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LES BESOINS EN EAU DES CULTURES

1.Considérations générales

L'eau est un constituant essentiel des êtres vivants,


donc de la plante. Mais près de 98 % du volume d'eau total
absorbé par la plante ne font que circuler des racines vers
les feuilles d'où ils s'échappent sous forme de vapeur
d'eau. C'est la transpiration. L'intensité de cette
transpiration est liée au climat et à la surface des feuilles.
Les 2 % restant représentent l'eau de constitution.
Cependant, la plante ne peut puiser l'eau dont elle a besoin
que dans le sol.

Et les besoins en eau d'une plante varient selon les


espèces et leurs stades de développement. Donc l'irrigation
d'une culture doit tenir compte de la nature de la plante,
du climat et du sol.
2. Influence des caractéristiques de la plante

L'eau pénètre dans la plante par l'épiderme des


racines et des poils absorbants, elle arrive aux cavités sous-
stomatiques des feuilles par l'intermédiaire des vaisseaux
et passe à l'état gazeux au niveau des stomates. Elle assure
au niveau de la plante 2 rôles essentiels :

.Le transport des éléments nutritifs


.Et la régulation thermique grâce à la transpiration.

Quand il n'y a pas suffisamment d'eau dans le sol, les


stomates se ferment pour réduire la transpiration des
plantes et les feuilles s'enroulent pour diminuer la surface
transpirante. Les conséquences se feront sentir sur les
rendements, car c'est par les stomates également que
pénètre dans la plante le gaz carbonique qui est un élément
essentiel dans la formation des tissus végétaux et des
réserves.
Au cours de sa croissance la plante passe par divers
stades de développement. Les besoins en eau des plantes
varient au cours de ces phases :

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. Plus les feuilles sont large/abondantes plus les
besoins en eau de la plante sont élevés.
. Plus le système racinaire est profond et dense, mieux
la plante résiste à la sécheresse.

3. Influence des facteurs climatiques

En théorie, l'intensité des échanges gazeux entre la


culture et l'atmosphère ne dépend que des conditions
climatiques et peut être approchée par des formules
mathématiques tenant compte uniquement des facteurs
climatiques. La valeur obtenue par ces formules est,
comme on le sait, l'évapotranspiration potentielle (ETP) ou
évapotranspiration de référence (ETo). Une des formules
utilisée est la suivante :

ETo = kb x Ev ……………………….(1)

Avec : kb : coefficient du bac d'évaporation


Ev : Evaporation du bac.

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Les valeurs de l'ETo sont d'autant plus grandes que la
température est élevée, le vent fort, l'air sec... Cependant,
pour une culture donnée l'évaporation réelle maximale
(ETM) dépend non seulement du climat mais aussi du
stade végétatif. L'ETM dépend non seulement du climat
mais aussi du stade végétatif. Elle représente
l'évapotranspiration d'une culture en bonnes conditions
végétatives et sanitaires et ne souffrant d'aucune
restriction en ce qui concerne son alimentation hydrique.
Elle s'accroît avec la densité, la hauteur et la rugosité de la
végétation. Elle correspond aux besoins en eau de la
culture. Elle est liée à l'ETo par un coefficient appelé
coefficient cultural dont les valeurs dépendent de la
culture considérée et, pour une même culture, du stade de
croissance de celle-ci :

ETM = Kc x ETo……………..……..(2)

Quant à l'ETR (Evapotranspiration réelle), elle


désigne l'évapotranspiration d'une culture dans les

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conditions réelles, quel que soit son état (sanitaire,
physiologique). On a généralement :

ETo  ETM  ETR ……. ……………(3)

4. Influence des facteurs pédologiques

Le sol, constitue le réservoir d'où la plante puise l'eau.


Selon les caractéristiques du sol (texture, structure,
porosité) et de son état d'humidité, la plante peut extraire
cette eau avec plus ou moins de facilité. Par exemple, les
sols sableux retiennent moins d’eau que les sols argileux, et
laissent passer en profondeur (infiltration ou percolation)
plus d’eau que ces derniers.

a) Les caractéristiques physiques du sol

 La texture du sol caractérise la nature, la taille et les


pourcentages relatifs des particules solides qui le
constituent : sables (2 mm-20 ), limons (20  -2 ) et
argiles (< 2 ).

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 La structure caractérise la façon dont les particules
du sol sont associées entre elles.

b) Les états de l’eau dans le sol

 Capacité maximale (ou capacité totale) : Elle


correspond à la terre gorgée d’eau. Tous les
vides sont remplis d’eau. On dit que le sol est à
son point de saturation

 Capacité de rétention, capacité au champ ou


humidité équivalente (He). C’est le pourcentage
d’eau qu’un sol peut contenir dans ses vides de
petite taille après 48 h de ressuyage (départ de
l’eau des grands vides ou eau de gravité). Le sol
est à son point de rétention. La capacité de
rétention des argiles est plus grande que celle des
sables.

 Le point de flétrissement (Hf) : C’est le


pourcentage d’humidité du sol à partir duquel la

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plante ne peut plus puiser l’eau du sol (eau
fortement liée aux particules du sol).

La quantité d'eau utile pour les cultures est appelée


réserve utile (RU) :

RU = (He-Hf).da.p …………………(4)

Avec RU en mm,
He et Hf en %,
Da en gr/m3
P (profonduer d'enracinement) en mm.

La fraction de RU que les cultures peuvent utiliser


sans effort excessif est appelée réserve facilement utilisable
(RFU).

RFU = 2/3 RU…………………..(5)

 Réserve utilisable (RU) = Humidité à la capacité de retention


- Humidité au point de flétrissement
 Réserve facilement utilisable (RFU) = 2/3 RU

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 Humidité au point flétrissement = 55 % humidité à la capacité de
rétention
 Réserve utile = 45 % humidité à la capacité de rétention.

 Exemple de calcul

Après une irrigation ou une pluie abondante le sol est


à la capacité maximale. Quarante huit heures après, il est à
la capacité de rétention, c’est-à-dire que toute l’eau des
grands vides est partie. Le sol est ressuyé.

- La capacité de rétention (He)

Pour calculer cette capacité de rétention, on prélève


un échantillon de sol qu’on pèse :

Ph = (800 g c’est le poids humide)

On met l’échantillon dans une étuve (four) à 105° C


pendant 24 heures et on le pèse :

Ps = (650 g c’est le poid sec)

L’eau contenu dans l’échantillon est de Ph – Ps = 800 – 650


= 150 g

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L’humidité à la capacité de rétention
Ph – Ps 150
x 100 = x 100 = 23 %…(6)
Ps 650

- Le point de flétrissement

L’humidité au point de flétrissement (Hf) = 55 %


capacité de rétention (He) donc dan notre exemple

HPF = 55 % x 23 % = 0,55 x 23 % = 12,65 %.

- Les réserves en eau du sol

La réserve utilisable RU = 23 – 12,65 = 10,35 %


La réserve facilement utilisable RFU = 2/3 x 10,35 % = 6,9 %

Pour calculer RU et RFU en volume on procède ainsi :

RU = 45 % x He x Da x Z ……(7)

He : Humidité à la capacité de rétention


Da : Densité apparente = Poids sec
volume
Z : Profondeur d’enracinement (en cm)

Si nous prenons : Da = 1,30 et Z = 40 cm


On aura :

RU = 0,45 x 23 x 1,30 x 40 = 538 m3/ha .(8)


RFU = 2/3 x 538 m3/h = 359 m3/ha (9)

9
RU = 538 m3/ha = 53,8 mm
RFU = 359 m3/ha = 35,9 mm cars 1 mm = 10 m3/ha

Détermination des besoins en eau d’irrigation des cultures


Besoins en eau d’irrigation : si pluie suffisante IN = 0
si pluie inexistante IN = ET cult
si pluie insuffisante IN = ET cult - Pe

Culture : Maïs Date de plantation : 1er juillet

Mois Jan Fév Ma Avr Mai Ju Jul Aoû Sep Oct Nov Déc
ET0 (mm/j) r
4,9 5,3 5,9 6,3 6,7 6,
n 6,0 5,6 5,8 5,6 5,3 4,8
Phase de criss. 4 Init Dév. Msais Asai
s.
Kc par phase 0,4 0,80 1,15 0,7
Kc par mois 0,55 0 0,70
,85 1,15 0,85
*
ET cult. (mm/j) 3,3 4,8 6,7 4,8 3,7*
ET cult. 99 144 201 144 37**
(mm/mois)
P (mm/mois) 0 0 10 14 23 10 144 40 16 0 0 0
Pe (mm/mois) 0 0 0 0 4 6
63 90 14 0 0 0 0
IN (mm/mois) 9 130 201 144 37**
IN (mm/j) 0,3 4,3 6,7 4,8 3,7
** 10 jours
Phase initiale : 25
Phase de développement : 30
Phase de mi-saison : 40
Phase d’arrière saison : 30

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