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Problématique des Transports Urbains à Kinshasa - Enjeu pour la lutte

contre la pauvreté par la mobilité

MASSONSA- wa - MASSONSA
Economiste, Prospectiviste Consultant en transport , Congo

RESUME : La mobilité à Kinshasa est contrariée par la dégradation des transports urbains. La demande de
transport s’élève à 5698280 déplacements journaliers. Or, l’offre des transports en commun formels ne
dépasse guère 100 autobus et le volume des passagers transportés est estimé à 1,6 millions par jour. Cette
inadéquation entre l’offre et la demande, restreint la mobilité et apparaît comme une véritable expression de la
pauvreté. La création d’une Régie Autonome des Transports Urbains de Kinshasa (RATUK ) s’impose.

ABSTRACT : Mobility in Kinshasa is thwarted by the deterioration of urban public transport. The demand
for transport amounts to 5,7 millions daily travels. By contrast, the supply of formal public transport doesn’t
exceed 100 buses , and the number of passengers can be assessed to 1 600 000 per day. Such a contrast
between demand and supply hinders mobility and is a true mark of poverty. It seems necessary to set up an
Autonomous Public Company of Urban Transport in Kinshasa ( in French: une Régie Autonome des
Transports Urbains de Kinshasa : RATUK).

insuffisant. Ils ne peuvent malheureusement pas


I PROBLEMATIQUE satisfaire à une demande exponentielle.
Comme la population active représente 47% de
Les transports urbains à Kinshasa, pôle de la population totale, on estime qu’avec une mobilité
structuration du marché en RDC, posent de sérieux de 2 déplacements par jour en moyenne, le nombre
problèmes de déplacements quotidiens avec une rare des déplacements s’élèverait à 5 698 280.
acuité.
Une telle inadéquation entre l’offre et la
Ils privilégient autant qu’ils conditionnent les demande, confortée par des infrastructures viaires
déplacements domicile travail vers le centre non fonctionnelles et dégradées jusqu’à la fondation,
historique, situé le long du fleuve Congo dans l’axe constitue une réelle problématique des transports
Nord Est et Nord Ouest, et qui concentre près de urbains à Kinshasa. La défectuosité ainsi relevée de
60% des emplois formels et établissements la voirie, rend inaccessibles de nombreuses zones et
d’enseignement, à plus ou moins 5 à 15 km des partant, réduit la mobilité par les transports en
agglomérations les plus peuplées. commun.
Or, dans cette mégalopole africaine, de plus de 6 Cette faiblesse de la mobilité est une véritable
062 000 habitants, le mode de vie, les relations expression de la pauvreté urbaine. Elle s’imprime de
sociales qui s’y tissent, impliquent aussi plusieurs façon très visible dans le tissu urbain et soulève une
motifs de déplacement aux caractéristiques série des questions pratiques :
particulières, en vue de consolider les rapports * Comment accroître l’offre des transports pour faire
sociaux, expression significative de face à une demande explosive, dans un cadre
l’accomplissement des besoins de solidarité africaine institutionnel et réglementaire inadapté à une
agissante. économie de marché et dans un contexte
Véritable enjeu économique et social, les d’urbanisation non maîtrisée et d’un niveau
transports urbains, avec 1 600 000 voyageurs d’emplois insignifiant, pour favoriser la mobilité
transportés par jour dans des autobus et trains
pour tous et contribuer à éradiquer la pauvreté ?
vétustes, accusent un niveau de service fort
* Quelle politique des transports urbains pour
Kinshasa et quelle forme juridique doivent revêtir
les grandes entreprises de transports opérant dans cet La situation de faillite fortement marquée des
espace ? entreprises des transports publics , nécessite de
* Comment étendre le réseau ferroviaire de transport résorber progressivement la sur-immobilisation et la
urbain en vue d’en faire l’épine dorsale du système ramener au seuil raisonnable de l’ordre de 20 %, au
de transport de Kinshasa ? lieu de 80% enregistrés actuellement ; d’élaborer un
réseau des Transports collectifs réorganisé, et visant
II. RETROSPECTIVE BILANTAIRE DES à satisfaire une part croissante de la demande
TRANSPORTS EN COMMUN essentiellement par :
 les fréquences de passages de plus en plus

Il est notoire de souligner que la situation réduites.


actuelle des transports en commun à Kinshasa  des trajets raccourcis, voire entièrement
apparaît extrêmement dégradée. supprimés.
 La désorganisation du service des bus se traduit  des horaires irréguliers.
 un taux d’immobilisation de l’ordre de 60 à 80  des pannes fréquentes sans que les véhicules
%. Ce qui explique en grande partie la soient remplacés ni la continuité du service
dégradation des conditions de transport. assuré. prévisible en augmentant à court terme
Cette déficience de l’offre influe négativement et l’offre globale d’environ 800 autobus.
gravement sur la vie quotidienne de la population et Il paraît donc impérieux d’inverser la tendance
sur le fonctionnement économique de la ville. actuelle en matière de partage modal des
 attentes aux arrêts très longues et parfois plus déplacements en transport en commun, tout en se
d’une heure. fixant l’objectif de 60 % des déplacements sur le
 surcharges des véhicules rendant les conditions réseau autobus/ Train aux Heures de pointe.Les
de transport et d’accès à bord extrêmement contraintes à une telle évolution proviennent du
difficiles. réseau de la voirie.
 conditions de sécurité très mauvaises, Toute amélioration de la voirie à l’horizon de la
 les habitants limitent par conséquent , le nombre
planification, permettrait de faire évoluer le réseau
de leurs déplacements. dans le sens d’une adaptation plus fine aux objectifs
fixés.
L’exaspération qu’engendre cette situation
conduit à des tensions sociales graves.  utilisation des voies ferrées existantes pour la
 détournement des autobus et des camions par les
mise en place d’un axe lourd ferroviaire
étudiants pour se rendre à l’Université ou dans constitué des lignes.
des Instituts Supérieurs. -KASANGULU-KIN-EST.
 Taux élevé d’absentéisme des employés sur leur
-Gare Centrale Kin- Est – Aéroport de Ndjili
avec un embranchement pour desservir le grand
lieu de travail.
Marché de la Libération à BITABE-Masina
Les moyens alternatifs sur lesquels se rabattent
-NDOLO-CARIGRES
les usagers des bus notamment les
-Limete-Bokassa, plus tard prolongement de la
taxis collectifs et la marche à pied, comportent des
ligne jusqu’au Pont Kasa-Vu puis vers l’Avenue
servitudes qui accentuent les mauvaises conditions
ASSOSA- KINTAMBO.
de déplacements.
En effet, les conditions de transports en taxis  desserte des zones périphériques par les lignes de
collectifs sont difficiles : bus fonctionnant en rabattement sur l’axe lourd
 surcharge
ferroviaire.
 insécurité
-rabattement au niveau de la zone de Matete, des
 sectionnement des trajets qui augmente le coût et
lignes 1 (desserte de Masina etde Kimbansenke) des
lignes 11 et 12 desserte de Ndjili centre et
la durée des déplacements
périphérie)
Les déplacements effectués à pied entraînent des
- rabattement au niveau de la gare de
durées très longues de 1h 30 à 2 h 00 pour arriver à
NGALIEMA des lignes n°8 (desserte de
destination (lieu de travail, école, marché, etc.) en
NGALIEMA) et 5 (desserte de KINTAMBO)
raison de l’éloignement de nombreuses zones, de
-rabattement au niveau de la gare de
l’enclavement des quartiers et de l’absence de
Bandanlungwa de la ligne n° 6 (desserte de
dessertes transversales.
Selembao, Bandalungwa, Bumbu, Ngiri-Ngiri).
On estime que le marché des déplacements en
transports en commun se présente ainsi :
30% des déplacements assurés par les taxis  mise en place d’un axe lourd radial
collectifs et diverses entreprises de bus et de trains. complémentaire, équipé de véhicules routiers
70 % des déplacements assurés par la marche à de grande capacité (city TRAIN) constitué des
pied. lignes n° 3 et 4, pour assurer la liaison entre
l’UNIKIN, les zones de LEMBA, Selembao, Sur la ligne 13, on a enregistré une demande de
Ngaba, Kalamu, Kasa-vubu, Kinshasa, Gombe. 2805 en 1991. Elle devrait aussi évoluer de 3912 en
2000 à 4 672 en 2 005.
 Mise en place de dessertes transversales par Pour satisfaire cette demande, il est nécessaire de
autobus, permettant de mailler le réseau et disposer :
d’améliorer les possibilités d’accès aux zones - de 10 locomotives et de 140 voitures , le matériel
périphériques, soit directement, soit par roulant devant être mieux adapté pour mettre en
correspondance : place 5 fréquences à l’heure de pointe.
- lignes n° 9 (liaison Ngaliema-Limete-Masina) L’installation sur la voiture de queue de chaque
10, 11 et 12 (liaison Ndjili, Matete,-Lemba et train d’une cabine de réversibilité, permettra la
l’université (UNIKIN), les lignes n° 9 et 11 sont des commande du train depuis l’extrémité opposée
axes lourds et doivent être équipés de véhicules de de la locomotive. Cela est tout à fait adapté au
grande capacité. réseau ferré de Kinshasa.
Il est prévu un troisième flux (liaison Ngaliema, Cette disposition éliminant les manœuvres de
Barumbu, Makala-Ngaba-Limete) par l’ouverture locomotives au terminus, devrait faire gagner du
d’un Boulevard semi—périphérique dans ce secteur temps sur les retournements des trains aux terminus.
qui permettrait d’améliorer sensiblement les Quant aux installations fixes, il est nécessaire de
dessertes transversales. Ces liaisons sont absentes au - clôturer les emprises ferroviaires
Sud où les lignes radiales sillonnent de vastes zones - améliorer la signalisation lumineuse
d’urbanisation non reliées entre elles, obligeant les - équiper ou même construire des gares et des
usagers à recourir à la marche à pied sur de longs quais.
trajets pour atteindre l’arrêt le plus proche
Réseau Bus
Performance du réseau Les capacités acceptables des autobus sont :
Vitesse par tronçon (vitesses commerciales - de l’ordre de 10000 voyageurs à l’heure sur les
moyennes- heure de pointe) pour le réseau ferré : 20 lignes 3,6,9,11
km/ heure, mais, on note en réalité une vitesse de 12 - de l’ordre de 6000 voyageurs à l’heure sur les
km/h en raison de la mauvaise qualité du matériel lignes 7 et 8.
roulant ; la vétusté des infrastructures sur certains A court et moyen terme, il semble indiqué
tronçons des lignes ; la construction illicite des d’équiper les axes lourds routiers de véhicules de
habitations dans le périmètre bordant les lignes de grande capacité tels que City-Train (450 places). Les
trains. investissements lourds sont nécessaires pour
Pour le réseau bus : 10 à 20 km/heure satisfaire 60 à 70 % de la demande à l’horizon
2005, si le système des transports urbains dispose de
Types de véhicules pour : 600 à 800 autobus et le renouvellement de 10 % du
- le réseau ferré : la capacité d’un train prise parc disponible.
égale à 20000 personnes D’une manière générale , la tarification doit être
- le réseau bus : la capacité du véhicule bus pratiquée en fonction de la distance parcourue et
standard prise égale à 150 personnes. Celle de City- prendre en compte des possibilités à payer des
Train à 450 personnes (1 city- train bus remorque voyageurs et de l’équilibre comptable de la société
équivaut à 3 bus ordinaires) exploitante. L’ensemble de ces recommandations
vise la mise en place d’un service performant de
Fréquences : desserte de voyageurs.
- le réseau ferré : l’existence d’une voie double
permet de prévoir des intervalles de 12 minutes
sur chacune des lignes de train ( soit une capacité III MOBILITE CONTRARIEE, EXPRESSION DE
maximale de 20.000 personnes sur le réseau LA CRISE ET DE LA PAUVRETE URBAINE
ferré). Cette fréquence de base doit permettre un
bon transfert de charge vers le réseau ferré. D’une manière générale, les données statistiques
- le réseau bus : les fréquences sont déterminées sur la mobilité urbaine sont rares souvent partielles
par itération successive de manière à absorber la et résultent davantage des estimations globales tirées
charge maximale par ligne. des enquêtes anciennes.
Les dernières données statistiques sur la mobilité
En 1991, la demande à l’heure de pointe du à Kinshasa proviennent d’une enquête menée dans
réseau ferré était estimée à 5 204 personnes par jour les 22 zones de la ville en 1991 auprès d’un
sur le tronçon le plus chargé de la ligne n° 14. Elle échantillon de 13910 personnes (BCEOM 1993) sur
devrait passer à 6645 en 2000 et à 7325 en 2 005. base d’une population totale estimée à 3101368
habitants (BEAU 1990) reparties par zones. Bien
avant en 1985, une enquête de Jica menée sur la  Le flux radial Nord Sud irrigue la zone
mobilité dans quatre zones (Kimbasenke, Masina, d’activités de Limete et compte 37 600
Kisenso et Ndjili) auprès d’un échantillon de 12000 déplacements à l’heure de pointe du matin.
personnes de 5 ans et plus, a dégagé un ratio de 2,23  D’autres flux transversaux également
déplacements par jour et par personne. significatifs sont liés à l’attractivité de la zone de
Cette enquête a intégré les déplacements à pied
LIMETE et à celle de l’Unikin.
estimés à 70% et pris en considération le seuil de
Les projections de la demande aux horizons 2000 et
déplacement de 500 mètres. Ce qui justifie une plus
2005 sont déterminées à partir de la croissance de la
grande mobilité par rapport aux estimations
population et des emplois. Leurs taux de croissance
antérieures.
par zone de 1991 à 2005 permettent d’estimer
En effet, l’étude réalisée par SADIC et
l’évolution des déplacements fondée sur
ONATRA en 1981 a dégagé un ratio de 1,44
l’application aux volumes émis et reçus, des
déplacements par jour et par personne , sur la base
coefficients multiplicateurs respectivement égaux
des prévisions projetées à l’horizon de 1985 avec un
aux taux de croissance de la population et des
accroissement global de la mobilité de 20 % .. Ce
emplois par zone.
qui, en 1985 donne un total de 3 600 000
Le flux prédominant se situe à l’Est de Kinshasa
déplacements par jour.
où se concentrent près de 45 % de la population
De même, on note que les enquêtes du BEAU
urbaine.
(1978) donnaient un nombre de déplacements par
Ce mouvement centripète des flux de
jour et par personne en 1975 de 1,25, et 65% de
déplacements et de trafic motorisé, dénote bien la
marche à pied (trajet aller-retour de 500 mètres et
ségrégation et la disparité des quartiers urbains et
plus).
traduit semble-t-il, l’inopérationalité de la politique
Ces données sont notoirement faibles pour une
d’aménagement urbain initiée à Kinshasa au
mégalopole de plus de 6 062 000 d’habitants et
lendemain de 1960.
indiquent l’insuffisance de l’offre qui conditionne
En tout état de cause, la structure de
une mobilité médiocre.
déplacements n’est pas fondamentalement modifiée
La faible mobilité ainsi enregistrée est surtout
par l’évolution des facteurs population et emplois
l’une des expressions de la crise et de la pauvreté
qui respectivement, correspondent à 1,36 et 1,17
urbaine à Kinshasa.
pour 2000/1991 et 1,58 et 1,31 pour 2005/1991.
- Le plan directeur de développement du secteur Dans ce cas, seul le niveau du volume de
des transports urbains élaboré en 1993 par le déplacements est affecté.
BCEOM donne une estimation de la demande On estime donc un accroissement de la demande
potentielle de déplacements dans la situation de de l’ordre de 23 % en 2000 et de 37,3 % en 2005.
l’année d’étude et des projections de la demande Les statistiques des déplacements journaliers
aux deux horizons 2000 et 2005. indiquent que plus de la moitié de ceux-ci, ont pour
Les estimations de cette demande potentielle motif l’école ceci dénote d’une inadaptation de
pour les transports collectifs, élaborées en 1991 sur réseaux scolaires par rapport à l’importance des
base de l’enquête, des données redressées, des effectifs et des attentes de scolarisation dans une
matrices Demande Transports Collectifs, Heure de ville qui compte près de 60 % de jeunes.
Pointe (TC/HP) ont tenu compte de tous les
déplacements, tous modes collectifs (Bus, Trains, Prédominance des déplacements à motif scolaire
Transport Employeur, Transport Scolaire, Camion,
Taxi collectifs) et tous motifs (Travail Ecole, Autres Motifs Déplacements %
motifs) augmentées du tiers des déplacements à pied
inter -zonaux. ECOLE 55,4
Il se dégage ainsi un marché potentiel de TRAVAIL 25,7
déplacements correspondant à : ACHAT 8,1
- 165 296 déplacements à l’heure de pointe SANTE 4,3
- 1 719 934 déplacements à la journée. LOISIRS 2,6
Les principaux flux de déplacements entre zones RELIGION 1,9
ainsi que les volumes les plus significatifs (en DIVERS 2,0
nombre de déplacements à l’heure de pointe du
matin) paraissent structurées de la manière suivante : TOTAL 100
 Les flux radiaux sont les plus importants et Source : BEAU, 1978
convergent vers la zone de centralité
« GOMBE », pôle administratif et commercial Les déplacements liés à l’emploi sont peu
de l’agglomération. nombreux. En effet la structure économique est
fortement marquée par des petites activités
informelles qui occasionnent peu de déplacements,
du fait qu’elles s’exercent à proximité de l’habitat. IV STRATEGIE
De même les achats qui représentent 8,1% du budget
ménage, se font le plus souvent sur les marchés du Le mode de vie actuel des congolais, exige que
quartier, caractérisés par la prédominance des ventes soit modifié le système des transports urbains mieux
au détail, lesquelles sont plus adaptées aux faibles encore le soubassement de ce système soit inversé. Il
revenus de nombreuses populations à la périphérie. doit être repensé pour répondre aux besoins
D’une manière générale, on observe que les 2/3 culturellement ressentis par la population et qui
de la population kinoise font des achats impliquent une forte mobilité aux motifs sociaux
principalement alimentaires qui représentent dans la divers de déplacements et aux caractéristiques
structure de consommation moyenne des ménages, particulières, comme expression significative de
environ 63% de leur consommation totale ( INS l’accomplissement des besoins de solidarité vécue
1989 ). Au regard de ces deux motifs alternants de comme facteur d’éradication de la pauvreté dans la
déplacements (travail et achat), on peut conclure que société africaine.
les kinois se déplacent peu. Une telle situation Nous estimons donc que le système des
reflète bien la crise économique et celle de l’emploi transports urbains de Kinshasa devrait se structurer
dans la ville. Cependant les flux importants de autour du transport ferroviaire urbain lourd vers
déplacements observés sont irrigués par des lequel se rabattront les autobus et le transport fluvial
populations de l’EST et de l’OUEST et SUD de la urbain.
ville, à l’assaut du centre ville pour l’investir à la Aussi, nous proposons dans le cadre du
recherche de quoi survivre. Pour ces captifs des partenariat public /privé :
transports en commun, toute faiblesse de la mobilité
est comprise comme expression de privation des 1° la création d’une grande société des transports en
opportunités pour éradiquer journellement la commun dénommée Régie Autonome des
pauvreté stigmatisée par la faim. Transports Urbains de Kinshasa ( RATUK). Cette
L’analyse des déplacements de 500 mètres et nouvelle entité naîtra de la fusion des chemins de fer
plus, montre que 45% de ces déplacements sont urbains (CFU/ ONATRA) et CITY-TRAIN. Elle
produits hors zones. Toutefois, ils varient selon les exploitera à la fois les trains urbains et les autobus (
motifs et le type de quartier. Cependant, il convient tramway, métro) en reprenant les actifs des chemins
de noter que 4/5 des déplacements au motif travail, de fer urbains ONATRA et ceux de CITY-TRAIN.
concernent certes les déplacements externes, mais La gestion sera confiée aux privés, mais l’Etat
aussi la distance moyenne à parcourir. Cette distance demeure propriétaire du patrimoine infrastructurel.
varie à son tour en fonction des catégories socio- L’objectif est donc de viser l’efficience pour
professionnelles ( BEAU ,1978 ). conquérir à court et moyen terme , 30 à 60% des
On relève que les cadres et les patrons parts de marché de déplacements en transports en
parcourent la plus faible distance moyenne en raison commun dont la demande globale est estimée
de la localisation des zones d’emplois situées à actuellement à 5 698 280.
proximité de leurs quartiers résidentiels de haut
standing. A contrario, les professions libérales et les 2° la mise à contribution des sociétés mixtes et/ou
ouvriers couvrent des distances supérieures à la privées pour résorber le déficit en capacité de
moyenne urbaine, du fait qu’ils habitent à la transport en commun , par exemple :
périphérie, situation qui impose de parcourir de - New SOTRACO SARL avec 130 autobus dont
longues distances. 40 véhicules neufs
On estime que la part des déplacements - SITAC avec 50 autobus neufs
piétonniers représentent 70% du total de
déplacements de 500 mètres et plus (JICA,1986). 3° l’exemption durant une période déterminée de
Cette proportion tombe à 40% pour les déplacements taxes pour certaines matières et importations
externes ( Sadic-Seges, 1981). Plus généralement, ce comme :
sont les sans emplois et les bas revenus qui recourent - Taxe sur le gas-oil ;
davantage à la marche à pied, que les employés, les - Taxe d’importation de pneus et autres pièces de
cadres moyens et les populations à revenus rechange ;
supérieurs. - Taxe d’importation des autobus et matériel
Selon une étude de JICA, la contribution des roulant ferroviaire destinés au transport public ;
transports en commun dans la mobilité générale
représente 66,4%, les voitures particulières 33,6%.
4° la tarification d’équilibre pour les entreprises de
Mais au regard de la demande de l’ordre de 5698280
transport en commun ;
déplacements journaliers, les transports en commun
n’en assurent que 1617800.
5° la réhabilitation à court terme de certaines
infrastructures ferroviaires ainsi que la voirie Ces communautés seront chargées en matière de
urbaine notamment : transport, d’assurer l’entretien de la voirie, de
- Avenue Kasa-vubu, du Bd du 30 juin jusqu’à percevoir la parafiscalité (vignettes, taxes
Kintambo magasin via Place de la Victoire ; d’immatriculations…). Leurs compétences
- Avenue de l’Université, du Rond Point Ngaba s’élargiront au domaine de l’organisation de la
jusqu’à l’Avenue Sendwe ; police de circulation et de stationnement.
- Avenue Pierre Mulele ( ex 24 Novembre ), du Tous les véhicules seront immatriculés dans la
Rond Point Mandela jusqu’à l’IPN via Communauté de résidence.
Selembao ;
- Chaussée du Président Mzee L.D.Kabila jusqu’à Kin- L numéro minéralogique, suivis des
lettres de série
l’IPN via Binza ozone ;
Kin- F idem
- Avenue Gambela, de l’avenue Enseignement Kin- M idem
jusqu’à l’Avenue Kasa-vubu ; Kin- T idem
- Avenue Bongolo, de l’avenue Kasa-vubu
jusqu’au Bd Lumumba via avenue Yolo et la La construction du grand Marché de la
Clinique Bondeko ; Libération à Masina nécessite qu’une étude de
- Avenue Luambo Makiadi (ex Bokassa) , de faisabilité soit diligentée désormais pour assurer le
l’avenue Sendwe jusqu’au Bd du 30 Juin; raccordement du nouveau marché de l’Est de la ville
- Avenue de la Démocratie ( ex Huileries) du Bd à la ligne de chemin de fer Kin- Est Aéro et au reste
du 30 Juin jusqu’à Bumbu ; de la capitale congolaise. Cet embranchement
- Avenue de la Victoire ; devrait être programmé comme une priorité absolue
- Avenue de la Foire , prolongement By Pass via du nouvel aménagement de l’espace kinois à mettre
Rond Point Ngaba jusqu’à l’UNIKIN ; en place avant l’ouverture de ce Grand Marché. Il
- Route des Poids lourds etc… contribuera sûrement dans le nouveau système de
transports urbains reconfiguré, à accroître la
Cette réhabilitation des routes représente une mobilité vers ce nouveau pôle économique
priorité absolue et urgente pour pouvoir apporter une d’équilibre de la ville en tant que facteur de lutte
mobilité accrue et conséquente à la population et contre la pauvreté
développer l’activité économique dans la ville de
Kinshasa, partant, contribuer à éradiquer la pauvreté.
Aussi, la création de la RATUK n’implique qu’une
régularisation juridique des CFU/ONATRA et de
CITY-TRAIN qui jusque là demeurent sans
personnalité juridique, mais fonctionnant dans le
premier cas comme une simple direction et dans
l’autre comme un projet depuis de nombreuses
années. A cet égard, l’investissement initial de
fusion sera tout à fait supportable.
La RATUK fondée sur le ferroviaire permettra
d’augmenter la capacité substantielle des transports
en commun et la performance de gestion du système.

6° la création d’un Fonds de Promotion des


Transports urbains pour soutenir le financement du
système de transports urbains.

7° la décentralisation des entités administratives


chargées de gérer le système de transports urbains.

Les 4 districts de la ville de Kinshasa qui ne sont pas


fonctionnels actuellement, pourraient être activés en
les érigeant en Communautés Urbaines de Kinshasa.
 Communauté urbaine de la LUKUNGA ( L )
 Communauté urbaine de la FUNA (F)
 Communauté urbaine du MONT AMBA( M)
 Communauté urbaine de la TSHIANGU ( T)

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