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RÉGIONS
les collines de légende - 1
A. B " Le temps
an
lan les façades aux couleurs acidulées tion pauvre qui a longtemps habi- compagnie de taxis. Au numéro 10, une autre cité insolite, la Petite Alsace, conservant un pan de mur où figu-
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qui
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d’un alignement de maisons à té ce secteur délaissé. « Après la dont les maisons à colombage restaurées et protégées hébergent, depuis le re encore l’enseigne d’une « Fabri-
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Place colombages, rue Daviel : un « villa- guerre, et alors que l’électricité arri- début du XXe siècle, des logements sociaux, qui se transmettent de père en que de chaussures et galoches ».
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R. d aux C. Verlaine
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vait seulement dans les dernières fils. La rue de l’Espérance compte quelques immeubles art déco et débouche M. Schakmundès, l’apiculteur, s’en
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C’est au milieu du jardin de l’une masures, la Butte-aux-Cailles entre- sur la rue de la Butte-aux-Cailles. amuse : « La Butte-aux-Cailles, c’est
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ia c M d’entre elles que coulait la Bièvre. tenait encore le souvenir d’un Paris un morceau de ville, pas un village.
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TOLBIAC La petite rivière parisienne dispa- populaire et frondeur », raconte Il n’y a ni mairie, ni cimetière, ni can-
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Place de la rue a laissé sa marque à la Butte, Gérard Conte, l’historien du 13e. la pression immobilière s’est faite envahissent les rues autour de la tonnier. Pour le calme d’un quartier
commune qu’un de ses méandres contour- Aucun monument ne témoigne plus forte. Dans les années 1980, place de la Commune, jusque tard résidentiel, il faut aller chercher
65 m
nait. Pour la combler, des tonnes cependant des événements qui ont l’ouverture d’un immense centre dans la nuit. ailleurs. »
de remblais ont adouci une partie marqué l’histoire de ce quartier, commercial, place d’Italie, a sonné Cette vie nocturne est devenue
de ses pentes. La rue des Cinq-Dia- comme, en 1783, l’atterrissage, au le glas du petit commerce. Des res- le cauchemar de certains habi- Christophe de Chenay
mants doit ainsi son nom, non pas milieu des moulins, de Pilâtre du taurants, quelques bars sont venus tants. Les procédures qu’ils ont
à un joaillier, mais à une plaque Rozier au terme du premier vol s’ajouter aux caboulots, qui ont engagées viennent de déclencher PROCHAIN ARTICLE
250 m
récupérée au milieu des gravats humain en montgolfière, ou, en toujours fait du cœur de la butte une vive polémique avec plusieurs La colline de Vauquois
Lectures
et promenades
Restaurant « militant », Le Temps des cerises résiste à toutes les modes
LA VOGUE actuelle de la Butte- te M. Londo. Les autres commerces do. D’autant qu’on ferme le samedi tion à faire le moins de bruit possi- Une sorte de mise à jour de la
b A lire. Le Guide du promeneur aux-Cailles est partie d’un restau- traditionnels, comme les bouchers, midi et le dimanche. » ble, à isoler la salle du restaurant et chanson de Jean-Baptiste Clément,
du 13e arrondissement, par rant. Beaucoup ont découvert le les bougnats et le marchand de cou- L’entreprise connaît des hauts et les cuisines, assure M. Alpha. S’affir- qui se termine ainsi : « J’aimerai
Gilles-Antoine Langlois. Editions charme de ce quartier, au point par- leurs, commençaient aussi à dispa- des bas. « Les difficultés sont tou- mer et réussir dans la vie, ça com- toujours le temps des cerises Et le sou-
Parigramme (14,48 euros). fois de souhaiter y habiter, en raître. En revanche, les bars du coin jours mises à profit pour nous remet- mence par le respect de soi et des venir que je garde au cœur. »
Dix balades historiques sur les venant y manger entre amis. ne désemplissaient pas. Mais le sec- tre en cause. Nous nous réunissons autres. Venir ici, c’est souvent com-
traces du Paris insolite et rebelle, Cet endroit s’appelle Le Temps teur était plutôt mal fréquenté, et les une fois pas mois pour revoir nos me une thérapie sociale. » C. de C.
par Marc Tovar et Monique des cerises, comme le chant révolu- taxis rechignaient à amener les menus, nos vins, notre façon de ser-
Houssin. Editions Le Temps tionnaire de Jean-Baptiste Clé- clients jusqu’ici. » vir », explique Gérard Alpha, l’ac-
des cerises (17 euros). ment. Ce nom n’a pas été choisi au Installé derrière sa façade rouge tuel gérant du restaurant, élu par
C’était hier… le 13e hasard par les associés de cette toute en longueur, à l’angle des ses pairs. « Aujourd’hui, sur dix- DETAILLANT - GROSSISTE
arrondissement, par Gérard rues Samson et de la Butte-aux- huit salariés, douze sont associés
Conte. Arcadia éditions
société coopérative ouvrière de
production (SCOP), car c’est aussi dans la coopérative et participent
VEND AUX PARTICULIERS
(29 euros). l’hymne de la Commune de Paris. aux décisions. Ils se répartissent Toutes les grandes marques aux meilleurs prix
Eléments pour une histoire Et on célèbre les héros de 1871 12 des 18 salariés 70 % des bénéfices, mais tout le per- Rembourse la différence si vous trouvez moins cher le mois suivant l’achat
de la Commune dans dans tout le quartier, avec une pla- sonnel a trois jours de congé par U
FIXES O S
5 500 2
D’EXPOS M
le 13e arrondissement ce, le siège de l’association des sont associés dans semaine. » RELEVAB
LE ITION
par Gérard Conte, éditions Amis de la Commune, les bars Le Autre différence, Le Temps des
de la Butte-aux-Cailles. Merle moqueur et La Folie en la coopérative cerises n’a pas de terrasse. L’opéra-
b A voir. La piscine, tête… tion de rénovation, menée à la fin
place Paul-Verlaine, avec sa Venus d’un établissement du ouvrière qui gère des années 1990 par Jacques Tou-
façade en brique des Sud parisien où les clients payaient bon, le prédécesseur (RPR) du mai-
Etablissements balnéaires suivant leurs moyens, les sept fon- l’établissement, re actuel du 13e arrondissement, a
de la Butte-aux-Cailles, sa voûte dateurs du Temps des cerises ont pourtant permis d’élargir le trot-
romaine et un bassin d’été bordé voulu aussi prouver qu’« il pouvait lancé en 1976 toir et de planter des arbres
MATELAS G SOMMIERS
d’un solarium. Cette piscine est y avoir quelque chose entre “une devant la porte du restaurant.
alimentée depuis 1903 par un cantine de gauche” et un “resto com- « C’est maintenant une rue d’opéret- vente par téléphone possible
puits artésien à 620 m de mercial” ». Cailles, Le Temps des cerises trou- te, ironise M. Alphand. Le cirque SWISSFLEX - TRÉCA - EPÉDA - PIRELLI - SIMMONS - DUNLOPILLO - BULTEX - TEMPUR
profondeur. C’est Hedris Londo, chef cuisi- ve pourtant vite ses habitués, atti- ne doit pas sortir du chapiteau. On Toutes dimensions - Garantie 5 et 10 ans
Le Théâtre des Cinq-Diamants, au nier et chanteur à ses heures, der- rés par une cuisine roborative et est très bien à l’intérieur avec nos
10 de cette rue, présente jusqu’au rière le bar, qui décrit ainsi l’origi- bon marché, et une ambiance cha- clients. Nous ne voulons pas faire CANAPÉS - SALONS - CLIC-CLAC
12 août L’Aide-mémoire, de ne de cette aventure lancée en leureuse et bon enfant. Ce sont une usine. Nous servons 200 repas en cuirs - tissus ou alcantara...
Jean-Claude Carrière. 1976. « Les quartiers Montmartre, d’abord des militants de gauche par jour pour 75 places. Cela suffit à
STEINER - DUVIVIER - COULON - DIVA - BOURNAS - HUKLA - etc.
Espaces verts : les squares Brassaï Bastille ou Mouffetard étaient hors bien sûr, mais aussi des provin- notre rentabilité. »
ou Le Gall, de l’autre côté du de nos moyens, environ ciaux, et beaucoup d’agriculteurs, Le tract des commerçants hosti- 247, rue de Belleville 148, av. Malakoff 50, avenue d’Italie
boulevard Auguste-Blanqui, un 70 000 francs de l’époque. On cher- attirés sans doute par son statut de les à certains riverains procédu- Paris 19e Paris 16e Paris 13e
M° Télégraphe M° Porte Maillot M° Place d’Italie
des socialistes révolutionnaires chait un endroit pas cher dans un « coopérative », qui y viennent au riers n’a pas été affiché en vitrine,
du XIXe siècle, qui résida dans le
quartier.
endroit populaire. On a trouvé à
louer les locaux de cette épicerie fer-
moment des Salons de l’agricultu-
re. « Les vieux habitués du quartier
comme dans les restaurants qui
ont fleuri tout autour. « De notre
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mée depuis quelques années, racon- viennent très peu, regrette M. Lon- côté, nous avons toujours fait atten-
Le Monde, mardi 29 juillet 2003, p.09
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