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Jésus, est-il Divus Julius?

© Francesco Carotta. La diffusion de ces


textes est libre, sauf à des fins commerciaux.

http://www.carotta.de

Préface à l’édition anglaise du Dr Fotis A.


Kavoukopoulos, linguiste

http://www.carotta.de/esub/preface.html

Jules César, fils de Vénus et fondateur de


l’empire romain, a été élevé après sa mort
tragique au statut de dieu de l’empire: Divus
Iulius. Son culte disparaît quand le
christianisme surgit.Jésus Christ, fils de Dieu et
auteur du christianisme, paraît subitement au
deuxième siècle avec son culte. Aucun
historien ne fait état de son existence, qui
reste à ce jour douteuse, avant cette période.
Une figure historique sans culte, un culte sans
figure historique:Une asymmétrie
complémentaire frappante.
Jésus serait-il la forme sous laquelle l’histoire
nous a transmis Divus Iulius?L’évangile se
rapporterait-il à la vie de César comme les
églises chrétiennes aux anciens temples sur les
fondements desquels elles ont été bâties?

Les erreurs des copistes et l’évolution de


l’iconographie sont détectés et visualisés;
l’évangile se révèle être l’histoire de la guerre
civile romaine, une mutation des Historiae
d’Asinius Pollion.

***
APERÇU
POUR CEUX QUI NE LISENT PAS L’ALLEMAND

(Ce résumé est conçu pour donner d’un côté


un aperçu du contenu du livre paru en
allemand, de l’autre pour servir de fil
conducteur pour la lecture en ce site : on peut
le considérer comme une sorte d’indice qui
renvoit par des “hyperlinks”, chapitre par
chapitre, à une autre version, plus détaillée et
enrichie d’images.Celle-ci sera rédigée dans
les prochains temps (d’abord en allemand) :
jetez un coup d’œil de temps en temps!)
La question traitée est la suivante :

JESUS EST-IL DIVUS JULIUS ?(JESUS EST-IL


DIVUS JULIUS, LE CESAR DEIFIE, TEL QUE LA
TRADITION NOUS L’A TRANSMIS ?)

Squelette de l’argumentation :

A) LES IMAGES QUE L’ICONOGRAPHIE DE


CESAR NOUS PRESENTE NE RECOUVRENT PAS
L’IMAGE QUE NOUS NOUS FAISONS DE LUI.
Dans notre tête Jules César est un guerrier et
un dictateur. Sur ses représentations
authentiques cependant (statues et monnaies)
on voit sourtout apparaître l’aspect de la
clémence, la proverbiale clementia Caesaris.
Surtout la tête de statue conservée au Musée
Torlonia présente étonamment les traits et
l’expression de Jésus dans une pietà. Même la
couronne qu’il porte, le plus souvent la
couronne de chêne du Soter, correspond par sa
forme et sa signification à la couronne d’épines
du Sauveur.

B) LA VIE DE JESUS SUIT D’UNE FACON


FRAPPANTE LE FIL DE CELLE DE CESAR.Tous les
deux commencent leur carrière dans un pays
du nord : César en Gaule, Jésus en Galilée; ils
ont tous les deux un fleuve fatal à traverser : le
Rubicon et le Jourdain ; tous les deux entrent
immédiatement après dans une ville: à
Corfinium et à Capharnaum ; César trouve
Corfinium occupée par un pompéien, Jésus
trouve à Capharnaum un possédé d’un esprit
immonde. On reconnait des parallèles tout
aussi bien dans la structure que dans les noms:
Gallia > Galilaia; Corfinium > Cafarnaum;
occupé > possédé (les deux se disent en latin
par le même mot : obsessus). Si on poursuit la
comparaison on voit que les parallèles restent
constants (à la prochaine occupation, voire au
prochain siège, on retrouve le prochain
possédé, etc.).

C) LES PERSONNAGES DE L’HISTOIRE DE


CESAR ET LEUR PENDANTS DANS CELLE DE
JESUS SE CORRESPONDENT,
STRUCTURELLEMENT ET DANS LEURS NOMS –
IL EN VA DE MEME DES LIEUX :

César > JésusPompée > (Jean) le Baptiste


Antoine > SimonLepidus > Pierre(Decimus)
Junius (Brutus) > Judas(Marcus Junius) Brutus >
BarabbasOctavien (Auguste) > Jean (le
disciple)Nicomèdes > NicodèmeCléopatre > la
Madeleine(Julia, veuve de) Marius > Mariele
sénat > le synèdreGaule > GaliléeCorfinium >
CapharnaumRom > Jérusalemetc.

On reconnait que les personnages et les lieux


ont sur les deux tableaux la même fonction :
Pompeius tient politiquement à baptême César
et entre ensuite en concurrence avec lui – il en
va de même entre le Baptiste et Jésus ;Antoine
et Lepidus deviennent les successeurs de
César, l’un comme flamen Divi Iulii, le grand
prêtre du César déifié, l’autre comme pontifex
maximus – il en va de même pour Simon et
Pierre par rapport à Jésus (lesquels finissent
par se fondre en une seule personne : Simon
Pierre) ;Decimus Junius Brutus est le traître de
César – comme Judas l’est de Jesus ;l’autre
Brutus est l’assassin de César – et Barabbas
est un assassin ;Octavien est le jeune César,
son fils adoptif posthume – Jean est adopté
sous la croix ;à Nicomèdes de Bithynie on
attribuait des rencontres nocturnes avec César
– comme à Nicodème de Béthanie avec Jésus ;
Cléopatre a un rapport particulier avec César –
comme la Madeleine avec Jésus ;Iulia, veuve de
Marius et tante de César a auprès de celui-ci la
même fonction que la première Marie auprès
de Jésus ;le sénat est l’ennemi de César –
comme le sanhédrin est le satan de Jésus ;la
Gaule est le pays du nord d’où César arrive au
commencement de la guerre civile – on
retrouve Jésus en Galilée, au nord également,
au début de son activité publique ;Corfinium
est la première ville que prend César –
Cafarnaum est la première ville dans laquelle
entre Jésus ;Rome est la capitale, où César
d’abord triomphe pour y être ensuite assassiné
– Jérusalem est le pendant pour Jésus, il y a
d’abord sa fête des rameaux et ensuite sa
passion.

On constate aussi que les noms correspondent


de manière frappante dans l’écriture et/ou
phonétiquement, comme par exemple Gallia et
Galilaia, Corfinium et Cafarnaum, (Iulia) Mària
et Marìa, Nikomedes (de Bithynia) et
Nikodemus (de Bethania), etc., pour d’autres la
ressemblance est plus ou moins voilée, et
cependant presque toujours reconnaissable:
Junius (Brutus) et Judas, Brutus et Barabbas,
sénat et satan, etc., ou encore ROMA et
HieROsolyMA, Antonius et Simona (lecture
spéculaire, de droite è gauche, comme de
l’araméen), etc.

D) TOUS LES BONS MOTS DE CESAR SE


RETROUVENT DANS L’EVANGILE A L’ENDROIT
STRUCTURELLEMENT CORRESPONDANT.Le plus
souvent mot à mot, parfois avec de légères
méprises :« Ceux qui ne sont d’aucun côté
sont de mon côté » on le retrouve comme «
Qui n’est pas contre nous est avec nous » ;« je
ne suis pas Roi, je suis César » comme « Nous
n’avons d’autre roi que César » ;« la meilleure
mort est la mort subite » comme « Ce que tu
dois faire (c’est à dire me conduire à la mort),
fais-le vite » ;« les aurais-je sauvés pour qu’ils
me conduisent à la perdition ? » comme « Il a
sauvé les autres et ne sait se sauver soi-même
».Seulement dans deux cas les modifications,
tout en restant minimes, changent le sens :«
Alea iacta est(o) », le dé est (soit) jeté, devient
« en jetant (les filets), car ils étaient pêcheurs
» (confusion du lat. alea, dé, avec le gr.
(h)aleeis, pêcheurs) – la pêche miraculeuse ;«
veni vidi vici », je suis venu, j’ai vu et j’ai
vaincu, comme «je suis venu, je me suis lavé
et j’ai vu » (confusion de enikisa, j’ai vaincu, et
enipsa, je me suis lavé) – la guérison d’un
aveugle !Quelle suite dans les idées ! Les
victoires miraculeuses de César deviennt les
victorieux miracles de Jésus.Selon le même
procédé les confrontations de César avec les
divers Caecilii, Claudii et Metelli se
transforment en guérisons d’aveugles (lat.
caecilius = aveugle), boîteux (lat. claudius =
claudicant) et mutilé (comme si metellus
venait de mutilus).

On ne peut que penser à des altérations


cumulées au cours des copies successives
écrites à la main tout au long des siècles :
l’évangile serait donc issu du récit de la guerre
civile romaine, d’abord par la somme des
erreurs des copistes, et ensuite par une
rédaction « logique » finale du texte.Ce
diagnostic est confirmé par d’autres
observations, par exemple la suivante :
E) LA LITURGIE PASCALE NE SUIT PAS LE RECIT
EVANGELIQUE MAIS LE RITUEL DES
FUNERAILLES DE CESAR (comme l’a montré
Ethelbert Stauffer, cf. Jerusalem und Rom im
Zeitalter Jesu Christi, Berne 1957, p. 21).En
particulier ce qui manque dans le récit
évangélique de la passion c’est le feu, qui joue
jusqu’à nos jours un rôle central dans la vigile
de Pâques, comme jadis dans la crémation de
César. Mais la disparition du feu dans l’évangile
a laissé des traces : la PYRA est devenue la
MYRA, le bûcher s’est changé en myrrhe (qui
est donnée à Jésus, mélangée au vin et au
vinaigre).Conséquemment le tropée, cette
croix de victoire sur laquelle auraient dû être
fixée la cuirasse et les armes du Vercingétorix
vaincu et où au contraire le génie d’Antoine
avait fait suspendre et montrer au peuple le
simulacre en cire du corps martirisé de César
dévoilé de sa togue ensanglantée, est vu
comme une croix, à laquelle Jésus est lui-même
cloué, tandis que la correspondance de la date
de la mort – ides de mars et 15 nizan,
respectivement – nous donne une confirmation
chronologique ultérieure.En conclusion : Quoi
que l’on compare, on retrouve constamment
les mêmes structures et séquences, les
différences se réduisent à de minuscules
confusions de lettres. Ce qui change c’est la
perception.Toutes ces coincidences (dans le
livre paru en allemand on trouve un synoptique
complet des biographies de César comparées à
l’évangile de Marc, dans les conférences que je
suis amené à donner sont illustrées quelques
perles parmi les méprises et mutations les plus
frappantes ou cocasses ; l’iconographie
examinée montre que les traits et motifs les
plus typiques de Jésus – comme l’expression du
visage (pietà), la couronne d’épines, les
cheveux longs, la barbe, l’habit, la crosse,
l’auréole, la croix dans toutes ses variations, la
résurrection, la montée au ciel, etc. – ont déjà
pris forme dans les monnaies frappées par ou
pour César et sont développés ultérieurement
dans celles d’Antoine et d’Octavien Auguste),
toutes ces concomitances donc, ne peuvent
pas être attribuées au seul hasard et exigent
une explication. La plus plausible est la
suivante :

LE CULTE DE JESUS EST LE CULTE DU DIVUS


JULIUS TEL QU’IL S’EST FORME ET
TRANSFORME AU COURS DES SIECLES DANS
LES COLONIES DES VETERANS DEDUITES DANS
LA PARTIE ORIENTALE DE L’EMPIRE.C’est dans
cette région que la compénétration des
langues, le latin des colonies romaines cédant
progressivement par le contact du grec du
milieu ambiant (et avec le substrat araméen
surgissant occasionnellement ça et là) fournit
l’humus approprié à tous ces malentendus.
Le renversement politique qui se produisit avec
Vespasien et Titus après la guerre de Judée et
la nécessité qui en résulta d’intégrer les juifs
dans l’empire, porta à développer un culte et
des textes à l’usage des Juifs : Divus Julius
devint le messie que ceux-ci avaient attendu.
Les citations de la bible judaique qu’on y
rajouta et qui remplacèrent celles des auteurs
classiques, aida à faire paraître comme une
histoire juive la plus romaine des histoires.

CONCLUSION : L’évangile originaire n’est donc


rien d’autre que les historiae d’Asinius Pollion,
qui se révèlent être non seulement la base
pour les œuvres des historiens qui ont écrit
après lui (en particulier Appien et Plutarque)
mais aussi la forme première du texte
liturgique utilisé dans le culte du Divus Julius
pratiqué dans ses temples, les caesarea,
disséminés dans tout l’empire. Cette version
populaire ancrée dans la vie quotidienne et
religieuse des peuples, transformée dans le
culte et déformée dans le processus de
tradition et de traduction – traduttore traditore
– est devenue notre évangile, en premier lieu
celui de Marc. Ce que l’Eglise avait toujours dit,
à savoir que l’évangile de Marc avait été écrit à
Rome, en latin, 12 ans après le départ du
seigneur, est confirmé d’une manière
éclatante.
CONSEQUENCES : La querelle séculaire, à
savoir si l’évangile est un texte d’histoire ou de
la littérature, un texte transmis ou rédigé, est
ramenée à une base objective et vérifiable, et
se conclut de ce fait.La question de savoir si
Jésus est une figure historique ou non, est
résolue: Jésus est Divus Julius tel que l’histoire
nous l’a transmis.

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