Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Les Entraves de La Mise en Œuvre Du Contrôle de Gestion Au Sein Des Établissements Publics Article D'une Revue
Les Entraves de La Mise en Œuvre Du Contrôle de Gestion Au Sein Des Établissements Publics Article D'une Revue
établissements publics
MELLOUL Anass, Doctorant FSJES, Salé (anas.mell90@gmail.com), ANAIRI Fadoua, Doctorant FSJES, Université Mohammed V, Rabat
(Fadoua.anairi@gmail.com), CHENNAOUI Abdelhak, Cadre Administratif, Centre Hospitalier IBN SINA (ifrschen@gmail.com)
Résumé
Le Maroc, en tant que pays en voie de développement, avait un long chemin à parcourir. En
parallèle avec les études menées par le gouvernement Marocain sur la situation de
l’administration publique, d'autres réflexions ont été entreprises par des experts avec l'appui
des organismes internationaux comme la Banque mondiale et le PNUD (Programme des
Nations Unies pour le Développement). En effet l’instauration du projet de loi relative à la
gouvernance et au contrôle financier des établissements publics sera basé sur un processus de
restructuration et une gestion axée sur la performance. C'est dans cette perspective que la mise
en œuvre du contrôle de gestion dans le secteur public doit être adaptée à la conjoncture et
aux multiples évolutions économiques et sociales en vue que les établissements publics soient
efficaces et fournissent un service public adéquat aux attentes des citoyens.
En conséquence, vLa problématique générale peut se formuler ainsi: Quelles sont les
différentes entraves de la mise en œuvre du contrôle de gestion au sein des établissements
publics ?
2. CADRE THEORIQUE
Dans le cadre de notre étude, on va se baser sur la théorie d’agence développée par l'école
néoclassique, la théorie de l'agence constitue la perspective théorique la plus dominante en
matière d'analyse microéconomique de l'entreprise (Jensen et Meckling, 1970). Cette théorie
se base sur l'analyse de la relation d'agence, définie comme étant « Un contrat dans lequel une
personne a recours aux services d'une autre personne pour accomplir en son nom une tâche
quelconque, ce qui implique une délégation de nature décisionnelle à l’agent » (Jensen et
Meckling, 1976, p. 308, traduction libre). Cette théorie permet d'expliquer la pratique et les
types de contrats permettant d'optimiser la relation entre l'agent (à qui l'on délègue) et le
principal (celui qui délègue). La théorie de l'agence présume un conflit d'intérêts entre l'agent
1H. Guillaume
et le principal. Ce conflit résulterait du fait que chacun cherche à maximiser sa propre utilité
au détriment de l'autre.
Dans le secteur public, la démarche contractuelle peut prendre la forme soit d'un engagement
réciproque, c'est-à-dire que les droits et les obligations de chaque partie sont déterminés par le
contrat, soit d'une convention qui lie plusieurs personnes qui se mettent d'accord pour la
réalisation d'un objectif commun. À partir de là, on peut comprendre que la démarche
contractuelle est utilisée dans les organismes publics comme facteur de responsabilisation des
agents. La responsabilité prend souvent la forme d'un contrat qui précise les règles du jeu : qui
est responsable ? De quoi on est responsable ? Quel est le degré de son autonomie ? Quels
objectifs doit-il atteindre ? Par quelles ressources ? C'est en connaissant la nature du contrat et
des parties contractantes que l'on peut déterminer qui doit rendre compte à qui. En d'autres
termes, quels sont les modes de contrôle prévus dans un tel contrat pour vérifier l'atteinte des
résultats ?
Cette réforme vise à réorienter le contrôle vers une gestion performante et préventive des
risques intégrant également les préoccupations majeures d’une gouvernance efficace2.
Le projet de loi prévoit quatre types de contrôle à savoir le contrôle a priori, le contrôle
d’accompagnement, le contrôle a posteriori et le contrôle contractuel ainsi que quatre objectifs
2Synthèse du Rapport sur le secteur des Etablissements et Entreprises Publics (EEP) accompagnant le projet de la Loi de
Finances 2015, page 11.
de contrôle qui consistent dans le contrôle de l’opportunité, de la régularité, de la fiabilité
ainsi que l’appréciation des performances et des risques économiques et financiers.3
4. Hypothèses de la recherche
D’après les théories que nous avons avancées et les réponses du questionnaire, les facteurs qui
peuvent être à l’origine des entraves dans la mise en œuvre du contrôle de gestion au sien des
établissements publics sont résumés comme suit :
- Les entraves liées au type d’organisation, sa structure, sa culture et la violenté des
organes décisionnels ; la stratégie de l’établissement, aux plans opérationnels, aux
finalités des objectifs et au choix des indicateurs ;
- Les entraves liées aux mobilisations des moyens humains et matériels (Système
d’information, Manuel des procédures, Equipement, niveau de formation des cadres,
le savoir-faire …………).
Par rapport à cette problématique liée à la multiplicité des entraves dans un établissement
public, et en tenant compte du contexte de notre étude, nos hypothèses de recherche seront
formulées de la manière suivante :
Hypothèse 1 : Plus le service du contrôle de gestion est rattaché à la Direction Générale
plus le rôle occupé par ce dernier est plus important.
Hypothèse 2 : Le manque d’un système d’information est la principale contrainte de la mise
en œuvre du contrôle de gestion.
3Projet de loi relative à la gouvernance et au contrôle financier de l’Etat sur les établissements et entreprises publics et autres
organismes.
4Projet de loi relative à la gouvernance et au contrôle financier de l’Etat sur les établissements et entreprises publics et autres
organismes page 17.
5Ce type du contrôle est Spécifique aux entreprises concessionnaires.
Hypothèse 3 :la fonction du contrôle de gestion est confrontée à une diversité des entraves
d’ordre organisationnelles, d’accès à l’information et de manque des ressources humaines.
5. Méthodologie
Étant donné que les pratiques en matière du contrôle de gestion se font au niveau interne de
l’établissement public, le questionnaire semble être le moyen le plus pertinent et le plus
adapté pourpouvoir obtenir le maximum possible d'informations qui se rapportent à des telles
pratiques. A propos de notre étude nous avons contactés 40 établissements publics, dont 27
ont voulu répondre à notre questionnaire, au cours de la phase de collecte des données
quelques remarques peuvent être évoquées :
- La difficulté d’accès à l’information pour la plupart des établissements publics ;
- Le manque d’attractivité vis-à-vis des questionnaires et des études similaires ;
- La taille de l’échantillon qui reste faible par rapport à la population mère à la hauteur
de 256 établissements publics.
6IBM SPSS Categories 20 Jacqueline J. Meulman : Analyse des correspondances multiples- Chapitre 6.
7L’ANALYSE DES CORRESPONDANCES MULTIPLES « À LA HOLLANDAISE » : INTRODUCTION A L’ANALYSE
D’HOMOGENEITE
a. 6 cellules (75,0%) ont un effectif théorique inférieur à 5. L'effectif théorique
minimum est de 1,11.
Ce résultat montre que le lien entre les deux variables est significatif. La signification est
inférieure au risque accepté de 5%. Il est possible de conclure qu’il existe un lien significatif
entre le rattachement du service du contrôle de gestion à la Direction Générale et l’importance
du rôle occupé par ce dernier.
Tableau 2 : Mesures symétriques
Valeur Signification
approximée
Phi ,778 ,001
Nominal par Nominal
V de Cramer ,778 ,001
Nombre d'observations valides 27
Les deux dimensions retenues permettent de prendre en compte 53% de l’inertie totale à
travers unRécapitulatif des modelés interprétables en termes de distances entre observations.
Résultats de
Hypothèse Enoncé de l’hypothèse l’enquête
quantitative
Plus le service du contrôle de gestion est rattaché à la
Hypothèse 1 Direction Générale plus le rôle occupé par ce dernier est Validée
plus important.
Le manque d’un système d’information est la principale
Hypothèse 2 contrainte de la mise en œuvre du contrôle de gestion. Validée
La fonction du contrôle de gestion est confrontée à une
Hypothèse 3 diversité des entraves d’ordre organisationnelles, Validée
d’accès à l’information et de manque des ressources
humaines.
7. Conclusion
Durant notre étude, nous avons pu mettre l’accent sur les principales entraves rencontrées par
les établissements publics lors de la mise en œuvre du contrôle de gestion qui restent assez
nombreuses.
En effet, et afin d’apporter une réponse claire et pertinente à la problématique de notre étude,
nous avons mené une enquête par le biais d’un questionnaire adressé aux établissements
publics (un échantillon de 27 établissements), analysé à l’aide des méthodes statistiques (khi-
deux et l’ACM).
Les résultats auxquels nous avons abouti ont montré que les hypothèses avancées sont
validées, et dévoilent effectivement que la mise en œuvre du contrôle de gestion est due à
différentes entraves que nous avons déjà citées, mais les difficultés majeures observées dans
la plupart des établissements publics restent le manque d’un système d’information,
l’insuffisance du capital humain et l’obstacle d’accès à l’information par le contrôleur de
gestion.
De même que l’instauration d’un système d’information intégré a pour effet de faciliter
l’échange d’information entre les différents intervenants et par conséquence l’amélioration du
rôle du contrôleur de gestion en matière de choix des outils de pilotage et la contribution à
l’atteinte des objectifs de l’organisme.
Toutefois, il faut souligner que l'étude peut être limitée par le nombre restreint de la
population questionnéene permet pas la généralisation des résultats etlacaractéristique
nominale de la plupart de nos données a borné nos choixquant aux analyses (Statistiques à
appliquer sur les résultats).
Finalement, d’autres pistes de recherche sont envisageable notamment le rôle effectif de
l’instauration du système d’information au sein des établissements publics dans l’atténuation
du problème de la mise en œuvre du contrôle de gestion.
8. Bibliographie
- Joannides, V. et Berland, N., 2008, « Grounded theory : quels usages dans les recherches en
contrôle de gestion ?».
- Pierre Ghewy, 2010, « Guide Pratique de l’Analyse de Données » de boeck 1er édition