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LE ROMAN DE L’ÉCONOMIE :
PAS UN MOT DE VRAI

free
the words
Chacune ou chacun connaît sa vie quotidienne puisqu’il la vit.
Mais quant à l’Économie, là, nous ne la connaissons plus que
d’après ce qui nous en est dit. Afin de pallier ce grand écart, nous
allons voir que ce qui nous en est dit, mis en rationalité, en logique
argumentaire, replacé dans tous les processus scientifiques possibles,
aboutit à cette sidérante constatation : l’Économie telle qu’elle
nous est massivement présentée (médias, revues, livres, discours
et politiques) est un Roman. Un vrai roman ! Pour le vérifier,
plongeons-y sans tarder !

I MÉTHODOLOGIE (1)
Le mieux reste de parsemer la mise à jour - et en jeu- des
mécanismes de l’Économie comme roman, d’éclaircissements
méthodologiques. Du moins le strict nécessaire afin de ne pas glisser
hors du fil des démonstrations. Vouloir prendre ces irruptions de
quelques points méthodologiques comme une méthode exhaustive
serait, pour le moins, opter pour les malentendus.
Premier point méthodologique : chaque concept détient
plusieurs facettes. Aussi, vouloir représenter la Réalité toute entière,
sans juxtaposer toutes ces facettes, c’est choisir l’incompréhension
définitive. En effet, l’angle de prise sur le réel n’est plus des 360°
complets mais plus que de 50°, par exemple. Qui “ignore” donc
310°, quasiment tout le réel quoi !
Un seul exemple pour illustrer, la “productivité” si vantée d’un
côté, court, pourtant, très loin hors de la compréhension de l’entier
réel. La productivité peu, clairement, se traduire comme : plus vite
tu bosses bien plus vite t’es viré. Il surgit, alors, que la “productivité”
c’est pas tout bon, tout blanc, mais qu’elle possède d’autres facettes,
qui, selon toute réalité, ne semblent pas être prises en considération.
En tout cas, la théorie économique (l’Économie comme roman) se
montre tout à fait incapable de prendre en charge ceci : la productivité
comme “plus vite tu bosses bien plus vite tu es viré” correspond à
une large part de la “réalité” de la productivité, toujours écartée,

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ignorée, occultée. La “productivité” parée, pour quelque uns, de
vertus n’aboutit, pour le plus grand nombre, qu’à du négatif : plus
la productivité est forte plus il est licencié. Il faudrait tout de même
nous l’expliquer. Puisque “d’ignorer” complètement tout ce pan
du réel rend tout à fait irréaliste quoi que ce soit qui puisse être
proposé par la suite.
Premier apport méthodologique : prendre comme assiette
d’investigation l’entier réel. En effet, la “productivité” rabougrie aux
seuls actionnaires n’est en rien scientifique et doit admettre devoir
répondre aussi à des ratios du genre “rentabilité des actionnaires”
: combien de temps cet actionnaire investit ? combien coûte-t-il à
l’économie globale ? Selon la réponse son “ratio d’investissement”
serait très répulsif ou correct. Puisque pourquoi l’actionnaire (la
dictature du marché) s’octroierait des droits que tout le monde ne
pourrait, identiquement, s’attribuer ?

II QUELLE POLITIQUE MONÉTAIRE ?


Lors du passage à l’euro un fait primordial est bien passé sous
silence. En effet, dans chaque banque, les personnes pourront
anonymement , c’est-à-dire sans aucun justificatif d’aucune sorte,
même d’identité; échanger des billets nationaux contre de l’euro.
Pourquoi agir ainsi ? Eh bien, justement, parce que la part d’argent
non circulant n’est pas vraiment connue. En France, il est supposé
40 à 45 % d’argent qui ne circule pas. Lors du passage à l’euro, il
en sera connu le montant exact.
A ceci vient s’ajouter, dans “Les dossiers noirs de la corruption”,
l’observation qu’aux États Unis, sur 10 dollars de papier monnaie
mis en circulation, n’en circulerait plus que deux (fait peu
“visible” puisque nombreuses cartes bancaires!). Partout, le même
phénomène et les “bas de laine “ont vraiment bon dos, puisque la
“spéculation”, la corruption et les économies parallèles participent
certainement plus massivement que ces mythologiques “bas de
laine”. Nous n’allons, de toute façon, pas résoudre à la fois, tous

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ces mystères. Le but est autre, tout mathématique. En effet, si nous
avons intégré de la démonstration le double constat : tout l’argent
mis en circulation n’est plus en circulation et il n’est pas connu très
précisément la part non circulante - nous nous devons de nous
poser des questions sur les “politiques monétaires”. La politique
monétaire est supposée agir sur la masse circulante (l’agrégat M
24). Or une grande partie de cette masse circulante manque. Les
diverses politiques monétaires semblent donc jouer sur des fictions,
comme vous le voyez. Le fait que cette partie manquante puisse
être énorme (80 % aux U.S.A) ou moindre, n’enlève pas moins
que de baser le sort de pays sur une “politique monétaire” qui ne
manipule qu’une partie de la masse monétaire circulante, sans avoir
accès à la totalité de ces masses - paraît peu raisonnable.
Quels serait alors le travail des “institutions monétaires” si nous
ne pouvons les créditer d’une réelle maîtrise des masses monétaires
circulantes et non circulantes ? Eh oui, ce sont les taux d’intérêts.
Ces taux qui sont montés ou baissés. Plus c’est bas moins cela
rapporte. Mais trop haut, presque personne n’utilise encore le prêt.
Mais qui est “intéressé” aux taux d’intérêts ? Principalement la
petite minorité des prêteurs. Ainsi un part importante du travail
des institutions monétaires sert cette petite minorité. Quant à
l’autre versant des taux d’intérêts : l’emprunteur qui veut toujours
le taux le plus bas, mais trop bas cela ne rapporte pas, il n’est pris
en compte que comme un “coût” à intégrer. A aucun moment,
l’emprunteur ne participe à la prise de décision. Il semble juste
considéré comme un obstacle entre les taux bas et l’enclume du
taux qui “dissuade” parce que ressenti comme trop élevé. Les
calculs sont bien effectués sans égards pour les emprunteurs mais
en gardant, principalement, à l’esprit le prêteur. Puisque toute
politique monétaire sur les liquidités circulantes paraît un leurre,
le constat qu’elle existe au moins sur les taux d’intérêts, ne doit
pas faire oublier, qu’apparemment, ces institutions monétaires
ne semblent pas prendre en compte les intérêts de la population

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entière, mais préfèrent, résolument, une minorité de celle-ci.
La politique monétaire, sans masse monétaire connue, n’est
donc, qu’elle que soit son appellation, que du roman. Quel choc !
Poursuivons afin de vérifier si l’ensemble des concepts de l’économie
ne participait pas du même roman ?
Petit détour méthodologique ? Pas du tout, mais juste un petit
raccourci - le quatrième chapitre sera la méthode du retour au plus
quotidien de la vie de chacune et chacun.

III MÉTHODOLOGIE (2)


Vous avez déjà bondi sur le fait que l’exposition en II des
politiques monétaires serait trop brève et, par-là, caricaturale.
Pour l’exposition des faits ne sont retenus que les concepts “actifs,
ici l’aporie des politiques monétaires qui, pragmatiquement,
concrètement, semblent surtout ne pouvoir pratiquer que
“l’encadrement du crédit”. Rappeler que les taux (court, moyen et
long terme) sont aussi les taux directeurs des banques (le “loyer de
l’argent”) et celui du montant de la liquidité de leurs réserves. Que
“l’institut d’émission de la monnaie” peut opérer des “injections de
liquidités” et, en parallèle, veiller à “l’inflation”. Ne pas éviter de
citer le marché monétaire, essentiellement interbancaire, avec les
organismes de crédits. Ce n’est pas, non plus, ignorer le transversal
débat :
Les dépôts font-ils les crédits, comme il est appris aux étudiants en
économie
Ou bien les accords de crédits représentent-ils des créations
monétaires pures. Pas de l’argent fiduciaire mais de l’argent
scriptural.
Vous admettrez que, selon la réponse à une telle problématique,
le déroulement des solutions aux problèmes actuels sera tout
différent.
Une présentation des politiques monétaires selon leurs apories
favorise, comme en informatique, le raccourci vers (pas à repasser

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à tous les stades de la démonstration). Ce qui nous a permis tout
de même, en un temps record, de ressentir à quel point l’Économie
dérive vers le toujours plus romanesque (est-ce dû à l’irréaliste
procédé journaliste de tout transformer en une histoire à raconter
?). Mais n’est-ce pas faire, là, preuve de peu de pédagogie. L’alibi
pédagogique (tout serait faute d’absence de pédagogie) tourne
court lorsqu’il suffit de souligner que la pédagogie de faussetés ne
rend pas ces “savoirs” vrais. Que l’Économie apparaisse de plus
en plus comme une “science” toujours plus inexacte ne permet
pas de la cacher derrière la pédagogie. La méthode ? D’autres
penseurs, entre autres, comme avec “Les trous noirs de la science
économique” de Jacques Sapir (Albin Michel 2000) empruntent
même méthodologie : pointer tout ce qui reste de mythique et
d’incohérent dans celle qui se veut la science dominatrice. D’où,
montrer par petites touches en divers endroits de la machinerie
économique, comment nous pouvons nous la réapproprier. Plus,
en en comprenant les mécanismes, pouvoir nettement l’infléchir.
Ainsi, une des apories (que j’avais déjà relevé dans l’ouvrage “Rien
de plus solide que le solidaire” 1990), pointée par Jacques Sapir, est
“l’équilibre en Economie”, dont il montre l’impossibilité. Ce qui
n’est pas rien, puisque la “loi” de l’offre et de la demande repose
sur cet équilibre, déjà comme mise en équivalence des deux termes,
ensuite, comme but poursuivi, enfin, comme réalisation tangible
de l’autorégulation des marchés. Et, en effet, nous ne percevons
qu’asymétries, seule l’offre est favorisée : sinon à quoi sert la publicité
(preuve de la prédominance de l’offre) ? A quoi servirait la publicité
(créatrice de “faux” besoins) si c’était la demande qui créait l’offre.
Pas d’équivalence des deux termes, pas de recherche d’équilibre
(l’offre veut toujours déséquilibrer la demande). La “loi” de l’offre
et de la demande comme le meilleur équilibre possible est fausse de
bout en bout : asymétrie entre les deux termes, déséquilibre toujours
recherché en faveur de l’offre, rapport de force qui ne vit que sur
les déséquilibres permanents. Tous les concepts de l’Économie se

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rapprochent des fictions. Il devient donc bien hasardeux d’avoir
confié le sort du monde à une telle rêvasserie

IV LE SYSTÈME DE ROTATIONS
Première approche, première métaphore. A chaque rotation, un
petit coup de bénéf mais bézef pour qui n’est pas dans les rotations.
Comme une machine à laver qui pondrait des pièces à chaque tour
ou tel un dard qui attrape le pollen et le répartit jusqu’à en tapisser
toute chose - vous avez bien la sensation de la “rotation”. A chaque
tour ça “rapporte”. Mais ça ne rapporte pas à qui n’est pas dans
les rotations. Vous sentez bien cette mécanicité de l’ensemble, tout
comme vous ressentez l’aspect cumulatif et cumulatif du cumulatif
qui se trouve dans ces “rotations”. Aussi, s’agit-il de saisir que ce
ne sont sûrement pas les “rotations” qui sont critiquées mais bien
le fait que tout le monde ne participe pas aux rotations. Voyons
comment ce système de rotations discrédite absolument ce système
comme irrationnel.
En France, nous sommes 84 % de personnes à avoir la télé tout
comme il y a 84 % de salariés, y a-t-il corrélation, ce n’est pas le
lieu de l’éclaircir. Jusqu’en 1960, ces salariés recevaient leur paie
en liquide et les banques avaient un “coefficient multiplicateur”
de 2. Puis, tous les salaires furent virés, sur des comptes bancaires,
ce qui permet aux banques, aujourd’hui, d’avoir un “coefficient
multiplicateur de 5”. Qu’est ce “coefficient multiplicateur” vous
demandez-vous ? C’est le fait de faire “tourner” l’argent disponible de
la banque et, avec ce “système de rotations” (tourner), en “ramener”
des sommes bien plus consistantes que ce qu’elles représentaient
au départ. Nos dépôts font crédits parce que nos dépôts servent
pour des prêts acceptés par la banque. Il y a d’autres circuits de
rotations et c’est le cumul de ces “rotations” qui crée le “cumul”
aussi des enrichissements. Alors qu’un tel système pourrait parvenir
à une très bonne redistribution. Tout simplement en plaçant un
(des) “handicaps” à qui a déjà cumul d’avantages. Comme cela les

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effets mécaniques des rotations (l’argent qui tourne, vous savez
celui, aussi, “que l’on gagne en dormant”) “descendraient” toujours
plus bas dans la Société, au lieu de demeurer, frileusement, comme
pétrifiés, collés; scotchés au sommet.
Bon, voyons, dès lors, ces mécanismes. Nous recevons, salariés,
notre paie sur notre compte bancaire ou autres. Sur ce compte, un
certain nombre de prélèvements se font automatiquement. Vous
avez aussi les “dates de valeur” : si c’est pour vous, à votre avantage,
ce n’est crédité que plusieurs jours plus tard ; si c’est contre vous,
en votre défaveur, débité quelques jours plus tôt. Nous avons là,
mieux qu’en laboratoire, une illustration parfaite de dissymétrie
: au lieu que crédit et débit soient symétriques ils sont distordus
dans 2 sens opposés. Ces distorsions voulues (il y a une décision
derrière) provoquent un système de “rotations” unilatéral, monté,
drainé, dirigé, contenu, destiné à une seule partie de l’entier “circuit
économique”. Il y a circuit économique parce que toutes les sommes
d’argent détenues par les ménages ou les entreprises parviennent
à des points de contact précis. Et que le système de “rotations”
détourne tous ces flux (aux points de contact) à son seul profit
Nous allons voir que ce n’est pas seulement juridiquement
indéfendable, mais, aussi, que c’est économiquement faux. Les
salariés reçoivent leurs salaires en fin du mois. Donc leur patron
quel qu’il soit, même l’État, est le débiteur du salarié au début du
mois, peu débiteur au début du mois, il le devient de plus en plus au
fur et à mesure que le mois s’écoule. Dans cette mesure, les salariés
sont quasiment toute l’année (sauf les jours de paie) “créditeurs
du système”. Tout comme sur la livre anglaise est inscrit, et en
toutes lettres, le logique que la Banque d’Angleterre vous doive
la somme scripturaire inscrite sur le billet, puisque le billet est
un “endettement” de “l’institut d’émission” envers la population
totale, nous sommes tous créditeurs du système. Le capitalisme
c’est, justement, cette “encre de seiche”, cette confusion totale, cette
désinformation permanente, qui doit masquer qu’un petit nombre

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s’approprie illégitimement (aucune loi ne leur permet) la totalité
du système. La hiérarchie du concret est simple : ils ne peuvent pas
se passer des “créditeurs “ du système, nous, par contre, nous nous
pouvons nous passer d’eux. Le système devient accessible à toutes
et tous. Puisque idem pour le loyer : vous le payez en début du
mois, vos propriétaires vous sont extrêmement “débiteurs” à la fin
début du mois et, puis, au cours du mois, cela diminue. En bref,
les propriétaires sont tout le temps les “débiteurs” des locataires,
sauf le premier jour de chaque mois. Ce qui n’est jamais décrit et
qui pourtant correspond à une nécessité pour “l’économie logique”
des théories explicatives (ici, “économie” est terme scientifique
soulignant la nécessité d’avoir descriptions, argumentaires, faits,
coalescents, qui “tiennent ensemble”)- c’est ce qu’il peut bien être
fait de ces distorsions ? Pendant que votre patron, les collectivités
territoriales, reste votre “débiteur”, il fait “tourner” la masse salariale
et lorsqu’il paye à la fin du mois, la masse salariale qui a “tourné” lui
“rapporte” un certain pourcentage. Nous allons voir comment il est
si simple d’inverser cet état des choses.
Parce que les salariés en plus d’être les permanents “créditeurs”
du système connaissent une “activité” monétaire figée. Les
prélèvements se font malgré lui (le salarié), comme les dates de
valeur...etc Tandis que le “savoir des endettés” apprend ceci : lorsque
vous utilisez à fond les dates des cycles vous accédez à une miniature
de système de rotations : déposer en urgence tout revenu sur le
compte bancaire et payer toujours le plus tard possible vos factures,
essayer les paiements échelonnés à 0 %... Vous venez d’inverser le
système de distorsion des “dates de valeurs” et l’avez remis, ainsi, en
vôtre faveur. Les avantages sont plus variés qu’il n’y paraît : le recul
des dépenses et l’avancée des rentrées annule ,souvent, les “agios
retard”, et autres effets “boule de neige”...etc Ce qui permet de
saisir en quoi un “avantage” est “immérité” : l’avantage rapporte
toujours 2 fois un désavantage fait perdre le double de ce que l’on
s’imagine. L’écart entre avantage et désavantage est non 2 mais 4.

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L’inégalité fonctionne géométriquement, c’est même l’explication
au pourquoi les écarts qui n’arrêtent plus d’augmenter. Le sommet
reçoit, mais sans mérite, toujours des chiffres plus grands et les
pauvres restent coincés dans des chiffres toujours aussi restreints,
toujours aussi peu maniables. Une civilisation rationnelle et
solidaire saurait, en très peu de temps, inverser cette “machine à
inégalités croissantes” qu’est le capitalisme antidémocratique. Nous
venons de vérifier avec le système de “rotations” cette vérité : le
patron ne vous paie pas et de la masse salariale il en profite sur votre
dos puisqu’il ne vous reverse pas une partie des gains sur ce qu’a
rapporté votre salaire placé pendant un mois. Donc 2 avantages
au lieu d’un : profiter de votre salaire pour en “extraire” un peu de
jus et utiliser cette plus-value sournoise pour augmenter son avoir.
En dissymétrie, vous vous recevez votre salaire avec retard et ne
percevez rien sur ce qu’il a rapporté en “tournant”.
Système de “rotations” oui, dites-vous et les preuves ? Le simple
fait que l’on puisse “recycler” l’argent “sale” prouve, pour le moins,
qu’il y a “cycle”. Décrochées des abstractions, les “rotations” font
vivre en direct, comment l’argent “tourne” et où et pour qui est-
il détourné du “cycle” entier. Puisque qu’est il fait de cet argent
en “rotations”? Par exemple, il sert à payer les intérêts des prêts.
Aussi, le vrai héros du système économique capitaliste est le salarié.
Nous venons de voir comment son salaire sert à d’autres. Mais, plus
encore, s’il emprunte il paie tout intérêts et capital. Et lui seul ! Le
héros complet. C’est que ce salarié a un compte cloué, immobilisé,
figé, stoppé sans aucune marge de manœuvre. Il supporte au
maximum tous les points de “ponction” du système. Il lui est sucé
de partout. Tandis que les participant(e)s au système de rotations
se font peu “ponctionner” vu qu’ils n’arrêtent pas de ponctionner
les autres. Ponctionner par le système impersonnel des “rotations”.
Leur compte est libre, il augmente le pouvoir “multiplicateur” de
chacun de ses francs. Pour un salarié, un franc lui “coûte” en fait
plus d’un franc et ne lui “rapporte” rien. Pour le capitaliste un franc

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lui en rapporte beaucoup sans qu’il n’ait d’autre mérite que de
bénéficier (au détriment des autres) du système de rotation restreint
Comme pour la relativité il suffit de faire passer du restreint au
général, et nous englobons bien mieux tout l’univers. Pour notre
vie quotidienne, nous offrons la réponse à la redistribution.
Voici ce “système de rotations” schématisé : j’en ai parlé
longuement dans un de mes écrits cités au chapitre X. Ici, il s’agit de
souligner en quoi le système de rotations augmente les dissymétries
(créatrices, aussi, par “effets pervers”, du chaos social) sur lesquelles
vit le capitalisme, parasite d’un système qui le dépasse (aussi bien,
n’y comprend-il rien) : l’économie des besoins. N’est-ce pas que
le système capitaliste, lorsqu’il est replacé dans le diagramme de
l’histoire, semble, soudain, comme un système restreint dévolu à
l’intérêt d’un petit nombre et tout à fait incapable de répondre
aux besoins du plus grand nombre ? Une illustration va nous en
être apportée par son fonctionnement. Le capitalisme se perçoit
d’abord, comme la main mise sur la production, la production sera
dirigée. Mais que faire de la production ? Le point faible (parce
qu’il paraît fort mais le superficiel a beaucoup de superficie, alors
que sa superficie superficielle ne tient pas à la moindre critique
fondée) du capitalisme est la consommation, entièrement basée
sur le bon vouloir des citoyens. D’où le versant destructeur de la
manipulation permanente axée sur la désinformation et l’effort
de rendre le consommateur fou, soit plus intéressé du tout par la
réalité.
Production en chasse musclée et prête à tout des consommateurs
?. Comment se fait-il que 2 phénomènes qui sous-tendent le
capitalisme depuis son émergence, restent toujours identiques,
inchangés, intouchés ? Alors même qu’ils ont été si souvent pointé
(ex, 1906 Sébastien Fauré “La crise économique”), ils ne sont
jamais, jamais pris en compte! Fuite permanente du réel que le
Roman de l’Économie ! Ne faut-il pas, en s’aveuglant sur tout
le reste, accéder à ce lieu irréel qui n’existe pas dans la Nature ni

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l’univers et seulement dans les imaginations humaines : l’argent?

V SURPRODUCTION ET SOUS-CONSOMMATION
Des experts nous décrivent la crise, actuelle, comme crise de
“suraccumulation” qui est une des plus fortes du genre depuis la
fin du XIXème, début du XXème siècle. Et qui sévit en plus grand
aux U.S.A. Les stocks y sont tels que les sociétés les vendent au
prix de liquidation. Mais, globalement, il y a toujours aussi peu
à acheter. Puisque les consommateurs qui pourraient résorber la
surproduction, à cause de l’aveuglement des capitalistes qui tuent,
sans cesse, la poule aux œufs d’or - n’ont pas assez de revenus pour
accéder à la production. C’est une idée incapable de pénétrer les
cerveaux-blockhauss des néo-libéraux que sous-consommation et
surproduction sont unis dans une relation de cause à effet, que ce
sont les deux facettes de la même médaille, que résoudre l’un c’est
résoudre l’autre .
Car que se passe-t-il ? Ah oui, le mécanisme uniquement réservé
aux paresseux et aux insensibles : la croissance. Cette course en
avant perpétuelle qui ne sait où elle va. Il faut de la croissance à
tout prix - alors que nous avons surproduction et suraccumulation,
il faut encore augmenter cette surproduction. Ce qui va, aussi,
augmenter la sous-consommation. Alors que le questionnement
raisonnable serait bien sur le contenu de la “croissance”; n’est-ce
pas en trouvant l’adéquation production et consommation (et non
le déséquilibre permanent surproduction-sous-consommation) que
cette “croissance” servira à autre chose que la course en avant qui
n’aboutit qu’à ce que toujours moins aient toujours plus et toujours
plus moins (à terme, plus de consommateurs ?) ? Les fanatiques
capitalistes semblent toujours plus inaptes pour s’apercevoir que
la “suraccumulation” n’est que relative puisqu’elle ne l’est que par
rapport aux besoins solvables. Et tous gouvernements d’embrayer
dans l’inargumentable “croissance” au lieu, d’enfin, répartir
les fruits des “croissances” successives (comme, par exemple, le

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salaire minimum interprofessionnel de croissance - S.M.I.C. - le
supposait ! et l’a toujours menti !). Puisque à quoi ces “croissances”
successives aboutissent-elles, si ce n’est, visiblement, à la destruction
des “valeurs” par le saccage et le démantèlement des entreprises,
l’annihilation des capacités de production juste pour le bénéfice de
très peu et le malheur de beaucoup ? Le système capitaliste court,
ainsi, après l’illusion de reproduire “l’accumulation primitive” et
pour cela il se permet l’impossibilité oxymoresque de sa “création
destructrice”. Ah pour ça la destruction devient de plus en plus
visible (environnement, Sociétés avec toujours moins de rapports
sociaux et de liens sociaux, démantèlement de l’économie réelle)
mais de création, nulle en vue, si ce n’est que l’enrichissement
parasitaire d’une mince minorité.
D’autant plus, que cette prétendue “création destructrice”
(comme la bombe atomique alors ?) repose sur un monde où tout
manque pour les 3/4 de l’Humanité (où ont bien pu passer les
richesses “créées” ?). Au lieu de parvenir à la raison d’une Économie
basée sur les besoins réels n’est “encouragé” que le seul délire
d’une Économie entière sacrifiée à ceux, qu’il y a un siècle, nous
nommions “les rentiers improductifs”? Les “exclus” étant tellement
majoritaires qu’il reste impossible de percevoir une “démocratie” là
où se situe leur exclusion.
Puisque comment est-il “recommandé” de sortir de la crise de
surproduction ? Les solutions frisent l’immobilisme : pour la clarté
d’exposition, nous n’en retiendrons que trois.
1 - baisse des taux d’intérêts (seule politique “monétaire” possible
quand tant d’argent en espèces sonnantes ne “circule” plus)
2 - l’endettement des ménages pour “consommer”. Résultat : aux
U.S.A. l’endettement est déjà tel qu’il n’y existe plus (il faut le faire)
qu’une “épargne négative” (- 9 milliards de dollars à mi-2001) ce
qui correspond à l’exacte situation de 1932-1933, suite au krach de
1929. C’est dire !
3 - le recours à l’épargne : mais il semble qu’il paraît difficile de

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“réduire” une épargne lorsqu’elle n’existe pas ou est négative. Le
fait que ces “solutions” frisent le ridicule dénote que l’analyse de la
réalité sous-jacente n’est, certainement, pas adéquate (du roman!).
Même pire, qu’elle fuit la réalité !
Autre lieu commun dont nous allons procéder à l’inversion.
Le capitalisme c’est “risqué”, c’est lui qui prend tous les risques et
fait “avancer” la civilisation. Et si c’était le très précis inverse ? Eh
oui! si ça l’était cela offrirait, à l’instant, ceci : le capitalisme c’est
exactement le contraire du risque (sauf pour l’écrasée majorité qui
se fait, sans cesse, plumer par lui) et, de plus, il ne fait avancer rien
du tout vu qu’il vit en parasite sur ce qui avance réellement. Le
grand danger de cette dangereuse utopie (qu’est le capitalisme) c’est
de “tuer” définitivement, par “vampirisation” tout ce qui avance,
de voler dans l’œuf toutes possibilités d’évolution, d’assassiner , par
étourderies matérielles entassées, tout ce qui reste encore de créatif.
La hiérarchie des “valeurs” respecte le fonctionnement du réel : la
“spéculation” financière vient après l’économie réelle et la créativité
- sans créatifs pas de parasitisme capitaliste possible. La spéculation
ne peut, tout simplement, pas s’en passer. A l’inverse, nous pouvons
nous passer de la spéculation, ce roman à tout épreuve. Comment
cela fonctionne ?

VI LES EXTERNALISATIONS
Une “externalisation” c’est refiler à l’extérieur, “l’externe”, le
poids de tous les coûts. Mais aussi, se décharger, illégitimement par
rapport au juridique et irresponsablement par rapport au social,
sur les autres, de tous coûts et responsabilités. Une externalisation
en petit, c’est la TVA. La TVA du commerçant, de l’industriel,
de l’artisan, du producteur, est “répercutée” sur les clients. Dans
certaines conditions, la TVA versée aux fournisseurs par les
commerçants et entrepreneurs est “récupérée” par le fonds de
compensation de la TVA. Le système en cascade aboutit, une fois
de plus, à ce que le consommateur final ne peut rien “récupérer”

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et ne peut “répercuter” sur personne. Les fournisseurs sont les
collecteurs d’impôts des commerçants. Mais les commerçants sont
les collecteurs d’impôts des consommateurs finaux. Seulement,
nous venons de recevoir en pleine figure, une Société qui se permet
de faire tout descendre en cascade sur toujours les plus faibles, sur
toujours les plus démunis. Une telle Société trahit tous ses idéaux de
protection des faibles et ne ressemble, d’ailleurs, pas à une Société
mais à une association de malfaiteurs : tout le monde n’y récupère-
t-il pas, n’y répercute-t-il pas au détriment toujours de quelqu’un
d’autre ?.De la servitude volontaire .
Les externalisations peuvent prendre plusieurs formes (sous-
traitants, consommateurs, ménages, succursales, entreprises
délocalisées, services publics) mais le mécanisme est identique :
“répercuter” sur les autres ses charges propres. Par exemple, le sous-
traitant fait les investissements pour les machines que l’industriel
n’aura pas à faire. Mais cet industriel rejette ses pollutions dans la
Nature, “répercutant” les frais d’antipollution aux services publics
: il externalise son activité de délinquant, à la Société de payer la
facture, ce qui restera toujours plus scandaleux demain qu’hier.
Lorsque l’éventail, que vous tenez en vos mains, de toutes les
externalisations est très grand, vous répercutez tous vos coûts et
responsabilités sur les autres : votre taux de nuisance sociale est à
son maximum. Vous n’êtes ni habile gestionnaire ni habile stratège,
juste le balayeur de vos coûts et responsabilités. Un technicien de
surface en somme.
Un des mensonges les plus honteux du capitalisme c’est qu’il
prendrait tous les risques (d’où images d’aventurier, de courage,
de modernisme…etc, toutes usurpées). Tout au contraire, le
capitalisme ne prend aucun risque il les fait prendre par les autres,
il exporte tous les risques ailleurs. Il s’agit de voir que couplé, par
exemple, avec le “système des rotations”, “l’externalisation” (faire
payer par les autres les dépenses nécessaires) explique les écarts de
revenus que plus rien de sensé ne peut expliquer. Externalisation des

15
coûts mais aussi des conséquences de ses actes. Le schéma est tout
ce qui coûte pour le public et ce qui rapporte pour le privé. Mais
comme l’Occident n’a toujours pas entamé la connaissance de la
conscience qui ouvre à la rencontre sincère avec tous les autres, il ne
peut percevoir qu’un avantage égal 2 : ainsi le privé ne se décharge-
t-il pas sur le public qui se voit chargé de ce fardeau - réparer les
dégâts du privé - mais se voit, en plus, handicapé de ce poids par
rapport au privé qui, lui, s’est libéré de ce poids (premier avantage)
en le reliant, sans que rien ne le permette juridiquement, à un autre
(deuxième avantage). Tandis, qu’à l’inverse, le public reçoit, sans
son consentement vrai, un fardeau (premier inconvénient) qui va le
“distancier” du privé (deuxième inconvénient. D’où l’accélération
des dissymétries après chaque interaction : tout ce qui a pu être dit
sur privé mieux que public semble, soudain, face à l’éclaircissement
de ces mécanismes, de sinistres conneries. Les accélérations
des inégalités et des injustices(qui ne peuvent que conduire à la
maximisation de la violence au fur et à mesure que le chaos social
s’étend) sont dues aux mécanismes, que nous avons dénudés, comme
rotations ou externalisations. Ce qui en apparaît c’est le capitalisme
irresponsable ; inconscient qu’il conduit au chaos social, il se montre,
immédiatement, incompétent à nous sortir, ensuite, du merdier. Sa
seule “compétence” est de scruter les écrans de son éteignant profit,
inintéressé au réel et aux autres. Mais comme l’Occident ne connaît
rien à l’interactivité, l’interdépendance, voir avec le point de vue de
l’Autre…etc, il demeure vraiment inconscient de l’impact de son
rêve barbare du chacun pour soi transporté à l’échelle de millions
agissant de même, de millions agissant de même, de millions,
ce qui conduit à un système monstrueux, qui n’appelle que des
phénomènes monstrueux et s’éloigne toujours plus de l’humain,
comme de sa vie de tous les jours. Où persiste à demeurer (on se
demande pourquoi) la réalité. Le système capitaliste qui ne peut
fonctionner qu’en monologue puisqu’il nous a dévoilé la preuve
de son ignorance complète de l’interactivité ou de l’interaction

16
et sa règle du dédoublement de tout impact, bénéfique 2 fois
bénéfique, inconvénient 2 fois inconvénient, d’où les écarts
générés et l’accélération “cumulée” de leurs fossés et “fractures”(il
s’agit de comprendre que l’économie est non mathématique mais
géométrique et, plus précisément, topologique!) et, afin de parvenir
au niveau d’une vraie “conversation mondiale”, l’admission de créer
des “handicaps” qui annulent ces effets structuraux de dissymétries
(dû au fait qu’en économie, nous sommes en mathématique
géométrique et non arithmétique comme il est cru, c’est pas 1,2 mais
2,4. De plus, nous sommes sur la glissière qui, parfois, s’ouvre dans
la série ordinale (1 soit un) ou se ferme en série cardinale (1er soit
premier)) Les rapports sociaux fonctionnant comme des rapports
humains trouveraient leur fondation dans cette reconnaissance des
dissymétries et des moyens de les “équilibrer”.
Les externalisations c’est de placer tous les risques sur les autres
et cela se retrouve à absolument tous les niveaux :
les autres pays mais les autres collectivités territoriales
les ménages
les sous-traitants ou les fournisseurs
les salariés lorsque les fonds de pension c’est empocher, sans pudeur
ni équité, sans cesse, tous les bénéfices quand il y en a - les pertes
toujours aux autres.
La problématique des fonds de pension c’est que ‘’incapable
“d’internaliser” le coût du social, avec un Welfare State, par exemple,
les USA “l’externalise” et c’est au monde entier de supporter le coût
de cette “erreur méthodologique”.
Vous commencez de vous apercevoir les conséquences des
externalisations :
1 - conséquence épistémologique grave. A force de vivre dans
le faux, la désinformation, l’autosuggestion, la fiction, toutes les
observations pertinentes sont perdues (dans un tel roman la science
ne peut, tout simplement, pas exister) pour nos prises sur le réel ;
pour nos actions elles manquent cruellement. C’est que nous ne

17
pouvons vivre longtemps dans un monde à l’envers. Au point que
si un nombre trop important de personnes ne pouvait se déscotcher
du roman de l’Économie, l’avenir de l’Humanité serait en danger
2 - conséquence éthique, externaliser c’est ouvrir la porte à tous les
nihilismes. Le grand fouteur de merde sur Terre c’est le capitalisme.
Ses externalisations sont indéfendables juridiquement, tout comme
vous ne pouvez déverser vos poubelles chez votre voisin sans
encourir une peine. Si vous êtes le plus fort et que vous usez, par ce
seul fait, de procédés illégitimes (indéfendables juridiquement) il
ne reste plus, au reste de la Société, qu’à faire pareil. Irresponsabilité
collective totale. Aucune possibilité de “régulation” puisque le seul
site qui peut “réguler”, celui des riches, ne remplit pas cette fonction
: mettre des “handicaps” aux sur-avantagés, afin de rééquilibrer” les
dissymétries. Les externalisations, ces sournoiseries, sont le facteur
le plus dangerôsigène pour le chaos social.
3 - conséquence sociale. Le marché renie avec légèreté et
incompétence toutes les conséquences de son activité parasitaire. De
même il se gausse du politique qui n’est à peine valable que lorsqu’il
est à la botte. Le politique, dans ce piège, ne peut gérer le social que
s’il se met à s’opposer à la destruction du social inéluctablement
programmé dans la marchandisation du monde. Pour le commerce
il faut des gens séparés de partout. Bien mauvais les grandes tribus,
les grandes familles : elles cassent le marché. Très bon tout ce qui est
séparé : divorces, familles monoparentales, jeunes adultes quittant
très tôt leurs parents : ces situations humaines sont les meilleures
pour le commerce. Tout le monde n’arrête pas d’y acheter tout en
double et en double et en double...Le seul résultat prévisible d’une
telle destruction (non créatrice) du social c’est le chaos total.
4 - conséquence politique. Le marché et ses “externalisations” est
l’anarchiste réel de la politique, son pire ennemi, sa négation même
(pour le marché nul besoin de politique), le reniement le plus têtu
de l’État (en tant qu’il peut lui demander des comptes et l’obliger
à se plier aux règles de survie de l’Humanité). Que des politiques

18
défendent le roman de l’Économie ressemble à un suicide politique.
De fait, ça l’est !
5 - conséquence écologique. Refus des accords de Kyoto comme
refus de signer la convention d’Ottawa (convention d’interdiction
totale des mines antipersonnel) contre les mines antipersonnel
participent du même non respect de l’environnement. Le marché,
saisi de la folie des “externalisations” ne peut pas “régler les
pollutions” puisqu’il n’a toujours fait qu’externaliser tous problèmes
sur quelqu’un d’autre. Il ne saura donc que refaire cela. A part cela,
justement, le marché n’a aucune aptitude. Surtout pas pour régler
problème ou conflit. Il semble pour le moins insensé de confier le
sort du monde à une telle incompétence.
6 - conséquences militaires. Utile de citer Thierry Gaudin dans
“L’avenir de l’esprit” (entretiens avec François L’Yvonnet Albin
Michel 2001) “Pensez maintenant à la logique sous-tendant le
marché de l’armement, et la crise du Golfe en 1991. L’effondrement
du “bloc de l’Est” entraînait une baisse des commandes d’armement.
L’absence de tension au Moyen-Orient et les économies d’énergie
que commençaient à faire les pays consommateurs faisaient baisser le
prix du pétrole. Bref, tout allait pour le mieux, sauf pour les pétroliers
et les fabricants d’armes, notamment aux États-Unis, qui avaient
des installations à faire tourner et devaient servir à leurs actionnaires
les dividendes confortables dont ils avaient pris l’habitude. Les
gestionnaires des fonds de pension, se croyant en sécurité avec des
entreprises respectables et choyées par les gouvernements (première
erreur), avaient orienté l’épargne de la “veuve de Miami” (Miami
window) vers ces valeurs sûres. Ils risquaient leur place, de même
que les dirigeants des groupes concernés, si la rentabilité n’était pas
au rendez-vous. La saine” concurrence les obligeait à sortir de ce
piège. Que croyez-vous qu’il arriva ? Dix ans après nous le savons,
Les prix du pétrole ont été maintenus - ils ont même été multipliés
par trois à la fin des années 1990, grâce à l’embargo sur l’Irak, et
les commandes d’armement en provenance des pays du Golfe n’ont

19
jamais été aussi florissantes. Cela au prix de 120.000 morts et de
la dévastation de la Mésopotamie(...)la désinformation du public,
présentant Saddam Hussein comme un abominable agresseur alors
que, les historiens en ont maintenant acquis la conviction, il avait
été manipulé pour la circonstance par les services américains.(...)
Le contribuable américain serait bien étonné si on lui expliquait
que ses impôts ont servi à faire une démonstration pour vendre
des armes et à augmenter le prix qu’il paye pour son carburant
(p 129). Bien attrapé ce contribuable qui paye pour payer encore
plus cher son essence. Quant aux armes “les professionnels de ce
commerce disent qu’un armement ne se vend bien qu’après avoir
fait ses preuves sur le champ de bataille. Il se trouve qu’une nouvelle
génération d’armes était prête (celle des missiles de croisière). Il
lui fallait démontrer ses capacités. D’où l’insistance des médias sur
les “frappes chirurgicales” et la “guerre propre” qui ne correspond
d’ailleurs pas à ce qui s’est passé sur le terrain, car en même temps
on a liquidé des stocks excédentaires de l’OTAN en armes de
destruction massive. Encore une page de l’histoire de l’infamie,
aurait dit Borges”.(p 129) Les médias comme commerciaux du
complexe militaro-industriel !!! De lire ceci, après avoir compris la
configuration mondiale qui à conduit à la tragédie du 11 septembre
2001, fait plus que frémir. “L’externalisation” présente de trop
nombreux risques.
7 - conséquence boursière. Il est amplement reconnu que la
volatilité des marchés est un facteur de dangerôsité très grand. D’où
vient cette volatilité sinon des fonds de pension américains, qui sont
“l’externalisation” de ses coûts sociaux, préféré à l’internalisation de
ces coûts en “Sécurité sociale” par exemple. Une externalisation
provoque de nombreux préjudices pour les autres. Si une “démocratie
mondiale “ est envisagée, elle ne peut exister tant que les intérêts
d’un seul sont préférés à ceux de tous. C’est le monde ou les États-
Unis : les deux ne semblent pas possibles ensembles.
8 - conséquences, une telle avalanche de conséquences à cause

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du mécanisme capitaliste (indéfendable juridiquement) des
externalisations ne peut manquer d’intensément troubler.

VII TAUX DE CHANGES


C’est un domaine où il apparaît, clairement, que les U.S.A. sont
des agitateurs frénétiques en économie :
1. 1971 : décision unilatérale de Nixon de mettre fin à
la convertibilité du dollar en or. Les États-Unis détruisent,
unilatéralement, Bretton Woods. Le dollar devient, alors, le parasite
des autres monnaies, sans règles ni contraintes, sans contrôle ni
droit.
2. 1980 : l’arme des taux d’intérêts qui offre comme résultat
l’inflation va saturer le monde entier, le monde inondé de dollars.
Début des “bulles spéculatives” antiproductives et destructrices des
richesses réelles.
3. 1990 et Reagan avec suppression du contrôle des changes
alors que cette suppression n’avantage que les plus forts. L’Occident
se prend le droit d’aller partout tout en refusant la réciproque au
monde entier. Il faut donc voir dans ces décisions unilatérales une
nouvelle forme de colonisation puisque (sauf l’Occident) plus
aucun pays n’est souverain (sa monnaie, ses changes). Envers de
cette image, la spéculation sur les taux de change (plus contrôlés,
ils permettent la spéculation) aboutit, par exemple, à un Georges
Soros “volant” (il n’y a pas d’autre mot) un million de livres à
l’Angleterre puisque ce sont les contribuables anglais qui auront dû
payer l’addition.
4. 2000 dénationalisation des dettes, c’est-à-dire que,
par ce biais, les pays vont bientôt “appartenir” à des individus
“démocratiquement non investi d’aucun droit “ Autre
lhconséquence, plus de politique budgétaire ne devient possible et
une politique monétaire qui ne soit pas “indépendante” n’en est
plus une …
Résultats : chaque dollar misé (alors qu’emprunté) permet par des

21
“leverage” (effets de levier) successifs de “gagner” 2, 10 ou 100 fois
plus à condition de sauter sans cesse, d’un produit à un autre, d’une
monnaie à une autre, d’un pays à un autre. Cet effet de “structure”: si
vous vous trouvez au sommet - ou au “centre” - d’une configuration,
les autres seuls doivent fournir d’énormes efforts, pour prouver que
vos “incroyables” gains ne surgissent pas de l’intelligence mais de ce
seul effet de système et de pouvoir démontrer que ce système n’est
ni “le moins pire” ni “le meilleur après tous les autres” mais bien le
seul système qui, par “effet domino” provoque les catastrophes les
plus “globalisées” possibles. L’Economie comme roman est facteur
aggravant de risques.

VIII ÉTRANGES FISCALITÉS


La fiscalité, comme un droit régalien de lever seul l’impôt, appartient
à l’État “impartial”. N’est-ce pas le moyen idéal de redistribution ?
Chacun(e) n’apporte-t-il (elle) pas sa participation au collectif et au
développement des progrès ? Et, comme nous savons que le P.I.B.
mondial double tous les 15 ans, nous comprenons à quel point le
partage des “plus-values collectives” est essentiel.
Or qu’observons-nous ? Dès qu’il y a “excédent budgétaire”,
et autres cagnottes -chiffres tout à fait relatifs, d’ailleurs, dirait le
service de la dette - immédiatement, des réductions d’impôt de
pleuvoir sur les riches. En France, la “cagnotte” de 40 milliards
de l’été 2000 a vu une “impartiale” répartition offrir 34 milliards
aux nécessiteux plus riches et 1 seul milliard aux “chômeurs” qui,
avec leur famille et les précaires représente, tout de même 11
milliards (face aux quelques milliers de “trop” riches). Aux U.S.A.
38 % des baisses d’impôts, après les élections présidentielles, ne
“bénéficient” qu’au 1 % des contribuables les plus riches. Ce qui
nous donne un ratio de “préférence impartiale” de 0,99 pour
base 1. Dès que les excédents se racornissent c’est en comprimant
les dépenses “sociales” (le social comme substance de la Société)
que “l’équilibre” est retrouvé. Alors que ces dépenses auraient dû

22
(principe de symétrie et d’équivalence) être augmentées de 38 %
(équilibre avec le 1 % des riches). Nous observons donc que tous
les “mouvements” fiscaux sont très ciblés. “L’État ne finance donc
pas l’augmentation de l’épargne, mais le transfert de l’épargne
des personnes aux revenus élevés vers les produits fiscalement
avantageux (p 226 Jacques Nikonoff “La comédie des fonds de
pensions - une faillite intellectuelle” chez Arléa). N’est-ce pas,
d’ailleurs, la seule activité qui a été effective sous DSK ? Face aux
livrets “populaires, très modestes de rapport, toute épargne des
riches doit être “enrichie” de tous les cadeaux fiscaux possibles.
Ce qui, avec toutes les dissymétries observées, dont le système
des “rotations”, créent les dispositifs mécaniques qui ne peuvent
qu’aboutir qu’à un monde très dangereusement dissymétrique et
toujours plus inégalitaire (un angle d’un degré, s’écartan, donne
des 15°, des 30° ou plus). Ce système n’est pas preuve d’intelligence
mais de bêtise : sacrifier 2 millions de personnes pour un seul riche
“exagéré”, outre que c’est l’inverse du but de la démocratie, ce n’est
pas très efficacement intelligent. Les étranges fiscalités ne font que
renforcer toutes ces dissymétries.
Après avoir observé à quel point les impôts directs ne sont
pas équitables, nous accédons à l’injustice injustifiable des impôts
indirects : cette cascade boutiquière où tout le monde récupère sur
les autres, sauf les plus faibles, où les “seuils de distorsion” - 19,6 %
est plus facile à supporter si vous avez un revenu de 2,5 millions par
mois que si vous n’en avez que 2500 francs - accélèrent les “effets
pervers” des précédents cumuls. Si les “cumuls” commencent d’être
bannis en politique pourquoi ne le sont-ils pas aussi fermement en
économie ? Nous avons, abondamment, vu l’injustice indéfendable
d’un tel système fiscal “accélérateur des inégalités” (chapitre 6) pour
ne pas y revenir. Sinon pour résumer. La prise de conscience que se
cumulent de nombreuses distorsions, de nombreuses unilatéralités,
de nombreuses dissymétries, possède quelque chose d’horrifiant
lorsque, à tous ces cumuls vient s’ajouter, en plus, nouveau fardeau,

23
nouveau déséquilibre, des fiscalités à but clairement inégalitariste.
Autre métaphore - l’effet de “cascade” : un simple effet de structure.
Lors de la moindre augmentation les riches “récupèrent” toutes ces
augmentations sur les plus pauvres et toutes leurs “externalisations”
de ruisseler sur les flancs de la pyramide sociale. Le fait d’importance
(donc sauvagement masqué, caché, occulté, censuré et même par
nos médias qui vivent presque tous à l’envers !) c’est que les plus
pauvres ne peuvent jamais “récupérer” les augmentations. Celles
et ceux qui sont les vrais “créateurs” de richesse sont donc les
plus pauvres. Exactement comme les caricatures du XVIIIème
siècle montraient que le Peuple subvenait à tous les besoins des
“trois ordres” (tandis que les “parasites” des 3 ordres se vantaient
de ne tenir pour aucune utilité ces gueux comme les hallucinés
du capitalisme aujourd’hui). Cette structure sociale parfaitement
injuste et injustifiable (comment : celui qui a tout a plus encore et
celui qui n’a rien a encore moins) se voit complètement masqué par
le roman de l’Économie, oui le roman de l’économie. Le cumul des
dissymétries suravantage les riches d’une façon qu’aucune discipline
intellectuelle ne peut défendre (ni droit, ni morale, ni psychologie,
ni philosophie de la valeur individuelle ou collective…etc).
.
IX LA BOURSE ?: LE PLUS MAUVAIS SYSTÈME
D’INVESTISSEMENT POSSIBLE !
En 2000, il a été noté que 93 % des “mouvements” financiers
n’étaient que le passage de mains en mains de “valeurs” (actions,
marchés dérivés, obligations) et que seulement, oui seulement, 7%
de ces “mouvements” correspondaient à un investissement plus
durable. Cette profonde asymétrie se retrouve, d’ailleurs, dans les
chiffres de la “capitalisation” boursière (après cela la Bourse ne serait
pas capitaliste ?) : même année 2000, 150.000 milliards de dollars
de “mouvements financiers” de très volatiles spéculations(soit 200
fois plus qu’en 1970) et seulement 7000 milliards de dollars (soit
15 fois plus qu’en 1970) sont dédiés aux vrais échanges de biens

24
et de services (domaine, comme vous savez, de l’OMC). L’écart
avec l’économie réelle était de 1 à 2 en 1970 et de 1 à 25 en 2000.
C’est-à-dire 25 fois plus de virtuel, de fictif (sauf pour très peu),
de “bulle spéculative” : mais aussi 25 fois plus de chance que ce
système implose.
La Bourse qui est alors, vu sous l’angle scientifique de la
Réalité complète, une déperdition incroyable : pour “seulement”
7 % d’investissement “durable”. 93 % de “mouvements financiers”
(mouvements qui ne répondent à rien de réel ) ne peuvent, en effet,
que s’apparenter à la “spéculation”. Changer de main en main les
“valeurs” n’est pas de l’investissement et c’est pourtant ce qui occupe
à 93 % l’activité anti-investissement des Bourses. C’est tout au plus
de “l’investissement asymétrique” c’est-à-dire à un seul bénéficiaire.
Le vrai investissement c’est deux bénéficiaires.
A telle enseigne que, depuis les années 1990, la hausse “artificielle”
des cours a aboutit à une configuration étonnante. Vous pensez
que les entreprises se financent par l’émission d’actions. Eh bien,
pas du tout ! C’est tout l’inverse : les entreprises se financent par
l’endettement. L’endettement (à un niveau rarement atteint) des
entreprises, surtout américaines, a augmenté de 10% /an pendant
cette décennie. Non seulement, la Bourse ne sert pas à financer
l’investissement mais, en plus, contraint les entreprises à l’acte peu
éthique du “surendettement”, toujours à cause de “l’effet levier”
des “euphories boursières” démasquées par Galbraith : sans avoir
l’argent nécessaire au départ, comment gagner malgré tout - ce
système qui ne respecte pas l’orthodoxie de “l’équilibre”, augmente
(sans contreparties jamais) toutes les dissymétries hurlantes.
La Bourse ou l’augmentateur des inégalités : donc la fautrice de
troubles la plus virulente de la planète. En effet, toutes proportions
gardées, c’est comme si vous entriez dans un magasin, vous serviez et
décrétez ne régler ces “gains” qu’une fois que le matériel embarqué
vous fait faire des bénéfices. Ou encore, comme si. Bref le système
des “gains” de la Bourse paraît bien peu moral.

25
Ce qui n’arrêtera pas d’être toujours plus scandaleux, avec les
hedge funds et autres marchés dérivés, c’est qu’ils misent 50, 100
et plus le capital qui n’est pas possédé. Tout comme la spéculation
paraît être pratiquée par vos pires ennemis même qui semblent tout
à fait incapables de penser à votre propre survie comme à la survie
collective.
Donc un système de déperdition réel : 93 % de pertes (dans tous
les sens du terme) pour juste 7 % de participation à l’économie
réelle. Un gigantesque système de gaspillage complet : juste afin de
“permettre”, illégalement en plus, à certains individus de dévaliser
l’économie réelle et la “productivité” des salariés. Tout ce qui en est
dit, par ailleurs, n’est que du roman.

X MÉTHODOLOGIE (3)
Vous venez de dire que présenter la Bourse comme système
d’investissement serait caricatural. Il n’est pas ignoré que, dans
les” mouvements” financiers, qui ne sont sûrement pas des
mouvements, le passage de main en main des valeurs, transforment
celles-ci, en spéculation non en investissement. Aussi, le fait de
l’interface des valeurs en Bourse, profitant aux spéculateurs mais,
aussi, aux entreprises cotées en Bourse (ce simple fait suffisant,
comme magiquement, à “blanchir” la spéculation). Or le fond du
problème (celui qui sait englober tous les autres problèmes et en
faire une problématique donc solutionnable) n’est pas là : il réside
en ce que les spéculateurs, à aucun moment, aucun, ne s’occupent
ni ne se préoccupent des intérêts de l’entreprise, c’est-à-dire de ses
travailleurs, de ses nationaux ou de son futur. Une fois de plus,
le sort du monde est abandonné à qui ne s’en occupe pas même
plus, qui n’en a carrément rien à faire (lorsque “l’argent” seul existe
nous pénétrons dans du fanatisme!). Les spéculateurs, ces anti-
investisseurs, n’ont rien à faire de l’économie mondiale, comme
de toute mondialisation (leur “monde” c’est leurs poches !). Tout
est lié à l’aveuglement de son seul intérêt : impossible d’user des

26
“détours opérationnels” où, souvent, il s’avère plus efficace de ne
pas se précipiter, comme des hyènes, sur toute possibilité de profits
lorsque cette possibilité tue le futur de la “poule aux œufs d’or”. Le
spéculateur reste l’ennemi de tout et de tout le monde. Comme
il ne s’occupe que de son seul intérêt, nul “intérêt supérieur” ou
“intérêt général” ne peut, pour lui, exister. C’est son intérêt à
n’importe quel prix : entendez-vous comme, sinistrement, résonne
ce à n’importe quel prix ?
De ces faits, découle que les entreprises qui viennent en Bourse
afin de “trouver des investissements” ne peuvent être que flouées.
Puisque, ici, une très très large marge des “investissements” est
“jouée”. Aussi, comment intégrer dans la rationalité de l’entreprise,
le fait qu’elle ne fasse même que “d’accepter” cette économie-casino,
tout ce hasard porté comme seul argumentaire ? De toute façon, ce
n’est pas “de l’argent honnêtement gagné”. Les entreprises doivent
bien s’apercevoir, à l’observation de différents angles d’expertise sur
ces mécanismes, que la Bourse, du fait de sa terrifiante volatilité,
eh non! ce n’est pas le meilleur système “d’investissement” possible.
Pourquoi, alors, ne pas en créer un ? La Bourse s’écroulera par
ses spéculateurs mêmes, ces acteurs toujours “illégaux” mais qui
représentent 90% des “activités” de la Bourse.
La méthodologie, qui reste d’aller vite et clair, permet d’opter
dans le choix de montrer, très successivement et très rapidement,
un certain nombre de mécanismes, le plus nombreux possible mais
pas trop - toujours pour la clarté de l’exposition - afin de saisir
la réalité des mécanismes en œuvre. Si vous voyiez une méthode,
à la fois, plus transparente (rien ne nous est caché des montages
successifs) et plus efficace (vous admettrez que, soudain, vous avez
l’impression de “saisir” les mécanismes de l’Économie) - usez-en
alors !
Une autre approche correspond à la démonstration par l’absurde :
comme le marché des capitaux ne cherche aucunement à s’enrichir,
a-t-il dédié pour son seul but “de permettre d’irriguer tous les

27
pays du tiers monde et d’y enraciner la prospérité et l’allégresse”
(Serge Halimi - Le monde diplomatique septembre 2001). Et de
poser l’effectivité de ce but en cherchant quel serai(en)t le(s) pays
qui concentre(nt) les exportations de capitaux internationaux et
d’aboutir à la réponse : un seul et ce sont les États-Unis (voir chapitre
17 Quand l’aide va-t-elle commencer ?)”ce pays nécessiteux vers
lequel se sont orientées toutes les sébiles de la Terre.”(ibid)
Enfin, pour cette parenthèse méthodologique, il peut paraître que,
parfois, le texte soit vu comme trop elliptique. C’est que derrière
nombres de phrases avancées, il y a déjà des démonstrations. Deux
livres écrits entre 1989 et 1992 (et accessible sur l’e-mail suivant )
:
Rien de plus solide que le solidaire
La Réalité de l’économie,
Parcourent macro et micro-économie et démontrent, en chemin,
un certain nombre de principes qui sont utilisés (mais non
explicités) dans ce livre. En effet, pourquoi arpenter ce qui l’a déjà,
amplement, été ?
Rien de plus solide que le solidaire c’est la seule “loi” scientifique
que j’ai pu trouver en économie. Vous devinez que les résultats de
cette loi méconnue (sauf en tant de crise) obtiennent des impacts
énormes.
La Réalité de l’Économie, c’est-à-dire sa topologisation, ce sont des
sites mentaux et leurs correspondances matérielles, mais, aussi, leurs
jonctions en nœuds de problématique (la problématique n’est pas
le versant grave des choses, leur catastrophe, leur poisse - mais bien
l’ensemble des causes qui ont conduit à telle disposition actuelle et
dont la prise de conscience que “l’esprit de l’époque” méconnaît
ce site mental, fait accéder à la possibilité d’infléchir dans un sens
ou dans un autre) - bref la topologie pour l’économie considérée
comme un circuit complet. Et montrée comme un circuit.

XI ET LE CAPITALISME DE “L’ÉCONOMIE RÉELLE” ?

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Vous voyez, lorsque nous nous mettons à sonder scientifiquement
le capitalisme - prise en compte de l’entier réel, avec tous tenants
et aboutissants, causes et effets, implications enchevêtrées ...etc - il
apparaît comme un simple point de vue qui vient s’imposer à tous
les autres, la partie qui veut se faire prendre pour le tout . De simples
recadrages font, d’ailleurs, s’écrouler toutes ces autosuggestions.
Persistons en cette voie !
Le néo-libéralisme est le système du “plus grand gaspillage
possible”, constatent tous les économistes, même les néo-
conservateurs Gérard Debreu et Léon Walras ou sir John Hicks,
comme le rappelle, pertinement, Bernard Maris dans sa “Lette
ouverte aux gourous de l’économie qui nous prennent pour
des imbéciles” chez Albin Michel. Aucun penseur ne défend le
capitalisme en tant que “meilleur des systèmes”, ils s’autocensurent
en “période de désinformation” dans l’attentisme ou le travail sur
les détails. Seuls habilités, pourtant, à prédire les développements
futurs, puisque, chacun reste porteur d’une théorie, donc d’un
fonctionnement qui peut prendre en compte son prolongement
(le futur) - tous ces économistes décrivent le capitalisme comme
le “système de plus grand gaspillage possible”, un seul repu pour
une immense foule d’exclus ou bien, encore l’exploit qu’avec une
montagne vous n’accouchiez que d’une souris. Regardez bien cet
immense tas de déchets et cette microscopique “souris” qui clique,
pourtant, que l’actuel système production-consommation est
devenu bien trop étroit pour répondre à tous les besoins. Aussi,
est-ce bien l’explication qui permet de comprendre pourquoi tant
et tant d’exclusions ? Parce que le système est trop petit pour tout
le monde.
Ce qui doit rester, sans trêve, à l’esprit c’est le mouvement qui
permet que l’économie “réelle” soit pillée par l’économie “virtuelle”.
Pas de pires ennemis de l’économie réelle que ces spéculateurs de
l’économie virtuelle (que Keynes appelait économie casino). Pour
eux, en effet, après eux le déluge, qu’importe ce qu’il advient aux

29
humains, aux entreprises et à l’économie. Comment les politiques
peuvent-ils rendre “maîtres du monde” les seuls qui ne s’occuperont
jamais de son sort, fanatisés toujours par leur seul profit (qui grâce
“à la corruption des mœurs” de Mandeville, “devrait” bénéficier
à tous) ?. Comme, les fables capitalistes ne répondent jamais aux
questions, vous ne verrez que fuite du réel et refus de tout débat!
Comment osent-ils mentir que la “dictature des marchés” cela soit
de la démocratie : c’est bien son pire ennemi ? Abandonner le sort
du monde à des fanatiques aussi hallucinés et incompétents est
un crime de citoyenneté, tout en demeurant contraire à toutes les
constitutions existantes. Ne pas désirer fin du spéculateur-rentier
improductif, voire contre productif, signe le fait que vous optiez
pour le tout-dictature.

XII LE CAPITALISME TEL QU’EN SES ŒUVRES


Aujourd’hui la “mondialisation” (qui reste du capitalisme) se
déploie avec 5 milliards de pauvres qui ne disposent que de 21%
des richesses de la planète. Le milliard restant s’octroie bien 79 %
des richesses planétaires. Mais la dissymétrie crie bien plus lorsque
80 % des investissements et 92 % de la capitalisation boursière
ne concerne que l’axe U.S.A., Europe et Japon. La dissymétrie
hurle encore plus lorsque sur les 50 “marques” les plus connues
mondialement, 34 sont américaines. La moitié des 500 premières
grandes fortunes sont, aussi, américaines...etc Ce que nous
percevons, de prime abord, c’est une complète dissymétrie : la
“mondialisation” ne semble concerner que très peu d’êtres humains
et n’est donc pas une “mondialisation”. Pourquoi ? Les réponses les
plus complètes appellent, souvent, un détour. Prenons-le !
Après le système de l’économie réelle dont nous nous apercevons
que l’assiette de prise en compte des besoins réels est très étroite,
que la base de contact avec la Réalité se rétrécit toujours plus. Que
nous serions donc en présence d’un “système fermé” qui ne peut
qu’exclure, qu’exclure. Puisqu’il est monodirectionnel. Un bloc qui

30
fonctionne par mimétismes permanents : faire pareil que l’autre
(les autres) sans jamais vérifier la validité de ce qu’il fait et dit. Ce
fanatisme de fait (oui, oui bien plus développé en Occident que
partout ailleurs) se retrouve, strictement semblable, dans les médias
qui sont, avant tout, dans la course à imiter avant eux (n’est-ce pas ?)
les concurrents. Sans jamais, sauf de trop rares cas, vérifier d’abord
la validité de ses courses aveugles et sourdes. Le modèle “d’économie
réelle” est, aussi, englobé (nous allons vérifier le pourquoi) dans
ce “capitalisme” (qui ne dénomme “que” les pratiques financières
dites “tout-pour-le-capital-et-rien-pour-le-travail”). Il se prétend et
se veut universel. Grossière erreur !
Afin de sortir de la stupidité permanente (le capitalisme n’est
jamais à l’écoute du réel) du gaspillage insensé dû à l’alliance de
surproduction et sous-consommation, il faut sortir du cadre étroit
de l’ex paradigme capitaliste.
Vous l’avez effectué ? Mentalement, vous percevez bien que
la solution aux 2 équations (suivantes) ne se trouve pas dans le
capitalisme.
- production adaptée= consommation adaptée au lieu de
l’équivalence catastrophique surproduction = sous-consommation
- consommation = besoins vitaux réels non solvables. La nouvelle
économie - celle qui vient après le capitalisme - sera dite économie
des besoins puisqu’elle s’attachera à la seule question “économique”
qui concerne absolument tout le monde sur la planète : comment
faire pour répondre aux besoins réels s’ils ne sont pas solvables ?
L’archaïque capitalisme qui fuit, sans cesse, le réel, fait l’autruche
devant tout débat, se montre incapable de répondre (à tous les sens
du terme !) à cette question. Question qui lui ôte, pourtant, toute
légitimité : si les “besoins réels” ne dirigent pas tout, le slogan du
“consommateur est roi” devient de la publicité mensongère, de
l’abus de confiance, voire de l’escroquerie. L’équation besoins réels
= dépenses réelles doit remplacer l’inhumaine et fanatique stupidité
solvabilité = sinon pas de “besoins réels”. Cette négation violente

31
de la réalité : que nous ayons ou non des moyens nous avons des
besoins incompressibles et dont la satisfaction seule permet la
poursuite de la vie. Le capitalisme est à très très courte vue : pas
de moyens…rien ! Seul le petit fragment (qui n’existe nulle part
ailleurs que dans nos têtes) l’argent - nous hallucine. Tout le “reste”
(les 95 % du réel) n’est que rien, néant, rien à écouter, rien à voir, la
réalité n’existe tout simplement pas. Solipsisme du capitalisme !
Le début de réponse à pourquoi les dissymétries mondiales ne
font qu’augmenter est parce que les 5 milliards de pauvres ont
beaucoup de besoins non solvables et que du milliard restant, si
une minorité est très solvable elle ne semble n’avoir nul autre besoin
que d’aggraver la situation des 5 milliards d’humains. En effet,
vous pouvez interroger autour de vous sur êtes vous pour ou contre
l’abolition de la misère, vous trouverez une incroyable majorité qui
s’affirme pour l’abolition de la misère (sauf les nostalgique du “ça
donne barre sur les pauvres”!). De plus, le “coût” de cette abolition
serait vraiment faible à telle enseigne que certains l’ont chiffré
à 133 milliards de dollars. Ce qui représente le 1/4 du budget
mondial pour la publicité destinée aux adolescents. Ou encore le
1/10 du budget mondial voué à la guerre. Donc quasiment tout le
monde le désire + peu de coût, alors pourquoi n’est-ce pas fait ? A
l’aube du 3éme millénaire pourquoi n’est ce pas un projet mondial,
une priorité absolue ? La réponse la plus argumentée luit parce
qu’un système l’empêche : le capitalisme augmentant sans cesse
les dissymétries ne peut que trouver obstacle dans l’abolition de la
misère. Pour cela, le capitalisme reste une barbarie, un fanatisme
opposé à tout humanisme. Plus encore, devant tout humanisme,
il ne peut être perçu que comme hors la loi, en dehors de la loi :
en effet, il ne reconnaît pas (dans sa pratique c’est même plus que
flagrant !) “les droits naturels” créateurs des droits de l’homme eux-
mêmes, tout en étant, par ailleurs, base , à la fois, du Droit (positif ),
de la démocratie et de l’humanisme des Lumières. Le capitalisme
demeure, aveuglément, contre tout cela. Nous préférons retourner

32
à une économie qui soit pluriverselle (et plus universelle=pour un
seul) en tant que destinée à tout le monde, qui soit un métissage
complet de toutes les microsolutions trouvées sur toute la planète.
Milliers de microsolutions à harmoniser. Guère difficile lorsqu’elles
ne sont pas en guerrière concurrence, donc en gaspillage maximum
de tout. Pas de concurrence destructrice mais un (des) but(s)
commun(s) de l’harmonisation devient facile lorsqu’elle n’a plus
à perdre son temps à combattre les vecteurs inverses, les réactions
d’inversions, à s’embrouiller dans les énergies nouées par les contre-
forces possibles. Seul un tel système d’économie des besoins pourra
répondre à la seule question qui doit être centrale dans toutes les
prétendues démocraties. En effet, “prétendues” démocraties, qui
ne le deviendront justement qu’après avoir répondu à la question
centrale : les besoins non solvables. S’occuper uniquement des
besoins et plus du tout de la solvabilité. Plus de sous-consommation
provenant du fait, qu’en France, par exemple, plus de 50 % des
“ménages” salariés (84 % des français) ne vit qu’avec MOINS DE
8200 francs par mois. L’Économie réelle ainsi agrandie devient
celle qui met en œuvre les mécanismes de réponse aux besoins réels.
Jusqu’ici, irrationnellement, non pris en compte. Ne plus créer de
besoins “artificiels” (dissymétrie de l’offre, qui, dès le départ ne
“respecte pas” les lois légales de la concurrence). Besoins “artificiels”
et “valeurs” participent des mêmes inversions.

XIII DÉTOUR MÉTHODOLOGIQUE VERS D’OÙ VIENT,


PROVIENT, SURVIENT, PRÉVIENT LE CAPITALISME ?
Les strates, qui constituent la formation, la genèse du capitalisme,
sont extrêmement monotones (toujours la même chose) et
s’accumulent autour de “l’accumulation primitive”. En effet, sans
accumulation primitive pas de capitalisme. Comment s’est formée
cette accumulation première ?
1 - génocides (Mexique 21 millions d’habitants en 1500 et 1
million en 1600), pillages et vols incessants dans tous les continents

33
et pays abordés depuis 500 ans. Le capitalisme a bien toujours agit
dans l’illégalité.
2 - comme cette réduction illégitime en esclavage dont les noirs
3 - puis, par la poursuite de l’exploitation de ces pays, d’abord, pillés
illégalement, comme par l’expulsion de ceux-ci de leur souveraineté
nationale tous le XIXème siècle. L’illégalité du colonialisme bée
partout.
4 enfin - en restant très brefs - maintien, toujours aussi illégitime,
de l’esprit de pillage (et de son complément, le gas-pillage) jusqu’à
aujourd’hui. En effet, nulle part d’échanges symétriques, nul part
de “commerce équitable”.
Rapidement brossé, nous voyons l’impact négatif de l’occident
capitaliste sur le reste du monde. Sa propagande dira que ceci
ou cela, ce qui importe d’avoir lorsque scientifique démarche,
c’est la perception complète de la réalité. D’oser ne considérer
qu’unilatéralement ses actes exclue de la démarche scientifique.
Ainsi, tout ce qui est enseigné dans les écoles occidentales est écorné
de fausseté puisque issu de la fausse anthropologie occidentale (celle
qui ne permet pas celle des autres). Au minimum, nous devons
vérifier l’impact de chaque acte ainsi que le point de vue de qui subit
ces actes. En occident, est, ainsi, effacé au moins la moitié du réel.
Revenons à ce réel en vérifiant ce qu’est le pillage du gaspillage.
Un américain à mi-2001 c’est 1800 litres d’eau par jour alors
qu’un habitant de l’Inde vit avec 25 litres par jour. C’est aussi
l’utilisation de 80 % des matières premières et de l’énergie alors
que l’occident c’est le 1/10 ° de l’Humanité. Ce qui aboutit aux
U.S.A. (4,5 % de l’Humanité) à nuire à 45 % de la pollution
automobile mondiale, ne voulant toujours pas, illégitimement,
réduire cet excès - illégitimement, puisque si tous les pays de
la planète agissaient comme celui qui se prétend le “modèle du
monde” la vie disparaîtrait. Il ne faut surtout pas suivre cet
honteux modèle de gaspillage Puisque c’est, encore, 10 fois plus
de déchets qu’un éléphant, un américain, mais 200 fois plus de

34
déchets qu’un africain. Il faut encore savoir dans ce tableau de la
honte du pillage du gaspillage qu’une étude anthropologique sur
les poubelles de New York, terminée début 2001, a révélé ceci :
que 15 % des déchets alimentaires n’étaient même pas périmés
(avant date limite) lors de leur rejet comme déchets Vous devez
savoir que votre gaspillage est le pillage des autres. Pourquoi n’avoir
pas offert ces 15 % de non périmés aux “working powers” ou à
des associations caritatives ? Pourquoi s’entêter ainsi à nourrir les
poubelles ? Cette attitude désinvolte, qui n’accorde aucun prix
à la vie des autres, ne peut trouver la moindre excuse. Aussi, au
lieu d’auto-admirer cette “réussite” (site mental partiel qui reste
incapable d’englober toutes les conséquences de cette “réussite”
jusqu’à transformer cette “réussite”, comme point de vue ,en un
échec collectif massif. Ainsi le système capitaliste occidental c’est
comme d’abattre un arbre millénaire pour y tailler un minuscule
dé à jouer ou remuer une montagne pour n’aboutir qu’à un fossé
de 50 cm de profondeur. Nous venons d’apercevoir d’effrayantes
dissymétries en tous domaines.
D’affiner encore permet de saisir ceci
1. Ils n’apprennent jamais rien. Un ouvrage comme “Le viol
de la Terre” de Clive Ponting (Nil 2000) est la triste nomenclature
des destructions (non créatrices) du capitalisme passé. Ainsi
l’avidité sans bornes est parvenue à éteindre plantes et animaux à
un rythme très rapide : 60 ans pour les bisons mais 10 ans à peine
pour le castor (fin 1840 la raréfaction commence), remplacé par
le rat musqué et la marte aussi rapidement détruit (sans création).
La population des phoques en 100 ans est réduite à son 1/5.
Pour l’esturgeon du lac Erie nous passons de 500 tonnes par an
en 1900, à seulement 3,6 tonnes en 1964. En mer du Nord, les
réserves de pêche tombent de 4 milliards de tonnes en 1960 à 1
milliard en 1980. Et ils n’apprennent toujours pas. S’inventant
des hallucinations comme l’oxymore “destruction créatrice”. Et
toujours les mêmes conduites qu’il faut bien qualifier de folles, se

35
précipitant, gloutonnement, sur toutes choses (jamais la “distance”
du respect !) jusqu’à sa destruction à peine chagrinée puisque est
recommencé le même circuit écervelé. Face à la vie comme face
à la Nature, le capitalisme s’est toujours “naturellement” montré
particulièrement écervelé. Changera-t-il ? Jean Marie Pelt dans
“Le tour du monde d’un écologiste” (Fayard 1990) rappelle que,
malheureusement, en 40 ans la moitié de la forêt tropicale a disparu.
Il a fallu 2 millions d’années pour créer cette forêt, en 40 ans elle
disparaît. Et c’est une seule génération (censurant complètement la
suivante) qui se permet cela, uniquement cachée derrière le roman
de l’Économie. N’apprenant jamais rien alors que c’est toujours
le laxisme, oui le scandaleux laxisme envers l’avidité, la rapacité
et la cupidité qui tuent, ainsi, pan par pan, la vie. Que des États
prétendus démocratiques “couvrent” et défendent des forces de
mort, ne doit plus être toléré. Économiquement, justement c’est la
préservation des ressources et des espèces qui devrait prédominer.
Non leur disparition ou leur destruction. Vont-ils apprendre un
jour ?
2. Les affirmations unilatérales qui se font passer pour de
sages observations. Après avoir assassiné, pillé et occupé des pays,
il paraît extrêmement culotté d’oser que “c’est à cause de ces pays”
s’ils ont été assassinés, pillés et occupés. Ainsi le discours global
sur l’Afrique n’a pas varié d’un iota : alors que les pays africains
se débrouillaient très bien, l’Occident s’est permis de détruire
tous leurs sages équilibres ancestraux (sans aucun droit moral
ni alibi scientifique) et de s’approprier (contredisant le droit à la
propriété) les meilleures terres en ne laissant que 2 % à 80 % de la
population, d’imposer la folie de la monoculture. Et même plus, de
leur voler matières premières et ressources en les empêchant de les
“transformer” sur place. Après cela, oser que 80 % de la population
est nulle et arriérée frise le scandale. En effet, lui-même, l’occidental,
dans la même position d’expropriation de tous ces biens, dans le
vol de sa vie et de sa libre disposition - aurait, immanquablement,

36
fait bien pire. Il n’est que de considérer les facultés de recyclage des
africains, dans leurs économies “parallèles” qui, par exemple, avec
des “déchets” parviennent à faire de robustes véhicules...etc A partir
de ces 2 éléments (destruction sans création et vision fausse sur
toute chose) nous pouvons sérieusement tempérer les propagandes
sur les “succès” capitalistes. En effet, ils n’apprennent toujours rien
et voient faussement la réalité.
1 - ainsi, ils persistent à se croire “propriétaires” de tout sur Terre
(au détriment de la propriété des habitants premiers dits aussi
primitifs : quel respect pour la propriété ! S’ils ne la respecte pas
ailleurs, pourquoi serait-elle respectée que chez eux) prenant toutes
matières premières et sources d’énergies.
2 - empêchent, structurellement, la concurrence. En sport, les
athlètes ou les chevaux doués ont des “handicaps” afin de permettre
une vraie compétition. Tant que les pays hyper puissants (mais nous
avons vu à quel prix : assassinats, pillage et esclavagisme) n’auront
pas de tels “handicaps” aucune compétition concurrentielle ne sera
possible.
3 - en produisant toujours un monologue unilatéral (l’occident se
permet, ainsi, de tout “nommer”) qui masque (alors que le passé
occidental nous révulse tous) que tout continue (matières premières
sous-payées et produits fabriqués surpayés, obstacles qui empêchent
la “production” et la transformation sur place, faire croire à une
Dette du l/3 monde déjà remboursée plusieurs fois, alors que la
seule dette véritable reste celle des exactions et razzias occidentales
qui se permettent de toujours refuser de payer - voir septembre
2001 refus des “réparations” à Durban en Afrique du Sud)
La généalogie du capitalisme pleine de meurtres, de pillages,
de vols injustifiables de tous pays, d’esclavagisme …etc ne trouve
que très peu de personnes pour la défendre. Or tout le capitalisme
n’a été possible que par cette généalogie. Un voleur se voit saisir
tous les biens issus de ses vols. Pourquoi en irait-il différemment
d’une pratique sociale comme le capitalisme ? Son refus de ses

37
responsabilités reste, juridiquement, indéfendable. La généalogie
du capitalisme oblige à devoir geler, saisir les biens issus des pillages,
dégradations de l’être humain. S’il y avait deux justices aucune ne
serait respectable. Du genre “pile je gagne face tu perds”! Il s’agit
de restituer tous les produits du pillage capitaliste à leurs réels
détenteurs. Il faut des “réparations” !
Le capitalisme tel qu’il était à l’origine est toujours aujourd’hui.
Il n’a rien appris, ce qui tendrait à prouver qu’il est acéphale, sans
pensée, un strict jeu de mécanismes (que nous essayons de mettre
à nu), tout pétri d’irrationnel (il vaut mieux une tête bien visible
qu’une “main invisible” qui, par exemple, permet toutes les dérives
terroristes).
Il nous reste à “situer” l’origine du capitalisme dans la globale
histoire mondiale : jusqu’à la fin du Moyen Age, nous pouvons dire
que l’Occident, dans son noyau européen, était la partie la plus
arriérée du monde. Empire chinois au sommet, Islam sans qui la
Science n’eut pas été possible, royaumes africains et amérindiens,
civilisation océanienne déployée sur un espace gigantesque (exemple,
Ile de Pâques) Ensuite, il pratiqua “l’immigration clandestine”
(mentie en “grandes découvertes”) et pris le pli de tout voler et à
tout le monde sur cette planète. C’est dans ce contexte qu’a pu se
former “l’accumulation primitive” qui reste entièrement entachée
par toutes ses hurlantes dissymétries : les mines d’argent du Potosi
au Mexique ont coûté 20 millions de morts sur 21 millions de
vivants avant cette irruption d’avidité inexcusable et “permis” le
capitalisme en l’Europe (voir notre “dette” à cet égard dans l’ouvrage
“Ce que nous devons aux indiens d’Amérique (et comment ils ont
transformé le monde) de Jack Weatherford, Albin Michel 1993.
L’oubli des origines a toujours un impact disproportionné.
Il faut un tel détour afin de répondre à la règle logique : tout
procède de ce qui précède. Donc notre nouveau système pluriversel
de l’économie des besoins va survenir, provenir, convenir, prévenir,
venir…etc du capitalisme en l’englobant dans un système bien plus

38
grand.

XIV LA REDISTRIBUTION OUBLIÉE DISQUALIFIE LA


“RATIONALISATION DES CHOIX BUDGÉTAIRES”
“Contrairement aux espoirs, des brouillards troublent l’horizon de
l’économie mondiale. Les nouvelles venues des U.S.A. demeurent
incertaines” (Le Monde, première page 30 août 2001). Cette
manie récurrente de passer, sans palier, de “l’économie mondiale”
à “l’économie américaine”, outre l’aspect d’erreur de niveau
sémantique, laisse penser qu’informations économie mondiale c’est
informations économie américaine, puisque le reste de l’article ne
fera référence à aucun autre pays. De mélanger les niveaux et de
s’enfoncer dans l’unidimensionnalité de vues ne peut que créer
d’immenses tâches aveugles masquant quasiment toute la réalité.
En tout cas, c’est la posture physique et mentale qui empêche toute
possible redistribution en aggravant toutes les dissymétries, offrant
toujours plus à qui a déjà beaucoup trop.
Un des seuls alibis des riches contre la juridication de leurs
richesses est très curieux : nous serions jaloux d’eux. Nous les
envions, envions, vous rendez-vous compte ? Il devient tout à
fait stupéfiant que cette supposition d’être enviés leur permette
(scientifiquement, juridiquement, politiquement, socialement,
économiquement, ontologiquement) et sans autre argumentaire,
d’être riche et de continuer. Il reste rarissime qu’une légitimité soit
ainsi fondée sur une telle plaine de vent. Puisque les questions,
justement fondamentales, se voient, ainsi, évitées. Il est dit les riches
créent la richesse sans expliquer comment, à la fois, ils peuvent en
créer (donc pour tous) tout en se la monopolisant pour eux seuls
? Il est évité le : combien “coûte” un riche à la Société ? Tout aussi
bien : combien coûtent les multinationales aux Sociétés ? Combien
les spéculateurs coûtent à tout le monde ?
Non ! Les riches ne sont pas si enviés et, pour ma part, je les
plaindrais plutôt de ne pouvoir se dépêtrer de leurs impossibilités

39
à “justifier” (montrer la justice de, prouver la scientifique justesse
de) de la richesse vue sous l’angle des “écarts”. Le problème
fondamental masqué par toute la propagande des riches reste celui-
ci : qui se saisit des 9/10 d’un gâteau peut masquer qu’il n’en reste
plus que 1/10 pour les autres, mais ne peut prétendre “englober”,
“globaliser” la Réalité. Soit la science soit la cupidité, la cupidité
n’est pas scientifique : la démarche du riche est l’exact contraire de
la démarche scientifique. Reprenons, afin de mieux nous en rendre
compte, l’impact de quelqu’un qui prend les 9/10 de tous les biens
mondiaux. C’est-à-dire PRIVE tous les autres de ces 9/10. Si ces
“autres” sont deux ce n’est pas tragique, mais s’ils sont 3, voire 5
milliards c’est catastrophique. Le problème du riche ce n’est pas qu’il
soit riche (d’où “envié” et autres incompréhensions psychologiques)
mais bien plutôt que, scientifiquement, objectivement, il prend bien
plus que sa part. De maintenir uniquement les projecteurs, ce qui
semble contraire à toute objectivité de l’information, sur le riche
masque donc que la somme des “valeurs” en circulation, que la masse
des richesses réelles est FINIE et que, de ce fait, comme l’expliquait
déjà Montaigne, tout “enrichissement” de l’un se fait au détriment
d’un autre. D’ainsi user du mot “enrichissement” à cet égard prouve
une incapacité à manier l’esprit scientifique : est-ce “enrichissement”
ce qui est “appauvrissement” de beaucoup d’autres ? Est-ce “succès”
ou “gain” ce qui reste “perte” ou “échec” du plus grand nombre?
Peut-on nommer de “globalité” ce qui n’est que “seul intérêt du
parcellaire”? Cette incapacité à sortir du corporatisme capitaliste,
de sa courte vue partiale et partielle qui veut se faire prendre pour
le tout, parvient à ancrer le nœud de la problématique du riche.
Le fond du problème n’est pas que le riche soit supposé envié mais
qu’il s’auto-convainque que c’est “dans l’intérêt de tous” que le sien
seul existe. Alors que la science à travers la métaphore du gâteau,
fait comprendre que la spéculation ne crée aucune valeur mais en
retranche, que le riche” transitoire se permet de “geler”, détourner,
se monopoliser, ce qui, en d’autres mains, pourrait servir pour

40
le bien du plus grand nombre. Le problème est que le riche en
déclarant “privé” la richesse collective en “prive” effectivement la
majorité, que ce soit vécu sous l’angle de la privation. Il rétrécit,
selon l’ampleur de son aveuglément et de sa voracité, toutes les
possibilités du collectif. Ce sont ces dissymétries qui hurlent partout
: si aux U.S.A. vous avez 1 % de la population qui se monopolise
80 % des richesses c’est donc que 99 % doivent parvenir à survivre
avec 20 % des richesses. L’incompréhension de ce “donc” signe la
fuite du réel, la fuite devant l’esprit scientifique, comme le refus
de voir les conséquences, d’admettre les “déclencheurs” dans les
ramifiées chaînes de causes et d’effets. Ce sont ces irrationalités anti-
scientifiques qui empêchent le processus de redistribution, celui de
la vraie “globalité”. Pourquoi voulez-vous que cette redistribution
se fasse “au détriment” des riches sinon de leurs exagérations
dangereuses ? La “réussite” c’est que tout le monde s’en sorte non
un seul. Le changement de vision offre “patrimoine commun de
l’Humanité” pour les œuvres d’art, il semble incohérent de ne pas
étendre cela à la science et à la technologie. Pourquoi priver l’infini
grand nombre du “savoir pratico-empirique” qu’est l’Economie
selon Castoriadis pour en faire l’aperception d’un “nomos” qui
nomme, comme en astronomie, des “lois scientifiques” ?.En quoi
nous sommes privés de toutes les observations empiriques, les
recettes tâtonnées, la diversité des pratiques…etc pour des délires
métaphysiques. S’il n’y a pas de redistribution “possible” c’est juste
à cause d’effets de système : si quelqu’un prend une grande part de
la richesse circulante il y a beaucoup moins à “partager” pour les
autres et s’il prend énormément il y a très peu, voire presque rien
pour les autres. Rien n’est de la faute de ces “autres” - ils ne font
que subir un effet de système. Le fait massif qu’il soit, sans arrêt,
occulté toute la genèse du capitalisme qui est de pillages, meurtres,
esclavagisme, colonialisme, impérialisme, exploitation scandaleuse
des êtres humains, ajouté au fait que le capitalisme ne changera
jamais (il restera ce qui l’a fait) - aboutit à une fausse vision des

41
“succès “ de celui-ci : sa technologie n’a pu aboutir que par des
conduites inhumaines et barbares, or, comme les “victimes” sont
les civilisations et pays, sauf l’Occident, sans ces victimes pas de
technologie. L’entière image du réel doit “englober” ce négatif, doit
respecter ce “travail du négatif ”. Et comme il ne semble pas très
civilisé de vouloir breveter le soleil, puis l’air ou la vie, le meilleur
moyen de “globaliser” reste d’admettre la science et le savoir-faire
technologique comme patrimoine commun de l’Humanité.
A chaque fois que nous exposions, bien à nu, les mécanismes
de l’Économie, il devenait toujours plus clair que la solution au
problème se trouvait en symétrie. Autre gain méthodologique : il
suffit de reprendre, chapitre par chapitre, et face aux mécanismes
grippés en récession, décession, procession, du capitalisme financier,
mettre en marche les mécanismes qui vont tous nous intéresser
dans notre vie de tous les jours. Puisque c’est très exactement
par la juxtaposition de nos vies quotidiennes que nous “créons”
l’économie, vous savez celle que vous connaissez par ce qui vous
en est dit.
Pour une toute première fois, nous avons vécu tous ces mécanismes
dénudés ensembles (dans l’espace de liberté du livre). Nous sommes
plus à même de préférer les “bons”, ceux pour tous, ceux tournés
vers toutes et tous.

XV - LES EXPLICATIONS IMPOSSIBLES


Autre méthode d’approche, qui démontre que l’économie soit
un roman, celle des “lectures” d’experts. Toute science admet que
si les hypothèses de départ sont fausses les conclusions le seront
automatiquement. En remontant des conclusions, par induction,
nous saisirons en quoi les hypothèses sont erronées. Ainsi lecture de
la “récession américaine” :
1 par “effondrement de l’investissement”, lecture issue de la scrutation
des chiffres des Bourses Nous avons vu que “l’investissement
durable” (le seul à retenir) ne concerne que 7 % effectif sur 93 % de

42
“mouvements financiers” (donc non réels) de “spéculation”. Dans
ces conditions, au sens strict du terme, l’investissement ne risque
pas de s’effondrer. Par contre, la diminution de la “spéculation”
de cette masse fictive de “mouvements financiers”, qui n’en sont,
d’ailleurs, pas et qui n’ont comme seule valeur que celle qu’on
veut bien lui accorder. Pas de “perte” d’argent virtuel, pas de baisse
non plus : l’escroquerie se tient là dans le faire croire que “l’argent
métaphysique” de la Bourse crée quelque valeur que ce soit. Il vit
en “parasite” sur la seule valeur “réelle”, celle de “l’économie réelle”.
Tout reste alimenté par la “masse fictive” lancée comme un filet,
afin d’attraper les mouvements de l’économie réelle. Masse nasse,
en somme ! Donc faux, les journalistes, même experts, ne décrivent
plus le réel.
2 - “non relais par la consommation”. Aveuglés par “l’ignorance”
d’au moins les 3/4 du réel, soit la sous-consommation (vous savez
ces “besoins insolvables”), ces experts ne comprennent rien à la
baisse de consommation. Inaptitude à maîtriser le réel : lorsque
tous les besoins réels seront pris en compte la demande sera telle
que la “consommation” ne baissera jamais. La “consommation” qui
“tire” l’activité économique jusqu’à 68 % aux USA, augmente aussi
l’endettement (le déficit commercial y dépasse 4 % du PIB ) soit
une course en avant permanente, un déséquilibre auto-alimenté. La
consommation, aussi bien, peut défaire ce système asymétrique.
3 , troisième moteur de l’économie, les exportations. Les mesures
de ces 3 moteurs de l’économie sont obtenues par l’examen des
carnets de commande, l’état des stocks et le aux d’utilisation des
instruments de production. Les exportations restent tributaires des
taux de change.
“Investissement”, “Consommation”, “Exportations”, ces mots très
abstraits, tous ôtés de leurs mécanismes, ne nous offrent que des
équivalences vagues, tout en se permettant de traiter l’inégalité
grandissante et les différences évidentes des sociétés et des hommes
dans l’indifférencié “agent économique” interchangeable. Cette

43
gadoue abstraite n’ouvre à aucune explication qui tienne la route.
C’est pour cela que, dès maintenant, de quadriller vos attentions
des chapitres de cet ouvrage (ici les explications impossibles) vous
fera gagner un temps infini.
Les mises en équivalence P=R, R=C+I, E=I…etc, où P nomme
la production, R le revenu, C la consommation, E l’épargne, I
l’investissement, fruits d’expériences qui ne préjugent en rien que
puisse se retrouver, partout et toujours, cette conformité. Pourtant
demeurent elles, malgré le théorème de l’indémontrable de
Gödel, fondements de toutes les politiques qui s’établissent sur les
équivalences premières, que ce soient des politiques conjoncturelle,
de croissance, anticyclique ou de régulation économique, agissant
sur les prix et salaires, sur la monnaie ou les revenus, opposant
la politique de la demande ou de l’offre. Par exemple, renforcer
l’offre c’est comprimer les coûts de production : diminuer les
salaires, lutter contre les atteintes à la concurrence ; augmenter
volontairement l’épargne pour faire baisser les aux d’intérêts ; baisse
des taux d’escompte de l’argent à court terme, baisse de la fiscalité.
Comme une recette, l’on prend les ingrédients dot l’expérience
(non la théorie) a prouvé la justesse, mais le plat se ressemblera
toujours alors que la réalité, que veut mécaniser cette économie, ne
peut jamais être semblable. Comment savoir que les équivalences de
base fonctionne à tous les coups : en essayant tout simplement. La
palette des choix semblerait-elle large : augmentation ou diminution
de la masse monétaire, déflation ou reflation, baisse ou hausse des
taux d’intérêts ; préférer la politique monétaire ou budgétaire,
Friedmann ou Keynes, contrôle ou liberté des prix, blocage ou
nom des salaires pour une lutte exagérée contre l’inflation ; l’État
investit-il ou non, prélève-t-il plus ou non, applique-t-il cette
politique de croissance qui, d’une certaine façon, est décroissante
(déréglementation, souplesse dans la législation du travail, dans
la législation sociale), politique de relance mais pour qui ? Est-ce
protection de la compétition ou compétition dans la protection, est-

44
ce que la légitimité épiphanique de l’entreprise et de la compétition
(glissée ou non dans la compétitivité) entraîne une condamnation
de la solidarité et de la protection et, par extension, une approbation
de son contraire, les fortunes héréditaires et les notabilités en place
? Est-on contre une politique de redistribution et de réduction des
inégalités ? Depuis 1975, l’intitulé des politiques économiques se
succédant, donne toute latitude pour le penser. Toutes les politiques,
dont seule celle de distribution et redistribution n’est pas appliquée,
forment comme l’intrigue du Roman. Elles dévoilent l’inconscient
de ce Roman : une fois de mieux, la majorité écrasée n’a aucune
liberté de mouvement, son salaire est fixé sans elle, prix, crédit,
assiettes aussi…etc puisque, sauf contrainte ferme de la rue, la seule
fonction qui me semble vitale dans le politique - la distribution
équitable des revenus - n’est jamais en train de fonctionner. Encore
Adam Smith nous parlant de M. Cantillon, lui voyant supposer
“que la plus basse classe des simples manœuvres doit partout
gagner le double de sa subsistance, afin que ce travailleurs soit
généralement en état d’élever deux enfants.” “, puis, “le même
auteur ajoute que le travail d’un esclave bien constitué est estimé
valoir le double de sa subsistance et il pense que celui de l’ouvrier
le plus faible ne peut pas valoir moins que celui d’un esclave bien
constitué. Il faut nécessairement que le travail du mari et de la
femme puisse leur rapporter quelque chose de plus que ce qui est
précisément indispensable pour leur propre subsistance, mais dans
quelle proportion ?” A votre avis Adam Smith, prétendu fondateur
du capitalisme, est-il de l’avis de M. Cantillon, ce, capitaliste ? M.
Cantillon reconnaissait pourtant que le plus mauvais salarié valait
mieux que le meilleur esclave. De cela qu’en est-il aujourd’hui ? De
combien s’est-on éloigné de “l’indispensable pour la subsistance”? La
loi Nieirtz contre “l’endettement” calcule au mieux “le minimum
de subsistance”, puisque ce n’est pas pour une prestation il n’y pas
de risque de rabais (ou gonflement) arbitraire - le chiffre est fiable
: “le minimum de subsistance” était 2440 Fr, en 1987, il est, en

45
2001, de 2840 Fr. Le meilleur esclave avait déjà le droit au double
de ce minimum, et le plus faible salarié un peu plus : mais c’est
le SMIC! Le double du “minimum de subsistance” est le SMIC.
Adam Smith écrivait ses “Recherches sur la nature et les causes de
la richesse des nations” en 1756, en 2001, le calcul du SMIC a
pour véritable base, la survie et la reproduction de l’esclave. Pour
que le capitalisme fonctionne il semble y avoir besoin d’un certain
conservatisme. Mais à ce point : encore une fois comme un rideau
qui se déchire, c’est exactement la même structure aujourd’hui
qu’il y a 250 ans, le capitalisme se maintient dans l’archaïsme et il
est ce qui existe de moins moderne. Depuis 250 ans, la situation
du travailleur salarié n’a, structurellement, pas subi le moindre
changement, pas un millimètre, le capitalisme ne change jamais, il
demeure tel que dans ses origines. Au niveau assiette de salaire nous
avons juste un peu plus que le meilleur esclave du XVIIIéme siècle.
Cette information d’importance permet de saisir que l’économie ne
peut fonctionner (d’après la mentalité capitaliste), et le descriptif
de ce fonctionnement n’est somme toute pas trop complexe, que
si reste exclue du circuit, la majorité des protagonistes. Tel qu’aux
loteries, il faut beaucoup de candidats pour un seul gagnant ; dans
l’économie financière, celle qui domine et pille les trois autres (malgré
Adam Smith, malgré la destruction de “l’illusion monétaire” selon
Milton Friedmann ), il faut beaucoup de travail accumulé pour
qu’un seul en tire profit. Ce fonctionnement n’empêche pas de
penser que d’élargir au maximum, le nombre des tributaires de la
redistribution puisse enrayer les mécanismes. Que donc le fait qu’il
y aurait moins de riches exagérés et moins de miséreux scandaleux
ne casserait pas du tout la machine. Au contraire. Le système n’a
donc jamais fonctionné à régime normal, mais réduit, mesquin,
petit, minoritaire. Ce système empêche bien plus qu’il ne permet,
interdit plus qu’il n’autorise, dissuade plus qu’il n’incite. C’est un
Système à pertes colossales, à gaspillage inouï, pour gains infimes
(sauf du point de vue des marginaux capitalistes) - une montagne

46
pour accoucher d’une souris
Hors de ces cadres concrets, les explications demeurent impossibles
puisqu’elle place tout le monde dans l’égalité “d’agent économique”,
qu’elle ne s’occupe jamais de toutes les situations particulières et
locales (de la “complexité”) pour brandir les grandes abstractions
consommation…etc, sans jamais faire voir les mécanismes, en
tournant tout autour, afin de vérifier tous les “points” de vue.

XVI MÉTHODOLOGIE (4)


Une grille ne vient-elle pas, de nouveau, de tomber en grinçant,
un mur d’interdictions et d’incompréhensions ? Ainsi, tout
discours non idolâtre envers les U.S.A. est, sombrement, interdit.
Il faut idolâtrer absolument ! Tout retour au réel est interdit : le
fait que, s’autoproclamant sans aucun droit ni compétence, sans
aucun mandat, “gendarme du monde”, “gardien du monde libre”,
et autres approximations - tous ses paroles, écrits et actes ont un
impact multiplié - a toujours été minoré, euphémisé. On ne peut,
pourtant, faire, à la fois, un grand battage publicitaire, un immense
chaland et, ensuite, refuser de vendre parce que le client aurait
l’outrecuidance de demander des informations. Le réel dit que le
pays qui s’est auto octroyé le plus d’impact sur tous les autres, ce sont
les U.S.A. qui pratique “l’ingérence” sans jamais d’autorisation à le
faire. D’où, logiquement, inéluctablement, un potentiel très élevé
de réactions. Cette mise en dispositif du monde comme si tous ses
“acteurs” devaient rester pétrifiés et immobiles, a toujours omis de
s’apercevoir que mentalités, styles de vie, philosophies, pratiques
étaient largement différents et que “l’intrus” en ces lieux a souvent
été les Etats-Unis. D’où accumulation “d’erreurs”, d’agressions
unilatérales et infondées, de méconnaissance complète des autres,
de trop nombreuses humiliations “gratuites” infligées. Ce n’est pas
de l’anti-américanisme que de signaler cette pléthore de faits. Dans
ce domaine, seuls les américains opèrent l’anti-américanisme le
plus virulent.

47
Le dogme idolâtre de toute interdiction illégitime de replacer
dans le réel, les U.S.A. comme un crime d’anti-américanisme, ne
doit pas masquer les dangers hurlants :
1. soit vous mentez, sans cesse, par fanatisme, pour une
apologie permanente d’un pays déifié, et vous courrez le risque de
“la montée aux extrêmes”, de conflits toujours plus étendus
2. soit vous tentez de dire le réel et, magiquement, ce que
vous dites et faites, se voient frappés d’inaudibilité et d’invisibilité.
La montée exagérée d’une inquisition “d’anti-américanisme”
comme crime maccartyste (envers quoi ? dans quel cadre ? mondial
ou local, qui dessert le plus les U.S.A. les idolâtres exagérés ou
les esprits critiques…etc? - jamais explicités)- doit éveiller la
vigilance envers les fuyards du réel. Ainsi, après avoir précisé le
cadre (l’Économie) qui, actuellement, concerne, principalement, le
capitalisme, nous devons insister sur le fait que le “noyau dur” du
capitalisme c’est 10 % de la population mondiale, que c’est tout
l’Occident (et pas uniquement les U.S.A.) et que, par suite, il n’est
pas réaliste d’ignorer le rôle réel des U.S.A. (but du voile de “l’anti-
américanisme”). Dans notre approche de l’Économie comme
roman, nous ne pourrons tenir compte de ce dogme (aboutissant,
en fait, à de “l’antiaméricanisme” que ous ces idolâtres). En feed-
back, seuls peuvent être pris en compte des argumentaires reposant
sur l’ensemble des faits mondiaux. Aussi, sur le champ, allons nous
observer “l’aide” comme une des plus vastes escroqueries du siècle.

XVII - QUAND L’AIDE VA-T-ELLE COMMENCER ?


L’Afrique a besoin d’aide : pourtant, vu “l’aide” apportée pendant
des siècles il est supposé que vous ne supporteriez pas qu’il soit
pénétré chez vous, que vous soit tout volé, que vous soyez réduit en
esclavage et que, pour couronner le tout, vous soyez piétiné comme
“inférieur”, vous ne sauriez pas “tenir votre maison”, qui a été
saccagée avant que vous n’en soyez expulsés tout au fond du jardin
où, encore, il y aura rapt de toutes vos compétences, de vos accès

48
au futur (une variété équilibrée de cultures, un réseau social tout
à fait performant … etc) tout en recevant, sans cesse, les crachats
que vous êtes arriéré et que “en plus” il faille vous “aider”. Bien
“inférieur” semble qui fait subir cela, non qui le subit. En Occident
le “supérieur” très, très “inférieur” vous ressort toujours sa rengaine
: tout s’ad-juger et tout mettre en pré-jugé afin de masquer son acte
fondateur. De toutes ces strates, dont l’effet cumulatif tire toujours
notre aujourd’hui, il n’en est nulle part question. Aussi, toutes les
belles pseudos lois de l’économie ne sont que romanesques puisque
ne reposant sur aucune réalité historique, sur aucune réalité
scientifique et qu’aucune observation ne permet d’en déceler la
présence ailleurs que dans des délires intéressés. L’Économie vue
par l’Occident n’a toujours été qu’un roman.Vérifions !
Il s’agit d’avoir en tête le tableau de “l’aide” (cette escroquerie)
depuis quelques décennies tête : ainsi “l’aide” aux russes en 1992
a permis aux U.S.A. d’obtenir 140 milliards de dollars : le FMI
“prête” cet argent qui revient, aussitôt, se replacer aux USA. Ce
qui “n’est pas sans rappeler l’aide que le FMI avait mise en place
dans les années 1980, avec la Banque Mondiale, vers les pays
d’Amérique latine; en ce temps-là, on estimait que 70 % de l’aide
était recyclée avec profit par les mafias et les spéculateurs de tout
poil vers l’Occident ; cet argent repartait aussitôt faire son beurre
en Amérique latine, puis revenait aux Etats-Unis, etc.” (p. 104,
Bernard Maris). Ainsi de la réalité de “l’aide” les rapports annuels
du PNUD persistent à montrer que les flux financiers vont toujours
du Sud vers le Nord et que, pour le dire simplement, c’est bien le
Sud qui “aide” le Nord. Les pays riches sont, sans cesse, aidés. Les
pays pauvres ne reçoivent aucune aide. Ainsi, le G 7 de 1994 avait
décidé qu’il serait accordé 0,8 % du PIB de chaque pays sous forme
d’aide aux pays pauvres. Las ! aucun pays du G 7 ne tient sa parole,
la France c’est du 0,1 à 0,4 % . Et les USA tout simplement 0 %.
Les USA n’aident personne. Plus, le Bulletin du F.M.I. du 6 août
2001, nous précise très bien que “les U.S.A. ont bénéficié en 2000

49
de 64 % des exportations nettes de capitaux contre 60 % en 1999
et environ 35 % en moyenne entre 1992 et 1997”. N’apparaît-il
pas que les U.S.A. sont le pays le plus “aidé” du monde ?
Un nouveau dogme court partout : l’affaiblissement du
capitalisme provoque augmentation de la misère chez les 3/4
de l’Humanité. Tout comme le seul but de l’O.M.C. serait de
lutter contre la pauvreté et la misère. D’où (cqfd) aller contre le
capitalisme c’est appauvrir encore les miséreux. D’où, encore,
considérer que l’OMC reste l’organisation la plus dissymétrique, la
plus inégalitariste qui se puisse trouver, c’est être contre les pauvres.
La démagogie capitaliste qui, depuis son origine, n’a pas arrêté
d’insuffler son poison, flamboie pourtant. Depuis 1990, il existe
des bases de données qui couvrent presque tous les pays du monde,
sur une période remontant jusqu’en 1820. “Elles démontrent de
façon incontestable la divergence croissante des revenus par tête
sur longue période. Ainsi, par exemple, l’écart entre le revenu du
pays le plus riche et le revenu du pays le plus pauvre était de un à
quatre en 1820, de un à treize en 1913, de un à vingt-six en 1950
et de un à trente neuf en 1989”. (p 153 La comédie des fonds
de pension - Jacques Nikonoff ). Le capitalisme augmente bien la
misère de la plus grande partie de l’Humanité. Le comprendre (ne
serait ce que pour l’équation gaspillage des uns= pillage des autres)
et vouloir annihiler ce capitalisme, reste bien, aussi, la meilleure
défense des miséreux. Le capitalisme reste la ruine de la “majorité”
de l’Humanité. L’O.M.C. ne fait qu’augmenter ces dissymétries. Du
seul fait qu’elle ne prennne pas en compte la “globalité” du monde
(la Terre entière) tout en s’autoproclamant “globalisation” de ce
monde (réduit aux principaux et corporatistes intérêts occidentaux)
soit l’exaspération des dissymétries qui, dans tous les cas de figures,
n’avantage que l’Occident, déjà suravantagé. L’O.M.C. n’est donc
pas l’organisation du commerce “équitable” comme elle n’est pas
organisation “équitable” du commerce qui n’est pas “mondial”
mais à l’unique avantage dissymétrique de l’Occident. L’O.M.C.

50
demeure l’ennemi des plus pauvres.
Vous vérifiez bien que leur version des choses c’est toujours et
encore du roman : la dissymétrie grandit entre l’Occident et le reste
du monde. L’aide n’existe pas mais, pire, sert à masquer, cacher,
rendre invisible la structure mondiale qui fait que l’Occident pille
toujours le reste du monde. Et qu’il empoisonne, en plus, le Tiers
Monde de sa facette gangstérisée.

XVIII LE CAPITALISME GANGSTÉRISE


Différents événements mondiaux ont fait, clairement, émerger
que des alliés “objectifs” du capitalisme peuvent être des gangsters
et des mafias, jusqu’aux franges du terrorisme. C’est entièrement dû
à un effet de système. En effet, les circuits occultes relèvent, depuis
son existence, de la substance du capitalisme (voir Adam Smith
et ses diatribes à ce sujet). Le capitalisme ne peut se poursuivre
que dans l’opacité. La substance du capitalisme c’est l’absence
de transparence : tout s’y passe dans l’ombre, là où s’enflent les
illégalités. Opacité de l’argent noir, du capital au noir (d’où la
mesquinerie de ne poursuivre que le travail au noir), comptabilités
truquées (voir Crédit Lyonnais), bilans non réels, secrets bancaires,
délits d’initiés : toute la panoplie du capitalisme n’est rien moins que
minable. Par exemple, si tout le monde savait tout sur tout, plus de
profits possibles. La technique “d’exténuation des raisonnements”
amène à saisir que les “profits” capitalistes sont toujours faits sur
les personnes les plus faibles. Comme quoi le capitalisme relève
du “délit de faiblesse”, la loi punit qui “profite” des personnes
“faibles” : elle semble oublier que le système capitaliste reste en
délit permanent. “L’argent n’a pas d’odeur” : ainsi, reste préféré une
mafia de gangsters à des esprits critiques vivant pauvrement - c’est
dire ! Les ressemblances avec les structures gangstérisées :
la non transparence systématique : les circuits occultes, aussi le
lobbying, sont inséparables du capitalisme. Aussi est-ce pour le moins
outrageux d’oser que le capitalisme est “le régime économique de la

51
démocratie”. Faux ! absolument faux ! tout dans le fonctionnement
du capitalisme hurle qu’il est exactement l’inverse de la démocratie.
Au mieux une ploutocratie, ploutocratie anticonstitutionnelle.
La non responsabilisation : le capitalisme comme nous l’avons
vu, a toujours été source d’extinction accélérée de nombreuses
espèces animales et végétales par sa cupidité, de destructions de
nombreuses terres agricoles par son productivisme vorace et
complètement stupide (rachat au prix fort des “surproductions”
qui, en plus d’abîmer les terres abîment la collectivité), de
destruction de tous les tissus sociaux - et qu’il poursuivra en ce sens.
Il est, seul, responsable d’un aggravation systématique de toutes
les inégalités(depuis 15-20 ans) et, en cela, il tourne carrément le
dos au progrès , nous rétrogradant, dégradant, vers une structure
toujours plus féodale et toujours moins démocratique. L’on pourrait
continuer la longue liste de ses impacts. Lui seul concentre autant
de capacité de nuisance et de destruction. Et malgré cela (ce qui est
pire qu’irrationnel !) il n’est responsabilisé sur rien. Alors que des
petits intermédiaires (hommes politiques, sous-traitants, médias
parfois) sont responsabilisés pour des segments de réalité , dont
les tenants et aboutissants lui échappent, le plus grand semeur
de confusion mondiale - le capitalisme - n’est responsabilisé de
rien, n’est responsable de rien, ne doit de compte sur rien ou n’a
à répondre de rien. Jamais il n’a été accepté un tel système (dont
aucune religion n’atteint une telle irrationalité), c’est comme des
occupants, en fin de compte. Pas de recours juridique possible,
ni national, ni international (où se trouvent les maisons d’édition
mondiales, la presse mondiale ?) : les politiques semblent juste être
leurs flics qui déraillent, tout le temps, en “ils ont tous les droits
et vous le seul que vous ayez c’est de les subir”. Aucune structure
n’existe pour contrôler et “imputer” (l’imputabilité sera le premier
acte juridique qui mettra fin à la pandémie capitaliste). Comme il
n’existe aucune voie en ce sens, je porte fermement plainte contre
le capitalisme afin de faire exister un processus “d’imputation”.

52
Devant un puissance aussi nocive et destructrice que le capitalisme,
la mise en place d’un contre-pouvoir semblait, pourtant, bien
raisonnable.
la non réponse. Le capitalisme, nous venons de le voir, stagne dans
son opacité, son refus de toutes responsabilités (licenciements,
troubles sociaux, destruction des vies individuelles, menaces sur la
santé, dégradations écologiques…etc) ne répond de rien et sur rien.
Le capitalisme a donc statut d’adolescent. Qui en est, alors, l’adulte
responsable ?
l’exceptionnalité permanente : le capitalisme quémande (ce qu’il
refuse systématiquement, par ailleurs, à tout le monde) à ,sans
cesse, des dérogations, passe-droits, afin de persister dans son
fonctionnement antidémocratique. Ainsi, lui est-il nécessaire de
nager entre paradis fiscaux off shore (après que in shore), toujours
défendus par les USA jusqu’à septembre 2001. Alors que ces
paradis fiscaux sonnent comme la “régularisation” permanente
de tout gangstérisme, de l’organisation mafieuse de la Société
(préférée à une organisation “solidaire”) comme les gangsters
“avec argent” semblent préférés aux braves gens” sans liquidités”,
tout en servant de vivier, qu’il le soit voulu ou non au terrorisme
(opacité, irresponsabilisation, situation d’exception...etc). Dans le
but masqué de pouvoir “utiliser” ces mafieux et terroristes (comme
Mussolini en Italie) contre les oppositions démocratiques. Sans
cette substance occulte, cachée, fuyante du capitalisme, ni mafias
institutionnalisées, high tech et avec pouvoir financier supérieur à
de nombreux pays souverains.
Devant cet état des lieux, jamais vraiment explicité, il
devient probant de comprendre qu’il devient possible de dépasser
le capitalisme en l’englobant dans un système plus vaste, qui inclut
au lieu d’exclure, qui nous parvient avec une vision du monde
entièrement refondée, qui réussit à résoudre toutes les apories du
capitalisme antidémocratique.
Un exemple afin de l’illustrer. Comment mettre fin à l’accumulation

53
de fortunes colossales ? D’abord, en sachant leur origine : tiens, la
prohibition ! Eh oui ! la stupide prohibition (surtout après l’échec
assourdissant de celle de 1930), rendue obligatoire par les USA au
reste du monde (voir “L’empereur est nu” de Jack Herer , éditions du
Lézard 1996), n’a abouti, après le gaspillage de centaines de milliards
de dollars, QU’à l’enrichissement des gangsters. Légalisation de
toutes substances : fin des enrichissements mafieux favorisés par
la loi. Il restera armes, prostitutions, jeux, usage esclavagiste des
autres humains...etc. L’état des mœurs d’un monde post-capitaliste
tendrait à, sérieusement, diminuer ces sources de revenus illégaux.
D’où fin de la “nécessité” de cacher, d’occulter dans des paradis
fiscaux et autres lieux de blanchiment d’argent “sale”
Fin de l’immoralisme de l’argent n’a pas d’odeur et de la
tautologie irrationnelle “les affaires sont les affaires” avec toutes
les dérives terroristes (et tous les milliardaires du monde de foutre
partout le désordre). Un rapport de l’Assemblée Nationale française
d’octobre 2001 vient d’établir que l’Angleterre, berceau historique
du capitalisme, première “place financière” du monde, cumule
ces faits avec celui d’être le centre mondial du blanchiment de
l’argent sale, avec couverture juridique pour tous les gangstérismes.
Si l’argent n’avait pas d’odeur c’est, à coup sûr, parce que lui seul
pue. Le capitalisme fanatisé de l’argent à n’importe quel prix, ne
respectait aucune règle, aucune loi, aucun contrôle, l’ère post-
capitaliste saura faire de “l’enrichissement exagéré” une tare, un
acte antisocial, un vecteur de dégoût et de répulsion. Ce qui rend
le “capitalisme gangstérisé” c’est bien qu’il partage avec la pensée
gangster la vue de “vivre en rackettant les autres”.

XIX MÉTHODOLOGIE (5)


A science nouvelle méthodes nouvelles. Ce qui n’empêche
pas de tenter d’expliciter. Ainsi, au lieu du roman de l’Économie
- ce discours servi aux étudiants et aux médias où tout est faux
- nous avons choisi de décrire et expliciter un certains nombres

54
de mécanismes, dont la juxtaposition nous semble faire accéder à
l’économie entière.
Afin d’approfondir la nouveauté de la méthodologie il suffit de
consulter mes autres ouvrages (comme cité au chapitre 10). Disons,
en très résumé, que c’est la transdisciplinarité qui est le moteur
des découvertes. Multidisciplinaire, c’est multiplier les grilles de
lectures et les confronter les unes aux autres. Depuis l’étude de
la “complexité” selon Henri Atlan, la systémique de Ludwig Von
Bertalanffy, la psychologie paradoxale de l’école de Palo Alto et son
recadrage ou Thierry Gaudin et sa prospective, il s’agit d’ajouter
anthropologie, sociologie, psychologie, histoire…etc que je pratique
toutes. Transdisciplinarité : aux frontières de toutes ces disciplines
(là où elles jouxtent les autres savoirs) se trouvent beaucoup de
germe de l’avenir. Sans oublier toutes les méthodes que j’ai,
personnellement créées comme l’exténuation des raisonnements,
la mise en abyme, la pensée du corps, le ressenti des concepts et
mécanisme en complément des argumentaires…etc
Bref, trop de méthodes nouvelles pour qu’il ne soit possible que
de les citer ici.

XX LA FINANCE COMME MALADIE


Il devient remarquable de remarquer que tous le langage des
médias, revues spécialisées et discours politiciens ne savent user que
des termes de maladie en ce concerne la finance: “les marchés au
bord de la crise de nerfs”, “la Bourse en dépression”, la “fièvre”, des
“humeurs”, des “vapeurs”…etc. Ces marchés sont donc considérés
comme des malades et, plus encore, avec circonspection, il faut
les ménager puisqu’ils risquent de devenir des malades dangereux.
Ce qui appelle à deux catégories de remarques : l’inconscient de
ces “observateurs” sait détecter l’aspect maladif, déraisonnable,
irrationnel de la pandémie capitaliste et il s’en méfie instinctivement
mais ne sait le dire. D’autant plus que, versant mystérieux, les
marchés veilleraient à la “bonne santé de l’économie”. Comment

55
des personnes, sans arrêts, en fièvres, humeurs, en hystérie ou en
dépression, peuvent-elles veiller à la bonne santé de l’économie ?.
Ce qui est dit ne peut masquer cette évidence. Cependant, replacées
dans ce contexte, ici éclôt, des phrases comme “la crise économique
qui résulterait du déroute des spéculateurs”, laisse pantois. Rappelons
que, d’un point de vue légal, juridique, la “spéculation” reste illégale
et appartient au gangstérisme. Donc il paraît difficile de voir en
quoi le maintien du gangstérisme est nécessaire au capitalisme.
Avec maintien de l’opacité et de la déresponsabilisation. Dont acte
! D’autre part, économiquement et mathématiquement, il paraît
encore plus difficile de voir en quoi les “spéculateurs” qui font leur
beurre tout seuls, sans les autres, qui “détournent” à leur unique
profit la richesse collective et donc soustraient tout et n’ajoutent
rien, pourraient créer une “crise économique” qu’ils créent déjà
par leur anarchisme de tout “détourner”. Comment en soustrayant
pourraient-ils ajouter de la valeur ?
N’avez-vous pas l’impression de nager dans le roman, dans le
délire ? Les marchés sont comme les chochotes de la Terre, si fragiles
si malmenés, par qui, par quoi, la réponse ne parvient jamais. Sans
égard pour toutes les catastrophes qu’ils infligent au reste du monde
(la volatilité très déstabilisante des marchés a pu être dite “dûe à
l’organisation du système de prévention américain et leurs fonds
de pensions”, anarchiquement, dévastateurs). Or, il faut plaindre,
condescendants (marchés dépressifs), ces marchés. Étrange cette
massive attitude d’infirmière adoptée par les médias. Alors que la
science, à travers Hicks, Gérard Debreu, les néo-conservateurs,
ont pu, mathématiquement, montrer que la Bourse reste “le plus
mauvais système d’investissement possible” que “le libéralisme
reste le système du plus grand gaspillage et de la plus mauvaise
redistribution possibles” Ce qui n’est pas rien ! Avec, seulement,
nous l’avons vu, 7 % de vrais investissements “durables” (les 93 %
autres semblant plus de la “spéculation” changeant de mains très
rapidement - “la volatilité”). Aussi face à ce scandaleux gaspillage,

56
l’économie mondiale “juste” pour enrichir les spéculateurs ?
La “réponse” des médias en tant que paternalistes infirmiers
autoproclamés, crie de décalage. Décalage si facile à retrouver dans
la fiction romanesque.

XXI LES MALENTENDUS INTÉRESSES


Au-delà du capitalisme médiatique, il existe nombre de
malentendus techniques qui sont soigneusement répétés par sa
propagande même.
1. Adam Smith serait le “fondateur” du capitalisme, c’est faux,
plus que faux, il s’opposerait à toute concentration industrielle, à
toute entente entre les distributeurs, à toute spéculation…etc et
nous ramènerait ses définitions des richesses (“la richesse totale
d’un pays s’obtient en retirant tout l’argent mis en circulation.
L’argent n’est pas la richesse”) Ses ouvrages sont tellement denses,
mais dépourvus d’ambiguïtés, et c’est une bonne affaire de la
propagande que d’avoir “détourné” tous les regards de sa lecture.
2. Sinon tout le monde comprendrait que “la main invisible”
est idéalisme magique et, en aucun cas, une preuve d’autorégulation
et d’hégémonisme. De toute façon, la métaphore explicative “main
invisible” n’a jamais voulu dire que l’égoïsme, à lui seul, peut
garantir une bonne économie. Mais c’est tout le contraire. La “main
invisible” démontre que le salut économique ne peut dépendre
d’une motivation unique mais d’une polyfactorisation, comme le
souligne le Nobel Amartya Sen dans “Éthique et économie”. En
aucun cas l’égoïsme ne peut “diriger” l’économie. Exit la fable
monofactorielle des abeilles selon le simpliste Mandeville. Nihilisme
et cynisme ne sont pas argumentaires : l’économie n’a de causes que
polyfactorielles.
3. Le marché créerait les conditions maxima de richesses
ainsi que sa meilleure redistribution possible. Ce qui “est une
interprétation abusive de l’optimum de Pareto. L’optimum de
Pareto dit simplement qu’un équilibre de marchés ne peut permettre

57
d’augmenter le bonheur de quelqu’un sans diminuer celui d’un
autre.” (M p. 34). C’est même la théorie des jeux et notamment
l’équation de Nash qui démontre que le marché donne la plus
mauvaise solution possible. “Celle où la richesse ou le bonheur
des individus est moindre qu’ailleurs ! Entre parenthèses, cela veut
dire que la coopération, l’alliance, le collectif, sont meilleurs que la
concurrence” (M p.38).
4. Il y a 30 ans, que nous savons que le modèle de la
concurrence parfaite est obsolète, que le modèle de l’équilibre
n’est pas opérant dans le capitalisme. Et pourtant, il est continué
exactement comme si les néo-conservateurs n’avaient pas dit que
le capitalisme était système du plus grand gaspillage (donc de la
moindre économie).et des plus grandes inégalités. Les mensonges
de pleuvoir : la “spéculation” serait un des “grands stabilisateurs”
alors qu’elle est facteur explosif.
5. Le “paradoxe d’Allais” démontre que les agents sont
irrationnels dès que l’on introduit de l’aléa dans leurs gains. Or,
sans aléa, sans incertitude, la vie économique (toute d’ambiguïté,
de désinformation et d’asymétrie d’information ) s’arrête. C’est que
les choix ne sont pas transitifs, l’agent économique ne maximise
pas son profit comme si; comme être humain il était devenu une
simple diskette. D’où décalage criard permanent entre le discours
de l’Économie qui n’est que du roman, de la fiction désinformatrice,
et la réalité de l’économie.
6. L’insertion non juridiquement légale de la Bourse dans les
institutions. La bourse n’est prévue par aucune constitution. Aussi
bien ce n’est pas son existence mais son aire d’action qui ne sont pas
défendables juridiquement. “La sanction financière” n’est qu’un
constat de mauvaise santé économique”, apprend-on du F.M.I..
Ce qui demeure masqué par cette phrase, c’est que cette phrase
accorde à la Bourse un droit de souveraineté mondiale absolu de
“sanctionner” tout ce qui lui plaît. Or cette construction verbale
n’a pas de sens : c’est prendre l’effet pour la cause, la réaction

58
pour l’action déclenchante. Ce qui ne peut être masqué c’est cette
rengaine de PUNIR la population (plans F.M.I.) qui n’est pour
rien dans l’état des choses. Toujours la “rigueur” à sens unique :
car pour qui la rigueur, pour l’ensemble de la population, il est
sûr que non. Ainsi, nous avons un système de lobbycratie, élu par
personne, contrôlé par personne, vérifié par personne, compté par
personne, qui vole la place vacante d’un gouvernement mondial.
Mais ne peut subsister que dans le monologue, l’unilatéral,
l’incommunication. Les “malentendus intéressés” ne peuvent que
proliférer asymptotiquement. A vous d’en repérer d’autres et,
d’ainsi, vérifier que la posture capitaliste reste la fuite frénétique de
tous débats parce que non seulement il a beaucoup à cacher, mais
qu’il a tout à cacher.

XXII LE CAPITALISME REPOSE SUR UNE THÉORIE, DE


BOUT EN BOUT, MÉTAPHYSIQUE
Il y a erreur complète lorsqu’il est voulu faire du capitalisme un
matérialisme achevé. C’est tout le contraire : c’est du pur idéalisme.
En effet, et ce afin de ne jamais voir en face les conséquences
globales et désastreuses de ses pratiques, le capitalisme s’est inventé
un monologue perpétuel. Et une propagande basée sur le mythe.
Cependant, ce qui ne peut être dialogué et souligné, dans ce
monologue autiste, c’est que sa théorie est toute métaphysique.
Ainsi de “l’argent métaphysique “ de la Bourse : puisqu’il y a
création de “valeur” (sans perte symétrique) c’est que cette valeur est
issue de “génération spontanée” (normalement, Pasteur a invalidé
cette théorie), issue de nulle part, à moins que cet argent soit extra-
terrestre. Puisqu’il est refusé les observations scientifiques comme
la seule valeur redistributive vient du travail et que le système
boursier soit un habillage fictif afin de, réellement, détourner
à son seul profit les bénéfices collectifs de l’économie réelle. La
Bourse, afin que sa “brève histoire de l’euphorie boursière” de
JK Galbraith, se reproduise si monotone, à chaque fois le même

59
monotone “effet de levier” autour, d’abord, des tulipes et, hier, du
téléphone mobile, aujourd’hui, de la Net économie et demain…
- il faut le mythe, le conte de fées de la “création” de valeurs,
puisque si tous “gains” est au détriment d’un autre nous avons
là une configuration peu motivante. Galbraith note bien que
c’est toujours la même rengaine : la Bourse finit toujours mal,
pour tout le monde - justement pas , si le “petit porteur” doit
tout rembourser, le “gros porteur”, style LTCM des deux Nobel
d’économie Merton et Scholes, est “dédommagé” par l’État. Les
“petits porteurs” entraînés dans ce fiasco devront tout rembourser,
les initiateurs (donc, au sens fort, toujours “irresponsables”) sont
toujours “payés” par les contribuables. Ainsi, en réalité, la Bourse
reste, sans trêve, “subventionnée” par les États. Si vous n’aviez
compris qu’il n’y a de privé que les bénéfices, c’est que vous êtes
vraiment contaminé par le roman de l’Économie !D’ailleurs, en cas
de crise grave, les états ne peuvent que revenir au modèle keynésien
de support de la demande, au lieu de la dissymétrie de l’offre, les
états ne peuvent, en complète infraction avec leurs propres lois sur
la concurrence et les sanctions sur le non respect des concurrences,
subventionner massivement des entreprises privées. En cas de crise,
l’ultralibéralisme du chacun pour soi se fait voir pour ce qu’il est
(un cauchemar), mais (devant les crises qu’il crée) il ne sert plus à
rien pour les résoudre (logique : impossible de faire croire qu’un
enrichissement “privé” puisse “résoudre les “problèmes collectifs”!)
- c’est dire la profondeur de son implantation.
Dans le but de montrer que le capitalisme est “métaphysique”,
qu’il n’appartient pas au domaine de la Raison et, encore moins,
de la Science, le mieux reste d’en établir comme un catalogue.
Dans cette optique, seront extraites des citations du Nobel G.K.
Galbraith (G) (mais sont “triés” les Nobel à la rescousse de la
propagande, et Galbraith n’est jamais retenu !) dans “Les carrefours
du labyrinthe”, de Castoriadis ou de Bernard Maris (M).
1. “La concentration industrielle (cette concurrence

60
imparfaite), les oligopoles (cette concurrence imparfaite) aboutissent
à ce que le système industriel a détruit les mécanismes du marché
qui étaient, autrefois, sa caractéristique principales” (G p. 47). Ce
qui éclaircit que presque les 2/3 de l’économie soient affranchis
“des consignes impersonnelles du marché et se sont placés sous le
pouvoir autorégulateur de la grande entreprise” (G p. 47). Pour la
multinationale le marché libre n’est plus qu’un souvenir. En réalité,
le marché libre ne survit plus que dans la propagande. Or donc, ce
ne sont pas les “antimondialisations” qui détruisent le marché, c’est
l’organisation capitalistique, elle-même qui s’en charge. “Ainsi le
travail des lobbies des grands trusts est de détruire le marché libre
et de porter atteinte à la libre entreprise.” (G p. 164) Le marché
(comme désinformation) pour les autres et le non-marché pour soi
!
2. “Seuls les manuels de l’enseignement officiel forment encore
le dernier bastion de la théorie classique du marché” (G p. 48). Le
roman de l’Économie parvient à ce que le marché n’existe plus que
dans les livres. Sortir de cette métaphysique c’est trouver les règles
du fonctionnement effectif nous-mêmes. “Les économistes qui
ont anticipé sur l’analyse de leur époque se sont presque toujours
trouvés en minorité”. En ce domaine, il n’est désiré que des croyants
pas des scientifiques. La version journalistique en est, d’ailleurs,
toujours, toujours “dépassée” par les choses réelles.
3. Les “dérégulations” ont commencé dans les têtes de l’institut
Hoover de l’université de Stanford dans le but délirant de ressusciter
le marché “libre”. D’où, à partir de 1992, avec le livre de Robert
Reich “La mondialisation de l’économie” (pas du capitalisme!), dont
j’ai été le premier, en France, à noter l’importance, la propagande
sur la soi-disant mondialisation (qui n’est que l’externalisation vraie
de tous les “coûts” du capitalisme occidental) “La meilleure manière
de dissimuler la puissance des multinationales est de continuer à
faire croire que les multinationales obéissent au lois du marché” (G
p. 182) “Mais il y a pire. Cette obstination à glorifier ce système

61
du marché détourne notre attention du problème de l’injustice
sociale” (G p.184). Pour des délires romanesques sur ce qui n’existe
pas, nos Sociétés deviennent toujours plus inhumaines. Comment
est-ce possible ? ,
4. Le capitalisme est irrationnel. D’examiner ses processus de
légitimation, permet de montrer que si son but c’est le “bien être”
sa manière de le “réaliser” aboutit uniquement à du “mal être” :
si l’environnement est invivable plus de bien être, si l’emploi est
de plus en plus précaire plus de bien être, si la majorité est de
plus en plus pauvre “juste” pour qu’une minorité (toujours plus
réduite) soit exagérément riche, aucun bien être…etc .ll demeure
étrange de découvrir que des journaux “sérieux” soient baignés
dans cette métaphysique sans même s’en apercevoir (preuve même
de sa prégnance). “Les équilibres mondiaux se recomposent dans
l’urgence” Ce titre d’un article d’un grand journal (Le Monde 9
octobre 2001) interpelle fortement puisqu’il offre une autonomie
complète à l’Économie (et ses équilibres mondiaux) qui s’équilibre
toute seule tout comme les équilibres mondiaux se recomposent
tout seuls, sans intervention humaine. Dans l’urgence, il eut mieux
valu que “les équilibres mondiaux” soient recomposés”, donc
avec intervention humaine. Oser que l’économie soit “naturelle”,
hégémonique et autonome par rapport à la vie quotidienne,
c’est être “métaphysique”. Le Monde très idéaliste pratique la
métaphysique.
5. La fable des “coûts” “Le capitalisme est le régime qui
vise à accroître par tous les moyens la production - une certaine
production ne l’oublions pas - et à diminuer par tous les moyens
ses “coûts” - coûts, ne l’oublions pas non plus, très restrictivement
définis : ni la destruction de l’environnement, ni l’aplatissement
des vies humaines, ni la laideur des villes, ni la victoire universelle
de l’irresponsabilité et du cynisme, ni le remplacement de la
tragédie et de la fête populaire par le feuilleton télévisé ne sont
pris en compte dans ce calcul.” (p. 88 Castoriadis). Et cela va plus

62
loin, sont considéré comme “croissance” toutes les catastrophes .
En 2000 il y a eu plus de “croissance” grâce à l’Erika. C’est dire !
6. Les calculs sont faux, vous entendez, ils sont faux. “D’autre
part, le calcul différentiel a affaire avec des grandeurs continues,
alors que les quantités économiques sont discrètes (qu’on les
prenne “physiquement” ou que l’on prenne leurs évaluations en
prix courants). Les dérivés et les différentielles dont sont remplis
les textes économiques sont une dérision des mathématiques.
Toutes les courbes “marginales” - des coûts “d’utilité” etc - sont
foncièrement privées de sens”. (p. 79, Castoriadis). “Une fonction
est une loi qui relie de façon absolument rigide une ou plusieurs
valeurs de la variable indépendante à une et une seule valeur de
la variable dépendante. Mais, à supposer même que ces variables
puissent être mesurées, de telles relations rigides n’existent tout
simplement en économie. Il y a certes un grand nombre de régularités
approximatives, sans lesquelles la vue réelle de l’économie serait
impossible. Mais l’appréciation correcte de ces régularités et leur
utilisation adéquate relèvent de l’art, non pas d’une “science”. Exit
la “science” économique. Ce n’est que du roman.
7. La contingence. Non seulement les chiffres économiques
sont faux, mais le capitalisme fuit son appartenance à la
“contingence”, il n’est pas là de toute éternité mais issu de quelque
chose tout comme il sera dépassé par quelque autre chose, que la
fin de l’Histoire n’est qu’un de ses nombreux délires (le capitalisme
va très bientôt finir et pas l’Histoire). En effet, la contingence
historique du processus d’accumulation primitive, le fait que cette
accumulation primitive se soit faite avec de nombreux facteurs non
économiques - tout comme Max Weber notait que le capitalisme
n’a pu se fonder que “grâce” à des vertus non capitalistes et que,
comme il tend à détruire entièrement toutes ces vertus, il détruit
ainsi toutes ses possibilités d’avenir - marque tout processus actuel.
La fuite hors du fait que les prises de décisions obéissent plus à des
positions de classe, à des idées fausses, à des préjugés inexcusables

63
et à l’irréaliste “esprit du temps”, et non aux arguments “rationnels”
utilité/désutilité, maximisation produit/coût...etc
8. “Le paradoxe de Lucas, qui fait trembler Malinvaud et
les écomètres dit” Si ne décision politique influence les décisions
des agents, alors, par définition, toute politique économique
est impossible, puisqu’une décision politique ne peut être prise
indépendamment de son incidence”” (M p.45). L’existence de
la politique implique que l’Économie soit un roman. Mais, la
propagande de ce roman, aboutit à l’actuelle “trahison” de tous,
oui tous les politiques, osant prétendre “qu’ils ne peuvent rien
faire”, qu’ils sont “impuissants” face à la “dictature des marchés”
(la constitution française n’oblige-t-elle pas à se révolter contre
toute tyrannie ?) - alors qu’il est clair qu’ils peuvent tout “contre”
le peuple, mais ne veulent rien faire “contre” les riches illégaux. La
monstration de l’Économie va les ridiculiser les montrer nus de
mensonges “ils ont toujours pu quelque chose et ne l’ont jamais
fait”. Fin définitive d’une forme de politique d’escrocs.
9. “Les économistes savent qu’on n’a pas le droit - logique,
épistémologique, moral - de déréguler (p. 35). Afin de faire comme
si le modèle de l’équilibre pouvait exister, de faire comme si nous
pouvions aller petit à petit vers la concurrence. “La concurrence est
un tout. Ou tout est en concurrence pure et parfaite ou rien. On
ne peut aller petit à petit vers la concurrence pure et parfaite”. (P.
35). De plus, “si tout se savait sur tout (si la “transparence” existait)
personne ne ferait de profit” (p. 100)(…)Il n’y aurait jamais de
nouveaux produits, de nouveaux brevets, tout le monde saurait
instantanément ce que tout le monde va faire, et personne ne ferait
rien.” Non seulement la concurrence vraie n’est pas pratiquée par
les multinationales, mais si elle existait à fond plus rien ne serait
possible. Le capitalisme “défenseur de la concurrence” est son plus
grand ennemi du fait de sa vertu de “fondamentale remise en cause”
: une preuve c’est l’absence de “concurrence” dans la culture qui
n’admet qu’une pensée unique et qui reflète bien (superstructure)

64
les infrastructures. La culture ou le marché non libre ?.

XXIII LE POST-CAPITALISME
Nous nous trouvons dans l’exact croisement ou, non seulement,
contrairement à la scandaleuse propagande qui commet le lourd
délit de faire croire, que hormis sa fiction, il n’y a nulle alternative
possible - se présentent à nous plusieurs réelles alternatives - à choisir
ou à mélanger ensembles: A chaque mécanisme dénaturé, faussé,
tordu dans le sens de l’intérêt du petit nombre des antidémocrates
correspond en symétrie des alternatives entières. Afin de maintenir
clarté, nous présentons un ordre chronologique
A l’argent non circulant, cette absurdité qui fuit la fonction de
la monnaie comme unité de mesure et moyen d’échange et qui
s’effondre dans la barbarie de “l’argent fou”, réfléchir à abolir
l’argent et ne garder que l’aspect monnaie (les Sels, entre autres,
y sont déjà parvenus) : extinction de l’argent liquide sale, des
thésaurisations exagérées, des Bourses ne servant qu’à l’illégale
spéculation, des délires d’interprétation qui font de l’argent une
“valeur” (et comment peut-il mesurer les valeurs s’il est, à lui tout
seul, la Valeur ?)…etc
Le “système de rotation” ouvre à au moins deux voies :
1 - ou le marché est “naturellement” universel et c’est donc un
“devoir” (bénévolat ou autres) des capitalistes d’ouvrir le système
de rotations à tout le monde. Premier acte : ouverture aux salariés,
soit 84 % de la population active française ou bien il ne l’est pas
- et ce n’est que propagande. Afin de faire bénéficier d’une part
du “coefficient” multiplicateur” des banques, du système de
rotations qu’utilisent les plus riches (et qui, mécaniquement, et
dû, uniquement, aux masses monétaires tournantes) - les salaires
peuvent être déposés sur des comptes bloqués dès le début du mois.
Et non à la fin : ce qui semble faire des “petits” du système ses
permanents débiteurs. Et donc des riches ses “créditeurs”. Alors

65
que c’est l’exact contraire, les riches doivent tout à ce système et les
pauvres quasiment rien. Le dépôt début du mois fera entrer votre
salaire dans les circuits de rotations et vous profiterez des intérêts
que les banques et les riches se monopolisaient. A la fin du mois,
et sans jamais être “débiteur” du système vous aurez les intérêts
qu’avant la banque touchait en prêtant vos salaires, plus votre salaire
et le vôtre. La généralisation du système de “rotations” (d’abord,
reconnu comme existant réellement) entraînera la suppression de
ce qui ressemble à du fanatisme : la richesse exagérée.
2 - ou bien le marché n’est ni naturel ni universel mais la structure
d’exploitation d’une minorité sur une majorité et une fois le piège
inversé en celui qui piège les piégeurs, de passer à un système qui
“globalise” tous les points de vue du monde entier(à l’inverse de la
soi-disant “globalisation” de l’économie qui reprend justes les traces
des colonisations passées et exclut de cette “globalisation” si mal
nommée les 3/4 de l’Humanité) et, par cela, se nomme “économie
globalisée des besoins”, ce qui annihile les pillages du gaspillage
(ces “résultats” qui disqualifient tout le système en entier), tout
en ouvrant la possibilité d’une adéquation consommation =
production. Après deux siècles de délires, il serait comme temps de
laisser la place au raisonnable.
Le système de “production-consommation” s’avère bien trop étroit,
petit, restreint, pour accueillir toute l’Humanité, il s’agit de bien
l’élargir afin qu’il n’y ait plus d’exclus. En n un premier temps,
par l’englobement du système production-consommation dans
un système plus large, le système “recyclage-solidarité” - système
qui émerge, donc toujours présent à l’état informel, lors de chaque
catastrophe et qui se voit, niaisement, nié en dehors de ces tragédies.
Ensuite, vérifier que le capitalisme comme le radotage ahuri de
surproduction et consommation est un système sans feed-back,
profondément mécanisé et ne pouvant répondre que par tautologies
(les affaires c’est les affaires, une hausse c’est une hausse, c’est pas
la pensée qui est unique c’est la réalité et autres fadaises arrogantes)

66
Tellement il est sourd et aveugle au réel. L’alternative globale, oui
qui inclut tout, est de créer une économie, enfin adulte (capitalisme
âge infantile de l’économie !) : l’économie des besoins. Partir des
besoins réels des gens afin d’éviter surproductions et honteux
gaspillages. Parvenir à une universalisation inconditionnelle de
revenus (avec ou sans activités conjointes) en évitant l’absurde
sous-consommation. Extinction des faux besoins du capitalisme.
Le gaspillage se voit enfin perçu pour ce qu’il est : le plus arriéré des
pillages qui disqualifie qui l’emploie.
Face aux externalités, ces scandaleuses pratiques qui parviennent à
qui est en haut de la Société de faire “descendre” toute augmentation
sur plus bas que lui : ce système affreusement injuste aboutit au
monde à l’envers où qui n’a rien doit supporter tout le poids de la
Société (et donc en devenir le vrai “responsable”!) tandis que qui a
trop se défausse sans arrêt, de ses responsabilités en resquillant sur le
dos des autres. De ce fait, lorsque vous introduisez dans un “compte
de résultat” (ancien compte d’exploitation) la prise en compte des
externalités, les résultats change du tout au tout, toutes les choses,
sur lesquelles ronronnent les pouvoirs peu politiques, revues, vous
avez de nouvelles grilles de lectures - combien coûte un riche à la
Société entière, 300 ou 30.000 fois plus ou bien autre à l’entière
Société, de combien sont “subventionnées” les Bourses, combien
le profit sectoriel et corporatiste du spéculateur “coûte” à toute la
Société ou à combien se monte le montant des “externalités”, celles
que le capitalisme doit rembourser à la Société - et de nouvelles
bases plus “globale” (soit dans l’intérêt du plus grand nombre alors
que le capitalisme c’est du “restreint”, oui oui , au minimum, un
délit “d’initié” (asymétrie de l’information, soulignent les Nobel
de 2001) t) le P.I.B. revu afin que des catastrophes ne soient plus
comptées comme un “enrichissement national” et l’émergence
d’un P.I.S ou P.I.H. (produit intérieur social ou humain), avec déjà
l’introduction d’un taux du malheur comme d’un taux du bonheur ,
soit un équilibre éducation, santé, durée de vie, culture…etc et non

67
une vie, illégitimement, aplatie à une seule facette, l’économique.
Cette nouvelle conscience annule la hiérarchie mondiale où les
USA seraient les premiers: et les U.S.A. s’avère, soudain, un pays
bien plus arriéré qu’on croit avec une bonne frange de la population
(mais même pas une majorité) qui profite, plus qu’ailleurs, des
dissymétries. C’est un pays unidimensionnel qui n’a pas commencé
encore sa propre civilisation’
La fiscalité très dissymétrique semble à revoir dans le but de
retrouver sa fonction redistributrice : re-distribuer c’est, d’une
part, admettre un système structurellement accentuateur de
dissymétries qui “bénéficient”, mécaniquement”, à qui se trouve
placé à telle position. Haute. Comme, lors des épreuves sportives
des “handicaps” sont chargés sur les meilleurs afin de permettre une
vraie “compétition” : le capitalisme met, mesquinement, tous les
“handicaps” sur les plus faibles. Le choix d’une fiscalité indirecte
est le choix d’une fiscalité injuste où ce sont les plus pauvres qui,
proportionnellement, paient encore le plus. “L’impôt négatif ”
introduit, pour la première fois, que supportant encore plus les
impôts indirects, le pauvre est toujours (et anticonstitutionnellem
ent) défavorisés lorsque ses revenus ne rentrent pas dans l’impôt,
vu qu’ils sont sous la ligne de flottaison du zéro : lui “reverser”
un impôt négatif c’est un minuscule petit pas vers l’abolition des
dissymétries fonctionnelles, mais au moins un pas
La Bourse court vers son abolition, à sa place un système
d’investissement équitable. Partir de Keynes et sa proposition que
les “actions” perdent tout caractère négociable (abolition de toute
spéculation comme crime contre la collectivité) ou, avec délais
fermes : plus de ces 93 % de pertes. La montagne de l’argent collectif
détourné du but d’investissement pour n’atteindre la petite souris
de 7% seulement, n’est-ce pas le sommet scandaleux du gaspillage
? D’où le scandale du trafic sur taux de change qui permet à des
quidam de voler des pays entiers est aboli. L’économie réelle se
voit extraite de cette économie casino, et protégée dans ses besoins

68
d’investissements réels et admise comme principale créatrice des
“plus-values collectives” (et non prédatrice comme la Bourse) qui se
doivent d’être réparties entre tous les auteurs de ces “plus values” :
abolition des scandales injustifiables où licenciements= surbénéfices
pour les rentiers improductifs. Licenciements, désormais, apportent
restitution de la plus-value boursière permise par les licenciements
aux licenciés (plus d’intérêt à licencier) . La spéculation (comme
preuve de l’illégitimité du capitalisme incapable de participer à
quelque civilisation que ce soit) permet de “symétriser” nombres
de solutions et d’alternatives. (la tontine, les banques des pauvres,
les microcrédits, le transfert de fonds basé sur la confiance,…etc,
soit le meilleur des civilisations mondiales)
Le monde est une addition, celle de toutes les civilisations existantes.
Qui veut se faire passer de la partie au tout, de la partie comme
le tout, se démasque comme le vrai “anti- mondialiste”. Dans ce
domaine (vérification des origines et études des impacts actuels) le
capitalisme est vraiment le seul antimondialiste, dans le sens où il
ne veut que se photocopier partout. Au détriment de l’Humanité.
Incapable qu’il est d’englober l’addition des civilisations(cette
multiplication des chances pour l’Humanité) il ne fait que soustraire
: le capitalisme est un trop petit système qui, à partir d’un seuil,
ne sait plus qu’exclure, qu’exclure, qu’exclure. La redistribution, la
répartition permettent de pallier ces injustices hurlantes tout en
ouvrant à des alternatives.
L’aide s’est révélé comme une des plus grandes escroqueries du
XXème siècle qui veut faire croire à cette asymétrie (l’Occident “aide”
le reste du monde, le reste du monde n’a que le statut inécoutable
“d’aidé”) puisque le fonctionnement réel des dissymétries montre
que l’Occident, seul oui seul, est “aidé”. Le reste du monde n’est pas
aidé mais pillé, ce n’est plus la même chose. Le capitalisme n’a pas
changé, foncièrement “externalisant” d’où colonialisme rampant
et impérialisme du non contrôle des “contrôleurs”. A structure
psychologique qui sous-tend l’escroquerie de l’aide, en elle-même

69
explique beaucoup de chose (racismes, révoltes) puisqu’elle est
préjugés, préjugés partout : le pré-jugé servant à masquer que
vous vous ad-jugez tout. D’où ,depuis deux siècles la honteuse
propagande occidentale (et l’anthropologie reste la plus grande
trahison “scientifique” de notre époque) pour rabaisser, humilier et
discréditer le tiers monde (en France, le plus abject objet de cette
désinformation “intéressée” reste le mesquin “Sanglot de l’homme
blanc” de Pascal Bruckner dont la thèse infantile et immorale est que
les victimes des conséquences de notre barbarie nous fassent pas, en
plus, chier). L’Occident devra bien subir l’anthropologie des autres
civilisations et pourquoi leurs regards seraient-ils moins utiles que
notre auto admiration permanente ? Les choses sont plus simples
que vous imaginez lorsque vous êtres du côté “radical” des choses
(radical veut dire racines, d’où qui n’est pas radical n’est pas dans
le réel) : dès que le regard de l’ Autre y pénétrera l’Occident finira,
il ne survit que fermé et clos aux autres à cuver son monologue
de supériorité (vous savez celle qui ne se confronte pas avec fair
play). Vous n’aurez qu’à troquer l’Occident contre l’Humanité et
n’en serez pas perdant
L’émergence en cours que la structure capitalistique est celle
d’une pensée gangstérisée va ouvrir de nombreuses perspectives: le
capitalisme va créer de plus en plus de répulsion, de dégoût, à son
égard, les riches “exagérés” vont sentir l’inversion où “en démocratie”
leur obsession sera perçue comme une maladie mentale, et il faut
être malade mentalement pour concrétiser dans sa dissymétrie
fonctionnelle que vous pensez “valoir” 1000 ou 10.000, ou plus,
que tous les autres. Le capitalisme perçu comme offrant une base
juridique au gangstérisme va, de plus en plus, repousser. En effet,
la prohibition c’est un cadeau en or pour tous les trafiquants qui
sont les plus acharnés adversaires de toutes “légalisations de toutes
drogues”. D’où, suite logique, qui est contre la “légalisation” (l’usage
de la loi que là où il le faut) se démasque comme complice “objectif ”
de tous les gangsters. Tout ce qui nous est déballé, tous les jours, sur

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le blanchiment...etc nous montre bien que le capitalisme demeure
la structure juridique bénie pour les gangsters. Au point que le néo-
libéralisme correspond, étrangement, au programme de la mafia
américaine en 1930 : privatisation généralisée des services publics,
réductions massives des dépenses publiques sociales et augmentation
effrénée des subventions au privé avec le tout déréglementé (la loi
ne “dirige” plus)..
La prise de conscience que le capitalisme est tout sauf scientifique,
que c’est un complet idéalisme basé tout sur la métaphysique, qu’il
reste incapable de dialogue et d’argumentations, mais se rétrécit
à des monologues et des affirmations non démontrées, va saper
toutes les bases “morales” qu’il avait pu trouver dans les personnes.
Enfin, puisque c’est la lutte “contre” qui a permis de faire durer
le capitalisme, l’adoption d’une stratégie plus transversale. Si les
travailleurs, en imposant des augmentations de salaires créant ainsi
d’énormes marchés de consommation interne, palliant ainsi au
barrage de la sous-consommation, en imposant les réductions du
temps de travail, absorbant ainsi le chômage technologique…etc,
n’avaient pas contraint le système a évoluer, il se serait effondré
sur lui-même. Aujourd’hui, malgré le “succès” du capitalisme qui
n’intéresse, principalement, que 10% de la population mondiale
(l’Occident), faute d’une opposition forte et bien visible (dûe au
fait récurrent que le capitalisme fonctionne par désinformation
et diffamations), le capitalisme redevient très fragile. Afin de ne
pas lui permettre tout rebond, le désinvestissement général : s’en
“détourner” complètement, reprendre les choses en main soi-
même), déserter et construire quelque chose directement à côté -
produira que, sans repoussoir et faire-valoir, le capitalisme s’effondre
de lui-même. Arts martiaux.

CONCLUSION
Après cette approche quelque peu rapide, nous nous trouvons
partager le sentiment commun que le capitalisme est un système

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qui suit un seul et unique but. Ce but ne se repère que dans le
fonctionnement réel de l’économie. Nulle part ailleurs. Les
discours sur l’économie nous sont apparus pour ce qu’ils sont, du
roman, de la fiction, rien qui ne tienne la route dès que mis en
face des mécanismes et du concret. Cependant, une unité se dégage
fortement derrière tous ces mécanismes de l’économie : comme
des rayons qui plongent tous vers le même centre, ces mécanismes
montrent tout un ensemble de système de dissymétries au seul
avantage des capitalistes. Tout est biaisé, détourné, dénaturé, falsifié
afin d’obtenir ce résultat. De plus, le cumul de tous les mécanismes
rend l’augmentation des écarts proprement terrifiante. La démarche
fondamentale du capitaliste reste de faire payer par les autres le
maximum possible, de ne payer que contraint et forcé Être riche
c’est, principalement, ne rien dépenser tout en “profitant” de tout.
Nous avons bien vérifié que le capitalisme ne peut fonctionner que
par les dissymétries - donc une structure inégalitariste réservée au
petit nombre, que c’est un système profondément antidémocratique
opposé au plus grand nombre. Une seule attitude acceptée : celle du
consommateur “passif ”, il est nettement préféré que vous ne soyez
pas “citoyen” et il est complètement censuré, oui vous entendez
bien censuré (système de l’opacité le capitalisme gangstérisé- de ce
fait - ne survit que par la désinformation, la confusion et donc
la censure. C’est qu’il ne peut survivre que s’il convainc (par les
moyens cités) de perdre tout esprit critique. Le but demeure que
les non-citoyens restent convaincus qu’il n’y a pas d’alternative
au capitalisme. Il n’y pas une mais des alternatives au capitalisme
mensonger (le mensonge est son essence)
Le capitalisme comme système renforcé des dissymétries c’est qui a
quelque chose a toujours plus, et de cette sphère augmentée encore
toujours plus de plus. L’écart grandit géométriquement. C’est que
l’économie n’est pas mathématique mais géométrique et que sa
solution se trouve dans la topologie. Ce qui veut dire qu’un gain doit
être dédoublé, en symétrie, en miroir, ce qui montre, limpidement,

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que tout écart se multiplie (par cumul de l’écart précédent) en 2,
4, 8, 16 et non 1, 2, 3, 4. Tandis que qui n’a rien est perçu comme
n’avoir aucune chance d’avoir plus, même ses centimes sont râpés,
rabotés, grattés par les “rotations” permanentes. Pour qui se prétend
intelligent ce système est une insulte à l’esprit. N’aboutit-il pas à
l’absurdité pire que kafkaïenne, à la stupidité bestiale qu’aucune
bureaucratie n’a atteint : vous n’êtes pas solvable vous n’avez pas
de besoin, les capitalistes ont atteint cet état d’irrationalité où il ne
peuvent répondre directement, mais toujours par un détour, en se
cachant derrière un objet (qui sert de seule Raison) en ne trouvant
d’arguments que tautologiques, où tout rapport humain et social
est impossible: ils ne répondent que si vous n’êtes pas solvable vous
n’avez pas le droit d’avoir de besoins, pas le droit d’être malade, de
manger, d’avoir chaud ou d’être au sec. Bel argumentaire comme
vous voyez !Ce système qui se prétend “civilisé” est bien le système
entièrement inhumain, le comble de l’absurdité kafkaïenne, la bêtise
hébétée incarnée....etc Oui une vraie insulte à l’esprit. Comme
un reniement de toute sensibilité. Personne d’intelligent ne peut
permettre qu’un tel système continue.
L’Économie comme un roman se maintient dans un discours
abstrait inadaptable à toute réalité et ne permet pas d’accéder au
fonctionnement réel de l’économie, dont nous avons compris qu’avec
rotations ou externalisations, que c’est une sphère dynamique,
parcourue de vecteurs, de mouvements et de trajectoires. L’ensemble
de ce tournoiement augmente les dissymétries et permet l’utilisation
unilatérale du monde par les seuls capitalistes. Rien dans le Droit
ne le permet, mais si on ne peut “qualifier” votre méfait il ne peut
en être tenu compte : d’où le roman Économique pour que le
fonctionnement réel ne permette pas de voir, clairement, qui sont
les capitalistes. Marginaux d’une infime minoritaire, ce sont les
contestataires les plus butés du réel, ils ne supportent aucun débat,
aucun dialogue, aucune vie en Société. Encore moins les rapports
humains. Ils agissent sans aucun droit, sans représentativité et leur

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légitimité ne se fonde que sur la violence. Revers de la médaille, les
dissymétries injustes et injustifiables, qui renforcent par trop les
positions “impersonnelles” et affaiblissent par trop les “exclus” du
fonctionnement trop restreint, trop resserré, incapable d’englober
une Société toute entière (et, encore moins, l’humanité) le sont par
des mécanismes qui, une fois que vous les avez ressentis, ne peuvent
plus fonctionner:
Rotations
Externalités
Spéculations autorisées par l’irrationnelle Bourse
Surproduction ou suraccumulation absurdement couplée avec
sous-consommation
Fiscalités dénaturées
Trafics sur les taux de change
Absence de redistribution collective
Aide elle-même détournée
Soutien structurel au gangstérisme, pour l’essentiel, ce sont toutes
les dissymétries, dont les mécanismes aboutissent à l’inégalitarisme
mondial, et à la vraie défaite de la démocratie réelle (pour une
langue de bois radotant des droits “fictifs”)…etc

Voilà ce que chacun(e) de nous peut vérifier dans sa vie de tous


les jours. L’Économie demeure ce que l’on vous en dit. Mais vous
commencez d’entrevoir que les apologues écervelés du capitalisme
n’ont, soudain, plus rien à vous dire .

IL N’ Y A PAS UNE SEULE ALTERNATIVE AU CAPITALISME.


MAIS BIEN PLUSIEURS.
Que la honte soit sur “la presse qui ment” !!!

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