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net/publication/220334551

Conception d’un SIG d’aide à la décision pour l’optimisation de la gestion


forestière

Conference Paper · June 2006


DOI: 10.13140/2.1.4089.4408

CITATIONS READS

0 2,047

3 authors:

Herve Gazel Sébastien Gadal


Université Jean Moulin Lyon 3 Aix-Marseille Université
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SEE PROFILE SEE PROFILE

Jurgita Lekaviciute
Klaipeda University
30 PUBLICATIONS   82 CITATIONS   

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Réalisation d’un système d’information géographique et
d’aide à la décision pour optimiser la gestion des
ressources forestières

Geographical information and decision making system


design to optimize the management of forest resources

Hervé GAZEL 1, Sébastien GADAL 2, Jurgita LEKAVICIUTE 3

1
Association Entre Nous Et Vous. 2, rue de Beausset, F-13001 Marseille. UE
Courriel : gazel.rv@wanadoo.fr
2
Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et C3ED UMR n°63 IRD-UVSQ.
47, bd Vauban, bât Vauban, F-78047 Guyancourt cedex. UE
Courriel : sebastien.gadal@c3ed.uvsq.fr
3
Université Vytautas Magnus, Département des sciences de l’environnement. Faculté des
sciences naturelles, Vileikos 8, LT-44404 Kaunas, Lituanie. UE
Courriel : jlekaviciute@gmail.com

Résumé

Cet article traite de la réalisation d’un Système d’Information Géographique et d’Aide à la Décision pour
optimiser la gestion des ressources forestières. A travers cette réalisation, on s’interroge sur la place de
l’information géographique dans le processus de concertation et dans l’approche du développement durable. Les
données cadastrales, les images satellites, les données cartographiques et photographiques de terrain sont
présentées. Les traitements effectués et l’intégration de l’ensemble sont exposés. Les résultats obtenus
fournissent une connaissance inatteignable sans recours à ces outils. Ils mettent en lumière l’importance des
images satellites et de la composante spatiale de l’information géographique. Dans le contexte actuel attentif au
développement durable, elle apparaît nécessaire à la prise de décision.

Mots-clés :

valorisation du patrimoine forestier et environnemental, Systèmes d’informations géographiques et d’aide à la


décision, télédétection spatiale, cartographie, médiation.

Abstract

This article is about the realization of a Geographical Information and Decision Making Aid System to optimize
the forest capital management. Through this realization, we wonder about the place of geographical information
in the process of dialogue and the approach of the sustainable development. The cadastral data, the satellite
images, the cartographic and photographic data are presented. The data processing and the integration of the
data are exposed. The results obtained provide an out of reach knowledge without these tools. They clarify the
importance of the satellite images and the space component of geographical information. In the current context
of the sustainable development, geographical information appears necessary to the decision-making.

Key-words:

Development of forestry and environmental capital, geographic information and decision making system, remote
sensing, cartography, mediation.
Introduction

Notre communication concerne la réalisation d’un Système d’Information Géographique et


d’Aide à la Décision (SIGAD) pour optimiser la gestion de ressources forestières. Il s’agit
d’un système expérimental, d’un prototype conçu pour une filiale d’un groupe bancaire
possédant un patrimoine forestier important. Le SIGAD envisagé est d’abord un outil
d’observation et de description. Il cherche à partir d’informations géographiques à donner à la
direction de l’entreprise des moyens pour identifier des alertes de gestion, suivre son activité
et avoir à disposition des outils d’investigation. L’entreprise utilisatrice a pour mission de
faire prospérer et d’étendre un patrimoine forestier. Le SIGAD expérimental exploite des
données produites ou acquises par l’entreprise et relatives à ce patrimoine forestier ainsi qu’à
son environnement. Il en offre une présentation synthétique. Sous un certain nombre de
contraintes, il vise la meilleure solution possible, l’optimisation de la gestion du patrimoine
forestier de l’entreprise. Dans ce but, une zone test a été choisie. Les propriétés forestières
intégrées ne constituent donc pas la totalité des propriétés de l’entreprise lesquelles
représentent un archipel réparti en différentes régions du territoire métropolitain français. Le
terrain retenu pour expérimenter la construction du SIGAD se trouve dans le département des
Landes. Les propriétés ne sont pas contiguës, la surface des parcelles est très variable, l’âge
des plantations diffère mais le peuplement est globalement homogène et composé de pins.

Les différents acteurs impliqués à divers moments et niveaux du procès sont la direction
nationale (à Paris), la direction locale (à Mont-de-Marsan), les forestiers sur le terrain mais
aussi des fournisseurs de données géographiques et de matériels informatiques, des éditeurs
de logiciels, des sociétés prestataires de services informatiques, une association de conseil
géomatique et des chercheurs. Les relations entre acteurs sont donc de types intra entreprise,
interentreprises et public privé.

Les données exploitées sont hétérogènes. Certaines étaient déjà en possession de l’entreprise,
d’autres ont fait l’objet de négociation et d’acquisition auprès de fournisseurs. Les données à
intégrer sont soit sur supports numériques pour les plus récentes et celles acquises pour les
besoin du SIGAD soit sur support papier traditionnel et nécessite une numérisation. De plus,
si les données satellites sont actuelles, les données documentaires peuvent être relativement
anciennes et non mises à jour.

Les méthodes mises en œuvre recouvrent un ensemble étendu de tâches qui vont de la
négociation lors de l’acquisition d’images satellitaires à la rédaction de méthodologie et de
mise en place de formation des utilisateurs. Installation de matériels et de logiciels,
numérisation, analyse et modélisation des documents, modélisation conceptuelle des données,
traitements cartographiques, traitements d’images satellitaires, intégration des données et des
traitements sont autant d’étapes nécessaires à la construction du SIGAD. Ces étapes
techniques ne sont pas les seules. La réalisation s’accompagne de nombreuses médiations et
concertations entre les acteurs : entre dirigeants, forestiers et propriétaires pour la gestion des
exploitations d’une part, entre dirigeants et prestataires pour la construction du SIGAD
d’autre part. Toutes ces relations se nouent à partir de la relation fondamentale entre les
chercheurs et les décideurs économiques que sont les dirigeants.

Dans ce cadre de travail, un ensemble de questions accompagnent la réalisation : comment


concilier la préservation de ce patrimoine forestier, mission principale des forestiers et la
valorisation économique de la forêt, mission principale de l’entreprise en l’absence de
données à jour et de qualité ? Quelles données géographiques accessibles à quels coûts pour la
production d’information géographique à partir d’images satellites à très haute résolution ?
Des spatiocartes récentes et précises peuvent-elles devenir des supports de médiation entre
acteurs et contribuer à concilier préservation et valorisation en palliant les lacunes en
information observées ?

Une présentation plus précise du projet de l’entreprise puis des hypothèses, données et
méthodes mises en œuvre nous conduira à exposer les résultats obtenus.

Un projet d’entreprise avec une hypothèse audacieuse : l’information


spatiale nécessaire aux acteurs des marchés du bois et du carbone

Le projet d’entreprise est d’accroître son patrimoine forestier en améliorant la gestion de


l’existant et en se portant acquéreur de nouveaux massifs forestiers. Cette ambition est à
replacer dans la problématique environnementale globale contemporaine : la forêt y occupe
une place essentielle en relation avec le cadre global du protocole de Kyoto et l’entreprise
concernée se positionne comme acteur du marché du CO2. Ainsi, un des défis du projet
d’entreprise réside t’il dans l’accord de la gestion sur plusieurs décennies d’un bien forestier
et la gestion sur quelques semaines de produits financiers. L’entreprise effectue sa mission à
ce jour à partir de documentations constituées principalement de dossiers sur le traditionnel
support « papier » et secondairement de données sur supports numériques (cd/dvd-rom)
récemment acquises. L’intégration de l’ensemble est encore largement intuitive et artisanale.

Un premier objectif est donc de mettre en place un procès industriel pour prendre des
décisions (achat, vente, coupe, plantation, suivis…). La cartographie apparaît comme un
maillon essentiel dans la mise en place d’une chaîne de traitement des données qui partirait
des forêts potentielles, intègrerait la / les forêt(s) existante(s) et aboutirait aux comptes
d’exploitation. La demande exprimée par l’entreprise auprès de prestataires de services
concerne l’estimation des ressources et les potentialités forestières du patrimoine en termes
d’exploitations et de gestion opérationnelles ainsi que l’estimation d’éventuels massifs à
acquérir : comment par exemple parvenir à fixer un prix cohérent ? Et quel type d’outil
concevoir pour atteindre ce genre d’objectif ? Concrètement, cette demande suppose la
caractérisation de la forêt afin de répondre à la question : « combien de m³ de bois renferme
t’elle ? » Cette caractérisation peut réclamer des données sur le milieu physique (géologie,
pédologie, hydrologie), le relief (pente), la végétation, les conditions climatiques et les
infrastructures routières (gel - dégel, accessibilité, stockage), le bois lui-même et son marché.
Elle exploite des descriptions cadastrales et parcellaires. Elle doit permettre de répondre aux
questions élémentaires « Où ? » et « Quoi ? ». Il importe également de connaître et donc de
répondre aux questions sur l’homogénéité / non homogénéité de la forêt concernée, sur son
environnement immédiat et son accessibilité. Pour répondre à la demande sous-tendue par le
projet de l’entreprise, la réalisation d’un système d’information géographique forestier paraît
nécessaire.

L’acquisition de données de sources et natures multiples et les


méthodes de traitement.

Le dossier de travail initial


Les premières données acquises en vue de la réalisation du prototype de SIGAD sont
consignées dans un dossier documentaire sur support papier. Le dossier contient :

- une photocopie noir et blanc d’une portion de carte IGN au 1 :25000 à titre de plan de
situation,
- quatre feuilles de relevés de propriétés représentant les parcelles dont l’entreprise est
propriétaire,
- un tableau de descriptif de deux feuilles indiquant les différentes essences plantées sur
chaque parcelle et l’age de plantation
- un rapport d’expertise avec des renseignements sur la composition du sol forestier
-cinq feuilles reprenant les extraits de plans cadastraux informatisés de la direction générale
des impôts des parcelles appartenant à l’entreprise.

A partir de ce dossier, il va falloir d’une part décider du choix des données nécessaire à la
réalisation du SIGAD, d’autre part construire une base de données.

Le choix des données

Le premier choix porte sur le tri et la sélection des informations en possession de l’entreprise.
Celles-ci sont présentes dans les quatre feuilles de relevés de propriétés et dans le tableau de
descriptif de deux feuilles.

Les relevés de propriétés renferment plusieurs champs importants : un relevé reproduit, pour
un propriétaire donné, le relevé détaillé des immeubles bâtis et non bâtis lui appartenant. Une
vue comporte la désignation complète du propriétaire et diverses informations :

- Pour les propriétés bâties, l’information concerne l’identification, l'adresse et la nature de


chaque local, ainsi que les indications relatives à l'
évaluation et à l'
imposition ;

- Pour les propriétés non bâties, elle traite de l'


identification, l'
adresse et la contenance de
chaque parcelle et les données nécessaires à l'
évaluation et à l'
imposition.

Le fichier des propriétés non bâties est essentiel car il contient le lien avec tous les autres
fichiers : bâtis, voies et propriétaires. Il renferme des données qui vont alimenter la base de
données thématique du SIGAD de l’entreprise. Dans le cadre du dossier étudié, il n’y a ni
plan d’aménagement forestier ni plan de gestion fournis. L’analyse et l’exploitation de
l’information de ces documents sont toutefois à prévoir dans la base de données thématique
car ces documents sont souvent disponibles et fournissent des informations nombreuses et
utiles pour d’autres domaines forestiers de l’entreprise que celui retenu pour le prototype. En
effet, le plan d’aménagement est un plan détaillé à long terme visant une zone forestière. Il
contient un inventaire et d’autres données sur les ressources. Le Plan Simple de Gestion
(PSG) est quant à lui d' un document sommaire d' aménagement qui comprend une brève
analyse des enjeux économiques, sociaux et environnementaux de la forêt, un programme
d'exploitation des coupes, un programme de travaux de reconstitution des parcelles
parcourues par les coupes et le cas échéant, un programme de travaux d' amélioration.

La construction de la base de données géographiques se fait quant à elles à partir de


l’acquisition des données suivantes : images satellites et données cartographiques numériques.

Les Images satellites


- Ce sont des images satellites très hautes résolutions spatiales Ikonos 2A acquises lors d’une
programmation le 25 janvier 2006. Ces images d’une résolution spatiale au sol initiale de 1 m²
en mode panchromatique (1 bande spectrale s’étalant du visible au proche infrarouge de 0,45
à 0,90µm) et de 16m² en mode multi spectral (4 bandes spectrales couvrant respectivement les
fenêtres spectrales 0,45 - 0,53µm, 0,52 - 0,61µm, 0,64 - 0,72µm et 0,77 - 0,88µm) couvrent
une surface de 11x11 km. Une fois acquises, les 4 images multi spectrales d’une résolution de
4x4m sont ré échantillonnées à 1m en utilisant l’image panchromatique comme « appui » ;
puis « recalées » dans le système de projection géodésique UTM 30 N.

L’utilisation et l’intégration des images satellites dans le SIGAD répondent à 6 exigences :


(1) mettre à jour les bases de données cartographiques cadastrales, IGN et les ortho
photographiques.

(2) Corriger les erreurs, souvent nombreuses, observées dans les bases de données fournies
par l’Institut Géographique National (IGN).

(3) Produire des séries d’indicateurs sur les caractéristiques des parcelles forestières : densités,
hauteurs des pins, structures des plantations.

(4) Prendre en compte les caractéristiques et l’organisation de la portion de territoire étudiée


pouvant optimiser ou affecter l’exploitation des parcelles forestières : routes, pistes, cours
d’eaux, natures et caractéristiques des parcelles connexes, etc.

(5) Servir de référentiel géographique, géodésique et spatial à la construction du SIGAD et à


l’intégration des différentes bases de données.

(6) Donner une représentation holiste de la zone d’étude.

Exemple d’erreurs de la base de données IGN Exemple de détection de mise à jour des
e
(BD Topo® au 1 :25000 ) détectées sur bases de données (Image en fausses couleurs
l’image en fausses couleurs visibles visibles et Scan 25® de l’IGN)

Seuls deux bâtiments de la BD Topo® de l’IGN La comparaison entre Scan 25® de l’IGN (mise à
ont bien été cartographiés. Les autres bâtiments jour en janvier 2006) et l’enregistrement de
sont localisés avec des erreurs de plusieurs l’image Ikonos 2A (le 25 janvier 2006) montrent
dizaines de mètres. d’importantes transformations de l’occupation du
sol : deux parcelles forestières n’existent plus.

Figures 1a et 1b : deux exemples de l’apport des images satellites Ikonos 2A


Le choix des données satellites Ikonos 2A correspond assez bien aux contraintes de l’objet
d’étude : les parcelles forestières. En effet, les scènes Ikonos 2A couvrent la totalité de la zone
d’étude de 10x10km ; leur résolution spatiale est ré échantillonnée à 1m et permet de
reconnaître et individualiser les ramures. Les résolutions spectrales des images dans le visible,
mais surtout dans le proche infrarouge, domaine spectral dans lequel la réflectance des pins
est proche de 75%, offrent une bonne capacité de discrimination et d’individualisation des
espèces forestières : types, âge, densité, etc.

Les données cartographiques numériques


- Ces données numériques sont relatives aux différentes couches d’information (géologie,
hydrologie, topographie selon besoin et disponibilité).
(1) Les données numériques susceptibles d’être utiles à la caractérisation des domaines
forestiers (hydrologie, topographie) sont produites par l’IGN. Les plus adaptées sont celles du
référentiel grande échelle dit RGE ®. Le RGE ® est constitué de 4 composantes :

- La composante orthophotographique : BD ORTHO ® propose des photographies aériennes


couleurs orthorectifiées de résolution 50 cm

- La composante topographique : BD TOPO ® propose une description métrique en 3D du


territoire et de ses infrastructures. Réseaux de transport (routier, ferré, électrique), zones
d’activités et bâtiments, végétation, hydrographie, limites administratives, altimétrie et
toponymie sont représentés.

- La composante parcellaire : BD PARCELLAIRE ® propose la description des limites et


l’identification des parcelles cadastrales géoréférencées et assemblées. Elle est élaborée
conjointement par la Direction générale des impôts (DGI) et par l’IGN, qui en réalise
l’assemblage et la diffusion.

- La composante adresse : BD ADRESSE ® propose la localisation des adresses postales et


des noms de voies.

L’orthophotographie est disponible sur l’ensemble du territoire. En 2004, la composante


topographique était réalisée sur près de 50% du territoire. Son achèvement est prévu en 2006.
Non encore disponibles pour les Landes, ces données n’ont pas été acquises. Les données
parcellaires et adresses sont annoncées pour partout en 2007. Dans le cas où les quatre
composantes du RGE sont disponibles pour un domaine forestier de l’entreprise, une
superficie couverte de 12,5 km² est suffisante.

(2) Les données géologiques numériques disponibles au Bureau des Recherches Géologiques
et Minières (BRGM) ne couvrent que très partiellement le territoire métropolitain. Elles
semblent mal adaptées au besoin de l’entreprise dans le contexte d’un prototype dans les
Landes. Après concertation entre l’entreprise, les prestataires et le fournisseur de données,
leur acquisition n’a pas été jugé indispensable mais elle pourrait le devenir en d’autres lieux.
Ces données sont néanmoins directement utilisables dans les principaux Systèmes
d’Information Géographiques (SIG) du marché. Elles sont livrées sur cédérom par entité
administrative (commune, département, parcs, ...) ou zone à la demande.

Les données de terrain


Pour s’assurer de la validité des traitements d’images satellites, il est toujours nécessaire de
les confronter au terrain. Dans ce but, plusieurs visites ont été entreprises par les membres de
l’entreprise en accord avec des demandes que nous avons formulées après analyse de
traitements. À partir d’un itinéraire traversant chacune des parcelles dont l’entreprise est
propriétaire, une base de données photographiques au sol avec identification exacte du lieu et
description des parcelles est élaborée.

Les données associés au photo concerne pour chaque parcelle l’espacement entre les
alignements d’arbres, l’espace entre les arbres, le diamètre moyen estimé des arbres, le
cubage estimé, la hauteur, l’âge, le houppier, le nombre d’éclaircie. Photos et données sont
ensuite intégrées dans la base de données du SIGAD.

Les méthodes de traitement

Elles concernent deux catégories de données retenues et leur intégration.

Traitement des images satellites Ikonos 2A

La phase de traitement d’images consiste à produire une série de couches d’informations


géographiques optimisées pour la gestion des parcelles de pins à partir des images multi
spectrales Ikonos 2. Les informations produites et implémentées dans le SIGAD sont de 5
ordres.
-Deux images en fausses couleurs obtenues par transformées ensemblistes : la première image
sert à caller les bases de données géographiques et visualiser dans le spectre visible la zone
d’étude ; la seconde image à discriminer les espèces forestières, et leurs teneur en
chlorophylle grâce à l’image infrarouge proche.

-Une image binaire des masures des pins qui a été obtenue par la combinaison de filtres de
convolutions, d’analyses factorielles et de segmentations de structures. Elle permet de calculer
la densité des masures pour chaque parcelle, d’identifier et localiser chacune d’entre-elles
ainsi que la structure des semis des plantations.

-Une image des densités et types des masures des pins issue de la combinaison d’algorithmes
de convolutions, d’analyses factorielles, de segmentations structurales et de classifications.
Image fausses couleurs visible Image fausses couleurs proche infrarouge

Image des masures de pins Image de densités des pins

Figures 2a, 2b, 2c, 2d : exemples de traitements des images Ikonos : le contenu des parcelles

- Un jeu de trois images décomposées issu d’une suite d’analyse factorielles et de


classifications. La première image renseigne sur les types de parcelles (hauteurs, densités,
semis, âges des pins) et permet également d’évaluer la hauteur des pins de part le rapport
entre le zénith du soleil et l’angle de prise de vue du capteur. La seconde image met en
évidence les sols nus et herbacés. La troisième image représente les structures parcellaires des
plantations de pins et par le biais des ombres portées, la forme et la hauteur des arbres.
-Une dernière image issue également de la combinaison de plusieurs algorithmes de
classification spectrale figure le mode d’occupation des sols de la zone d’étude.
Image de la classification des types de parcelles Image de la classification des sols nus et
de pins herbacés

Image des structures parcellaires des pinèdes Exemple d’ombre portée de pins

Figures 3a, 3b, 3c, 3d : exemples de traitements : les types de parcelles

Création des bases de données SIG et traitements cartographiques

La construction des bases de données SIG est composée de plusieurs étapes :


- La première étape réside dans l’assemblage des données. Les données sur notre zone
d’études sont issues des BD IGN qui servent de base pour les traitements cartographiques. Les
bases de données utilisées sont : le Scan 25 IGN, les BD Topo IGN vectorielles (les couches
de voies de communes, bâtiments, hydrographie, les limites administratives des communes),
les feuilles scannées du cadastre sur nos zones d’études et les images satellites traitées.

- La seconde étape concerne le géoréférencement des données géographiques. Après avoir


rassemblé toutes les données, celles-ci sont intégrées et assemblées de la même façon dans le
SIGAD par géoréférencement. Les fichiers cadastraux et les images satellites Ikonos 2A
traitées sont géoréférencés à partir des BD Topo IGN au 1:25000e. Les meilleurs objets de
référence pour attacher les fichiers sont les bâtiments issus de la couche vectorielle bâtiments.
Le niveau d’erreur selon les lieux, varie de 0 à 4 mètres.

Exemples de géoréférencements

Scan 25 IGN callé avec image satellite Ikonos 2A Fichiers de cadastre callés avec la BD Topo IGN
et l’image satellite Ikonos 2A

Figures 4a et 4b : exemples de géoréférencements : Scan 25 et parcelles cadastrales

- La troisième étape est la construction de la BD et des géocodes, cœur du SIGAD liant les
différentes couches d’informations géographiques. Après avoir analysé les données en notre
possession, nous avons décidé de créer des géocodes pour la couche des parcelles avec un
code unique pour chaque parcelle. C’est une sorte d’adresse des parcelles forestières
contenant toute l’information sur le lieu de la parcelle. Le géocode généré comporte 15
chiffres, voir dans certains cas, 16 chiffres. Il est composé du numéro de département, du
numéro de la commune, du code Rivoli et du numéro de parcelle à l’instar de cet exemple :
4000330B075062a.

- La quatrième étape est la phase de cartographie. Nous avons fait la numérisation des
parcelles forestières en utilisant toutes les sources d’informations disponibles. La base
cartographique et géographique principale est constituée par les fichiers satellites car les
informations contenues sont à jour. Les fichiers scannés du cadastre sont utilisés pour
reconnaître les numéros et limites des parcelles.
Exemple de numérisation

Figures 5 : exemples de numérisation : les parcelles cadastrales

Les couches de parcelles et des fichiers scannées de cadastre sont transparentes pour voir les
autres couches d’informations. Dans les attributs des parcelles sont contenues : les
propriétaires (les forêts appartenant à l’entreprise ou non), le Géocode, le département, la
commune, le code Rivoli et le numéro de parcelle.

Exemple de base de données attributaires des parcelles forestières

Figures 6 : Extrait de base de données attributaires des parcelles forestières

On notera que l’on ne peut pas utiliser directement les fichiers du cadastre scannés pour la
numérisation en raison des différences observées entre la situation réelle donnée par l’image
satellite Ikonos 2A et les fichiers scannés cadastraux.
Les différences observées entre les images satellites (à jour) et les fichiers scannés du cadastre. En
vert et orange les fichiers numérisés.

Figures 7 : différences entre les images satellites (à jour) et les fichiers scannés du cadastre

Intégrations des données et traitements

Intégration des données dans le SIGAD

L’ensemble des données, c' est-à-dire les données cadastrales, les données IGN, les images
satellites et les photographies de terrain en attendant les champs des plan d’aménagement
forestier et/ou des plans de gestion sont intégrés grâce aux géocodes qui ont déjà permis
d’associer données satellites et données cartographiques.
Figure 8 : illustration de l’intégration des données

Intégration des traitements dans une démarche globale

L’acquisition de données hétérogènes et les méthodes de traitement s’inscrivent dans une


démarche plus générale dont elles sont des composants. Cette démarche se déroule en trois
étapes proposant neuf tâches principales :

La première étape, à partir de séances de travail, étalée sur un mois, concerne les questions
préalables comme la problématique, la stratégie et la pertinence du projet ainsi que les
besoins qui en résultent. Il s’agit d’un moment d’échanges et de concertations qui conditionne
largement la construction du SIGAD. Cette étape se poursuit à travers deux tâches
essentielles. La première est une évaluation économique pour déterminer les coûts liés à la
mise en place du système : matériel, logiciels, données, prestations voire les coûts liés aux
frais d'opération et d’entretien reliés au système comme la mise à jour des logiciels et des
données. De plus, si les coûts du fonctionnement sans SIGAD sont connus, cette évaluation
économique peut éventuellement permettre d’estimer des bénéfices tangibles (gains de
productivité, réduction des frais d' opération, création de nouvelles activités) du système
d’information géographique forestier ainsi que ses retombées intangibles (réduction des délais
de production, amélioration de la gestion et de la planification, ...). La seconde tâche est la
conception d’une méthodologie reproductible à partir de l’étude d’un cas concret permettant
de réaliser un prototype du système qui précise les modalités de fonctionnement c' est-à-dire
l’architecture générale et les modélisations conceptuelle et logique. L’achèvement de ces deux
tâches est effectif au bout de quatre à six semaines.

La deuxième étape est une phase de mise en œuvre de trois mois environ. Elle comporte la
tâche de conception fonctionnelle durant laquelle il s’agit d’organiser la réalisation des sous-
systèmes (base de données, traitements d’images satellites, traitements cartographiques…)
ainsi que le recueil de données sur le terrain (photographies de lieux représentatifs). Cette
phase de mise en œuvre comporte également la tâche de réalisation technique avec le choix et
l’assemblage des appareils, l’intégration des logiciels, la structuration des données (modèles
physiques), le début de saisie des données, la première formation et rédaction de guides.
Enfin, cette phase s’achève avec la tâche d’implantation du système et donc l’intégration des
composantes du système d’information forestier, les tests opérationnels (performance /
fiabilité) pour valider le comportement de chaque partie du système, la dispense de la
formation nécessaire pour initier les utilisateurs à l’usage des nouvelles fonctions et,
éventuellement des corrections (ergonomiques,…).

La troisième étape est une phase d’exploitation, d’entretien et de consolidation du système qui
dure deux mois. Exploitation et entretien du système permettent de l’utiliser pour accomplir
les opérations de gestion et de planification visées par l’ensemble des applications
complétées, de perfectionner les mécanismes de sécurité, de poursuivre la saisie et la
validation des données, d’effectuer les contrôles de qualité et de suggérer des modifications /
ajouts. Au-delà, il convient de prévoir les nécessaires opérations de maintenance qu’exige le
système (ne serait-ce que les opérations de saisie / mise à jour).

01/12/2005 15/01/2006 15/04/2006 30/06/2006

Etude de cas Tâches


préalable. 1à2

Tâches
3 à4

Tâches
5à6

Tâches
7à8

Tâche
9

Etape 1 Etape 2 Etape 3

Figure 9 : illustration de la démarche globale

Les neuf tâches d’une démarche globale en trois phases


1 : Installation du système
2 : Démarches d’acquisition des données auprès des producteurs de données géographiques
3 : Numérisation et analyse des données spatiales et documentaires disponibles, recueil de
données sur le terrain
4 : Analyse et modélisation : réalisation du modèle conceptuel des données
5 : Traitements des images satellitaires
6 : Traitements cartographiques
7 : Intégration des données à numériser, des modèles de données, des traitements d’images et
cartographiques
8 : Création de la méthodologie et des métadonnées
9 : Formation, exploitation, consolidation

Les données choisies, traitées et intégrées produisent des résultats encore provisoires car
relevant d’un prototype.

Résultats

Les résultats obtenus concernent d’une part la connaissance du domaine forestier étudié,
d’autre part la méthodologie de construction d’un Système d’Information Géographique et
d’aide à la décision. Ainsi, grâce aux traitements d’images satellites nous pouvons prendre
connaissance :
- de la teneur en chlorophylle des arbres
- de la densité des masures par parcelles
- de la structure des semis des plantations
- des types des masures des pins
- des types de parcelles (hauteurs, densités, semis, âges des pins)
- de la hauteur des pins de part le rapport entre le zénith du soleil et l’angle de prise de vue du
capteur.
- des sols nus et herbacés.
-des structures parcellaires des plantations de pins
- de la forme et la hauteur des arbres par le biais des ombres portées
- du mode d’occupation des sols de la zone d’étude

Ce premier ensemble de résultat permet de concevoir des spatiocartes thématiques de la


densité des parcelles (arbres par are) et du cubage. Ces spatiocartes sont en cours de
finalisation. Or, la capacité à estimer le cubage d’une parcelle est un élément déterminant
pour les décisions du propriétaire (achat, vente, coupe, plantation, suivis…) conforté par
ailleurs, par l’existence de la géodatabase qui produit des connaissances en croisant données
spatiales et connaissances du domaine forestier avec données cadastrales et fiscales.

Un second ensemble de résultats est d’ordre méthodologique. Un système d’information


géographique ne s’achète pas mais se construit. La construction d’un tel système
d’information géographique et d’aide à la décision ne suit pas une procédure linéaire
prédéfinie. La complexité inhérente à tous systèmes d’information s’accroît avec les
spécificités de l’information géographique : une double composante spatiale et thématique.

Conclusion (Apports, limites, perspectives)

La réalisation d’un SIGAD dans le domaine forestier contribue à améliorer la gestion et la


prise de décision car il fournit une information récente sur les caractéristiques des parcelles
forestières dès lors qu’il est alimenté avec des images satellites. Aucune autre source
d’information n’est en mesure de fournir autant d’information à jour dans les mêmes délais.
Or l’information est un élément clé des comportements économiques.
Toutefois, la complexité des méthodes et outils limite sans doute leur diffusion chez les
acteurs économiques et plus encore les possibilités de concertation entre chercheurs,
décideurs et société civile. Ce constat fréquent n’est pas propre aux sciences de l’information
géographiques. Il semble qu’il soit durable. Gaston Bachelard en son temps déjà a rappelé la
nécessaire autonomie de la cité scientifique pour produire des connaissances.

Pourtant, la diffusion de l’information géographique et de son traitement peut s’avérer d’une


grande portée dans la perspective d’un développement durable. Comme toute information,
celle-ci contribue au marché en informant les acteurs économiques. Mais, dès lors que ceux-ci
prennent en compte l’environnement dans une démarche de développement durable, ils sont
confrontés à la dimension spatiale. L’information géographique (re)devient stratégique.

Bibliographie

CHUDAMANI J., DE LEEUW J., SKIDMORE A. K., VAN DUREN I. C., VAN OOSTEN
H., 2006, “Remotely sensed estimation of forest canopy density: A comparison of the
performance of four methods”. International Journal of Applied Earth Observation and
Geoinformation, vol. 8 n°2, pp. 84-95.
CNIG, Maîtrises d’ouvrages SIG, Fiches 1 à 89, éditions CNIG
DENÈGRE J. SALGÉ. F., 2003, Les Systèmes d' information géographique, PUF Que sais-je?
Paris.
LAND INFO Worldwide Mapping, LLC, http://www.landinfo.com/products_satellite.htm
PANTAZIS D, DONNAY J.-P., 1996, La conception de SIG : méthode et formalisme,
Hermes, Paris, 343 p.
THERIAULT M., 1996 - Systèmes d' information géographique, Concepts fondamentaux -
Notes de Cours - LATIG, Département de Géographie, Université Laval - Québec.

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