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surtensions et
coordination
de l'isolement
D. Fulchiron
L’auteur remercie :
Florence Bouchet
Etudiante à l’école Supelec qui a
participé en tant que stagiaire à la
réalisation de ce document.
Jean Pasteau
Membre de la Direction Technique,
qui a apporté ses connaissances
d’expert participant à la révision de
la norme CEI 71.
Ce sont des perturbations qui se Surtension provoquée par un défaut par rapport à la terre, à la tension simple
superposent à la tension nominale d’isolement (cf. fig. 2) du réseau.
d’un circuit. Elles peuvent apparaître : Une surtension due à un défaut L’équation ci-après permet de calculer
■ entre phases ou entre circuits d’isolement apparaît sur un réseau Sd :
différents, et sont dites de mode triphasé, lorsque le neutre est isolé ou
3(k 2 + k + 1)
différentiel, impédant. Sd =
■ entre les conducteurs actifs et la En effet, lors d’un défaut d’isolement k+2
masse ou la terre et sont dites de entre une phase et la masse ou la terre
Xo
mode commun. (blessure d’un câble souterrain, mise avec k =
Leur caractère varié et aléatoire les à la terre d’un conducteur aérien par Xd
rend difficiles à caractériser et des branchages, défaut dans un Xd étant la réactance directe du réseau
n’autorise qu’une approche statistique équipement…), la phase concernée est vu du point de défaut, et Xo la
en ce qui concerne leur durée, leurs mise au potentiel de la terre et les deux réactance homopolaire.
amplitudes et leurs effets. Le tableau autres sont alors soumises, par rapport à A noter que :
de la figure 1 présente les principales la terre, à la tension composée ■ si le neutre est parfaitement isolé,
caractéristiques de ces perturbations. U = V. 3 soit Xo = ∞ : Sd = 31/ 2 = 3 .
En fait, les risques se situent De façon plus précise, lors d’un défaut ■ si la mise à la terre du neutre est
essentiellement au niveau des d’isolement sur la phase A, un facteur parfaite soit Xo = Xd : Sd = 1.
dysfonctionnements, de la destruction Sd de défaut à la terre est défini par le ■ si, comme dans le cas général,
de matériel et, en conséquence, de la rapport de la tension des phases B et C Xo ≤ 3Xd : Sd ≤ 1,25.
non continuité de service. Ces effets
peuvent apparaître sur les installations
des distributeurs d’énergie ou sur les
type de coefficient de durée raideur amortissement
installations des utilisateurs.
surtension surtension du front
Les perturbations peuvent conduire à : (cause) MT-HT fréquence
■ des interruptions courtes
à fréquence ≤ 3 longue fréquence faible
(réenclenchements automatiques sur
industrielle >1s industrielle
les réseaux de distribution publique MT (défaut d'isolement)
par lignes aériennes),
■ des interruptions longues de manœuvre 2à4 courte moyenne moyen
(intervention pour changement (interruption de 1 ms 1 à 200 kHz
court-circuit)
d’isolants détruits, voire remplacement
de matériel). atmosphérique >4 très courte très élevée fort
Des appareils de protection permettent (coup de foudre direct) 1 à 10 µs 1000 kV/µs
de limiter ces risques. Leur mise en
œuvre nécessite l’élaboration réfléchie fig. 1 : caractéristiques des différents types de surtensions.
de niveaux cohérents d’isolement et de
protection. Pour cela, la compréhension C
préalable des différents types de B
surtension est indispensable, c’est A
VCT
l’objet de ce chapitre. défaut à la terre
VBT
VAT
surtensions à fréquence T
industrielle VB VC
Sous cette appellation de fréquence N
industrielle sont regroupées les la tension phase-terre des phases saines
surtensions ayant des fréquences VA est portée à la valeur de la tension
inférieures à 500 Hz. composée :
VBT = 3 . VBN
Rappel : les fréquences industrielles les VCT = 3 . VCN
plus fréquentes sont : 50, 60 et 400 Hz. T
fig. 2 : surtension temporaire sur un réseau à neutre isolé de la terre, en présence d’un défaut
d’isolement.
Les premiers réseaux électriques Avant d’aborder les différentes distance d’isolement et
(Grenoble-Jarrie 1883) étaient solutions techniques (méthodes et
technologiquement très rudimentaires matériels) il importe de rappeler ce que
tenue en tension
et à la merci des conditions sont une distance d’isolement et une Distance d’isolement
atmosphériques comme le vent ou la tension de tenue. Cette appellation regroupe deux
pluie : notions, l’une de «distance dans les gaz
■ le vent, en faisant varier les distances (air, SF6, etc. ...)» et l’autre de «ligne
entre les conducteurs, était à l’origine de fuite» des isolants solides (cf. fig.15):
coefficient de types de surtension
d’amorçages, surtension ■ la distance dans les gaz est le plus
■ la pluie favorisait les fuites de courant court chemin entre deux parties
de foudre
à la terre. conductrices.
Ces problèmes ont conduit à : ■ la ligne de fuite est également le plus
■ utiliser des isolateurs, court chemin entre deux conducteurs,
■ déterminer des distances mais suivant la surface externe d’un
d’isolement, >4 électrostatiques isolant solide (on parle de
■ relier les masses métalliques des cheminement).
appareils à la terre.
Ces deux distances sont directement
4 liées au souci de protection contre les
définition surtensions, mais leurs tenues ne sont
La coordination de l’isolement a pour pas identiques.
2à4 de manœuvre
rôle de déterminer les caractéristiques Tenue en tension
d’isolement nécessaires et suffisantes Elle diffère, en particulier, suivant le
des divers constituants des réseaux en type de surtension appliquée (le niveau
3 à fréquence industrielle
vue d’obtenir une tenue homogène aux de tension, le front de montée, la
tensions normales, ainsi qu’aux fréquence, la durée ...).
surtensions de diverses origines 1
De plus, les lignes de fuite peuvent être
(cf. fig.14). Son but final est de
sujettes à des phénomènes de
permettre une distribution sûre et
vieillissement, propres à la matière
optimisée de l’énergie électrique.
fig. 14 : différents niveaux de tensions isolante considérée, entraînant une
Par optimiser, il faut comprendre présents sur des réseaux MT-HT. dégradation de leurs caractéristiques.
rechercher le meilleur rapport
économique entre les différents
paramètres dépendant de cette
coordination :
■ coût de l’isolement ,
■ coût des protections, distance
■ coût des défaillances (perte dans l'air
d’exploitation et réparation)
compte-tenu de leurs probabilités.
S’affranchir des effets néfastes des
surtensions suppose une première ligne de fuite
démarche : s’attaquer à leurs
phénomènes générateurs, tâche qui distance
n’est pas toujours simple. En effet si, à dans l'air
l’aide de techniques appropriées, les
surtensions de manœuvre de
l’appareillage peuvent être limitées, il
est impossible d’agir sur la foudre.
Il est donc nécessaire de localiser le
point de plus faible tenue par lequel
s’écoulera le courant engendré par la
surtension, et de doter tous les autres
éléments du réseau d’un niveau de
fig. 15 : distance dans l’air et ligne de fuite.
tenue diélectrique supérieur.
4
éclateurs
2à4 de manœuvre parafoudres
3 à fréquence industrielle
tensions
supportées
1
Depuis de nombreuses années la laboratoire et ayant démontré une années, sont tout à fait acceptables au
Commission Electrotechnique équivalence satisfaisante. point de vue de la sécurité de service.
Internationale a abordé le problème de D’autre part, deux préoccupations sont De plus, l’abandon progressif des
la coordination de l’isolement en HT. nouvelles dans cette norme : éclateurs au profit des parafoudres
Deux documents généraux traitent de la ■ l’isolement longitudinal (entre les permet de réduire la marge de sécurité
coordination d’isolement : bornes de la même phase d’un appareil devenue surabondante entre le niveau
■ la CEI 664 pour le domaine BT, ouvert), de protection des parafoudres et la
■ la CEI 71 pour le domaine HT. ■ la prise en compte de l’altitude ainsi tension d’isolement spécifiée des
La CEI 71 est organisée en deux parties, que du phénomène de vieillissement des matériels.
la deuxième étant un guide d’application installations. Détermination des niveaux
très complet. Dans ce projet sont distinguées d’isolement
Les normes «produits», dont : l’isolation interne, l’isolation externe, et, La norme n’indique pas précisément
■ la CEI 694 «clauses communes pour deux gammes de tensions : des tensions de tenue invariables et
l’appareillage», ■ l’isolation interne intéresse tout ce qui valables dans tous les cas, mais elle
■ la CEI 76 «transformateurs», ne se situe pas dans l’air atmosphérique permet la réalisation des études de
■ la CEI 99 «parafoudres», (isolation liquide pour les coordination de l’isolement en plusieurs
sont en cohérence avec la CEI 71 transformateurs, SF6 ou vide pour les étapes :
quant aux tensions de tenue disjoncteurs par exemple) ; ■ définition des relations entre le type du
spécifiques. ■ l’isolation externe correspond aux réseau et le choix de ses isolements.
distances dans l’air. Il s’agit d’établir les caractéristiques des
la coordination de ■ gamme I : de 1 kV à 245 kV inclus ; tensions maximales permanentes
■ gamme II : au dessus de 245 kV. possibles et les surtensions temporaires
l’isolement en HT selon prévisibles en fonction :
Pour chacune d’entre elles, la mise en
CEI 71 œuvre de la coordination de l’isolement ■ de la structure du réseau et sa tension
Un des objectifs de cette norme, qui est légèrement différente. nominale,
devrait être applicable en 93, est A chaque gamme, est associé un ■ du schéma des liaisons à la terre du
l’explication et la décomposition des tableau de tensions de tenue assignées neutre,
différents coefficients qui permettent de normalisées. Ces tableaux ont été ■ des postes ou des machines
parvenir aux tensions de tenue. Une telle établis suivant des critères différents, tournantes présents sur la ligne,
démarche favorise la recherche d’une jusqu’à présent souvent empiriques, ■ du type et de l'emplacement des
optimisation, voire une baisse des mais dont le choix a été confirmé, éventuels dispositifs de limitation des
niveaux de tenue en tension. parfois avec quelques réserves, par surtensions
La CEI 71 propose une modélisation l’expérience. En effet, il est indéniable et, selon des considérations communes
conventionnelle des contraintes réelles que les niveaux imposés, sans à toutes les classes de surtensions
par des formes d’ondes réalisables en grandes modifications depuis des définies par la norme (cf. fig. 26).
Tp T1 Tf
Tt Tt T2 T2 Tt
fig. 28 : niveaux d’isolement normalisés pour les réseaux de tension efficace comprise entre 1
et 245 kV (Il existe un tableau similaire pour les tensions supérieures à 245 kV).
Cette étude est d’autant plus En MT phase par phase ; il faut rechercher la
économiquement importante que la Un défaut d’isolement sur un réseau plus grande simultanéité possible lors
tension de service est élevée. MT a des conséquences qui sont, à de l’enclenchement des 3 phases du
Trois critères justifient cette moindre échelle, les mêmes qu’en HT. réseau (appareillage omnipolaire);
affirmation : Les coupures d’électricité qui en ■ l’enclenchement d’un transformateur
■ l’augmentation du nombre de clients résultent peuvent aussi être lourdes de à vide peut être le phénomène
ou de la puissance distribuée, conséquences pour les distributeurs transitoire qui provoque la
■ l’augmentation du coût de la d’énergie (pertes de facturation), les ferrorésonance ; pour l’éviter, il faut
défaillance (coût du matériel à abonnés industriels (pertes de réduire les capacités en rapprochant
remplacer), production), et les personnes (sécurité). par exemple l’appareillage de mise
■ la part relative plus faible de l’étude sous tension du transformateur.
En BT
de coordination dans le coût total de La connexion d’une charge
Dans la pratique, plus la tension de
l’installation. préalablement à la mise sous tension
service est faible, plus les
conséquences d’un claquage sont est bénéfique. Elle intervient en effet
conséquences d’un limitées en terme de distribution de comme une résistance
puissance. Mais le développement des d’amortissement pouvant interdire la
claquage mise en résonnance.
systèmes et équipements électroniques
Une défaillance diélectrique (claquage est à l’origine de nombreux incidents Mettre le neutre à la terre est aussi une
ou amorçage) peut provoquer : consécutifs à des surtensions. En effet, solution vis-à-vis des résonnances
■ le fonctionnement des protections
le niveau de tenue aux perturbations phase/terre.
dans le meilleur des cas, n’est pas toujours spécifié ou n’est pas
■ des destructions de matériels dans le Surtension provoquée par la
coordonné avec le niveau coupure de courants capacitifs
pire des cas, correspondant à son installation.
■ une interruption de service à chaque La solution consiste à éviter les
défaillance. Or ces systèmes interfèrent de plus en réallumages successifs par
plus dans l’intégrité d’une installation, l’augmentation de la vitesse de
En HT, la coupure d’alimentation qui d’une production, ou d’une gestion, les
survient alors peut concerner une ville séparation des contacts, et l’utilisation
conséquences économiques pour d’un bon diélectrique (vide ou SF6).
entière, une région, comme un centre l’entreprise concernée peuvent donc
sidérurgique ; elle occasionne : être graves. Surtension provoquée par
■ un risque de déstabilisation du l’enclenchement d’une ligne à vide
La coordination «des tenues» n’est
réseau, Elle est évitée sur les réseaux de
donc pas à négliger, même en BT…
■ une perte de facturation d’énergie transport par une mise sous tension
…et l’emploi de parafoudres devrait se
pour le distributeur d’énergie, progressive, obtenue en associant des
généraliser. Ils sont aujourd’hui
■ une perte de production pour les résistances d’insertion au disjoncteur.
fortement conseillés pour les abonnés
abonnés industriels, Surtension provoquée par un coup
BT alimentés par une ligne aérienne.
■ un danger pour les personnes (par
de foudre
exemple dans les hôpitaux) et pour les Les moyens à mettre en œuvre sont de
données informatiques. réduction des risques et trois types :
Pour éviter ces incidents, des études des niveaux de surtensions ■ disposition de câbles de garde pour
doivent être effectuées pour toute éviter les chocs directs (cf. chapitre 1),
Vis-à-vis des différentes surtensions
installation nouvelle. Elles doivent ■ installations de protections aux points
examinées dans le chapitre 1, des
permettre des réalisations cohérentes sensibles (éclateurs, ou
solutions simples peuvent être
et optimisées face aux risques. préférentiellement, parafoudres),
envisagées dès les premiers projets
Une solution est d’augmenter le niveau d’installation : (cf. annexe 2),
d’isolement des installations par ■ réalisation de prises de terre de
augmentation des distances Surtension due à la ferrorésonance
bonne qualité (cf. chapitre 1).
d’isolement. Mais elle se traduit par une Le seul moyen de s’en affranchir
importante augmentation des coûts : totalement est que 1/C.ω soit supérieur à
doubler ces distances provoque une la pente à l’origine de L.ω.i. Cependant
multiplication par huit des volumes et d’autres solutions sont envisageables
des coûts. Le surdimensionnement est et, en particulier, en MT où
donc inadmissible en HT. D’où ■ une discordance entre les 3 phases
l’importance de l’optimisation des peut se produire dans le cas de
équipements HT. protection par interrupteur à commande
La coordination des isolements vise à Les modélisations retenues optimisation sur le plan économique et
trouver un juste équilibre entre la présentent toujours un caractère sur le plan de la contrainte de service.
fiabilité des matériels du point de vue quelque peu arbitraire en première L’utilisation de plus en plus large de
diélectrique d’une part et de leur lecture, mais ont été validées par parafoudres, en partie grâce à
dimensionnement, donc de leur coût, l’expérience. l’amélioration de leurs caractéristiques
d’autre part. Des informations plus détaillées et de leur fiabilité, concourt à une
L’exposé qui en est fait dans ce peuvent être trouvées dans les meilleure maîtrise des niveaux de
document montre la complexité des publications citées pour le lecteur protection.
paramètres qui interviennent dans une souhaitant approfondir le sujet. La prise en compte de cette démarche,
telle analyse. Les progrès réalisés dans la par la normalisation internationale,
De plus, l’aspect statistique du connaissance des phénomènes autant au niveau général qu’au niveau
comportement aux surtensions permettent maintenant l’obtention des recommandations produits, montre
transitoires interdit de prétendre à des d’une fiabilité accrue des l’importance du sujet et les avantages
solutions absolues. installations tout en autorisant une que l’on peut y trouver.
Quelle que soit l’origine d’une ■ lignes THT : 300 à 500 ohms,
surtension, celle-ci va se propager le ■ lignes HTA (en aérien) : environ
long de la ligne ou du câble constituant 1000 ohms. L R
le réseau. La vitesse de propagation est proche
Ce support de propagation peut être de celle de la lumière, soit environ
modélisé en faisant intervenir les 3 x 108 m/s. On peut également
valeurs par unité de longueur de C 1/G
exprimer cette vitesse comme étant
l’inductance et de la résistance en égale à 300 mètres par microseconde,
longitudinal, et de la capacité et de la ce qui donne une appréciation de la
conductance en transversal répartition le long du conducteur d’un
(cf. fig. 30). L’impédance, en régime front d’onde de durée très courte fig. 30 : modélisation d’un support de
sinusoïdal, est alors donnée par : (cf. fig. 31). propagation.
L. ω + R
Z =
C. ω + G
évolution dans V
Aux fréquences élevées généralement le temps front : 300 kv/µs
associées aux surtensions, les termes 600 kv
inductifs et capacitifs deviennent 2 µs
prépondérants et l’impédance dite
«impédance caractéristique» vaut alors
L t (à x constant)
Zc = répartition dans V
C l'espace front : 1 kv/m
Les termes résistifs et conductifs 600 m
correspondent à des pertes entraînant
l’atténuation de l’onde au cours de sa
propagation.
x (à t constant)
Les ordres de grandeurs des
impédances caractéristiques sont : fig. 31 : représentation dans le temps et dans l’espace d’une onde de foudre.
distance maximale de intervenir au plus tard quand l’onde La différence entre la valeur incidente
protection incidente à son emplacement (62,5 kV) et la valeur réfléchie
(12,5 kV), soit 50 kV, correspond au
Du fait du phénomène de propagation 125
vaut : = 62, 5 kV front d’onde réparti sur le trajet aller-
et de réflexion des ondes, 2 retour entre le parafoudre et le point
(cf. annexe 1), les parafoudres limitent (instant T0 de la figure 32). ouvert. La distance aller-retour est donc
les surtensions, seulement au niveau au plus égale à 50 m, soit une distance
Son niveau de mise en conduction (si
de leurs bornes. de protection maxi de 25 m.
on l’approxime au niveau de protection)
L’onde écrêtée conserve le dv/dt de étant de 75 kV, l’intervention ne peut Note :
son front de montée et est susceptible, être obtenue que par la superposition à Le coefficient 2 ne signifie pas
par réflexion, de développer, au point l’onde incidente de l’onde réfléchie. doublement de la tension crête mais
d’ouverture, une tension double de la
L’onde réfléchie doit avoir atteint une superposition de l’onde incidente et de
tension de limitation.
valeur de 75 - 62,5 = 12,5 kV. l’onde réfléchie (cf. fig. 32).
La tension de tenue de l’appareillage
étant généralement inférieure au
double de la tension résiduelle du
parafoudre, il en résulte une distance sens de déplacement
maximale à ne pas dépasser entre le de l'onde de foudre tension
parafoudre et l’appareillage du poste. instants... T0 T1
on on
Exemple : de de
àT àT
■ onde de foudre : 300 kV/ µs, 0 1
2 x U0 = contrainte maximale
■ d’où un gradient de tension sur la atteinte à T1 ⇒ T1 instant le plus sévére
ligne au passage du front de montée
de 1 kV/m, Up = niveau de
■ poste MT : tenue à 125 kV choc, protection du parafoudre
■ parafoudre : tension résiduelle : U0 = valeur de l'onde incidente
75 kV. atteinte au parafoudre à T0
La contrainte maxi au point ouvert sera u = valeur de l'onde réfléchie atteinte
générée par la réflexion de la crête de au parafoudre à T0
l’onde limitée par le parafoudre. Cette (U0 + U = Up ⇒ début de conduction)
contrainte sera égale à deux fois cette d
crête. localisations : parafoudre appareillage
Pour respecter la limite de 125 kV du fig. 32 : propagation et réflexion en présence d'un parafoudre.
matériel, le parafoudre doit donc
,,,,
Lors de l’intervention de limitation du
,,,,,
parafoudre, une onde de courant va
s’écouler à la terre ; elle résulte de
l’application de l’onde de tension à
l’impédance caractéristique de la
u
ligne : I = .
Zc
Le circuit de mise à la terre est alors le
L
siège d’une chute de tension
essentiellement inductive et qui peut
atteindre des valeurs importantes.
Exemple : si L < 25 m : un limiteur de surtension placé sur le poteau est suffisant
■ onde de courant : 1 kA/ µs, si L 25 m : un deuxième limiteur aux bornes du transformateur est nécessaire
■ inductance du câble de la descente
fig. 33 : emplacement des limiteurs de surtension sur un poste alimenté par un réseau aéro-
de terre : 1 µH / m,
souterrain
■ d’où UL = 1 kV/m.
Si l’on ne veut pas que cette tension
vienne s’additionner à la tension
résiduelle, il faut que vis-à-vis du
«phénomène foudre» le matériel
parafoudre
proposé soit en dérivation aux bornes
du parafoudre.
Pratiquement, cela consiste à effectuer
le branchement comme indiqué par la transfo
figure n° 33. Si la liaison HT/matériel
n’est pas faite sur le parafoudre, la
longueur des conducteurs doit être la
plus faible possible (cf. fig. 34).
fig. 34 : principe de câblage des parafoudres : les connexions charges - parafoudres doivent
être les plus courtes possible.
Normes
■ CEI 60 : Technique des essais à
haute tension.
■ CEI 71-1 : Coordination de
l’Isolement : termes définitions,
principes et règles.
■ CEI 71-2 : Coordination de
l’isolement : guide d’application.
■ CEI 99 : Parafoudres.
Publications diverses
■ Techniques de l’ingénieur : chapitre
«Gaz Isolants».
■ Les propriétés diélectriques de l’air et
les très hautes tensions.
(Publication EDF).
■ Principes and procedures of the
insulation co-ordination.
KH. WECK.
■ Dimensionnement des parafoudres
MT pour le réseau EDF (1988).
A. ROUSSEAU (EDF).