coordination de
l’isolement : guide d’application.
■ CEI 99 : Parafoudres.

Publications diverses
■ Techniques de l’ingénieur : chapitre
«Gaz Isolants».
■ Les propriétés diélectriques de l’air et
les très hautes tensions.
(Publication EDF).
■ Principes and procedures of the
insulation co-ordination.
KH. WECK.
■ Dimensionnement des parafoudres
MT pour le réseau EDF (1988).
A. ROUSSEAU (EDF).

Réal. : ERI Lyon


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