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Bulletin de correspondance

hellénique

Fouilles de Délos: Temple des dieux étrangers


Amédée Hauvette-Besnault

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Hauvette-Besnault Amédée. Fouilles de Délos: Temple des dieux étrangers. In: Bulletin de correspondance hellénique.
Volume 6, 1882. pp. 470-503.

doi : 10.3406/bch.1882.4221

http://www.persee.fr/doc/bch_0007-4217_1882_num_6_1_4221

Document généré le 15/10/2015


FOUILLES DE DÉLOS.

TEMPLE DES DIEUX ÉTRANGERS (1).

DIVINITÉS SYRIENNES: APHRODITE SYRIENNE,


ADAD ET ATARGATIS.

Il serait téméraire de prétendre que l'introduction des


cultes orientaux dans le monde grec ait dû se produire partout
et toujours de la même manière: en réalité, des
circonstances particulières ont pu déterminer dans certaines villes
l'admission de certains cultes, comme on le sait pour le temple
de la Mère des dieux à Athènes (2). Toutefois les
témoignages des auteurs anciens et les textes épigraphiques
permettent de reconnaître et de suivre, dans le développement des
cultes orientaux en Grèce, une marche à peu près uniforme.
Apportés par le commerce, les nouveaux dieux n'ont
d'abord été reconnus qu'à titre d'étrangers, domiciliés, pour ainsi
dire, dans la cité, à la manière des métèques. Plus tard ils
ont été admis dans la religion officielle, mais non pas sans des
modifications importantes, qui leur ont fait perdre leur
caractère original. C'est alors que, devenus méconnaissables
pour les Orientaux nouvellement venus en Grèce, ils ont été
ramenés sous leur forme primitive, et de nouveau honorés
comme dieux étrangers, jusqu'au jour où la religion grecque
les a pour la seconde fois absorbés et transformés suivant ses
usages et ses idées.
Ce sont ces transformations successives que nous essaierons

(1) Voir dans un précédent article la description des fouilles, p. 295, pi.
VIII, ainsi que les inscriptions relatives aux divinités égyptiennes et à
quelques autres dieux, p. 316.
(2) Voir Foucart, Associations religieuses chez les Grecs, p. 64.
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de montrer dans le culte d'Aphrodite Syrienne, à l'aide d'une


série d'inscriptions que nous avons découvertes l'année
dernière à Délos.

I.
ISIS ET APHRODITE SYRIENNE.

Il est important d'abord de déterminer les relations d'Isis et


d'Aphrodite Syrienne à Délos. En effet, si le temple des dieux
étrangers n'est pas un sanctuaire unique et fermé, un témé-
nos déterminé par une enceinte continue, analogue au péri-
bole d'Apollon ; si les différents dieux honorés dans ce temple
ont un culte distinct, il n'en est pas moins vrai qu'ils sont
unis entre eux par des liens étroits et des relations intimes
qu'il ne faut pas méconnaître.
Aucune inscription, il est vrai, ne donne à Isis et à
Aphrodite Syrienne le titre de θεοί σύννχοι καΐ σύμβωμοι,
ordinairement appliqué aux dieux égyptiens Sarapis, Isis, Anoubis,
Harpocrate (1), et étendu une fois seulement à Zeus Ourios (2),
une autre fois à Apollon (3). C'est que ce titre ne peut
évidemment convenir qu'à des divinités qui ont un prêtre
commun. Or nous avons déjà vu que Sarapis, Isis, Anoubis et
Harpocrate ont un prêtre unique, habituellement appelé
Ιερεύς, et quelquefois ιερεύς Σαράπιδος (4). Aphrodite Syrienne
au contraire a un prêtre particulier, également annuel, comme
on peut s'en convaincre par la formule : ιερεύς γενόμενος Άγν^ς
'Αφροδίτης εν τώι έπι Άριατάρχου #ρχοντος ενιαυτυι (5).
Cette distinction établie, il faut reconnaître qu'il y a entre
les deux cultes des rapports étroits. Les monuments dédiés à
Aphrodite Syrienne ont été trouvés pèle - mêle au milieu des

(1) Voir, dans notre précédent article, n° \, p. 317.


(2) Cf. p. 328, m 22.
(3) Cf. p. 321, n° 26. Dans cette inscription il paraît certain qu'Apollon est
assimilé à Harpocrate. C'est un fait dont les inscriptions fournissent
plusieurs autres exemples: C. I. G., 5793, 7045; 'Αθήναιον, t. IV, p. 458, n° 7.
(4) Cf. plus haut, p. 317, n° 2.
(5) 'Αθήναιον, t. IV, p. 462. n" 16. Cf. plus bas, n°s 3 et 7.
in FOUILLIS DE DÉLOS

dédicaces à Isis ; cette confusion s'explique dans une certaine


mesure par les bouleversements survenus à une époque
postérieure; mais elle a pu se produire aussi dès l'origine, comme
on voit, par exemple, au Pirée, des offrandes à Aphrodite Ou-
rania déposées dans le sanctuaire de la Mère des dieux (1). Ce
rapprochement ne comportait pas nécessairement, dans l'idée
des Grecs, une assimilation des deux divinités, mais
seulement une certaine conformité dans les traditions religieuses et
dans le culte. Or cette ressemblance d'origine et même de
rites existait certainement entre Isis et Aphrodite Syrienne,
comme entre Aphrodite Syrienne et la Mère des Dieux.
Chacune de ces déesses fait partie d'un couple divin : Isis et Osi-
ris,' devenu après sa mort Osor Apis et par corruption Sara-
pis; Aphrodite Syrienne et Adonis; la Mère des Dieux et At-
tis. Apulée, décrivant au XIe livre des Métamorphoses (2) la
déesse Isis qui lui est apparue en songe, lui donne tous les
caractères de déesse mère, de divinité de la terre et de la
production, qui conviennent également à Cybèle et à la grande
déesse de Syrie. Ailleurs, il est vrai, le même auteur, plein
d'une dévotion fervente pour Isis, attribue aux ministres de la
Déesse Syrienne un rôle ridicule et odieux (3) ; mais ce fait
même ne prouve-t-il pas qu'il y avait rivalité et concurrence
entre les deux cultes, c'est-à-dire voisinage et rapprochement?
On sait du reste qu'à Rome le culte de la Dea Syria était
desservi dans la IIIe Région, dite Isis et Sérapis, parce que ces
divinités y avaient leur temple (4). Plus tard même, à Rome,
les ministres furent communs aux trois déesses Isis, Aphrodite
Syrienne et Cybèle : une inscription du règne d'Héliogabale
mentionne un personnage qui porte le titre de prêtre d'Isis et
de la Mère des Dieux -(h). Une autre inscription prouve que les

(1) Foucart, Des associations religieuses chez les Grecs, p. 99.


(2) Apul., Metamorph. XI, 5, p. 1003, edit. Hildebrand.
(3) Apul., ibid., VIII.
(4) Bull, délia Commissione arch. com. di Roma, 8e année, 2e série, inscr.
n° 152 a.
(5) OreUi, Inscr. latin, select., n° 5841.
FOUILLES DE DÉLOS 473

cérémonies du taurobole et du criobole, primitivement


réservées à Cybèle, furent transportées dans le culte d'Isis (1).
Cette assimilation complète d'Isis et d'Aphrodite Syrienne
n'existe pas à Délos. Chacune a son prêtre, des autels et des
édicules qui lui sont propres. Seulement il arrive que le
voisinage des sanctuaires nécessite parfois l'intervention commune
des deux déesses. C'est ainsi qu'un personnage nommé Apol·
lonios fils d'Asclépiodore, reçoit une inspiration et un ordre
de Sarapis,d'Isis,d'Anoubis et d'Aphrodite réunis : κατά πρόΌτ-
τ«γ{Αΰέ Σοίράπιος, "Ισιος, *Ανούβιος, Αφροδίτης (2). Il s'agissait
en effet, comme on le λ oit d'après l'inscription, de construire
un mur, qui réunissait peut-être un édifice consacré à
Aphrodite à d'autres constructions, dépendant du Sarapieion. Une
seule dédicace de Délos paraît identifier absolument lsis et
Aphrodite Syrienne : "laiiït Σωτείραι Άστάρτει 'Αφροδίτη* κ«1
"Ερωτι €Αρφοχράτει 'Απόλλωνα (3). Ce fait s'explique assez par
les ressemblances que nous avons signalées entre les deux
divinités ; toutefois il ne saurait prévaloir contre les nombreuses
dédicaces qui montrent le culte d'Aphrodite Syrienne organisé à
coté de celui d'Isis, mais d'une manière distincte et
indépendante.

II.

MAGISTRATS, PRÊTRES ET FONCTIONNAIRES ATTACHÉS AU CULTE


D'ISIS ET A CELUI D'APHRODITE SYRIENNE.

Les deux cultes, ainsi juxtaposés, sont administrés l'un et


l'autre, pendant la période à laquelle se rapportent tous les
textes épigraphiques découverts jusqu'à ce jour, par des
magistrats et des prêtres athéniens. C'est dire qu'ils n'ont plus du
tout le caractère d'une association privée, analogue à celle des

(1) Orelli, ibid., no 2335.


(2) Cf. plus haut, p. 330, n° 25.
(3) 'Αθήναιον, t. IV, p. 458, n« 7.
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marchands de Tyr établis à Délos dans la première moitié du
second siècle avant notre ère (1).
11 ne paraît pas douteux cependant qu'ils n'aient été l'un et
l'autre introduits en Grèce de la même manière que le culte
d'Héraclès Tyrien, dont le nom phénicien est Marcod (2). Les
dieux de l'Egypte et de la Syrie ont été apportés dans le monde
grec par le commerce, longtemps avant les expéditions
d'Alexandre et la domination des Ptolémées. C'est, dit-on, à Gorin-
the que fut établi le plus ancien temple d'Isis par les marchands
venus de la Cyrénaïque (3) : au temps de Pausanias, il y avait
dans cette ville deux temples de cette déesse, l'un d'Isis Pela-
gia, l'autre d'Isis iEgyptia (4). Peut-être, dans ce dernier
sanctuaire, le culte de la déesse avait-il conservé un caractère plus
conforme à son origine égyptienne, comme on le sait pour la
chapelle d'Isis à Tithorée en Phocide (5). Au Pirée, qui fut
également un port de commerce florissant au IVe siècle, les
cultes d'Isis et d'Aphrodite Syrienne furent introduits aussi
par les commerçants étrangers de l'Egypte et de l'île de
Chypre: c'est en 333 que les marchands de Citium obtinrent du
conseil et du peuple d'Athènes l'autorisation de fonder un
temple en l'honneur d'Aphrodite (6). Ces associations
conservèrent, à ce qu'il semble, le caractère privé qu'elles avaient
reçu de leurs fondateurs; elles furent aussi fidèles à
l'observation des rites traditionnels: on sait en effet que les
principales fêtes du thiase d'Aphrodite étaient les Adonia, fêtes en
l'honneur d'Adonis, dont le culte oriental ne fut jamais
publiquement adopté en Grèce (7); d'autre part, les Sérapiastes
du Pirée subsistèrent comme thiase longtemps après que le

(1) C. I. G., 2271. — Pour la date de ce monument, voir Foucart,


Associations religieuses, p. 225, et pour l'organisation du thiase, p. 107 et 108.
(2) 0. I. G., 5753.— Cf. Waddington, Inscr. de Syrie, n°* 1855-1858.
(3) Maury, Histoire des religions de la Grèce antique, t. III, p. 276.
(4) Pausan., II, c. 4, § 6.
(5) Pausan., X, c 32, § 9.
(6) C. Ι. Α., II, 168.
(7) Bull, de Corr. hellén., t. III, p. 510 etsuiv.
FOUILLES DE DÉLOS 47b

culte de Sérapis et d'Isis eut été, sous l'influence des Ptolé-


mées, admis dans la religion officielle de la cité (1).
Le souvenir de fondations semblables à Délos ne subsiste ni
pour Isis ni pour Aphrodite Syrienne. Le plus ancien
témoignage qui nous fasse connaître l'existence des cultes égyptiens
à Délos est contenu dans les comptes et inventaires de
l'archonte Démarès, publiés récemment par M. Homolle et qui
datent de l'année 180 environ .av. J. C. (2). Mais le fait même
que dans cette liste certaines sommes sont portées au compte
du Sarapieion et de l'Isieion prouve qu'à cette époque le culte
des divinités égyptiennes était administré par les
fonctionnaires déliens. On voit en effet, parmi les recettes des hiéropes,
■une somme de 15 drachmes, produit d'un θησαυρός, sorte de
tronc établi dans le Sarapieion (3). La même somme est
fournie par le θησαυρός du temple d'Apollon, tandis que le
produit du même tronc dans PAsclépieion et dans l'Aphrodision
est beaucoup moindre. C'est une preuve que le sanctuaire de
Sarapis et d'Isis était déjà considérable. Mais si le Sarapieion
rapporte quelque chose au trésor sacré des hiéropes, il coûte
encore davantage: en effet l'administration du temple
d'Apollon y entretient un néoeore, qu'elle paie 120 drachmes par
an (4). D'autres passages de la même inscription mentionnent
diverses dépenses faites pour le temple de Sarapis ou pour la
construction de maisons dépendant de l'Isieion (5). C'est donc
un culte public au même titre que le culte d'Apollon lui-même,
et l'on ne trouve là aucune trace de l'association des marchands
égyptiens qui a du pourtant à l'origine apporter à Délos,
comme à Corinthe, au Pirée et ailleurs, le culte de la déesse
égyptienne.
Quant à Aphrodite Syrienne, elle n'est même pas nommée
dans les comptes de Démarès. L'Aphrodite dont il y est sou-

(1) Foucart, Assoc. relig. p. 101-102, inser; h*J4.


(2) Bull, de Corr. hellén., t. VI, p. 1-168.
(3) Invent, de Démarès, face A, 1. 156.
(4) Ibid., face A, 1. 196.
(5) Ibid., face A, 1. 187, 236-237; face B, 1. 220, 230.
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vent question est une des plus antiques divinités déliennes *
c'est l'Aphrodite hellénique, dont l'origine n'est autre en
réalité que la déesse Astarté de la Syrie et de Chypre, mais qui
fut de très-bonne heure implantée sur le sol de la Grèce et
hellénisée. Dans la légende de Délos, Thésée passait pour
avoir apporté de Crète son image et pour avoir fondé son
temple (1). L'Aphrodisiôn était sans doute contenu dans le péri-
bole d'Apollon (2), et n'a aucun rapport avec le sanctuaire
d'Aphrodite Syrienne construit à côté du temple de Sarapis et
d'Isis sur le versant du Cynthe. Ce sanctuaire existait-il déjà
au commencement du IIe siècle, mais seulement à titre de culte
privé, ce qui expliquerait pourquoi il n'est pas mentionné
dans les comptes de Démarès? C'est possible ; mais nous
n'avons à cet égard aucune preuve. Ce qui est certain, c'est que,
lors de la seconde domination athénienne, le culte d'Isis et
celui d'Aphrodite Syrienne paraissent au même titre
administrés par les nouveaux fonctionnaires politiques et religieux
qu'Athènes établit dans l'île.
Les dédicaces consacrées à Isis et à Aphrodite sont datées,
comme tous les monuments de cette période, par le nom de
l'épimélète de l'île, επιμελητή τνίς νότου, dont le rôle et les
attributions sont connues. Les fonctions de ce magistrat
duraient un an, et pouvaient être renouvelées (3). Plusieurs
monuments portent de plus les noms de deux magistrats religieux,
qui n'ont d'autre titre que celui-ci : οί επί τα ιερά (4) et qui
sont également athéniens. Il n'est pas impossible de supposer
que c'est le titre abrégé des fonctionnaires qui succédèrent aux
hiéropes déliens, et que les comptes de Callistratos et d'An-
thestérios appellent oi καθεσταμένοι επί τν)ν φυλακην των ιερών
χρημάτων και τών άλλων προσόδων των του θεού (5). Les hiéro-
pes, il est vrai, étaient au nombre de quatre; mais M. Ho-

(1) Homolle, Comptes des hiéropes, p. 442.


(2) Homolle, ibid., p. 87-88.
(3) 'Αθήναιον, t. IV, p. 459, n» j8.
(4) C. I. G., 2306 b.~ Άθτίν., t. IV, p. 462, n° 16— Cf. plus bas n° 3,
(5) Homolle, Bull de Corr. hellén., t. VI, p. 2.
FOUILLES DE DÊLOS 477

molle fait remarquer que, en règle générale, ils agissent


plutôt deux à deux (1). Athènes put profiter de cet usage établi,
soit pour diminuer le nombre des successeurs des hiéropes,
soit pour en faire deux collèges de deux membres, qui
devaient se partager la surveillance religieuse des différents
sanctuaires.
Le prêtre d'Aphrodite Syrienne, comme celui de Sarapis, est
toujours athénien; c'est un magistrat annuel, dont les fonctions
peuvent être sans doute renouvelées, bien que nous n'en
ayons pas la preuve directe, comme pour le prêtre de
Sarapis. La formule ordinaire ιερεύς ών ou ιερεύς γενόμενος
paraît indiquer que la désignation de ce prêtre avait lieu par le
sort : dans une circonstance particulière dont nous parlerons
plus bas, le prêtre élu par un vote ne manque pas de mettre
ιερεύς χειροτονηθείς (η°12).
Un autre fonctionnaire, mentionné également sur les
dédicaces à ïsis et sur celles à Aphrodite, est le zacore. Bien que
les inscriptions de Délos apprennent peu de chose sur le rôle
de ce personnage, il nous semble qu'on peut en tirer une
remarque assez utile. Ce fonctionnaire TTgurlTclix fois dans les
inscriptions inédites que nous donnons plus bas, et jamais son
nom n'est suivi d'un ethnique. La même observation peut
être faite sur les monuments de Délos déjà publiés (2), ainsi
que sur les inscriptions du Cynthe découvertes par M. Lebè-
gue (3). Ce fait semble prouver que ce fonctionnaire est, non
pas un citoyen athénien, mais un Délien. Sans établir cette
observation comme une règle invariable, M. Homolle a
montré que dans les inventaires les noms propres sans ethnique
sont ordinairement des noms de Déliens (4). On conçoit que
les Athéniens, en prenant possession de l'île, aient pu trouver
bon de garder, pour l'administration intérieure des temples,
des hommes du pays, et qu'ils aient voulu profiter de leur ex-

(1) Homolle, Bull, de Corr. hellên., t. VI, p. 58.


(2) 'Αθήναιον, IV, p. 461 et 462, nos 15 et 16.
(3) Lebègue, Recherches sur Dêlos, p. 139-144, inscr. 1 et 2.
(4) Homolle, Bull, de Corr. hellên. t. VI, p. 164,. note 2.
BULL. DEGORRESP.HELLÉNIQUE,"VI. 32
478 FOUILLES DE DÉLOS
périence en les maintenant dans leur charge un nombre
considérable d'années. Un zacore de Zeus Kynthios et d'Athéna
Kynthia fut en charge jusqu'à 37 fois (l).Un autre, attaché au
temple de la déesse Syrienne Άγνη θεός (η°2),Άτάργατις (n°21),le
fut 1 8 fois(2) ,Un homme qui consacrait ainsi toute sa vie au culte
devait être payé; aussi nous semble-t-il certain que le fonction -
naireappelé zacore dans les inscriptions de la période athénienne
et romaine n'est autre que le néocore qui recevait 120
drachmes des hiéropes au temps de l'indépendance délienne. Les
mots ζάκορος et νεωκόρος sont synonymes pour Hésychius.
D'autres auteurs les emploient aussi indifféremment pour
désigner les mômes personnages (3). Reste à savoir s'il y avait
un zacore pour le culte d'Aphrodite Syrienne et un autre pour
celui d'Isis. Les inscriptions ne permettent pas d'affirmer que
le même zacore ait servi à la fois l'un et l'autre. Sur ce point
encore, le culte d'Aphrodite serait donc nettement séparé de
celui de Sarapîs et d'Isis.
Du zacore nous rapprochons immédiatement l'esclave
public, δημόσιος, qui, lui non plus, ne porte jamais d'ethnique,
et dont le nom figure sur trois monuments consacrés à
Aphrodite Syrienne (4). On sait qu'un esclave de ce genre était
souvent attaché aux commissions religieuses, chargées
d'exécuter quelque travail ou de faire quelque recensement dans un
temple (5).
Les fonctions de cleidouque et de canéphore étaient
d'ordinaire confiées par le prêtre en charge à ses enfants (6). Ainsi
Sosion, fils d'Eumène, consacre la statue de sa fille qui a

(1) Lebègue, Délos, inscr. du Cynthe, n° 2.


(2) C'est l'inscription que nous avons publiée dans le précédent article
sur Délos, p. 346, n° 66. C'est à tort que nous l'avons rattachée aux
inscriptions du Sarapieion; carEuodos figure comme zacore de la déesse Syrienne
dans deux dédicaces que nous publions plus bas sous les numéros 2 et 21.
(3) P. Girard, L'Asclépieion d'Athènes, p. 27.
(4) 'Αθήναιον, t. IV, p. 460—462, n<*13, 14, 16.
(5) Schol. de Démosthène, Olynth., II, 19. Cf. Demosth. Philipp., IV, 22;
Lys. adv. Nicom., 2, etc. Cf. C. I. A. II, 61, 403, 404.
(6) C. Ι. Α., II, 453 b, 1. 14.— Cf. Bull de Corr, hellén., t. III, p. 62,
FOUILLES DE DÉLOS 479

exercé les fonctions de canéphore dans les fêtes de Dionysos (1).


Ici, par Dionysos, il faut peut-être entendre Sarapis; car de
bonne heure les Grecs donnèrent Dionysos pour époux à Isis (2).
Une dédicace de Délos prouve du moins que ces deux
divinités furent, sinon identifiées, du moins rapprochées l'une de
l'autre et associées : Διονύσωι καΐ Σαράπι ot cuu.êocXd[*svot κατά
πρ<5στ<κγ[Λ<κ τοΰ θεού (3).
Les thérapeutes sont des ministres dont le nom se
rencontre également dans le culte d'Isis et dans celui d'Aphrodite
Syrienne ; on ne sait ni leur nombre ni la durée de leurs
fonctions ; nous verrons plus bas une de leurs attributions, qui
était de prononcer les malédictions d'usage (n° 24). Les mélané-
phores semblent propres au culte des divinités égyptiennes :
ils ne figurent que dans des inscriptions consacrées à Horus,
à Sarapis, à Isis, à Anoubis et à Harpocrate (4); ils forment
une association appelée σύνοδος (5), et, chose remarquable,
dans les deux textes où un mélanéphore est mentionné
séparément avec son ethnique, c'est un étranger, une fois d'An-
tioche (6), l'autre fois de Chios (7).

III.

ADAD ET ATARGATIS.

Il était impossible que le culte d'Aphrodite Syrienne, ainsi


administré par des magistrats et des prêtres athéniens, ne
s'éloignât pas beaucoup du culte syrien proprement dit, tel que
les fondateurs du temple avaient voulu l'établir à Délos. On
n'a, il est vrai, aucun renseignement sur les cérémonies en

(1) Cf. plus haut, p. 338, n° 41.


(2) Herod., II, 42.
(3) Άθϊίν., t. IV, p. 457, n° 4.
(4) C. I. G., 2295.— Άθιίν., t. II, p. 134; t. IV, p. 460.— Cf. plus haut, p.
319, η» 4.
(5) Άθτίν., t. II, p. 134.
(6) Cf. plus haut, n° 4, p. 319.
(7) 'AOïfv., t. IV, p. 460.
480 FOUILLES DE DÉLOS

usage pendant la période qui nous occupe, et il est permis de


supposer que, à Délos comme à Égire en Achaïe, certains
rites phéniciens avaient été respectueusement conservés :
suivant le témoignage de Pausanias, on n'entrait dans le temple
de la Déesse Syrienne à Égire qu'à certains jours, et
seulement après s'être préparé par des purifications et des
jeûnes (1). Nui doute cependant que les Athéniens n'aient fait un
choix parmi les usages orientaux qu'observaient les
adorateurs d'Aphrodite Astarté. Si la religion grecque était assez
ouverte à tous les dieux étrangers pour que les Athéniens aient
pu, vers l'année 430, décréter la construction d'un temple en
l'honneur de la Mère des Dieux, le μνιτρφον (2), il ne s'ensuit
pas qu'ils aient en même temps adopté les usages barbares
qui s'attachaient au culte phrygien de cette déesse. Nous
savons au contraire qu'ils se refusèrent toujours à admettre les
rites qu'observaient les prêtres d'Attis. Le culte d'Adonis, qui
nous est connu surtout par une charmante pièce de Théocrite,
n'était pas moins grossier (3), et, bien que les Athéniens,
passionnés pour les fêtes de Dionysos, ne dussent pas se montrer
bien sévères, il semble qu'ils n'aient jamais accepté dans le
culte public des fêtes d'un naturalisme aussi cru.
Ainsi l'Aphrodite Syrienne elle-même dut se trouver
bientôt hellénisée, comme l'avait été jadis la même divinité
phénicienne, Astarté, venue de Phénicie dans l'île de Chypre, et
transportée de là à Cythère par des colons Phéniciens (4). A
son tour Aphrodite Syrienne dut, malgré son nom, devenir
pour ainsi dire méconnaissable pour les étrangers syriens,
habitués à adorer une divinité double, un dieu et une déesse,
dont les deux statues figuraient à côté Tune de l'autre dans
le temple de leur ville natale.

(1) Pausan., VII, C 26 § 7: θεού δε ήλν Συρίαν επονομάζουσιν, ες ταύτης το ιερόν


εσίασιν εν ήμέραις ρηταΐς, άλλα τε δσα νομίζουσι προκα,θαριεύσαντες και ες την δίαιταν.
(2) Julian, Orat., V.— Suidas, Photius, au mot Μητραγύρτης.
(3) Clemens Alex., Protrept., p. 76, c. 2.— Cf. Arnob., II, 19.
(4) Voir Maury, Histoire des religions de la Grèce antique, t. III, p. 191
et suiv.
FOUILLES ÛE DÉLOS 481

C'est ce qui explique la fondation à Délos, vers l'an 7 av.


J.-C, d'un temple, dont nous avons retrouvé la dédicace, en
l'honneur de deux divinités syriennes, Adad et Àtargatis.
Avant d'étudier, d'après les inscriptions inédites que nous
publions ci-dessous, l'organisation et le développement de ce
culte nouveau, il nous parait utile de résumer ce qu'on savait
déjà de ces divinités par les auteurs anciens, par les
monuments figurés, les monnaies et les inscriptions.
Les textes où le dieu Adad est nommé sont assez peu
nombreux pour qu'on puisse les citer intégralement. C'est Ma-
erobe qui est le pins précis: « Accipe quid Assyrii de poten-
« tia solis opinentur. Deo enim quern summum maximum-
ce que venerantur, Adad nom en dederunt. Ejus nominis inter-
« pretatio significat unus unus. Hune ergo ut potentissimum
α adorant deum; sed subjungunt eidem deam nomine Adar-
cc gatin, omnemque pofestafem cunctarum rerum bis duobus
« attribuunt, Solem ïerramque intelligentes, nec multitudine
« nominum enuntiantes divisam eorum per omnes species po-
α testatem, sed argumentis quibus ornantur significantes mul-
cc tiplicem pra3stantiam numinis duplicis (1).» Outre l'étymo-
logie du mot Adad, qui a été confirmée par les savants
modernes (2), il faut remarquer dans ce passage la prédominance
du dieu mâle dans le couple divin : cette idée est conforme à
la conception d'une divinité double, dont l'un des éléments,
le mâle, produit les germes des choses, et dont l'autre,
l'élément femelle, les reçoit et les nourrit.
Macrobe donne" aussi du dieu une courte description: sa
tête "est entourée de rayons dirigés de haut en bas, et cette
représentation symbolise la puissance divine d'Adad comme
Dieu Soleil (3). Comme tel, il est assimilé à Apollon, et c'est
le même Adad que décrit Macrobe dans le passage suivant :

(1) Macrob., Saturn., I, CXXIII, § 17-18, éd. Ianus.


(2) Maspéro, De Carchemis oppidi siiu et historia, p. 20.
(3) Macrob., Saturn., I, CXXIII, 19: Ipsaautem argumenta solis rationem
loquuntur. Namque simulacrum Adad insigne cernitur radiis inclinatis,
quibus monstratur \im eaeli in radiis esse solis qui demittuntur in terrain.
482 FOUILLES DE DÉLOS

« Hieropolitani omnes solis effectue atque virtutes ad unius


« simulacri barbati speciem redigunt, eumque Apollinem ap-
α pellant. Hujus faciès prolixa in acutum barba figurata est,
« eminente super caput calatho : simulacrum thorace muni-
« tum est, dextera ereclam tenet bastam superstante Victoriae
« parvulo signo, sinistra floris porrigit speciem, summisque
α ab humeris Gorgoneum velamentum redimitum anguibus
« tegit scapulas (1).»
Une représentation d'Adad, conservée sur un cylindre du
Musée britannique, est conforme à la description de Macrobe,
si ce n'est qu'on n'y retrouve pas les rayons dirigés de haut
en bas (2).
Le nom du même dieu Adad a été transcrit par Philon de
Byblos sous la forme "Αδωδος, et c'est, suivant cet historien,
le roi des dieux: "Αδωδος βασιλέας θεών (3). Nicolas de Damas
en fait, non plus un roi du ciel, mais un roi de Syrie, qui
combattit le roi des Juifs David, et qui régna sur Damas et
sur toute la Syrie, à l'exception de la Phénicie (4). Pline
l'Ancien, expliquant l'étymologie du nom donné à une pierre
précieuse, n'ignore pas qu'Adad est un dieu de Syrie: «Adadu-
« nephros, ejusdem oculus, ac digitus dei : et hic colitur a
« Syris (5).» Enfin Hésychius mentionne un dieu dont le nom
est écrit dans les manuscrits άδκγνούς; l'édition Schmid
propose άδαγύς et repousse la conjecture de Saumaise
Cette conjecture paraît cependant confirmée parla fo
que nous trouvons dans une des inscriptions nouvelles (n° 15).
Quant à Atargatis, Strabon donne exactement son nom, tel
qu'il est toujours écrit dans les monuments épigraphiques de

(1) Macrob., Saturn., I, c. XVII, § 66-67.


(2) De Vogué, Mélanges d'archéologie orientale, intailles araméennes,na 24,
p. 121.— Cf., ibid., n« 28, p. 125.
(3) Fragm. hist, grsec, t. III, p. 569a.
(4) Nicol. Dam. dans les Fragm. hist, grsec, t. III, p. 373. fr. 31 : μετά δέ
ταύτα πολλω χρο'νω Ο'στίρον των εγχωρίων τις, "Αδαδος όνομα, πλεΐον ίσχυσας, Δχ-
μασχοΰ τε και της άλλης Συρίας, έ'ξω Φοινίκης, Ιβασιλευσε.
(5) Plin., H. Ν., XXXVII, 71.
FOUILLES DE DÉLOS 483

Délos, avec le nom de la ville où elle était spécialement


honorée, et il l'assimile avec raison à la Déesse Syrienne dont le
culte avait pénétré déjà en Occident: « Ύπέρκειται èz τοίϊ πο-
« τα[Λου η Βΐ£μ.βύκη, η*ν καΐ "Εδεσσ&ν κκΐ Ίεράν πόλιν καλοΰσιν,
« εν § τιμωσι την Συρίκν θεον την Άτάργκτιν (1).)) Pline
l'Ancien n'est pas moins exact: «Csele habet.....Bambycenj) quae
<c alio nomine Hierapolis vocatur, Syris vero Magog. Ibi pro-
cc digiosa Atargatis, Grœcis autem Derceto dicta, colitur (2).»
La même forme Άτάργατις est adoptée par Isidore de Cha-
rax (3). Άτέργατις ne se trouve que dans Athénée, qui
propose de ce nom une étymologie fantaisiste (4). C'est donc sans
doute [Άτ«ργ]άτει et non [Άτεογ]άτει qu'il faut restituer dans
une inscription de Palmyre (5). Quant à la forme Άτκργοίτει-
τίς, qu'a signalée M. Ray et, elle, serait un allongement de la
forme commune Άτάργατις (6).
Tous ces témoignages ne permettent pas de douter qu'Adad
et Atargatis ne soient les divinités syriennes d'Hiérapolis, que
Lucien ( ou l'auteur quel qu'il soit du traité parvenu sous son
nom) a décrites dans l'ouvrage intitulé Περί της Συρίης ΘεοΟ.
Bien que leurs noms eux-mêmes n'y soient pas transcrits,
c'est d'eux qu'il est question quand Lucien dit : « Dans le
temple sont placées les statues de Junon et de Jupiter, auquel les
habitants d'Hiérapolis donnent un autre nom (7).» La
ressemblance d'Adad et de Jupiter est pour Lucien si frappante qu'il
n'insiste pas sur la description de sa statue : ce La statue de
Jupiter représente parfaitement ce dieu : c'est sa tête, son cos-

(1) Strab. XVI, 2, 27.— (2) Plin., Ή. Ν., V, 23, éd. Littré.
(3) Geographi minores éd. Millier, Isid. Char. Mans. Parth., 1 : 1'ν9εν Βεσή-
χανα, εν r) ιερόν Άτάργατι.
(4) Athen., VIII, ρ. 316 d et e. I/étymologie serait ατερ Γάτιδος, parce
qu'une reine appelée Γάτις aurait interdit à tous ses sujets de manger du
poisson, s'en réservant l'usage à elle seule.
(5) De Vogué, Inscr. sémitiques de la Syrie centrale, n° 3, p. 7 et 8.
(6) Rayet, Bull, de Corr. hellén., t. III, p. 406-408.
(7) Luc, Περί της Συρι'ης θεο3, 31 : εν τωδε εί'ατοα τα εδεα, η τε Ήρη κα\ τον
αυτοί Δία εο'ντα ετέρα) ούνο'ματι
484 FOUILLES DE DÉLOS

tume, son trône ; on le voudrait, qu'on ne pourrait le prendre


pour un autre (1).»
« Junon continue le même auteur, offre aux regards une
plus grande variété de formes : dans l'ensemble c'est bien
Junon; mais il y a chez elle des traits de Minerve, de \rénus,
de la Lune, de Rhéa,' de Diane, de Némésis et des Parques.
D'une main elle tient un sceptre, de l'autre une quenouille.
Sa tête couronnée de rayons, porte une tour et est ceinte du
diadème, dont on ne décore ordinairement que le front
d'Aphrodite Ourania. Ses vêtements sont couverts d'or, de
pierres infiniment précieuses, les unes blanches, les autres
couleur d'eau, un grand nombre couleur de feu (2).»
Pour terminer la description, il faut ajouter un trait, que
fournit aussi Lucien, et qui est caractéristique: c'est que, dans
le temple d'Hiérapolis, Junon est assise sur des lions, Jupiter
sur des taureaux (3).
C'est là un trait de ressemblance commun à un grand
nombre de divinités orientales. « La grande déesse Syrienne de
ce Hiérapolis, dit M. de Vogué, la déesse phrygienne des bas-
« reliefs de Tjazikeui, la Rhéa-Cybèle, Mère des dieux, Vénus·
« Uranie de Phrygie et d'Asie-Mineure, la Tanit ou Artémis
ce Céleste de Carthage, la Junon que Diodore associe à Jupiter
« Baal dans le temple de Bel à Babylone, l'Atergatis syrienne,
ce l'Anaïtis des cylindres assyro-chaldéens : toutes ces divinités
« ont pour caractéristique d'être portées par le lion (4).»
La communauté du symbole amène M. de Vogué à recon-

(1) Luc, Περί τη; Συρ'ης θεού, 31 : το μ:ν του Διάς 3ίγαλμχ iy Δ;'α πάντα όοη,
καΐ κεφαλήν καιει'ματα καΐ εδρην, r,x\ jj-lv οΰδε εΟε'λων άλλως ε'νάσεις.
(2) Luc. ibid., 32: Ή δε Ήρη σκοπε'οντϊ1 σοι πολυειδε'α μορφην Ικφανε'ε1., και τα
μεν ξύμπαντα ατρεκε'ει λο'γω Ήρη εστί, ϊγ^ει δε τι κα'ι Άθηναίης γ.χ\ 'Αφροδίτης και
Σεληναίης και 'Ρε'ης και 'Αρτέμιδος και Νεμέσιος και Μοφέων, χείρΐ δε τ^ μεν it^prj
σκηπτρον έχει, τ^ έτε'ρη δε ατρακτον, κ α: επ! τ^ κεφαλή ακτίνας τε ψορ-hi κα; πύργον
κα\ κεστον τω μούνην την ΟυρανΙψ κοσμε'ουσι. ΈκτοσΟε δε ο^ χρυσο'ς τε άλλος περί-
χέεται και λίθοι κάρτα πολυτελε'ες, των οι μεν λευκοί, ol οϊ 5δατώδεες, πολ\ο\ δε πυ-
ρώδεες ....
(3) Luc, ibid., 31: Την μεν "ΙΙρην λέοντες φορε'ουσι, δ δε ταύροισ: ίφέζι~χι,
(1) De Vogué, Mélanges d'archéologie orientale, p. 45-46,
FOUILLES DE DÉLOS 485

naître dans tous ces personnages les modifications locales et


successives d'une seule divinité, dont le culte a été répandu
dans tout le bassin oriental de la Méditerranée, et cette
divinité n'est autre que la grande déesse de la nature. Or cette
déesse a primitivement été conçue sous un double aspect,
comme mâle et comme femelle, et ces deux éléments, dont
l'un a presque toujours disparu en Occident, se retrouvent
presque partout en Syrie : c'est Bel et Mylitta, chez les
Assyriens ; Baal-Sidon et Astarté à Sidon; Tammour et Baaltis à By-
blos; Marna et Derceto chez les Philistins; Baal-Hammon et Ta-
nit, à Carthage; Ourotal et Alilat, chez les Arabes, enfin Adad
et Atargatis à Hiérapolis(l). Les deux manifestations de cette
divinité double ont chacune leurs symboles : le lion est l'attribut
de la puissance mâle, solaire, ignée, lumineuse, bienfaisante ; le
taureau au contraire est attribué à la puissance femelle,
lunaire, humide, ténébreuse, malfaisante. Mais il s'établit entre
les deux membres de ce couple divin un échange d'attributs
qui montre l'intimité de leur union : sous les pieds de la
divinité mâle on place l'animal qui symbolise la puissance
femelle, et au contraire, à la déesse qui personnifie cette
puissance, on donne pour support l'animal qui symbolise le
principe opposé. Ainsi s'explique le témoignage de Lucien,
confirmé d'ailleurs par les médailles impériales d'Hiérapolis (2).
On ne peut donc douter qu'Adad et Atargatis ne soient des
variétés locales de la divinité double qui a été importée en
Occident sous la forme simplifiée de la Déesse Syrienne. Les
inscriptions de Délos qui se rapportent à ce nouveau culte
prouvent qu'il fut d'abord entièrement distinct de celui
d'Aphrodite Syrienne. La dédicace du temple (n° 12) est datée,il est
vrai, comme tous les actes publics de cette période, par le nom
de l'archonte athénien, Διονύσιος δ μετά Αυκίσκον (vers l'an 7

(1) De Vogué, Mélanges d'archéologie orientale, p. 56.


(2) Lajard, Recherches sur le culte de Vénus, pL III, B, 1. Moyen bronze
d'Alexandre Sévère, frappé à. Hiérapolis. Conservé au Cabinet impérial dç
Vienne.
486 FOUILLES DE DÉLOS

av. J.-C.) (1), mais le personnage qui a consacré le temple est


un habitant d'Hiérapolis, nommé prêtre par élection (ιερεύς
χειροτονηθείς). Cette élection n'avait eu lieu sans doute
qu'entre les Hiérapolitains, qui pouvaient invoquer Adad et Atar-
gatis comme dieux nationaux, θεοί πάτριοι. Lo caractère local
de cette consécration est marqué encore, ce me semble, par
la couronne gravée au-dessous de la dédicace, et qui contient
ces mots : Ή π^λις] ή €Ιε[ρο]πο[λ8ΐ]τδν. Il serait intéressant de
savoir ce que contenait la couronne gravée à côté de la
précédente, toutefois la restitution δ δΐ^ος ό 'Αθηναίων est très-
vraisemblable. C'est en effet l'inscription qu'on trouve,
également dans une couronne, au bas du décret voté par les
marchands Tyriens en l'honneur de leur prêtre et bienfaiteur
Patron, fils de Dorothéos (2). L'intervention du peuple
athénien est facile à comprendre dans l'un et dans l'autre cas,
puisque les habitants d'Hiérapolis ont dû, comme leurs
voisins de Tyr, obtenir des possesseurs de l'île l'autorisation d'y
fonder un sanctuaire nouveau; le personnage, chargé de
négocier cette affaire, a dû être précisément désigné aux
suffrages de ses compatriotes pour les fonctions de prêtre, et il a pu
à cette occasion recevoir une couronne à la fois de sa ville
natale et du peuple athénien.
Les Hiérapolitains administrèrent eux-mêmes pendant
plusieurs années le temple et les différents édifices consacrés à
Adad et Atargatis. Après Achaios fils d'Apollonios, les
inscriptions nous font connaître un autre prêtre d'Hiérapolis, Se-
leucos fils de Zénodoros(n° 13), sous l'administration duquel il
y eut sans doute des réparations ou des constructions
nouvelles à faire dans le sanctuaire: κεχειροτοννι^ένου επί την έπι-

(1) Une autre dédicace, faite à Aphrodite Syrienne, porte le nom de


l'archonte Διονύσιος, mais sans les mots ό μετά Λυχίσχον (cf. plus bas, n°4). Si,
malgré cette légère différence, il s'agit du même archonte, comme le prêtre
n'est pas le même, c'est une preuve certaine que les deux cultes d'Aphrodite
et d'Adad-Atargatis sont distincts. Mais cette preuve même n'est pas
nécessaire.
(2) C. I. G., 2271.
FOUILLES DE DÉLOS 487

σκευών Άριστάρχου το3 Ίσ^ώρου. Une troisième dédicace, mal·


heureusement mutilée, paraît encore avoir été faite par un
habitant de Laodieée, sous l'administration d'un prêtre d'Hié-
rapolis (n° 14).
Cependant Adad et Atargatis ne devaient pas tarder à s'hel·
léniser à leur tour au contact des divinités voisines. Plusieurs
causes durent contribuer à ce rapprochement. D'abord
Athènes, qui avait la direction de tous les sanctuaires déliens, ne
manqua pas de mettre aussi la main sur le temple des
nouvelles divinités syriennes : aux prêtres d'Hiérapolis succédèrent
des prêtres athéniens, tels que Théodotos fils de Diodore (n° 16),
Sibilos fils de Sosipatros (n° 1 5), Alexandre fils de Pamphile (n°l 7) .
lin même temps la communauté d'origine et la ressemblance
des cultes amenèrent la réunion d'Aphrodite Syrienne et d'A-
targatis : Άγννΐ Άφροδίτν) Άταργάτι και Άδάδου (η° 15) Άτχργά-
τει άγνεΐ θεφ (η° 18) άγννίι Θε2κ Άτοίργκτει (η° 19).Ainsi,suivant
la loi que nous avons déjà observée, Adad, l'élément mâle de la
dyade syrienne, après avoir eu le premier rang et les
premiers hommages, prend ensuite la seconde place, et disparaît
enfin, comme avaient disparu Attis du culte de Cybèle,
Adonis du culte d'Aphrodite.
Cette transformation dut se produire aussi dans les rites
propres au culte d'Adad et d7 Atargatis ; mais l'absence
presque complète de monuments figurés ne permet pas de faire
même des hypothèses à ce sujet. Le monument qui paraît le
plus significatif est l'autel ou base circulaire qui portait une
oreille de bronze et au-dessous l'inscription : Άταργά-
τιο; (η° 20). Π faut y joindre un ex-voto composé de deux
oreilles juxtaposées, ainsi que deux autres pierres sans inscription,
dans lesquelles était scellée une oreille de bronze. Mais les ex-
voto de ce genre ne sont pas propres aux divinités
syriennes; on en trouve de semblables dans les temples de tous les
dieux guérisseurs, par exemple, dans le temple d'Asclépios à
Athènes (1). A Délos même, M. Homolle a trouvé une oreille

(1) P. Girard, UAsclépieion d'Athènes, p. 116. — Nous voyons une fois Adad
et Atargatis associés à Asclépios (n° 6).
488 FOUILLES DE DÉLOS

votive dans le téménos d'Apollon, qui avait lui aussi le


caractère d'un dieu guérisseur (1). Toutefois l'oreille de bronze,
scellée dans l'autel circulaire, pourrait avoir une autre signi*
fîcation, et ne pas représenter la partie du corps atteinte par
le mal et guérie par le dieu: M. Clermont-Ganneau a bien
voulu nous signaler des inscriptions de Carthage qui portaient
un emblème semblable, et qui ne paraissaient pas du tout se
rapporter à une guérison. Ce serait donc seulement un
symbole de l'attention qu'on demandait à la divinité pour les
prières et les vœux qu'on lui adressait (2).
Malgré cette absence de renseignements précis sur le culte
rendu à Adad et à Atargatis à Délos, on peut affirmer que
chacun de ces dieux garda son caractère original. Les rites
changèrent certainement,pour s'accommoder aux mœurs de la
religion grecque; mais les traits essentiels de la description
que Macrobe et Lucien nous ont laissée des divinités d'Hié-
rapolis sont certainement applicables aux mêmes divinités
transportées à Délos: Macrobe, dans tout le chapitre de ses
Saturnales où il parle d'Adad, ne songe qu'à accumuler les
arguments pour montrer que ce dieu suprême est le soleil (3).
Or voici que nous trouvons à Délos une inscription, qui
rappelle un serment prononcé devant le Soleil et la Sainte Déesse,
τφ Ήλίφ κοά τ$ 'Ayvfj Θε£ (4). De plus, Lucien ne dit-il pas
qu'Adad n'est autre que Jupiter, et qu'Atargatis a quelque
chose de Rhéa-Cybèle, c'est-à-dire de la Mère des Dieux ? Et
Macrobe n'ajoute-t-il pas que les Syriens attribuent à ces deux
divinités réunies la puissance absolue sur toutes choses : « om*
« nemque potestatem cunctarum rerum his duobus attri-
« buunt (5)?» C'est l'exacte reproduction de ces différents traits
que nous trouvons dans cette dédicace de Délos : Δά τώι πάν-

(1) Homolle, Bull, de Gorr. hellén., t. VI, p. 131, note 2.


(2) Euting, Punische Steine, dans les Mémoires de l'Académie impériale des
sciences de Saint-Pétersbourg, 7e série, t. XVII, n° 3, 1871.
(3) Voir plus haut, p. 481-482-
(4) Cf. plus bas, n° 24.
5 Macr., Saturn., I, c. XXIII, § 17,
FOUILLES DE DÉLOS 489

των κρζτοΟντι και ΜητρΙ Μεγάλη ι τη*ι πάντων κρατούσηι (η° 25).
Adad et Atargatis ne sont pas, ce me semble,
méconnaissables sous ces titres, qui rappellent précisément la définition
qu'ont donnée Macrobe et Lucien de leur caractère et de leur
puissance.

IV.

INSCRIPTIONS.

I.

DÉDICACES A APHRODITE SYRIENNE.

1. Stèle de marbre, avec corniche en haut. H, 0m,52. L.


0m23. Ép. 0ra,08.

ΔΗΜΟΝΙΚΟΣΕΥΡΗ Δημόνικος Ευρη-


ΜΟΝΟΣΑΝΑΦΛΥΣ (Λονος Άναφλύσ-
ΤΙΟΣΙΕΡΕΥΣΓΕΝΟ τιος, ιερεύς γενό-
ΜΕΝΟΣΕΝΤΠΙΕΠΙ (χενος εν τωι επί
5 ΠΟΛΥΚΛΕΙΤΟΥΑΡ Πολυκλείτου άρ-
ΧΟΝΤΟΣΕΝΙΑΥ χοντος ενικυ-
ΤΩΙΤ^ίΙφ^ΚΗ ΣΙΝ τω ι, τ[ην ε]νκ[αυ]<7ΐν (?
Ι<ΑΙΤΑΧΡΗΣΤΗ και τα χρήστη-
ΡΙΑΥΠΕΡΤΟΥ ptac υπέρ του
10 ΔΗΜΟΥΤΟΥΑΘΗ δηρυ του Άθη-
ΝΑΙΠΝΚΑΙΤΟΥ ναίων καΐ τοΟ
ΔΗΜΟΥΤΩ,Ν ΡΠ δη^ου των 'Ρω-
ΜΑΙΠΝΚΑΙΤο μαίων κοεί tô[v
Θ ΕΡΑΠΕΥΤΛ θερκπευτώ[ν
15 Ε Κ.Τ Ω. Η Ι Δ Ι ίΐ εκ ίων ^ίω[ν
ΑΓΝΕΙΑΦΡΟΔ *Αγνεΐ Ά<ρροδ[ί-
ΤΕΙΧΑΡΙΣΤΗΡΙΟΝ τει χαριστηριον.

L'archonte Polycleitos, qui figure dans cette dédicace, est


4ÔÔ POUILtES DE DÉLOS

de ceux dont on ne connaît pas, même approximativement,


la date (1). Les inscriptions nouvelles de Délos permettent de
le placer environ dans le premier tiers du Ier siècle avant J.-C.
En effet le prêtre d'Aphrodite Syrienne Démonieos, fils d'Eu-
rémon, du dème d'Anaphlystos, a été prêtre en même temps
que Dionysios, fils de Nicon, de Pallène, était épirnélète (2),
et cet épimélète se trouve dans une inscription, qui est
antérieure à l'année 74 avant notre ère (3). Comme on pouvait
être plusieurs fois épimélète (4) et plusieurs fois prêtre (5), ces
données ne fournissent qu'une date approximative; mais il ne
semble pas possible de faire descendre l'archonte Polycleitos
plus bas que les trente ou quarante premières années du
premier siècle.
2. Stèle de marbre sans corniche. H. 0m,55. L. 0m,20.
Ép. 0m,18.

ΑΓΑΘΟΚΛΗΣ Άγαθοκλϋς
Γ Λ A Y Κ Ι Ο Υ Γλαυκιου
ΑΝΤΙΟΧΕΥΣ Άντιοχεύς
ΥΠΕΡΕΑΥΤΟΥ υπέρ έαυτοΰ
5 Κ Α Ι Τ Η Σ Γ Υ καΐ τίΐς γυ-
ΝΑΙΚΟΣΡΟΥ νζικος Φου-
ΜΑΘΑΚΑΙΤΟΥ μάθ* καΙ τοΟ
ΥΙΟΥΓΛΑΥΚ1ΟΥ υίου Γλκυκίου
Θ Ε Α Ι Α Γ Ν Η Θεζι ΓΑγνΪ1
10 ΧΑΡίΣΤΗΡΙΟΝ χαριστηριον
ΕΦΙΕΡΕΠΣΣΕ/ εφ' ιερέως 2ελ[εύ-
ΚΟΥΑΧΑΡΝΕ κου Άχαρνέ[ως,
ΑΚΟΡΕΥΟΝΤ ζ]β£κορευοντ[ος
Υ Ο Δ Ο Υ Ε]ύό$ου.

(1) Dumont, Essai sur la chronologie des archontes athéniens postérieurs à


la GIIII» Olympiade, p. 129.
(2) Cf. plus bas, n°»3 et H.
(3) Cf. dans le précédent article, p. 337, n° 39.
(4) Voir plus haut, p. 476.
(5) Voir plus haut, p. 477,
FOUILLES DE DÉLOS 49i

Une inscription, de provenance inconnue, faisait déjà


connaître le nom de 'Ρουμάθα, également porté par une femme
d'Antioche: *Ρου(/.άθα Μενίππου Άντιόχισσκ (1).
3. Base de marbre. H. 0m,45. L. 0ra,65. Ép..Om,lO.

ΗΜΟΣΟΑΘΗ Ν A I il
ΓΜ AT A ET Ι ΕΠ Ι Μ ΕΛ
ΝΗΣΟΥΔΙΟΝΥΣΙΟΥΤΟΥ
ΣΠΑΑλΗΝΕίΙΣΚΑΙΤΩΝ
- 5 . Ρ ΑΔ H M H TP Ι Ο ΥΤΟ ΥΡΟΔ ΙΠ
ΛΗΡΕΩΣΚΑΙΝΑΥΣΙΣΤΡΑΤΟΥ
KPATOYEKKEPAMEÛN
ΠΣΔΕΤΗΣΑΓΝΗΣΑΦΡΟΔ
H ΣΔΗΜΟΝΙ KOYTOYEYPHMO
10 Ν Ο Σ Α Ν Α Φ ΛΥ ΣΤ Ι ΟΥ

[Ό δ]·ΐ)[λος δ Άθγ)ναίω[ν κατά προσ-


[τά]γ(Ακτα, επί έπΐ{/.ελ[νιτου]
[τ^ς] ν^σου Διονυσίου του [Νίκω]-
[νο]ς Παλληνέως καΐ των [επί τα]
5 [U]pà Δημητρίου τοΟ ιΡο^ίπ[που]
[Φ«]λτιρέως καΙ Ναυσιστράτου,
. . . κράτου εκ Κερζ[Λεων,
[ιερέ]ως δε τ'Ζς Άγννίς Ά<ρροδ[ί]-
[τ]νις Δτΐ[λονίκου του Εύρημο-
10 νος Άναφλυστίου»

4. Stèle de marbre blanc, sans corniche, brisée en deux


morceaux. H. Om,37. L. 0m,34. Ép. 0m,07.

0ΕΟΑΛΡΟΣΘΕΟΔΠ θε^ωρος Θεοδώ-


ΡΟΥΑΙΘΑΛΙΔΗΣ ρου Αϊθκλίδης,
ΙΕΡΕΥΣΩΝΕΝΤΩΙ ιερεύς ών εν τώι
ΕΠΙΔΙΟΝΥΣΙΟΥΑΡ επί Διονυσίου ο£ρ-

(1) C. I. G., 6912.


M FOUILLES DE DÉLOS

5 ΧΟΝΤΟΣΕΝΙΑΥΤΩι χοντος ένιαυτΰι,


ΚΑΙΟ10ΕΡΑΠΕΥΤΑΙ καΐ οι θεραπευταΐ
ΥΠΕΡΤΟΥΔΗΜΟΥ ύπερ toO δή>ου
ΤΟΥΑ0ΗΝΑΙΩΝ του 'Αθηναίων
ΑΦΡΟΔΙΤΗΙΑΓΝΕΙ Άφροδίτνμ Άγνεϊ
ΙΟΤΑΣΫΑΛΙΔΑΣΑΝΕ τας ψαλίδας άνέ-
Θ Η Κ ΑΝ ΕΠΙ ΕΠΙ Μ ΕΛΗ θηκαν, επί έπι^ελν)-
ΤΟΥΔΡΑΚΟΝΤΟΣΒΑ του Δράκοντος Βα-
ΤΗΘΕΝ Ω. τηθεν...
ΟΥ ΚΥ
Α Ι
ΕΩ

5. Base de marbre. H. 0m,15. L. 0ra,49. Ép. 0m;51.

ΑΠΟΛΛΠΝ ΙΟΣΔΙΟΣΚΟΥΡΙΔΟΥΝΕΑ
ΠΟΛΕΙΤΗ ΣΥΠΕΡΤΠΝ ΕΑΥΤΟΥ
ΘΥΓΑΤΕΡΠΝΑΡΤΕΜΟΥΣΚΑΙΑΠΟΛ
ΛΩΝΙΑΣΑΦΡΟΔΙΤΗΧΑΡΙΣΤΗΡΙΟΝΕΦΙΕΡΕ
5 ΩΣΘΕΟΒΟΥΤΟΥΔΙΟΝΥΣΙΟΥΑΧΑΡΝ ΕΩΣ

'Απολλώνιο; Διοσκουοιδου Νεα-


πολείτης ύτ:έρ των έκυτου
θυγατέρων Άρτε(Αους καΙ
'Απολλωνίας Άφροδίτγι χαριστηριον, έφ'
ιερέως Θεοβ(ί)ου τοΟ Διονυσίου Άχαρνέως.

6. Petite base, brisée à droite. H. 0m,07. L. 0rn,2.2. Ép.


0m,25. On remarque, à la partie supérieure, un trou
circulaire destiné à recevoir une offrande.

ΜΑΡΟΑΔΑ,ΑΣΚΟ Μαροα£α[ς] Άσκο


ΚΑΡΠΑΣΙΛΤΗΣΑΓ Καρπασιώτης fAy[vfJ Θε^
ΕΦΙΕΡΕΩΣΑΙΣΧ εφ' ιερέως Αίσχ

Le nom du personnage qui fait cette dédicace ne se lit pas


FOUILLES DE DÉLOS 493

nettement sur la pierre, et son origine chypriote ne permet


guère de le rattacher à un nom grec connu.
7. Base de marbre, portant à la partie supérieure un trou
circulaire, brisée à droite. H. 0m,20. L. 0m,28. Ép. 0ra,58.

ΟΙΕΡΕΥΣΤΗΣΑΓΝΗ Ό Σερεύς τ^ς *Αγν«|[ς Θε£ς


ΜΕΝΕΛΑΟ Μενέλκο[ς
ΡΟΣΥΠΕΡ ΕΑΥΤΟΥ ρος ύπερ εαυτού [και τνίς γυνοακοί
ΚΑΡΥΣΤίΑΣΚΑΙ Καρυστίας καΐ . . . .
5 ΟΥΚΑΙΥΠΕΡΙΑΣΟΝΟΣ ου και ύπερ 'Ιάσονος. .. [xael των
ΘΕΡΑΠΕΥΤΗ ΝΤΟ Ν Ν/ θεραπευτών τδν ν[αον ....
ΚΑΙ ΙΣ

8. Fragment brisé de tous les côtés. H. 0m,14. Ép. 0m,04.


L. 0m,24.

ΙΕΡΕΥΣΓΕ .... ιερεύς γε[ν<ΐμενος


ΟΥΤΟΥΑΘΗ N/î υπέρ του ^ιό[Λ]ου τοΰ Άθνΐνα[ίων
ΑΠΟΛΛΠΝΙΟΥΚ 'Απολλώνιου
ΑΓΝΕΙΑΦΡΟ 'Αγνεΐ Ά<ρρο[δίτνιι
ΠΑΛΑ Η

9. Petite base de marbre, brisée à gauche. H. 0m;07.


L. 0ra,20.

H Κ A I A Ν Τ Ι Ο Χ Ο Σ ν) και Άντίοχος
ΝΗΘΕΠΕΥΧΗΝ τ^ €Αγ]νί| Θείρ εύχην
Ι Π Ν Ο Σ" εφ' ιερέως . . . ,]ίωνος.

10. Stèle brisée en haut et en bas. H. 0m,40. L. 0ra,19.


Ép. 0m,08.

ΦΙΚΙΟΣΛΕΥ . ...φίκιος λευ-


ΚΙΟΥΑΓΝΗΙ κίου *Αγνί|ι
Θ Ε Π Ι Α Φ Ρ Ο Θεδη Άφρο-
ΔΙΤΗΙΕΥΧΗΝ ^τηι εύχην.
BULL.DEOOaRBSP.HBLLENIQUEJI. 33
494 FOUILLES DE DÉLOS

...ΕΠΙΜΕΛΗΤΟΥ ΈπΙ] επιμελητού


ΟΥΛ ΕΟ Ν τη*ς νησ]ου Αέον . . .
ON ΕΠΙΤΑ
ΕΛΣΚΑΙ

11. Plaque de marbre brisée à droite. H. 0m,24. L. 0m,35.


Ép. 0m,07.

ΑΓΑΘΕΙΤΥΧΕΙΤΟΥΔΗΜΟΥΤΟΥΑΘΗΝΑΙΠΝΚΑΙΤ
ΕΠΙ ΚΟΣΜΗΣΙΝΤΟΥΙΕΡΟΥΚΑΙΤΗΝΜΕΤΑΘΕΣΙ ΝΤΟΥ
ΚΑΙΤΛΝΣΤΟΏΝΚΑΙΑΠΕΔηΚΑΝΕΦΙΕΡΕΛΣΔΗ
ΕΡΕΥΣΔΗΜΟΝΙΚΟΣΕΥΡΗΜΟΝΟΣΑΝΑΦΛΥΣΤΙΟΣΤΟΕΡ
ΠΙΜΕΛΗΤΗΣΤΗΣΝΗΣΟΥΔΙΟΝΥΣΙΟΣΝΙΚΠΝΟΣΠΑΛΛΗ
ΠΝΥηΝΝίΚηΝΟΣΚΑΙΔΙΟΓΕΝΟΥΚΑΙΕΡΜΑΦΙΛΟΥ

ΕΧΡΥΣΠΣΕΝΤΟΝΘΡΟΝΟΝΤΗΣΘΕΑΣ
ΛΕ.Ν

τύ^ει του ^ιίμου του 'Αθηναίων κ«1 τ[ου δη{Αου του


'Ρωμαίων ot^s έπτιγγειλκντο εις την
του Σεροΰ και την ^ετάθεσιν το[υ. .
%χ\ τών στοών κκΐ άπέ^ωκοίν, έφ' Ιερέως Δη[[λονίκου Εύρημονος
Άναφλυστίου]
Ί]ερεύς Δημόνικος Εύρημονος Άναφλύστιος το έ'ρ[γον
Έ]πΐ{Αελητης της νήσου Διον(ύ)σιος Νίκωνος Πζλλη[νεύς ύπερ
έκυτοΰ [κκΐ της γυν(κικ6ς. .....
κκΐ τ]ών ύών Νίκωνος και Διογένου κκί Έρμαρίλου
Έχρύσωσεν τ6ν θρόνον τνίς θεόίς

Nous attribuons cette inscription à Aphrodite Syrienne à


cause du prêtre Démonicos, fils d'Eurémon, d'Anaphlystos (1).

(1) Cf. n<» 1 et 3,


FOUILLES DE DÊLOS 495

II.

ADAD ET ATARGATIS.

12. Stèle de marbre; avec fronton et acrotères, en bas


moulure et pied destiné à être enfoncé dans une base. H. 0m,68.
L. 0in,23. Gravure soignée. Les lettres, surtout à la partie in·
férieure, portent des traces de couleur rouge.

ΑΧΑΙΟΣΑΠΟΛΛΛΝΙΟΥΙΕΡΟ
- ΠΟ^ΕΙΤΗΣΧΕΙ ΡΟΤΟΝΗΘΕΙΣ
Ι ΕΡΕΥΣΕΙΣΤΟΝΕΠΙΔΙΟΝΥΣΙΟΥ
ΤΟΥΜΕΤΑΛΥΚΙΣΚΟΝΑΡΧΟΝΤΟΣ
5 EN ΙΑΥΤΟΝΑΔΑΤΏΙΚΑΙΑΤΑΡ
ΓΑΤΕΙ0ΕΟΙΣΠΑΤΡΙΟΙ ΣΥΠΕΡΤΕ
EAYTOYKAITH ΣΓΥΝΑΙ ΚΟΣΕΥ
ΒΟΥΛΑΣ ΚΑΙΤΠΝΠΑΙΔΙΛΝ
ΑΠΟΛΛΏΝΙΟΥΚΑΙΔΙΟΝΥΣΙ
10ΑΣΚΑΙΠΡΩΤΟΓΕΝ. 1ΑΣΚΑΙ
ΑΧ.ΑΙΟΥΚΑΙΛΥΣΙ ΜΑΧΟΥ
ΚΑΙΤΩΝΑΑΕΛΦΠΝΑΠΟΛ
ΛΠΝΙΟΥΚΑΙΑΥΣΙΜΑΧΟΥ
ΚΑΙΠΡΩΤΟΓΕΝΟΥΤΟΝΤΕ
15 ΝΑΟΝΚΑ1ΤΟΝΠΡΟΣΟΡΙ
ΖΟΝΤΑΟΙΚΟΝΚΑΙΤΑΣΒΠ
ΜΙΔ...ΟΥΝΑΟΥΑΝΕΘΗΚΕ

ς Απολλώνιου Ίερο-
πολείτης χειροτον·/)θεΙς
ιερεύς εις τον επί Διονυσίου
του [Αετα Αυκίσκον άρχοντος
ένιαυτον Ά^άτωι ν,χί Άταρ-
γάτει θεοϊς πζτρίοίς ύπερ τε
έαυτου κ«1 τ^ς γυναικός Εύ-
βούλοίς κ«1 των
496* FOUILLES DE DÉLOS

'Απολλώνιου καΐ
ας καΐ Πρωτογεν[ε]ίβ£ς και
Άχαιοΰ καΐ Λυσιμάχου
και τών αδελφών 'Απολ-
λωνίου καΐ Λυσιμάχου
και Πρωτογένου τόν τε
νκον καΐ τον προσορί-
ζοντα οίκον καΐ τας βω-
μίδ[ας τ]οΟ ναού άνέθνικε.

Couronne. Couronne.

Η π Η π[όλις
Inscription Η Ι Ε η Ίε[ρο-]
effacée. Π Ο πο[λει-]
ΤΩΝ τών.

Pour la restitution de l'inscription gravée dans la couronne


de gauche, voir plus haut p. 486.
13. Stèle de marbre blanc, brisée en haut. H. 0^50. L.
0m,38. Ép. 0,15.

-AI
ΔΗΜΟΥΤΟΥ ύπερ του] δηαου του
■1ΝΑΙΠΝΚΑΙΤΟΥΔΗ Άθ]ηνκίων γ,οά τοΟ §ύ\-
ΟΥΤΟΥΡΠΜΑΙΠΝ [Λ]ου του 'Ρωμκίων
5 ΑΔΑΤΠΙΚΑΙΑΤΑΡΓΑ Άδάτωι καχλ Άταργά-
ΤΕΙΠΑΤΡΙΟΙΣΘΕΟΙΣ τει πκτρίοις θεοϊς
TONNAONKAITA τον ναον χχϊ τα
ΠΡΟΣΟΝΤΑΑΝΕΘΗ προσόντα άνέθτ)-
ΚΕΝΙΕΡΑΤΕΥΟΝΤΟΣ κεν, ίερκτεύοντος
10 ΣΕΛΕΥΚΟΥΤΟΥΧΗ Σέλευκου του Ζη-
ΝΟΔΩΡΟΥΙ ΕΡΟΠΟΛΙΤΟΥ νο^ώρου Ίεροπολίτου,
KEXEIPOTONHMENOY κεχειροτονημένου
ΔΕΕΠΙΤΗΝΕΠΙΣΚΕΥ δε επί την έπισκευ-
ΗΝΑΡΙΣΤΑΡΧΟΥΤΟΥΙΣΙΔΩ yjv Άριστάρχου του Ίσιδώ[ρου
FOUILLES DE DÉLOS 497

14. Petite base de marbre blanc, brisée à droite et à


gauche. H. 0m,05. L. 0m,09. Ép. 0m,07.

\ΟΥΣΑΑΟΔΙΚΕ
ΑΣΚΑΙΤΠΝΠΑΙ/
ΚΑΙΑΤΑΡΓΑΤΕΙ
ΛΛΠ Ν Ι ΔΟ Υ Ι Ε Ρ Ο

[*Ο δεινοί τοΰ Κείνος] Λα;οδικε[ύς


ύπερ τί5ς γυνκικος. . . ,]χς καΐ των πχί[δων '
Άδχτωι] κκι 'Α,ταργάτει
6^'
ιερέως του δεινός τοΰ Άπο]λλωνίδου Ίερο[7Γθλείτου.

15. Base de marbre. H. 0m,t9. L. 0lB,71. Ép. 0m, 18. A


gauche le marbre présente une saillie non polie, qui était sans
doute engagée dans une construction.

ΠΟΠΛΙΟΣ,ιιιιίΛΙΟΣΛΕΥΚΙΟΥΡΩΜΑΙΟΣΤΗΝΕ
ΔΡΑΝΕΚΤηΝΙΔΙΠΝΥΠΕΡΕΑΥΤΟΥΚΑΙΤΟΥΥΙ
ΟΥΑΥΤΟΥΠΟΠΛΙΟΥΑΓΝΗΑΦΡΟΔΙΤΗΑΤΑΡΓΑ
ΤΙΚΑΙΑΔΑΔΟΥΧΑΡΙΣΤΗΡΙΟΝΕΦΙΕΡΕίΙΣΣΙΒΙ
ΟΥΤΟΥΣΠΣΙΠΑΤΡΟΥΚΗΦΙΣΙΕηΣΧΑΚΟΡΕΥ
ΟΝΤΟΣΚΡΑΤΗΤΟΣΕΠΙΜΕΛΗΤΟΥΔΕΤΗΣΝΗ
ΣΟΥΑΝΔΡΕΟΥΤΟΥΑΝΔΡΕΟΥ
ΠΕΙΡΑΕΠΣ

[Αί(λ(]λιος Λευκίου 'Ρωμαίος την έ[ζέ-


^paev εκ των ϊ^ίων υπέρ έχυτου %χ\ τοΰ υί-
οΰ κύτου Ποπλίου *Αγν^ Άφροδίττι Άταργά-
τι Λ«1 Άδά^ου ν^αριττηριον, έ<ρ' ιερέως Σιβί[λ]~
5 ου τοΰ Σωσιπάτρου Κνιφισιεως, ζακορευ-
οντος Κράτητος, επιμελητού ^ε της
νήσου 'Ανδρέου τοΰ 'Ανδρέου
Πειρχιέως.
498 FOUILLES DE DÉLOS
■ 16. Stèle de marbre blanc. H. 0ra,20. L. 0m,24. Ép.O*,25.
Les lettres portent des traces de couleur rouge.

ΕΙΣΙΔΠΡΟΣΝΟΥΜΗ
ΝΙΟΥΙΕΡΟΠΟΛΕΙΤΗΣ
ΥΠΕΡΕΑΥΤΟΥΚΑΙΤΗΣ
ΓΥΝΑΙΚΟΣΚΑΙΤΟΝΤΕ
5 Κ Ν JQ Ν A Δ A Δ Π ! Κ A Ι ΑΤΑ Ρ
ΓΑΤ Ε Ι Κ A Ι ΑΣ Κ Λ H Π Ι Π Ι Ε Ι
ΙΕΡΕΩΣΘΚΟΔΟΤΟΥΤΟΥ
ΔΙΟΔηΡΟΥΣΟΥΝΙΕΠΣ

Είσίδωρος
νιου Ίεροπολείτης
υπέρ έκυτοΟ και της
γυναικός και των
τέκνων Ά$ά$ωι κ<κΙ Άτοερ-
γάτει κοά Άσκλνιπιωι, έ[π]1
ιερέως Θεοδότου του
Διο&ώρου Σουνΐέως.

17. Base de marbre. H. 0m,15. L. 0m,25. Ép. 0m,30. Trou


de scellement à la partie supérieure.

ΜΑΝΙΟΣΟΥΗΡΑΤΙΟΣ Ούηράτιος
ΓΑ Ι Ο Y ΑΤΑ Ρ Γαίου Άταρ-
ΓΑΤΕΙ ΕΥΧ Η Ν γάτει εύχην
ΕΠΙ Ι Ε Ρ ΕΠΣ ΑΛ Ε ètd ιερέως
5 ΞΑΝΔΡΟΥΤΟΥ 'Αλεξάνδρου του
ΠΑ ΜΦ Ι ΛΟ Υ Παμφίλου.

18. Petite base cylindrique, avec corniche en haut et en


bas. H. 0m,15. Diam. 0^18. En haut, trou pour recevoir une
offrande.
FOUILLES DE DÉLOS 499

ΑΤΑΡΓΑΤΕΙ .... Άτζργάτβι


Ν Ε Ι Θ Ε Λ Άγ]νβΤ Θεφ
ΙΝΑΙΟΣΑΛΙΕΥΣ .. ινααος 'Αλιεύς
ΤΑΠΡΟΣΤΑΓΜΑ κκ]τ

19. Base brisée à droite. H. 0m,12. L. 0m,32.

ΑΓΝΗΙΘΕΛ1ΑΤΑΡ1 eAyv5H Θεωι, Άτχρ[γάτει.

20. Base circulaire (H. 0ra,55. Diam. 0ra,42), creusée à la


partie supérieure, et portant au milieu de cette concavité un
scellement de plomb. Sur le côté était scellée dans le marbre
une oreille de bronze (H. 0in,05), que les ouvriers ont
détachée par mégarde. L'inscription ne se trouve pas exactement
gravée sous l'oreille, mais un peu à gauche.

PO il Ν
ΑΤΑΡ ΓΑΤ Ι Ο Σ

La première ligne de cette dédicace est à peine lisible ;


peut-être avait-elle été gravée antérieurement à la seconde.
Dans cette hypothèse, le génitif Άταργάπος indiquerait à lui
seul la consécration de ce monument à la déesse Atargatis.
21. Sur une plaque de bronze qui devait être fixée sur une
offrande.
A . . Ρ Γ Ι Θ . ω
e π η κ ο ω
€Φ Ι € Ρ€ . C A PT€ M ...
POYZAKOP6YOINTOC
€ ΥΟΔ Ο Υ

θ[ε]ω

εφ' ίερέ[ω]ς
'Αρτεμιδώρου, ζζκορεύοντος
Εύόδου.
500 FOUILLES DE DÉLOS

Les lettres sont gravées au pointillé: les deux premières


lignes surtout sont d'une lecture difficile. La forme Άτάργι pour
Άτάργατι est peut-être due à la négligence du graveur.
22. Plaque de marbre. H. ΟΤ,ΟδΛ. 0ni,42. Ép. 0m,65.

ΑΝΑϊΑΡΕΤΗΤΙΜΗΣΙΔΗΜΟΥΜΗΤΡΙΘΕΠΝ

Άναξαρέτ» Τΐ{λησι&η[λου ΜητρΙ Θεών.

23. Stèle de marbre blanc, brisée en haut et à gauche. H.


0a,18. L. 0m,40. Ép. 0m,07.

ΣΤΕΡΤΙΝΙΟΣ Στβρτίνιος
ΣΠΟΡΙΟΥΡΩΜΑΙ ΟΣΥΔΡΕΩ Σπορίου 'Ρωμαίο; 'ϊδρέφ
ΕΠΗΚΟΩΙΧΑΡΙΣΤΗΡΙΟΝ έπ^χόωι χχρισττόριον,
ΕΦΙΡΕΏΣΘΕΟΜΝΗΣΤΟΥ εφ' ί(ε)ρέως Θεομ-νηστου
ΚΥΔΑΘΗΝΑ1ΕΠΣ Κυ&αθηνχιέως,
ΧΑΚΟΡΕΥΟΝΤΟΣ ζα*ορεύοντος
Ν Υ Σ Ι Ο Υ Διο]νυσίου.

Le dieu mentionné ici est inconnu. Peut-être faut-il


reconnaître sous ce nom une des divinités syriennes honorées à Hié-
rapolis. Parmi ces dieux, M. Maspéro en cite un qui s'appelle
Hedrôn, et dont le nom a quelque rapport avec celui du dieu
Hadar (1).
24. Petite stèle de marbre blanc. H. Om,25. L. 0m,15. Ép.
0m,045. Au-dessus de l'inscription sont représentées deux
mains, levées en l'air, et tournées l'une et l'autre du côté de
la paume. Hauteur de chaque main : 0m,055.

θ Eo r ε ν h c lilÊWiaiÈBlllllUÈUË
ΚΑΤ.ΑΓΙΟΥΑΙ PeiTACXei PAC
Τ(Α)ΗΛΐωΚΑΙΤΗΑΓΝΗΘ€Α
OMCOMOKeNAYTUHMH

(1) Maspero, De Carchemis oppidi situ et historia, p. 22-23-


FOUILLES DE DÉLOS 501

5 CT€ PCCAIMHÀCAAIKH
C A Ι ΑΥΤΟ) Ι ΠΑ Ρ Α Κ AT ΑΘ Η
KHNMHA€AABOYCANAHOC
Tepei NerwAenenoiGWC
ΤΗΑΓΝΗΘ€ΑΠ€ΠΙΟΤ€ΥΚΑ
10 ΟΡΚωΚΑΙΟΥΘ€Ν€Ξ€ΜΟΥΑΔΙ
ΚΗΜΑΓ6ΓΟΝ€Ν€Ι0ΑΥΤΗΝ
ΑΥΤΗ Δ€Λ A BOYC ΑΠΑ Ρ Α Κ ΑΤΑ
Θ Η Κ Η Ν € Ι C € Λ€ ΥΘ£ Ρ Ι Α Ν ΑΠ€ C
Τ€ Ρ Η C€M Η € ΓΦ Υ ΓΟ Ι ΤΟ ΚΙ
15 ΤΟ CTH CG € A C ΑΞΙ ω Δ€ Κ Α Ι
A€OMAinANTACTOYC©€P
n£YTACBAAC0HMei NAY
ΤΗΝΚΑΘΙ. PAN

Θεογένης [του Κείνος]


κζτ[α] 'Αγίου (?) αίρει τάς χεΐρχς
Θε^#
τφ Έλίφ χκΐ τη Άγν^
ο{λώ{λοχ.εν αύτώι μη
5 ατερζσχι {/.ηδε ά^ικ1^-

κην, {/.ηδέ λχβουσαν άποσ-


τερεΐν, έγο> ^έ πεποιθώς
τ^ Άγνί| Θε$ πεττίστευΛχ
10 ορκφ και ούθεν εξ ερ,ου ά§ί-
κτι^οί γέγονεν εις αύτην,
αύτη ^ε λαβοΟσκ π«ρακικ[τ«-
θηκην εΪς έλευθερίαν άπεα-
τέρτίσε. Μη έγφύγοί τδ κ[ρά-
15 τος τ^ς θε^ς, άξιο δε καΐ
δέθ{Λ3« πάντκς τους θερ[«-
πευτάς
την

Pour l'assimilation d'Adad au Soleil et d'Atargatis à Aphro*


dite Syrienne, voir plus haut, p. 487,
502 FOUILLES DE DÉLOS

Malgré plusieurs difficultés de détail, le sujet de cette


inscription est aisé à comprendre : un personnage nommé
Théogène appelle la malédiction des dieux sur une femme qui
s'est emparée injustement d'un dépôt ; il proteste de son
innocence, de sa bonne foi, et conjure les thérapeutes de
prononcer contre la coupable les imprécations d'usage. Ce qui est
obscur, c'est l'usage que cette femme a fait du dépôt : αύτη
δε λαβουσα παρακαταθηκών εϊς ελευθερίων άπεστέρησε. Ces mots
veulent-ils dire qu'elle a pris le dépôt pour s'affranchir? ou
bien que, après avoir reçu le dépôt destiné à
l'affranchissement de celui qui parle, elle l'en a ensuite frustré ? Ce dernier
sens, bien qu'assez mal exprimé dans le texte, justifierait
mieux, ce semble, le ressentiment de celui qui appelle la
malédiction divine.
Avec les deux mots de la fin καθ' ίεραν il faut sans doute
sous-entendre ημέραν : il y avait probablement certains jours
affectés aux cérémonies de ce genre.
25. Pierre grossière, dépolie seulement sur la face qui porte
l'inscription. Gravure irrégulière. H.0m,30.L.0m,60.Ép.0m,20.

ΚΑΤΑΠΡΟΣΤΑΓΜΑΟΣΕΙΡΙΔΟΣ
ΔΙΙΤΩΙΠΑΝΤΩΝΚΡΑΤΟΥΝΤΙ
ΚΑΙΜΗΤΡΙΜΕΓΑΛΗΙΤΗΙΠΑΝΤΩΝ
ΚΡΑΤΟΥΣΗΙΑΡΙΣΤΟΚΥΔΗΣΔΗΜΑ
5 PH TO Y Κ A ! A ΡΤΕΜΠ ΝΠΥ Θ ΕΟΥ

Κατά πρόσταγμα Όσείριδος


ΔΛ τωι πάντων κρατοΰντι
καΐ ΜητρΙ Μεγάληι τηΊ πάντων
κρατούσηι Άρκπτοκύδης Δημα-
5 ρητού καΐ Άρτέμων Πυθέου.

Cette dédicace, dans laquelle nous avons reconnu Adad et


Atargatis (1), montre bien les liens étroits qui rattachaient

(1) Cf. p. 488-489.


FOUILLES DE DÉLOS 503

entre elles les différentes divinités réunies dans le Temple des


dieux étrangers de Délos. C'est sur l'ordre d'Osiris que les deux
personnages nommés sur ce marbre s'adressent aux deux
puissantes divinités syriennes.

AM. HAUVETTE-BESNAULT.

LES TROIS VILLES PHRYGIENNES


BROUZOS, HIEROPOLIS ET OTROUS.

La liste des villes de la Phrygie Salutaris donnée par Hié-


roclès commence par les noms suivants : Eucarpia, Hieropo-
lis (1), Otrous, Stectorion et Brouzos. Comme la liste d'Hiéro-
clès observe généralement un ordre géographique, l'on peut
considérer comme probable que ces cinq villes sont situées dans
la même région de la Phrygie. Hieropolis, Otrous et Brouzos
ne sont mentionnées que dans les listes de Ptolémée et d'Hié-
roclès ; Stectorion est nommée une fois par Pausanias. Toutes
ces cités, sauf Hieropolis, avaient une importance suffisante
pour frapper monnaie sous l'Empire. Toutes étaient le siège
d'évêchés dans la période chrétienne. Par suite, il peut
paraître intéressant de rassembler tout ce que l'on peut savoir au
sujet de ces villes.
La découverte faite par M. Perrot (Rev. Archéol. 1876, p.
190), d'après les inscriptions copiées par M. Choisy, que le

(1) Cette orthographe est usitée dans une inscription publiée ci-dessous et
dans un ms : la même orthographe se retrouve sur les monnaies de la grande
cité de la Syrie du nord. Toutefois, dans les auteurs, les deux villes sont
appelées Hierapohs.

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