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Ayumi-Ashi, avancer d’un pas

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Ayumi-Ashi est un déplacement qui peut paraitre très simple car c’est celui qui correspond
le plus à la marche naturelle. En effet, Ayumi-Ashi consiste tout simplement à avancer d’un
pas.
La différence essentielle par rapport à la marche naturelle est que l’on va faire notre déplacement en
utilisant notre ventre.
En effet quelle que soit la position de départ et la position d’arrivée, vous devez faire votre
déplacement avec cette sensation que c’est votre ventre qui vous tire vers l’avant. Bien sur les
jambes vont faire leur travail de poussée et de traction dans le déplacement, mais le déclenchement
du déplacement partira de votre ventre et vous devez garder une sensation très forte dans le ventre.
Le hara va être le moteur du déplacement. Mais je vous reparlerai de ce principe plus tard.
Pour l’instant nous allons détailler Ayumi-Ashi dans chacune des 3 positions de bases que
sont Zenkutsu Dashi, Kokutsu Dashi et Kiba Dashi.
Je vous ai même fait de magnifiques petits schémas pour chacune des positions avec le déplacement
des pieds et du centre de gravité ! Vous m’en direz des nouvelles ! 😉
Ayumi-Ashi en Zenkutsu-Dashi :
En Zenkutsu Dashi, vous devez vous déplacer comme si vos pieds étaient posés sur des rails.
Vous avancez le pied arrière en suivant le rail et vous venez le mettre vers l’avant en concervant
l’écartement initial.

Contrairement à ce que beaucoup pensent, vos pieds ne doivent pas nécessairement décrire un arc
de cercle très prononcé et venir l’un contre l’autre pendant le déplacement !

Comme dans la marche naturelle, les pieds forment effectivement un léger arc de cercle dans
Ayumi Ashi, mais surtout, il ne faut pas y penser, ça doit rester naturel.
Le problème c’est que de nombreux débutants (et même des gradés) voulant à tout prix faire cet arc
de cercle, déplacent leur centre de gravité latéralement pendant le déplacement. En fait, c’est tout
leur corps qui se déplace en arc de cercle alors que le but d’Ayumi-Ashi est de se déplacer vers
l’avant en ligne droite.
Ce que je vous conseille pour ne pas faire cette erreur, dans un premier temps, c’est d’imaginer que
vos pieds sont sur des rails et que …

…votre ventre, telle une locomotive, tire votre corps vers l’avant.
Après quand vous maîtriserez bien le déplacement Ayumi-Ashi, vous oublierez ces rails et, sans
vous en rendre compte, votre pied fera un léger arc de cercle, mais votre corps, lui, ira en ligne
droite.
Ayumi-Ashi en Kokustu-Dashi :
En Kokutsu Dashi par contre vos pieds sont déjà sur un même ligne, donc lorsque vous allez
avancer, votre pied arrière va bien venir passer à côté du pied avant.

Dès que vos pieds se retrouvent côte à côte, vous poursuivez votre déplacement en avançant le pied
vers l’avant et vous stabilisez votre position en ouvrant le genou arrière de 90°.

Pour bien faire Ayumi-Ashi dans cette position, vous devez comme pour Zenkutsu, penser à une
ligne droite. Votre but est d’aller vers l’avant.
Vous ne devez pas vous tourner à chaque déplacement. C’est un défaut que l’on voit très souvent
chez les débutants. Pour pallier à ce défaut, il suffit de bien imaginer son adversaire devant et de
bien avancer la hanche vers l’avant avec le pied qui pointe vers l’avant.
Pour bien stabiliser votre position, vous devez également penser à « ouverture ». Vous ouvrez
largement (90°) votre hanche arrière et gardez le corps en appui sur cette jambe arrière.
Ne vous laissez pas trop entrainer vers l’avant. Vous devez conserver 2/3 de votre poids sur la jambe
arrière au moment où vous vous stabilisez.

Ayumi-Ashi en Kiba-Dashi :
En Kiba Dashi, les pieds sont également sur une même ligne, ils vont donc comme pour Kokutsu
Dashi venir l’un contre l’autre au milieu du déplacement. Par contre cette fois ci, vous n’allez pas
penser « vers l’avant« , mais « vers le côté« .

Donc ce ne sera plus l’arrière qui passe devant, mais un côté qui passe de l’autre côté. Par exemple,
pour faire un déplacement Ayumi-Ashi vers la gauche, vous allez passer votre côté droit vers la
gauche en pivotant de 180°.

Je ne sais pas si c’est bien clair… Je vais décomposer :


Toujours dans notre exemple de déplacement vers la gauche, vous pivotez sur le bol du pied
gauche de 90° vers la gauche. Dans le même temps, le pied droit vient se placer à côté du pied
gauche. Vous vous retrouvez donc les pieds joints face à la direction de votre déplacement. Le corps
continue de pivoter sur le bol du pied gauche de 90° pendant que le pied droit continue d’avancer
vers la gauche (qui maintenant est devenue votre droite ;-)) tout en pivotant lui aussi.
Vous vous stabilsez en Kiba-Dachi… Vous avez fait un demi tour.

J’ai volontairement décomposé, mais dans la pratique il n’y a pas de temps d’arrêt au millieu du
déplacement. Celui-ci part du ventre et doit être explosif, rapide, fluide et se terminer par une
position très stable.

Points importants :
Les points suivants sont importants, voire essentiels, quelque soit la position du déplacement.
 Votre bassin ne doit pas se lever. Il doit rester au même niveau pendant tout le déplacement.
 Votre buste reste bien au dessus du bassin, le dos bien droit, sans tension parasite. Vous ne
devez ni vous penchez vers l’arrière, ni vers l’avant, ni sur un côté. Le corps reste
naturellement posé sur le bassin.
 Votre centre de gravité décrit une ligne droite et non une courbe.
 Les pieds effleurent le sol mais sans trainer et viennent se stabiliser bien à plat, ni trop sur
l’avant, ni trop sur les talons…
 Vous conservez une tension dans le ventre. C’est le ventre qui donne l’impulsion et qui
dirige le mouvement des jambes.

Comment accélérer ses déplacements en Karaté :


principe du « lâcher prise »
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Dans les déplacements en Karaté, on se doit d’être très rapide afin de surprendre
l’adversaire. Cependant en karaté, nous devons également être très stable sur nos positions
afin de pouvoir transmettre efficacement l’énergie du Hara vers le point d’impact.
Donc pour créer un déplacement, il va falloir qu’il y ait rupture de l’équilibre. On va devoir passer
d’un position très stable où l’on est ancré au sol à un état de déplacement très rapide pour terminer
à nouveau sur un position très stable.
C’est une alternance permanente entre des états de mouvements rapides et des états de stabilité très
forte.

Je vous avais déjà parlé d’une alternance entre des phases de contraction et de relâchement dans
l’article sur l‘enchainement de poing en Kihon, et j’ai commencé à aborder le principe du « lâcher
prise » lorsque nous avons étudié Yori Ashi.
Nous allons essayez ici de clarifier ce principe du « lâcher prise ».

Qu’est ce que le principe du « lâcher prise » ?

Pour bien comprendre le principe du « lâcher prise », nous allons imaginer notre centre de gravité,
situé dans le Hara, comme une boule d’énergie. Attention, il n’y a rien de spirituel là dedans, c’est
véritablement de ce centre que va partir chaque technique.

Vous le ressentez dans le ventre en contractant les muscles transverses (muscles abdominales
profonds) et les muscles du plancher pelvien.
Une fois que vous ressentez bien votre centre et que vous le visualisez comme une boule (ou une
balle), vous allez vous poser cette question :

Que dois je faire si je serre très fort une balle dans la main et que je veuille frapper dedans pour la
déplacer très vite? …

Tous les joueurs de tennis connaisse la réponse, bien sur :

Je dois d’abord la lâcher.

On reste concentré sur la balle … 🙂


Et oui, si vous essayez de frapper dans une balle sans la lâcher vous n’y arriverez pas car le
mouvement sera gêné par votre prise. Il faut d’abord lâcher la balle pour ensuite frapper dedans. La
balle doit être suspendu dans l’air pour pouvoir frapper dedans.

Pour notre déplacement, c’est sensiblement la même chose, vous allez considérer votre centre
de gravité comme une balle.
Et bien, juste avant de pousser sur la jambe arrière, vous aller le lâcher, c’est à dire que vous allez
cesser d’être très stable. Vos hanches se détendent afin de ne pas gêner le mouvement.
Attention, j’ai bien dis « le lâcher » et non le relâcher » : Le hara reste sous tension, mais vous ne
le tenez plus, comme si vous tombiez sur place. Vous lâchez la prise que vous avez sur votre centre
de gravité, mais lui, reste fort pour pouvoir générer l’énergie explosive dans la jambe arrière.
Imaginez que votre centre de gravité ne tient plus que par un fil, plus rien ne l’empêche de se
déplacer. A ce moment là, la poussée sur la jambe arrière fera le même effet que la raquette sur la
balle en l’air, elle créera un déplacement très rapide dans la direction souhaitée.

Ce « lâcher prise » est quasiment simultané à la poussée, il n’intervient qu’une fraction de seconde
avant le déplacement. Un peu comme si vous sous laissiez tomber sur place, mais dès que vous êtes
descendu d’un millimètre vous poussez sur la jambe arrière.
Je schématise et j’essaye de trouver des images frappantes (si je puis dire…) car tout ceci n’est pas
facile à expliquer et encore moins à comprendre. J’espère ne pas trop vous embrouiller l’esprit 🙂

Nous allons essayé de comprendre autrement :

Imaginez un cycliste : D’après vous qu’est ce qui est le plus difficile et surtout le plus rapide : 1 –
franchir une bosse (montée puis descente) ou 2 – franchir une vallée (descente puis montée)?
 Dans le premier cas, il doit faire un gros effort pour grimper la côte et seulement ensuite pourra
accélérer dans la descente.
 Dans le deuxième cas, il pourra accélérer dès le départ dans la descente et utiliser l’énergie
emmagasinée pour remonter facilement la pente.
Au final, il aura utilisez moins d’énergie dans le deuxième cas et aura mis moins de temps. Le
deuxième cas est sans conteste le plus rapide et le moins fatiguant (Étant cycliste moi-même, je sais
de quoi je parle ;-))

En fait en lâchant prise et en tombant sur place juste avant le déplacement, on va utiliser la force
de gravitation (pour faire simple : notre propre poids!) pour accélérer notre mouvement (comme
notre cycliste qui accélère dans la descente).
Du coup la trajectoire de notre centre de gravité va être légèrement incurvé. Les hanches descendent
légèrement dans la première partie du déplacement.

Attention, quand je parle de « lâcher prise« , je ne parle pas d’un état mental ou physique où l’on
s’abandonne. Au contraire, on reste toujours dans un état de vigilance active (Zanshin), mais on
lâche volontairement la prise que l’on a sur son centre de gravité pour permettre un déplacement
rapide. Il y a rupture de l’équilibre.
Tout ceci se fait très rapidement et ne se voit quasiment pas de l’extérieur.

Bon, je pense qu’il est temps maintenant de passer à la pratique car ce qui compte c’est surtout que
vous ressentiez ce principe et la vidéo devrait vous aider.

N’oubliez pas de faire quelques échauffements articulaires, musculaires et cardio-vasculaires, en


téléchargeant gratuitement mon livre : L’ABC des échauffements, puis je vous retrouve sur le
tatamis.

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