L’INITIATIVE OU PROJET DE PRÉVENTION COMBINÉE DU VIH

AUPRÈS DES POPULATIONS CLÉS (PC)

Petit guide de travail destiné au relais communautaire en Mauritanie

[Document préparé par Amel Daddah – Version finale - Juillet 2018]

 CONTENUS DU MANUEL

ABREVIATIONS ET ACRONYMES 5

1- INTRODUCTION GÉNÉRALE 6

 Raison d’être de ce manuel 7

 Comment est-il structuré ? 7

2 –NOTIONS DE BASE QUE LE RELAIS COMMUNAUTAIRE DOIT AVOIR BIEN ASSIMILÉ 10

 Fiche 1 - VIH – SIDA – PVVIH 12

 Fiche 2 - Les différents types de traitement antirétroviral (ARV) dans le monde et en Mauritanie 13
 Fiche 3 - La stratégie du ‘Tester et traiter’ en vue d’atteindre l’objectif mondial des 90-90-90 15
 Fiche 4 - Les populations clés (PC) à la lumière de la situation épidémiologique du VIH/SIDA en Mauritanie 17
 Fiche 5 - Les types de dépistage du VIH : Dépistage médicalisé - Dépistage démédicalisé - Dépistage communautaire 19
 Fiche 6 - Le test rapide d’orientation diagnostique (TROD), un outil adapté désormais disponible en Mauritanie 22
 Fiche 7 – Ce que veut dire un résultat négatif au test de dépistage du VIH : la fenêtre sérologique 25
 Fiche 8 - Facteurs de vulnérabilité au VIH/SIDA et Prévention combinée du VIH 26
 Fiche 9 – Le rôle du relais communautaire dans la chaine de prévention combinée du VIH auprès des PC 32
 Fiche 10 – Changer de comportement : un processus progressif que le relais doit savoir accompagner 35
 Fiche 11 - Suivi quantitatif et qualitatif de l’action de prévention combinée du VIH 37
 Fiche 12 - La codification unique des PC par l’initiative ou projet de prévention combinée du VIH 39

3 - PRÉVENTON COMBINÉE DU VIH EN MAURITANIE : UN PAQUET MINIMUM GRATUIT DE SERVICES ESSENTIELS 41

‘‘Volet 0’’ - L’identification des PC au démarrage de l’action de prévention combinée du VIH 43

 Modalités utilisés jusqu’ici en Mauritanie pour identifier les PC 43

 Une cartographie des PC, qu’est-ce que c’est ? 44

2
 Identifier des PS et des HSH, dans le cadre de notre agenda prévention des IST et du VIH/SIDA, ne les mettra pas en danger ! 46

Volet 1 – La mobilisation des PC à travers l’IEC/CC 47

 Messages généraux d’information relatifs à la prévention des IST et du VIH/SIDA à diffuser par le relais aux PC 47
 Modalités de communication auprès des PC utilisées par le relais: la séance d’information individuelle ou de groupe 58
 Les supports d’IEC/CCC à la disposition du relais 59

Volet 2 – L’offre d’accès au préservatif masculin (condom) 61

 Modalités d’accès des PC au condom 61

 Information pratique sur l’offre d’accès au préservatif à diffuser par le relais communautaire aux PC 61

Volet 3 – L’offre d’accès au dépistage et traitement des IST 62

 Modalités d’accès des PC au service de dépistage et traitement des IST 62

 Information pratique sur l’offre d’accès au dépistage et traitement des IST à diffuser par le relais communautaire aux PC 62

Volet 4 – L’offre d’accès au dépistage du VIH 63

 Modalités d’accès des PC au test rapide d’orientation diagnostique (TROD) 63

 Algorithme de dépistage rapide du VIH adopté par SOS Pairs Educateurs 64
 Rôle du conseiller : l’entretien pré- et post-test de dépistage du VIH 64
 L’accompagnement des testés positifs ou indéterminés au test de confirmation 65
 Information pratique sur l’offre de dépistage du VIH à diffuser aux PC par le relais communautaire 65

Volet 5 – L’accompagnement des PVVIH 66

 L’accompagnement biomédical des PVVIH 66

 Les autres niveaux d’accompagnement des PVVIH mis en place en Mauritanie 67
 Information pratique sur l’accompagnement des PVVIH à diffuser par le relais communautaire aux PC 67

3
4 - SUIVI DES ACTIVITÉS DE PRÉVENTION COMBINÉE DU VIH AUPRÈS DES PC 68

 Schéma d’ensemble du suivi de l’action de prévention combinée du VIH auprès des PC 69

 Suivi du recours par les PC aux services de prévention combinée proposés 71
 Suivi biomédical : Dépistage et traitement des IST - Dépistage du VIH - Prise en charge des PC PVVIH 72
 Un suivi qualitatif requis à tous les niveaux de la chaine de prévention combinée du VIH 72

5 - RÉSEAUX, COLLABORATIONS ET PARTENARIATS À RECHERCHER ET DÉVELOPPER AU BÉNÉFICE DE

LA PRÉVENTION COMBINÉE DU VIH EN MAURITANIE 74

 En matière d’identification et de cartographie des PC 75

 En matière d’IEC/CCC 76
 En matière d’offre d’accès au condom et au gel lubrifiant 76
 En matière d’offre de dépistage et traitement des IST 76
 En matière d’offre de dépistage du VIH 77
 En matière d’accompagnement des PC PVVIH 77
 En matière de suivi-évaluation de l’action de prévention combinée du VIH en Mauritanie 77

ANNEXE 1 – Fiche unique d’enregistrement des données de terrain par le relais communautaire 79
ANNEXE 2 – Fiche de référence par le relais communautaire 80
ANNEXE 3 – Carnet de santé du/de la PC 81
ANNEXE 4 – Registre des consultations médicales 82
ANNEXE 5 – Fiche de dépistage rapide (fixe ou mobile) du VIH 83
ANNEXE 6 – Fiche de référence et contre-référence du test de confirmation du VIH 84

4
 ABRÉVIATIONS ET ACRONYMES

APS : Accompagnement psychologique et social (des PVVIH)

ARV : Antirétroviraux (traitement)
CD4 : Cluster de différenciation 4 (c’est une glycoprotéine à la surface des lymphocytes T, cellules qui coordonnent la
Défense immunitaire de l’organisme)
CTA : Centre de traitement ambulatoire (Nouakchott)
HSH : Homme ayant des rapports sexuels avec des hommes
IEC/CCC : Information-Education-Communication / Communication pour le changement de comportement
IO : Infections opportunistes (affectant les personnes vivant avec le VIH – PVVIH – une fois atteint le stade maladie)
IST : Infection sexuellement transmissible
ONG : Organisation non gouvernementale
OSC : Organisation de la société civile
PC : Population clé (en matière de lutte contre l’épidémie du SIDA)
PS : Professionnel(le) du sexe
PTME : Prévention de la transmission mère-enfant (du VIH)
PVVIH : Personne vivant avec le VIH
SENLS : Secrétariat exécutif nationale de lutte contre le SIDA
SSR : Santé sexuelle et de la reproduction
TROD : Test rapide d’orientation diagnostique
UDI : Usager de drogue injectable
UPEC : Unité de prise en charge (des PVVIH – offre gratuite de dépistage du VIH et de traitement ARV des PVVIH)
VIH : Virus de l’immunodéficience humaine
SIDA : Syndrome d’immunodéficience acquise
SOS PE : SOS Pairs Educateurs

5
1 - INTRODUCTION GÉNÉRALE

6
Raison d’être de ce manuel
Le relais communautaire est appelé à jouer un rôle d’interface de
premier plan dans la promotion de la prévention combinée du
VIH/SIDA auprès des populations clés (PC). Il est le maillon fort en
vue de rapprocher les initiatives et projets des groupes ciblés,
d’expliquer aux PC les objectifs de la prévention combinée et leur
justification en vue de leur appropriation par ces derniers. Le relais
communautaire aura par ailleurs une contribution active à apporter
au suivi de la mise en œuvre de l’action menée sur le terrain auprès
des PC
Vu l’importance de son rôle dans la chaine de prévention, le relais
communautaire doit impérativement acquérir une bonne maîtrise
générale d’un certain nombre de notions, outils techniques et
stratégies qui fondent l’approche de la prévention combinée du
VIH auprès des PC. Une synthèse de ces connaissances requises est
présentée dans la première partie du manuel, sous la forme d’une
série de fiches techniques comprenant, entre autres, une
présentation de ce qui est idéalement entendu par l’approche
communautaire de prévention combinée (voir Fiche 9, page 32).
Dans le cas de la Mauritanie, le poids du contexte culturel et les
limites des ressources disponibles au niveau des OSC impliquées
dans le secteur font que, jusqu’ici, en dehors de l’effort
d’identification des PC, ce sont les volets d’offre de prévention
combinée du VIH suivants, constituant un paquet minimum de
services essentiels, qui ont pu être initiés sur le terrain :
 Mobilisation des PC à travers le travail d’IEC/CCC.
7
 Accès de proximité au préservatif.
 Accès au dépistage et soin des IST.
 Accès de proximité au dépistage du VIH.
 Accès des PVVIH à un accompagnement médical et psycho-
social.
L’approche communautaire recherchée parait d’autant plus adaptée
qu’elle permet aux PC d’échapper autant que possible au poids de la
stigmatisation. Elle préconise de mettre en place durablement un
accès de proximité à l’ensemble des services de prévention
combinée du VIH disponibles, avec l’implication de relais
communautaires chargé(e)s de la mobilisation des PC autour de
l’offre de ces services, et de l’intermédiation entre les PC, l’initiative
ou projet concerné, et le réseau des autres acteurs de la chaine de
prévention combinée mise en place. L’objectif du manuel est
d’accompagner le relais dans la mise en œuvre de cette mission, en
lui fournissant les informations et outils sur lesquels s’appuyer pour
comprendre et mener à bien son travail auprès des PC.
Le document a été produit avec l’appui de l’Initiative 7% et de la
Plateforme Coalition Plus MENA dont SOS Pairs Educateurs est
membre depuis 2014, dans le cadre du renforcement des capacités
des OSC membres de la Plateforme opéré à travers le projet « Accès
des PC à des services de santé de qualité ».
Comment le manuel est-il organisé ?
Avant de présenter les volets de prévention combinée du VIH cités
plus haut, l’on a jugé utile de passer en revue dans la première
partie du manuel un certain nombre de repères essentiels pour
comprendre les objectif d’une action de promotion de la prévention
combinée du VIH auprès des PC, ainsi que certaines modalités
standards de mise en œuvre de cette approche. Autant de notions
que tout relais doit s’assurer d’avoir bien assimilé s’il veut pouvoir
mener efficacement sa mission.
Puis, dans la seconde partie du manuel, sont passés en revue les
différents volets de la prévention combinée du VIH telle qu’elle est
présentement mise en œuvre auprès des PC en Mauritanie.
On verra que le relais investi auprès des PC pourra jouer un rôle
d’autant plus important dans l’identification des PC (‘‘Volet 0’’) que
l’on ne dispose pas encore en Mauritanie d’une cartographie en
bonne et due forme.
Dans la section sur l’IEC/CCC (Volet 1), qui est centrée sur
l’information générale sur les réalités des IST et du VIH/SIDA à
diffuser par le relais aux PC, dans l’objectif de les mobiliser autour
des avantages pour leur santé d’un comportement adéquat de
prévention, sont passés en revue :
 Les contenus principaux de l’information à faire passer aux PC,
c’est-à-dire les messages d’information générale à diffuser à
relayer aux PC, portant sur les IST, le VIH/SIDA, le recours au
préservatif, le dépistage du VIH, et les options qui se
présentent à personne PVVIH en matière de prise en charge
de sa santé.
 Les modalités de mise en œuvre de l’IEC/CCC sur lesquelles
s’appuie le relais communautaire.
8
Puis les sections suivantes, qui forment la troisième partie du
manuel, détaillent, l’un à la suite de l’autre, les autres volets du
paquet gratuit adopté en Mauritanie, en insistant cette fois, pour
chacun des services proposés :
 Une présentation des modalités selon lesquelles SOS PE envisage
d’organiser l’accès des PC mobilisé(e)s à ce service.
 L’information pratique à diffuser par le relais au PC (venant,
donc, compléter les contenus d’IEC/CCC résumés au Volet 1 du
manuel).
Sont ainsi passés en revue : l’accès au condom (Volet 2) – l’accès au
dépistage et soins des IST (Volet 3) – l’accès au dépistage du VIH
(Volet 4) – l’accompagnement des PVVIH (Volet 5).
Deux parties plus brèves clôturent le manuel, portant :
 D’une part sur la contribution du relais au suivi-évaluation de
l’action de prévention combinée du VIH.
 D’autre part sur les réseaux, collaborations, et partenariats
idéalement requis pour assurer un accès des PC - dont en
particulier les PS et HSH des zones les plus ‘populaires’, au niveau
des principaux centres urbains du pays et des axes routiers qui les
relient, auprès desquel(le)s cherche à intervenir SOS PE - à des
services à la fois adéquats, adaptés et pérennes ...étant assuré
que l’heure ne parait pas être, en Mauritanie, à un plaidoyer
frontal en faveur des droits des plus vulnérables d’entre eux.
Aux yeux de SOS PE, ce manuel est un outil devant faciliter la
transition de son intervention sur le terrain, d’une approche de
prévention du SIDA auprès des PC basée essentiellement sur le volet
comportemental1, vers une approche plus complète de prévention
combinée du VIH intégrant le volet biomédical2 et, autant que les
ressources le permettront, le volet structurel 3. Ce faisant,
l’association entend contribuer à la mise en oeuvre de la stratégie
du ‘Tester et Traiter’ récemment adoptée par la Mauritanie, et de ce
fait contribuer activement à l’objectif d’élimination du VIH d’ici
2030.

1 IEC/CCC, accès au condom, counseling pré- et post-test de dépistage.

2 A travers une offre de dépistage rapide proposé selon une approche
communautaire, de même qu’une offre de dépistage et traitement des IST.
3 Outre le plaidoyer continu en faveur de l’accès des PC vulnérables à la santé,
SOS PE recherchera à développer une offre d’appui économique, ainsi que
d’assistance juridique.

9
 2 - FICHES TECHNIQUES : NOTIONS DE BASE
QUE LE RELAIS COMMUNAUTAIRE DOIT AVOIR BIEN ASSIMILÉ

En cas d’incompréhension d’une de ces notions, il est IMPORTANT que le ou la relais fasse appel à l’équipe de
l’initiative ou du projet dans le cadre duquel il ou elle est mobilisé(e) et désire s’investir, afin d’obtenir les explications
supplémentaires qui le ou la mettront à l’aise dans son travail de prévention combinée du VIH auprès des PC.

10
L’objectif de cette première partie du manuel est de poser quelques
repères fondamentaux à travers lesquels il faut comprendre et
appréhender le travail communautaire de prévention combinée du
VIH/SIDA auprès des PC que mène le relais communautaire. Les
fiches techniques regroupées ici peuvent porter :
 Sur une notion (le VIH-le/la PVVIH-le SIDA, le traitement ARV, la
fenêtre sérologique, les populations clés) ;
 Sur des données (la situation épidémiologique du VIH/SIDA en
Mauritanie) ;
 Sur une stratégie, ou une technique stratégique sur laquelle elle
s’appuie (les ’90-90-90’, le ‘Tester et traiter’, la prévention
combinée du VIH/SIDA, le dépistage rapide du VIH, la
cartographie des PC, la codification unique des PC) ;
 Sur un processus (le changement de comportement,
l’accompagnement de la personne PVVIH, le suivi qualitatif et
quantitatif mené par le relais),
 Sur un rôle (le relais communautaire).
Prises globalement, elles fournissent un référentiel d’ensemble
visant à aider le relais dans le travail qu’il mène auprès de ses pairs,
et pouvant lui servir aussi dans la réflexion continue qu’il aura à
mener avec les autres membre de l’initiative ou projet qu’il a
intégré, face aux multiples contraintes qui ne manqueront pas de se
manifester dans un contexte national où le système de santé en
général manque encore de robustesse, et où des facteurs d’ordre
socioculturel continuent d’entretenir des réflexes de stigmatisation
vis-à-vis de certains catégories vulnérables de PC, pour maintenir un
accès adéquat des PC à la prévention des IST et du VIH/SIDA.
11
L’approche et les normes de promotion de la prévention combinée
auprès des PC présentées sont celles des principaux organismes
multilatéraux de lutte contre le SIDA (qu’il s’agisse de l’OMS,
d’ONUSIDA, ou encore du Fonds Mondial de lutte contre le SIDA, la
tuberculose et la malaria), adaptées aux contextes spécifiques du
Maghreb.
En particulier les contenus des fiches techniques puisent largement
dans deux référentiels élaborés dans le cadre de la Plateforme
Coalition Plus MENA, à laquelle SOS PE participe depuis 2014, l’un
portant sur la prévention combinée auprès des PC dans la zone du
Maghreb4, l’autre sur l’offre de dépistage du VIH dans cette même
zone géographique5.
Parmi les documents exploités, il faut citer aussi le guide du
conseiller communautaire en matière de dépistage du VIH, élaboré
dans le sillage de la formation de conseillers mise en œuvre à
Nouakchott avec l’appui de l’ALCS (Maroc) en septembre 20176.
Toutefois pour ne pas alourdir le manuel et en faciliter l’utilisation
par le ou la relais, les sources des extraits de ces documents insérés
ne seront pas spécifiées dans le texte du manuel. Leurs auteur(e)s
nous pardonneront !
4 Plateforme Coalition Plus MENA, La prévention combinée du VIH avec les HSH
et les PS femmes. Référentiel commun, APCS (Algérie), ALCS (Maroc), SOS PE
(Mauritanie), ATL (Tunisie, document préparé par Latefa IMANE, Mars 2018.
5 Plateforme MENA, Guide du dépistage de l’infection à VIH dans la région du
Maghreb. Algérie, Maroc, Mauritanie, Tunisie, document préparé par le Pr
Mohamed CHAKROUN, Mars 2017.
6 ALCS/SOS PE, Guide du conseiller communautaire du dépistage VIH, 2017.
 Fiche 1 :

RELATION ET DISTINCTION ENTRE VIH – SIDA – PVVIH

VIH = Virus de l’immunodéficience humaine SIDA = Syndrome d’immunodéficience acquise

Ce virus s’attaque aux lymphocytes CD4, affaiblissant peu à peu le
système immunitaire de l’organisme. Une fois contaminé, la
personne infectée restera toujours porteuse du virus.
PVVIH = Personne vivant avec le VIH
Le/La PVVIH est porteur du virus VIH, mais peut ne pas présenter de
symptômes visibles pendant une durée de plusieurs années
(appelée période de latence). Il/elle sera toute sa vie
porteur/porteuse du virus, et capable de transmettre le virus dès le
moment où il/elle a été infecté(e).
Le SIDA correspond au stade maladie de l’infection à VIH. On parle
de syndrome (une somme de différents symptômes) car ce stade
maladie est caractérisé par le fait que l’organisme, qui n’est plus
capable de se défendre adéquatement du fait de la disparition
progressive de ses cellules de défense immunitaire (les lymphocytes
CD4), devient facilement l’hôte de toutes sortes d’infections :
infections cutanées, pneumonies, tuberculose, infections
gastriques, etc. En l’absence d’un traitement antirétroviral (ARV) pris
correctement (bonne observance), la personne PVVIH s’affaiblit
alors de plus en plus, inexorablement.

Une personne PVVIH peut soit être ‘simplement’ infectée par le virus (VIH) sans présenter de symptôme visible, soit avoir déjà
atteint le stade de la maladie déclarée (SIDA). Dans les deux cas, la personne PVVIH peut transmettre le virus à autrui, en particulier
à son ou ses partenaires sexuels (voir Volet 1, page 47).
La personne PVVIH peut toutefois, SI elle a connaissance de son statut sérologique à un stade précoce de l’infection ET SI elle
débute dès ce moment un traitement ARV correctement pris, d’une part éviter de développer le stade maladie de l’infection, et
d’autre part limiter significativement le risque de transmettre le virus à autrui. La prise en charge des PVVIH dans le cadre du
traitement antirétroviral est gratuite et constitue un droit en Mauritanie.

12
 Fiche 2 :
LES DIFFÉRENTS TYPES DE TRAITEMENT ANTIRÉTROVIRAL (ARV)
Il existe aujourd’hui dans le monde quatre catégories de traitement
du VIH/SIDA.
Deux de ces traitements sont proposés, là où ils sont disponibles, à
des personnes séronégatives, dans les situations suivantes :
 Lorsque ces personnes sont régulièrement en situation de risque
d’infection ou de transmission du VIH,
 Lorsqu’elles viennent de se trouver dans une situation à risque.
Les deux autres types de traitement ARV sont réservés aux
personnes déjà infectées par le virus (séropositives) :
 Soit pour améliorer leur qualité de vie en freinant l’évolution de
l’infection vers le stade maladie, tout en réduisant le risque de
transmettre le virus à leur(s) partenaire(s) sexuel(s),
 Soit pour prévenir la transmission de la mère PVVIH à son enfant,
dont le risque est important pendant l’accouchement et/ou
l’allaitement.
Traitements ARV adressés aux personnes
séronégatives
La prophylaxie pré-exposition (PréP)
Pour une personne séronégative très fortement exposée à un
risque de transmission du VIH, à prendre soit par cycles de
traitement, soit en continu - Ce traitement préventif consiste pour
13
une personne séronégative à prendre un médicament prescrit aux
personnes séropositives, dans le but de diminuer le risque
d’infection lors de relations sexuelles sans préservatif. Traitement
proposé selon deux modalités : en continu (prise quotidienne) ; ou
de façon intermittente pour des prises de risques ponctuelles.
Réduit de plus de 90% le risque de transmission du VIH.
Le traitement post-exposition (TPE)
Pour une personne séronégative, à prendre juste après une prise
de risque pendant un mois - Ce traitement d’urgence réduit
fortement le risque de transmission du VIH mais il est assez lourd et
souvent assorti d’effets secondaires. Il doit être entamé au plus tard
dans les 72 heures qui suivent la prise de risque. A ce stade, le
traitement aux ARV attaque le VIH avant qu’il ne se fixe sur les
récepteurs des Lymphocytes CD4 et peut l’éliminer radicalement.
Traitements ARV adressés aux personnes
séropositives
Le traitement comme prévention
(TasP – de l’anglais Treatment as Prevention)
Pour une personne séropositive, à prendre en continu pendant
toute la vie, comme pour toute maladie chronique (comme le
diabète, les déséquilibres de la thyroïde, etc.). Aujourd'hui, il est
scientifiquement prouvé que si une personne séropositive prend un
traitement anti-VIH de manière efficace (prise régulière des
médicaments et atteinte durable -minimum 6 mois- d'une charge
virale indétectable), et si elle bénéficie en plus une prise en charge
globale (counseling et suivi médical régulier avec contrôle de la
charge virale, ainsi que dépistage et traitement des autres IST), cette
personne et son/ses partenaires bénéficie(nt) d’une très bonne
protection contre la transmission du VIH lors de relations sexuelles
sans préservatif.
Auparavant ce traitement de la personne PVVIH ne débutait qu’une
fois que son taux de cellules immunitaires (CD4) avait baissé à un
seuil bas critique, mais avec la stratégie du ‘Tester et traiter’ (voir
Fiche 3, page 15) l’option devient de traiter le PVVIH dès le moment
où son statut sérologique est connu, sans attendre que son système
immunitaire ait été davantage affaibli par l’action négative du virus
sur son organisme.
La prévention de la transmission mère-enfant (PTME)
Pour la femme enceinte, nouvellement accouchée ou allaitante
séropositive, à prendre à vie pour la mère (correspondant au
TasP), et pendant 45 jours par le nourrisson (à partir du jour de sa
14
naissance) – Dans ces conditions, le bébé pourra être allaité par sa
mère sans danger de transmission du VIH. Ce qui veut dire que si
elle se porte régulièrement volontaire au test de dépistage du VIH
et connait par conséquent son statut sérologique, une femme
enceinte peut s’assurer que le virus ne sera pas transmis à son
nouveau-né.
Quels sont les traitements ARV disponibles
gratuitement pour les PVVIH en Mauritanie ?
En Mauritanie, comme dans la plupart des pays en développement,
les deux types de traitement ARV disponibles sont ceux adressés
aux personnes séropositives, à savoir la PTME, et le TasP. Ces deux
traitements sont gratuits et programmés pour démarrer
immédiatement la prise de connaissance du résultat positif au test
de dépistage par la personne PVVIH.
Cette stratégie permet à tout PVVIH de se maintenir en bonne
santé, à condition qu’il ou elle se soit fait dépister suffisamment
rapidement après avoir été infecté par le VIH, et que son système
immunitaire n’ait donc pas encore été affecté par l’infection
(progression vers le stade maladie de l’infection) au moment du
démarrage du traitement ARV.
 Fiche 3 :
LA STRATÉGIE DU ‘TESTER ET TRAITER’ (‘Test and Treat’)
La stratégie du ‘Tester et Traiter’ constitue depuis 2015 la réponse
mondiale à l’épidémie. Elle vise l’atteinte d’ici 2020 de l’objectif dit
des 90–90–90, à savoir :
1. 90% des PVVIH connaissent leur statut sérologique.
2. 90% des PVVIH qui connaissent leur statut sérologique ont
accès au traitement ARV.
3. 90% des PVVIH sous traitement ARV atteignent un niveau de
charge virale indétectable (suppression virale).
En effet l’on estime que si les 90-90-90 sont atteints d’ici 2020, alors
il deviendra possible de limiter suffisamment les nouvelles
infections pour stopper l’épidémie d’ici 2030.
Les recommandations internationales en faveur du
traitement précoce
Le ‘Tester et Traiter’ consiste à proposer le traitement ARV dès
l’établissement du diagnostic positif au test de dépistage du VIH, au
lieu d’attendre, comme avant, que le système immunitaire de la
personne PVVIH n’ait été affaibli à un seuil critique par l’infection. La
stratégie est recommandée par l'OMS depuis 2015 et par l'ONUSIDA
qui, dans le cadre de l’objectif des trois 90, invite les pays à adopter
15
dans leurs stratégies nationales, le principe du traitement
antirétroviral (ARV) précoce et gratuit pour toutes les personnes
PVVIH. L’adoption de cette stratégie, pour être efficace, doit
s’accompagner de la possibilité pour les personnes PVVIH de faire
mesurer régulièrement leur charge virale, de manière à s’assurer
que le traitement a un impact positif. L'OMS a ainsi recommandé la
mesure de la charge virale 6 mois après le démarrage du traitement,
puis 1 fois par an.
Avantages du ‘Tester et Traiter’
La stratégie de mise sous traitement précoce a un double intérêt :
 d’une part des études ont montré les effets positifs de la prise
rapide de traitements antirétroviraux sur la santé des personnes
vivant avec le VIH (chute spectaculaire du taux de décès) ;
 d’autre part le traitement précoce comporte un intérêt préventif
en réduisant le risque de transmission du VIH.
Améliorer la santé des personnes vivant avec le VIH
Une étude réalisée sur 7 ans en Côte d'Ivoire a montré que la mise
sous traitement précoce réduisait de 44% le risque de tuberculose,
d'autres maladies graves et de décès, par rapport à une mise sous
traitement ARV à 500 CD47.
Prévenir la transmission du virus
Plusieurs études ont prouvé que la mise sous traitement précoce,
en réduisant la charge virale des personnes infectées, permettait
d'éviter la transmission du VIH, avec une réduction jusqu’à 96% de
la transmission avec l'introduction précoce du traitement. Les
résultats de la prévention par le traitement précoce sont également
visibles à grande échelle : en Afrique du Sud, chaque augmentation
de 1% de la couverture a eu pour conséquence une réduction de
1,4% de l'incidence du VIH.
Réduire le nombre des perdu(e)s de vue
Pour l'ONUSIDA, le ‘Tester et Traiter’ permettra aussi d'améliorer
l'utilisation du traitement en réduisant les perdus de vue. En effet,
une grande partie des personnes vivant avec le VIH perdues de vue
au niveau des systèmes de santé le sont entre le dépistage et la
mise sous traitement, du fait des délais et de la pénibilité des
déplacements pour le contrôle des CD4. Avec un démarrage du
traitement dès la prise de connaissance du statut sérologique de la
personne PVVIH, cette étape problématique est annulée.
‘‘Tester et Traiter en République Islamique de Mauritanie :
TETERIM’’. Les populations cibles du TETERIM comprennent les
femmes enceintes, les populations clés (PC), les détenus et les
enfants de moins de 5 ans.
Il aura toutefois fallu attendre 2017 pour un début de mise en
œuvre opérationnelle effective, avec en particulier la mise à
disposition des OSC les plus actives en matière de prévention du
VIH/SIDA auprès des PC de kits de dépistage rapide du VIH.
Ce choix des autorités publiques permet aux acteurs de la lutte
contre l’épidémie du VIH/SIDA en Mauritanie de faire activement la
promotion du test de dépistage du VIH sous ses différentes formes
(voir Fiche 5, page 19), en insistant dans le cas des PC sur le
dépistage rapide. Démédicalisé, le dépistage rapide facilite la mise
en place d’une offre de proximité, permettant aux PC soucieuses
d’éviter les attitudes de stigmatisation et le manque de
confidentialité malheureusement encore souvent observés au
niveau des services de santé classiques.

Le ‘Tester et Traiter’ adopté par la Mauritanie en 2015

La stratégie a été formellement adoptée par la Mauritanie au

moment de la validation et adoption au niveau du système de santé
publique du Cadre stratégique et du plan opérationnel 2015-2018

7 Seuil de décompte des cellules immunitaires précédemment jugé critique, et

qui indiquait le moment de débuter le traitement ARV des PVVIH.

16
 Fiche 4 :
LES POPULATIONS CLÉS (PC) À LA LUMIÈRE DE
LA SITUATION ÉPIDÉMIOLOGIQUE DU VIH/SIDA EN MAURITANIE
Dans le cadre de la stratégie du ‘Tester et traiter’, il est logique pour
chaque pays de rechercher à cibler prioritairement les groupes où la
dynamique de transmission du VIH est la plus intense. Ceci est
particulièrement vrai pour les pays, dont fait partie la Mauritanie,
au sein desquels l’épidémie du VIH/SIDA reste encore de type
concentrée, et non pas généralisée.
Par épidémie concentrée, l’on entend une épidémie où certains
groupes sont significativement plus vulnérables à la transmission du
VIH. Cela se traduit par des taux de séroprévalence au sein de ces
groupes plus élevés que la moyenne nationale.
Les populations clés (PC) sont ...la clé pour stopper les
épidémies de type concentré
Le terme de PC selon ONUSIDA désigne « les populations les plus
susceptibles d’être exposées au VIH ou de le transmettre. Leur
mobilisation est indispensable à la réussite d’une riposte au virus, en
ce sens qu’elles sont essentielles (clés) aussi bien pour la dynamique
de l’épidémie que pour la riposte ». Dans tous les pays, les PC
intègrent les personnes vivant avec le VIH. Chaque pays doit définir
17
les autres populations estimées clés pour l’épidémie et pour la
riposte, en fonction du contexte épidémiologique et social
spécifique.
Au Maghreb, les principales populations clés, en plus des PVVIH,
sont généralement les professionnelles du sexe (PS), les hommes
ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH), les détenus, et
les usagers de drogues par voie intraveineuse (UDI).
La définition des PC proposée par le Fond Mondial de lutte contre le
SIDA, la tuberculose et la malaria prend davantage que l’OMS en
compte la dimension des droits de la personne, et considère que les
PC sont « les personnes fortement exposées au VIH qui n’ont qu’un
accès limité aux services et sont confrontées à la criminalisation, à
la marginalisation ou à des atteintes aux droits de l’Homme ».
C’est cette définition plus complète que reprennent SOS Pairs
Educateurs et ses partenaires de la Plateforme Coalition Plus MENA,
définissant une population clé comme « une population vulnérable
pour laquelle la prévalence du VIH observée est nettement
supérieure à la prévalence de la population générale, ET pour
laquelle l’accès aux soins est plus difficile. » Ce sont ces contraintes
que l’initiative ou projet doivent permettre de lever.
Qui sont les populations clés en Mauritanie ?
Selon les données épidémiologiques disponibles, le taux de
prévalence du VIH au sein de la population mauritanienne est
proche de 0,5% (précisément, de 0,48%). Dans le même temps,
certains groupes suivants au sein de la population générale
présentent des taux de séroprévalence significativement plus élevés
que ce taux national moyen :
 4% chez les professionnelles du sexe (PS).
 Mesuré, mais toutefois sur la base d’un échantillon très
insatisfaisant, à plus de 40% les HSH. (Concernant le taux de
prévalence du VIH parmi les HSH, l’offre d’un accès de proximité
au dépistage du VIH devrait permettre d’obtenir enfin des
statistiques plus proches de la réalité.)
 Près de 3% (précisément 2,88%) chez les détenus.
 1,17% chez les routiers.
Bien que d’autres groupes soient considérés comme des
populations clés en Mauritanie, le manuel concerne avant tout la
prévention combinée du VIH auprès des PS et des HSH, caractérisés
par leur plus grande vulnérabilité du fait de la stigmatisation et de la
marginalisation dont ils font l’objet aux différents niveaux de la
société, y compris en matière d’accès aux services de prévention et
de soins – et, parmi ces PC, les PS et les HSH issus des strates les
moins favorisées au plan socioéconomique.
18
Soucieuses de ne pas heurter l’opinion prédominante, les pouvoirs
publics sont mal outillés pour prendre en charge directement les PS
et HSH, aussi cette mission revient aux OSC nationales, mieux
placées pour développer une offre de prévention du VIH/SIDA
adaptée aux besoins de ces deux groupes.
Définition des PS et des HSH dans le cadre de la
prévention combinée du VIH en Mauritanie
 Un HSH est tout simplement défini comme un homme ayant
réguièrement des rapports sexuels avec des hommes, que ses
partenaires sexuels soient exclusivement masculins ou non, et
que ces rapports sexuels avec des hommes soient tarifés ou non.
Les HSH en Mauritanie seraient mariés dans 19% des cas
(autrement dit, 1 mauritanien HSH sur 5 serait marié à une
femme), probablement par souci d’échapper à la pression sociale
et du très fort préjugé négatif à l’encontre de l’homosexualité, en
particulier masculine.
 La définition est moins évidente pour le ou la professionnel(le) du
sexe (PS) du fait du tabou social autour du commerce du sexe.
Nous proposons de définir un(e) PS, en tant que cible prioritaire
de l’action de prévention combinée du VIH, comme « Toute
personne ayant régulièrement des rapports sexuels avec un(e)
partenaire en échange d’une contrepartie, que cette contrepartie
soit en argent ou en nature (cadeau, faveur) ».
 Fiche 5 :
LES DIFFÉRENTS TYPES DE TESTS DE DÉPISTAGE DU VIH
Dépistage médicalisé – Dépistage démédicalisé - Dépistage communautaire
Dans le cadre du conseil et dépistage volontaire, quel que soit le
type de test de dépistage du VIH utilisé, ce test doit être
volontaire, anonyme, et gratuit. Quel que soit le type de test de
dépistage du VIH utilisé aussi, ce dépistage doit prévoir la présence
d’un conseiller formé, qui va discuter en tête à tête avec le ou la
volontaire au test, en toute confidentialité (voir page 64 à propos
du rôle du conseiller pré- et post test):
 Dans le cas du test de dépistage ELISA, ou ‘classique’, le conseiller
s’entretiendra toujours deux fois avec le volontaire au test : une
première fois avant la prise de sang (entretien pré-test), et un
second entretien une fois une fois le résultat du laboratoire
disponible, au moment d’en informer le ou la volontaire au test
(entretien post-test).
 Alors que dans le cas du test de dépistage rapide, étant donné la
disponibilité immédiate du résultat, le conseiller peut ne
s’entretenir qu’une seule fois avec le ou la volontaire au test, au
test, au moment de lui présenter le résultat. A noter toutefois
que, dans le cas de SOS Pairs Educateurs, qui cible notamment
19
les PC, l’option choisie est de maintenir les deux entretiens avec
le conseiller.
L’entretien avec le conseiller permet d’évaluer avec le ou la
volontaire au test son niveau de prise de risque en matière de
transmission du VIH, de l’informer sur les moyen de prévention de
l’infection, et de lui proposer les services de prévention combinée
du VIH.
Dépistage médicalisé et dépistage démédicalisé
Le test médicalisé, qu’on appelle aussi test classique est un examen
de laboratoire qui est réalisé grâce à une prise de sang (à la veine)
par un personnel médical diplômé (infirmier, médecin). Le sang ainsi
prélevé doit ensuite être analysé et « techniqué » sur des
automates de laboratoire qui renseignent sur la présence ou non
des anticorps anti-VIH. C’est ce qu’on appelle le test ELISA.
Le test démédicalisé est le test qui sort des murs de l’hôpital, de la
clinique ou du centre de santé, et qui est pratiqué par des agents
communautaires, non professionnels de santé, formés et utilisant le
test rapide d’orientation diagnostique (TROD) qui ne nécessite pas
une prise de sang à la veine. Il suffit de prélever quelques gouttes
de sang au bout du doigt, à l’aide d’un kit de prélèvement conçu à
cet effet. Chaque kit de test rapide est prévu pour un seul test de
dépistage du VIH. On met ensuite les gouttes de sang prélevées en
contact avec une membrane réactive ou des solutions réactives
(selon le type de kit de dépistage rapide utilisé), afin de mettre en
évidence la présence ou non d’anticorps anti-VIH (voir aussi Fiche 6,
page 22).
Outre le mode de prélèvement du sang à analyser, la grande
différence entre le test classique (test médicalisé) et le test rapide
(test démédicalisé) réside dans l’interprétation du résultat. Dans le
cas du test rapide, l’interprétation se fait par lecture directe, c’est-à-
dire qu’elle ne nécessite pas de matériel de laboratoire spécifique ni
de personnel de laboratoire diplômé.
Le dépistage communautaire du VIH
Dans le cadre du dépistage communautaire, il est mis en place au
profit des PC, mobilisées par des relais communautaires formés à la
20
prévention combinée du VIH, une offre d’accès de proximité au
dépistage démédicalisé (dépistage rapide) du VIH. Il est attendu
d’une offre de dépistage communautaire qu’elle permette de
développer la confiance des PC, de protéger les droits humains et
de réduire la stigmatisation et les discriminations. On attend aussi
d’elle qu’elle lève les barrières structurelles, logistiques et sociales
d’accès au dépistage, y compris les coûts liés au transport vers les
services.
L’approche communautaire du dépistage est la plus adaptée pour
les PC les plus stigmatisées que sont les PS et les HSH, mais aussi,
par exemple, les migrants originaires de pays à forte endémie, ou
encore les usagers de drogues par voie intraveineuse. Ces
communautés préfèrent à juste titre se faire dépister sur ‘leur
propre territoire’, par l’intermédiaire d’OSC jugées plus proches et
davantage dignes de confiance, et non pas au sein de structures
classiques de santé publique dont les personnels participant trop
souvent, consciemment ou non, à leur discrimination.
Les caractéristiques distinctives du dépistage médicalisé et du
dépistage démédicalisé sont résumées dans le tableau suivant :
 Test de dépistage médicalisé Test de dépistage démédicalisé

Type de prestataire Professionnel de santé : médecin, infirmier. Agent communautaire, non médecins mais
formé à cet effet.
Type de test utilisé Test ELISA. Test rapide d’orientation diagnostique (TROD).

Type de prélèvement sanguin Prise de sang à la veine par un personnel
médical diplômé.
Quantité de sang prélevé Un tube de sang veineux.
Délai d’obtention du résultat Quelques heures à quelques jours, ce qui
augmente le nombre des volontaires au test
perdu(e)s de vue avant l’annonce du résultat.
Interprétation du résultat A travers un traitement en laboratoire du
sang prélevé.
Délai de fiabilité du résultat négatif 6 semaines après l’exposition au risque de
(voir Fiche 7 – La fenêtre sérologique) transmission du VIH qui a causé l’infection du
volontaire au test.
Prise de sang au doigt à l’aide d’un kit (un kit
par dépistage effectué) conçu à cet effet.
Quelques gouttes (50µl) de sang capillaire
recueillies dans la micro pipette du kit.
Immédiat. Entre 1 et 30 minutes, selon la
marque de test rapide utilisée.
Directe, sur le lieu où le test est effectué.
6 à 12 semaines après l’exposition au risque
de transmission du VIH qui a causé l’infection
du volontaire au test8.

8 Les tests rapides de 3ème génération détectent les anticorps anti VIH dès le 40ème jour qui suit la prise de risque dans 95% des cas. Ce n’est toutefois pas le cas des TROD de
1ère et 2ème génération, qui sont ceux utilisés pour le moment en Mauritanie.

21
 Fiche 6 :
LE TEST RAPIDE D’ORIENTATION DIAGNOSTIQUE (TROD)
Un outil adapté à la prévention combinée du VIH, désormais disponible en Mauritanie.
Attention! Une confusion de sens est possible : certaines personnes
pensent qu'il s'agit d’un test pouvant se faire rapidement après un
risque. Ce n’est pas le cas (voir Fiche 7, page 25 sur la fenêtre
sérologique).
Le test rapide d’orientation diagnostique (TROD) est dit Test de
dépistage rapide en raison du délai rapide de remise du résultat,
qui est de quelques minutes seulement (entre 1 mn et 30 mn, selon
le type de kit de dépistage rapide utilisé). Le TROD ne nécessite ni
prise de sang à la veine, ni traitement en laboratoire du sang
prélevé.
Le TROD est utilisé depuis plus de 20 ans dans le monde, et
disponible sur le terrain en Mauritanie depuis 2017.
L’accès gratuit à ce type de test est un progrès important dans le
cadre de la lutte contre l’épidémie du VIH/SIDA car cela permet de
mettre en place une offre de proximité, qui plus est à moindre coût
pour les pays comme la Mauritanie qui ne sont pas encore dotés
d’un système de santé suffisamment performant.
22
Favoriser la non-discrimination
On a observé dans de nombreux pays que les discriminations
vécues ou perçues par les populations clés par des travailleurs de
santé (qui peuvent manquer d'expérience ou de connaissances sur
les modalités d'un dépistage inclusif et sans jugement) entravent la
fréquentation des services de dépistage. L’offre de proximité,
présentée et justifiée par le relais communautaire permet aux
populations clés d'être dépistées par des personnes plus proches de
leurs communautés, réduisant la crainte de jugement et favorisant
la confiance.
Aller au plus près des populations clés
Le dépistage communautaire démédicalisé permet par sa flexibilité
de s'adapter aux besoins spécifiques des populations clés. Opéré
dans des locaux associatifs ou en s’appuyant sur des dispositifs
mobiles (mallettes de dépistage du VIH, cliniques mobiles), il a pour
principe d'aller vers les populations pour lesquelles les coûts de
déplacement pourraient être prohibitifs. La disponibilité des
prestataires communautaires et/ou de la société civile peut en
outre pallier le manque de personnel médical et permettre des
horaires mieux adaptés aux populations clés, par exemple, le soir et
la nuit.
Les kits de dépistage permettent d’aller au devant des candidats
potentiels au test dans le cadre de campagnes avancées, ou encore
de tournées ‘à domicile’ via des mallettes.
Les opérations de dépistage rapide ‘hors les murs’ (dans des locaux
associatifs ou des dispositifs mobiles), organisées par des
organisations de la société civile s'adressant à des populations où
l'incidence est élevée et justifie une incitation à un dépistage
régulièrement répété, ou à des populations dans lesquelles existent
des freins au dépistage (difficultés d'accès aux soins, barrières
culturelles ou religieuses...).
Qui peut réaliser un TROD ?
L'absence de prélèvement veineux, la facilité d'exécution, la lecture
simple du résultat permettent que les tests rapides soient réalisés
par des personnes autres que des professionnels de santé,
volontaires d'association par exemple, à condition que ces
personnes appartiennent à une structure accréditée et soient
formées non seulement à la technique, mais aussi au cadre de
confidentialité, au conseil individuel et à l'orientation et
l'accompagnement vers les services médicaux en cas de résultat
positif ou incertain.
23
Comment est réalisé un TROD ?
Faire un test rapide ne nécessite pas d'être à jeun. Après piqûre du
doigt désinfecté, une goutte de sang est prélevée à l'aide d'une
pipette. Ce sang est ensuite mis au contact de réactifs. Les résultats
sont lisibles dans un délai variable selon les techniques, au
maximum 30 minutes. Le test doit être lu dans un intervalle de
temps défini pour chaque produit car la réaction disparaît en
quelques minutes (nombre de minutes spécifique selon la marque
de kit de test rapide utilisée) :
Une marque de contrôle apparaît, sous forme de point ou de trait,
et indique la validité du test :
 Si elle reste isolée, le test est négatif. Lorsque le résultat est
négatif, la personne est séronégative pour le VIH si le test rapide
a bien été réalisé au moins 12 semaines (3 mois) après la
dernière prise de risque.
 Si une seconde marque apparaît, le test est positif. Lorsque le
résultat est positif au test rapide, le résultat doit être confirmé
par un test diagnostique western-blot (réalisé par prise de sang
à la veine et traitement du prélèvement en laboratoire).
Il arrive que le résultat soit ininterprétable parce que le kit est
détérioré ou la quantité de sang introduite dans le dispositif
insuffisante. On peut alors répéter le test rapide avec un nouvel
échantillon sanguin et en utilisant un nouveau kit.
Dans les pays les mieux dotés au plan de leur système de santé, où
l’accès aux intrants n’est pas limité, le TROD peut être répété deux,
voire trois fois avant de s’en remettre au test classique de
confirmation d’un résultat positif. Ce n’est pas l’algorithme qu’a
adopté SOS Pairs Educateurs dans le cadre de son offre de dépistage
du VIH aux PC (voir Volet 4, page 63).
TROD : Un test soumis aux mêmes obligations que le
dépistage classique
Le test rapide est soumis au même cadre et aux mêmes obligations
que toute action de dépistage du VIH. Il relève d'une démarche
24
volontaire requérant le consentement éclairé de la personne testée.
Positif ou négatif, le résultat est rendu au cours d'un entretien
individuel, dans un espace de confidentialité. Professionnelle de
santé ou non, la personne qui pratique le test et qui en rend compte
est tenue de ne divulguer le résultat à aucune autre personne que
celle concernée.
Le test rapide d’orientation diagnostique proposé dans le cadre de
l’action de prévention combinée du VIH est entièrement gratuit.
 Fiche 7 :
CE QUE VEUT DIRE UN RÉSULTAT NÉGATIF AU TEST DE DÉPISTAGE DU VIH :
LA FENÊTRE SÉROLOGIQUE
Le virus VIH, une fois introduit dans l’organisme de la personne
infectée, met un certain temps avant de devenir détectable à l’aide
des différents types de test de dépistage.
Spécifiquement le VIH sera détectable dans le sang de la personne
testée :
 Six (6) semaines après l’infection dans le cas où c’est un test
ELISA (nécessitant une étape d’analyse en laboratoire du sang
prélevé) qui est utilisé.
 Six (6) à douze (12) semaines après l’infection dans le cas où c’est
un kit de dépistage rapide qui est utilisé (12 semaines dans le cas
des TROD utilisés présentement en Mauritanie).
25
C’est cette période ‘inconnue’ par le test de dépistage utilisé que
l’on appelle la fenêtre sérologique. C’est pourquoi il est important
de comprendre (et de faire comprendre) qu’un résultat négatif au
test de dépistage rapide ne veut pas forcément dire que la personne
n’est pas infectée par le virus.
Si la personne volontaire au dépistage rapide du VIH a eu un ou
plusieurs comportements à risque au cours des six (6) semaines qui
précèdent le moment du test, il est possible que durant cette
période elle ait été infectée par le virus, qui ne sera pas encore
détectable. Le dépistage rapide du VIH étant facile d’accès, gratuit,
et mené dans un contexte excluant la discrimination, il est donc
recommandé aux PC de s’y porter volontaires au minimum une fois
par an – et de préférence tous les trois (3) mois !!
 Fiche 8 :

FACTEURS DE VULNÉRABILITE AU VIH/SIDA ET PRÉVENTION COMBINÉE DU VIH

Les individus et les groupes au sein de la société n’ont pas la même capacité à se prémunir contre l’infection à VIH
et contre le SIDA. Ceux parmi eux qui sont les plus stigmatisés ou marginalisés au plan socioculturel ou
économique, de même que ceux dont le droit à un accès équitable à la santé est le plus fragile, seront en règle
générale les premiers à alimenter l’épidémie.

« Déficit statutaire » Déficit immunitaire

L’on sait à présent que la vulnérabilité des PC au VIH
est multifactorielle
Le déficit immunitaire (VIH/SIDA) affecte plus facilement les
personnes souffrant d’un ou plusieurs ‘‘déficits statutaires’’ liés à
leur orientation sexuelle, mode de vie, statut juridique, etc. Les
populations les plus touchées par l’infection à VIH sont celles dont
les droits humains sont bafoués. Les prévalences de l’infection à VIH
parmi ces populations sont en effet significativement plus élevées
que dans la population générale.
Par ailleurs, non seulement le VIH se nourrit des inégalités, mais
contribue souvent à les renforcer.
En Mauritanie comme dans les autres des pays du Maghreb, les PS
et les HSH cumulent souvent plusieurs ‘‘déficits statutaire’’, c’est-à-
dire plusieurs facteurs de vulnérabilité à l’infection à VIH :
Vulnérabilité socioculturelle
Le commerce du sexe et l’homosexualité, considérés comme des
péchés d’un point de vue religieux, sont très stigmatisés dans les
contextes sociaux culturels du Maghreb. Cela peut générer des
réactions négatives envers les HSH les plus visibles, qui peuvent
aller de l’insulte verbale, à l’agression physique, en passant par
l’exclusion familiale et sociale.
Les femmes impliquées dans le commerce du sexe sont également
très stigmatisées dans la région, mais seraient un peu mieux

26
tolérées que les HSH. C’est ce qui explique certainement qu’elles
aient été les premières à bénéficier de programmes de prévention
appuyés institutionnellement dans les différents pays de la région.
Vulnérabilité économique
Les données empiriques montrent que La pauvreté, liée
généralement à l’absence de scolarisation et de qualification
professionnelle, à la difficulté d’obtenir un emploi décent du fait de
l’exclusion sociale, est le premier facteur de recours au commerce
sexuel dans les pays de la région. La précarité économique a été
identifiée au plan international comme un des principaux obstacles
à la capacité de négocier l’usage du préservatif dans le cadre de
rapports sexuels tarifés.
La pauvreté limite également l’accès aux services de santé. Les HSH
et les PS sont en effet réticents, par peur de la stigmatisation et de
la discrimination, à fréquenter les centres de soins publics,
généralement gratuits ou à bas coût. Et les tarifs pratiqués dans le
privé sont souvent trop élevés pour les plus précaires d’entre eux et
elles.
Vulnérabilité juridique et politique
Les rapports homosexuels et le sexe tarifé sont criminalisés et
pénalisés dans les pays de la région. Les peines appliquées par la loi
vont d’amendes à des peines de prison de 6 mois à 3 ans. En
Mauritanie, l’article 308 du code pénal adopté en 1983 qui définit d’
« acte contre nature » les rapports entre personnes de même sexe,
préconise la peine de mort. Toutefois cette peine n’est plus
27
appliquée, comme le confirme l’extrait suivant issu d’un article
publié sur le site Aidspan, « Officiellement, la République islamique
de Mauritanie est l’un des onze pays où l’homosexualité est encore
passible de la peine de mort. En réalité, ce châtiment n’est plus
appliqué depuis 1987, ni contre des homosexuels ni contre
quiconque. De l’avis général, le niveau d’intolérance contre les gays
n’est pas comparable avec des pays comme l’Iran, ou même le
Sénégal voisin ».
Les données recueillies ont montré qu’à l’inverse des autres pays de
la région, les HSH vivant dans les grandes centres urbains de
Mauritanie sont assez rarement inquiétés par les autorités. C’est ce
qui expliquerait le fait que des HSH sénégalais, maliens et gambiens,
se soient refugiés à Nouakchott. « Si tu te comportes normalement,
tu n’as pas de problèmes. Mais les nouveaux HSH nous emmènent
des problèmes. Ils portent des habits de femmes, ils mettent des
produits [du maquillage] et se font des mariages, comme au
Sénégal. »
Il n’existe pas en Mauritanie d’article de loi spécifique au commerce
du sexe, mais le code pénal prévoit des peines pour tous les actes
relevant du « Zina (débauche, sexe hors mariage) et atteinte à la
pudeur et aux mœurs islamiques ».
La pénalisation et la criminalisation sont des déterminants
importants de la vulnérabilité des HSH et des PS au Maghreb. Ils
favorisent les autres vulnérabilités et constituent un obstacle
significatif à la santé. Le Forum Mondial des Droits de l’Homme
considère que les lois qui criminalisent les populations les plus
vulnérables constituent le principal obstacle à la réalisation de
l’objectif prôné par l’ONUSIDA d’envisager la fin de l’épidémie à
l’horizon de 2030.
Vulnérabilité psychologique
Les facteurs de vulnérabilité qu’on vient d’évoquer fragilisent au
plan psychologique les PC, particulièrement les groupes les plus
marginalisés comme les HSH et les PS.
Une évaluation de la santé des HSH dans le monde arabe, réalisée
par le réseau M - Coalition Mena. Cette enquête, menée auprès de
128 HSH de la région MENA a montré que 77% de ces personnes
ont déclaré avoir manifesté des symptômes de dépression, 52% ont
eu des idées suicidaires sans passer à l’acte, et 10% ont fait des
tentatives de suicide. Cette étude a également montré un recours
aux substances psycho actives, alcool et drogues chez 23% des HSH
enquêtés.
Ce malaise psychologique réduira leur effort de prévention.
Dans le cas des PS aussi, les données empiriques mettent en
évidence la fréquence d’un mal être psychologique global et des
symptômes dépressifs déclarés et observables.
Une approche de la prévention combinée du VIH qui
intègre la vulnérabilité multifactorielle des PC
Pendant longtemps les acteurs de la lutte contre l’épidémie du SIDA
s’en sont essentiellement tenus à une approche biomédicale de la
prévention du VIH/SIDA. Cette approche biomédicale était même
parfois dite combinée car elle associait la promotion de plusieurs
méthodes de prévention, à savoir :
28
- L’utilisation du préservatif (masculin ou féminin) et du gel
lubrifiant pour les personnes séronégatives et séropositives.
- le dépistage, répété si besoin pour les personnes séronégatives
ayant des comportements à risque.
- Le traitement antirétroviral (voir Fiche 2, page 13) pour les
personnes séronégatives (PréP et TPE), et pour les personnes
séropositives (TasP et PTME).
L’analyse plus complète des facteurs de vulnérabilité au VIH/SIDA,
qui dépassent la seule dimension médicale, a progressivement
mené à une définition plus complète de la prévention combinée, et
centrée sur les populations les plus exposées aux risques du VIH.
Elle a été validée cours de la réunion de haut niveau sur le VIH de
l’Assemblée générale des Nations Unies en juin 2011.
Selon cette définition d’ONUSIDA, l’approche de la prévention
combinée vise à obtenir une influence maximale sur la prévention
du VIH en associant des stratégies structurelles, biomédicales et
comportementales fondées sur les droits de l’homme, et justifiées
dans le cadre d’une épidémie dont la dynamique a été étudiée et
comprise.
La prévention combinée consiste donc à promouvoir les synergies
nécessaires entre les stratégies de prévention comportementales,
structurelles, et biomédicales. C’est cette définition que SOS Pairs
Educateurs (SOS PE) et ses partenaires de la Plateforme Coalition
Plus MENA retiennent et adoptent.
Le fait de prendre en compte simultanément des différents niveaux
de prévention du VIH/SIDA permet de mieux comprendre qu’il est
difficile de changer de comportement, pour adopter des
comportements à moindre risque de transmission du VIH, tant que
l’on n’est pas à la fois :
 Suffisamment bien informé(e), et ce faisant convaincue de
l’intérêt de prévenir l’infection.
 Suffisamment bien dans sa peau et dans sa tête.
 Suffisamment bien traité(e) dans son accès aux services de
prévention, et suffisamment bien traité(e) dans sa société.
Autrement dit, il s’agit pour la personne issue d’une population clé
de Savoir, Vouloir, et Pouvoir adopter des comportements
favorables à la santé.
Justification d’un plaidoyer en faveur de l’égalité de
tous et toutes en matière de droit à la santé
Les populations clés sont, proportionnellement, les personnes les
plus touchées par le VIH. Il est donc prioritaire de leur offrir une
prise en charge adéquate, d’autant qu’elles y ont droit au même
titre que n’importe quel individu.
De plus, le VIH ne reste pas confiné dans les populations clés, mais il
se diffuse aussi à la population générale. Ainsi, si nous voulons en
finir avec le VIH, il faudrait limiter la vulnérabilité des populations
clés, en mettant l’emphase sur la réduction des violations basées sur
les droits humains. Ces atteintes aux droits, alimentées par la
stigmatisation et la discrimination, conduisent à un accès inégal des
PC aux services de prévention combinée du VIH – y compris celui
des PC PVVIH.
29
Les barrières à l’accès aux services
Les obstacles liés aux droits humains entravent l’accès aux services
de lutte contre le VIH. Ces obstacles recouvrent négligence,
violence, rejet, stigmatisation, ou discrimination et concernent très
souvent les populations clés. De ce fait, elles ne se sentent souvent
pas suffisamment en confiance pour accéder aux services de santé
et restent éloignées de la prévention et des soins. Quant aux
populations clés qui y accèdent, elles sont aussi souvent victimes de
rejet, ou de discrimination dans les centres de santé, ou font face
aux forces de l’ordre.
Les preuves scientifiques de l’impact sanitaire des barrières aux
droits humains
Un contexte social et légal inadéquat est un obstacle majeur à
l’accès aux services comme le démontre l’ONUSIDA Cela a été
démontré pour différentes populations clés, pour l’impact de la
criminalisation de la possession de préservatif pour les travailleuses
du sexe, ou encore la criminalisation de l’usage de drogues, ou la
vulnérabilité des HSH en matière de leurs droits d’accéder au même
titre que tous les autres aux services de prévention du VIH/SIDA.
La mise en place d’activités visant à limiter les obstacles à la
prévention et à l’accès aux services sanitaires et sociaux adaptés
pour les populations clés est une condition sine qua non à la marche
vers la fin de l’épidémie.
Ces activités visent à créer un environnement favorable, afin que les
PC puissent accéder adéquatement (sans préjudice) aux services et
rester durablement dans la prévention et le soin.

STRATÉGIES DE PRÉVENTION STRATÉGIES DE PRÉVENTION

COMPORTEMENTALES STRUCTURELLES

STRATÉGIES DE PRÉVENTION
BIOMÉDICALES

30
Objectif des trois composantes de la Prévention combinée du VIH, et types d’action associés :
Objectif de cette
composante de la
prévention combinée du
VIH :
Types d’activités de
prévention qui y sont
rattachées :
COMPOSANTE
COMPORTEMENTALE
Vise à modifier de façon durable les
comportements individuels ou
collectifs à risque de transmission du
VIH, au profit de l’adoption de
comportements plus sûrs.
 Education sur la santé sexuelle et
de la reproduction (SSR) à travers
l’IEC/CCC
 Préservatif + Gel
 Conseil dans le cadre du
dépistage du VIH
 Accompagnement psychosocial
des PVVIH
 Santé mentale (traiter la
dépression, l’angoisse, etc.)
COMPOSANTE BIOMÉDICALE
Vise (1) la prévention de la
transmission du VIH, via (2) le
traitement des IST facilitent la
transmission sexuelle du VIH, (3)
le dépistage de la présence du
virus dans le sang de la personne
testée, et (4) le traitement
précoce de cette infection chez les
personnes séropositives.
 Dépistage et soin des IST
 Dépistage du VIH
 Traitement antirétroviral pour
les personnes séronégatives :
PréP / PTE
 Traitement antirétroviral pour
les personnes séropositives :
TasP / PTME
31
COMPOSANTE STRUCTURELLE
Vise à agir plus largement sur les
facteurs sociaux, économiques,
juridiques, culturels et
économiques susceptibles de
vulnérabiliser les personnes et les
groupes les plus exposés à
l’épidémie du VIH/SIDA, et de ce
fait de faire obstacle au
changement de comportement.
 Lutte contre la stigmatisation et
la discrimination
 Promotion des Droits humains,
en particulier le droit des PVVIH
au traitement dans des
conditions adéquates, statut
juridique des PC, etc.)
 Appui à l’insertion
socioéconomique (cas des PC
les plus démunies)
 Fiche 9 :
RÔLE DU RELAIS COMMUNAUTAIRE DANS LA CHAINE DE
PRÉVENTION COMBINÉE DU VIH
Le ou la relais communautaire représente un maillon central de la
chaine de promotion de la prévention combinée du VIH/SIDA
auprès des PC. Au fil du temps, il ou elle finira par maîtriser
l’ensemble des aspects de la prévention combinée du VIH mis en
œuvre en Mauritanie, grâce à l’expérience acquise sur le terrain qui
pourrait être renforcée par des formations pertinentes.
Cela dit, la formation initiale qui lui sera dispensée portera avant
tout sur l’identification des PC et la mise en œuvre de l’IEC/CCC, les
modalités d’offre de proximité du préservatif, de dépistage et
traitement des IST, de dépistage du VIH, de suivi des PVVIH (visites à
domicile et recherche des perdu(e) de vue, ainsi que sur sa
contribution au suivi de l’ensemble des activités citées ici.
Puis un véritable contrat à honorer est formalisé avec l’initiative ou
le projet, comprenant un mandat quantifié en ce qui concerne les
actions à mener sur le terrain, et une rémunération mensuelle au
même titre que les autres membres de l’équipe concernée. Le
montant de la rémunération du relais dépendra forcément des
ressources disponibles au niveau des OSC initiant le projet de
prévention combinée auprès des PC, mais en sachant que l’on
32
n’accomplira rien de significatif sans la présence de relais dévoués
aux objectifs de prévention combinée du VIH ! Ce sont eux et elles
qui, les premiers, mettront suffisamment en confiance les PC pour
les amener à commencer à recourir aux services gratuits de
prévention du VIH promus.
Qualités requises chez le ou la relais
(Éléments du profil recherché)
Les critères du profil requis par les relais communautaires auprès des
PC doivent inclure au minimum:
 Un bon niveau d’éducation de base est requis. Le ou la relais doit
avoir au moins atteint le secondaire, notamment parce qu’il ou
elle aura à manier les outils de suivi de ses activités de terrain.
 Etant donnée cette nécessité, il ou elle doit adéquatement
maitriser à l’écrit soit l’arabe, soit le français.
 D’autres critères requis pour mener à bien une mission de relais
communautaire sont d’ordre pychosocial : estime de soi,
sociabilité, ouverture aux autres, capacité à mobiliser ses pairs.
 Il/elle doit bien entendu avoir un intérêt avéré pour les objectifs
de l’initiative ou projet.
Structure type de l’équipe de terrain
Dans le cadre de son déploiement auprès des PC, le ou la relais sera
en relation étroite avec son superviseur, et collaborera très
régulièrement avec les membres de l’équipe chargés
respectivement du dépistage et prise en charge des IST, du
dépistage du VIH, et du suivi-évaluation de l’action de prévention
combinée du VIH menée :
Le superviseur
Le superviseur est un animateur expérimenté, avec une expérience
avérée de la mise en œuvre et de suivi d’activités de prévention des
IST et du VIH/SIDA. Il encadre l’usage par le relais communautaire de
son propre instrument d’enregistrement des activités qu’il a réalisé
(voir Annexe 1, page 79; Fiche 11, page 37 ; et Section 4, page 68).
Chaque superviseur encadre sur le terrain les activités d’un nombre
donné de relais communautaires, équipes étant établies à la fin de la
formation initiale des relais.
L’agent de santé chargé du dépistage et traitement des IST
L’agent de santé concerné aura été formé par l’initiative ou le projet
sur la justification de l’approche de prévention combinée auprès des
PC et sur ses objectifs en matière de lutte contre le VIH/SIDA. Son
approche des PC est par conséquence une approche
professionnelle, respectueuse du droit des PC à la santé.
33
Il (ou elle) sera accompagné par le relais dans les déplacements sur
site, à travers des tournées planifiées utilisant une mallette de prise
en charge des IST. Dans certains cas (sur base des besoins exprimés
par les PC), il ou elle pourra également se joindre au relais pour des
visites à domicile à des PC PVVIH.
L’équipe de dépistage rapide du VIH (le conseiller et l’agent de
dépistage formés)
L’agent chargé de mettre en œuvre le dépistage rapide du VIH a été
formé à cet effet. Il pourra dans l’avenir s’agir du relais lui-même, à
partir du moment où il ou elle aura été formé(e) à cet effet.
Le conseiller pré- post-test de dépistage du VIH a lui aussi subi une
formation spécifique, dont le ou la relais motivé(e) pourrait à
l’avenir aussi bénéficier.
Le relais sera en contact fréquent avec le conseiller dans le cadre du
dépistage rapide, du dépistage de confirmation, et dans certains cas
(sur base des besoins exprimés par les PC) de visites à domicile à
des PC PVVIH, pour une action de soutien psychologique.
Le chargé du suivi-évaluation au sein de l’initiative ou du projet
Ce dernier a constamment l’œil sur le suivi global de l’ensemble de
l’action de prévention combinée du VIH auprès des PC, au regard
des objectifs de réalisation qui ont été fixés au moment du
démarrage des activités.
Il a l’œil aussi sur la qualité de la mise en œuvre, car il ne suffit en
aucun cas d’avoir mené des activités d’IEC/CCC, de distribution de
condoms à ceux et celles qui en font la demande, de dépistage et
traitement des IST, de dépistage du VIH, ni d’avoir accompagné des
PVVIH ; encore faut-il que ces différentes activités aient été mené
de la bonne manière selon les normes établies, et en conformité
avec les droits des bénéficiaires, leurs besoins et leurs attentes.
La personne chargée du suivi-évaluation de l’initiative ou projet se
concertera régulièrement avec le relais, notamment dans le cadre
de ses fréquents déplacements sur le terrain.
Exemple de mandat confié au relais
Dans un projet proposé récemment par SOS PE à l’un de ses
partenaires, les termes du contrat en matière de déploiement des
relais communautaires se présentaient comme suit :
Dans le cadre de ce projet, chaque relais communautaire auprès des
PC doit, chaque mois :
 Identifier le nombre minimal prévu de PC, à savoir 3 PS pour le
relais PS), et 2 HSH pour le relais HSH. Et coordonner avec son
superviseur pour l’attribution de son code unique à chaque
nouveau/nouvelle PC identifié(e).
34
 Mettre en œuvre au moins 4 séances d’information individuelles
(c’est-à-dire en tête-à-tête avec un ou une PC), selon la grille de
discussion validée au cours de la formation initiale des relais.
 Mettre en œuvre au moins 2 séances de sensibilisation de groupe
(3 à 5 PC).
 Assurer en continu au cours ses activités d’IEC/CCC la diffusion
des dépliants d’information produits par le projet à l’intention des
PC.
 Assurer en continu un accès au préservatif par les PC qui en font
la demande.
 Accompagner les agents de santé mobiles du projet dans leurs
tournées d’offre de consultation/soin IST aux PC, selon un
calendrier mensuel établi avec son superviseur.
 Accompagner les conseillers et agents de dépistage du projet
dans leurs tournées d’offre de dépistage rapide aux PC, selon un
calendrier mensuel établi avec son superviseur.
 Accompagner les conseillers du projet dans leurs tournées
(planification mensuelle établie avec son superviseur) et/ou
visites individuelles (planification en continu) aux PVVIH
détecté(e)s dans le cadre de la mise en œuvre du projet.
Il s’agit donc, on le voit bien, d’une action de long cours, dont
l’objectif est de contribuer à susciter un changement de
comportement durable des PC en matière de prévention des IST et
du VIH/SIDA.
 Fiche 10 :
CHANGER DE COMPORTEMENT : UN PROCESSUS PROGRESSIF
QUE LE RELAIS DOIT SAVOIR ACCOMPAGNER
On ne change pas de comportement comme on change de chemise, loin de là !
Le changement de comportement est un processus, qui demande
du temps et évolue souvent en dent de scie, avec des allers et
retours entre les anciens comportements et les nouveaux
comportements. Pour s’installer et se maintenir, les nouveaux
comportements doivent être régulièrement encouragés et validés,
et les bénéfices positifs attachés au nouveau comportement
rappelés et rediscutés.
Avant l’intervention du relais communautaire, la personne ayant
développé des comportements à risque en matière de transmission
des IST et du VIH/SIDA est souvent peu ou pas du tout informée sur
les réalités de ces infections. Le tableau présenté dans cette fiche
rappelle les étapes obligées de tout changement de comportement
pour qu’il ait de bonnes chances de s’inscrire dans la durée.
Quatre grandes étapes du dialogue entre le ou la relais et ses pairs
PC peuvent être schématisées. Dans la réalité, présentées dans le
l’on avancera et l’on reculera à plusieurs reprises avant que l’étape
2, 3 ou 4 (voir tableau page suivante) soit durablement franchie,
35
d’où l’importance pour le ou la relais de poursuivre son effort en
d’évaluer régulièrement où en sont les PC qu’il suit.
Il serait donc très naïf de la part du ou de la relais de croire que le
changement de comportement pourra se faire d’un seul coup :
 Peut-être que le ou la PC adéquatement mis(e) en confiance et
convaincu(e) de l’intérêt pour lui ou elle de se prémunir de
l’infection à VIH commencera par avoir recours de plus en plus
souvent au préservatif ;
 Puis il ou elle se portera volontaire à un test de dépistage du VIH,
puisqu’il ou elle sait maintenant qu’en cas de résultat positif un
traitement permettant à la personne PVVIH de rester en bonne
santé est disponible et gratuit ;
 Puis il ou elle se dira qu’il est utile de se faire dépister
annuellement pour les IST...
...et ainsi de suite (chaque parcours de changement de
comportement étant spécifique à la personne concernée) jusqu’à
l’adoption durable d’un comportement global adéquat en matière
de prévention du VIH/SIDA, à condition que le relais ait continué à
échanger avec lui ou elle, et à l’encourager à continuer à pratiquer
ces comportements favorable au maintien de sa bonne santé ! D’où
ACTION DU RELAIS COMMUNAUTAIRE
1. Donner des informations sur les avantages de la prévention
combinée du VIH et sur les modalités d’accès aux services
proposés.
2. Encourager par exemple en rappelant les avantages à y gagner,
comparé à la présente situation de risque d’infection
3. Conseiller, résoudre des problèmes, trouver des
accords/compromis en relation avec la prévention combinée
4. Complimenter, discuter des bénéfices, soutenir les nouveaux
comportements de prévention des IST et du VIH/SIDA
36
l’importance centrale pour le relais communautaire de susciter la
confiance des PC suivi(e)s et d’être capable d’entretenir avec eux et
elles une relation propice à des échanges réguliers.
OBJECTIF PROGRESSIF
RECHERCHÉ AUPRÈS DU OU DE LA PC
Le ou la relais communautaire cherche à ce que le ou la PC connaisse
et s’approprie les informations qui justifient un changement de
comportement ( = Savoir).
Le ou la relais communautaire cherche à ce que le ou la PC devienne
motivé(e) pour essayer quelque chose de nouveau.
Le ou la relais communautaire cherche à ce que le ou la PC adopte un
comportement nouveau.
Le ou la relais communautaire cherche à ce que le ou la PC maintienne
ce nouveau comportement et d’en faire une pratique quotidienne.
 Fiche 11 :
SUIVI QUANTITATIF ET QUALITATIF DE L’ACTION DE PRÉVENTION COMBINÉE DU VIH
Tout projet ou initiative de prévention combinée du VIH auprès des
PC sera désireux de maximiser les bénéfices des ressources
matérielles et humaines investies dans l’action mise en œuvre, ce
pour deux principales raisons :
 D’une part s’assurer que les PC tirent adéquatement profit des
services proposés.
 D’autre part pour pouvoir justifier l’utilisation des fonds vis-à-vis
des partenaires ayant contribué au financement de l’action, et
ainsi permettre une poursuite de l’effort entrepris.
Le relais communautaire est en première ligne pour enregistrer le
recours par les PC aux services de prévention combinée proposés,
ainsi que les conditions de leur accès à ce service, qu’il s’agisse pour
les PC de s’approvisionner en préservatifs, de se faire dépister et/ou
traiter pour une IST, de se faire dépister pour le VIH ou encore, pour
les PC PVVIH, d’accéder à une ou plusieurs des formes
d’accompagnement proposées.
Grâce à ces données, il sera possible de suivre et évaluer
périodiquement l’évolution dans le temps le recours par les PC à ces
services et donc, indirectement, de savoir si les PC mobilisé(e) sont
37
en train, ou non, de modifier leur comportement en matière de
prévention des IST et du VIH/SIDA.
Que cherche-t-on à mesurer quantitativement ?
L’on cherche à mesurer les changements de comportement dans le
temps des PC en matière de prévention des IST et du VIH/SIDA. Pour
ce faire, les données de base suivantes seront en continu collectées,
et régulièrement analysées et évaluées :
 Le nombre de PC qui ont été mobilisé(e)s par le ou la relais
communautaire à travers l’IEC/CCC.
 Le nombre moyen de préservatifs acquis par les PC mobilisé(e)s.
 Le nombre de ceux et celles, parmi les PC mobilisé(e)s, qui ont
effectué un dépistage des IST.
 Le nombre, parmi les PC mobilisé(e)s, qui se sont porté(e)s
volontaires à un test de dépistage du VIH.
 Le nombre, parmi les PC qui se sont porté(e)s volontaires à un
test de dépistage du VIH, dont le test s’est avéré positif.
 Le nombre, parmi les PC dépisté(e)s PVVIH, qui bénéficient d’un
accompagnement biomédical, ainsi que des autres niveaux
d’accompagnement des PVVIH proposés.

Un second niveau de suivi quantitatif pourra affiner encore
l’analyser en évaluant notamment, là aussi à partir des données de
base du suivi :
 Le nombre de porteurs d’une IST parmi ceux/celles dépisté(e)s
pour les IST.
 Le nombre de PC nombre parmi ces derniers sont l’IST a été
adéquatement traitée dans le cadre de l’initiative ou du projet.
 Le nombre de PC dépisté(e) PVVIH ayant démarré le traitement
ARV.
 Le nombre de PC PVVIH dont la charge virale est mesurée
périodiquement, selon les normes adoptées en Mauritanie.
 Le nombre de PC PVVIH sous traitement ARV dont la charge
virale est devenu indétectable.
Qu’entend-on par suivi qualitatif ?
Il ne suffit pas qu’un service de prévention combinée du VIH soit
disponible et utilisé par les PC mobilisé(e), encore faut-il qu’il soit
proposé selon des normes de qualité adéquates - qu’il s’agisse des
conditions d’accès à ce service par les PC, ou encore des actes
inhérents à la mise en œuvre de ce service. A titre d’exemples de
questions dont le suivi qualitatif recherchera à répondre :
38
 L’anonymat des PC mobilisé(e)s est-il scrupuleusement respecté
tout au long de la chaine de prévention combinée proposée ?
 Y a-t-il à un niveau quelconque des différents services de
prévention des IST et du VIH/SIDA au niveau duquel les PC se
sentent mal à l’aise, voire discriminé(e)s - par un agent de
l’équipe du projet ou d’une structure partenaire ?
 Les modalités d’accès des PC aux services (horaires, lieux, trajets
des tournées) sont-elles adaptées aux besoins des PC ?
 Les PC comprennent-ils ou elles aisément le contenu des
brochures, ou encore sont-ils ou elles satisfait(e)s de la qualité
des condoms ? etc.
Là encore, toutes les fois que cela sera nécessaire, le relais est
particulièrement bien positionné pour sonner l’alarme auprès du
reste de l’équipe de l’initiative ou projet.
Le schéma global de suivi-évaluation de la mise en œuvre des
différents volets de prévention combinée du VIH est décrit ailleurs
dans le manuel (voir Section 4, page 68), comprenant une
présentation du type d’outil que devra utiliser le ou la relais
communautaire pour enregistrer le recours des PC suivi(e)s aux
différents services de prévention combinée du VIH proposés dans le
cadre de l’initiative ou du projet.
 Fiche 12 :
LA CODIFICATION UNIQUE DES PC PAR L’INITIATIVE OU LE PROJET
Un code d’identification pour assurer l’anonymat de
chaque PC mobilisé(e)
Chaque PC mobilisé(e) figure dans la base de données
(correspondant aux activités réalisées auprès des PC) de l’initiative
ou projet de prévention combinée du VIH sous un code qui lui est
propre, et qui assure qu’il sera impossible de le ou la reconnaitre
(impossible de connaitre son identité). Le système de codification
adopté permet généralement de déduire certaines caractéristiques
du profil du ou de la PC concerné(e), qu’il s’agisse de la catégorie de
PC (PS, HSH, détenu, etc.) à laquelle il ou elle appartient ; de son
genre (masculin ou féminin) ; de sa tranche d’âge (par exemple
moins de 25 ans, et 25 ans ou plus) ; ou encore de sa zone de
résidence (wilaya, ville ou moughataa).
Pour clarifier la question de l’anonymat, protégé par l’initiative ou
projet, des PC mobilisées, il faut savoir que :
1. A aucun moment l’initiative ou projet demandera à un(e) PC de
présenter sa pièce d’identité !
2. Si cela le ou la rassure, il ou elle pourra fournir un pseudonyme
ne correspondant pas à son véritable prénom et nom de famille.
3. L’initiative ou projet détient, de préférence à travers un seul
responsable en son sein, la liste complète des ‘noms’ de
39
l’ensemble des PC mobilisées avec pour chaque ‘nom’ le code
unique qui lui a été attribué (voir page suivante le système de
codification utilisé par SOS PE).
4. Dans la base de données de l’initiative ou projet, seuls les codes
figurent en référence à l’utilisation par les PC mobilisées des
services de prévention proposés – et non pas leurs noms réels ou
pseudonymes.
Le nom ou pseudo, accompagné d’un contact (no de téléphone),
permet à l’initiative ou projet de retrouver la personne en cas de
besoin : rencontre si il ou elle est d’accord avec des partenaires de
l’initiative ou projet dans le cadre du suivi des activités (recueil de
l’avis de bénéficiaires) ; organisation de groupes de discussion
autour des modalités d’accès aux services de prévention combinée
proposés ; recherche de PVVIH perdu(e)s de vue ; etc.
Le code attribué à un ou une PC nouvellement mobilisé(e) dans le
cadre de l’initiative ou du projet suit une progression arithmétique
dans la base de données de l’initiative ou projet (numéro d’ordre de
sa mobilisation par l’équipe de l’initiative ou projet). Aussi, au
moment où un ou une PC accède pour la première fois à l’un des
services de prévention combinée du VIIH proposés, cette base de
données devra être consultée pour en déduire le code adéquat. En
général, cette opération est menée par le superviseur, sur demande
du relais communautaire.
Un code unique pour pouvoir suivre l’évolution du
comportement des PC en matière de prévention du VIH
Le code anonyme, une fois attribué au ou à la PC par l’initiative ou
projet de prévention combinée du VIH, restera inchangé dans le
temps, et restera le même pour tous les services de prévention des
IST et du VIH/SIDA que le ou la PC aura utilisés. A chaque fois que le
ou la PC a recours à un des services, c’est sous ce code que ce
recours est enregistré au niveau de l’initiative ou projet. C’est
pourquoi on parle de code unique d’identification (CUI).
L’avantage du système de CUI est important. Il permet, en analysant
la base de données, de suivre au plus près l’impact de l’initiative
ou projet sur les comportements individuels des PC, c’est-à-dire de
savoir si l’offre de services de prévention aux PC les a, ou non,
amené(e)s à adopter de meilleurs comportements de prévention.
Ce suivi individuel répond aux questions du type :
 Quel pourcentage parmi les PC mobilisé(e)s ont eu recours à la
fois à l’IEC/CC, à l’approvisionnement en condoms, au dépistage
des IST, et au dépistage du VIHH ?
 Quel pourcentage, au contraire, n’a recours qu’à un ou deux
services plus isolément ?
 Comment ces taux évoluent-ils de mois en mois, de trimestre en
trimestre de mise en œuvre de l’initiative ou projet ?
40
En répondant à ces questions, l’on aura également repéré les
attentes prioritaires des PC (et s’il est nécessaire de renforcer les
messages d’IEC/CCC pour mieux justifier un recours combiné aux
différents services mis en place). De même, l’on aura pu repérer
tout éventuel goulot d’étranglement dans l’accès par les PC aux
services proposés.
Le système de code unique d’enregistrement attribué par SOS PE à
chaque nouveau/nouvelle PC mobilisé(e) prend en compte son
genre, l’année où il/elle a été mobilisation, sa nationalité et la
région (wilaya) où il/elle a été mobilisée. Ainsi par exemple :
Le CUI 123H18M6 se décompose comme suit :
123 = Numéro d’ordre
H = homme (en sachant que SOS PE cible prioritairement les HSH).
18 = année d’identification
M = Mauritanien
6 = la région (wilaya) où le ou la PC a été mobilisée dans le cadre de
l’initiative ou projet
Quant au CUI 124F18E5, il indique :
124 = Numéro d’ordre
F = Femme (en sachant que SOS PE cible prioritairement les PS).
18= année d’identification
E = Etranger
5 = la région (wilaya) où le ou la PC a été mobilisée
 3 - PRÉVENTION COMBINÉE DU VIH EN MAURITANIE

UN PAQUET MINIMUM GRATUIT DE SERVICES ESSENTIELS

41
En Mauritanie, pour des raisons liées à la fois au caractère limité des
ressources (matérielles et humaines) disponibles et au contexte
socioculturel expliquant une relative timidité des décideurs
politiques nationaux en matière de prévention combinée auprès des
PC, seuls les volets les plus prioritaires ont pour le moment été
initiés sur le terrain, et ce essentiellement à travers le milieu
associatif.
Dans l’attente d’appuis plus significatifs de la part du Secrétariat
exécutif national de lutte contre le SIDA (SENLS), qui dans le plan
stratégique national de lutte contre l’épidémie donne priorité au
travail de prévention à mener auprès des PC, SOS PE intervient avec
l’appui de ses partenaires internationaux impliqués auprès du Fonds
mondial de lutte contre le SIDA, la tuberculose et la malaria, en
particulier la Plateforme Coalition Plus MENA dont l’association est
membre depuis 2015.
Le paquet minimum de services essentiels de prévention
combinée du VIH proposés aux PC comprend à l’heure actuelle:
42
 L’IEC/CCC.
 L’accès au préservatif (et, dès qu’il sera disponible, au gel
lubrifiant).
 L’accès au dépistage et traitement des IST.
 L’accès au dépistage rapide du VIH.
 Une offre d’accompagnement des PVVIH.
Idéalement, une cartographie des PC dans les zones
d’intervention doit être faite durant la phase de planification
initiale de l’initiative ou projet.
Cette seconde partie du manuel porte sur les contenus
spécifiques et les modalités pratiques de l’accès de proximité
aux différents services de prévention combinée proposés aux
PC par SOS Pairs Educateurs.
Dans la présentation, l’accent est mis sur le niveau
d’intervention du relais communautaire dans le cadre de
chaque service de prévention proposé.
 ‘‘ VOLET 0 ’’ – L’IDENTIFICATION DES POPULATIONS CLÉS (PC)
La question à laquelle l’identification des PC veut répondre, qu’elle
soit menée avec ou sans l’aide d’une cartographie, est la suivante :
comment toucher les PC que l’on voudrait à convaincre d’utiliser,
pour la préservation de leur santé, des services gratuits de
prévention combinée du VIH ? Où et quand les trouver ?
Dans le cadre du processus d’identification, la priorité n’est pas de
savoir l’identité des PC– il ne s’agit en aucun cas de jouer un rôle de
police ! Non, ce que l’on entend par le volet d’identification des PC,
c’est le fait de les avoir (re)joint(e)s, mobilisé(é)s, et de leur avoir
attribué un code anonyme d’enregistrement aux services, sous
lequel leurs recours à ces derniers sera enregistré au fil du temps :
 En effet, si l’on voit qu’en moyenne les codes PC sont
régulièrement associés à des recours aux différents services,
alors l’on sait que l’on a développé la bonne offre, adaptée aux
besoins et aux attentes des PC.
 Par contre, si l’on voit qu’un ou plusieurs services ne sont que
rarement associés à un nombre important de codes PC, alors l’on
sait qu’il faut se concerter avec les PC mobilisées en vue
d’adapter les modalités d’offre de ce ou ces services, de manière
à le rendre plus attractif, ou encore qu’il faut améliorer l’effort
d’IEC/CCC en vue de mieux leur expliquer et discuter avec eux et
elles des avantages pour leur santé d’y recourir plus
43
régulièrement, et des risques non négligeables qu’il y a à ne pas
en profiter.
Modalités utilisées jusqu’ici en Mauritanie pour
identifier les PC les plus vulnérables au VIH
Il fallait voir au début des années 2000 les premiers membres de
notre association, SOS Pairs Educateurs (SOS PE) allant au
crépuscule, enturbannés, à la rencontre de PS et de HSH dans le
cadre de leur effort de prévention des IST et du VIH/SIDA ! Il leur a
fallu vaincre en eux-mêmes le poids du regard social qu’ils ont
appris, depuis lors, à mettre au second plan par rapport au droit à la
santé pour tous et toutes. L’avantage de ces épisodes maladroits est
de leur avoir permis de mieux sentir toute l’importance de prendre
en compte cette réalité, à la source de la dynamique de
stigmatisation, et de réfléchir aux conditions requises pour mettre
les PC davantage en confiance.
SOS PE a pu travailler à différents moments de son parcours d’OSC
avec des PS (total de l’ordre de 500 à 600 PS mobilisées dans le
cadre des différents projets menés à partir début des années 2000)
et des HSH (moins de HSH mobilisés jusqu’ici, de l’ordre d’une
centaine depuis le début des années 2000) à Nouakchott,
Nouadhibou, Rosso et le long de l’axe Nouakchott-Rosso, mais dans
tous ces cas sans avoir eu les ressources matérielles ni humaines
pour mener un travail de cartographie systématique et approfondie
dans les zones concernées. Plutôt, les PC ont été identifié(e)s,
abordé(e)s et mobilisé(e)s peu à peu, en visitant certains les lieux de
convivialité connus, et par l’intermédiaire de personne ressources
dont au premier chef les relais. Une fois les activités de prévention
démarrées, des PC ont à leur tour commencé à venir au devant des
équipes de SOS PE sur la base du bouche à oreille.
Une cartographie des PC, qu’est-ce que c’est ?
Idéalement, une véritable cartographie des zones de concentration,
des modalités de fréquentation de ces zones, et du profil des PC
concernées est requise avant de démarrer l’effort de prévention
combinée du VIH. Elle permettra l’utilisation efficiente et efficace
des ressources, et d’évaluer des moyens humains et les prestations
à mobiliser pour couvrir le plus grand nombre de personnes
possible.
Sans la cartographie, les programmes de proximité courent le risque
d’être limités aux PC et aux endroits les plus accessibles, et de
négliger les lieux où sont réellement concentrés les groupes les plus
vulnérables. Cartographier permet également de se répartir les lieux
avec les autres structures intervenant dans le cadre de la prévention
combinée avec les mêmes PC et dans une même ville, de manière à
éviter les chevauchements de services dans une même zone
(doublons).
Une cartographie est un outil de géo localisation qui cherche à
répondre aux questions suivantes :
44
 Quels sont les principaux lieux de convivialité des populations
clés concernées par les programmes de prévention combinée ?
Localisation : Où se trouvent les sites fréquentés par les PC
concernées par la cartographie ? Typologie : Pour chacun de ces
sites, s’agit-il d’un lieu ouvert (rue, parc, café, hôtel, hammam,
etc.) ou fermé (maison close, domicile, etc.) ?
 Quelles sont les caractéristiques des populations qui
fréquentent ces sites ?
Quelles sont les catégories de PC qui fréquentent les sites
repérés, et quel en est le nombre estimé ? Quelles sont leurs
caractéristiques sociodémographiques (âge, sexe, niveau
scolaire, notamment) ? Quel est leur degré de vulnérabilité à la
transmission du VIH (voir Fiche 8, page 26, sur la vulnérabilité
multifactorielle des PC au VIH/SIDA) ? Quel est le vécu des PC
présent(e)s au niveau de ces sites ? Quelles sont leurs souhaits,
préférences et représentations ?
 Quelles sont les modalités de fréquentation des sites ?
Il s’agit d’identifier les jours et les horaires de plus grande
affluence. En effet il se peut les modalités de fréquentation d’un
site donné différent significativement en fonction de certains
facteurs ou contraintes que l’on cherchera à connaitre : moments
de la journée, saisons, etc.
 Quel est leur environnement ?
Quel est le degré accessibilité et de sécurité des différents sites
repérés ? Quel est le profil des autres personnes présentes
fréquentant régulièrement le site (clients de PS, personnes
ressources, etc.) ? Quels sont les services de prévention
 combinée du VIH, et quels est le nombre de prestataires de ces
services déjà disponibles au niveau de chacun des sites repéré ?
Pour rester un outil utile, la cartographie devra bien entendu être
périodiquement actualisée. Idéalement, une fois par an.
A l’échelle des ressources généralement disponibles au niveau des
OSC nationales, la cartographie correspond à un exercice coûteux à
la fois en temps, en ressources humaines (requérant des spécialistes
de l’exercice exerçant depuis longtemps dans le secteur de la
cartographie de santé, voire un sociologue, en plus des personnes
ressources issues des PC ou en contact avec elles), et en ressources
financières.
Par conséquent elle n’est pas souvent possible – en Mauritanie en
particulier, l’exercice n’a pour le moment pas été à la portée d’une
simple OSC nationale, en l’absence d’appui en ce sens de la part des
autorités nationales de lutte contre l’épidémie du VIH/SIDA.
Les éléments de cartographie des PC les plus stigmatisé(e)s et par
conséquent les plus vulnérables à la transmission du VIH (les PS et
les HSH tout particulièrement ) que l’on détient sont encore d’ordre
très général, portant sur des hypothèses de bon sens relatives aux
zones probables plus grande concentration des PS et des HSH,
considérations qui ont besoin d’être affinées et complétées. Ainsi
les principaux ‘hot spots’ suggérés dans les documents de stratégie
nationale de lutte contre le SIDA par le SENLS comprennent :
 Les plus grands centre urbains du pays (tel que Nouakchott,
Nouadhibou, Kiffa), ainsi que les villes accueillant le plus grand
45
nombre de populations mobiles telles que les ouvriers, pêcheurs,
transporteurs, migrants, ou encore abritant les déplacements de
population les plus importants (tel que Zouérate, Rosso et les
autres villes frontalières du pays).
 Les axes routiers les plus fréquentés au niveau du pays – et
cela d’autant plus que l’on s’est rendus compte que les routiers
étaient particulièrement peu informés des modes de
transmission et moyens de prévention des IST et du VIH/SIDA, et
que le taux d’IST (notamment Syphilis) au sein de ce groupe était
beaucoup plus élevé que la moyenne enregistrée au sein de la
population générale.
 En zone rurale, les lieus de tenue de marchés périodiques...
Tout porte à croire que si volet de cartographie a été jusqu’ici peu
développé en Mauritanie, c’est du fait du contexte socioculturel,
comprenant un tabou et une forte stigmatisation des rapports
sexuels jugés ‘déviants’ ...auxquels les structures publiques en
charge de la lutte contre le VIH/SIDA n’échappent pas davantage
que les autres acteurs de la société !
Grâce à l’appui de ses partenaires de la Plateforme Coalition Plus
MENA, SOS PE va pouvoir d’ici septembre 2018 contribuer à
combler cette insuffisance de cartographie des PC les plus
vulnérables au VIH, au niveau de Nouakchott et de Nouadhibou.
Ce travail sera effectué en concertation avec le SENLS qui annonce
aussi un effort de cartographie des PS et HSH dans son nouveau
plan stratégique en préparation (plan stratégique national couvrant
la période 2019-2021), pour assurer un bon niveau de
complémentarité des efforts.
Identifier des PS et des HSH, dans notre agenda de
prévention des IST et du VIH/SIDA, ne les mettra pas
en danger !
La police serait profondément déçue si elle devait compter sur SOS
PE pour divulguer la moindre identité véritable, ou le moindre lieu
de convivialité et/ou de résidence d’un(e) PS ou d’un HSH !
Si c’est un objectif premier de toute OSC travaillant auprès des PC
de protéger leur anonymat, c’est encore plus vrai dans un contexte
socioculturel et légal tel que celui de la Mauritanie. Des précautions
sont donc prises :
 Au moment de la cartographie ou de tout autre processus
d’identification des bénéficiaires
A aucun moment l’identité des PC avec lesquel(le)s l’équipe de
cartographie a échangée n’est enregistrée. Quant aux données
recueillies dans le cadre d’une cartographie (localisation, profil
des PC et des autres personnes fréquentant régulièrement les
sites, etc.), elles ne doivent être partagées qu’avec les acteurs
impliquées dans l’initiative ou le projet et leurs partenaires
directs dans le cadre du travail de prévention combinée du VIH
mené. Elles sont couvertes par le principe de la confidentialité et
du secret professionnel.
46
Tous les acteurs associés à la collecte et à l’analyse des données
doivent d’ailleurs signer au préalable une charte d’engagement
sur la confidentialité, et perdraient toute crédibilité
professionnelle auprès de leurs collègues en cas de violation de
cette charte.
 Au moment d’attribuer son code d’identification au ou à la PC
nouvellement mobilisé(e) dans le cadre de l’initiative ou projet
C’est-à-dire au moment où ce ou cette PC accède pour la
première fois à l’un des services de prévention combinée
proposés (IEC/CCC, préservatif, dépistage/traitement des IST,
dépistage du VIH, ou encore accompagnement du ou de la PVVIH
– Voir Fiche 12, page 39 ; et Section 4, page 68).
Ce qui est certain :
Aucune des PS, aucun des HSH mobilisé(e)s par le passé par SOS
Pairs Educateurs et/ou ses partenaires dans le cadre d’actions de
prévention des IST et du VIH/SIDA n’a jamais rencontré de
problèmes liés à leur statut ou à leur activité du fait de leur recours
aux services proposés !
Inutile de préciser que SOS PE compte bien s’assurer que cela
continue !
 VOLET 1 – LA MOBILISATION DES PC À TRAVERS L’IEC/CCC

Il est important que l’information diffusée par le relais auprès des
PC soit formulée de manière à la fois claire (facile à comprendre) et
synthétique (aller directement à l’essentiel). Deux niveaux
d’information doivent être diffusés aux PC en vue de les
mobiliser autour des services de prévention combinée proposés :
 Modes de transmission des IST :
 L’infection a lieu d’une personne à son ou sa partenaire lors
d’un rapport sexuel non protégé (sans préservatif) ou mal
protégé (en utilisant de manière incorrecte le préservatif).

1. Les informations générales sur les IST et du VIH/SIDA, qui
justifient un comportement de prévention et un recours aux
services proposés. Ce sont elles qui sont traitées dans ce volet du
manuel, qui présente les contenus généraux devant faire l’objet
de l’IEC/CCC à mener par le relais auprès des PC.
 Par la suite certaines IST pourront se transmettre de la mère à
l’enfant pendant la grossesse ou au cours de l’accouchement et
de l’allaitement. C’est notamment le cas de la gonococcie, de la
syphilis, de l’hépatite B ou encore du VIH/SIDA.

2. Les informations pratiques spécifiques précisant aux PC les

modalités concrètes de l’accès aux différents services de
prévention combinée du VIH qui leur sont proposés. Ces derniers
figurent au bas des sections portant sur les Volets 2 à 5,
respectivement relatifs aux modalités pratiques d’accès des PC
au condom, au dépistage et traitement des IST, au dépistage du
VIH, et à l’accompagnement des PVVIH.

Messages généraux d’information sur la prévention

des IST et du VIH/SIDA à diffuser par le relais aux PC

Nouveau-né infecté par la gonococcie dont était porteuse sa mère pendant sa

Messages généraux - Infections sexuellement transmissibles (IST) grossesse et/ou au moment de l’accouchement.

47
 Symptômes d’IST courants :  1er stade - 10 à 90 jours après l’infection : apparition possible
d’un chancre (petite plaie indolore) sur la peau ou les
 Douleurs ou un saignement au moment du rapport sexuel - muqueuses (pénis, testicules, clitoris, vagin, anus, tétons,
Sensation de picotement ou de brûlure, plai(e)s ou bouton(s) lèvres, bouche, gorge). Ce chancre, très contagieux, disparaitra
douloureux ou non, au niveau de la zone génitale - Ecoulement même sans traitement après 3 à 6 semaines, mais la personne
urétral ou vaginal plus ou moins important, malodorant ou non reste toutefois bel et bien atteinte par l’infection (qui
- etc. poursuivra son évolution, en l’absence du traitement
approprié), et contagieuse pour son ou ses partenaires sexuels.
 Les IST sont toutefois diverses et variées, et certains
symptômes peuvent toucher d’autres parties et organes du
corps que l’appareil génital : c’est le cas par exemple de
l’hépatite (B et D) qui peut s’attaquer de manière irréversible au
foie ; de la syphilis qui, dans les stades les plus avancés de la
maladie, s’attaque à des organes vitaux tels que le cœur et le
système nerveux central ; etc. !!

Il est important de savoir qu’une IST ne présentera pas

forcément de symptômes visibles ou perceptibles, tout en
aboutissant à des complications qui peuvent être graves.
Principales complications d’IST non traitées : stérilité de
l’homme ou de la femme, fausses couches ou grossesses extra-
utérines, ou encore délabrement général irréversible de la
santé, d’où l’importance de consultations préventives régulières
pour tous ceux et toutes celles qui ont régulièrement des
rapports sexuels sans préservatifs.
Chancre syphilitique caractéristique de la phase primaire de la maladie.
 Exemple d’Infection sexuellement transmissible (IST) grave si
elle n’est pas traitée à temps : Non dépistée et non traitée à  2ème stade – ses symptômes peuvent apparaitre en même
temps et correctement, la syphilis évoluera selon les trois temps que le chancre, mais peuvent aussi attendre plusieurs
étapes suivantes : années après l’infection pour se manifester. Les symptômes

48
caractéristiques de la syphilis secondaire comprennent :
Eruptions cutanées (boutons) sur la poitrine, le dos, la paume
des mains, la plante des pieds et la zone génitale – Perte de
cheveux en plaques. La personne infectée peut aussi avoir de la
fièvre et ressentir des douleurs articulaires et musculaires.
Eruptions cutanées et des muqueuses, et alopécie caractéristiques de syphilis
secondaire.
 3ème stade – jusqu’à 30 (trente) ans après le contact infectant :
entretemps, il y aura longtemps que les symptômes des stades
1 et 2 auront disparu, même si l’infection n’a jamais été traitée :
caractérisé par l’apparition de lésions graves des yeux, des os,
et d’organes vitaux comme le cœur ou le cerveau, pouvant
entrainer la folie ou même la mort.
49
S’attarder sur l’exemple de la syphilis est d’autant plus pertinent
qu’en Mauritanie la prévalence de cette IST grave est élevée
chez les groupes sur lesquelles on a des données 9 : 8,9% chez
les routiers/camionneurs, 8,5% chez les pêcheurs 10 – catégories
dont on peut raisonnablement penser, en particulier pour les
routiers, qu’ils ont régulièrement recours lors de leurs
déplacements aux PC vulnérables que sont les PS et les HSH.
 Traitements courants des IST :
Un traitement antibiotique adapté a raison de beaucoup d’IST,
si la prescription a été adéquate et le traitement bien observé
par la personne traitée. D’autres types de traitement seront
prescrits pour les infections virales.
Le ou les partenaires sexuels doivent également être soigné(s) !
 Moyens de prévention des IST :
En dehors de l’abstinence sexuelle (n’avoir aucun rapport
sexuel) et de la fidélité à un(e) partenaire lui-même ou elle-
même fidèle et porteur/porteuse d’aucune IST, l’utilisation
systématique du préservatif lors de chaque rapport sexuel est
le seul moyen de se prémunir des IST. A condition bien sûr que
le condom soit de bonne qualité, et soit utilisé correctement !!
9 Une autre IST dont la prévalence est très importante en Mauritanie (estimée à
plus de 20% de la population générale en 2016 !!) est l’hépatite virale (hépatite B)
qui, non traitée, et tout en étant souvent asymptomatique, peut aboutir à des
lésions irréversibles du foie et à la mort en l’absence d’une transplantation...
10 Données publiées en 2014 par le SENLS.
 Bonnes pratiques en matière de prévention et traitement des
Infections Sexuellement Transmissibles (IST) :
 Utiliser systématiquement et de manière correcte un
préservatif lors de chaque rapport sexuel.
 Effectuer une visite médicale de routine tous les 6 mois,
même si l’on ne présente aucun symptôme d’IST, dès lors qu’on
a eu des comportements sexuels à risque (plusieurs partenaires
sexuels, ou utilisation non systématique du condom).
 Conduite à tenir devant une IST :
 Arrêt immédiat des rapports sexuels, ou du moins utilisation
systématique du préservatif. En effet les IST sont une porte
d’entrée du VIH, multipliant par cinq le risque d’infection !!
 Consulter un agent de santé et prendre jusqu’au bout le
traitement, tel que prescrit, même si les symptômes ont
disparu.
 Eviter les traitements traditionnels ou l’automédication.
Même en cas de symptôme d’IST que l’on croit reconnaitre, ne
jamais céder à la tentation de l’automédication, seul l’agent de
santé saura avec certitude quel traitement est adapté.
 Le/la ou les partenaires sexuels doivent être traité(e)s en
même temps, selon la prescription formulée par l’agent de
santé consulté.
50
Voir aussi Volet 3, page 62, pour les informations pratiques
sur l’accès gratuit des PC au dépistage et traitement des IST
proposé par SOS PE.
Messages généraux sur le VIH/SIDA
 Modes de transmission du VIH : Il existe trois modes de
transmission du VIH :
 Transmission sexuelle à travers les sécrétions vaginales et le
sperme.
 Transmission sanguine à travers la transfusion de sang
infecté, ou encore le partage d’objets coupants (seringues
utilises par les toxicomanes, lames, rasoirs, etc.).
 Transmission de la mère séropositive à l’enfant pendant la
grossesse, l’accouchement ou l’allaitement.
 Etapes de l’infection à VIH et évolution de la maladie non
traitée (SIDA) :
 Les premiers symptômes de l’infection à VIH apparaissent 2 à
12 semaines après l’infection, et ressemblent à ceux d’une
grippe : diarrhée, fatigue, fièvre, maux de tête, douleurs
articulaires, augmentation du volume des ganglions, auxquels
s’ajoutent une éruption cutanée, une perte de poids, ou encore
des mycoses fréquentes au niveau de la bouche ou du vagin.
La plupart de ces symptômes initiaux disparaissent au cours de
la semaine ou du mois qui suit leur apparition – l’infection, elle,
continue en l’absence de traitement à évoluer.
  Après la disparition des premiers symptômes de l’infection, le
système immunitaire de la personne PVVIH tente de maitriser
le virus ...et semble y parvenir pendant un certain temps. C’est
toutefois trompeur car, bien que la personne PVVIH se sente à
nouveau en pleine forme, le VIH continue son travail de
destruction des cellules immunitaires de l’organisme, préparant
inéluctablement l’apparition du stade maladie (stade SIDA).
 Le terme SIDA, qui recouvre l’étape ultime de l’évolution de
l’infection à VIH, est aussi appelé ‘stade maladie’. En l’absence
de traitement, le SIDA se développera dans les 10 (dix) ans qui
suivent la contamination : au bout de 2 ou 3 ans chez certains
PVVIH, et jusqu’à 10 ans après chez d’autres. Le SIDA est
caractérisé par l’apparition d’une série d’infections qui peuvent
être d’origine diverses : bactérienne, fongique, virale,
parasitaire... Ces infections sont dites opportunistes (IO), car
elles profitent de l’affaiblissement du système de défense
immunitaire pour s’installer. Parmi les IO fréquentes on peut
citer la toxoplasmose, la pneumonie, la méningite, la
tuberculose, etc. Les cancers sont également fréquents, en
particulier le sarcome de Kaposi et les lymphomes (cancers du
système immunitaire).
 Moyens de prévention de l’infection à VIH :
 Utilisation systématique et correcte du préservatif lors de
chaque rapport sexuel.
51
 Non partage des objets coupants (seringues, lames, rasoirs,
etc.) et sécurité de la transfusion sanguine médicalisée.
 Traitement PTME dans le cas des femmes enceintes et mères
séropositives (voir Fiche 2 pages 13-14).
 La prévention combinée du VIH auprès des PC :
C’est une approche de prévention de l’infection basé une offre
de services gratuits visant globalement à réduire
significativement la transmission du VIH, et à terme à stopper
l’épidémie du VIH/SIDA. Il s’agit à la fois de :
 Favoriser un abandon durable des comportements à risque
de transmission du VIH : IEC/CCC – Accès au Préservatif et Gel -
Conseil dans le cadre du dépistage du VIH – Accompagnement
psychosocial des PC PVVIH.
 Apporter l’ensemble des services biomédicaux de prévention
de la transmission des IST et du VIH, et de prise ne charge des
personnes infectées : Accès au dépistage et traitement des IST –
Accès au dépistage du VIH – Prise en charge biomédicale des PC
PVVIH.
 Améliorer les conditions générale dans lesquelles les PC les
plus vulnérables accèdent aux services de santé : Lutte contre la
discrimination et la stigmatisation – Plaidoyer autour du droit à
la santé pour tous et toutes – Appui au bien-être psychique
et/ou au développement personnel des PC, qu’il s’agisse ou
non de PVVIH.
Messages généraux sur le préservatif masculin (condom) et le gel
lubrifiant
 Le préservatif masculin et féminin : Il existe deux catégories de
préservatif, le préservatif porté par l’homme (masculin) et le
préservatif porté par la femme (féminin). Ce dernier est moins
répandu, et n’est pas disponible en Mauritanie au titre des
services de prévention combinée du VIH.
Préservatif masculin. Préservatif féminin.
 Le gel lubrifiant : il est à utiliser avec le préservatif masculin.
Pour le moment il n’est pas disponible en Mauritanie dans le
cadre de la prévention combinée du VIH, ce qui pose problème
dans le cas des rapports sexuels par voie anale (qui, du fait
d’une vascularisation plus importante de cette zone du corps
humain, facilitent la transmission du VIH par une personne
infectée à son ou sa partenaire). Ici les OSC ont un rôle à jouer
en matière de plaidoyer en vue d’accélérer le processus de
dépassement du tabou vraisemblablement associé à ce produit
dans le cadre de la prévention combinée du VIH.
52
 Taux de protection des IST (dont l’infection à VIH par voie
sexuelle ou anale) par le condom : ce taux de protection est
considéré de 100% si le préservatif est de qualité adéquate et
qu’il est correctement utilisé.
 L’utilisation correcte du préservatif :
 Utilisation systématique : à chaque nouveau rapport sexuel.
 Utilisation unique : un condom neuf par échange sexuel.
 Pas de superposition de préservatifs : cela ne renforcera pas
la protection, au contraire !
 Pas de tentative de lubrification autre qu’à l’aide du gel
lubrifiant conçu à cet effet. NE JAMAIS utiliser un corps gras
pour lubrifier le préservatif : la vaseline ou le beurre ne font
pas bon ménage avec le latex des préservatifs : les corps gras
rendent le latex poreux, et au bout de quelques minutes le
préservatif est déjà fragilisé et ne vous protège plus, après un
peu plus de temps il est si fragile qu’il peut craquer à tout
instant!
Pas de vaseline, pas de beurre, pas d’huile, uniquement un gel
lubrifiant à base d’eau ou à base de silicone. Et si vous n’en avez
pas, utilisez votre salive : il est prouvé que c’est le fluide qui se
rapproche le plus des sécrétions vaginales.
 Après l’éjaculation, le condom doit toujours être retiré avant
la fin de l’érection, pour éviter que le sperme et les autres
 secrétions n’entrent en contact avec la peau ou les muqueuses
du ou de la partenaire.

 ATTENTION : le condom a une durée de validité inscrite sur

son emballage, qu’il faut toujours vérifier. Ne pas utiliser un
condom dont la date de péremption est dépassée. Jusqu’au
moment de leur utilisation, les condoms doivent être conservés
à l’abri du soleil, dans un endroit frais et sec. Retrait correct du préservatif masculin.

 Le port correct du préservatif masculin :

La manière correcte de manipuler le préservatif masculin lors

d’un rapport sexuel est démontrée à l’aide d’un mannequin
sexe. Il est important de s’y prendre correctement pour ne pas
risquer de faire glisser ou de déchirer le préservatif au cours du
Placement correct du préservatif féminin.
rapport sexuel.
Voir aussi Volet 2, page 61 pour les informations pratiques sur
l’accès gratuit des PC au préservatif proposé par SOS PE.

Messages généraux sur le dépistage du VIH

 Avantages de se faire dépister :

 Le dépistage permet à la personne de connaître son statut

Placement correct du préservatif masculin démontré à l’aide d’un mannequin.
sérologique et d’adopter des comportements adéquats pour
prévenir la transmission du VIH.

 En cas de résultat positif, le ou la PVVIH ne sera pas laissé(e)

pour compte, puisqu’il ou elle bénéficiera immédiatement du
paquet gratuit de services biomédicaux essentiels en cas de

53
 résultat positif : Accès au traitement ARV (TasP) - Mesure
périodique de la charge virale - Et, dans le cas de SOS PE, appui
aux PC les plus démuni(e)s en matière de prise en charge des
infections opportunistes (ceci concerne les PVVIH ayant déjà
atteint le stade SIDA de l’infection à VIH).
 Le risque encouru en choisissant de continuer à avoir des
comportements à risque de transmission du VIH sans connaitre
son statut sérologique est tout simplement de laisser l’infection
à VIH, si elle est contractée, évoluer de manière irréversible
vers le stade SIDA.
 Caractéristiques du dépistage du VIH :
 Le dépistage du VIH est nécessairement Volontaire. Dans le
cas du conseil et test volontaire (CTV) communautaire, pratiqué
par SOS PE, ce dépistage est en outre Anonyme et Gratuit.
 Aucune personne ne peut être forcée à passer un test de
dépistage du VIH. Les personnes qui se font dépister se sont
portées d’elles-mêmes volontaires au test, une fois qu’elles ont
compris les avantages pour leur santé de connaitre leur statut
sérologique.
 Ce test est anonyme et confidentiel. Dans une association,
tout le personnel est astreint au secret professionnel et de
lourdes sanctions sont prévues, et appliquées en cas de
violation de ce code éthique par divulgation de l’identité d’une
personne testée positive.
 Le test rapide de dépistage du VIH
(Test rapide d’orientation diagnostique - TROD) :
54
Ce type de test permet d’avoir un résultat en 30 minutes
maximum.
 Comment ça marche ? A l’aide d’un kit conçu à cet effet,
quelques gouttes de sang sont prélevées au bout d’un
doigt, Cette goutte de sang est mise en contact avec des
solutions réactives afin d’établir la présence on non d’anticorps
dirigés contre le VIH (le virus responsable du sida), Quelques
minutes plus tard vous avez le résultat.
 Le test rapide est-il totalement fiable ? Un délai de 6 à 12
semaines doit s’être écoulé depuis la dernière prise de risque
(voir Fiche 7, page 25, sur la fenêtre sérologique). Si le test
rapide est positif, il doit être confirmé par un autre test rapide
ou par un test de dépistage plus spécifique du VIH (par prise de
sang), réalisé avec des instruments de laboratoire.
 Faut-il être à jeun ? Non. Le test de dépistage rapide du VIH
s’effectue à n’importe quel moment, que l’on ait mangé ou pas.
 Que se passe-t-il en cas de test rapide positif au VIH ? Un
résultat positif doit être confirmé par un autre test rapide ou
par un test Western Blot (par prise de sang). Savoir le plus tôt
possible que l’on est séropositif/séropositive au VIH permet
d’être mieux suivi(e) et de démarrer des traitements
ralentissant voire bloquant l’évolution de l’infection vers la
maladie,
 Et si le test rapide est négatif ? Cela signifie que vous n’aviez
pas contracté le virus VIH 6 à 12 semaines avant la date du test,
tout en sachant que vous pourriez, si vous avez eu des
comportements à risque entretemps, avoir, depuis lors,
contracté l’infection.
 D’où l’importance de refaire périodiquement un test de
dépistage du VIH. Dans le cas de PC ayant régulièrement des
comportements à risque de transmission du VIH, il est
recommandé qu’un test de dépistage soit effectué tous les trois
mois, et en tout cas AU MINIMUM une fois par an.
 L’autotest de dépistage du VIH :
Il s’agit en fait d’un TROD, mais que le ou la volontaire au test
ira de son propre chef acheter dans une pharmacie. Son coût
d’achat, s’il est disponible, le rend toutefois difficile d’accès
pour les PC vulnérables ciblés par SOS PE. Par ailleurs, il est
souhaitable que la personne recourant à l’autotest soit
adéquatement informée sur le VIH, les IST et l’offre de
prévention combinée du VIH, ce qui est loin d’être le cas des PC
en Mauritanie. Pour ces raisons, il n’y est pas promu par les
services de santé publique ni par les OSC. Au plan technique, en
cas de résultat positif, il nécessite comme tout TROD un test de
confirmation classique.
55
 L’accompagnement vers le résultat du test rapide par le
conseiller formé : Rôle de l’entretien pré-test et de l’entretien
post-test de dépistage du VIH
 Au cours de l’entretien pré-test, en fournissant au (ou à la)
volontaire au test de dépistage les informations de base sur les
IST et le VIH/SIDA, et en évaluant avec lui (ou elle) son degré de
prise de risque d’infection par le VIH, le conseiller le (ou la)
prépare au test de dépistage du VIH. Il importe que le ou la
volontaire au test prenne bien conscience qu’il (ou elle) a pris
un risque d’infection, et comprenne de quelle façon ce risque a
été pris, si tel a été le cas. En ce sens un pré-test bien mené
facilite l’annonce du résultat.
 L’entretien post-test permet l’annonce du résultat du test et
l’orientation vers les services de prévention et/ou de soins. En
cas de résultat positif, un conseiller bien formé saura
accompagner l’expression des émotions liées au fait
d’apprendre que l’on est PVVIH, et adéquatement mettre en
perspective les options positives qui s’offrent à la personne
concernée.
 Un espace d’accueil et de confidentialité : Les entretiens pré-
et post-test sont menés, par le même conseiller, dans un espace
protégé de toute indiscrétion, et dans un climat dénué de toute
attitude de stigmatisation et/ou de discrimination. L’objectif du
conseiller est d’informer et orienter le ou la volontaire au test,
ainsi que répondre à toute question qu’il ou elle pourrait se
poser en relation avec les IST et le VIH/SIDA, dans le respect
absolu de son vis-à-vis.

 Accompagnement au test de confirmation en cas de résultat
positif ou indéterminé au test rapide :
 De préférence le même jour, en tout cas SOS PE le
recherchera auprès des PC volontaires au test concerné(e)s.
 Accompagnement par le même conseiller au lieu du
prélèvement sanguin en vue du test de confirmation : à
Nouakchott il s’agira du CTA, avec lequel SOS PE bénéficie d’un
partenariat opérationnel satisfaisant au plan de l’accueil des
PC ; ailleurs dans le pays, il s’agira des UPECs ou des hôpitaux
publics.
 Si le ou la PC concernée le souhaite, le relais qui l’a guidé(e)
vers le dépistage rapide peut aussi effectuer avec eux ce
déplacement.
 Cet accompagnement permet également de réduire le
nombre des perdu(e)s de vue (volontaires au test qui, face au
résultat positif du test rapide, ont peur d’aller au test de
confirmation ...risquant ainsi, s’ils ou elles sont effectivement
séropositifs/séropositives, de retarder le démarrage du
traitement ARV, au détriment de leur santé).
 Accompagnement du ou de la PC séropositif/séropositive à
l’enregistrement au point d’accès au traitement ARV :
 Il s’agit du Centre de traitement ambulatoire
(CTA) dans le cas
de Nouakchott, et des Unités de prise en charge (UPECs) dans
les wilayas qui en sont dotées.
56
 C’est, là encore, le même conseiller qui accompagnera le ou la
PC concerné(e) tout au long du processus d’enregistrement
(auquel le relais pourra se joindre si le ou la PC le souhaite).
 La durée moyenne du processus d’enregistrement, au CTA de
Nouakchott qui est le plus efficient du pays, peut prendre
jusqu’à une semaine, et peut paraître pour cette raison
rébarbatif pour la personne qui vient d’apprendre son statut
séropositif. C’est là que l’accompagnement par un membre de
l’équipe de SOS PE, qui connait parfaitement le circuit
administratif, est utile et rassurant pour la personne concernée,
permettant de ce fait, à cette étape aussi, de limiter le nombre
des perdu(e)s de vue.
Voir aussi Volet 4, page 63 pour les informations pratiques sur
l’accès gratuit des PC au dépistage du VIH proposé par SOS PE.
Messages généraux sur la personne PVVIH
 Absurdité de la stigmatisation et de la marginalisation des
PVVIH (une pure construction socioculturelle) : Contrairement
à nombre d’idées reçues malheureusement encore trop
courantes, côtoyer un(e) PVVIH, lui serrer la main ou lui donner
l’accolade, partager un repas avec lui ou elle, etc. ne constituent
absolument pas des situations à risque en matière de
transmission du VIH ! Seul (1) un rapport sexuel non protégé,
(2) le contact d’une muqueuse ou d’une piqure/coupure/plaie
avec du sang contaminé, ou (3) le non traitement d’une femme
 enceinte PVVIH et de son nouveau-né, permettent une
transmission du virus.
 Modalités de la prise en charge médicale du PVVIH en
Mauritanie :
 L’accompagnement biomédical apporté aujourd’hui en
Mauritanie à toute personne PVVIH comprend d’une part
l’accès au traitement ARV, et d’autre part une mesure
périodique de la charge virale de cette personne (une première
fois sic mois après le démarrage du traitement ARV, puis une
fois par an). Ceci est un droit pour toute personne PVVIH en
Mauritanie.
 Concernant les PVVIH ayant déjà atteint le stade SIDA de
l’infection à VIH, la prise en charge des infections opportunistes
(IO) est encore insuffisante. Ainsi le SENLS lui-même reconnait
que le paquet de gratuité est pour l’heure mal défini, l’accès à
une prise en charge de tout examen et/ou traitement
complémentaire en relation avec ces IO étant décidé au cas par
cas, et sensé bénéficier avant tout aux PVVIH économiquement
démunis. SOS PE, pour sa part, entend prendre en charge au
bénéfice des PC démunis le traitement des IO.
 Autres dimensions d’accompagnement des PVVIH :
 A côté de la prise en charge biomédicale, qui est
fondamentale pour le maintien en bonne santé du ou de la
PVVIH, il existe plusieurs autres dimensions importantes
d’accompagnement, dont il faut reconnaitre qu’elles sont pour
57
le moment inégalement accessibles en Mauritanie (voir aussi
Volet 5, page 66) :
 Accompagnement nutritionnel : Disponible très
partiellement, et au CTA uniquement, à travers un début d’offre
de repas communautaires.
 Accompagnement psychosocial : Commence à être
développée par les OSC mauritaniennes, que ce soit à travers
des visites à domicile par des relais ou des conseillers, ou
encore l’organisation de groupes de parole, en vue d’apporter
un soutien psychologique aux PVVIH qui ne vivent pas encore
suffisamment bien leur statut sérologique.
 Accompagnement économique des PC PVVIH les plus
vulnérables : Encore en friche en Mauritanie. SOS PE a d’assez
fortes ambitions en la matière.
 Il est possible de vivre normalement avec le VIH : Ceci pour
peu que la personne PVVIH respecte une bonne observance
d’un traitement ARV démarré peu de temps après l’infection.
 Avantages pour la personne PVVIH de connaitre son statut
sérologique :
 Si la personne PVVIH ne s’était pas portée volontaire au test
de dépistage du VIH, elle n’aurait pas commencé un traitement
ARV, et l’infection aurait continué d’évoluer sans entrave vers le
stade maladie
 Alors que si elle observe bien son traitement, sa charge virale
au bout d’un moment va devenir indétectable (bien qu’elle
 reste infectée par le virus), ce qui signifie qu’elle ne transmettra
pas le virus et qu’elle peut vivre en bonne santé et aussi
longtemps qu’une personne non infectée par le VH.
 Dès lors que le ou la PVVIH a pu prendre connaissance
précocement de son statut sérologique, c’est-à-dire peu de
temps après avoir été infecté(e), et qu’il ou elle démarre tout
de suite le traitement ARV, alors cette personne pourra vivre
tout à fait normalement avec le virus.
Voir aussi Volet 5, page 66 pour les informations pratiques sur
l’accès gratuit des PC PVVIH à une prise en charge
biomédicale, et les modalités additionnelles
d’accompagnement proposées par SOS PE.
Modalités de communication auprès des PC utilisées
par le relais communautaire
Deux modalités peuvent servir de cadre à l’effort d’IEC/CCC mené
par le relais communautaire auprès des PC, à savoir :
 La séance d’information individuelle : dans le cadre de laquelle
le relais s’entretient en tête-à-tête avec le ou la PC concerné(e).
 La séance d’information de groupe : dans ce cas, comme son
l’indique, le relais aura réuni un petit groupe de PC (2 à 5
typiquement).
Qu’il s’agisse d’une séance d’information individuelle ou d’une
séance d’information de groupe, l’objectif recherché par le relais,
l’importance pour lui d’avoir la bonne attitude vis-à-vis des PC
58
auxquel(le)s il fait face, et le déroulement typique de la séance
seront largement identiques :
 Objectif d’une séance d’information (individuelle ou de groupe) :
Il s’agit de transmettre au(x) PC de façon simple et intelligible
l’ensemble des messages d’IEC/CCC sur le condom, les IST, le VIH et
l’appui aux PVVIH disponible, qui sont présentés dans la présente
section du guide, en insistant sur les avantages d’un comportement
de prévention, ainsi que sur les modalités pratiques d’accès au
paquet gratuit de services proposé. Ce sera au relais, en
concertation avec l’initiative ou projet de prévention combinée du
VIH concerné, de décider si cette transmission doit se faire en une
seule séance ou en plusieurs.
Bien entendu, tout au long de son temps de travail le relais aura, y
compris en dehors des séances formelles d’information, à répondre
à tout moment à tout questionnement des PC au sujet des
différents axes de prévention combinée du VIH.
 Importance de l’attitude du relais communautaire : A vrai dire le
relais devra idéalement développer au cours de la séance
d’information (individuelle ou de groupe) une attitude rappelant celle
du conseiller, attitude se distinguant par :
Une écoute active : C’est une écoute que sous-tend un authentique
engagement envers l’autre, une véritable attention à la personne qu’il
ou qu’elle est. Cette écoute est dénuée de toute tentation de juger,
d’évaluer son vis-à-vis. Le relais qui adopte une attitude d’écoute active
percevra à la fois ce qui est dit explicitement avec des mots, et tout ce
qui plane autour (communication non verbale, expression d’émotions,
etc.).
Une attitude d’acceptation : Il est important que le relais l’exprime dès
le début de la séance : « Nous ne sommes pas là pour nous juger les
uns les autres, seulement pour bien comprendre comment on pourrait
facilement se prémunir des IST et du VIH/SIDA ! »
Une absence de jugement : Quel que soit le contexte de l’échange, le
jugement fait fortement obstacle à la capacité de l’autre à se
responsabiliser. L’absence de jugement permet au contraire à l’autre à
s’exprimer et d’apprendre dans le cadre de l’échange qui a lieu au
cours de la séance d’information
De l’empathie : Fait référence à la capacité du relais à percevoir et
comprendre les sentiments de son ou ses interlocuteurs. Une attitude
empathique permet d’aider son vis-à-vis à comprendre ses propres
sentiments et à prendre du recul par rapport à ses pratiques en cours.
 Déroulement typique d’une séance d’information : le relais doit
s’être préparé en vue de s’assurer de mener à bien l’animation de sa
séance d’information. En particulier, il devrait toujours être muni
d’une grille des contenus à présenter, afin de n’oublier aucune des
informations importantes à diffuser aux PC. Le relais doit aussi avoir
structuré sa séance d’information, prévoyant un temps pour sa
présentation et ses explications liées aux contenus clés d’IEC, un
temps pour les informations pratiques liées à l’offre d’accès aux
différents services de prévention évoqués, et une temps pour une
discussion ouverte avec son ou ses interlocuteurs. Dans le cas de la
séance de groupe, le relais devra s’assurer que tou(te)s les
participant(e)s ont compris les messages clés, et que chacun(e) a pu
exprimer ses questionnements autour des sujets abordés.
59
Au terme de séance d’information individuelle ou de groupe, le
relais communautaire doit toujours rappeler aux PC concernés qu’ils
ou elles peuvent à tout moment s’adresser à lui pour un
complément d’information ou d’explication (y compris en leur
laissant un contact téléphonique ou autre où il peut être joint).
Les supports d’IEC/CCC
 Dans le cas de SOS PE, il s’agira essentiellement des brochures
d’information : une brochure par service de prévention combinée
proposé sera disponible :
(1) Utilité du condom, usage correcte et modalités d’accès.
(2) Justification du dépistage et traitement des IST et modalités
d’accès.
(3) Justification du dépistage du VIH et modalités d’accès.
(4) Services disponibles en matière d’accompagnement des PVVIH.
 Un jeu complet de ces quatre (4) brochures thématiques devrait
être fourni à chaque PC au terme d’une séance d’information
individuelle ou de groupe. Le relais communautaire devrait
également détenir un lot de brochures destinées à être diffusées
dans tous lieux de convivialité des PC significativement fréquentés.
 Un second support d’IEC/CCC est le mannequin sexe en bois, que
le relais utilisera pour illustrer le port correct du préservatif
masculin.
 Un troisième support est constitué par un jeu de photos IST
illustrant différents symptômes d’IST chez l’homme, la femme ou
l’enfant.
 ou de dépistage du VIH, comme l’unité de santé de SOS PE ou
 Enfin, des affiches, films, etc. pourront être disponibles dans les encore les centre de santé partenaires de l’association en matière
différents lieux d’accueil en matière de dépistage et traitement IST de prévention combinée du VIH.

60
 VOLET 2 – L’OFFRE D’ACCÈS AU PRÉSERVATIF MASCULIN (CONDOM)
Modalités d’accès des PC au condom
 L’initiative
ou le projet de prévention combinée du VIH auprès des
PC se met d’accord avec le nouveau relais sur une quantité initiale
de préservatifs à lui confier en vue de leur distribution aux PC qui en
font la demande.  Cette quantité, livrée au relais sur une base
hebdomadaire, bimensuelle ou mensuelle, pourra évoluer au cours
des échanges de l’équipe de l’initiative ou du projet avec le relais,
en fonction du nombre de PC suivi(e)s par le relais et de leurs
besoins ...dans une limite raisonnable à définir ensemble !
 De la même façon le nombre de préservatif que le relais pourra
remettre en une fois à un ou une PC sera discuté au départ entre le
relais et le reste de l’équipe de l’initiative ou projet, avec ici aussi la
possibilité de moduler ce nombre au fil du temps en fonction de la
demande exprimée par les PC mobilisé(e)s.
 À Nouakchott, en dehors de l’accès proposé via le relais, les PC
peuvent aussi se fournir en préservatifs au niveau de l’unité de
santé de SOS Pairs Educateurs, à El Mina.
 Ce qu’il en est à l’heure actuelle de l’accès au gel lubrifiant : le
SENLS, soucieux de ne pas heurter l’opinion, agit par rapport au gel
61
lubrifiant un peu comme il agissait au début des années 2000 par
rapport au travail de prévention des IST et du VIH/SIDA auprès des
catégories de PC que sont les professionnelles du sexe (PS) et les
hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) : en
faisant d’une certaine manière l’autruche ! De son côté le partenaire
de la Mauritanie qui fournit les lots de préservatifs (FNUAP) attend
une demande formelle de la part de l’administration nationale ...
Pour le moment, on en est là...
Information pratique sur l’offre d’accès au préservatif
à diffuser par le relais communautaire aux PC
 Je peux si vous m’en exprimez la demande vous approvisionner
régulièrement en préservatifs, qui vous permettront de vous
prémunir des IST et d’une transmission sexuelle du VIH.
 Si vous résidez à Nouakchott, vous pouvez aussi vous
approvisionner directement au Centre de développement
communautaire de SOS Pairs Educateurs (en spécifiant adresse et
horaires d’accueil).
 Même information à spécifier dans le cas de toute autre ville
d’intervention du relais : Lieu(x) – Horaires d’accueil.
 Cet accès au condom est entièrement gratuit.
 VOLET 3 – L’OFFRE D’ACCÈS AU DÉPISTAGE ET TRAITEMENT DES IST
Modalités d’accès des PC au dépistage et traitement
des IST
Les PC mobilisé(e)s dans le cadre de l’initiative ou du projet ont
deux options d’accès au service de dépistage et traitement des IST :
 Soit à travers les points d’accès fixes, dont au premier chef, dans le
cas de Nouakchott, l’unité de santé de SOS PE. D’autres points
d’accès fixes sont constitués par les services de santé partenaires de
SOS PE, comme dans le cas du poste de santé de Dar El Beida à El
Mina (Nouakchott), et bientôt on l’espère le Centre de santé de
Kissal (également situé à El Mina). SOS PE espère rapidement
développer des partenariats de ce type dans les autres centres
urbains où l’association interviendra en matière de prévention
combinée du VIH auprès des PC.
 Soit à travers une offre mobile, consistant en des tournées
planifiées en fonction de la demande des PC, d’un agent de santé
équipé d’une mallette de consultation et soin IST.
Référencement vers le dépistage et traitement des IST
par le relais communautaire
 Le relais aura à jouer un rôle actif dans la promotion du dépistage,
dans l’objectif de faire adopter par les PC mobilisé(e)s la pratique de
62
visites de routine périodiques. A cet effet, il aura a sa disposition un
outil de référencement des PC vers un des services médicaux
associés à ce volet de prévention (voir Annexe 2, page 80).
 Le registre de consultation et traitement IST, lui, est sous la stricte
responsabilité du personnel de santé de l’initiative ou projet.
Information pratique sur l’offre d’accès au dépister et
traitement des IST à diffuser par le relais aux PC
 L’accueil et la prise en charge médicale proposés en matière de
dépistage et traitement IST sont dénués de stigmatisation, et le
personnel impliqué respectueux de tous/toutes.
 Spécifier les jours et horaires d’accueil à l’unité de santé de SOS
PE, ainsi qu’au niveau de tout point de santé partenaire de SOS
PE dans la ville d’intervention du relais communautaire.
 Spécifier la façon dont se planifient et s’organisent les tournées
de dépistage et traitement des IST dans la ville d’intervention du
relais.
 L’accès au dépistage et traitement des IST assuré par SOS PE (à
son unité de santé ou selon sa stratégie mobile) est gratuit.
 Dans les points de santé partenaires de SOS PE, cet accès n’est
pas forcément gratuit, mais dans ce cas la consultation et les
médicaments sont fournis à un tarif très peu élevé.
 VOLET 4 – L’OFFRE D’ACCÈS AU DÉPISTAGE DU VIH

On a vu que la stratégie nationale du ‘Tester et Traiter’ adoptée par mobilisé(e)s vers les services associés à ce volet de prévention
la Mauritanie se traduit par l’accès gratuit au traitement combinée de l’initiative ou projet.
antirétroviral (ARV) de l’ensemble des personnes vivant avec le VIH
(PVVIH) dès que leur statut sérologique est connu. Le traitement
précoce des PVVIH, qui permettra à terme de réduire fortement voir
stopper les nouvelles infections, suppose toutefois que les individus
ayant des pratiques à risque en matière de transmission du virus se
portent régulièrement volontaires au test de dépistage du VIH.

On a vu également que la fréquence du test de dépistage du VIH

recommandée pour les personnes ayant des comportements à
risque en matière de transmission des IST et du VIH/SIDA est,
idéalement, tous les trois (3) mois, et qu’en tout état de cause ces
personnes devraient le faire AU MINIMUM une fois par an.

Modalités d’accès des PC au test rapide d’orientation

diagnostique (TROD) : offre fixe et offre mobile

Le test de dépistage rapide est proposé selon une approche

communautaire de proximité, et il est entièrement gratuit. Comme
dans le cas du dépistage et traitement des IST, le relais a à jouer un
rôle actif dans la promotion du dépistage rapide du VIH, au titre Prélever 50 μl du spécimen (sang capillaire) en
duquel il dispose de son outil de référencement des PC qu’il a utilisant la micropipette (ou tube capillaire)
Les PC ont le choix entre deux options de dépistage rapide du VIH :

63
 Ils ou elles peuvent se faire dépister au niveau des unités de
dépistage volontaire fixes de l’initiative ou projet.
 Ou alors ils ou elles peuvent opter pour l’offre mobile, qui est
planifiée en fonction de la demande des PC et se matérialise par des
tournées de conseillers et agents de dépistage équipés d’une
mallette de dépistage, allant au devant des PC volontaires au test.
Algorithme de dépistage adopté par SOS PE
L’algorithme de dépistage adopté par SOS PE tient compte à la fois
de la faible culture de dépistage en Mauritanie, et de la relative
rareté des intrants (les kits de dépistage rapide) :
 Contrairement à la pratique d’associations dans d’autres pays de la
sous-région, SOS PE a choisi de maintenir l’entretien pré-test dans le
cadre du dépistage rapide du VIH. Chaque PC volontaire au test
s’entretiendra avec un conseiller avant, et après la mise en œuvre
du TROD. Pourquoi ? Parce qu’en Mauritanie le niveau
d’information de la population (dont les PC) sur les IST et le
VIH/SIDA est bas, et que l’entretien pré-test est une occasion pour
le conseiller d’améliorer les connaissances des volontaires, en
évaluant en tête-à-tête avec chacun(e) d’entre eux/elles leur degré
de prise de risque et en leur présentant les options disponibles pour
réduire cette prise de risque.
 Etant donné que les kits de dépistage rapide sont disponibles en
nombre limités, SOS PE choisit de ne pas répéter le TROD en cas de
résultat positif comme le préconise le guide de dépistage de la
64
Plateforme Coalition Plus MENA. Un seul TROD sera mis en œuvre
pour chaque volontaire au test, et dans le cas où le résultat est
positif, visera l’accompagnement du ou de la volontaire concerné(e)
le plus rapidement possible au test de confirmation, de préférence
le même jour.
 Le même protocole est adopté par SOS PE en cas de résultat
indéterminé au test de dépistage rapide du VIH.
Rôle du conseiller : l’entretien pré- et post-test de
dépistage du VIH
 L’entretienpré-test a lieu juste avant le prélèvement sanguin. Son
objet est de donner les informations sur la transmission et la
prévention des IST et du VIH, et d’évaluer au cours du dialogue avec
le ou la volontaire au test ses comportements à risque de
transmission de l’infection à VIH.
 L’entretien post-test à lieu, avec le même conseiller, au moment
de la remise du résultat du test de dépistage. Son objet diffère selon
que ce résultat est négatif, positif ou indéterminé. En cas de résultat
négatif, l’on récapitulera le ‘profil de risque’ spécifique du ou de la
volontaire, en rappelant la périodicité de test recommandée. En cas
de résultat positif ou indéterminé, l’on expliquera en quoi consiste
un test de confirmation et pourquoi il est requis pour connaitre avec
certitude le statut sérologique du ou de la concernée. L’on abordera
également les options d’accompagnement et de traitement
disponibles gratuitement en Mauritanie, si le test de confirmation
devait s’avérer positif, permettant aux PVVIH de vivre normalement
dès lors que le traitement est débuté sans tarder.
 Dans le cadre de l’algorithme de dépistage adopté par SOS PE,
donc, un entretien pré-test et un entretien post-test sont menés
dans le cadre du dépistage rapide, et seront répétés, toujours par le
même conseiller, dans le cas où un test de confirmation est requis.
L’accompagnement des testés positifs ou
indéterminés vers le test de confirmation
 Le ou la volontaire au test concerné(e) sera fortement
encouragé(e) à faire un test de confirmation le jour même, et il lui
sera proposé de l’accompagner en ce sens.
 Les lieux du dépistage de confirmation sont le CTA dans le cas de
Nouakchott, les UPECs dans les villes qui en sont dotées, et les
hôpitaux publics dans les villes qui ne sont pas encore dotées
d’UPEC.
 C’est le même conseiller qui s’est entretenu avec le ou la
volontaire au test de dépistage rapide, qui l’accompagnera aussi au
test de confirmation. Le relais peut se joindre, si le/la PC le désire.
65
 Au CTA, le résultat test de confirmation est disponible le même
jour ou le lendemain, mais quoi qu’il en soit la recherche des
perdu(e)s de vue est facilitée par le relais et le conseiller.
Une procédure de référencement (par SOS PE) et de contre
référencement (par le CTA ou les UPECs) relative au test de
confirmation a été mise en place, pour permettre à SOS PE d’assurer
l’accompagnement des PVVIH (voir Annexe 6, page 84). Dans ce
cadre les PC sont identifiés uniquement par leur CUI.
Information pratique sur l’offre d’accès au dépistage
du VIH à diffuser par le relais aux PC
 En tant que relais je peux planifier avec vous une tournée de
l’équipe de dépistage rapide du VIH de SOS PE.
 Vous pouvez aussi vous rendre de vous-même aux points fixes
suivants pour faire un test de dépistage rapide : spécifier tous les
points fixes concernés, avec leurs jours et horaires d’accueil, dans
la ville d’intervention du relais.
 L’accès au dépistage du VIH est entièrement gratuit – y compris
le déplacement vers le lieu du dépistage de confirmation dans
les cas où le résultat du ou de la volontaire au test rapide est
positif ou indéterminé.
 VOLET 5 – L’ACCOMPAGNEMENT DES PC PVVIH
Le volet d’accompagnement des PVVIH reflète assez bien la
nécessité d’une bonne articulation opérationnelle entre les
différents acteurs de la chaine de prévention combinée du VIH. Ici,
idéalement, secteur public, tissu associatif, voire structures de santé
privées sont appelés à travailler en réel partenariat au bénéfice des
PC PVVIH, en vue de leur assurer le meilleur degré de bien-
être possible :
 Le tissu associatif, qu’il s’agisse d’OSC de lutte contre le VIH/SIDA,
d’associations de PVVIH, etc., accompagnent les PC testé(e)s
séropositifs/positives vers les structures publiques d’accès au
traitement antirétroviral (ARV).
 Des structures de santé publique dédiées (en Mauritanie, il s’agit
du CTA et des UPEC régionales) fournissent le traitement et
s’assurent de son impact par la mesure périodique de la charge
virale du PVVIH, et dans certains pays par une prise en charge
systématique des infections opportunistes (IO), pour les PVVIH
ayant déjà atteint le stade SIDA.
 Là où les structures de santé publique ne couvrent pas
adéquatement les IO, les OSC seront amenées à rechercher des
partenariats permettant de combler ce gap au bénéfice des
PVVIH vulnérables socio-économiquement. Ces partenariats
impliqueront des bailleurs de fonds, des structures médicales
privées, etc.
66
L’accompagnement biomédical des PVVIH
 L’accès gratuit au traitement ARV se fait au niveau du Centre de
traitement ambulatoire (CTA) à Nouakchott et, à l’intérieur du pays,
au niveau des Unités de prise en charge (UPEC) mises en place dans
un certain nombre de capitales régionales - l’ensemble des wilayas
n’étant toutefois pas encore dotées en 2018. Au moment où ce
guide est finalisé, il faut reconnaitre que seuls le CTA à Nouakchott
et l’UPEC de Kaédi fonctionnent de manière adéquate - de la
disponibilité en équipements et intrants critiques, à celle du
personnel soignant. Dans le cas du CTA en outre, l’attitude du
personnel médical vis-à-vis des PC est exemplaire.
 Une fois obtenu son code d’enregistrement au CTA ou à l’UPEC
concernée, avec l’appui du conseiller de SOS PE qui l’accompagnera
de bout en bout de cette étape administrative, le ou la PVVIH peut
démarrer son traitement ARV. Pour rappel, ce traitement ARV
correspond au TasP et, dans le cas des femmes enceintes, à la PTME
(voir Fiche technique 2, page 13).
 Ces structures appliquent le protocole préconisé par l’OMS et
ONUSIDA en matière de mesure de la charge virale des PVVIH sous
traitement, à savoir 6 mois après le début du traitement ARV, et par
la suite une fois par an.
 Dans le cadre du traitement ARV, le conseiller de SOS PE et le
relais communautaire ont un rôle important à jouer en matière de
suivi de l'observance thérapeutique par les PC PVVIH, de même que
dans la recherche des perdu(e)s de vue. Ce suivi se fera notamment
à travers des visites à domicile.
 Pour les PVVIH ayant déjà atteint le stade SIDA de l’infection, la
prise en charge des soins par le CTA et les UPEC n’étant pas
systématique, SOS PE recherchera les fonds pour couvrir, au moins,
les frais médicaux encourus par les PC PVVIH les plus vulnérables.
Situation des autres niveaux d’accompagnement des
PVVIH en Mauritanie
La Mauritanie est encore assez mal dotée pour ce qui concerne les
autres dimensions d’accompagnement des PVVIH :
 Une prise en charge nutritionnelle des PVVIH les plus démunis est
à peine ébauchée au seul CTA, à Nouakchott, à travers une offre
partielle de repas communautaires.
 Un accompagnement psychosocial est développé par SOS PE, en
concertation avec les associations de PVVIH. Il couvre l’organisation
de groupes de parole aidant les PC PVVIH à apprendre
progressivement à vivre sereinement avec leur statut, et les visites à
domicile effectuées par le relais et/ou le conseiller à la demande
des PC concerné(e)s/
 En matière d’appui socioéconomique aux PC PVVIH, Il n’y a pas
grand-chose en place pour l’heure en Mauritanie. Il s’agira pour SOS
PE et ses partenaires de la société civile d’identifier des apports
67
utiles, au cas par cas et en concertation avec les PC concerné(e)s, en
tenant compte des limites des ressources disponibles.
Information pratique sur l’accompagnement des PVVIH
à diffuser par le relais communautaire aux PC
 C’est le même conseiller (et si PC le souhaite, le même relais
aussi) rencontré dans le cadre du test rapide et du test de
confirmation, qui accompagne le ou la PC PVVIH au processus
administratif d’enregistrement à l’accès gratuit au traitement
ARV (attribution d’un code par le CTA ou l’UPEC concernée).
 La mesure de la charge virale est gratuite aux mêmes endroits
au bout de 6 mois, et une fois par an par la suite.
 L’initiative ou projet de prévention combinée rappelle aux
PVVIH les RV de suivi biomédical, recherche les perdu(e)s de
vue et accompagne le ou la PVVIH qui le souhaite aux différents
actes biomédicaux programmés.
 En tant que relais communautaire c’est mon travail de signaler
au reste de l’équipe les besoins qui me parviennent en matière
de visites médicales (par l’agent de santé de l’initiative ou
projet) et/ou d’appui psychologique (par le conseiller) à
domicile aux PVVIH qui le souhaitent, et aussi programmer mes
propres visites aux PVVIH qui en exprime le besoin (échanges
permettant de faire le point sur l’observance et l’état général de
la personne concernée).
 Le traitement ARV, la mesure périodique de la charge virale,
de même que les visites et consultations au domicile des
PVVIH que proposera SOS PE sont entièrement gratuites.
4 - SUIVI DES ACTIVITÉS DE PRÉVENTION COMBINÉE DU VIH

68
Le type de questions auxquelles répond un bon suivi de l’action de
prévention combinée du VIH, à travers l’analyse en continu et la
synthèse périodique des données de réalisation collectées, a été
présenté à la Fiche 11 (voir page 37).
Rappelons également que l’attribution à chaque PC de son CUI
(Code Unique d’Identification) au moment de sa mobilisation dans
le cadre de l’action ou projet de prévention combinée du VIH,
permet d’assurer un suivi individuel de l’utilisation spécifique par ce
ou cette PC des services proposés, tout en protégeant son
anonymat. En effet :
 C’est le suivi du comportement dans la durée d’UN CODE qui
intéresse l’équipe de l’action ou projet, PAS UN NOM OU UN
PSEUDONYME !!
 D’autre part ce sont avant tout les STATISTIQUES D’ENSEMBLE
qui intéressent l’action ou projet, et non pas l’évolution du
comportement d’un(e) PC spécifique – sauf bien entendu dans
les cas où l’on observerait que des PC ne font, sur la durée,
recours à aucun service du paquet gratuit proposé, justifiant de
rechercher auprès d’eux et elles les raisons du manque d’attrait à
leurs yeux de ce paquet...
La présente section présente spécifiquement les outils de suivi
adoptés par SOS PE.
69
Schéma d’ensemble du suivi de l’action de prévention
combinée du VIH auprès des PC
Les six (6) outils de base du système de suivi de SOS PE sont les
suivants:
 Fiche unique de suivi par le relais – voir Annexe 1 page 79.
 Fiche de référence par le relais – voir Annexe 2 page 80.
 Carnet de santé du/de la PC- voir Annexe 3 page 81.
 Registre des consultations médicales – voir Annexe 4 page 82.
 Fiche de dépistage rapide (fixe ou mobile) du VIH – voir Annexe
5 page 83.
 Fiche de référence et contre référence du test de confirmation
du VIH – Voir Annexe 6, page 84.
Notons que d’autres outils pourront se rajouter à cette liste,
concernant notamment l’identification des PC par le relais, le
counselling, ou encore les groupes de parole, mais pour l’heure SOS
PE s’en tient aux données les plus essentielles pour suivre et
mesurer l’impact de son action de prévention combinée auprès des
PC.
Dans le tableau suivant, la périodicité des analyses et rapports de
synthèse n’est pas spécifiée. Selon l’initiative/projet, les ressources
humaines disponibles, ou l’outil concerné, la synthèse pourra être
hebdomadaire, mensuelle, trimestrielle ...ou en continu !
Niveau de suivi Outils de suivi correspondant
Identification des PC / -possibilité de mettre en place
Attribution du CUI une Fiche d’identification et de
contact avec les PC
Recours des codes PC  Fiche unique
aux services de d’enregistrement des données
prévention proposés de terrain par le relais
 Fiche de référence IST et/ou
test rapide de dépistage du VIH
par le relais
Suivi médical de la  Registre des consultations
prise en charge IST médicales de l’unité de santé
de SOS PE et des services de
santé partenaires (même format
pour l’offre fixe et mobile)
 Carnet de santé du/de la PC
Suivi du dépistage du  Fiche de dépistage rapide du
VIH VIH – Points de dépistage fixes
ou Offre mobile
 Fiche de référencement/
contre-référencement (pour
assurer une bonne coordination
Type d’information recherché/déduit Responsable Vérifié par
-Nombre total de PC mobilisé(e)s dans le -Surtout le -Chargé du suivi-
cadre de l’initiative ou projet de prévention Relais pour les évaluation
combinée du VIH, par catégorie de PC (PS, contacts -Coordinateur de
HSH, détenus, etc.). -Superviseur pour l’initiative/projet
l’attribution du CUI
Par CUI attribué par l’initiative ou projet, à -Relais -Superviseur
suivre dans le temps : -Chargé du suivi-
-Nombre de participations à une séance évaluation
d’information individuelle. -Coordinateur
-Nombre de participations à une séance
d’information de groupe.
-Nombre de lots de préservatifs reçus.
-Nombre de lots de brochures reçus
-Nombre de référencements à une
consultation IST.
-Nombre de référencements à un dépistage
rapide du VIH.
Pour le même CUI, et également suivi dans le -Agent de santé -Chargé du suivi-
temps : évaluation
-Nombre de consultations IST effectuées. -Coordinateur
-Nombre d’IST dépistées.
-Nombre d’IST correctement traitées.
Pour le même CUI, et également suivi dans le -Conseiller -Chargé du suivi-
temps : évaluation
-Nombre de fois porté(e) volontaire à un test -Coordinateur
de dépistage rapide du VIH à un point fixe.
-Nombre de fois porté(é volontaire dans le
cadre de l’offre mobile.
-En cas de test rapide positif ou indéterminé,
70
 entre SOS PE et le CTA/UPECS)
Suivi biomédical des -Mise en place d’un système de
PVVIH collecte périodique (mensuel ou
trimestriel) des données du CTA
et des UPEC par SOS PE
-Registre des consultations
médicales (vue plus haut)
-Carnet de santé de/de la PC
(vu plus haut)
Accompagnement - possibilité de mettre en place
autre des PVVIH une Fiche de counselling
-possibilité de mettre en place
une Fiche groupes de parole
si le test de confirmation a été mené.
-En cas de test de confirmation positif, si
l’accompagnement à l’enregistrement au CTA
ou à l’UPEC a été mené.
Suivi individuel aussi au CTA/UPEC : -CTA et UPECs
-Code attribué par le CTA/UPEC. -Chargé suivi-évaluation
-Date de démarrage du traitement ARV. -Coordinateur
-Mesures de la charge virale.
-Diagnostic et traitement des IO.
(Ici le CTA et les UPEC jouent le rôle de 1er
plan, toutefois, SOS PE continue
d’accompagner les PVVIH et, quand
nécessaire, assure une consultation
médicale à domicile aux PC PVVIH les plus
vulnérables)
Pour un même CUI, et également suivi dans -Conseiller -Superviseur
le temps : -Relais -Chargé suivi-
-Nombre d’entretiens avec un conseiller, selon évaluation
le lieu de l’entretien (espace d’accueil de SOS -Coordinateur
PE, visite à domicile par le conseiller).
-Nombre de participations à un groupe de
parole.

Les données de la 3ème colonne du tableau (Type d’information
recherché/couvert) sont celles qui sont entrées en continu dans la
base de données centrale de l’initiative ou projet de prévention
combinée du VIH. Elles peuvent être consultées à tout moment par
l’équipe, et une analyse en est faite périodiquement (à priori tous
les mois) pour évaluer le déroulement de l’action et informer les
partenaires sur l’impact de l’action de prévention combinée menée.
Suivi du recours par les PC aux services de prévention
combinée du VIH proposés
Un modèle de fiche unique dans laquelle le relais enregistre en
continu le recours de chaque code PC aux différents services de
prévention combinée du VIH proposés figure à l’Annexe 1 (page 79).
Attention toutefois à bien remarquer que l’exemple de Fiche unique

71
présenté à l’Annexe 2 concerne un projet dans lequel les relais
communautaires sont tous déjà formé(es à la mise en oeuvre
dépistage rapide du VIH, d’où le fait que ce sont eux/elles qui
enregistrent l’exécution des dépistages rapides dans leur fiche
d’activités. Dans le cas de SOS PE, le relais enregistrera pour un code
PC donné un référencement au test de dépistage rapide du VIH, s’il
a eu à l’effectuer, et ce sera plutôt le conseiller qui enregistrera dans
son propre outil de suivi l’exécution du test de dépistage rapide
(fixe, ou mobile).
Ce qu’il est important de bien remarquer et comprendre dans le
modèle de Fiche unique de suivi du relais, c’est qu’il va permettre,
dans la base de données centrale de l’initiative ou projet de
prévention combinée où ces données sont enregistrées en continu,
de mesurer d’un seul regard, pour chaque PC (ou plutôt pour
chaque code de PC), l’ensemble des recours qu’il ou elle aura fait,
sur une période déterminée, aux différents services de prévention
proposés. Ainsi l’attribution du Code unique d’identification (CUI)
aux PC mobilisé(e)s, couplé au type d’outil d’enregistrement des
données de terrain adopté, permet donc de mener un suivi à la fois
anonyme et individuel du parcours de chaque PC dans le cadre de
l’offre du paquet gratuit de service minimum de prévention
combinée du VIH.
Action du relais : enregistrement en continu dans la Fiche unique
d’enregistrement des recours aux services de prévention par les PC
suivies
Action du superviseur : vérification périodique (par exemple sur
une base hebdomadaire) de la qualité de l’enregistrement de ces
données par le relais.
72
Action de l’initiative ou projet : report en continu dans la base de
données globale de ces données du terrain enregistrées dans leur
outil de suivi par les relais.
Suivi biomédical : Dépistage et traitement des IST -
Dépistage du VIH - Prise en charge des PVVIH
Le suivi biomédical est mené pour certains actes par l’initiative ou
projet, et pour d’autres actes par le CTA et les UPEC :
 Actes biomédicaux suivis par l’initiative ou projet : Dépistage et
traitement des IST – Dépistage rapide communautaire du VIH.
 Actes biomédicaux suivis par le CTA ou l’UPEC concernée :
Dépistage de confirmation du VIH – Mesure de la charge virale
des PVVIH sous traitement ARV – Traitement des infections
opportunistes chez les PVVIH ayant déjà atteint le stade maladie
de l’infection (SIDA).
Il reviendra à l’initiative ou projet de recouper, pour les PC
mobilisé(es dans son cadre, les données du suivi biomédical assuré
par le CTA ou l’UPEC, avec sa propre base de données relative à
l’action de prévention combinée du VIH qu’il mène auprès des PC.
Un suivi qualitatif requis à tous les niveaux de la
chaine de prévention combinée du VIH
Il existe différents outils et différentes techniques de collecte de
données qualitative relatives à l’action menée. L’organisation de
focus groupes avec des PC mobilisé(e)s, en particulier, permettra le
recueil des données qualitatives sur leur appréciation des modalités
d’accès aux différents services de prévention des IST et du VIH/SIDA
proposés, et leur niveau de satisfaction par rapports aux conditions
de mise en œuvre.
Par ailleurs, le relais a en continu une contribution importante a
apporter au reste de l’équipe de l’initiative ou projet, étant donné
sa position centrale sur le terrain auprès des PC mobilisé(e)s, pour
jouer un rôle de ‘lanceur d’alerte’ en cas de faiblesse de la mise en
œuvre à un niveau donné de la chaine de services établis.
73
Enfin, l’initiative ou projet s’assurera prioritairement de :
 L’absence de toute violation de l’anonymat auquel ont droit les
PC recourant aux services proposés, tant au sein de l’équipe de
l’initiative ou projet, qu’au niveau des structures partenaires
dans l’action de prévention combinée du VIH menée (CTA, UPECs
ou autres).
 L’absence de toute discrimination, de toute stigmatisation, au
niveau de l’ensemble des services proposés, qu’il s’agisse des
services de proximité établis par l’initiative ou projet, ou des
services assurés par les structures partenaires.
 5 - RÉSEAUX, COLLABORATIONS ET PARTENARIATS
À RECHERCHER ET DÉVELOPPER AU BÉNÉFICE DE LA
PRÉVENTION COMBINÉE DU VIH EN MAURITANIE

74
Les défis en matière d’intervention auprès des PC demeurent
massifs dans le contexte de la Mauritanie. Cela est particulièrement
vrai des PS et HSH issu(e)s des strates les moins favorisées de la
société, dans la mesure où le tabou et le stigmate généralement
associés à ces deux groupes sont fortement incarnés dans les
perceptions sociales.
Pour palier aux insuffisances du système de santé publique, liés au
souci parfois trop poussé de ses acteurs de « ne pas heurter
l’opinion » (y compris celle de leurs supérieurs hiérarchiques au sein
de l’administration publique !), la société civile a un rôle important à
jouer dans la mise en place et le test de partenariats formels ou
informels permettant d’assurer un accès adéquat des PC les plus
vulnérables aux services de prévention – à savoir un accès
respectant à la fois les normes de qualité technique requises et les
droits de ces PC à la santé au même titre que tout autre membre de
la société.
Ces collaborations peuvent se matérialiser sous forme de mises en
réseaux d’OSC du secteur, de partenariats entre des OSC et des
centres de santé publics ou privés, de la cooptation de leaders
communautaires ou religieux à des fins d’IEC/CCC et de plaidoyer...
Dans le même temps, il s’agit de continuer à plaider auprès des
décideurs politiques, avec à l’appui les résultats acquis, les bonnes
pratiques et les leçons du travail en cours auprès des PC, de manière
à démontrer que l’effort de prévention combinée du VIH mené
porte ses fruits sans susciter le chaos social...
L’objectif visé à travers la recherche de collaborations et de
partenariats avec différents acteurs du secteur de la prévention des
IST et du VIH/SIDA est de pouvoir avancer progressivement vers
75
l’établissement d’une chaine pérenne d’offre de services de
prévention combinée du VIH dans le cadre de laquelle les PC
trouvent leur compte, c’est-à-dire (1) disposent d’un accès adapté et
non stigmatisant aux différents services du paquet minimum gratuit
de services essentiels, et (2) puissent disposer, d’ici une date qu’on
espère pas trop lointaine, de l’ensemble des services de prévention
combinée du VIH.
En matière d’identification et de cartographie des PC
 En attendant des normes édictées par les autorités nationales de
lutte contre le VIH/SIDA en Mauritanie, SOS Pairs Educateurs a
‘bricolé’ son propre système de codification unique des PC, que
l’association devra adapter une fois de telles normes disponibles
(voir Fiche 12, page 39).
 Il serait plus efficace de démarrer ensemble en matière de
cartographie des PC, jusqu’ici inexistante en Mauritanie. En effet
SOS PE va pouvoir bénéficier dans le cadre de son partenariat avec
la Plateforme Coalition Plus Mena d’un appui pour la mise en œuvre
d’une cartographie des PC à Nouakchott et à Nouadhibou (où SOS
PE souhaite développer des projets au bénéfice des PC les plus
vulnérables), avec une mission en ce sens prévue en septembre
2018. Il sera important, dans le cadre du travail d’élaboration de
cette cartographie, d’assurer une bonne concertation avec le SENLS,
afin que la cartographie produite soit pleinement validée et fasse
partie des ressources de travail de l’ensemble des intervenants de la
prévention combinée du VIH auprès des PC dans les zones
concernées.
D’autant plus que le SENLS prévoit une cartographie des PC dans le
cadre du plan stratégique 2019-2021 (en préparation), devant cette
fois couvrir, on l’espère, l’ensemble des zones prioritaires du pays. Il
sera donc important de chercher à ce que la méthode adoptée, les
catégories d’information collectées et les grilles prioritaires
d’analyse utilisées soient comparables voire identiques. De la même
façon, il s’agit de s’assurer de l’absence de doublons en ce qui
concerne les zones géographiques couvertes par les uns et les
autres.
En matière d’IEC/CCC
 SOS PE offre déjà de partager avec les autres OSC impliquées dans
la prévention combinée du VIH auprès des PC l’ensemble des
supports de communication développés par l’association : contenus
des brochures thématiques, jeu de photos de symptômes d’IST,
mannequin sexe pour la démonstration du port correct du
préservatif masculin, etc.
 Il sera utile
d’avoir l’œil sur les supports les plus utiles adoptés par
d’autres acteurs de la lutte contre les IST et le VIH/SIDA en
Mauritanie et/ou dans d’autres pays du monde, dans le but de les
adopter, en les adaptant là où c’est nécessaire au contexte
mauritanien, et en les partageant là aussi avec les partenaires du
secteur.
 De même pour d’éventuelles modalités innovantes d’IEC/CCC
auprès des PC.
En matière d’accès au préservatif et au gel
76
 Le Fonds des Nations-Unies pour la population (FNUAP), qui en
Mauritanie fait depuis longtemps une contribution significative en
condoms au bénéfice des groupes vulnérables au VIH/SIDA, attend
une demande formelle du SENLS, qui semble rétif à l’idée d’assumer
de donner accès, même dans un cadre de santé publique, à ce
produit fortement connoté sexuellement... Outre le plaidoyer
auprès du SENLS et des autres autorités sanitaires nationales
concernées, les OSC pourraient dans un premier temps rechercher
des modes alternatifs d’approvisionnement, à travers d’autres
partenaires. Ceci pour contribuer à instaurer la (bonne) pratique
d’un accès des PC au gel, le temps que le tabou qui semble terrasser
les autorités de lutte contre l’épidémie soit suffisamment levé.
Après tout, il faut se rappeler que ce fut un peu la même chose, au
début des années 2000, concernant le fait même de travailler
auprès des PS et HSH en matière de prévention des IST et du
VIH/SIDA : quelques rares OSC dont SOS PE furent seules plusieurs
années, et voilà qu’aujourd’hui ces PC figurent en tant que
populations clés prioritaires dans les documents officiels du SENLS
En matière d’accès au dépistage et traitement des IST
 En vue d’assurer au PC une offre de proximité dépistage et
traitement des IST, il est probable que les OSC devront, dans de
nombreuses zones d’intervention, monter des partenariats avec des
structures de soins publiques ou privées. Ce type de collaboration a
toutes ses raisons d’être dès lors que les équipes médicales
concernées adhérent aux objectifs de la prévention combinée du
VIH et ont une attitude favorable par rapport au travail auprès des
PC. Les OSC concernées pourront assurer la formation de ces
personnels aux enjeux d’un accueil non stigmatisant des PC.
SOS PE a ainsi déjà développé un partenariat de ce type avec le
Poste de santé de Dar El Beida dans la moughataa d’El Mina
(Nouakchott), cependant que cela se présente favorablement aussi
avec le Centre de santé de Kissal, également localisé à El Mina.
En matière d’accès des PC au dépistage du VIH
 Les kits de dépistage rapide ne sont disponibles que depuis peu et
demeure une denrée relativement rare en Mauritanie. Avril 2018 a
d’ailleurs connu une première rupture de cette intrants,
heureusement de courte durée, mais n’en justifiant pas moins une
certaine inquiétude de la part des OSC développement un volet de
dépistage communautaire du VIH.
Un bon niveau d’activisme de la part des OSC impliquées dans
prévention combinée du VIH auprès des PC exigerait, par exemple,
l’établissement d’une alliance, même informelle, avec les
partenaires de la Mauritanie appuyant l’approvisionnement de cet
intrant indispensable, au titre de laquelle les OSC, qui
s’approvisionnent à partir du SENLS, pourraient les alerter
suffisamment tôt de toute baisse critique du niveau des stocks, de
manière à éviter les ruptures.
 Des partenariats sont à rechercher et développer également en
vue de pouvoir assurer la formation au dépistage communautaire
d’un nombre suffisant de relais communautaires.
En matière d’accompagnement des PVVIH
Le paquet gratuit de service essentiels prévu à ce jour en
Mauritanie, on l’a vu, couvre essentiellement le volet biomédical de
77
l’accompagnement des PC PVVIH, ce qui déjà beaucoup et constitue
un progrès significatif. Pour autant, tout reste à développer
concernant les autres niveaux d’accompagnement, selon des
modalités qui soient adaptées au contexte socioculturel national.
Dans un premier temps, il va être nécessaire pour les OSC elles-
mêmes de se former davantage en la matière, ce qui leur permettra
d’être en meilleure position pour pouvoir mobiliser auprès de
partenaires les ressources requises.
 Cela étant, faut-il considérer qu’il est trop ambitieux pour les OSC
mauritaniennes d’envisager de développer dès aujourd’hui un volet
d’appui à la reconversion des PC PVVIH les plus vulnérables
économiquement ? La position de SOS PE par rapport à cette
question est qu’il n’y a pas d’échelle trop petite, d’autant plus qu’on
développe une approche communautaire : cela peut, pourquoi pas,
passer par des partenariats avec des ateliers ou des coopératives en
vue d’un accès des PC à des formations professionnelles. Et cela
peut d’autant plus réussir et s’ancrer qu’une telle action (favoriser la
reconversion de PS, par exemple) va pleinement dans le sens du
discours moralisateur rigoriste qui semble prendre de l’ampleur en
Mauritanie.
En matière de suivi-évaluation de l’action de
prévention combinée du VIH auprès des PC
 Comme pour le système de codification unique et la cartographie
des PC, il sera important de pouvoir aboutir dans un délai
raisonnable à une véritable standardisation des outils de suivi,
alignés sur ceux du SENLS. C’est particulièrement important en ce
qui concerne la Fiche unique d’enregistrement par le relais
communautaire du recours des PC aux services de prévention
proposés, car cet outil détermine les données dont on disposera, et
qu’on voudrait pouvoir analyser à la plus grande échelle possible si
l’on veut lutter efficacement contre l’épidémie du VIH/SIDA. A noter
que ce point est évoqué par le SENLS son document de stratégie en
préparation (faire en sorte que toutes les contributions des OSC
puissent venir alimenter la base de données du suivi
épidémiologique national), aux OSC d’accélérer le tempo dans cette
direction !
 Concernant le système de CUI : en attendant des normes
nationales, il serait utile que les OSC du secteur se concertent et
s’accordent autour d’un système de codification simple qu’elles
appliqueraient toutes dans leur zones respectives d’intervention
78
auprès des PC, et que ce système basique ait pu être discuté avec
les cadres concernés du SENLS en vue d’un passage facile au normes
nationales une fois ces dernières établies.
 Pour finir, il y a une importance absolue à mettre en place au plus
tôt, à l’initiative des OSC du secteur, un réseau d’échange réguliers
autour des leçons des expériences des uns et des autres en matière
de prévention combinée du VIH auprès des PC, des bonnes
pratiques ayant prouvé leur caractère adapté aux besoins et
attentes des PC, des partenariats innovants ayant été couronnés de
succès, etc. Un tel réseau d’échange devra évidemment faire toute
la place requise à des PC leaders (dont des PVVIH) aux côtés des
acteurs techniques de la chaine de prévention combinée du VIH
auprès des PC en Mauritanie.
 ANNEXE 1 – FICHE UNIQUE D’ENREGISTREMENT DES ACTIVITÉS DE TERRAIN
PAR LE RELAIS COMMUNAUTAIRE

Action terrain /‫مداومة ميدانية‬

Organisme Ville Population Quartier : Code INTERVENANT :
: ‫الجمعية‬ : ‫المدينة‬ : ‫الفئة‬ : ‫الحي‬ :‫رمز المتدخل‬

SUPPORT IEC
Situatio DÉPIST
n AGE ORIENTATION
matrimo ‫الفحص‬ ‫توجيه‬
niale M : Médicale
‫الحالة‬ SÉANCE J : Juridique

PRÉSERVATIF
S D’INF. ‫أ‬
‫العائلية‬ S : Sociale
‫حصصتحس‬ ‫د‬
Age Se (C,M,V,D A : Aucune
‫يسية‬ ‫و‬ IS

GEL
‫السن‬ xe ) DATE Heure Thème ‫ا‬
CODE I: T
Ann ‫الج‬ (JJ/MM/ début ‫الموضوع‬ ‫ت‬ ‫ج‬ Heure de fin ‫ساعة‬
UNIQUE Individ ‫ع‬ .‫م‬
ées ‫نس‬ AA) : ‫ساعة‬ ‫ا‬ ‫ي‬ ‫النهاية‬
‫الرمز‬ uelle ‫ا‬ .‫م‬
‫سنوا‬ (M ‫التاريخ‬ ‫البدء‬ ‫ل‬ ‫ل‬

VIH
‫فردية‬ ‫ز‬ ‫ج‬
‫ت‬ /F) ‫م‬
G: ‫ل‬
Groupe ‫ع‬ M J S A
‫جماعية‬ ‫ل‬
‫و‬
‫م‬
‫ا‬
‫ت‬

79
80
 ANNEXE 2 – FICHE DE RÉFÉRENCE PAR LE RELAIS COMMUNAUTAIRE

Fiche de référence ‫بطاقة توجيه‬ Fiche de référence ‫بطاقة توجيه‬

A A

SOS PE ☐ PS DB☐ CS K☐ SOS PE ☐ PS DB☐ PS K☐

VAD☐ VAD☐

N°d’ordre :……….………. 0001……………….. ‫الرقم‬ N°d’ordre :……….………. 0001……………….. ‫الرقم‬

‫ التسلسلي‬: ‫ التسلسلي‬:

Code unique :…………………….…,,…………,… Code unique :…………………….…,,…………,… ‫الرمز‬

‫الرمز الموحد‬ ‫الموحد‬

Date de la référence :…………………………,,,… Date de la référence :…………………………,,,… ‫تاريخ‬

‫تاريخ التوجيه‬ ‫التوجيه‬

Code du relais : ……………..……………………… Code du relais : ……………..……………………… ‫رمر‬

‫رمر الوسيط‬ ‫الوسيط‬
SOS PE : Unité de santé de SOS PE - PS
DB : Poste de santé Dar El Beida - CS K : Centre de santé Kissal - AD : A domicile

81
 ANNEXE 3 – CARNET DE SANTÉ DU OU DE LA PC

Code unique

Date de la consultation

Diagnostic

Traitement prescrit

Médicament fourni

Date du prochain RV

Observations

82
 ANNEXE 4 – REGISTRE DES CONSULTATIONS MÉDICALES

Organisme : Ville : ‫المدينة‬ Population : ‫الفئة‬ Quartier : Code INTERVENANT : :

‫الجمعية‬ :‫الحي‬ ‫رمز المتدخل‬
CODE Dat Heur Age Situation Type Lieu Diagnosti Prescriptio Prochain RV Heure de
UNIQUE e e du ‫السن‬ matrimonial d’interventio x c n Date la fin Commentaire
‫الرمز‬ débu Anné e n
t e ‫الحالة العائلية‬ Fixe = F
‫سنوات‬ (C,M,V,D) Mobile = M

83
 ANNEXE 5 – FICHE DE DÉPISTAGE RAPIDE DU VIH
(même format d’outil utilisé pour la stratégie fixe et la stratégie mobile)

Date : _______ Nom du prestataire du dépistage : _______________ Nom du site : _____________ Ville : ________________
STUATION BENEFICIAIR RESULTAT REMISE
SEXE POPULATIONS CIBLES RESULTAT DU TEST W. BLOT
MAT E DU TEST DU RESULTAT

N° CODE C CELEBATAIRE AGE EN

DATE OBSERVATION
d'ordre UNIQUE M MARIE (E), ANNEE NON
Neg POS DATE DE
F M V VEUF ( E ), NV AC PS HSH PP GP ( -) (+) REMIS REMI INDETERMINE
- + RECEPTION
D DIVORCE ( E) S
CO CONCUBINAGE

84
 ANNEXE 6 – FICHE DE RÉFÉRENCE ET CONTRE-RÉFÉRENCE
DU TEST DE CONFIRMATION DU VIH

Référence : SOS pairs éducateurs

Site du dépistage : ……………………………………Stratégie de dépistage : ………………………………

Date : …………/…..…/……………

Numéro du test rapide: ……….../……………. Résultat : ……………………………………

Code du bénéficiaire : ……………………………… Age du bénéficiaire : …………………………………..

Nom du prestataire du dépistage : ………………………………………………………………………..

Service demandé : La confirmation du test rapide positif

Signature du prestataire du dépistage

………………………………………………………………………………………………………………………………………………................................................

Contre référence : Centre de Traitement Ambulatoire (CTA)

Date : …………/…..…/……………

Résultat du Western Blot

Positif Négatif Indéterminé

Cachet

Nom et signature du responsable