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ALLIAGES DE CUIVRE

I. PRESENTATION
Le cuivre a des propriétés remarquables extrêmement nombreuses.
Celles-ci ne sont pas forcément exigées par l'utilisateur systématiquement en
même temps. La grande majorité des applications du cuivre se réfère à l'une
des 2 propriétés dominantes : sa conductibilité électrique et thermique d'une
part et sa résistance à la corrosion d'autre part.

Mais à ces deux propriétés de base, il faut souvent ajouter des propriétés
de résistance mécanique, d'aptitude à la mise en œuvre ou à l'usinage, que le
cuivre ne possède pas ou insuffisamment. On fait appel alors aux alliages de
cuivre.

Partant des deux propriétés dominantes qui demeurent souvent les


préoccupations principales, le prescripteur doit chercher ensuite dans le
large éventail des additions possibles celle qui lui permettra, avec des
caractéristiques mécaniques renforcées et une bonne aptitude à l'usinage,
d'obtenir le meilleur compromis entre toutes les autres exigences.

II. LES CUIVRES FAIBLEMENT ALLIES


Les alliages cuivreux regroupés sous cette désignation contiennent des
éléments d'addition en faible quantité, c'est-à-dire aux environs de 2%
maximum. Ces éléments d'addition permettent d'améliorer les
caractéristiques mécaniques du cuivre pur, sans pour autant altérer trop
fortement ses propriétés fondamentales de conductibilité électrique et
thermique, et de résistance à la corrosion.

Ainsi, l'addition d'un faible pourcentage d'argent améliore la tenue à


chaud du cuivre pur. Le cuivre à l'argent trouve ainsi des applications pour
des pièces qui doivent être utilisées dans des ambiances à température élevée
(moteurs électriques, contacteurs par exemple).

L'aptitude à l'usinage, comparable à celle du laiton de décolletage,


caractérise en premier lieu le cuivre au tellure. Cet alliage est utilisé pour la
fabrication par usinage ou découpage rapide et précis de pièces qui
nécessitent une bonne conductibilité électrique et thermique.

Une faible addition de chrome dans le cuivre est pratiquée lorsqu'une


conductibilité électrique ou thermique élevée doit être associée à une

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résistance aux déformations, en particulier à chaud : électrodes de soudure
par résistance, éléments de frein, panneaux de lingotières pour la coulée
continue de l'acier.

Le cuivre au béryllium est l'alliage le plus performant, qui peut atteindre


des caractéristiques mécaniques analogues à celles de certains aciers, sur
lesquels il présente en outre de nombreux avantages : limite d'élasticité
élevée, meilleure résistance à la corrosion, excellente aptitude au moulage...
Les applications de cet alliage remarquable sont très nombreuses : contacts,
ressorts, pièces complexes, diaphragmes...

II existe de nombreux autres alliages cuivreux dans cette catégorie des


cuivres faiblement alliés : cuivre à l'étain, cuivre au zirconium, cuivre au fer,
cuivre au soufre, cuivre au plomb, cuivre au cadmium, cuivre au manganèse,
etc...

Les technologies de pointe et en particulier l'électronique connaissent un


foisonnement de découvertes dans ce domaine, et on peut dire que c'est
presque quotidiennement que sont déposés dans le monde des brevets pour
des nouveaux alliages de ce type.

III. LES LAITONS


Ce sont des alliages à base de cuivre et de zinc, contenant entre 5 et 45
% de ce dernier. On peut trouver d'autres éléments d'addition qui visent à lui
conférer certaines propriétés particulières. L'élément d'addition le plus
courant est le plomb.

Le laiton est l'alliage de cuivre le plus fabriqué. Ses nombreuses qualités


de base sont à l'origine de la grande étendue de ses applications. De tous les
alliages de cuivre, les laitons sont ceux qui présentent la plus grande facilité
d'emploi.

Ils peuvent être utilisés sous toutes les formes de demi-produits, et leur
mise en œuvre peut être opérée par tous les procédés : moulage, matriçage,
décolletage, emboutissage, usinage, etc...

Le laiton est par excellence l'alliage du décolletage, c'est-à-dire de


l'usinage de pièces sur tour automatique, et du matriçage, qui consiste en une
déformation à chaud d'un lopin de métal par pression instantanée dans une
matrice.

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De plus, il peut recevoir tous les traitements de surface et offre
l'avantage de laisser des déchets de fabrication de valeur intrinsèque élevée.
On peut classer les laitons en 3 grandes catégories :

LES LAITONS SIMPLES


On appelle laitons simples -ou binaires-, ceux qui ne renferment que du
cuivre et du zinc. Au fur et à mesure que la teneur en zinc augmente, la
température de fusion et la conductibilité électrique du métal diminuent,
tandis que ses qualités de résistance mécanique et de dureté s'améliorent.

LES LAITONS AU PLOMB


Ils contiennent environ 40 % de zinc et 1 à 3 % de plomb.
Les laitons au plomb présentent une aptitude à l'usinage supérieure à celle de
tous les autres alliages industriels.

Le plomb, pratiquement insoluble dans les laitons; est disséminé en fins


globules qui provoquent une bonne fragmentation des copeaux dans les
opérations de décolletage ; il intervient également comme lubrifiant, en
raison de son bas point de fusion.

Dans les opérations de matriçage, le laiton au plomb subit des


déformations plastiques parfois très complexes, qui s'opèrent facilement
grâce à son excellente malléabilité à chaud.

LES LAITONS SPECIAUX


Ils sont obtenus par l'incorporation d'un ou d plusieurs éléments
d'addition comme l'étain, l'aluminium, le manganèse, le nickel, le fer, le
silicium ou même l'arsenic, à l'effet d'améliorer certaines propriétés, en
particulier leurs caractéristiques mécaniques. Ils contribuent en même temps,
dans la plupart des cas, à l'augmentation de leur résistance à la corrosion.

Les laitons spéciaux sont donc très nombreux. Les nuances les plus
chargées en éléments spéciaux sont généralement utilisées sous forme de
pièces moulées ou forgées.

Certains laitons spéciaux, désignés sous le nom de "laitons hauts


résistance", ajoutent à leurs qualités concernant la résistance à la corrosion
et leurs caractéristiques mécaniques élevées une excellente résistance à
l'usure et au frottement.

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IV. LES BRONZES
Les bronzes sont essentiellement des alliages de cuivre et d'étain, bien
que le terme bronze soit appliqué parfois, mais improprement, à d'autres
alliages cuivreux.

La teneur en étain des alliages industriels est comprise entre 3 et 20 %.


Aux teneurs plus élevées, les bronzes deviennent de plus en plus fragiles et
sont alors réservés à des emplois très particuliers, comme la fabrication des
cloches par exemple, qui contiennent 20 à 25 % d'étain.

En raison de leur excellente aptitude au moulage, les bronzes sont


beaucoup utilisés comme alliages de fonderie.

Ils possèdent d'autre part une excellente résistance à la corrosion et un


bon coefficient de frottement, leur assurant une grande résistance à l'usure et
des caractéristiques mécaniques élevées.

Toutes ces propriétés qui s'ajoutent à une bonne conductibilité


électrique, les désignent naturellement pour la fabrication de tous les
ressorts, bagues, rondelles et contacts pour les industries mécaniques,
électriques ou électroniques.

V. LES CUPRO-ALUMINI, CUPRO-NICKELS, MAILLECHORTS.


Les cupro-aluminiums contiennent de 4 à 15 % environ d'aluminium
avec addition simultanée ou non de fer, nickel ou manganèse, à des teneurs
maximales pour chacun de ces éléments de l'ordre de 5 %. Ils sont
caractérisés par une bonne résistance aux différentes formes de corrosion
chimique, et en particulier à la corrosion marine, alliée à des
caractéristiques mécaniques élevées.

Leurs utilisations les plus fréquentes concernent des pièces ou


ensembles destinés à évoluer en milieu marin (hélices de navire, gouvernails,
pompes...).

Le cuivre et le nickel sont mutuellement solubles en toutes proportions,


de sorte que tous les alliages composés de ces deux éléments sont utilisables.
Les propriétés dominantes des cupro-nickels résident dans leur excellente
résistance à la corrosion par l'eau de mer, leurs propriétés anti-fouling ainsi
que dans leurs bonnes caractéristiques mécaniques. L'ensemble de ces

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propriétés destinent les cupro-nickels à des utilisations en milieu marin,
comme la protection des coques de navires, les unités de dessalement, les
canalisations offshore, les parcs à huîtres et cages à poissons pour
l'aquaculture.

Les maillechorts sont des alliages de cuivre, de nickel et de zinc.


Leurs propriétés générales sont intermédiaires entre celles des laitons et
celles des cupro-nickels. Ils allient à une couleur agréable une facilité de
travail comparable à celle des laitons, avec, cependant, des caractéristiques
mécaniques légèrement supérieures.

Leur résistance à la corrosion, plus faible que celle des cupro-nickels,


est néanmoins satisfaisante dans de nombreux milieux. Les maillechorts sont
très utilisés en orfèvrerie et décoration (plats, couverts, boîtiers de montre...)

VI. PROPRIÉTÉS DU CUIVRE ET DE SES ALLIAGES


VI.1 FICHE SIGNALETIQUE
0 Symbole : Cu
1 Densité : 8,89 kg/dm3
2 Température de fusion : 1084°C
3 Coefficient de dilatation : 1,7 mm/m pour 100 degrés
4 Avec l'or, le seul métal naturellement coloré. Le meilleur conducteur de l'électricité
et de la chaleur après l'argent
5 Présence moyenne dans l'ensemble de l'écorce terrestre : 55 g à la tonne. Présence dans
les organismes vivants : 1 à 10 milligrammes par kg.

VI.2 PROPRIETES ELECTRIQUES


La caractéristique essentielle du cuivre est sa qualité de bon conducteur
de l'électricité. La conductibilité électrique du cuivre a été prise comme
référence par la Commission Électrotechnique Internationale en 1913 et la
résistivité du cuivre, d'une valeur de 1,724 microhm. cm à l'état recuit, est
l'étalon de cette mesure. La conductibilité du cuivre est, par définition, égale
à 100 % IACS (International Annealed Copper Standard). Seul l'argent a des
performances légèrement meilleures sur ce point (environ 106 IACS).

La solidité du fil cuivre et la fiabilité des contacts qu'il permet d'obtenir


sont les raisons essentielles de l'emploi généralisé du cuivre dans toute
l'industrie de la construction électrique, dans la distribution de l'énergie
électrique, dans la fabrication du matériel électrique et des composants
électroniques.

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A titre d'exemple, 95 % des fils conducteurs d'un Airbus sont en cuivre.
Si une très haute fiabilité de contact est nécessaire, comme dans un satellite,
on envisage alors une dorure, une argenture ou un étamage : le cuivre
s'adapte très bien à ces revêtements de surface.

VI.3 CONDUCTIBILITÉ THERMIQUE


Le cuivre étant le métal usuel conduisant le mieux la chaleur, cette
propriété est mise à profit pour chauffer ou refroidir rapidement un liquide ou
un gaz : chauffe-eau ou chaudières murales, radiateurs de véhicules,
condenseurs et réchauffeurs des centrales électriques, thermiques, nucléaires.
Ce dernier exemple représente environ 200 tonnes d'alliages de cuivre pour
1000 mégawatts installés.

VI.4 APTITUDE A LA CONSTITUTION D'ALLIAGES


La plupart des éléments sont solubles dans le cuivre, et peuvent
constituer avec lui des alliages dont certains ont des applications d'un intérêt
considérable. On peut introduire dans le cuivre jusqu'à 100 % de nickel, 40
% de zinc, 25 % d'étain et 15 % d'aluminium. Le domaine d'application des
alliages de cuivre et en particulier du laiton est immense.

VI.5 RESISTANCE A LA CORROSION


Le cuivre et ses alliages ne sont pas attaqués par l'eau ni par un
grand nombre de produits chimiques. On met cette propriété à profit pour
faire des tuyaux en cuivre ou des récipients et conteneurs pour de nombreuses
industries. La robinetterie est en laiton ou en bronze. Les toitures en cuivre
défient le temps.

Lorsque le cuivre doit évoluer en milieu marin, on l'allie généralement à


l'aluminium ou au nickel pour lui donner une bonne résistance à l'agression
contre l'eau de mer.

Les pompes et canalisations d'eau de mer, dont les débits atteignent


parfois plusieurs m3 par seconde, utilisées sur les plates-formes pétrolières
off-shore, à bord des navires, dans les centrales électriques du bord de mer,
sont exclusivement en alliages cupro-aluminium ou en cupro-nickel.

VI.6 PROPRIETES BIOLOGIQUES


Le cuivre a autrefois été considéré comme un poison dangereux, en
particulier sous forme de vert-de-gris, qui est un des nombreux oxydes de
cuivre. On sait maintenant que le cuivre est nécessaire à la vie : l'homme et
les animaux ont besoin d'absorber quotidiennement quelques milligrammes

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de cuivre pour assurer la formation de l'hémoglobine du sang. II n'existe pas
de maladie professionnelle dans l'industrie du cuivre. Le cuivre a des
propriétés bactéricides reconnues. II détruit les micro-organismes et les
bactéries et assainit les canalisations qui sont utilisées dans le monde entier
pour la distribution de l'eau, la fabrication de la bière, des confitures et la
distillation des alcools.

Ces caractéristiques confèrent au cuivre et à certains de ses alliages,


comme le cupro-nickel, des propriétés anti-fouling, qui consistent à empêcher
la fixation d'algues et d'organismes marins. Cette propriété, qui s'ajoute à la
résistance à la corrosion, est largement utilisée pour toutes les applications
marines.

Les sels de cuivre, comme le sulfate, ou l'oxychlorure, présentent des


propriétés fongicides mises à profit pour la viticulture et l'agriculture.

VI.7 USINABILITÉ ET TRAITEMENTS DE SURFACE


Le cuivre n'a pas en lui-même une grande aptitude à être usiné. En
revanche, certains de ses alliages, et tout particulièrement le laiton ont
d'excellentes capacités d'usinabilité et notamment aux grandes vitesses.

Le cuivre et ses alliages se prêtent très bien à la plupart des traitements


de surface.

VI.8 MALLEABILITE ET PLASTICITE


Le cuivre est un métal extrêmement ductile. Non allié, il n'y a
pratiquement pas de limite à son travail à froid. Le cuivre et les alliages
cuivreux se laminent facilement en tôles, se martèlent en feuilles très minces
et s'étirent en fils extrêmement fins. Ils se prêtent particulièrement bien à la
déformation à chaud.

VI.9 SOUDABILITÉ
Le cuivre et ses alliages se soudent bien, qu'il s'agisse de soudage
autogène, de soudure électrique, de brasage ou de soudage à l'étain.

VI.10 ESTHETIQUE
C'est, avec l'or, le seul métal nettement coloré (l'or de bijouterie contient
d'ailleurs jusqu'à 15 % de cuivre). La couleur naturelle du cuivre est rose
saumon, mais il apparaît souvent rouge par suite de son oxydation
superficielle; cette couleur est recherchée en décoration de!même que la
couleur jaune du laiton, qui se révèle plus ou moins soutenue suivant

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le(pourcentage de zinc contenu. Soumis aux intempéries lorsqu'il est utilisé
en toiture, le cuivre prend dans un premier temps une couleur brun foncé,
puis une patine vert clair très adhérente, qui lm protège de toute oxydation
ultérieure.

VI.11 AMAGNGTISME
Le cuivre est amagnétique. Cette propriétí lwi vaut de nombreuses
applications, en tout premier lieu dans l'horlogerie, meis aussi dans
la(construction0électrique mt électro~ique, et dans l'armement (dragueurs de
mines).

4I. PRESENTAÔION_______________________________________________________________________________________1
II. LES CUIVRES FAIBLEMENT ALLIES______________________________________________________________________1
TIII. LES LAITONS__________________________________________________________________________________________2
III.1 LES LAITOnS SIMPLES_______________________________________________________________________________________3
III.2 LES LAITONS AU PLOMB____________________________________________________________________________________3
III.3 LES LAITONS SPECIAUX_____________________________________________________________________________________3
IV. LES BRONZES__________________________________________________________________________________________4
V. LES CUPRO-ALUMINI, CUPRO-NICKELS, MAILLECHORTS.________________________________________________4
VI. PROPRIÉTÉS DU CUIVRE ET DE SES ALLIAGES___________________________________________________________5
VI.1 FICHE SIGNALETIQUE______________________________________________________________________________________5
VI.2 PROPRIETES ELECTRIQUES_________________________________________________________________________________5
VI.3 CONDUCTIBILITÉ THERMIQUE______________________________________________________________________________6
VI.4 APTITUDE A LA CONSTITUTION D'ALLIAGES_________________________________________________________________6
VI.5 RESISTANCE A LA CORROSION_______________________________________________________________________________6
VI.6 PROPRIETES BIOLOGIQUES_________________________________________________________________________________6
VI.7 USINABILITÉ ET TRAITEMENTS DE SURFACE________________________________________________________________7
VI.8 MALLEABILITE ET PLASTICITE______________________________________________________________________________7
VI.9 SOUDABILITÉ______________________________________________________________________________________________7
VI.10 ESTHETIQUE_______________________________________________________________________________________________7
VI.11 AMAGNETISME_____________________________________________________________________________________________8

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