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FN - TRIANGLES et QUADRILATERES
D’AIRE MAXIMALE
On rappelle que la produit de deux nombres dont la somme S est fixée est maximal lorsque ces nombres
sont égaux à S/2 et vaut donc S 2 /4.
Triangles
Dans cette section les longueurs des côtés d’un triangle seront notées a, b, c et le demi-périmètre p.
Proposition 1 L’aire A d’un triangle dont les longueurs a et b de deux côtés sont fixées est maximale
lorsque le triangle est rectangle et vaut
ab
A =
2
En effet si θ est la mesure de l’angle formé par les deux côtés de longueurs fixées, alors
ab sin θ
A = ,
2
est l’aire est maximale lorsque le sinus vaut 1, c’est-à-dire lorsque le triangle est rectangle.
Proposition 2 L’aire A d’un triangle rectangle dont la longueur a de l’hypothénuse est fixée est
maximale lorsque le triangle est isocèle rectangle et vaut
a2
A =
4
(b2 + c2 )2 a4
= ,
4 4
donc le maximum de l’aire vaut
a2
A =
4
FN 2
Proposition 3 L’aire A d’un triangle dont la longueur a d’un côté est fixé et dont le périmètre est
fixé est maximale lorsque le triangle est isocèle et vaut
ap
A = p(p − a)
2
b + c = 2p − a .
On écrit
A 2 = p(p − a)(p2 − (b + c)p + bc) = p(p − a)(p2 − p(2p − a) + bc) .
Le nombre A est maximal lorsque le produit bc est maximal. On est donc ramené à trouver le maximum
du produit de deux nombres quand la somme est fixée. C’est le cas lorsque
b+c 2p − a
b=c= = ,
2 2
et
(b + c)2
bc = .
4
Le triangle est isocèle, et l’on a
2
a2
2 b+c
A = p(p − a) p − = p(p − a) .
2 4
Proposition 4 L’aire A d’un triangle dont le périmètre est fixé est maximale lorsque le triangle
est équilatéral et vaut
√
p2 3
A =
9
FN 3
a2 p
g(a) = p(p − a) = (pa2 − a3 ) .
4 4
Sa dérivée
p
g′ (a) = (2pa − 3a2 )
4
s’annule pour a = 2p/3. (La valeur a = 0 donne le minimum qui est nul). Donc le maximum de g est
obtenu lorsque
2p
a=b=c= ,
3
c’est-à-dire pour un triangle équilatéral et dans ce cas le maximum de l’aire vaut
√
p2 3
A =
9
Quadrilatères
Dans cette section les longueurs des côtés d’un triangle seront notées a, b, c, d et le demi-périmètre p.
Résultat général
Proposition 5 L’aire maximale d’un quadrilatère de périmètre fixé est obtenue pour un carré.
Tout d’abord si un quadrilatère n’est pas convexe, on peut obtenir un quadrilatère convexe dont les
longueurs des côtés sont les mêmes, donc de même périmètre, et d’aire strictement plus grande en rem-
plaçant les côtés "en creux" par leurs symétriques par rapport à la droite joignant les deux "pointes",
comme on le voit sur le dessin suivant.
FN 4
On peut donc se limiter aux quadrilatères convexes. Ensuite, si l’on fixe une diagonale (horizontale sur
le dessin suivant) d’un quadrilatère convexe, on peut considérer les deux triangles de part et d’autre
de cette diagonale, et d’après la proposition 3, on obtient un quadrilatère d’aire plus grande, tout en
gardant le même périmètre, lorsque ces deux triangles sont isocèles.
Maintenant si l’on considère l’autre diagonale (verticale sur le dessin), les deux triangles de part et
d’autre ont le mème périmètre et, toujours d’après la proposition 3, on obtient un quadrilatère d’aire
plus grande, tout en gardant le même périmètre, lorsque ces deux triangles sont isocèles. Le quadrila-
tère est alors un losange.
Pour finir, dire que le périmètre d’un losange est fixé revient à dire que l’on fixe la longueur d’un côté.
On a alors quatre triangles rectangles égaux et le problème revient à trouver le triangle rectangle d’aire
maximale quand on fixe la longueur de l’hypothénuse, ce qui, d’après la prtoposition 2 a lieu lorsque
le triangle est isocèle, et donc lorsque le quadrilatère est un carré.
FN 5
Cas du trapèze
Proposition 6 L’aire d’un trapèze dont la longueur a et c des côtés parallèles et le périmètre sont
fixés, est maximale lorsque le trapèze est isocèle et vaut
1 p
A = (a + c) (p − c)(p − a) .
2
b h h d
a
A H H′ B
Notons A et B les sommets de la base et H et H ′ les projections des autres sommets sur AB. Notons
a = AB et c = HH ′
tels que
a > c > 0.
Soit h la hauteur du trapèze. Posons
b + d = 2p − a − c = ℓ et a − c = δ .
En particulier
δ − ℓ = (a − c) − (2p − a − c) = 2(a − p) = a − (b + c + d) < 0 .
Enfin, soit
x = H ′B .
L’aire A du trapèze vaut
1
A = (a + c)h .
2
Elle est donc maximale lorsque h est maximale.
On a alors
AH = AB + BH ′ + H ′ H = a − x − c = δ − x .
FN 6
h2 = d2 − x2 = b2 − (δ − x)2 ,
et donc
ℓ(d − b) = d2 − b2 = x2 − (δ − x)2 = δ(2x − δ) .
On a alors le système
δ(2x − δ)
d−b =
ℓ ,
d+b = ℓ
ce qui donne
1 δ(2x − δ) 1 2
d= ℓ+ = (ℓ − δ2 + 2δx) ,
2 ℓ 2ℓ
puis
1
h2 = d2 − x2 = (ℓ2 − δ2 + 2δx)2 − x2
4ℓ2
1 2
(ℓ − δ2 + 2δx)2 − 4ℓ2 x2
= 2
4ℓ
δ 2 − ℓ2 2
4x − 4δx + (δ2 − ℓ2 ) .
= 2
4ℓ
Comme δ2 − ℓ2 est négatif, le maximum de h2 comme fonction de x est obtenu pour la demi-somme
des racines, c’est-à-dire
δ a−c
x= = .
2 2
On se trouve dans le cas où AH = H ′ B. Le trapèze est donc isocèle. Alors
s
a−c 2
2
2p − c − a
h= d − et b = d = ,
2 2
donc
1p 1p
h= (2p − c − a)2 − (a − c)2 = (2p − 2c)(2p − 2a) ,
2 2
et finalement
1 p
A = (a + c) (p − c)(p − a) .
2
Proposition 7 L’aire d’un trapèze dont la longueur a de la base et le périmètre sont fixés, est
maximale lorsque les trois autres côtés ont même longueur et vaut
1 p
A = √ (p + a) (p + a)(p − a)
3 3
FN 7
D’après la proposition 6, on peut se limiter aux trapèzes isocèles. On considère A comme fonction de
c et l’on étudie la fonction f définie par
(4A )2 = f (c) = (a + c)2 (p − c)(p − a)
On a
f ′ (c) = (p − a) 2(a + c)(p − c) − (a + c)2 ) = (p − a)(a + c)(2p − a − 3c) .
Quadrilatères inscriptibles
Proposition 8 Soit a, b, c, d quatre nombres tels que chacun soit inférieur à la somme des trois
autres. Il existe un quadrlatère inscriptible et un seul dont les côtés ont pour longueurs ces quatre
nombres. L’aire d’un tel quadrilatère vaut alors
p
A = (p − a)(p − b)(p − c)(p − d)
ou encore
1p 2
A = (a + b2 + c2 + d2 )2 − 2(a4 + b4 + c4 + d4 ) + 8abcd
4
Considérons un quadrilatère convexe dont les longueurs des côtés sont a, b, c, d. Le fait que la longueur
d’un côté soit inférieure à la somme des autres équivaut au fait que la longueur d’un côté soit inférieure
au demi-périmêtre.
c
φ
d
h
b
θ a
c’est-à-dire
a2 + b2 − c2 − d2
cos θ = .
2(ab + cd)
Il reste à voir que le nombre
a2 + b2 − c2 − d2
C=
2(ab + cd)
est bien comprise entre −1 et 1. Or
2 2
2 a + b2 − c2 − d2 4(ab + cd)2 − (a2 + b2 − c2 − d2 )2
1−C =1− = ,
2(ab + cd) 4(ab + cd)2
et, en utilisant les identités remarquables,
2(ab + cd) − (a2 + b2 − c2 − d2 ) 2(ab + cd) + (a2 + b2 − c2 − d2 )
2
1−C =
4(ab + cd)2
(c + d) − (a − b) (a + b)2 − (c − d)2
2 2
=
4(ab + cd)2
(a + c + d − b)(b + c + d − a)(a + d + b − c)(a + b + c − d)
=
4(ab + cd)2
4(p − a)(p − b)(p − c)(p − d)
= .
(ab + cd)2
On trouve donc que 1 − C 2 est positif. De plus
4(p − a)(p − b)(p − c)(p − d)
sin2 θ = 1 − C 2 = ,
(ab + cd)2
FN 9
et donc
p
2 (p − a)(p − b)(p − c)(p − d)
θ = arcsin .
ab + cd
Le quadrilatère que l’on obtient en traçant tout d’abord le triangle de côtés a, b et d’angle θ et en com-
plétant par les côtés c et d est alors nécessairement inscriptible et c’est le seul possible de côtés a, b, c, d.
On peut maintenant calculer l’aire du quadrilatère qui est la somme des aires des deux triangles
1 1 1 p
A = ab sin θ + cd sin φ = (ab + cd) sin θ = (p − a)(p − b)(p − c)(p − d) .
2 2 2
On obtient,
D = 4a2 b2 + 4c2 d2 + 8abcd − (a4 + b4 + c4 + d4 + 2a2 b2 − 2a2 c2 − 2a2 d2 − 2b2 c2 − 2b2 d2 + 2c2 d2 )
= 8abcd + 2(a2 b2 + a2 c2 + a2 d2 + b2 c2 + b2 d2 + c2 d2 ) − (a4 + b4 + c4 + d4 )
= (a2 + b2 + c2 + d2 )2 − 2(a4 + b4 + c4 + d4 ) + 8abcd .
d’où
√
D 1p 2
A = = (a + b2 + c2 + d2 )2 − 2(a4 + b4 + c4 + d4 ) + 8abcd .
4 4
On peut aussi calculer h explicitement. En effet
a2 + b2 − c2 − d2 ab(c2 + d2 ) + cd(a2 + b2 )
h2 = a2 + b2 − 2ab = ,
2(ab + cd) ab + cd
donc
r
ab(c2 + d2 ) + cd(a2 + b2 )
h= .
ab + cd
Remarque 3 : ce qui précède implique en particulier que l’on peut toujours déformer un quadrilatère
pour le rendre inscriptible.
FN 10
Proposition 9 L’aire d’un quadrilatère dont les longueurs des côtés sont fixées est maximale lorsque
le quadrilatère est inscriptible et vaut
p
A = (p − a)(p − b)(p − c)(p − d)
Comme dans la proposition 5 on peut se limiter aux quadrilatères convexes. Avec les notations de la
proposition 8 on alors
2A = ab sin θ + cd sin φ .
sur le carré [ 0, π ] 2 .
Alors
∂F ∂F
= ab cos θ − 2λab sin θ et = cd cos φ + 2λcd sin φ .
∂θ ∂φ
On obtient un extremum lorsque ces deux dérivées partielles sont nulles, ce qui donne
2λ = cotan θ = − cotan φ ,
et donc
φ = π −θ.
Il en résulte que θ et φ sont supplémentaires, donc que le quadrilatère est inscriptible. Alors, d’après
la proposition 8, p
F (θ, π − θ) = (p − a)(p − b)(p − c)(p − d) .
Cet extremum est le maximum cherché. Pour montrer cela on vérifie que la maximum n’est pas atteint
au bord du domaine. En raison des symétries du problème, il suffit de regarder les deux cas suivants.
1) θ = 0 et dans ce cas le quadrilatère n’est pas convexe et l’aire n’est pas maximale ;
2) θ = π et a + b ≤ c + d, et dans ce cas le quadrilatère devient un triangle dont les côtés ont pour
longueurs, a + b, c et d. On calcule son aire A par la formule
1
A2 = p(p − (a + b))(p − c)(p − d) = (p − c)(p − d)(c + d + a + b)(c + d − a − b)
4
1
(p − c)(p − d) (c + d)2 − (a + b)2 ,
=
4
FN 11
Remarque 4 : lorsque l’on rend un quadrilatère inscriptible en le déformant, la longueur des côtés et
le périmètre ne changent pas alors que l’aire augmente. Il en résulte qu’un quadrilatère dont on fixe
la longueur de certains côtés ou le périmètre et qui est d’aire maximale sera nécessairement inscriptible.
Proposition 10 L’aire d’un quadrilatère dont le périmètre 2p et les longueurs a et b de deux côtés
sont fixés est maximale lorsque les deux autres còtés ont même longueur et vaut alors
1 p
A = (a + b) (p − a)(p − b)
2
D’après la remarque précédente un tel quadrilatère est inscriptible et son aire vaut
p
A = (p − a)(p − b)(p − c)(p − d) .
c + d = 2p − a − b .
On écrit
A 2 = (p − a)(p − b) p2 − (c + d)p + cd .
Le nombre A est maximal lorsque le produit cd est maximal. On est donc ramené à trouver le maximum
du produit de deux nombres quand la somme est fixée. C’est le cas lorsque
c+d 2p − a − b
c=d= = ,
2 2
et
(c + d)2 (2p − a − b)2
cd = = .
4 4
FN 12
Alors 2
(a + b)2
2 2p − a − b
A = (p − a)(p − b) p − = (p − a)(p − b) .
2 4
L’aire maximale obtenue est donc
1 p
A = (a + b) (p − a)(p − b) .
2
On retrouve d’ailleurs la proposition 3 en prenant b = 0.
Proposition 11 L’aire d’un quadrilatère dont le périmètre 2p et la longueur a d’un côté sont fixés
est maximale lorsque les trois autres còtés ont même longueur et vaut alors
1 p
A = √ (p + a) (p + a)(p − a)
3 3
En posant
G(b) = (a + b)2 (p − b)
et en dérivant, on obtient
Proposition 12 L’aire d’un quadrilatère, dont les longueurs a, b, c de trois côtés sont fixées, est
maximale lorsque la longueur d du quatrième côté est la racine réelle de l’équation
En particulier, si a = b = c, alors d = 2a et
√
3 3 2
A = a
4
FN 13
et l’on obtient
Le discriminant
∆ = − 4(a2 + b2 + c2 )3 + 27(2abc)2
Pour étudier le cas particulier, on peut utiliser la seconde expression de l’aire. On a alors, puisque
2p = 3a + d,
16A 2 = K(d) = 16(p − a)(p − b)(p − c)(p − d) = (a + d)3 (3a − d) ,
et en dérivant
K ′ (d) = 3(a + d)2 (3a − d) − (a + d)3 = (a + d)2 (8a − 4d) .
L’aire maximale est obtenue lorsque d = 2a. [ On constate bien que 2a est solution de l’équation (1)
qui s’écrit ici d3 − 3da2 − 2a3 = 0 ]. On obtient donc un trapèze. Alors
et finalement √
3 3 2
A = a .
4