Benjelloun
Modèles Nucléaires
Structure Nucléaire
• Modèles nucléaires
I. Modèle de la goutte liquide
II. Modèles a particules indépendantes
1. Modèle de Fermi
a) Energie de Fermi
b) Profondeur du puits de potentiel nucléaire
c) Terme asymétrie
2. Modèle en couches
a) Nombre magiques
b) Puits carré
c) oscillateur Harmonique
d) Effet de bord
e) Coupla spin-orbite
3. Applications du modèle en couches
a. Spin et parité de l’état fondamental
b. Spin et parité de l’état excité (A impair)
les modèles
• Modèles nucléaires
Gaz de Fermi
k F2 L2 2 2 2 2 2 pF2
n x n y n z EF kF
2 2m 2m
Volume élémentaire
d 3 rd 3 p 4 p 2 dp
dn V
(2 ) 3
(2 )3
Intégrant sur p jusqu’à pf (impulsion Fermi), et en tenant compte du principe de
Pauli 1/3
3 2 n
pF
pF3 V
n 2 V
6 ()
2 3
2 2/3
c 3 2 n
EF
2mc 2 V
Dans le cas du noyau de nombre de masse A, on obtient pour les protons et
les neutrons
( p) 3 (n) 3
Z
pF V N
pF V
V
4 3
r0 A
3 2 3
3 2 3
3
• Les niveaux de Fermi des neutrons et des protons doivent être les mêmes dans les
stables ( sinon, il y aura transformation entre neutron et protons) N > Z
• Le puits de neutrons est plus profond que le puits de protons en raison de la
répulsion de Coulomb.
p ( p) 3
F N
pF(n) V 3 9
2 2/3
Z 5/3
N 5/3
Z V T (N , Z )
3 2 3 3 2 3
10m r02 4 A2/3
3 1 ( N Z )2
T ( N , Z ) AEF EF .....
5 3 A
Par rapport au cas symétrique N=Z, le second terme qui s’ajoute à T(N,Z)
diminue l’énergie de liaison et peut donc être identifié comme énergie
d’asymétrie dans la formule de masse.
Pr. M. Benjelloun UCD -FSJ
Pr. M. Benjelloun
• Modèles nucléaires
Goutte liquide
(Rappels de MS1)
Une des premières réussites des modèles nucléaires qui ont été construits pour
expliquer le comportement de l’énergie de liaison
Il se base sur le fait que les noyaux sont approximativement sphériques. Le
volume de cette sphère est proportionnel à A, ce qui signifie que chaque
nucléon occupe à peu près le même volume, quelque soit le noyau où il se
trouve.
La densité nucléaire est quasi indépendante de A. La matière nucléaire est donc
incompressible, comme une goutte de liquide.
1
EL N nn Bnn Bvol av A
2
On peut écrire que ce déficit d'énergie par rapport à l'énergie de volume est
simplement proportionnel à la surface du noyau. L'énergie de surface aura
l'expression suivante
Bsuf as A2/3
B ( A, Z ) av A as A2/3
Ze r2 1 3 e2 Z 2
f (r ) 3 2 W f r ) (r )dV W
8 0 R R 2 (V ) 5 4 0 R
Z2 2/3 Z2
Bcoul ac 1/3 B ( A, Z ) av A as A ac 1/3
A A
Imaginons deux puits de potentiel, chacun avec son ensemble de niveaux d'énergie, iden-
tiques, l'un pour les protons et l'autre pour les neutrons. Ces niveaux se remplissent suivant
le principe d'exclusion de Pauli puisque les protons et les neutrons sont des fermions.
On passe du noyau (N, Z) au noyau (N+1, Z - 1) en
B
transformant un proton en un neutron en
fournissant l’énergie E.
(N-Z) 2 4 6 8 10 12 14 16
Ecart Energie E 2 E 5 E 8 E 13 E 18 E 25 E 32 E
(Modèle de Fermi)
( N Z )2
Basym aa
A
2/3 Z2 ( N Z )2
B ( A, Z ) av A as A ac 1/3 aa
A A
Un dernier terme à faire intervenir dans l'énergie de liaison est un terme qui est
ajouté pour traduire la grande stabilité des noyaux pair-pair.
• ap(A) = -d A-1/2 si Z et N sont pairs (Noyaux pairs-pairs)
• apA) = 0 si si A est impair (Noyaux pairs-impairs et impairs-pairs)
• apA) = +d A-1/2 si Z et N sont impairs (Noyaux impairs-impairs)
2 2
Z ( N Z )
B ( A, Z ) av A as A2/3 ac 1/3 aa a p ( A)
A A
Cette formule est semi empirique puisque les constantes sont déterminées
expérimentalement
av = 15.409 ± 0.026 MeV as = 16.873 ± 0.080 MeV
ac = 0.695 ± 0.002 MeV aa = 22.435 ± 0.065 MeV
d = 11.155 ± 0.864 MeV (12 MeV)
Comparaison des énergies de liaison par nucléon expérimentales (points) et des valeurs
obtenues à partir de la formule de Bethe-Weizsäcker dans le cas de noyaux pair-pair stables.
(Acta Phys.Polon. B37 (2006) 1833-1846)
2/3 Z2 ( N Z )2
B ( A, Z ) av A as A ac 1/3 aa ( A)
A A
M ( A, Z )c 2 ZmH c 2 Nmn c 2 av A
Z2 ( N Z )2
as A 2/3
ac 1/3 aa ( A)
A A
mn c 2 (av aa as A1/3 )
M ( A, Z )c 2 A Z Z ( A) 4aa (mn mH )c 2
ac A1/3 4aa A1
La variation de la masse en fonction de Z présente un minimum pour la valeur
de Z égale à 2
Z0
Paraboles de masse
M ( A, Z )c 2 A Z Z ( A)
A impair
d(A) = 0 A pair
d(A) 0
Applications du modèle
1- Détermination des rayons nucléaires à partir de la différence d'énergie de liaison
des noyaux miroirs.
Ec ac A2/3 ( A 2Z )
2- Stabilité des noyaux vis-à-vis de la radioactivité bêta: Noyau isobarique le plus
stable est celui qui correspond à minium dans la parabole de masse
2 4aa (mn mH )c 2
Z0
ac A1/3 4aa A1
Q ( mi c 2 )initial (m j c 2 ) final
i j
Pr. M. Benjelloun UCD -FSJ
Pr. M. Benjelloun
• Modèles nucléaires
En couches
En observant de plus près les énergies de liaison des nuclides, on trouve que des
nuclides avec un certain nombre de protons et/où neutrons sont
particulièrement stables. Ces nombres (2, 8, 20, 28, 50, 82, 126) sont connus
comme les nombres magiques.
Energie de séparation
Abondance relative
Toutes ces observations nous indiquent que les états d'énergie des nucléons sont groupés en
couches, très semblables à la situation d'un atome. Nous pouvons donc essayer de construire un
modèle similaire, sauf qu'au lieu du potentiel de Coulomb, on a un potentiel inconnu, qui nous
oblige à utiliser les formes de potentiel approximatives.
Potentiels centraux
où Ylm(q,f) est une fonction harmonique sphérique et Rn l(r) une fonction d'onde
radiale dont le comportement à l'origine est en rl, et qui possède (n-1) zéros, non
compris r=0.
Potentiels centraux
Comme l'énergie potentielle pour un noyau n'est pas bien connue, on suppose qu'un
nucléon se déplace dans un potentiel moyen Uk . Dans ces conditions, en désignant par
avec H0 l'hamiltonien de particules indépendantes.
Potentiels centraux
La forme de ce potentiel ne permet pas de faire des calculs simples. Ainsi, en prenant
un potentiel simple (Puits carré infini, Oscillateur harmonique ) on peut faire des
calculs analytiques pour obtenir des approximations correctes pour l'ordre des
niveaux, et les fonctions d'onde des particules indépendantes du modèle en couches.
Potentiels centraux
V0
V (r )
1 e r R / a
V rR
V (r ) 0
0 rR
1
V (r ) V0 m 2 r 2
2
où A est une constante et Jl + ½ est une fonction de Bessel, et K le nombre d’onde défini par
Enl est l'énergie individuelle de chaque état (nl) défini par le nombre quantique radial n
et par le nombre quantique orbital l.
Les niveaux des couches se trouvent en ordre 1s, 1p, 1d, 2s, 1f, 2p, 1g, 2d, ... Les
nombres des nucléons dans un noyau avec des couches fermées sont: 2, 8, 18, 20, 34, 40,
58, 68,… Le potentiel du puits carré ne permet donc pas d'indiquer la couche fermée à 50
nucléons.
Oscillateur harmonique
Essayons le potentiel d'un oscillateur harmonique:
A 1 dimensions 2 1 2 2
m r ( r ) E ( r )
2m 2
A 3 dimensions
polynômes de Hermite
Dégénérescence
Le nombre de nucléons que l'on peut mettre sur la couche N = nx + ny + nz est égal au
degré de dégénérescence d(N) c'est à dire le nombre de façon d'obtenir N à partir nx , ny
et nz. Ainsi, pour N=0, il y a une seule possibilité (0,0,0) alors que pour N=1, il y a trois
possibilités (1,0,0), (0,1,0) et (0,0,1).
Dans ce calcul, on n'a pas tenu compte du spin qui introduit une dégénérescence de
(2s+1) c'est à dire un facteur 2. Donc le nombre de nucléons par couche N est:
Oscillateur en sphérique
comportement à l’origine
k est le nombre quantique radial ( nombre de nœuds radiaux)
Résolution
sphérique
Polynôme de
Laguerre
Les valeurs propres Ek,l (énergie individuelle de chaque état) sont de la forme:
oscillateur harmonique
L'espacement entre les niveaux est w . Une bonne estimation est donnée par:
dégénérescences accidentelles
Le remplissage des couches EN conduisent
dans les deux cas aux premiers nombres
magiques 2, 8 et 20 mais ils sont en défaut
pour les nombres 28, 50, 82 et 126.
dégénérescences accidentelles
le potentiel de Woods-Saxon tend vers 0 lorsque r ∞, ce qui est faux pour
VOH(r). Les nucléons avec un l petit ont une probabilité de présence au centre plus
grande et voient un potentiel effectif plus faible. Au contraire les nucléons de moment
l élevé voient un potentiel effectif plus attractif.
Afin d’abaisser les niveaux d’énergie, un potentiel, -Bl2 ,dit d’effets de bords est
rajouté comme une perturbation.
1f 2p
N=3 2p l =1 6 Les niveaux d’´énergie sont donc abaisses d’un
facteur −Bl(l+ 1).
1f l =2 14
20
Interaction spin-orbite
Mais même avec ce modèle les nombres magiques ne sont pas reproduits
Dans ce qui précède, nous avons supposé que le potentiel moyen est
indépendant de l'état de spin du nucléon.
Dans le cas où nous tenons compte du spin, les sous états (k, l) sont dégénérés
du fait que le spin d'un nucléon est sz = 1/2.
a est une constante positive, l et s sont les moments cinétiques orbital et de spin
du nucléon. Le moment angulaire total d'un nucléon est défini par j = l + s.
a 2 3
Enl 2(n 1) l 3 / 2 B l (l 1) j ( j 1) l (l 1)
2
2 4
Pour chaque couche N, la sous couche la plus basse en énergie correspond à la
valeur maximale de l soit lmax= N.
1
Enl 2(n 1) l 3 / 2 B 2 l (l 1) a 2 (l 1)
2
Enl 2(n 1) l 3 / 2 B 2 l (l 1)
1
Enl 2(n 1) l 3 / 2 B 2l (l 1) a 2 l
2
Exemple état 1f
9 3a
E1 f5/2 12 B 2 2
2 2 1 f 5/ 2
1f 2p
N=3 2p l =1 6
1f
1f l =2 14 a 2
E1 f
N 2 n 1 l 2
1 f7/ 2
Enl 2(n 1) l 3 / 2 B 2l (l 1)
9 4a 2
E1 f7/2 12 B 2
2 2
Nombres Magiques
Pour certains noyaux de A impair, mais avec plusieurs nucléons hors de couches
fermées (nucléons de valence), les prédictions ne correspondent pas aux
observations expérimentales. Dans ces cas les interactions entre les nucléons de
valence ont influencé l'état fondamental du noyau.
47Ag60 ( ½ -) (1g9/2)7 49In64 (9/2)+ (1g9/2)9 (1g9/2)-1
Pr. M. Benjelloun UCD -FSJ
Pr. M. Benjelloun
38 26 56
Considérons les noyaux impair-impair: Cl, Al et Co.
17 13 27
Prévoir le spin et la parité de l'état fondamental de ces noyaux
Pr. M. Benjelloun UCD -FSJ
Pr. M. Benjelloun
7/2-
0
41
20Ca
7/2- 7/2-
2.81 2.80
+ +
1/2 1/2
2.52 2.47
3/2+ 3/2+
0 0
39 39
19K 20Ca
39 39
2- Le 20Ca se désintègre vers le 19K avec QCE = 6.524 MeV. Déterminer le
rayon nucléaire r0.
39 39
3- Le fondamental du noyau 18Ar a un Jp = 7/2-et se désintègre vers le 19K
avec un Qb = 0.565 MeV. Quel est le spin et la parité du premier niveau
39
excité de 18Ar; Sachant que ce niveau à une énergie d'excitation E=1.267
39
MeV, expliquer pourquoi dans le noyau 19K, des niveaux d'énergie 6.546 et
7.739 MeV ont un Jp = 7/2- et 3/2- respectivement.