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a)-Les nutriments
En rappel, on peut dire que les microbes se développeront sur des milieux qui comportent :
• des sources d’énergie : des glucides surtout, des lipides éventuellement,
• des sources d’azote assimilable, nécessaire à la fabrication des protéines et des facteurs
génétiques : acides aminés, peptides simples,
• des facteurs de croissance : vitamines, certains minéraux.
Suivant l’aliment considéré et son contenu, une flore préférentielle se développera. Exemple : sur
du lait, on trouvera surtout des bactéries lactiques, car elles savent utiliser le lactose. Sur des
fruits, ce seront surtout les levures et les moisissures.
b)-L’eau
Elle est à la fois vecteur de germes et élément indispensable à la vie.
Elle est fondamentale pour la multiplication des germes et la germination des spores.
Sur le plan alimentaire, ce qui est important, ce n’est pas la quantité d’eau contenue, mais c’est
surtout sa disponibilité. En effet, un aliment peut être relativement riche en eau, mais si cette eau
est combinée, les microbes ne sauront pas l’utiliser. C’est pourquoi, on s’intéressera à un
paramètre plus important que l’humidité ou son complément, le taux de matière sèche (extrait sec
total : EST) : c’est l’Activity of water (aw), ou activité de l’eau.
c)-Le pH
Les aliments contiennent des ions, donc des charges. Tous les aliments présentent un potentiel
redox (qui se mesure uniquement en laboratoire de recherche, car l’opération est délicate,
puisqu’il faut éliminer l’influence de l’oxygène de l’air et du pH interne).
Cette donnée indique la disponibilité de l’oxygène interne de l’aliment. Les micro-organismes
aérobies tolèrent des potentiels E > 200 mV Tandis que les micro-organismes anaérobies tolèrent
des potentiels E<-200mV.
La plus connue est la fermentation alcoolique pratiquée en anaérobie par les levures du
genre Saccharomyces cerevisiae : à partir du glucose, les levures produisent de l’éthanol (et
d’autres alcools) et du dioxyde de carbone. C’est une dégradation incomplète, qui fournit l’énergie
vitale aux levures (2 ATP par molécule de glucose).
Ce processus est largement utilisé en alimentaire : il conduit à la fabrication du vin et des alcools
(c’est alors l’éthanol qui est valorisé) et du pain (c’est le dioxyde de carbone qui devient
intéressant pour faire lever la pâte).
312) l’hydrolyse
Les micro-organismes produisent des enzymes qui vont leur permettre de dégrader les substrats
en molécules plus simples pour obtenir leur propre matériau de construction : des acides aminés
essentiels à la synthèse de leurs propres substances protéiques, des acides gras simples, qui
recombinés, permettront aux bactéries de fabriquer leur capsule et leurs propres substances
lipidiques. La décomposition des acides nucléiques permettra aux bactéries de régénérer leur
matériel génétique.
Les conséquences seront des modifications de texture et de flaveur de l’aliment, mais peuvent
aussi avoir des conséquences dangereuses pour le consommateur.
Les dégradations seront par exemple :
• protéolyse : par les moisissures du genre Pénicillium ou Geotricum, des levures ou des
bacté¬ries comme Acetobacter.
• lipolyse : par diverses moisissures ou des staphy¬locoques.
• nucléase (coupure des acides nucléiques) : par diverses moisissures et les levures.
Une conséquence dangereuse pour le consommateur est par exemple la production de catabolites
dangereux comme l’histamine qui provient de la décarboxylation d’acide aminé ; l’histamine est
une des amines les plus dangereuses qui peut provoquer des œdèmes, urticaires et troubles
neurologiques.