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(1896)
Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France
L'Année sociologique (1896). 1898-1927.
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elle est le
produit de résistances collectives, elle a un carac-
tère franchement revoiutiututairc.
Ou petit eucore caractériser d'une autre manière le gouver-
nement absolu. L:) vie juridique gravite tout entière autour
de deux pûtes: les retatious~ui en sont ta trame sont uni-
tatérates, pu bien, nu. contraire, bitatératf's et'réciproques.
Tels sont. du moins, les deux types idéaux autour desquels
ettes oseitteut. Les premières sont constitu''es exclusivement
par des droits, attribues à t'un des termes du rapport sur
J'nutre, sans
que ce dernier jouisse d'aucun droit corrélatif à
ses obligations. Uaus ics secondes, au contraire, le lien juri-
dique résulte d'uue parfaite réciprocité entre tes dt~ts con-
fères à chacune des.deux parties. Les droits réels, et ptus spé-
cialement le droit
de propriété, repréeeutent ia forme la ptus
acttevee des relations du pretnier.geut'e le propriétaire a des
droits sur sa chose qui n'eu a pas sur lui. Le contrat, et sur-
tout le contrat ~uste, c'est â-dire celui où il y a une équi.
valence parfaite dans la valeur sociale des choses ou des
prestations échangées, est le type
réciproques. des relations
Or. plus les rapports du pouvoir suprême avec le reste de la
société ont le caractère unitater~t, en d'autres termes, plus
ils ressemblent à ceux qui unissent, la personne et la chose
possédée, plus le gouvernement est absolu. Inversement, il
l'est d'autant moins que ses relations avec les autres fonc-
tions sociales sont plus complètement biiaterates. Aussi le'
modèle le ptus. parfait de ta. souveraineté absolue est it la
pa~'M/mf~fMdes ttotnains, telle que ta définissait le vieux
droit civil, puisque le fils était assimile à une chose.
Ainsi, ce qui fait le pouvoir central
plus ou moins absolu,
c'est l'absence ptus ou moins radicale de tout contrepoids,
regutierement.organisé en vue de le modérer. On peut doute
prévoir que ce qui donne naissance à un pouvoir de ce genre,
c'est la reunion, plus ou moins complète, de toutes tes fonc-
tions directrices de la société dans une seule et même main.
En effet, à cause de tour importance vitale, elles ne peuvent
se concentrer dans une seule et même personne, sans donner
à celle-ci une.prépondérauce exceptionnelle sur tout Je reste
de ta société, et c'est cette prépondérance qui constitue l'ab-
solutisme. Le détenteur d'une telle autorité se trouve investi
d'une force qui l'affranchit de toute contrainte collective et
fait que, dans uae certaine mesure tout au moins, il ne relève
que de lui-mémo et de sou bon plaisir et peut imposer toutes
68 t'AStt~B !!OCMLOtM<)t'B. i9M
(t) VoitA pourqnot it nous parait peu !!<-iet)tinfj)te de classer les sociétés
d'aptes leur fMt dt civilisation, <'o))n<tc t'~nt fait Spencer et, ici toeme,
Steinnteb. Car, tton. ott. est obtijf'S 't fdtnhMe)' t)ne~«<f ft M<t'me.««-?<' 4
une ptouttitë t)'e![)'fe~. suh'Mt te! fortnet pom~ut!) qx'e~e a :ueceMi-
ainsi un Mimât entre phtsienrs espèces t.'ne société est puurtau), plus.
encart! fju'un «ftfonisttfc. une pctwntMtHtc définie, identi'juc à etie-)tx''me,
A t'ertnins fft~rti! d'un hoot t t'aotre de son existence par conse'fucnt,
une ctnMifieoti~n qui ox'cnnna!) eette )tt)iM f«))f)<t)nenta)e, dëHgure f{m.
vement la r<;<t)ite. On peut bien classer ainf)! des etatit sociaux, non des
sociétés t't ces états ~uciat)]: restfnt en )'ni)'. ainsi dëtMM) do :t)b<trat
pertnanent fp)i les relie les uni) nuit )mtre!t. C'est d"n'' ['nnaty~e de ce
Mustrat, et non de la vie changeante qu'il supporte, qui ~eute peut
fouruir les bases d'une classification rationnelle.
t) ) /tf9/M, et' p. tM.
ë. OfHKHBtM. DEUX MM DE t.~VOU-TtOX P~X.~f.R 1'1
(t)V))jf.~).
(!) Bendoger, /M)'<BM<;A<' ~fc/~o/e. p. 292.203, p. 7t et 9 4t.
(3) V~y. BcMinger, op. c~ p. 333 ThontMpn. op.ct< H, p. M.
~~M/X.<V.t).)~.
('i;<'MtA<-M,MXV.3).
(6; C'est ce qui est expliqué dam un passage du ~<*M< xxv. <-&
Plus
1D)II0
tard, Ilil naf
tf~ltt1.
est wni mnnyw.nn.l.i.,
vrai, une monarchie
~Itv.Se
se constitua mais 1-le
pouvoir des rois resta très limité « Le sentiment a toujours
été très vivant en Israël que le roi était là pour son peuple et
non le peuple pour sou roi; il devait aider Israël, non s'en
servir dans sou intérêt propre'. M Quoiqu'il soit arrivé parfois
à certaines personnalités de conquérir, par leur prestige per-
sonne!, une autorité exceptionnelle, l'esprit du peuple resta
profondément démocratique.
Cependant, on a pu voir que ]a loi pénale ne laissait pas
d'y être encore très dure. Si, des sociétés qui précèdent, nous
passons au type de la cite qui est Incontestablement supé-
rieur, nous constatons une régression plus accusée de la
pénalité. A Athènes, quoique, dans certains cas, la peine
capitale fut renforcée, c'était, cependant, la grande excep-
tion". Elle consistait, on principe, dans la mort par la ciguë, le
glaive, l'étranglement. Les mutilations expressives ont dis-
paru. H semble bien en être de mémo des châtimeutsf corpo-
rels, sauf pour les esclaves et, peut-être, pour les personnes
de basse condition". Mais Athènes, même considérée à son
apogée, représente une forme relativement archaïque de la
cité. Jamais, en effet, l'organisation à base de clans (y<
phratries) n'y tut aussi complètement enacée qu'à Rome où,
très tôt, curies et ~M)<p<devinrent de simples souvenirs histo-
riques, dont les Romains eux-mêmes ne connaissaient plus très
bien la signification. Aussi le système des peines était-il
beaucoup plus sévère a Athènes qu'à Rofne. D'abord, le droit
athénien, ainsi que nous le disions, n'ignorait pas complè-
tement la mort exaspérée. Démosthène tait nliusion il des
coupables cloués an gibet*; Lysiascite les noms d'assassins,
de brigands et d'espions morts sous le bâton Antiphou
parle d'une empoisonneuse expirant sous la rone*. Quelque-
fois la mort était précédée de la torture De plus, le nombre
des cas où la peine de mort était prononcée était considé-
rable « La trahison, la lésion du peuple athénien, l'attentat
(t)T)tOMiMen.f'p.)UO.
(9) Watter. ~M/'<«'~ </<-
/t<cA/M<'< <<c<7e f< f/« fAe~ <'Wm<)tf< cAf: les
<Romft))M.tr.fr.M).ctHt'i)),<'f~?tMff-<'<</f/<'t'MofMf,p.
~jT~Ure.t.~X.
(tj f'<-« H«4f;'tC ~'(/«f</<«XM tfO. p. !t.
t;. OURKUEtM. – ML'X LOK DE L'ËVOU"r)M< P)5XAH! 1&
savoir dans les coMtmxne*libres. « Dans les villes libres, dit Du )!ny<
(t), p. MO!,comme dans les commune* proprement dites, on trouve une
tendance à changer les peMtitcs en amendes et à employerla honte plutôt
que les supplices on les peines coercitives comme moyen de rëpreMion.
Ainsi. 4 Mont-Chabrief. celui qui volait deux sois était obligé de porter
CMdeux !M))itsuopendm à son cou et de courir ainsi tout le jour et texte
la nuit et, de piu*. il lui était inHige uneamende de cinq tots. » Kt'hter
a fait ia n)6n<eremarque en ce qui concerne tes cités itaiienneit(Dav .S'<
~C/t< f/ff t'/a<te«Mf/)«) .S'M~t MM /tC. y<tA<t<M<<e<).
(t) Voy. i)tt Boys, op. <'< V, p. 29t..M7 et sulv.
f!) U)t Boyo, ')/). L-t/ v), p. 6~ t.
fS. DL'RKHBtM. –
CBL'X LOS DE t.Ot.UTtOX P);XALS TT
11
pas uue seule fois question de prison. Plus tard, dans les Chro-
III
fftttat' vtaUttûtnnnt
vtsuxement m
ht ttn~a
(te
ftn
oemarcauou
~&tYttn'nntt~tt ~~t th~Mn~n
marquer ligne quf sépare
désormais les détenteurs du pouvoir et la foule de tours subm'~
donnés. Ator~ les conditions
do. ht prison sont données. Ce
qui fait supposer qu'elle il dû premu'e ainsi naissance, c'est
que, à i'orjgine, on la voit souvent apparaître à t'ombre du
pataudes rois, dans les dépendances des temples et des éta-
bttssemcnts sttnitaires.
Ainsi,& Jérusaten), noue connaissons
trois prisons à. l'époque de l'invasion desChatdéens: l'une
était a à h haute porte do Benhtmin' ",et l'on sait que les
portes étaient des lieux fortifiés; t'uutre, dans la cour du pn-
lois du roi~; lit troisième, dans Ja maison d'un iooctionnaire
royaP. A Rome, c'est dans la forteresse royale que se trou-
vaient les plus anciennes prisons'. Au moyen âge, c'est dans
te château seigneuria!, dans les tours des remparts qui
entouraient, les viites*.
Ainsi, au moment même où t'etabiissement d'un lieu de
(tj Jt'/t'Mtte.M.t!.
·
(2) MM.. Mxn. S.
(3) 7tM.. xx~'H. t~.
Yuy. art. C~t-e~ dcj& cité.
(5) Vo; ~chttffoth, Hete/oe/t~ d. JStfHt~c~o Me/)!Mj~)M«fM<'M. Stroo-
b!mt, Notes w le ~</cMe ~/ta< </M villes /ï<tM<M<
(6) Ai)M tAft!tte, ~e 0«/toM~, ToUM. t!t'!3. p. St.
(7j BtnMfoft, ?'/«'.Ya/t't'e Ruees o/' llee ~act/!c S<afM. n, p. ~M.
84 L'A~X)!t! SOCtOLQOtQfE. ~900
IV
EXPLICATION DR LA t'aEMtÊm: M!
~a.
ptutot se traduire par une aggravation péuate, au moius pour
tous les crimes qui nuisent à autrui. Eu fait, quand ettecom-
Menee à apparaître d'uue manière marquée dans i'ttistoire,
c'est Lieu ainsi qu'elle se manifeste. Dans les sociétés infé-
rieures, los meurtres, tes vots
simpies ne sont réprimés que
foibtement, parce que les mmurs y sont grossières. A Home,
pendant longtemps. la violence ne fut pas regardée comme
de nature ù vicier les contrats, bien loin d'avoir uu caractère
C'est du. jour où les sentiments sympathiques de
pénat.
l'homme pour l'homme se sont auh'més et développés que ces
crimes ont été punis plus sévct'cmeut. Le mouvement eut
donc du contiuuer, si quelque autre cause n'ctait inter.
venue.
CufCt.CStOt