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Deux Francaises remettent au travail les mamies de New York

Le 16 novembre 2017, par Melody Chan

Les grands-mères de New York peuvent reprendre une vie active en tricotant des
bonnets pour Wooln, une start-up fondée par deux Françaises expatriées aux
Etats-Unis. Créée il y a trois ans, l’entreprise dirigée par Margaux Rousseau et
Faustine Badrichani est en progression constante en termes de ventes et
d’employées.

Neuf retraitées tricotent régulièrement pour la marque. Les « grandmas« , comme on les
appelle affectueusement, passent à l’atelier de Wooln à Greenwich Village plusieurs fois
par mois pour y chercher de la laine. Lorsqu’elles ramènent le produit fini, généralement
une semaine plus tard, elles sont payées environ la moitié du prix de gros du bonnet —
soit trente dollars en 2015, selon le quotidien new-yorkais Metro.

Faustine Badrichani organise des groupes de tricot dans son appartement pour satisfaire
la demande croissante pendant les mois les plus froids de l’année et la période des fêtes,
mais les mamies tricotent le plus souvent pendant leur temps libre. « Elles ont chacune
leurs habitudes », explique la Française. « L’une a dix projets en cours à la fois tandis
qu’une autre reprend son ouvrage quand elle y pense. » Chaque mamie choisit la
quantité, la fréquence et les modèles qu’elle souhaite tricoter. Certaines ne veulent pas
tricoter de noir, car c’est plus difficile à voir.

Gros plan sur les personnes âgées

Wooln a vu le jour lorsque Margaux Rousseau, nouvellement expatriée, a rencontré


Faustine Badrichani, alors installée aux Etats-Unis depuis cinq ans. A New York, les deux
Françaises remarquent que les personnes âgées sont très peu présentes. « On voit
beaucoup plus de personnes âgées à Paris, où elles semblent mieux intégrées dans la
vie quotidienne », observe Faustine Badrichani, qui a grandi à la campagne, près
d’Avignon, avant de déménager à Paris pour ses études de commerce. « J’ai l’impression
que les personnes âgées françaises ne se sentent pas aussi isolées que leurs
homonymes américains. En France, il est courant de déjeuner ou de dîner avec ses
parents vieillissants ou ses grands-parents, ce qui n’est pas nécessairement le cas ici. »

Adepte du tricot, Margaux Rousseau réalise que les femmes plus âgées, qui ont appris
à tricoter dans leur enfance, possèdent une compétence précieuse : leur talent pourrait
être mis à profit pour fabriquer des produits en laine. Les deux Françaises font alors le
tour des maisons de retraite de Manhattan, de Brooklyn et du Queens et placent des
annonces dans le but de recruter des personnes âgées sachant tricoter. Margaux crée
les modèles et Faustine, artiste de formation, conçoit l’esthétique de la marque.

Tous les articles Wooln portent une étiquette signée par sa créatrice. Chaque mamie est
présentée en ligne par une courte biographie et un portrait au crayon. Les clients peuvent
ainsi mettre un visage sur le fabricant de leur bonnet. Les deux entrepreneures françaises
espèrent créer des liens entre les tricoteuses, des retraitées âgées de 70 à 80 ans, et
leurs clients plus jeunes, à la fibre sociale et écologiste. « Nous ne nous adressons pas
au public qui fait son shopping chez Zara ou Century 21 », souligne Faustine Badrichani.
« Nos bonnets sont des articles de luxe, destinés à ceux et celles qui veulent une laine
de qualité et qui s’intéressent à l’artisan derrière le produit. »

Alpaca, mérinos, mohair et cachemire

La marque a lancé sa troisième collection en septembre : dix bonnets et un bandeau en


laine, pour un coût de 65 à 165 dollars. La plupart des laines proviennent d’alpacas
péruviens, mais les grandmas tricotent aussi avec du mérinos, du mohair et du
cachemire. Les bonnets, vendus en ligne, sont expédiés dans le monde entier. Wooln est
aussi présente dans quatre boutiques à New York et cherche à étendre sa présence sur
la Côte Ouest. Margaux Rousseau s’est installée à Los Angeles l’année dernière pour
recruter de nouvelles mains.

Malgré leur âge, les ouvrières de Wooln sont très actives. Elles font du yoga ou du vélo,
travaillent dans des jardins communautaires de Manhattan ou sont bénévoles pour nourrir
les poulets de Governors Island. Wooln, cependant, représente pour elles un moyen de
monétiser leur passe-temps. « C’est la seule chance qu’ont ces femmes de gagner de
l’argent et de fabriquer quelque chose destiné à la vente », indique Faustine Badrichani.
« Certaines d’entre elles n’ont pas reçu de salaire depuis vingt ans ! Nous leur donnons
un sentiment d’appartenance et leur permettons de se sentir utiles. »

Two French women Put New York Grandmas Back to Work

November 16th, 2017 by Melody Chan

New York City grandmothers can go back to an active lifesytle by knitting hats for
Wooln, a startup founded by two French women living in the United States. Created
three years ago, the company led by Margaux Rousseau and Faustine Badrichani
is growing steadily in terms of sales and employees.

Nine retired women knit regularly for the brand. The “grandmas,” as they are fondly called,
stop in the Wooln studio in Greenwich Village a few times per month to pick up yarn.
When they return with the finished product about a week later, they are paid about 50
percent of the wholesale price of the hat — roughly 30 dollars in 2015 according to New
York daily Metro.

Faustine organizes knitting groups in her apartment to meet the growing demand during
the coldest months of the year and the holiday season, but the grandmas do most of the
knitting during their free time. “They each have their habits,” says Faustine. “One of them
has ten projects going on at the same time, while another will pick it up when she thinks
about it.” Each grandma chooses the quantity, the frequency, and what patterns she
wants to knit. Some don’t knit black because it’s harder to see.

Close up on the elderly

Wooln began when a newly immigrated Margaux Rousseau met Faustine Badrichani,
who had moved to the United States five years beforehand. In New York, the two French
women notice that the elderly are little seen. “You see a lot more older people in Paris,
where they seem to be more integrated into daily life,” observes Faustine, who grew up
in the countryside near Avignon, before moving to Paris to attend business school. “I feel
like French seniors are not as lonely as their American counterparts. In France, it is
common to have lunch or dinner with their aging parents or grandparents, which is not
necessarily the case here.”

A knitting enthusiast, Margaux Rousseau recognizes that older women, who learned to
knit in their childhood, have a valuable skill: their talent can be used to make wool
products. Margaux and Faustine began to visit retirement homes in Manhattan, Brooklyn,
and Queens, placing ads to recruit elders who know how to knit. Margaux came up with
patterns and Faustine, a trained artist, designed images for the brand.

All Wooln items have a label signed by its creator. Each grandma has an online short
biography and pencil portrait. Customers can put a face on the manufacturer of their hat.
The two French entrepreneurs hope to create links between knitters, retirees aged 70 to
80, and their younger social and ecological customers. “It’s not for those who buy from
Zara or Century 21,” Faustine Badrichani explains. “Our hats are luxury items intended
for those who want quality wool and care about the craftswomen behind the products.”

Alpaca, Merino, Mohair and Cashmere

The brand released its third collection in September: ten hats and a headband, cositng
between 65 and 165 dollars. Most of the wool comes from Peruvian alpacas, but the
grandmas also knit with merino, mohair, and cashmere. All the hats, available online,
ship worldwide. Wooln is also in four boutiques in New York and is looking to expand its
presence to the West Coast. Margaux Rousseau moved to Los Angeles last year to recruit
new knitting employees.

Despite their age, the grandmas are very active. They do yoga, ride bikes, work in
Manhattan community gardens, or volunteer to feed the chickens on Governors Island.
Wooln, however, is a way they can monetize their hobby. “It is the only chance these
women have to make money with something that will sell,” says Faustine. “Some of them
haven’t earned money in twenty years! We give them a sense of belonging and feeling
useful.”

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