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Pr. M.

Benjelloun

Modèles Nucléaires

Pr. Mohammed Benjelloun

19/04/2017 Pr. M. Benjelloun UCD -FSJ 137


Pr. M. Benjelloun

Structure Nucléaire

• Modèles nucléaires
I. Modèle de la goutte liquide
II. Modèles a particules indépendantes
1. Modèle de Fermi
a) Energie de Fermi
b) Profondeur du puits de potentiel nucléaire
c) Terme asymétrie
2. Modèle en couches
a) Nombre magiques
b) Puits carré
c) oscillateur Harmonique
d) Effet de bord
e) Coupla spin-orbite
3. Applications du modèle en couches
a. Spin et parité de l’état fondamental
b. Spin et parité de l’état excité (A impair)

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Les modèles nucléaires

L’étude d’un noyau consiste à étudier un système quantique de A nucléons


en interaction en résolvant l’équation de Schrödinger

ψ est la fonction d’onde du noyau qui dépend des coordonnées d’espace, de


spin et d’isospin des A nucléons et du temps.

Ti est le terme d’énergie cinétique des nucléons et Vij l’énergie potentielle


d’interaction, prenant en compte de l’énergie d’interaction coulombienne Vc et
l’énergie d’interaction forte Vn.

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Les modèles nucléaires


On va se placer dans le cas où H est indépendant du temps. On a une
solution stationnaire

l’équation de Schrödinger devient

où E = w représente l’énergie des états stationnaires dans lesquels peut se


trouver le noyau
Un tel problème ne peut être complètement résolu analytiquement à cause
de la connaissance imparfaite de l’interaction nucléaire, Vij.

Ceci est compliqué, voire impossible, dès que A est supérieur à 2 ou 3

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Les modèles nucléaires


Dans ce genre de situation, on a recours à des modèles, qui sont des approximations
d’une théorie exacte, s’appuyant sur des simplifications. Les hypothèses simplificatrices
sont suggérées par les données expérimentales.
Il n'existe pas de modèle universel capable de décrire simultanément toutes les
propriétés du noyau; chaque modèle à un domaine d'application et des limites.

les modèles

A particules indépendantes Collectifs

Plusieurs Gaz de en Goutte Noyau


particules Fermi Couches liquide composé

propriétés individuelles des nucléons. propriétés dites “collectives” du noyau,


On considère que les nucléons se déplacent par exemple le déplacement d’un ensemble
dans un potentiel “moyen”, de nucléons, qui peut englober la totalité
indépendamment des autres nucléons du noyau.

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• Modèles nucléaires
Gaz de Fermi

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Le concept de base du modèle gaz de Fermi


Le concept théorique d'un gaz de Fermi peut être appliqué pour les systèmes de fermions
interagissant faiblement , et obéissant au principe d'exclusion de Pauli. Le modèle du gaz
de Fermi est le modèle à particules indépendantes le plus simple.
Noyau = volume V de gaz de fermions sans interactions
Les protons et les neutrons sont considérés comme se déplaçant librement dans le
volume nucléaire. Le potentiel d’interaction est généré par tous les nucléons.
• Les neutrons et les protons sont des fermions distinctifs et sont donc situés dans deux
puits potentiels distincts,
• Dans une première approximation, ces puits de potentiel nucléaire sont considérés
comme rectangulaires,
• Chaque état d'énergie peut être occupé par deux nucléons avec différentes projections
de spin,
• Tous les états d'énergie disponibles sont remplis par les paires de nucléons: pas d'états
libres, pas de transition entre les états,
• L'énergie de l'état occupé le plus élevé est EF : énergie de Fermi
• La différence B entre le sommet du puits et le niveau de Fermi est constante pour la
plupart des noyaux et vaut l'énergie de liaison moyenne par nucléon B /A = 7-8 MeV.
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Le concept de base du modèle gaz de Fermi


On considère que les nucléons sont enfermes dans une boîte sphérique de
volume V . L'équation de Schrödinger pour une particule dans la boite est :
2  
  (r )  E (r ) avec  ( x, y, z )  0 si x ou y ou z = 0 ou L
2m
2mE  ( x, y , z )  N sin(k x x)sin(k y y )sin(k z z )
En posant k 2  2

nx  n y n
kx  ;ky  ; kz  z
L L L
Chaque ensemble (nx ,ny ,nz) définit une solution.

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Energie de Fermi (Valentin Tome 1 p. 133 et 142)


Comme chaque ensemble (nx ,ny ,nz) définit une solution alors les nucléons
occupent les états d’énergie discrète une énergie:
 2 2 2 2
E k   k x  k y2  k z2 
2m 2m
Le plus haut niveau rempli : niveau de Fermi aura pour énergie:

k F2 L2 2 2 2  2 2 pF2
 n x  n y  n z EF  kF 
2 2m 2m

Volume élémentaire

Si on divise l’espace des phases en cellules microscopiques élémentaires


correspondant à un état et de volume donné par le principe d’incertitude
d’Heisenberg, le volume élémentaire occupé par une particule dans l'espace
des phases est
3
h3   2  

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Modèle de gaz de Fermi (Valentin Tome 1 p. 133 et 142)

Dans le volume physique V, le nombre de cellules ( états accessibles) dn


pouvant contenir une particule d’impulsion comprise entre p et p + dp est:

d 3 rd 3 p 4 p 2 dp
dn  V
(2 ) 3
(2 )3
Intégrant sur p jusqu’à pf (impulsion Fermi), et en tenant compte du principe de
Pauli 1/3
 3 2 n 
pF    
pF3  V 
n  2 V
6 ()
2 3
2 2/3
 c   3 2 n 
EF   
2mc 2  V 
Dans le cas du noyau de nombre de masse A, on obtient pour les protons et
les neutrons
( p) 3 (n) 3

Z
 pF V N 
pF  V
 V 
4 3
 r0 A
3 2 3
3 2 3
3

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Profondeur du puits de potentiel


2/3 2
1  9 n   c 
EF     
2mc 2  4 A   r0 
Pour N=Z=A/2
mc 2  938 MeV r0  1.2 fm c  197 MeV . fm
2/3 2
1  9   c 
EF  2      33 MeV
2mc  8   r0 

On voit que la propriété de la saturation de


la force nucléaire est bien reproduite par ce
modèle, puisque Ef est indépendant de A.

Comme l’énergie de liaison moyenne par


nucléon ~ 8 MeV  le puit a une
profondeur de V0= -(EF+ EL)= -41 MeV, aussi
indépendant de A.

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Puits de Potentiel dans le modèle du gaz de Fermi

• Les niveaux de Fermi des neutrons et des protons doivent être les mêmes dans les
stables ( sinon, il y aura transformation entre neutron et protons)  N > Z
• Le puits de neutrons est plus profond que le puits de protons en raison de la
répulsion de Coulomb.

Potentiel des protons


neutrons protons

Potentiel des neutrons


Niveau de Fermi

La dépendance de l'énergie de liaison sur l'excédent de neutrons peut également être


calculée à l'intérieur du modèle de gaz Fermi.

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Énergie cinétique moyenne par nucléon


Énergie cinétique totale
pF
2
 T  p dp NZ
T  3 pF2 3
  0
    20 MeV
A pF
5 2m T ( N , Z )  A    AEF
2
 p dp 5
0

Énergie cinétique totale NZ T (N , Z )  Z   p   N  n 


3

p ( p) 3
F  N
 pF(n)  V 3   9 
2 2/3
Z 5/3
 N 5/3 
Z V T (N , Z )   
3 2 3 3  2 3
10m r02  4  A2/3

Pour A fixe, généralement N est supérieur à Z


A
Z 2/3
2 3 2 2
c  9   5 ( N  Z )2 
T (N , Z )  2    A   ...
A 10 mc  4   9 A 
N
2

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Dépendance de l'énergie de liaison sur l'excédent de neutrons

3 1 ( N  Z )2
T ( N , Z )  AEF  EF  .....
5 3 A

Par rapport au cas symétrique N=Z, le second terme qui s’ajoute à T(N,Z)
diminue l’énergie de liaison et peut donc être identifié comme énergie
d’asymétrie dans la formule de masse.


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• Modèles nucléaires
Goutte liquide
(Rappels de MS1)

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Modèle de la goutte liquide (1935)

Une des premières réussites des modèles nucléaires qui ont été construits pour
expliquer le comportement de l’énergie de liaison
Il se base sur le fait que les noyaux sont approximativement sphériques. Le
volume de cette sphère est proportionnel à A, ce qui signifie que chaque
nucléon occupe à peu près le même volume, quelque soit le noyau où il se
trouve.
La densité nucléaire est quasi indépendante de A. La matière nucléaire est donc
incompressible, comme une goutte de liquide.

Les nucléons interagirent uniquement avec les voisins proches (saturation).


Si Nnn le nombre de liaison d’un nucléon avec ses proches voisins et Bnn
l’énergie d’une paire, alors l'énergie de liaison par nucléon

1
EL  N nn Bnn Bvol  av A
2

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Modèle de la goutte liquide (1935)


Les termes de volume et de surface correspondent bien au comportement
général de B(A,Z). il est nécessaire d'effectuer une correction car, les nucléons
situés à la surface du noyau interagissent avec moins de nucléons que ceux qui
sont à l'intérieur (les nucléons de la surface doivent être moins liés).

On peut écrire que ce déficit d'énergie par rapport à l'énergie de volume est
simplement proportionnel à la surface du noyau. L'énergie de surface aura
l'expression suivante
Bsuf  as A2/3

B ( A, Z )  av A  as A2/3

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Corrections effet coulombien:


La répulsion Coulomb entre les protons entraîne une diminution de B(A,Z). Cette
correction peut être calculée comme l'énergie potentielle de Z protons distribués
uniformément sur une sphère de rayon R.
Ze
 (r ) 
4 3
R
3
L'énergie de répulsion électrostatique, peut se calculer à partir du potentiel
électrostatique f(r) du noyau (théorème de Gauss).

Ze  r2  1 3 e2 Z 2
f (r )  3  2  W   f  r )  (r )dV W
8 0 R  R  2 (V ) 5 4 0 R

Z2 2/3 Z2
Bcoul  ac 1/3 B ( A, Z )  av A  as A  ac 1/3
A A

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Corrections effet d’asymétrie:


Les noyaux lourds stables renferment toujours plus de neutrons que de protons. Cet excès
de neutrons permet de compenser, par des forces nucléaires attractives, les forces
répulsives électrostatiques qui s'exercent entre les protons. Pour tenir compte de ce fait, il
faut effectuer une correction concernant cette asymétrie.

Imaginons deux puits de potentiel, chacun avec son ensemble de niveaux d'énergie, iden-
tiques, l'un pour les protons et l'autre pour les neutrons. Ces niveaux se remplissent suivant
le principe d'exclusion de Pauli puisque les protons et les neutrons sont des fermions.
On passe du noyau (N, Z) au noyau (N+1, Z - 1) en
B
transformant un proton en un neutron en
fournissant l’énergie E.

On passe ensuite à un noyau (N+2, Z -2), L'écart


d'énergie entre les deux noyaux est 2E.

(N-Z) 2 4 6 8 10 12 14 16
Ecart Energie E 2 E 5 E 8 E 13 E 18 E 25 E 32 E

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Corrections effet d’asymétrie:

(Modèle de Fermi)

( N  Z )2
Basym  aa
A

2/3 Z2 ( N  Z )2
B ( A, Z )  av A  as A  ac 1/3  aa
A A

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Corrections effet d’appariement:

Un dernier terme à faire intervenir dans l'énergie de liaison est un terme qui est
ajouté pour traduire la grande stabilité des noyaux pair-pair.
• ap(A) = -d A-1/2 si Z et N sont pairs (Noyaux pairs-pairs)
• apA) = 0 si si A est impair (Noyaux pairs-impairs et impairs-pairs)
• apA) = +d A-1/2 si Z et N sont impairs (Noyaux impairs-impairs)

2 2
Z ( N  Z )
B ( A, Z )  av A  as A2/3  ac 1/3  aa  a p ( A)
A A

Cette formule est semi empirique puisque les constantes sont déterminées
expérimentalement
av = 15.409 ± 0.026 MeV as = 16.873 ± 0.080 MeV
ac = 0.695 ± 0.002 MeV aa = 22.435 ± 0.065 MeV
d = 11.155 ± 0.864 MeV (12 MeV)

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Energie de liaison par nucléon

Comparaison des énergies de liaison par nucléon expérimentales (points) et des valeurs
obtenues à partir de la formule de Bethe-Weizsäcker dans le cas de noyaux pair-pair stables.
(Acta Phys.Polon. B37 (2006) 1833-1846)

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Energie de liaison par nucléon

Variation de l’énergie de liaison par nucléon calculée en utilisant le modèle de la


goutte liquide : Myers and Swiateccki, Ann.Phys.C 84(1974)186

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Stabilité dans une chaîne isobarique


Pour les transitions isobariques (b- , b+ et C.E ) cette relation qui ne dépend que
de A et Z, c'est une fonction parabolique de Z

2/3 Z2 ( N  Z )2
B ( A, Z )  av A  as A  ac 1/3  aa   ( A)
A A
M ( A, Z )c 2  ZmH c 2  Nmn c 2  av A 
Z2 ( N  Z )2
as A 2/3
 ac 1/3  aa   ( A)
A A

  mn c 2  (av  aa  as A1/3 )
M ( A, Z )c 2   A   Z   Z   ( A)   4aa  (mn  mH )c 2
  ac A1/3  4aa A1
La variation de la masse en fonction de Z présente un minimum pour la valeur
de Z égale à 2 
Z0 

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Paraboles de masse
M ( A, Z )c 2   A   Z   Z   ( A)

A impair
d(A) = 0 A pair
d(A)  0

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Applications du modèle
1- Détermination des rayons nucléaires à partir de la différence d'énergie de liaison
des noyaux miroirs.
Ec  ac A2/3 ( A  2Z )
2- Stabilité des noyaux vis-à-vis de la radioactivité bêta: Noyau isobarique le plus
stable est celui qui correspond à minium dans la parabole de masse

2    4aa  (mn  mH )c 2
Z0 
   ac A1/3  4aa A1

3- Calcul du bilan d'énergie des réactions nucléaires

Q   ( mi c 2 )initial   (m j c 2 ) final
i j

4- Etude de la fission spontanée.


La fission symétrique ne peut se faire spontanément que si


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• Modèles nucléaires
En couches

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Modèle en couches (Valentin Tome 2 p. 321)

En observant de plus près les énergies de liaison des nuclides, on trouve que des
nuclides avec un certain nombre de protons et/où neutrons sont
particulièrement stables. Ces nombres (2, 8, 20, 28, 50, 82, 126) sont connus
comme les nombres magiques.

Comparaison des énergies de séparations observées et calculées selon le modèle de la goutte


liquide  existence de liaisons très fortes pour N magique.

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Energie de séparation

Energie de séparation du dernier neutron Faible section efficace de capture de neutrons


dans le noyau (Z,N +1) en fonction de N rapides pour les noyaux ayant un nombre
(noyau final) magique .

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Abondance relative

Les noyaux doublement magiques


sont encore plus stables

Toutes ces observations nous indiquent que les états d'énergie des nucléons sont groupés en
couches, très semblables à la situation d'un atome. Nous pouvons donc essayer de construire un
modèle similaire, sauf qu'au lieu du potentiel de Coulomb, on a un potentiel inconnu, qui nous
oblige à utiliser les formes de potentiel approximatives.

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Potentiels centraux

Le point de départ des modèles en couches est la solution de l’équation de Schrödinger


pour une particule se déplaçant dans un champ de force central à symétrie sphérique.
Dans un tel potentiel, V(r), la solution de l’équation de Schrödinger peut être écrite
comme

où Ylm(q,f) est une fonction harmonique sphérique et Rn l(r) une fonction d'onde
radiale dont le comportement à l'origine est en rl, et qui possède (n-1) zéros, non
compris r=0.

• Tk est l'énergie cinétique du nucléon k,


• Vkl le potentiel d'interaction entre les nucléons k et l.

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Potentiels centraux

Comme l'énergie potentielle pour un noyau n'est pas bien connue, on suppose qu'un
nucléon se déplace dans un potentiel moyen Uk . Dans ces conditions, en désignant par
avec H0 l'hamiltonien de particules indépendantes.

Lorsqu'un nucléon se trouve à l'intérieur du noyau, il n'interagit de façon appréciable


qu'avec les nucléons les plus proches (courte portée des forces nucléaires)

choix d'un potentiel moyen agissant approximativement constant à l'intérieur du noyau


et tend vers zéro à l'extérieur: le potentiel moyen sphérique a une forme dite de de
Woods-Saxon,

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Potentiels centraux

V0  50 MeV la profondeur, R est le rayon et


a =0.65 fm la diffusivité

La forme de ce potentiel ne permet pas de faire des calculs simples. Ainsi, en prenant
un potentiel simple (Puits carré infini, Oscillateur harmonique ) on peut faire des
calculs analytiques pour obtenir des approximations correctes pour l'ordre des
niveaux, et les fonctions d'onde des particules indépendantes du modèle en couches.

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Potentiels centraux

V0
V (r ) 
1  e r  R  / a

 V rR
V (r )   0
 0 rR

1
V (r )  V0  m 2 r 2
2

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Puits carré infini

Les états d'énergies autorisés correspondent aux solutions de l'équation radiale

la fonction d’onde radiale est telle que Unl(r) = rRnl(r)

où A est une constante et Jl + ½ est une fonction de Bessel, et K le nombre d’onde défini par

Enl est l'énergie individuelle de chaque état (nl) défini par le nombre quantique radial n
et par le nombre quantique orbital l.

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Puits carré infini

Pour un l donné, l’état Enl est 2(2l+1) fois dégénéré ;


• le facteur 2 correspond aux deux sous états de spin (ms=  1/2 ) et
• le facteur (2l + 1) aux sous états magnétiques ( -l < ml< l ).
Donc il ne peut y avoir que 2(2l+1) nucléons identiques dans un état Enl ;
Comme Enl représente une énergie de liaison, alors elle est négative et V(r)= -V0 , on
pose

où enl est positive

Enl Les valeurs permises par K ( conditions aux limites) :


enl Rnl (R) = 0;  Jl + ½ (KR) = 0.
-V0

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Puits carré – nombres magiques


Pour un l donné, cette fonction admet une série de zéro aux valeurs KR = cnl

Les niveaux des couches se trouvent en ordre 1s, 1p, 1d, 2s, 1f, 2p, 1g, 2d, ... Les
nombres des nucléons dans un noyau avec des couches fermées sont: 2, 8, 18, 20, 34, 40,
58, 68,… Le potentiel du puits carré ne permet donc pas d'indiquer la couche fermée à 50
nucléons.

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Oscillateur harmonique
Essayons le potentiel d'un oscillateur harmonique:

A 1 dimensions  2 1 2 2  
    m r  ( r )  E ( r )
 2m 2 
A 3 dimensions

polynômes de Hermite

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Dégénérescence

Le nombre de nucléons que l'on peut mettre sur la couche N = nx + ny + nz est égal au
degré de dégénérescence d(N) c'est à dire le nombre de façon d'obtenir N à partir nx , ny
et nz. Ainsi, pour N=0, il y a une seule possibilité (0,0,0) alors que pour N=1, il y a trois
possibilités (1,0,0), (0,1,0) et (0,0,1).

Dans ce calcul, on n'a pas tenu compte du spin qui introduit une dégénérescence de
(2s+1) c'est à dire un facteur 2. Donc le nombre de nucléons par couche N est:

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Oscillateur en sphérique

L'équation radiale de Schrödinger s'écrit

comportement à l’origine
k est le nombre quantique radial ( nombre de nœuds radiaux)

Dans notre cas, on considère le le potentiel

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Forme de la fonction radiale


Résolution
des polynômes de degré N
cartésienne

Résolution
sphérique

Pour résoudre cette équation, on effectue le changement de variable:

Polynôme de
Laguerre

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Énergie des états


est un polynôme de degré et possède zéro réels.

Comme, possède noeuds à distance finie, ce qui correspond à

pour la solution On aura donc

Les valeurs propres Ek,l (énergie individuelle de chaque état) sont de la forme:

Parité du niveau: (-1)l = (-1)N

N est le nombre quantique principal vaut 0, 1, 2, 3, .....il fixe la valeur de l'énergie


EN = Ek,l. Pour un N donné, donc pour une énergie EN, il correspond plusieurs sous
états (k,l) (il y a dégénérescence en k et l). Le nombre d'états dégénérés est

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oscillateur harmonique
L'espacement entre les niveaux est w . Une bonne estimation est donnée par:

Pour obtenir les nombres magiques n , il faut remplir chaque couche EN en


respectant le principe de Pauli, c'est à dire en y mettant au maximum (N+1)(N+2)
nucléons de même espèce (protons ou neutrons) soit:

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dégénérescences accidentelles
Le remplissage des couches EN conduisent
dans les deux cas aux premiers nombres
magiques 2, 8 et 20 mais ils sont en défaut
pour les nombres 28, 50, 82 et 126.

Le potentiel de l'O.H n'est qu'une approche


du potentiel réaliste de Woods-Saxon

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dégénérescences accidentelles
le potentiel de Woods-Saxon tend vers 0 lorsque r  ∞, ce qui est faux pour
VOH(r). Les nucléons avec un l petit ont une probabilité de présence au centre plus
grande et voient un potentiel effectif plus faible. Au contraire les nucléons de moment
l élevé voient un potentiel effectif plus attractif.
Afin d’abaisser les niveaux d’énergie, un potentiel, -Bl2 ,dit d’effets de bords est
rajouté comme une perturbation.

1f 2p
N=3 2p l =1 6 Les niveaux d’´énergie sont donc abaisses d’un
facteur −Bl(l+ 1).
1f l =2 14

L’effet de bord va différencier les différentes orbites de l différents et va donc lever la


dégénérescence orbitale. Ceci n'apparaît pas pour les états propres de potentiel comme
le puits carré.

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Correction effets de bords

20

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Interaction spin-orbite
Mais même avec ce modèle les nombres magiques ne sont pas reproduits

Dans ce qui précède, nous avons supposé que le potentiel moyen est
indépendant de l'état de spin du nucléon.

Dans le cas où nous tenons compte du spin, les sous états (k, l) sont dégénérés
du fait que le spin d'un nucléon est sz = 1/2.

Ainsi, M.G. Mayer , D. Haxel et collaborateurs (1949) ont adjoint au potentiel de


Woods-Saxon un potentiel moyen pour retrouver les nombres magiques et qui lève
la dégénérescence des sous états (k, l) de façon à abaisser la sous-couche (k, l,
1/2) par rapport à (k, l, -1/2). Ce potentiel introduit empiriquement en physique
nucléaire est le potentiel couplage spin-orbite:

a est une constante positive, l et s sont les moments cinétiques orbital et de spin
du nucléon. Le moment angulaire total d'un nucléon est défini par j = l + s.

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Pr. M. Benjelloun

Espacement des couches


Lorsqu’on applique le potentiel spin-orbite à la fonction d’onde y

a 2 3
Enl   2(n  1)  l  3 / 2   B l (l  1)    j ( j  1)  l (l  1)  
2

2  4
Pour chaque couche N, la sous couche la plus basse en énergie correspond à la
valeur maximale de l soit lmax= N.
1
Enl   2(n  1)  l  3 / 2   B 2 l (l  1)  a  2 (l  1)
2

Enl   2(n  1)  l  3 / 2   B 2 l (l  1)

1
Enl   2(n  1)  l  3 / 2   B 2l (l  1)  a 2 l
2

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Pr. M. Benjelloun

Exemple état 1f

9 3a
E1 f5/2    12 B  2   2
2 2 1 f 5/ 2
1f 2p
N=3 2p l =1 6
1f
1f l =2 14 a 2
E1 f  
N  2  n  1  l 2
1 f7/ 2
Enl   2(n  1)  l  3 / 2   B 2l (l  1)
9 4a 2
E1 f7/2    12 B 2  
2 2

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Pr. M. Benjelloun

Nombres Magiques

La séparation Ekl des niveaux


augmente avec l. Si elle est
suffisamment grande, elle peut
déplacer certains niveaux d'une
couche à l'autre

Par exemple l'écartement du niveau


1f est déjà assez grand pour qu'une
large séparation entre les états
1f5/2 et 1f3/2, ce qui est
responsable du nombre magique 28.
Les autres nombres magiques aux
plus hauts niveaux peuvent
s'expliquer de la même manière.

Il est donc clair que la forte


interaction spin-orbite est
responsable pour la structure des
couches dans un noyau.

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Spin et parité de l'état fondamental des noyaux A impair


Le modèle en couches permet de prédire un certain nombre de propriétés
nucléaires, comme le spin . Les prédictions sont en accord avec les expériences
pour un grande nombre de noyaux avec A impair. Le spin-parité d'un tel noyau est
défini par le nucléon ou le trou célibataire
exemple .

7 N8 , jp = 1/2 – (1s1/2)2 (1p3/2)4 (1p1/2)1

8 08 , jp = 0+ (1s1/2)2 (1p3/2)4 (1p1/2)2

+ (1s1/2)2 (1p3/2)4 (1p1/2)2 (1d5/2)1


8 09 jp = 5/2
protons neutrons
7 N8

Pour certains noyaux de A impair, mais avec plusieurs nucléons hors de couches
fermées (nucléons de valence), les prédictions ne correspondent pas aux
observations expérimentales. Dans ces cas les interactions entre les nucléons de
valence ont influencé l'état fondamental du noyau.
47Ag60 ( ½ -) (1g9/2)7 49In64 (9/2)+ (1g9/2)9  (1g9/2)-1
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Spin et parité de l'état fondamental des noyaux A pair


Par contre ce modèle ne peut pas être utilisé pour prédire la spin-parité des
noyaux avec N et Z tous les deux impairs. Il ne donne aucune contrainte sur le
couplage des protons et des neutrons 'célibataires'.
14
Exemple : N
7
neutrons
– 2 4 1
7N7, j = 1/2 (1s1/2) (1p3/2) (1p1/2)
p

Protons jn= 1/2- et jp = 1/2- donc J= 0+ ; 1+


- (1s1/2)2 (1p3/2)4 (1p1/2)1
7N7, j = 1/2
p

Pour les noyaux avec N et Z tous les deux pairs jp = 0+

38 26 56
Considérons les noyaux impair-impair: Cl, Al et Co.
17 13 27
Prévoir le spin et la parité de l'état fondamental de ces noyaux

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Spin et Parité des états excités


Dans le cas des noyaux impairs, nous pouvons prévoir le spin et la parité des
premiers niveaux excités, et ceci en faisant passer le dernier nucléon non
apparié dans les sous-couches incomplètes qui se trouvent au dessus de la
couche en cours de remplissage
Exemple 17O

Le neutron célibataire peut passer


soit vers la sous-couche 2s1/2 soit Expérimentalement, nous trouvons que le
vers 1d3/2 premier niveau excité à l'énergie 0.8708
MeV possède un Jp = 1/2+.


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Etats excités de 17O

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Exercices (spin des niveaux)

1.Déterminer dans le cadre du modèle en couches le spin et la parité de l'état


fondamental des noyaux suivants:
3 7 11 15 39 39
1H 3Li 5 B 7 N 18Ar 20Ca
39 40 41 41
19K 20Ca 20Ca 19K

2- On donne ci-dessous le schéma de niveaux des premiers états excités de


41
20Ca; Expliquer dans le cadre du modèle en couches, le spin et la parité des
deux premiers états excités. Pourquoi le spectre est très distinct du
fondamentale ?
7/2-
2.45
3/2+
2.01
3/2-
1.94

7/2-
0
41
20Ca

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Exercice (indépendance de charge et isospin)


39 39
1- On donne ci-dessous les trois premiers niveaux de 20Ca et 19K avec leur
spin et parité et énergie d'excitation. Comment peut on interpréter la grande
similitude des énergies d'excitation dans les deux noyaux.

7/2- 7/2-
2.81 2.80
+ +
1/2 1/2
2.52 2.47

3/2+ 3/2+
0 0
39 39
19K 20Ca
39 39
2- Le 20Ca se désintègre vers le 19K avec QCE = 6.524 MeV. Déterminer le
rayon nucléaire r0.
39 39
3- Le fondamental du noyau 18Ar a un Jp = 7/2-et se désintègre vers le 19K
avec un Qb = 0.565 MeV. Quel est le spin et la parité du premier niveau
39
excité de 18Ar; Sachant que ce niveau à une énergie d'excitation E=1.267
39
MeV, expliquer pourquoi dans le noyau 19K, des niveaux d'énergie 6.546 et
7.739 MeV ont un Jp = 7/2- et 3/2- respectivement.

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