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Le résumé de texte – Comment procéder ?

Mme Duriau

1. Exercice

Résumez le texte au ¼ , c’est-à-dire en 120 mots (minimum 108 et maximum 132, une
marge de 10 % est admise). (le corrigé se trouve à la fin de la séquence)

L’éducation à Sparte
De sept à vingt ans, le jeune homme est entraîné dans les camps de jeunesse, sous la direction de
maîtres désignés par l’Etat, à la gymnastique, à la chasse, aux exercices militaires : il est soumis à un
régime de vie sobre et frugal, à une discipline rigoureuse où les coups et la souffrance ont une valeur
d’endurcissement. Les marches forcées, les privations, la nourriture frugale, l’invitation à se procurer
les aliments même par le vol, l’entraînement à supporter les coups, la vie en commun, devaient former
ces citoyens rompus à la discipline dont la valeur militaire restera célèbre à travers l’histoire. En
dehors de cela, peu de formation intellectuelle ; l’esprit est sacrifié au corps ; seule la musique
religieuse ou guerrière est autorisée parmi les arts, parce qu’elle renforce l’éducation patriotique. Les
poèmes d’Homère, quelques chants guerriers, c’est tout ce que le Spartiate connaîtra de l’art.
Dans cette perspective, l’individu ne compte pas ou il ne compte qu’en vue du groupe. Les seules
valeurs considérées sont les valeurs collectives ; la toute-puissance de l’Etat s’affirme sur l’enfant
comme sur l’homme fait. Dès sa naissance, l’enfant relève de l’Etat ; c’est le conseil des anciens qui
décide s’il peut vivre ou s’il doit mourir : comme la cité ne doit pas compter de citoyens infirmes ou
débiles, elle condamne les nouveau-nés faibles ou mal conformés à être abandonnés et exposés sur les
flancs du Mont Taygète ; de même si l’individu risque de n’avoir pas les moyens de vivre, le lot
patrimonial des terres restant indivisible, il est déchu de sa citoyenneté et rejeté au rang de périèques.
La même raison étatique a conduit Sparte à s’occuper de l’éducation des filles ; c’est qu’il fallait en
faire des êtres aussi vigoureux et aussi soumis à l’intérêt général commun que les hommes. Aussi leur
éducation est-elle tout à fait semblable à celle des garçons.
Elles prennent part aux mêmes exercices et apprennent comme eux à chanter, danser, lutter,
lancer le javelot. Elles doivent devenir des femmes robustes, capables d’avoir des fils sains et forts et
de préférer la patrie à leurs enfants ou à leurs maris.

GAL R., Histoire de l’éducation, Coll. « Que sais-je ? », P.U.F.

2. Votre démarche
Explicitez votre démarche, relevez les étapes qui vous ont conduit à votre résumé de
texte.

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3. Grille d’évaluation de la démarche

OUI NON
1. Lecture
1. Ai-je lu le texte en privilégiant le circuit court de lecture (Z) c’est-à-dire en
parcourant uniquement le titre, la mise en page et les références afin d’anticiper le
type de texte et son contenu – cette anticipation devant être confirmée ou infirmée
après lecture intégrale ?

re
2. Ai-je lu le texte une 1 fois afin de le comprendre dans sa globalité et sans
rien souligner ?

e e
3. Ai-je relu une 2 voire une 3 fois le texte afin d’en percevoir les nuances toujours
sans rien souligner ?

2. Plan
1. Ai-je retourné ma feuille et tenté, mentalement, de résumer le texte en répondant
aux questions suivantes :
- De quoi est-il question ?
- Pourquoi ce texte a-t-il été écrit ?
- Comment l’auteur s’y est-il pris pour exprimer son idée (ébauche de structure) ?

2. Ai-je vérifié les mots incompris au dictionnaire ? (sobre, frugal, citoyen, rompu,
Homère, Spartiate, débile, lot patrimonial, déchu, périèque, étatique.)

3. Ai-je, au brouillon, établi le plan du texte après avoir encadré les mots outils
marquant les grandes étapes de la réflexion (opposition, cause/conséquence, structure
chronologique,…)?

4. Ai-je respecté rigoureusement l’enchaînement des idées de l’auteur ?

3. Idées principales
1. Ai-je supprimé les infos répétées ?

2. Ai-je supprimé les infos marginales ?

Il s’agit, cette fois, de supprimer les informations qui n’ont aucune incidence sur le développement
principal. On traitera de cette manière les détails superflus, les digressions et autres informations
marginales (secondaires) par rapport aux faits essentiels du texte.
3. Ai-je supprimé les développements ?

Lorsque tout un passage développe une information générale, on peut supprimer le développement
et ne conserver que l’information générale. On traitera de la sorte les énumérations, les
développements d’actions et les exemples.
REM. Parfois, l’idée générale n’est pas en toutes lettres dans le texte, il faut alors rédiger une
formulation générale capable de remplacer tout le développement.

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4. Ai-je réduit le texte selon les instructions données ?
- ¼ ou 1/5
- 10% de marge
- compter les mots (« j’ » = 1 mot)

4. Neutralité
1. Ai-je respecté la forme d’énonciation du texte (sujet, temps des verbes,…) ?

2. Ai-je évité d’ajouter quoi que ce soit de mon cru (exemples, arguments,
intro, conclusion,…) ?

3. Ai-je évité d’exagérer ou de colorer les propos de l’auteur (la reformulation


n’entraîne pas de changements de nuance)

4. Ai-je évité de commencer par : « Ce texte parle de… », « C’est l’histoire


de… »

5. Relecture
1. Ai-je vérifié la correction de mon orthographe ?

2. ….de mon style ? (redondances, conc. temps,ponctuation,…)

Corrigé du résumé

L’éducation des jeunes à Sparte était entièrement axée sur la discipline et l’exercice
physique, au détriment des arts ou de l’intellect. Les privations, les coups et l’entraînement
commun intensif étaient censés endurcir la jeunesse pour former de futurs soldats d’élite.
Dans une telle conception militaire de la société, il n’y avait pas de place pour
l’individualité, seule comptait la collectivité. L’Etat avait d’ailleurs le droit d’éliminer ou
d’exclure, dès leur naissance, les citoyens infirmes, faibles ou indigents.
L’éducation des filles spartiates, en tout point semblable à celle des garçons, relève de
la même logique : il s’agissait d’en faire de bonnes citoyennes vigoureuses, capables de
donner des fils sains et forts à la patrie.

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Entraînez-vous à repérer les informations principales

1. Supprimer les informations répétées

Dans le texte suivant, supprimez toutes les informations qui se répètent dans des termes
plus ou moins identiques et ne conservez que la formulation la plus précise.

Soudain, un roulement de tambour retentit et le silence envahit l’assemblée. Tout se tait dans l’attente
de l’exploit. Les yeux fixés sur le trapèze, les spectateurs retiennent leur souffle. Rien ne pourrait
détourner leur regard de ce héros qui, dans quelques instants, va exécuter un triple saut périlleux.

2. Supprimer les informations marginales

Dans le texte ci-dessous, vous trouverez des nombreuses informations marginales.


Supprimez-les.

Je pars en Chine
Tout a commencé il y a huit ans lorsque ma femme s’est retrouvée au chômage. Pour meubler ses
grandes vacances – tu parles !- imprévues, elle a décidé d’apprendre le chinois. Par goût des langues
mais aussi dans l’intention de retrouver un jour du boulot. Dans ce cas, pourquoi le chinois ? me
direz-vous. A l’époque c’était plutôt l’arabe qui était à la mode. Des émirs aux poches regorgeant de
pétrodollars faisaient installer des robinets en or dans leur salle de bains par des plombiers belges, et
un de mes amis se convertissait à l’islam au retour d’un séjour là-bas, dans l’espoir un rien chimérique
d’épouser une lointaine cousine du cheikh Yamani – il est aujourd’hui en ménage avec une charmante
personne de Dilbeek.

3. Supprimer les développements

a) Dans les trois extraits suivants, tout un passage est résumé par une expression
générale qui figure dans le texte. Supprimez le passage développé pour ne garder
que l’expression générale que vous soulignerez.

Extrait 1

A la cour du Roi-Soleil
A Madame de Grignan
A Paris, mercredi 29 juillet 1676
(…) Je fus samedi à Versailles avec les Villars : voici comme cela va. Vous connaissez la toilette de
la Reine, la messe, le dîner ; mais il n’est plus besoin de se faire étouffer, pendant que leurs majestés
sont à table ; car, à trois heures, le Roi, la Reine, Monsieur, Madame, Mademoiselle, tout ce qu’il y a de
princes et de princesses, Mme de Montespan, toute sa suite, tous les courtisans, toutes les dames,
enfin ce qui s’appelle la cour de France, se trouve dans ce bel appartement du Roi que vous
connaissez. Tout est meublé divinement, tout est magnifique…

Mme de Sévigné, Lettres

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Extrait 2

La panne
L’auto s’essouffle avec des râles d’asthmatique. Le moteur cogne.
On sent peiner toute cette vielle machine, secouée de frissons, comme un cheval fourbu.
Sûrement, elle n’ira pas loin…
Maintenant, la guimbarde n’avance plus que par à-coups. Elle se traîne en ahanant. Parfois, dans
une descente, elle retrouve un semblant de forces et s’élance en pétaradant. Mais, tout de suite à bout
de souffle, elle ralentit et j’entends son cœur battre avec un bruit de ferraille.
C’est l’agonie. (…) C’en est fait ! … un râle, un soubresaut : l’auto s’arrête.
R. Dorgeles, Sur la route mandarine

Extrait 3

Des chevauchées fantastiques


Les sensations éprouvées à moto n’ont rien de commun avec celles que l’on peut avoir en voiture.
« Une moto, c’est un prolongement de soi-même, dit un jeune motard. On éprouve une sensation très
forte de puissance et de liberté. » On perçoit, à moto, toutes les qualités, toutes les nuances de l’air.
L’été, par exemple, quand on traverse une forêt, on reçoit en plein visage une odeur fraîche, exquise
de champignons et d’humus. En débouchant ensuite sur un champ de blé, c’est le relent chaud de la
paille au soleil, et le contraste est enivrant. En voiture, on ne goûte pas cela et, à pied, le changement
est trop progressif.

b) Dans l’extrait suivant, un passage est développé. Toutefois, il n’est pas résumé par
une expression. Supprimez le développement et rédigez la formulation générale.

Extrait 4

Passons maintenant au contenu du sac. Je place à gauche le fusil, les cartouches et tout ce qui sert à les
confectionner ; j’ai de quoi fabriquer environ deux cents cartouches ; cela doit faire deux mois de
chasse, si je ne suis pas trop maladroit. Ensuite, il faudra en venir à l’arc et aux flèches. Rien à dire sur
le fil à pêche et les accessoires, si ce n’est qu’ils sont manifestement insuffisants et trop faibles pour le
genre de poissons que je devine en ces eaux. J’ajoute au tas de gauche le poignard, les machettes, le sac
de couchage, les outils, les ustensiles de cuisine et la combinaison caoutchoutée. Dans le tas de droite,
je mets le bonnet de ski dont je ne vois vraiment pas l’emploi actuellement, un chandail à col roulé, le
caleçon long et… mes vêtements de citadin. Je fourre tout le tas de droite dans le sac, qui deviendra
un oreiller.
J. Talrich, Mon chien, mon île et moi

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Corrigé des exercices

1. Supprimer les informations répétées


 Soudain, un roulement de tambour retentit et le silence envahit les spectateurs. Ils
retiennent leur souffle, les yeux fixés sur le trapéziste héroïque qui va exécuter un triple
saut périlleux.

Le silence envahit = tout se tait

L’assemblée = les spectateurs

L’attente = dans quelques instants= va exécuter (futur proche)

L’exploit = ce héros

Rien ne pourrait détourner leur regard= les yeux fixés sur …

Les yeux fixés sur = ils regardent

2. Supprimer les informations marginales

 Il y a huit ans lorsque ma femme s’est retrouvée au chômage, elle a décidé d’apprendre le
chinois. Par goût des langues mais aussi dans l’intention de retrouver du boulot, (même
si), à l’époque, c’était plutôt l’arabe qui était à la mode.

Tout a commencé= information marginale

Pour meubler ses grandes vacances – tu parles !- imprévues= information marginale

Un jour = information marginale

Dans ce cas, pourquoi le chinois ? me direz-vous= information marginale

Des émirs aux poches regorgeant de pétrodollars faisaient installer des robinets en or dans
leur salle de bains par des plombiers belges, et un de mes amis se convertissait à l’islam au
retour d’un séjour là-bas, dans l’espoir un rien chimérique d’épouser une lointaine cousine du
cheikh Yamani – il est aujourd’hui en ménage avec une charmante personne de Dilbeek. =
digression

3. Supprimer les développements


Extrait 1

 Je fus samedi à Versailles avec les Villars : voici comme cela va. Vous connaissez la
toilette de la Reine, la messe, le dîner ; mais il n’est plus besoin de se faire étouffer,

Le résumé de texte Page 6


pendant que leurs majestés sont à table ; car, à trois heures, ce qui s’appelle la cour de
France, se trouve dans ce bel appartement du Roi que vous connaissez.

 Le Roi, la Reine, Monsieur, Madame, Mademoiselle, tout ce qu’il y a de princes et de


princesses, Mme de Montespan, toute sa suite, tous les courtisans, toutes les dames = une
énumération

Extrait 2

 L’auto s’essouffle avec des râles d’asthmatique. Le moteur cogne.


On sent peiner toute cette vieille machine, secouée de frissons, comme un cheval fourbu.
Sûrement, elle n’ira pas loin…
Maintenant, c’est l’agonie. (…) C’en est fait ! … un râle, un soubresaut : l’auto s’arrête.

 La guimbarde n’avance plus que par à-coups. Elle se traîne en ahanant. Parfois, dans une
descente, elle retrouve un semblant de forces et s’élance en pétaradant. Mais, tout de suite
à bout de souffle, elle ralentit et j’entends son cœur battre avec un bruit de ferraille. = un
développement d’actions

Extrait 3

 L’idée essentielle illustrée par un exemple : On perçoit, à moto, toutes les qualités, toutes
les nuances de l’air.

 L’exemple : L’été, par exemple, quand on traverse une forêt, on reçoit en plein visage une
odeur fraîche, exquise de champignons et d’humus. En débouchant ensuite sur un champ
de blé, c’est le relent chaud de la paille au soleil, et le contraste est enivrant.

 Le texte contracté : Les sensations éprouvées à moto n’ont rien de commun avec celles
que l’on peut avoir en voiture. « Une moto, c’est un prolongement de soi-même, dit un
jeune motard. On éprouve une sensation très forte de puissance et de liberté. » On
perçoit, à moto, toutes les qualités, toutes les nuances de l’air. En voiture, on ne goûte pas
cela et, à pied, le changement est trop progressif.

Extrait 4

Le passage développé :

1) le fusil, les cartouches et tout ce qui sert à les confectionner ; j’ai de quoi fabriquer
environ deux cents cartouches ; cela doit faire deux mois de chasse, si je ne suis pas trop
maladroit. Ensuite, il faudra en venir à l’arc et aux flèches. Rien à dire sur le fil à pêche et
les accessoires, si ce n’est qu’ils sont manifestement insuffisants et trop faibles pour le
genre de poissons que je devine en ces eaux. J’ajoute au tas de gauche le poignard, les
machettes, le sac de couchage, les outils, les ustensiles de cuisine et la combinaison
caoutchoutée

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2) le bonnet de ski dont je ne vois vraiment pas l’emploi actuellement, un chandail à col
roulé, le caleçon long et… mes vêtements de citadin

La formulation générale :

Je prépare mon sac en séparant son contenu en deux tas : dans celui de gauche, mon matériel
de chasse et de survie, dans celui de droite, mes vêtements.

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