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c u -tr a c k c u -tr a c k

Les auteurs terminent invariablement par une citation de Racine, le


fils, accompagnée d'une citation de Cicéron, pour dire que les gens
insensibles à ces beautés imitatives n'ont pas d'oreilles et ne sont
même pas des hommes. Et c'est avec ces niaiseries pédantesques que
l'on prétend former le goût de la jeunesse!

_4º Allitérations et Assonances._

Le dictionnaire de l'Académie définit ainsi l'allitération:

«Figure de mots qui consiste dans la répétition recherchée des mêmes


lettres ou des mêmes syllabes.» Cette définition est une
condamnation; mais les auteurs qui ont parlé plus longuement de ce
sujet, n'ont pas osé refuser les circonstances atténuantes; ils ont
cru, surtout, devoir faire grâce au vers de Racine sur les serpents.
Cependant, les allitérations dans ce vers ne valent pas mieux que
celles du vers de Voltaire:

Non, il n'est rien que Nanine n'honore.

Dans un bon style, loin de chercher les allitérations, on les évite


autant que possible.

Quand l'allitération dure peu et se présente naturellement, elle peut


ne point choquer, sans pour cela être une véritable beauté. Il suffit,
par exemple, de mettre plusieurs verbes de suite au même temps pour
qu'il puisse y avoir allitération. Le sublime du genre, c'est un poème
latin en l'honneur de Charles le Chauve, où tous les mots commencent
par un _c_, et un poème sur la guerre des pourceaux, où tous les mots
commencent par un _p_.

L'allitération était fort usitée dans les anciennes poésies du Nord.


Dans les anciennes poésies françaises, telles que, par exemple, la
_Chanson de Roland_, c'est l'assonance: en d'autres mots, la parité
des voyelles suffisait pour la rime. Th. de Banville dit à ce sujet:
«L'assonance n'est nullement employée par la poésie actuelle, si ce
n'est dans l'intérieur des vers, et pour produire des effets d'un
ordre musical trop sublime et trop subtil pour qu'il soit possible
d'en résumer le principe en des règles d'école.» Que peut-il y avoir
de sublime ou de subtil à faire rimer _France_ avec _bande_, _tanche_
ou _chante_? Quant à la règle à établir, elle est bien simple, car
elle découle de l'analyse que j'ai faite du timbre des voyelles.
L'assonance abonde dans le vers suivant de Victor Hugo:

Sorte de héros, monstre aux cornes de taureau.

Pour faire peur aux petits enfants, on fait la grosse voix; Victor
Hugo fait la grosse voix pour agir sur l'imagination des grands
enfants; grands ou petits, c'est toujours le même procédé.

Dans les _Chants du crépuscule_, de Victor Hugo, on trouve la strophe


suivante:

Vérité profonde!
Granit éprouvé
Qu'au fond de toute onde
Mon ancre a trouvé!
De ce monde sombre
Où passent dans l'ombre
Des songes sans nombre,
Plafond et pavé!

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