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net/publication/220334551
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3 authors:
Jurgita Lekaviciute
Klaipeda University
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1
Association Entre Nous Et Vous. 2, rue de Beausset, F-13001 Marseille. UE
Courriel : gazel.rv@wanadoo.fr
2
Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et C3ED UMR n°63 IRD-UVSQ.
47, bd Vauban, bât Vauban, F-78047 Guyancourt cedex. UE
Courriel : sebastien.gadal@c3ed.uvsq.fr
3
Université Vytautas Magnus, Département des sciences de l’environnement. Faculté des
sciences naturelles, Vileikos 8, LT-44404 Kaunas, Lituanie. UE
Courriel : jlekaviciute@gmail.com
Résumé
Cet article traite de la réalisation d’un Système d’Information Géographique et d’Aide à la Décision pour
optimiser la gestion des ressources forestières. A travers cette réalisation, on s’interroge sur la place de
l’information géographique dans le processus de concertation et dans l’approche du développement durable. Les
données cadastrales, les images satellites, les données cartographiques et photographiques de terrain sont
présentées. Les traitements effectués et l’intégration de l’ensemble sont exposés. Les résultats obtenus
fournissent une connaissance inatteignable sans recours à ces outils. Ils mettent en lumière l’importance des
images satellites et de la composante spatiale de l’information géographique. Dans le contexte actuel attentif au
développement durable, elle apparaît nécessaire à la prise de décision.
Mots-clés :
Abstract
This article is about the realization of a Geographical Information and Decision Making Aid System to optimize
the forest capital management. Through this realization, we wonder about the place of geographical information
in the process of dialogue and the approach of the sustainable development. The cadastral data, the satellite
images, the cartographic and photographic data are presented. The data processing and the integration of the
data are exposed. The results obtained provide an out of reach knowledge without these tools. They clarify the
importance of the satellite images and the space component of geographical information. In the current context
of the sustainable development, geographical information appears necessary to the decision-making.
Key-words:
Development of forestry and environmental capital, geographic information and decision making system, remote
sensing, cartography, mediation.
Introduction
Les différents acteurs impliqués à divers moments et niveaux du procès sont la direction
nationale (à Paris), la direction locale (à Mont-de-Marsan), les forestiers sur le terrain mais
aussi des fournisseurs de données géographiques et de matériels informatiques, des éditeurs
de logiciels, des sociétés prestataires de services informatiques, une association de conseil
géomatique et des chercheurs. Les relations entre acteurs sont donc de types intra entreprise,
interentreprises et public privé.
Les données exploitées sont hétérogènes. Certaines étaient déjà en possession de l’entreprise,
d’autres ont fait l’objet de négociation et d’acquisition auprès de fournisseurs. Les données à
intégrer sont soit sur supports numériques pour les plus récentes et celles acquises pour les
besoin du SIGAD soit sur support papier traditionnel et nécessite une numérisation. De plus,
si les données satellites sont actuelles, les données documentaires peuvent être relativement
anciennes et non mises à jour.
Les méthodes mises en œuvre recouvrent un ensemble étendu de tâches qui vont de la
négociation lors de l’acquisition d’images satellitaires à la rédaction de méthodologie et de
mise en place de formation des utilisateurs. Installation de matériels et de logiciels,
numérisation, analyse et modélisation des documents, modélisation conceptuelle des données,
traitements cartographiques, traitements d’images satellitaires, intégration des données et des
traitements sont autant d’étapes nécessaires à la construction du SIGAD. Ces étapes
techniques ne sont pas les seules. La réalisation s’accompagne de nombreuses médiations et
concertations entre les acteurs : entre dirigeants, forestiers et propriétaires pour la gestion des
exploitations d’une part, entre dirigeants et prestataires pour la construction du SIGAD
d’autre part. Toutes ces relations se nouent à partir de la relation fondamentale entre les
chercheurs et les décideurs économiques que sont les dirigeants.
Une présentation plus précise du projet de l’entreprise puis des hypothèses, données et
méthodes mises en œuvre nous conduira à exposer les résultats obtenus.
Un premier objectif est donc de mettre en place un procès industriel pour prendre des
décisions (achat, vente, coupe, plantation, suivis…). La cartographie apparaît comme un
maillon essentiel dans la mise en place d’une chaîne de traitement des données qui partirait
des forêts potentielles, intègrerait la / les forêt(s) existante(s) et aboutirait aux comptes
d’exploitation. La demande exprimée par l’entreprise auprès de prestataires de services
concerne l’estimation des ressources et les potentialités forestières du patrimoine en termes
d’exploitations et de gestion opérationnelles ainsi que l’estimation d’éventuels massifs à
acquérir : comment par exemple parvenir à fixer un prix cohérent ? Et quel type d’outil
concevoir pour atteindre ce genre d’objectif ? Concrètement, cette demande suppose la
caractérisation de la forêt afin de répondre à la question : « combien de m³ de bois renferme
t’elle ? » Cette caractérisation peut réclamer des données sur le milieu physique (géologie,
pédologie, hydrologie), le relief (pente), la végétation, les conditions climatiques et les
infrastructures routières (gel - dégel, accessibilité, stockage), le bois lui-même et son marché.
Elle exploite des descriptions cadastrales et parcellaires. Elle doit permettre de répondre aux
questions élémentaires « Où ? » et « Quoi ? ». Il importe également de connaître et donc de
répondre aux questions sur l’homogénéité / non homogénéité de la forêt concernée, sur son
environnement immédiat et son accessibilité. Pour répondre à la demande sous-tendue par le
projet de l’entreprise, la réalisation d’un système d’information géographique forestier paraît
nécessaire.
- une photocopie noir et blanc d’une portion de carte IGN au 1 :25000 à titre de plan de
situation,
- quatre feuilles de relevés de propriétés représentant les parcelles dont l’entreprise est
propriétaire,
- un tableau de descriptif de deux feuilles indiquant les différentes essences plantées sur
chaque parcelle et l’age de plantation
- un rapport d’expertise avec des renseignements sur la composition du sol forestier
-cinq feuilles reprenant les extraits de plans cadastraux informatisés de la direction générale
des impôts des parcelles appartenant à l’entreprise.
A partir de ce dossier, il va falloir d’une part décider du choix des données nécessaire à la
réalisation du SIGAD, d’autre part construire une base de données.
Le premier choix porte sur le tri et la sélection des informations en possession de l’entreprise.
Celles-ci sont présentes dans les quatre feuilles de relevés de propriétés et dans le tableau de
descriptif de deux feuilles.
Les relevés de propriétés renferment plusieurs champs importants : un relevé reproduit, pour
un propriétaire donné, le relevé détaillé des immeubles bâtis et non bâtis lui appartenant. Une
vue comporte la désignation complète du propriétaire et diverses informations :
Le fichier des propriétés non bâties est essentiel car il contient le lien avec tous les autres
fichiers : bâtis, voies et propriétaires. Il renferme des données qui vont alimenter la base de
données thématique du SIGAD de l’entreprise. Dans le cadre du dossier étudié, il n’y a ni
plan d’aménagement forestier ni plan de gestion fournis. L’analyse et l’exploitation de
l’information de ces documents sont toutefois à prévoir dans la base de données thématique
car ces documents sont souvent disponibles et fournissent des informations nombreuses et
utiles pour d’autres domaines forestiers de l’entreprise que celui retenu pour le prototype. En
effet, le plan d’aménagement est un plan détaillé à long terme visant une zone forestière. Il
contient un inventaire et d’autres données sur les ressources. Le Plan Simple de Gestion
(PSG) est quant à lui d' un document sommaire d' aménagement qui comprend une brève
analyse des enjeux économiques, sociaux et environnementaux de la forêt, un programme
d'exploitation des coupes, un programme de travaux de reconstitution des parcelles
parcourues par les coupes et le cas échéant, un programme de travaux d' amélioration.
(2) Corriger les erreurs, souvent nombreuses, observées dans les bases de données fournies
par l’Institut Géographique National (IGN).
(3) Produire des séries d’indicateurs sur les caractéristiques des parcelles forestières : densités,
hauteurs des pins, structures des plantations.
Exemple d’erreurs de la base de données IGN Exemple de détection de mise à jour des
e
(BD Topo® au 1 :25000 ) détectées sur bases de données (Image en fausses couleurs
l’image en fausses couleurs visibles visibles et Scan 25® de l’IGN)
Seuls deux bâtiments de la BD Topo® de l’IGN La comparaison entre Scan 25® de l’IGN (mise à
ont bien été cartographiés. Les autres bâtiments jour en janvier 2006) et l’enregistrement de
sont localisés avec des erreurs de plusieurs l’image Ikonos 2A (le 25 janvier 2006) montrent
dizaines de mètres. d’importantes transformations de l’occupation du
sol : deux parcelles forestières n’existent plus.
(2) Les données géologiques numériques disponibles au Bureau des Recherches Géologiques
et Minières (BRGM) ne couvrent que très partiellement le territoire métropolitain. Elles
semblent mal adaptées au besoin de l’entreprise dans le contexte d’un prototype dans les
Landes. Après concertation entre l’entreprise, les prestataires et le fournisseur de données,
leur acquisition n’a pas été jugé indispensable mais elle pourrait le devenir en d’autres lieux.
Ces données sont néanmoins directement utilisables dans les principaux Systèmes
d’Information Géographiques (SIG) du marché. Elles sont livrées sur cédérom par entité
administrative (commune, département, parcs, ...) ou zone à la demande.
Les données associés au photo concerne pour chaque parcelle l’espacement entre les
alignements d’arbres, l’espace entre les arbres, le diamètre moyen estimé des arbres, le
cubage estimé, la hauteur, l’âge, le houppier, le nombre d’éclaircie. Photos et données sont
ensuite intégrées dans la base de données du SIGAD.
-Une image binaire des masures des pins qui a été obtenue par la combinaison de filtres de
convolutions, d’analyses factorielles et de segmentations de structures. Elle permet de calculer
la densité des masures pour chaque parcelle, d’identifier et localiser chacune d’entre-elles
ainsi que la structure des semis des plantations.
-Une image des densités et types des masures des pins issue de la combinaison d’algorithmes
de convolutions, d’analyses factorielles, de segmentations structurales et de classifications.
Image fausses couleurs visible Image fausses couleurs proche infrarouge
Figures 2a, 2b, 2c, 2d : exemples de traitements des images Ikonos : le contenu des parcelles
Image des structures parcellaires des pinèdes Exemple d’ombre portée de pins
Exemples de géoréférencements
Scan 25 IGN callé avec image satellite Ikonos 2A Fichiers de cadastre callés avec la BD Topo IGN
et l’image satellite Ikonos 2A
- La troisième étape est la construction de la BD et des géocodes, cœur du SIGAD liant les
différentes couches d’informations géographiques. Après avoir analysé les données en notre
possession, nous avons décidé de créer des géocodes pour la couche des parcelles avec un
code unique pour chaque parcelle. C’est une sorte d’adresse des parcelles forestières
contenant toute l’information sur le lieu de la parcelle. Le géocode généré comporte 15
chiffres, voir dans certains cas, 16 chiffres. Il est composé du numéro de département, du
numéro de la commune, du code Rivoli et du numéro de parcelle à l’instar de cet exemple :
4000330B075062a.
- La quatrième étape est la phase de cartographie. Nous avons fait la numérisation des
parcelles forestières en utilisant toutes les sources d’informations disponibles. La base
cartographique et géographique principale est constituée par les fichiers satellites car les
informations contenues sont à jour. Les fichiers scannés du cadastre sont utilisés pour
reconnaître les numéros et limites des parcelles.
Exemple de numérisation
Les couches de parcelles et des fichiers scannées de cadastre sont transparentes pour voir les
autres couches d’informations. Dans les attributs des parcelles sont contenues : les
propriétaires (les forêts appartenant à l’entreprise ou non), le Géocode, le département, la
commune, le code Rivoli et le numéro de parcelle.
On notera que l’on ne peut pas utiliser directement les fichiers du cadastre scannés pour la
numérisation en raison des différences observées entre la situation réelle donnée par l’image
satellite Ikonos 2A et les fichiers scannés cadastraux.
Les différences observées entre les images satellites (à jour) et les fichiers scannés du cadastre. En
vert et orange les fichiers numérisés.
Figures 7 : différences entre les images satellites (à jour) et les fichiers scannés du cadastre
L’ensemble des données, c' est-à-dire les données cadastrales, les données IGN, les images
satellites et les photographies de terrain en attendant les champs des plan d’aménagement
forestier et/ou des plans de gestion sont intégrés grâce aux géocodes qui ont déjà permis
d’associer données satellites et données cartographiques.
Figure 8 : illustration de l’intégration des données
La première étape, à partir de séances de travail, étalée sur un mois, concerne les questions
préalables comme la problématique, la stratégie et la pertinence du projet ainsi que les
besoins qui en résultent. Il s’agit d’un moment d’échanges et de concertations qui conditionne
largement la construction du SIGAD. Cette étape se poursuit à travers deux tâches
essentielles. La première est une évaluation économique pour déterminer les coûts liés à la
mise en place du système : matériel, logiciels, données, prestations voire les coûts liés aux
frais d'opération et d’entretien reliés au système comme la mise à jour des logiciels et des
données. De plus, si les coûts du fonctionnement sans SIGAD sont connus, cette évaluation
économique peut éventuellement permettre d’estimer des bénéfices tangibles (gains de
productivité, réduction des frais d' opération, création de nouvelles activités) du système
d’information géographique forestier ainsi que ses retombées intangibles (réduction des délais
de production, amélioration de la gestion et de la planification, ...). La seconde tâche est la
conception d’une méthodologie reproductible à partir de l’étude d’un cas concret permettant
de réaliser un prototype du système qui précise les modalités de fonctionnement c' est-à-dire
l’architecture générale et les modélisations conceptuelle et logique. L’achèvement de ces deux
tâches est effectif au bout de quatre à six semaines.
La deuxième étape est une phase de mise en œuvre de trois mois environ. Elle comporte la
tâche de conception fonctionnelle durant laquelle il s’agit d’organiser la réalisation des sous-
systèmes (base de données, traitements d’images satellites, traitements cartographiques…)
ainsi que le recueil de données sur le terrain (photographies de lieux représentatifs). Cette
phase de mise en œuvre comporte également la tâche de réalisation technique avec le choix et
l’assemblage des appareils, l’intégration des logiciels, la structuration des données (modèles
physiques), le début de saisie des données, la première formation et rédaction de guides.
Enfin, cette phase s’achève avec la tâche d’implantation du système et donc l’intégration des
composantes du système d’information forestier, les tests opérationnels (performance /
fiabilité) pour valider le comportement de chaque partie du système, la dispense de la
formation nécessaire pour initier les utilisateurs à l’usage des nouvelles fonctions et,
éventuellement des corrections (ergonomiques,…).
La troisième étape est une phase d’exploitation, d’entretien et de consolidation du système qui
dure deux mois. Exploitation et entretien du système permettent de l’utiliser pour accomplir
les opérations de gestion et de planification visées par l’ensemble des applications
complétées, de perfectionner les mécanismes de sécurité, de poursuivre la saisie et la
validation des données, d’effectuer les contrôles de qualité et de suggérer des modifications /
ajouts. Au-delà, il convient de prévoir les nécessaires opérations de maintenance qu’exige le
système (ne serait-ce que les opérations de saisie / mise à jour).
Tâches
3 à4
Tâches
5à6
Tâches
7à8
Tâche
9
Les données choisies, traitées et intégrées produisent des résultats encore provisoires car
relevant d’un prototype.
Résultats
Les résultats obtenus concernent d’une part la connaissance du domaine forestier étudié,
d’autre part la méthodologie de construction d’un Système d’Information Géographique et
d’aide à la décision. Ainsi, grâce aux traitements d’images satellites nous pouvons prendre
connaissance :
- de la teneur en chlorophylle des arbres
- de la densité des masures par parcelles
- de la structure des semis des plantations
- des types des masures des pins
- des types de parcelles (hauteurs, densités, semis, âges des pins)
- de la hauteur des pins de part le rapport entre le zénith du soleil et l’angle de prise de vue du
capteur.
- des sols nus et herbacés.
-des structures parcellaires des plantations de pins
- de la forme et la hauteur des arbres par le biais des ombres portées
- du mode d’occupation des sols de la zone d’étude
Bibliographie
CHUDAMANI J., DE LEEUW J., SKIDMORE A. K., VAN DUREN I. C., VAN OOSTEN
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CNIG, Maîtrises d’ouvrages SIG, Fiches 1 à 89, éditions CNIG
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LAND INFO Worldwide Mapping, LLC, http://www.landinfo.com/products_satellite.htm
PANTAZIS D, DONNAY J.-P., 1996, La conception de SIG : méthode et formalisme,
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THERIAULT M., 1996 - Systèmes d' information géographique, Concepts fondamentaux -
Notes de Cours - LATIG, Département de Géographie, Université Laval - Québec.