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110 000 90 % 72 000 45 à 60 mn 165 à 440 h

Nombre de déplacements C’est le pourcentage C’est le nombre de “commuters” qui C’est le temps perdu chaque jour C’est la fourchette de temps perdu
quotidiens en provenance, de ces 110 000 déplacements entrent et sortent de l’agglomération par les commuters chaque année par les commuters
ou en direction, effectués en voiture, bayonnaise. Les trois quart viennent pour franchir certains matins et qui n’ont pas le choix
du reste du Pays Basque, en raison de l’absence du reste du Pays Basque, un quart refranchir certains soirs aux heures d’éviter les heures de pointe
de l’agglomération bayonnaise de système de transport efficient provient du sud des Landes. de pointe les goulets d’étanglements pour les trajets domicile-travail.
pour travailler, étudier, vers le reste du territoire, Un commuter est une personne qui de de l’agglomération bayonnaise. Du temps perdu au détriment
accomplir des démarches, en dépit des difficultés manière régulière voire quotidienne En nombre de litres de carburants de la vie familiale et sociale,
se soigner, se distraire, pour circuler et se garer, est contrainte de se déplacer pour des inutilement brulés c’est bien plus du sommeil et des loisirs aussi.
ou faire vivre les commerces, et du coût de plus en plus raisons professionnelles (travail, coûteux qu’un ticket de bus.
les hopitaux, cliniques, maternités exhorbitant de l’automobile Sans parler du budget
études, démarches) généralement Sans compter les émissions pour des véhicules qui ne sont pas
qui y sont concentrés. dans le budget des familles. d’une périphérie vers une ville centre. de CO2 et de particules fines. conçus pour rouler au pas.

Intercommunalité Pays Basque : jouer collectif, avoir une vision stratégique entre la côte et l’intérieur et la capacité d’agir

Pour pouvoir vivre, étudier, travailler habiter et se déplacer au pays

G
illes et Corinne sont assez impliqués Repenser
dans la vie sociale, et pourtant le un système de mobilités
débat sur l’intercommunalité n’était Aujourd’hui, Vinci a la délégation de
pas très concret jusqu’à ce que nous leur services publics des transports urbains par le
posions une seule question. “Combien de temps biais de sa filiale Transdev, à la fois pour la
mettez vous tous les matins pour venir de la communauté Sud Pays Basque et pour celle
maison au travail ?” de Côte basque Adour. Les deux réseaux ne
Ils vivent hors de l’agglomération aux sont pas unifiés, ni interconnectés… à Bidart,
portes mêmes de Bayonne, leur enfants y les deux derniers arrêts entre les deux réseaux
sont scolarisés, au collège Marracq. sont espacés de  mètres l’un de l’autre.
Bien qu’ils aient la chance d’habiter à la Pour qu’une ligne de bus réponde à de
périphérie immédiate, dans un rayon d’à manière optimum à la demande, elle doit
peine quatre kilomètres, il leur faut chaque avoir à dans un rayon de  mètres autour
jour, aux heures de pointe,  à  minutes de chacun de ses arrêt, ± un millier de
le matin et autant le soir pour pour le familles ou d’emplois, avec des lignes re-
trajet domicile-travail. gulières interconnectées, bien synchronisées
Pour le même parcours, en , il ne aux besoins et aux horaires des gens.
leur fallait que quinze à vingt minutes, Quand on ne peut plus vivre à proximité de là où on travaille, quand le nombre des commuters ne cesse de En devenant au premier janvier prochain
trois fois moins de temps qu’aujourd’hui. croître, quand la distance moyenne des parcours ne cesse d’augmenter… c’est la durée des trajets qui explose l’autorité organisatrice des mobilités unique
Chacun des quatre membres de la famille pour tout le monde, y compris pour ceux qui vivent dans la périphérie immédiate des agglomérations. sur tout le territoire, la Communauté Pays
perd plus de  heures par an dans les Basque intégrée permettra, pour le prix
transports, à respirer des gaz d’échappements,   des trajets se font en voiture indi- après les autres, sans vision globale des faudrait laisser artificialiser entre  et
viduelle, malgré la montée en puissance problèmes que ça allait générer, laissant la  km de plus d’ici là pour répondre à d’un même billet, de passer des bus inter-
au détriment non seulement de leur santé, urbains actuellement assurés par le dépar-
mais aussi de leur vie familiale et sociale. du covoiturage, les conducteurs sont encore charge aux collectivités locales d’assumer la gloutonnerie de l’étalement urbain ?
souvent seuls dans leur véhicule. les conséquences. Alors qu’à toutes les entrées de l’agglo- tement aux bus urbains. À terme, on
Toute la famille est obligée de se lever plus pourra aussi laisser son véhicule dans un
tôt, et tout le monde est plus fatigué le soir. Les emplois, entreprises et administrations, mération, nous avons de sérieux problèmes
les collèges, de lycées, d’universités sont Emplois et services au cœur des villes d’engorgement et de pollutions ? Alors parking aux portes des agglomérations,
Pour parcourir ces quatre petits kilomètres, qui les rechargera s’ils sont électriques, et
en grande partie concentrées dans l’agglo- Mais les actifs repoussés que nous avons construit déjà partout sur
si l’environnement y était favorable, ils met- se rendre au cœur des villes par un système
mération. Les gens sont obligés de venir dans les périphéries des zones inondables et donc inondées ?
traient moins de temps en vélo ou même à de transport en site propre.
pied. Mais à leur risque et péril puisqu’il n’y en ville avec leurs propres moyens, y consa- Depuis quinze ans, les statistiques de l’Insee
crant une part non négligeable de leur Poussée démographique
a ni piste cyclable, ni trottoirs, ni parking de donnent   à   nouveaux habitants Le meilleur moyen de se prémunir d’un
budget et de leur temps, alors même qu’ils Passer de la passivité
covoiturage, ni système de transport public. en plus chaque année, en Pays Basque. Pays Basque à plusieurs vitesse, si nous ne
ne peuvent plus vivre en ville pour des à l’aménagement du territoire
Il existe juste un système de ramassage Depuis l’an , ce sont   nouveaux voulons pas nous faire déborder par ce
scolaire, qui met chaque année plus de questions de coût. habitants qui se sont installés : un taux de Comment pourrions nous tenir le choc choc démographique ni repousser les plus
temps pour ramener les enfants à la maison croissance difficile à soutenir. avec une telle démographie galopante sans jeunes, les actifs, les familles et les plus
Étalement urbain modestes loin de la côte et des villes de
qu’il n’en mettait l’année précédente en Ceux qui en ont les ressources s’installent revoir la manière dont nous avons conçu
Pourquoi ça ne peut plus durer l’Acba, c’est de mettre en œuvre un chan-
raison du goulet d’étranglement que constitue au cœur de l’agglomération et sur les villes notre urbanisation, alors que nous sommes
chacun des points d’entrée de l’agglomération. L’urbanisation galopante, l’étalement urbain côtières. Mais comme l’offre est rare, les devenus si vulnérabless ? gement d’échelle.
Les bus scolaire (photo en bas) peuvent sont à l’origine de nombreux problèmes prix du foncier et de l’immobilier ont ex- L’idée d’empreinte écologique où nous En ayant une vision globale du territoire,
mettre quinze minutes, pour parcourir les de notre vie quotidienne. plosé. Biarritz a perdu   de sa population consommons deux fois plus de ressources la Communauté Pays basque va impulser
trois cent mètres qui précèdent le rond Les générations antérieures, jusqu’au début depuis , quand Bidart a vu la sienne naturelles que nous ne sommes capables une forme d’urbanisme plus compact,
point de Maignon photographié ci-dessus. du XXe siècle étaient économes en espace, croître de  . Les gens d’ici, les familles, d’en renouveler nous est connue depuis d’une densité raisonnée, rendant plus
Pour se rendre au travail les deux parents et savaient construire des villes compactes. les jeunes actifs, sont amenés à habiter de déjà  ans,. L’énergie et le foncier disponible solvable et donc plus efficace un système
n’ont pas possibilité alternative à la voiture. Plus on avançait dans le XXe siècle et plus plus en plus loin, faute d’une offre accessible n’étant pas infinis, leur prix aura tendance de mobilité à l’échelle du territoire.
Comme des dizaines d’autres, leur com- une frénésie s’emparait de l’urbanisation. de logements à l’endroit où ils ont grandi à s’emballer autant que le climat. Beaucoup Intégrés, nous serons capables de construire
mune n’est desservie par aucun système La puissance publique a laissé la voiture et et ne peuvent plus rester. ne peuvent déjà plus y faire face. une véritable stratégie d’urbanisme durable,
de transport public ni de bus (urbains) ni le libre marché gouverner les formes que Ils se sont d’abord exilés en périphérie Les élus d’ajourd’hui peuvent-ils re- économe en espace, en ressources énergéti-
de cars (départementaux). prenaient nos villes et nos villages. proche, puis éloignée, dans l’Entrecôte ou le pousser à dix ans de plus, ce que leurs ques, en déplacements, tout en étant quali-
Si Gilles, Corinne et leurs enfants sont Le maitre-mot était la spécialisation des es- Pays Basque intérieur ou en pays Xarnegu. prédécesseurs auraient du entamer il y a tatif, paysager, et respectueux de l’archi-
bloqués tous les matins dans les embou- paces : il fallait habiter à un endroit, travailler Au rythme de l’installation de  à quinze ans pour nous prémunir de risques tecture locale, générateur d’emploi locaux
teillages, c’est qu’il y a des milliers d’entre à un autre, étudier à un troisième, faire ses  familles au km, on retirait chaque auxquels nous sommes déjà confrontés. non délocalisables, facilitant un accès plus
nous qui sont dans la même situation à courses un peu partout sauf en bas de chez année à la nature et aux activités paysannes, La loi sur la Nouvelle organisation territo- équitable au services publics.
chacune des entrées de l’agglomération. soi, se distraire ailleurs, et se soigner là où trois à cinq km, sacrifiés au mitage, à riale de la République (loi NOTRE d’août En activant les complémentarités entre
  commuters y viennent puis en on pouvait. On ne faisait plus de la ville où l’habitat diffus, à l’artificialisation des sols. ) donne aux intercommunalités les les villes-centre et les périphéries, avec un
sortent pour leur travail, leurs études, leur cohabitaient les activités et les populations. Tout était bon à urbaniser, les zones plus intégrées des obligations et des capacités habitat qui produit plus d’énergie qu’il
démarches administratives, leurs courses On zonait les espaces en s’étalant toujours littorales, les zones les plus ingrates, les d’agir qu’elles n’avaient pas jusqu’alors. n’en consomme, nous pouvons devenir
ou leurs loisirs. Les trois-quart d’entre plus loin. Et pour tout cela, on avait besoin zones humides, les zones sensibles y compris. La manière dont nous organisons les mo- un territoire à énergie positive en une gé-
eux, viennent du Pays Basque, de territoires de davantage de voitures, de routes, de Avec l’accélération des changements cli- bilités, construisons nos villes et nos villages, nération. Entretenir une agriculture pay-
de plus en plus éloignés du cœur de l’ag- centre commerciaux et de parkings. matiques, les réalités se rappellent à nous, le développement économique, l’aména- sanne, respectueuse des sols, de l’eau et
glomération, et un quart viennent du sud Après les années , les communes péri- notamment en matière d’inondations. gement du territoire, la transition énergé- de l’air. Agir sur une meilleure intégration
des Landes. Il est aujourd’hui de plus en phériques ont subi la pression des promo- On nous annonce, que du val d’Adour, tique, l’eau et les inondations font désormais d’habitats et des activités, pour qu’on
plus fréquent d’être contraint à habiter à teurs de lotissement, de zones commerciales, à la Bidassoa,   habitants de plus partie des compétences des communautés puisse travailler, étudier, se soigner, plus
quinze, vingt, trente, voire cinquante ki- grandes et moyennes surfaces, les golfs, devraient débarquer d’ici , dans à intégrée à des échelles cohérentes avec les près de là où on vit, aussi bien à l’Intérieur
lomètres de l’endroit où l’on travaille. qui s’emparaient des opportunités les unes peine quinze ans. Au rythme actuel, il problématiques vécues dans les territoires. que sur la Côte. ●

99,9 % 1 575 élus sur 2 172


C’est le nombre des étudiants de l’enseignement C’est le nombre d’élus du Pays Basque représentant les deux tiers de la population
supérieur, des universités, écoles d’ingénieurs, qui pensent que le temps presse, que c’est Ici & maintenant, le moment de passer à
classes préparatoires, qui se trouvent l’acte. Les communes les plus prospères de la côte peuvent-elles en toute
exclusivement dans l’agglomération bayonnaise, conscience des enjeux, leur tourner le dos, et consacrer un Pays Basque à plusieurs
contribuant à son rayonnement et son prestige vitesse, plutot que de chercher à y réduire les inégalités ?
mais n’arrivent pas à s’y loger. Une communauté d’agglomération à l’échelle du Pays Basque n’est-elle pas
80 à 90 % des places de collège et de lycée sont pertinente pour traiter les questions de mobilité de ceux qui sacrifient autant de
concentrés sur l’ACBA qui ne pèse pourtant que 40 temps et de leurs ressources pour venir y travailler et faire tourner leurs
% de la population : obligeant nos enfants à entreprises, y étudier dans leurs écoles, y consommer dans leurs commerces tout
traverser le territoire pour y étudier. en ne pouvant plus y habiter parce que ça leur est financièrement inaccessible ?

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