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Votre médecin vous a récemment annoncé que vous

souffrez d’un cancer du côlon ou du rectum.

Cette annonce est vécue comme un moment particulièrement angoissant, séparant la


vie en un « avant » et un « après ». Elle suscite des questions de votre part et de celle
de votre proche entourage.
Dans ce guide, nous nous sommes efforcés de respecter la chronologie des étapes qui vont
jalonner votre prise en charge : compréhension de la maladie, mise en route et suivi des
traitements, sans oublier votre retour au domicile où tant de choses de la vie quotidienne
doivent se remettre en place.
Tout au long de ce parcours, une équipe pluriprofessionnelle médicale et paramédicale
spécialisée sera à vos côtés pour vous conseiller, vous écouter et vous guider avec
un objectif prioritaire : mettre en place les meilleurs soins possibles tout en préservant
votre qualité de vie.
Ce guide a pour objectif de vous accompagner dans cette période de votre vie qui s’ouvre.
Pour être au plus près des réalités, il a été conçu par l’association de patients France
Côlon avec la collaboration du Pr François Goldwasser, cancérologue à Paris. Nous le
remercions ainsi que les membres du conseil scientifique de l’Association France Côlon
pour leur relecture et leurs commentaires : Pr Antoine Adenis (centre Oscar Lambret – Lille),
Dr Laëtitia Dahan (CHU La Timone – Marseille), Pr Étienne Dorval (CHU - Tours), Pr Michel
Ducreux (Gustave Roussy – Villejuif), Pr Jean-Pierre Gérard (centre Antoine Lacassagne –
Nice), Pr Jean-François Seitz (CHU La Timone – Marseille), Pr Christophe Tournigand
(CHU Henri Mondor – Créteil), Dr Youcef Yataghene (Villejuif), Pr Marc Ychou (Institut
Régional du Cancer Val d’Aurelle – Montpellier).

Nous tenons à insister sur le fait que, si ce guide met à votre disposition des informations et
des réponses à de nombreuses interrogations qui vous concernent, elles ne sont en aucun
cas suffisamment développées pour remplacer les échanges avec votre équipe médicale
et, bien sûr, avec le médecin traitant qui vous accompagne hors de l’hôpital.

N’hésitez jamais à leur demander conseil. Ils sont là


avec vous, à vos côtés, pour que votre parcours de
soins se déroule au mieux.

Jean-Louis Bertou
Président de l’association France Côlon
Chapitre I - Comprendre le cancer colorectal 6
t Colorectal, pourquoi ce terme ? 7
t Comment se développe une tumeur ? 8
t Prévenir le cancer colorectal en limitant les facteurs de risque 8
t Comment se développe un cancer colorectal ? 9
- Dernières données chiffrées en France 9
t Quels sont les facteurs de risque du cancer colorectal ? 10
- Prévenir le cancer colorectal chez ses proches ? 11
t Comment mon cancer a-t-il été diagnostiqué avec certitude ? 12
- L’examen des ganglions lymphatiques 12
t Comment détermine-t-on le stade d’un cancer colorectal ? 13
- Qu’appelle-t-on bilan d’extension ? 14
t Comment évolue un cancer colorectal sans traitement ? 15

Chapitre II- Comprendre votre traitement 16


tComment a été déterminé votre traitement personnalisé ? 17
tVotre Programme Personnalisé de Soins (PPS) 17
tLes traitements du cancer colorectal 18
- Qu’est-ce qu’une chambre implantable ? 19
- Les stratégies thérapeutiques dans le cancer du côlon 20
- Les stratégies thérapeutiques dans le cancer du rectum 21
tLes effets indésirables des traitements du cancer colorectal 22
- Les effets indésirables de la chirurgie dans le traitement du cancer colorectal 22
- Les effets indésirables de la chimiothérapie dans le cancer colorectal 23
- Les effets indésirables de la radiothérapie dans le cancer du rectum 23
tQu’appelle-t-on soins de support ? 24
- Le soutien psychologique 24
- Le soutien nutritionnel 24
- Le soutien social 25
- L’éducation thérapeutique pour plus d’autonomie 25
- Que penser des médecines complémentaires ou dites « douces » ? 25
Chapitre III - Le retour au domicile 26
tLe Programme Personnalisé de Soins assure la continuité des soins 27
tPoursuivre sa chimiothérapie chez soi 27
tEn cas de stomie, quelques recommandations à respecter 28
- Témoignage : « La stomie ne m’arrête pas ! » 29
tFaire face aux bouleversements du quotidien 30
- Les multiples bienfaits de l’activité physique adaptée 30
tAu domicile, des aides disponibles au quotidien 31

Chapitre IV - Le suivi médical après la fin des traitements 32


t La crainte de la récidive 33
t Suivre les recommandations de surveillance est fondamental 33
t Un calendrier de consultations et d’examens à respecter 34
- Les signes qui doivent amener à consulter après un cancer colorectal 34
- Témoignage : « Malgré toutes ces épreuves, la vie est belle ! » 35

Chapitre V - Reprendre sa vie professionnelle 36


t Le retour au travail, un choix personnel 37
t Une préparation en équipe pour réussir son retour au travail 37
- Le médecin du travail, un partenaire essentiel 38
t Être accompagné après la reprise du travail 38
t Qu’est-ce que le temps partiel thérapeutique ? 39

Lexique 40

Pour en savoir plus 42


tDes numéros utiles et des sites
tDes associations de patients
tDes liens administratifs et sociaux
tDes espaces pour trouver de l’information

Références 43

Les coordonnées de mon équipe soignante 44


6
L’objectif de ce chapitre est de répondre à vos questions sur la maladie
et son origine, ainsi que sur les examens qui ont amené au diagnostic
de votre cancer colorectal. Ces informations sont importantes pour
mieux comprendre les traitements qui vous ont été proposés.

Colorectal, pourquoi ce terme ? (1,2)


Le terme colorectal est composé à partir des termes « côlon » et « rectum ». Ces deux éléments
font partie du système digestif.
Le système digestif débute au niveau de la bouche et se termine par l’anus.
Le côlon est la partie du tube digestif qui suit l’intestin grêle, il est composé de trois parties :
le côlon droit (à droite de votre corps) ;
le côlon transverse ;
le côlon gauche qui se termine par le côlon sigmoïde.
Le côlon sigmoïde débouche dans le rectum qui, lui-même, se termine par l’anus.

Œsophage

Côlon transverse Estomac

Côlon droit Côlon gauche


(ascendant) (descendant)

Intestin grêle

Cæcum
Sigmoïde

Rectum

Anus

7
Comment se développe une tumeur ?
Tout au long de notre vie, nos cellules se multiplient pour remplacer celles qui meurent naturellement
ou celles qui sont endommagées. Sous la direction de nos gènes (ADN), elles croissent de façon
contrôlée et ordonnée, et se reproduisent à l’identique. Mais, il arrive que des erreurs (mutations)
se produisent dans la division de l’ADN. Des mutations successives peuvent modifier la
multiplication de ces cellules : multiplication désordonnée, incapacité à reconnaître les signaux
d’autodestruction, par exemple. Ces modifications sont normalement réparées par l’organisme.
Mais, dans certains cas, les cellules perdent cette faculté de réparation et se multiplient jusqu’à
former une masse : la tumeur.
Celle-ci peut être :
bénigne (non cancéreuse) quand les cellules restent localisées et ne se propagent pas ;
maligne (cancéreuse) quand les cellules se divisent de façon désordonnée et présentent un
aspect irrégulier. Ces cellules peuvent quitter la tumeur mère, se répandre dans le corps et
former de nouvelles tumeurs (les métastases).

PRÉVENIR LE CANCER COLORECTAL EN LIMITANT LES FACTEURS DE RISQUE (1)


Les mesures recommandées pour contribuer à prévenir le cancer colorectal sont,
pour la plupart, applicables à tous les cancers :
ne pas fumer et limiter sa consommation de boissons alcoolisées ;
prévenir et lutter contre l’obésité ;
avoir une activité physique régulière (au moins l’équivalent d’une demi-heure
de marche par jour) ;
avoir une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes et céréales complètes ;
limiter la consommation de viande rouge ainsi que de graisses d’origine animale
(beurre, fromages, charcuteries, etc.).

8
Comment se développe un cancer colorectal ? (2,3)
La paroi du côlon comporte quatre couches différentes :
la muqueuse (couche la plus interne) ;
la sous-muqueuse ;
la musculeuse (deux couches de muscles) ;
la séreuse (couche externe) qui constitue une partie du péritoine
(l’ensemble des membranes qui tapissent les viscères et la cavité abdominale).
Du fait de mutations lors de la reproduction des cellules de la couche muqueuse, celles-ci peuvent
se transformer en tissu cancéreux. Souvent, les cancers colorectaux évoluent à partir de polypes
(des amas de cellules ressemblant à une petite grappe sur la surface interne du côlon ou du rectum).
Ces polypes sont le plus souvent bénins, mais lorsque leur taille devient supérieure à un centimètre
de diamètre, ils peuvent devenir cancéreux. On estime qu’entre 60 et 80 % des cancers se développent
à partir d’un polype.

DERNIÈRES DONNÉES CHIFFRÉES EN FRANCE (3,4)


En 2012, en France, le cancer colorectal est :
le 3e cancer le plus fréquent chez l’homme ;
le 2e cancer le plus fréquent chez la femme.
Plus de 42 000 cancers colorectaux ont été diagnostiqués en 2012 : dans 95 % des cas,
les personnes concernées étaient âgées de plus de 50 ans. Environ 40 % de ces cancers
se situent au niveau du rectum et 60 % au niveau du côlon .

9
Quels sont les facteurs de risque du cancer colorectal ? (5,6)
Les facteurs qui provoquent l’apparition d’un cancer colorectal sont encore largement méconnus.
Mais on en connaît certains qui peuvent augmenter le risque de souffrir de cette maladie.
L’âge : le risque de cancer colorectal augmente avec l’âge (la majorité des cancers colorectaux
sont diagnostiqués après 50 ans). Néanmoins des cas sont régulièrement diagnostiqués
chez des personnes plus jeunes.
Les antécédents familiaux : le risque d’avoir un cancer colorectal augmente dans la famille
d’un patient atteint de cancer colorectal. Il est d’autant plus important si deux parents
au premier degré sont atteints (parents, frères et sœurs, enfants), et surtout
si le cancer est survenu avant 50 ans. Cela concerne 15 % des cancers colorectaux.
En conséquence, une surveillance par coloscopie à partir de 45 ans est recommandée :
- si un membre de la famille au premier degré (parent, frère ou sœur, enfant)
a eu un cancer colorectal ou un polype de plus de un centimètre de diamètre avant 60 ans,
- si deux personnes ou plus de la famille au premier degré ont été atteintes
d’un cancer colorectal, quel que soit leur âge au moment du diagnostic.
Les syndromes héréditaires : certaines personnes peuvent présenter une prédisposition
à développer des polypes et des cancers colorectaux (5 % des cas).
Les antécédents médicaux : si une personne a déjà présenté des polypes, ou souffert
d’un cancer colorectal, elle est plus susceptible de développer un nouveau cancer de ce type.
Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin : il s’agit de la maladie de Crohn
et de la rectocolite hémorragique, en particulier si elles évoluent depuis plus de dix ans.
Le dépistage du cancer colorectal en cas de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin
fait l’objet d’une surveillance coloscopique spécifique.
Le mode de vie : l’alimentation joue un rôle dans l’augmentation du risque de survenue du cancer
colorectal. Notamment la consommation de viandes rouges et de charcuterie. De même, il semble
que l’obésité et le surpoids (surtout chez les hommes et surtout en cas de surcharge en graisse
abdominale) soient des facteurs de risque, ainsi que la consommation de tabac et d’alcool.
Le risque de survenue d’un cancer colorectal augmente de 41 % en cas d’obésité.

10
PRÉVENIR LE CANCER COLORECTAL CHEZ SES PROCHES (5)
Lorsqu’un cancer colorectal est diagnostiqué chez une personne de moins de 60 ans,
son médecin lui conseille de prévenir les membres de sa famille au 1er degré (parents,
enfants, frères et sœurs). En effet, ceux-ci doivent rapidement subir une coloscopie de
dépistage, leur risque de souffrir de cancer colorectal étant suffisamment élevé pour
justifier cet examen.
Malheureusement, en France, un faible pourcentage des personnes apparentées font
cet examen. Si vous avez des difficultés à signaler à vos proches qu’ils devraient subir
une coloscopie, parlez-en à votre médecin qui vous aidera à trouver les mots pour
aborder ce sujet avec eux. Annoncer à des personnes en bonne santé qu’elles doivent
faire un examen de dépistage parce que vous êtes vous-même malade n’est jamais
facile. Mais leur santé en dépend !

11
Comment mon cancer a-t-il été diagnostiqué avec certitude ? (1,5,7)
Selon le cas, votre médecin a suspecté la présence d’un cancer colorectal soit à la suite d’un test
de dépistage de sang dans les selles positif, soit au vu de vos symptômes.
Pour vérifier son hypothèse, il vous a prescrit une coloscopie qui a révélé la présence d’une tumeur
ou de polypes suspects. Des prélèvements (biopsies) ont été faits et ont été analysés dans un
laboratoire spécialisé (laboratoire d’anatomopathologie, souvent abrévié en « anapath »).
À la lecture du rapport d’analyse, votre médecin vous a adressé à un centre spécialisé pour un bilan
complet et une confirmation définitive de la présence d’un cancer colorectal.
Au cours de ce bilan, les médecins cherchent à mieux connaître la nature de la tumeur du côlon
ou du rectum, mais également à savoir si des cellules cancéreuses ont essaimé dans d’autres organes
pour former des tumeurs « filles », les métastases. Ce bilan comprend :
l’examen d’un prélèvement de la tumeur (biopsie) au microscope pour déterminer son stade
d’évolution, et éventuellement rechercher certaines mutations qui pourront guider le choix
du traitement ;
des examens d’imagerie médicale (scanners ou IRM) pour déterminer l’étendue de la tumeur,
voire la présence de métastases en particulier dans le foie, le péritoine et le poumon ;
un bilan de santé complet pour identifier d’éventuelles autres maladies qui pourraient exiger
une adaptation particulière du traitement.
L’ensemble de ces éléments vont guider la décision thérapeutique. En fonction de la nature de la
tumeur, du stade d’évolution de la maladie, de votre état général et de vos antécédents médicaux,
ce bilan permettra à votre médecin de vous proposer le traitement le mieux adapté.

L’EXAMEN DES GANGLIONS LYMPHATIQUES


Lors de la chirurgie destinée à enlever une tumeur colorectale, le chirurgien prélève
également les ganglions lymphatiques qui drainent la région où se trouve la tumeur.
En effet, lorsque des cellules cancéreuses migrent vers d’autres organes, elles sont d’abord
arrêtées par les ganglions qui jouent un rôle de filtre. L’absence de cellules cancéreuses
dans les ganglions prélevés est un signe positif qui suggère que la tumeur n’a pas produit
de métastases.

12
Comment détermine-t-on le stade d’un cancer colorectal ? (1,2)
Pour déterminer ce qu’on appelle le stade d’un cancer colorectal, trois critères sont évalués :
la profondeur de la tumeur dans la paroi du côlon ou du rectum ;
l’atteinte ou non de ganglions lymphatiques par des cellules cancéreuses et le nombre
éventuel de ganglions touchés ;
la présence ou non de métastases dans d’autres organes.
Pour déterminer l’atteinte cancéreuse, votre médecin a recours à une classification
internationale, la classification TNM :
T pour la profondeur de la tumeur : de T1 (tumeur superficielle) à T4 (grosse tumeur qui
envahit les organes voisins) ;
N pour les ganglions atteints (« nodes » en anglais) : de N0 (ganglions non envahis par
des cellules cancéreuses), N1 (1 à 3 ganglions envahis) jusqu’à N2 (au moins 4 ganglions
envahis) ;
M pour les possibles métastases : M0 signifiant l’absence de métastase et M1 la présence
de celles-ci.
Une fois la classification établie, les tumeurs sont regroupées en cinq stades d’évolution numérotés
de 0 à IV. Les stades 0, I et II correspondent aux cancers limités au côlon ou au rectum :
stade 0 : la tumeur est de petite taille et non menaçante, elle n’a pas évolué au-delà de la
muqueuse ;
stade I : la tumeur a envahi les couches de tissus du côlon ou du rectum, mais elle n’a pas
atteint les tissus avoisinants ;
stade II : la tumeur a traversé la paroi et a envahi les organes avoisinants sans toucher aux
ganglions lymphatiques ;
stade III : cancers qui ont atteint un ou plusieurs ganglions proches du côlon ou du
rectum mais sans atteindre les organes éloignés ;
stade IV : cancers qui présentent des métastases, c’est-à-dire que la tumeur s’est
propagée à des endroits éloignés, le plus souvent dans le foie, le péritoine et le poumon.

13
QU’APPELLE-T-ON BILAN D’EXTENSION ? (1)
Le bilan d’extension permet de vérifier la présence ou l’absence de métastases.
Il se compose :
d’un examen clinique ;
d’analyses de sang et radiologiques ;
du dosage du taux sanguin d’ACE (antigène carcinoembryonnaire), une substance
produite par les cellules cancéreuses. Cette substance n’est pas propre au cancer
colorectal et peut être élevée pour d’autres raisons que le cancer (maladies
inflammatoires de l’intestin, tabagisme, etc.) ;
du dosage de l’antigène carbohydrate, plus fréquemment CA 19-9, un autre marqueur
de tumeur digestive, lorsque le taux sanguin d’ACE est normal.
D’autres examens peuvent être utilisés en complément, notamment :
une échographie hépatique ou une IRM hépatique, en particulier s’il existe une
suspicion de métastases au niveau du foie ;
une scintigraphie osseuse ou un scanner cérébral
pour rechercher des métastases au niveau des os ou
du cerveau, en fonction des symptômes.

14
Comment évolue un cancer colorectal sans traitement ? (1,8)

Un cancer colorectal ne s’améliore pas spontanément. Son évolution


en l’absence de traitement comprend :
une obstruction progressive du côlon ou du rectum jusqu’à éventuellement provoquer
une occlusion digestive. La paroi du côlon peut également se perforer provoquant alors
une péritonite (une infection de la cavité abdominale) ;
la migration de cellules cancéreuses dans les ganglions lymphatiques ou par voie sanguine,
dans le foie le plus souvent, le péritoine, les poumons, plus rarement d’autres organes, pour
former des métastases ;
une perte de poids, de la fatigue et une fonte des muscles. L’ensemble de ces
complications peut menacer la vie, soit par défaillance d’un organe vital envahi, le plus
souvent le foie, soit par excès d’amaigrissement et un épuisement progressif.

15
16
Le traitement des cancers en général, et du cancer colorectal
en particulier, repose sur un ensemble de stratégies qui utilisent
les ressources de la chirurgie, des médicaments anticancéreux et,
dans le cancer du rectum, de la radiothérapie. Le choix de votre
traitement a été fait par une équipe pluridisciplinaire, en fonction
de l’étendue de la maladie, des caractéristiques de votre tumeur et des
particularités de votre cas.

Comment a été déterminé votre traitement personnalisé ? (5,9,10)


En cancérologie, les prises de décisions sont enrichies par la réflexion collective et se font
en Réunions de Concertation Pluridisciplinaire (RCP). Différents spécialistes participants
à votre prise en charge peuvent être présents à cette réunion : un chirurgien digestif
spécialisé, un cancérologue ou un gastroentérologue spécialisé en oncologie digestive, un
radiologue spécialisé en imagerie des cancers digestifs et en radiologie interventionnelle, un
anatomopathologiste et tout autre spécialiste qui pourrait être utile tel qu’un oncogériatre
(spécialisé dans les cancers des personnes âgées), un onco-généticien (pour les formes familiales
de cancer), ou un spécialiste de la douleur…
Ces professionnels travaillent en collaboration au sein de l’établissement de santé dans lequel vous
recevez vos traitements, ou en ville, et toujours en lien avec votre médecin traitant (généraliste ou
gastro-entérologue). Leurs décisions se fondent sur les recommandations officielles, elles-mêmes
reposant sur les résultats d’études cliniques comparant les différentes stratégies de prise en charge.

Votre Programme Personnalisé de Soins (PPS) (5,9,10)


Votre Programme Personnalisé de Soins (PPS) comporte les différentes étapes et le calendrier
de votre traitement : chirurgie, chimiothérapie (si nécessaire), radiothérapie (dans le cancer du
rectum) et autres traitements selon le cas. Ce document vous a été remis ou le sera bientôt. Dans
ce dernier cas, vous pourrez l’accepter, le discuter, le refuser ou demander un deuxième avis.
Prenez le temps de réfléchir, posez toutes vos questions avant de donner votre réponse.
Vous pouvez être informés de toutes les options thérapeutiques disponibles dans votre situation
avec une information sur les bénéfices attendus et les effets indésirables potentiels.
Une consultation avec une infirmière pourra vous être proposée. Elle vous expliquera la
planification de vos divers rendez-vous, vous transmettra des documents concernant votre
maladie et des informations concernant le déroulement des soins. Vous pourrez la joindre par
téléphone si une question vous préoccupe.
Il est important que vous ayez établi un climat de confiance avec votre équipe soignante. En effet,
l’échange d’informations, dans les deux sens, est important pour une bonne prise en charge de
votre maladie, mais également des effets indésirables des traitements.
N’hésitez pas à poser les questions qui vous préoccupent et à les reposer autant de fois que
nécessaire pour obtenir une réponse claire.

17
Les traitements du cancer colorectal (1,2)
La prise en charge du cancer colorectal repose sur trois types de traitements :
la chirurgie : votre chirurgien vous expliquera la technique opératoire qu’il utilisera dans
votre cas et vous parlera de l’éventualité d’une stomie (« anus artificiel »). La stomie est
généralement temporaire (quelques mois), le temps que l’intestin cicatrise, mais elle peut être
permanente, en particulier chez les patients opérés d’un cancer situé dans la partie basse du
rectum ;
les traitements médicamenteux (chimiothérapies et thérapies ciblées) : si le stade
d’évolution de votre maladie nécessite la prescription de médicaments anticancéreux,
votre oncologue prendra le temps de vous expliquer votre traitement, son mode et son
rythme d’administration. La chimiothérapie nécessite généralement la pose d’une chambre
implantable à cathéter (voir encadré ci-contre)
la radiothérapie (rayons) est plutôt réservée aux cancers du rectum, avant ou après chirurgie.
Son but est d’éviter des rechutes voire d’augmenter les chances d’une chirurgie qui préserve
les fonctions du rectum. Votre radiothérapeute vous informera sur votre traitement et le
rythme des séances.
Ces différents traitements peuvent être prescrits seuls ou associés et ont pour objectifs selon les cas :
d’enlever complètement une tumeur qui n’a pas fait de métastases ;
de réduire le volume de la tumeur et/ou des métastases ;
d’enlever des métastases ;
de diminuer le risque de récidive ;
d’augmenter la durée de vie (en ralentissant le développement de la tumeur et/ou des
métastases) ;
d’améliorer la qualité de vie.
Chacun de ces traitements peut présenter des effets indésirables plus ou moins gênants.
Il est important que vous en parliez à votre médecin, des solutions existent.

18
QU’EST-CE QU’UNE CHAMBRE IMPLANTABLE ? (1,2)
Pour faciliter l’administration des cures intraveineuses, il peut être nécessaire de poser
une chambre implantable (ou « Port-a-cath ») : un boitier-réservoir est placé sous la peau
au niveau de la clavicule, connecté à un tube souple (un cathéter) qui délivre la chimiothérapie
directement dans un gros vaisseau sanguin.
Posée sous anesthésie locale ou pendant l’opération destinée à retirer la tumeur, la chambre
implantable évite les dommages qu’une perfusion intraveineuse répétée provoquerait au
niveau des veines du bras. Grâce à ce dispositif, il suffit de piquer dans le boitier à travers la
peau pour administrer la cure. À la fin du traitement, la chambre implantable est retirée sous
anesthésie locale.

19
Les stratégies thérapeutiques dans le cancer du côlon (2)
Le choix du traitement du cancer du côlon dépend de l’étendue de la maladie au moment
du diagnostic, mais aussi des particularités de chaque patient.

Étendue de la maladie Possibilités


au moment du diagnostic de traitements

Chirurgie : la partie du côlon atteinte


et les ganglions correspondants sont retirés.
Le cancer est limité au côlon. Aucun ganglion
n’est touché et il n’y pas de métastases. Dans certains cas, une chimiothérapie
est possible en complément de la chirurgie,
notamment si la tumeur présente des
caractéristiques agressives.

Chirurgie : la partie du côlon atteinte et les


ganglions correspondants sont retirés.
Des cellules cancéreuses ont atteint
un ou plusieurs ganglions lymphatiques proches
du côlon, mais il n’y a pas de métastases. Chimiothérapie adjuvante (de complément)
recommandée après la chirurgie, pour réduire
le risque de récidive.

Chirurgie : une première intervention vise à


retirer la partie du côlon atteinte, une seconde
vise à retirer les métastases. Parfois, les deux
objectifs peuvent être atteints lors d’une
seule intervention. Parfois, il n’est pas possible
d’opérer.

Le cancer a envahi d’autres organes Chimiothérapie : soit entre les deux


sous la forme de métastases. interventions pour réduire la taille des
métastases (et les enlever plus facilement),
soit comme traitement principal si la chirurgie
n’est pas possible.

Thérapie ciblée : d’autres médicaments,


spécifiques à la tumeur, sont associés à la
chimiothérapie.

20
Les stratégies thérapeutiques dans le cancer du rectum (11)
Comme pour le côlon, le choix du traitement du cancer du rectum dépend de l’étendue
de la maladie au moment du diagnostic et des particularités de chaque patient.

Étendue de la maladie Possibilités


au moment du diagnostic de traitements

Chirurgie : elle est le traitement de référence.


La partie du rectum atteinte est enlevée, ainsi
que les tissus qui l’entourent et contiennent
Le cancer est limité au rectum. Aucun ganglion les ganglions (mésorectum). Si la tumeur est
n’est touché et il n’y pas de métastases. superficielle ou de petite taille, seule la tumeur
est retirée en passant par l’anus.

Radiothérapie : rarement utilisée à ce stade.

Chirurgie : la partie du rectum atteinte est


enlevée, ainsi que le mésorectum. La chirurgie
peut parfois concerner les organes à proximité.

Radiothérapie : souvent prescrite, avant la


Le cancer s’est étendu plus profondément chirurgie (pour réduire la taille de la tumeur et
dans la paroi du rectum ou des cellules faciliter son retrait) ou après (pour diminuer le
cancéreuses ont atteint un ou plusieurs risque de récidive).
ganglions lymphatiques proches.
Il n’y a pas de métastases. Chimiothérapie (administrée avant et/ou après
la chirurgie, pour les mêmes raisons que la
radiothérapie), souvent associée à celle-ci
car elle rend les cellules cancéreuses plus
sensibles aux rayons.

Chirurgie : même si le cancer s’est propagé


vers des organes éloignés

Radiothérapie : pour soulager les symptômes


(douleur) liés à la tumeur ou à des métastases.
Le cancer a envahi d’autres organes
sous la forme de métastases.
Chimiothérapie : elle peut ralentir la croissance
de la tumeur et des métastases, voire réduire
leur taille et permettre de retirer les métastases
situées dans le foie. Elle améliore la qualité de
vie en soulageant les symptômes.

21
Les effets indésirables des traitements du cancer colorectal
Chaque type de traitement contre le cancer colorectal peut provoquer des effets indésirables,
variables en nature et en intensité selon chaque patient. Des traitements existent pour soulager
la plupart de ces effets indésirables, n’hésitez pas à les signaler à votre équipe médicale.

Les effets indésirables de la chirurgie dans le traitement du cancer colorectal (1,2,11)


Les effets indésirables du traitement chirurgical du cancer colorectal varient selon la taille et la
localisation de la tumeur, le type de chirurgie pratiqué, et les particularités de chaque patient.
Dans le cas de la chirurgie du côlon, les éventuels effets indésirables à court terme sont :
de la fièvre ;
de la fatigue ;
des douleurs qui seront prises en charge pour préserver votre confort ;
un défaut de cicatrisation de la suture entre les deux parties restantes du côlon ;
un abcès ou un hématome au niveau des plaies ;
rarement, une hémorragie.
Les éventuels effets indésirables de la chirurgie du rectum sont identiques à ceux listés ci-dessus,
avec parfois l’apparition d’une fistule (un canal entre la peau et le rectum parallèle à l’anus) et de la
rétention d’urines (surtout chez les hommes).
À plus long terme, les personnes qui ont subi une intervention chirurgicale au niveau du côlon ou
du rectum peuvent souffrir d’une augmentation de la fréquence des selles (plusieurs fois par jour),
d’envies impérieuses d’aller aux toilettes, voire d’incontinence fécale. Ce type d’effet indésirable tend
à s’atténuer avec le temps, mais le retour à la normale peut prendre plusieurs mois.
Dans de très rares cas, après un cancer du rectum chez l’homme, des troubles de l’érection
peuvent apparaître qui seront le plus souvent soulagés par des traitements.

22
Les effets indésirables de la chimiothérapie dans le cancer colorectal (1,2,11)
Les effets indésirables de la chimiothérapie et des thérapies ciblées varient selon les médicaments
utilisés, les doses administrées et les personnes. On retrouve principalement :
de la fatigue après les séances ;
des nausées et des vomissements, voire une perte d’appétit ;
de la diarrhée ;
un risque accru d’infection ou d’hémorragie si la baisse des globules blancs
ou des plaquettes sanguines est importante ;
des sensations d’engourdissement ou de fourmillement au niveau des pieds ou des mains ;
des aphtes et des irritations de la bouche ;
des rougeurs au niveau de la peau.
La chute de cheveux est peu fréquente dans le traitement du cancer colorectal.

Les effets indésirables de la radiothérapie dans le cancer du rectum (1,11)


Les effets indésirables de la radiothérapie utilisée dans le traitement du cancer du rectum varient
selon la zone traitée, la dose de rayons délivrée, la technique utilisée, l’effet des autres traitements
du cancer, votre propre sensibilité et votre état de santé général. Sont parfois observés :
de la fatigue,
une irritation de la vessie (cystite),
une inflammation du rectum (rectite), de l’anus ou du vagin,
des crises d’hémorroïdes,
des diarrhées et des maux de ventre,
une évacuation des selles plus fréquente, voire une envie
pressante et continuelle d’aller à la selle,
des rougeurs de la peau,
une perte d’appétit.

23
Qu’appelle-t-on soins de support ?
Les soins dits « de support » visent à améliorer votre qualité de vie et votre confort pendant la
maladie. Différents types de soutien et de soins peuvent vous être proposés par l’équipe médicale
dès la consultation d’annonce du diagnostic et être poursuivis tout au long de la maladie ou selon
vos besoins.

Le soutien psychologique
Les paroles du médecin prononcées pendant la consultation d’annonce du diagnostic constituent les
premières informations précises reçues sur la nature de la maladie et sur ses traitements. Chacun y
réagit différemment : anxiété, mais également sidération, déni ou volonté affirmée de tout faire pour
se battre.
La souffrance psychologique liée à la découverte de la maladie, la peur du lendemain, la perte des
repères, l’altération de l’image de soi et de son corps, la difficulté de communiquer avec les proches
sont des facteurs déstabilisants.
Il est important que vous (et vos proches) puissiez exprimer et partager les sentiments qui vous
animent. Si vous ou l’un de vos proches souhaitez bénéficier d’un soutien psychologique, parlez-en
à votre équipe soignante qui saura vous orienter. De plus, au sein de votre établissement de soins,
il existe probablement des associations, des groupes de paroles, des espaces de rencontre et
d’informations. Vous pourrez y trouver des bénévoles à votre écoute.
Pour vous aider à gérer vos émotions (ou certains effets indésirables liés aux traitements), le recours
à des techniques de relaxation peut être utile. Votre équipe soignante saura vous orienter vers des
professionnels.

Le soutien nutritionnel
Vous pouvez perdre du poids au cours de votre traitement. De nombreux facteurs peuvent
être en cause, comme par exemple les nausées, l’anxiété, la prise de médicaments, la façon
dont vous vivez votre maladie, etc. Il arrive aussi que certaines personnes doivent modifier
leurs habitudes alimentaires, notamment en cas de stomie ou d’envies pressantes d’aller à
la selle. Les diététiciens vous aideront à lutter contre les effets indésirables des traitements
sur l’appétit et vous apprendront à identifier les aliments qui vous permettront la meilleure
autonomie en terme de besoin d’aller aux toilettes.

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Le soutien social
Parce qu’il existe des droits et des aides sociales auxquels vous pouvez peut-être prétendre ou
qui peuvent être revus à la hausse, un bilan social a dû vous être proposé dès l’annonce de votre
maladie. Ne tardez pas car certaines démarches sont indispensables et demandent plusieurs
semaines avant d’aboutir, en particulier si vous avez besoin d’aide lors de votre retour à la maison.
N’hésitez pas à consulter l’assistante sociale de l’hôpital ! Il n’y a pas de honte à faire valoir
ses droits et à bénéficier des aides prévues par la loi.

L’éducation thérapeutique : pour plus d’autonomie


L’éducation thérapeutique vise à donner aux patients les moyens d’une plus grande implication
dans leurs soins et dans le vécu de leur maladie. Cette formation s’appuie sur une évaluation de vos
besoins et de vos attentes en terme d’apprentissage pour fixer des objectifs éducatifs personnalisés.
Elle a lieu au cours de séances individuelles ou collectives. Elle a pour but :
d’améliorer votre adhésion au traitement, notamment à la prise des traitements de
chimiothérapie par voie orale, en particulier pour mieux soulager vos symptômes ;
de bien gérer votre suivi, par exemple apprendre à bien gérer sa stomie (« anus artificiel »)
pour éviter les complications et améliorer votre autonomie ;
d’impliquer votre entourage dans vos soins, si nécessaire.

QUE PENSER DES MÉDECINES COMPLÉMENTAIRES OU DITES « DOUCES » ?


Les médecins oncologues déconseillent absolument d’arrêter les traitements anticancéreux
conventionnels. Certaines approches complémentaires (acupuncture, sophrologie, massages,
etc.) peuvent éventuellement les compléter, mais ne sauraient les remplacer.
De nombreux charlatans essaient de tirer profit de l’inquiétude des personnes touchées par
le cancer. Fuyez les personnes qui vous conseillent d’arrêter vos traitements anticancéreux
ou qui promeuvent des substances « sans aucun effet indésirable ».
Attention, les compléments alimentaires dits « anti-oxydants » (carotènes, flavonoïdes,
resvératrol, vitamine E, etc.) sont formellement contre-indiqués.
Ne prenez aucun traitement complémentaire sans en parler avec votre oncologue. Exposé à
l’expérience de nombreux patients, il vous donnera des conseils éclairés sur le sujet.

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Après l’intervention chirurgicale, la durée d’hospitalisation est
d’environ une semaine. Elle varie cependant en fonction de
l’intervention pratiquée, de la façon dont vous l’avez supportée
et de votre état de santé général. Ce chapitre aborde l’aspect pratique
du retour au domicile.

Le Programme Personnalisé de Soins assure la continuité de vos soins (9)


Votre médecin traitant (généraliste ou gastro-entérologue) est votre interlocuteur privilégié lors
de votre retour à la maison. Différents comptes-rendus lui sont envoyés par l’équipe hospitalière :
examens complémentaires et chirurgicaux, comptes-rendus des Réunions de Concertation
Pluridisciplinaire (RCP), ainsi que votre Programme Personnalisé de Soins.
Au-delà de votre suivi médical, le rôle de votre médecin traitant consiste aussi à effectuer votre
demande de prise en charge en Affection de Longue Durée (ALD) auprès de votre Caisse
d’Assurance Maladie. L’ALD permet la prise en charge de vos soins à 100 % par l’Assurance
Maladie (ceux directement liés à votre cancer colorectal), elle permet de prescrire et de
renouveler vos arrêts de travail ou de temps partiel thérapeutique, d’établir les certificats
médicaux qui vous seront nécessaires et d’évaluer vos besoins d’aide dans votre vie quotidienne.

Poursuivre sa chimiothérapie chez soi (9,12)


Lorsqu’il est nécessaire, le traitement de chimiothérapie peut-être administré :
soit en hospitalisation de jour, dans un centre spécialisé ou à l’hôpital (dans le cas de
séances de radiothérapie pour un cancer du rectum, l’hospitalisation de jour est toujours
nécessaire) ;
soit en Hospitalisation À Domicile (HAD) : dans certaines zones géographiques, une
équipe pluridisciplinaire rattachée à l’établissement de soins peut assurer votre prise
en charge à domicile 24 heures sur 24 pour votre chimiothérapie et vos soins. C’est une
alternative à l’hospitalisation traditionnelle.
En hospitalisation de jour, les transports prescrits sont pris en charge à 100 % par l’Assurance
Maladie (ainsi, bien sûr, que les soins). L’établissement spécialisé et/ou votre médecin traitant
vous fourniront les ordonnances, documents, renseignements et demandes de prise en charge
nécessaires.
Dans certains cas, une chimiothérapie par voie orale pourra vous être prescrite. Demandez alors
conseil à votre pharmacien qui vous aidera à bien prendre votre traitement et vous donnera des
conseils pour soulager d’éventuels effets indésirables.

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En cas de stomie : quelques recommandations à respecter
Après la chirurgie, il est parfois nécessaire de mettre en place une stomie (« anus artificiel ») le
temps que le côlon cicatrise. Cette stomie est parfois définitive, lors de certains cancers du rectum.
La stomie consiste à connecter l’intestin à la paroi du ventre. Les selles sont alors recueillies dans
une poche comportant une partie qui adhère à la peau et un filtre pour évacuer et désodoriser les
gaz. Cette poche est fermée et jetable. Lors du changement de la poche, il est nécessaire d’enlever
les débris de selles sur la stomie et de nettoyer la peau autour. Un infirmier stomathérapeute viendra
vous aider à choisir l’appareillage qui vous convient le mieux et vous apprendra à le manipuler.
Il vous accompagnera pour que vous puissiez reprendre une vie personnelle, familiale, professionnelle
et sociale normale.
Il existe actuellement des techniques de lavement par la stomie qui évitent l’émission de selles par
la poche pendant 48 heures autorisant ainsi, durant cette période, le port d’une poche plus petite.
Ces lavements permettent donc de décider des périodes d’évacuation des selles. Compte tenu du
caractère solide des selles, aucun régime alimentaire particulier n’est recommandé.
Au premier abord, la stomie est souvent vécue comme une perte d’autonomie, voire un traumatisme.
Pourtant, de nombreux patients témoignent de sa facilité d’usage et, surtout, de sa bonne
intégration dans une vie active. Ceux qui ont connu le handicap lié aux besoins impérieux et
imprévisibles d’aller à la selle après une chirurgie du côlon considèrent parfois la stomie comme
un soulagement.

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TÉMOIGNAGE :
« La stomie ne m’arrête pas ! »
« Je suis stomisé depuis huit ans et j’ai acquis par expérience quelques astuces et
précautions pour pouvoir voyager librement et confortablement. Quand je prends l’avion
pour plusieurs heures, je fais attention à mon dîner la veille du départ. Je me contente d’un
repas léger, c’est-à-dire : jambon, riz, pâtes. Le matin, je m’équipe d’une poche vidangeable
avec des renforts qui me permettent de voyager en toute tranquillité.
Je change ma poche tous les deux jours, après l’avoir vidée plusieurs fois lors d’arrêts.
Par contre, quand je me baigne en piscine ou dans la mer, je change la poche systématiquement
tous les soirs, l’eau pouvant faire perdre un peu d’adhésivité à la poche.
Je mange vraiment de tout pendant le voyage, et avec la poche vidangeable, on se sent vraiment
en sécurité, voire plus qu’une personne lambda qui ne peut pas s’éloigner des toilettes en cas de
tourista !
Je confirme donc haut et fort que l’on peut continuer à vivre tout à fait normalement avec
une stomie. »
D’après le témoignage de Daniel (www.infostomie.com)

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Faire face aux bouleversements au quotidien
La période des traitements rythme le quotidien de la personne malade et de son entourage. Chaque
séance de chimiothérapie ou de radiothérapie est suivie d’effets indésirables plus ou moins intenses :
fatigue, douleur, etc. C’est une période où les moments de découragement sont fréquents, aussi
bien pour le patient que pour les proches qui l’accompagnent. La pratique régulière d’une activité
physique adaptée peut vous aider à mieux supporter votre traitement.
Pendant le traitement, malades et proches peuvent voir leurs caractères et leurs comportements
se modifier. Les personnes malades donnent parfois l’impression à leurs proches d’être inquiètes,
découragées ou bien irritables : c’est le signe légitime de difficultés à vivre la maladie.
Les modifications physiques liées aux traitements et plus particulièrement à la chirurgie modifient les
relations au sein du couple. Les couples confrontés à ces situations vont avoir besoin de temps pour
apprivoiser ce nouveau corps, se rassurer mutuellement, retrouver leur intimité et aménager leur
vie conjugale. Si votre sexualité est perturbée, vous pouvez en parler à votre psychologue ou à un
sexologue.

LES MULTIPLES BIENFAITS D’UNE ACTIVITÉ PHYSIQUE ADAPTÉE (13)


Tout au long du traitement, et après celui-ci, la pratique régulière d’une activité physique
adaptée est fortement recommandée. Elle permet de vous maintenir en meilleure forme en
luttant contre la fonte de vos muscles provoquée par la maladie ou les traitements. De plus,
des études fiables ont montré une diminution du taux de récidive après un cancer colorectal
chez les personnes qui maintenaient une activité physique régulière.
De plus, l’activité physique exerce une action positive sur le bien-être psychique pendant les
traitements et après la maladie.
Bien sûr, certains sports sont à éviter dans les suites immédiates de la chirurgie parce qu’ils
peuvent provoquer des traumatismes ou des hémorragies. Discutez-en sans hésiter avec un
membre de votre équipe soignante. Il saura vous diriger vers des structures adaptées dans
votre région.

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Au domicile, des aides disponibles au quotidien (9)
Lors du retour au domicile, vous et vos proches n’êtes pas laissés seuls. Divers professionnels
peuvent intervenir pour vous rendre la vie plus facile.
l’infirmière libérale : selon les cas, elle pourra vous aider à débrancher la pompe qui finit
votre séance de chimiothérapie, vous aider à prendre soin de votre stomie, pratiquer des
injections, faire les prises de sang de contrôle, etc. ;
l’aide-ménagère : elle effectue les tâches ménagères courantes, les courses,
la préparation du repas ;
l’auxiliaire de vie : elle aide les personnes malades pour leur toilette, les repas, etc.
La prise en charge de ces aides par la collectivité pourra être partielle ou totale en fonction
de votre âge et de vos ressources.

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Durant les premières semaines qui suivent la fin des traitements,
vous devrez trouver de nouveaux repères. Pendant plusieurs mois,
votre vie s’était organisée autour des contraintes médicales.
Et puis, un jour, le médecin vous a annoncé la fin des traitements
et vous a proposé un rythme de surveillance.

La crainte de la récidive
Se sentir guéri prend du temps. La peur de la récidive est souvent présente à la moindre douleur
qui n’aurait eu aucune importance avant le cancer. Pendant cette période, vous pouvez ressentir
le besoin d’être rassuré par des examens réguliers. Les examens de contrôle peuvent vous
sembler ne pas être assez nombreux et, parfois, cela vous inquiète. Il faut savoir que des
examens trop rapprochés ne sont pas forcément utiles ; ils peuvent, au contraire, renforcer votre
angoisse. Petit à petit, ce besoin s’estompera.
Il va falloir vous éloigner de votre maladie, constater que plusieurs bilans de surveillance
ne montrent aucun signe d’évolution pour que vous puissiez vous sentir guéri et enfin bien
dans votre tête et votre corps.

Suivre les recommandations de surveillance est fondamental


Le suivi médical qui vous est proposé est destiné à :
détecter le plus tôt possible des signes d’une éventuelle rechute ;
s’assurer que les traitements reçus n’entraînent pas d’effets indésirables tardifs ;
vous accompagner afin de vous rendre la vie la meilleure possible, faciliter votre
réinsertion, c’est-à-dire votre retour à un équilibre psychologique, relationnel et
professionnel ;
éventuellement, vous aider à retrouver une image de vous que la maladie a parfois mise à mal.

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Un calendrier de consultations et d’examens à respecter (10)
Les personnes qui ont subi un traitement contre le cancer colorectal font l’objet d’un suivi médical
rapproché pendant plusieurs années, afin de dépister rapidement d’éventuelles récidives.
En général, ces patients font des examens de contrôle (tomodensitométrie ou échographie) à un
rythme défini par leur médecin. Une coloscopie est également pratiquée après six mois, puis un an plus
tard. Ensuite, des coloscopies de contrôle peuvent être faites tous les deux à trois ans. Des examens
sanguins sont également pratiqués, à la recherche de l’antigène carcino-embryonnaire (ACE, voir page 14).
Le rythme des consultations et des examens de suivi varie selon chaque cas.
Sachez que, même lorsque votre parcours de soins en service spécialisé est terminé, les différents
médecins participant à votre surveillance sont toujours informés des résultats pour vous accompagner
au mieux.

LES SIGNES QUI DOIVENT AMENER À CONSULTER APRÈS UN CANCER COLORECTAL


Certains symptômes doivent inciter les personnes qui ont eu un cancer colorectal à contacter
leur médecin :
des troubles du transit intestinal qui durent (diarrhées ou constipation) ;
des envies d’aller à la selle sans résultat ;
de la fatigue, une perte d’appétit ou un amaigrissement ;
des douleurs de l’anus ou du bas du dos ;
du sang dans les selles ;
des ballonnements ;
des douleurs en position assise.

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TÉMOIGNAGE :
« Malgré toutes ces épreuves, la vie est belle ! »
« J’ai découvert mon cancer colorectal en février 2006 et j’ai été opéré en mars de la même
année du côlon sigmoïde, sans pose de poche, grâce à mon chirurgien. Les suites ont été
classiques, si ce n’est une occlusion qui m’a obligé à quelques jours d’hospitalisation
supplémentaires, mais sans gravité particulière, à part une perte de poids spectaculaire,
mais sans conséquences.
Les suites de cette intervention sont compliquées à vivre durant quelques mois, car notre
transit intestinal nous oblige à nous assurer de la proximité des toilettes. Si nous ne prenons
pas garde, ce comportement engendre un isolement néfaste, alors qu’avec le temps, nous
gérons de mieux en mieux ce phénomène, pour en faire abstraction au bout de quelques
années !
N’ayant pas eu recours, ni à la chimiothérapie, ni à la radiothérapie, les suites opératoires
ont consisté en un simple suivi coloscopique, qui se poursuivra durant de longues années
encore… c’est ce que je souhaite ! Pour terminer, je dirais, que malgré toutes ces épreuves, la
vie est belle ! »
D’après le témoignage de Jean-Louis (www.france-colon.fr)

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Après un cancer colorectal, la reprise du travail peut être perçue
comme un moment attendu ou comme une source d’angoisse.
Si le retour au monde professionnel est sans aucun doute un pas vers
une vie redevenue normale, il nécessite d’être soigneusement préparé
pour ne pas décevoir.

Le retour au travail, un choix personnel (14)


La décision de reprendre son travail, pendant ou après son traitement, est une décision
personnelle du patient. Le désir de retrouver sa vie professionnelle est variable selon la
personnalité de chacun, son histoire médicale, ses capacités financières, mais également
sa satisfaction professionnelle au moment du diagnostic du cancer colorectal. Il n’y a pas de norme
en matière de retour au travail, ni de honte à avoir lorsque cette envie n’est pas au rendez-vous.
En effet, après la maladie, se reconstruire et prendre soin de soi sans avoir à travailler est une
option dont il ne faut pas avoir honte. Ce « temps de la convalescence », de durée variable selon
les cas, est prescrit par l’oncologue ou le médecin traitant. Il peut être mis à profit pour préparer
son retour à l’emploi sans précipitation.

Une préparation en équipe pour réussir son retour au travail (14)


Les patients qui ont le sentiment d’avoir réussi leur retour au travail insistent sur l’importance
de préparer ce retour très en amont et de se constituer une équipe de soutien dans cette démarche :
selon les cas, leur médecin traitant, leur médecin du travail, l’assistante sociale de la CRAM
(Caisse Régionale d’Assurance Maladie), leur supérieur hiérarchique, un membre des ressources
humaines de l’entreprise, etc. De plus, les personnes qui ont repris le travail avec réussite, ont
en commun d’avoir, tout au long de leur maladie, maintenu des liens avec certains de leurs
collègues.
Au cœur de la préparation au retour à la vie professionnelle, les visites dites « de pré-reprise »
sont plébiscitées par celles et ceux qui ont pu en bénéficier. Ces visites auprès du médecin du
travail sont destinées à préparer les modalités de la reprise, bien en amont de la date de retour
souhaitée (donc pendant l’arrêt maladie). Aussi nombreuses qu’il est nécessaire, les visites de
pré-reprise définissent les modalités pratiques et administratives du retour.
À l’issue de ces visites, le médecin du travail émet des recommandations destinées à l’employeur
du patient : aménagement des horaires ou de la nature du poste, temps partiel thérapeutique, etc...

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LE MÉDECIN DU TRAVAIL, UN PARTENAIRE ESSENTIEL
La première étape du retour au travail consiste à consulter son médecin du travail dans le cadre
d’une visite de pré-reprise. Cette visite peut être demandée par le patient, le médecin traitant,
voire le médecin-conseil de la Sécurité Sociale. Le médecin du travail est l’interlocuteur privilégié
à la fois du patient, de son employeur, du médecin traitant et, dans certaines situations, du
médecin-conseil de la Sécurité Sociale. Son rôle est de transformer les souhaits du salarié en
propositions concrètes compatibles avec l’environnement professionnel, afin que le salarié puisse
de nouveau travailler sans risquer l’épuisement ou l’excès de stress.

Être accompagné après la reprise du travail


Les médecins du travail et les spécialistes des ressources humaines recommandent qu’un dispositif de
suivi et d’accompagnement soit mis en œuvre au cours des mois qui suivent le retour au travail.
Cet accompagnement doit mobiliser à la fois le médecin du travail, le patient, son superieur hiérarchique
et un représentant des ressources humaines de l’entreprise. Ce comité d’accompagnement va veiller à la
bonne mise en place des aménagements des conditions de travail décidées par le médecin du travail
et l’employeur. Par exemple, pour les personnes qui ont souffert d’un cancer colorectal, la possibilité
de quitter les réunions ou la chaîne de montage quand un besoin d’aller aux toilettes se fait sentir,
sans devoir en demander la permission. Après quelques semaines d’essai, le médecin du travail,
en lien avec le médecin traitant, pourra demander des modifications de ces aménagements pour
une meilleure intégration du salarié.

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Qu’est-ce que le temps partiel thérapeutique ?
Le temps partiel thérapeutique est une formule de reprise du travail qui permet de travailler à
temps partiel sans perte de salaire. Mi-temps, deux-tiers temps, quatre-cinquièmes, les options
sont variées. Mais dans tous les cas de figure, la nouvelle charge de travail doit être adaptée
à la durée effective de travail. Le salarié doit garder des responsabilités à hauteur de ses
compétences. Seule la charge de travail est réduite.
Le temps partiel thérapeutique permet de reprendre une activité professionnelle en accord
avec ses capacités physiques et psychiques, progressivement. De plus, il permet de se ménager
du temps pour les soins de suivi, le repos, les loisirs, etc.
La demande de temps partiel thérapeutique est faite par le médecin oncologue ou le médecin
traitant, après un arrêt de travail (le cas le plus courant), mais également après une reprise du
travail à plein temps qui a échoué du fait des limites physiques et psychiques du salarié. Il n’y a
pas de honte à demander ce dispositif après quelques semaines de retour au poste de travail.
Pendant un temps partiel thérapeutique, le salarié perçoit l’intégralité de son salaire.
L’employeur y contribue au prorata du temps passé dans l’entreprise (par exemple, la moitié
dans le cas d’un mi-temps) et la Sécurité Sociale contribue au complément. Chez les personnes
qui ont un contrat de prévoyance généreux, il arrive qu’une somme supplémentaire soit versée
par ce contrat.

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ADN : acide désoxyribonucléique, il est le support de l’information génétique nécessaire au développement
et au fonctionnement de l’organisme.
Adénome : tumeur bénigne. Les adénomes du côlon (le plus souvent des polypes) peuvent devenir
cancéreux avec le temps.
Adénocarcinome : tumeur maligne. Les cancers colorectaux sont essentiellement des adénocarcinomes.
Adjuvant (traitement) : traitement qui complète un traitement principal afin de prévenir un risque de
récidive locale ou de métastases.
Anatomopathologie : analyse au microscope des cellules ou des tissus prélevés sur un organe ;
effectuée par un anatomopathologiste.
Antigène carcinoembryonnaire (ACE) : substance normalement présente en très faible quantité
dans l’organisme mais dont le taux est plus élevé dans le cancer colorectal (entre autres).
Anus artificiel : voir Stomie.
Biopsie : prélèvement d’un fragment d’organe ou de tumeur pour le soumettre à l’examen
microscopique.
Carcinose péritonéale : atteinte du péritoine (enveloppe des intestins et de la paroi abdominale)
par les cellules cancéreuses. Malgré les examens d’imagerie médicale les plus récents, la carcinose
péritonéale est souvent difficile à mettre en évidence sauf lorsque l’intérieur de la cavité abdominale
est explorée chirurgicalement.
Chambre implantable : petite boîte implantée sous la peau au niveau de la clavicule et reliée à une
veine permettant d’injecter, grâce à une aiguille, un produit dans le sang sans abimer les veines des
bras. On parle aussi d’accès veineux sous-cutané, de Port-a-cath® ou de PAC.
Cœlioscopie : moyen moderne de réaliser des interventions chirurgicales sans ouvrir complètement
le ventre.
Coloscopie : examen destiné à visualiser l’intérieur du côlon et du rectum et à effectuer des
prélèvements. Indispensable pour le diagnostic de cancer colorectal.
Consultation d’annonce : consultation destinée à informer le patient du diagnostic
ou d’une éventuelle récidive, ainsi que des traitements envisagés. Elle permet un réel dialogue
entre le patient, ses proches et le médecin.
Curage ganglionnaire : ablation chirurgicale d’un groupe de ganglions lymphatiques. Un curage
ganglionnaire est indiqué dans la chirurgie des cancers pour savoir si des cellules cancéreuses ont
essaimé loin de la tumeur.
Échographie : examen indolore qui permet de visionner l’intérieur du corps à travers la peau,
grâce à des ultrasons produits par une sonde.
Éducation thérapeutique : ensemble d’actions éducatives proposées aux patients au cours d’une
maladie pour les aider, ainsi que leurs proches, à mieux comprendre la pathologie et ses traitements,
à participer aux soins de façon plus active et à favoriser un retour à une vie normale.
Effet indésirable : réaction nocive et non voulue à un médicament.
Ganglions lymphatiques : amas de cellules de l’immunité répartis par petits groupes dans l’ensemble
de l’organisme et qui assurent un rôle essentiel dans la protection du corps contre les infections
ou les cellules cancéreuses.
IRM (imagerie par résonance magnétique) : technique d’examen qui consiste à créer des images
précises d’une partie du corps, grâce à des ondes et à un champ magnétique. Les images sont
reconstituées par un ordinateur et interprétées par un radiologue.

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Médecin traitant : médecin choisi par la personne malade pour coordonner ses soins,
la guider vers d’autres professionnels de santé, gérer son dossier médical et assurer
une prévention personnalisée. La personne malade s’adresse en priorité à lui en cas de
problème de santé. Le médecin traitant peut être un médecin généraliste ou un spécialiste.
Il peut exercer en libéral, à l’hôpital ou dans un centre de santé.
Métastase : tumeur formée à partir de cellules cancéreuses qui se sont détachées de la tumeur primitive
et qui ont migré par voie lymphatique ou sanguine dans une autre partie du corps où elles se sont
installées.
Oncologue : médecin expert dans l’étude et le traitement des tumeurs cancéreuses (oncologie).
Il est spécialisé dans la chimiothérapie et se charge de la prescription et du suivi du traitement.
Polype : petite excroissance qui se développe à l’intérieur de l’intestin. C’est une tumeur non cancéreuse
qui peut se transformer en tumeur maligne. En cas de polypes multiples, on parle de polypose.
Programme Personnalisé de Soins (PPS) : description des différentes étapes de la prise en charge
et calendrier de soins proposés à un patient. Elaboré en réunion de concertation pluridisciplinaire,
il est expliqué et remis au patient en vue de recueillir son accord.
Radiothérapie : traitement du cancer par des rayons spécifiques qui détruisent la tumeur.
Récidive : apparition de nouvelles cellules cancéreuses, au même endroit ou dans une autre région du
corps, après que leur disparition a été constatée. Elle peut survenir très tôt après la fin des traitements,
mais aussi après une période de rémission. On parle aussi de rechute.
Rémission : disparition des signes et des symptômes du cancer. Une rémission peut être temporaire
ou permanente. Au bout d’un certain délai (cinq ans en général), la rémission devient guérison.
Réunion de Concertation Pluridisciplinaire (RCP) : échanges périodiques entre professionnels de santé
où se discutent les traitements proposés à un patient, l’évaluation de la qualité de vie qui va en résulter
et l’analyse des bénéfices et des risques encourus. Le patient est informé des traitements qui lui sont
proposés et reçoit son Programme Personnalisé de Soins.
Scanner : examen qui permet d’obtenir des images du corps à l’aide de rayons X et d’un ordinateur.
On parle aussi de tomodensitomètre (TDM).
Scintigraphie : technique d’examen qui permet d’obtenir des images qui renseignent sur le fonctionnement
de différents organes. Elle utilise des produits faiblement radioactifs qui, une fois injectés se fixent sur
l’organe à étudier, puis ensuite sont repérés par une caméra spéciale.
Stomathérapeute : infirmier spécialisé dans la prise en charge des personnes porteuses d’une stomie.
Stomie : (appelée parfois aussi anus artificiel) raccordement de l’intestin à la peau, au niveau du ventre,
par une petite ouverture, temporaire ou permanente. L’évacuation des selles se fait par la stomie, les
selles sont recueillies dans une poche spéciale, collée sur le ventre. Lorsque le chirurgien relie cette
ouverture au côlon, on parle de colostomie.
Thérapie ciblée : médicament qui, selon sa cible, vise à freiner ou bloquer la croissance de la cellule cancéreuse,
en l’affamant, en commandant sa mort, en dirigeant le système immunitaire contre elle ou en l’incitant à
redevenir normale.
Tomodensitomètre (TDM) : voir Scanner.
Tumeur : excroissance anormale, due à une prolifération excessive de cellules normales (tumeur bénigne)
ou anormales (tumeur maligne).
Tumeur primitive : tumeur principale à partir de laquelle peuvent s’échapper des cellules cancéreuses
qui vont former des métastases dans d’autres parties du corps.

41
Pour en SAVOIR PLUS :
Des numéros utiles et des sites pour trouver des réponses à vos questions
Cancer info
Appel anonyme et confidentiel de 9 h à 19 h du lundi au samedi.
N° d’appel : 0 810 81 08 21 (prix d’un appel local)
Ligue Nationale Contre le Cancer
14, rue Corvisart 75013 Paris
www.ligue-cancer.net
Institut National du Cancer - INCa
52 avenue André Morizet
92513 Boulogne Billancourt Cedex
www.e-cancer.fr
Accueil Familles Cancer (AFC)
7 rue du Chemin Vert
94100 St Maur des fossés
Droit des malades info
Appel anonyme et confidentiel de 14 h à 20 h du lundi au vendredi.
N° d’appel : 0 810 51 51 51 (prix d’une communication locale quel que soit le lieu d’appel)
Santé info droits
Appel anonyme et confidentiel de 14 h à 18 h les lundis, mercredis et vendredis ; de 14 h à 20 h les mardis et jeudis.
N° d’appel : 0 810 00 43 33 (prix d’une communication locale quel que soit le lieu d’appel) ou 01 53 62 40 30
(à partir d’un portable)
www.leciss.org/sante-info-droits.html
www.droitsdesmalades.fr

Des associations de patients pour être accompagné et échanger ses expériences


Association France Côlon
Avenue Claude Delorme
04300 Forcalquier
www.france-colon.fr
Fédération des stomisés de France
76/78, rue Balard 75015 Paris
www.fsf.asso.fr
Infostomie
www.infostomie.com
Association HNPCC France
56, avenue Bosquet 75007 Paris
www.hnpcc-lynch.com
Association pour la prévention, le traitement et l’étude des polyposes familiales
36, Chemin de Granchamps 39570 Courbouzon
http://aptepf.free.fr

Des liens indispensables pour vous aider dans vos démarches administratives et sociales
Auprès de l’Assurance Maladie
www.ameli.fr ; www.le-rsi.fr ; www.msa.fr
Votre organisme d’assurance maladie
AIDEA : Accompagnement et Information pour le Droit à l’Emprunt et à l’Assurabilité.
N° d’appel : 0 810 111 101 (prix d’un appel local)
www.aidea-ligue.net

42
Des espaces pour trouver de l’information
Les ERI (Espaces de Rencontres et d’Information)
Ces lieux d’information et d’échange, ouverts aux patients et aux familles, sont situés au sein des
établissements de soins. Vous y trouverez également des propositions de réunions-débats et de conférences,
des conseils et des adresses. Ces espaces créés à l’initiative de la Ligue nationale contre le cancer, après les États
généraux des malades du cancer, avec le concours de Sanofi Aventis France et de l’Institut en Cancérologie Gustave
Roussy, forment un réseau de 34 sites animés par des professionnels et coordonnés par la Ligue nationale contre le
cancer. Les Comités départementaux de la Ligue nationale contre le cancer, fortement impliqués dans l’information
délivrée aux malades, apportent un soutien actif à ces espaces.
Les Espaces Ligue Information
Mis en place par les Comités départementaux de la Ligue nationale contre le cancer, ils proposent une information
pour les malades et les proches, en ville ou à l’hôpital : accueil, information, orientation par des bénévoles formés
(renseignements au 0810 111 101).

RÉFÉRENCES :
1 - Le cancer colorectal en questions. Fondation A.R.CA.D. (Aide et Recherche en Cancérologie Digestive) 2009.
www.fondationarcad.org
2 - Les traitements du cancer du côlon. 2010. Institut National du Cancer. www.e-cancer.fr
3 - www.ameli-sante.fr/cancer-colorectal.html
4 - Les cancers en France. 2014. Institut National du Cancer. www.e-cancer.fr
5 - Cancer colorectal. Adénocarcinome. Guide affection de longue durée. HAS. 2012.
6 - Surpoids, obésité et risque de cancers. État des connaissances au 1er janvier 2013. Institut National du Cancer.
www.e-cancer.fr
7 - Coloscopie - Fiches d’information au patient avant examen. SNFGE.
8 - Urgence : occlusion intestinale. 1999. SNFGE.
9 - Le dispositif d’annonce. Ligue Nationale contre le Cancer. 2009. www.ligue-cancer.net
10 - La prise en charge du cancer colorectal. Guide patient affection de longue durée. HAS. 2010.
11 - Les traitements du cancer du rectum. 2010. Institut National du Cancer. www.e-cancer.fr
12 - Vivre auprès d’une personne atteinte d’un cancer. Guides SOR. 2006. www.fnclcc.fr ; www.ligue-cancer.asso.fr
13 - Vivre pendant et après un cancer. Guides SOR savoir patient. 2007. www.fnclcc.fr ; www.ligue-cancer.asso.fr
14 - Comment accompagner un proche atteint de cancer ? Ligue Nationale contre le Cancer. 2010. www.ligue-cancer.net

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LES COORDONNÉES DE MON ÉQUIPE SOIGNANTE

Médecins Autres professionnels de santé

Médecin généraliste Hôpital de jour (chimiothérapie)


Nom ........................................................................................ Nom ........................................................................................
Adresse ................................................................................. Adresse .................................................................................
Ville ........................................................................................ Ville ........................................................................................
Tél ........................................................................................... Tél ...........................................................................................

Gastro-entérologue Infirmière de ville


Nom ........................................................................................ Nom ........................................................................................
Adresse ................................................................................. Adresse .................................................................................
Ville ........................................................................................ Ville ........................................................................................
Tél ........................................................................................... Tél ...........................................................................................

Chirurgien Psychologue
Nom ........................................................................................ Nom ........................................................................................
Adresse ................................................................................. Adresse .................................................................................
Ville ........................................................................................ Ville ........................................................................................
Tél ........................................................................................... Tél ...........................................................................................

Oncologue Stomathérapeute
Nom ........................................................................................ Nom ........................................................................................
Adresse ................................................................................. Adresse .................................................................................
Ville ........................................................................................ Ville ........................................................................................
Tél ........................................................................................... Tél ...........................................................................................

Radiothérapeute Assistante sociale


Nom ........................................................................................ Nom ........................................................................................
Adresse ................................................................................. Adresse .................................................................................
Ville ........................................................................................ Ville ........................................................................................
Tél ........................................................................................... Tél ...........................................................................................

Spécialiste de la douleur Diététicienne


Nom ........................................................................................ Nom ........................................................................................
Adresse ................................................................................. Adresse .................................................................................
Ville ........................................................................................ Ville ........................................................................................
Tél ........................................................................................... Tél ...........................................................................................

44
Mon prochain Rendez-vous :

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Prise de traitement depuis la dernière cure :

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Symptômes :

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Notes :

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- 7000006360-02/2015

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