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CALCUL DE L’EXTENSION D’UN RESEAU

DE TRANSPORT

Cours rédigé par Monsieur JOLIBOIS

2.2

Intervenant : Monsieur Hubert GREIVELDINGER

Ingénieur au CAMG
Division Exploitation
Direction Production Transport
GAZ DE FRANCE

Ce document n’est diffusable qu’en accompagnement d’une action de formation TRAN.90.1.JOLIB


SOMMAIRE

1. LE RESEAU PRINCIPAL ................................................................................... page 2


2. LES RESEAUX REGIONAUX ................................................................... pages 3 à 7
2.1. Les besoins ...................................................................................................... pages 3 et 4
2.2. Les solutions possibles .................................................................................... pages 4 et 5
2.3. Les critères techniques du dimensionnement .................................................. pages 5 et 6
2.4. Les critères économiques ................................................................................ pages 6 et 7

ANNEXE 1 : CALCULS DE PERTES DE CHARGE ................................. pages 8 à 20


ANNEXE 2 : LES HORIZONS ECONOMIQUES..................................... pages 21 à 30
ANNEXE 3 : DIMENSIONNEMENT D'UN RESEAU RAMIFIE............ pages 31 à 38
REPARTITION ECONOMIQUE DES PRESSIONS

1
DIMENSIONNEMENT
DES RESEAUX DE TRANSPORT

Dans ce chapitre, sont exposés les méthodes et critères de dimensionnement des ouvrages
régionaux de transport. Les méthodes de dimensionnement du réseau principal de transport
ne sont que brièvement rappelées, à titre d'introduction.

1. LE RESEAU PRINCIPAL
Les ouvrages du réseau principal sont composés d'artères de transport de grande capacité,
de stations de compression, de terminaux méthaniers et de réservoirs souterrains. Ils ont
pour fonction :
- d'assurer la réception du gaz approvisionné selon un rythme quasi constant au cours de
l'année (modulation voisine de 1),
- de supporter la variation saisonnière des consommations, rôle dévolu aux réservoirs
souterrains dans lesquels le gaz est stocké lors des périodes de faible consommation, pour
être restitué en fonction des besoins,
- d'acheminer le gaz depuis les points d'approvisionnement et les réservoirs souterrains
jusqu'aux réseaux de desserte régionale.
Ce réseau doit donc être dimensionné pour des régimes de fonctionnement très différents
comme par exemple :
- l'été, où les consommations sont faibles. mais le réseau fortement sollicité sur de grandes
distances, pour transporter le gaz depuis les points d'entrée sur le réseau jusqu'aux
réservoirs souterrains,
- en période d'hiver, où le réseau joue un rôle de répartition de débits importants vers les
antennes régionales, mais sur des distances plus courtes.
La détection des renforcements à réaliser et le dimensionnement sont donc fonction de
nombreux paramètres, et font appel à l'analyse des différents régimes de fonctionnement
saisonniers dans de nombreux scénarios relatifs aux ressources et aux consommations.

2
2. LES RESEAUX REGIONAUX
Ces réseaux, issus du réseau principal, assurent le transport du gaz jusqu'aux différents
consommateurs, distributions publiques et clients industriels.
L'objectif général du travail de dimensionnement consistera à rechercher une solution
satisfaisant les besoins au meilleur coût.
Les questions auxquelles il faudra répondre sont alors :
- quels sont les besoins ?
- quelles sont les solutions possibles ?
- quels sont les critères techniques de dimensionnement ?
- comment parvenir au meilleur coût ?

2.1. Les besoins


Qu'il s'agisse :
- d'une extension de réseau (création d'une nouvelle Distribution Publique, raccordement
d'une Distribution Publique alimentée en GPL, alimentation d'un client industriel),
- ou d'un renforcement de réseaux existants pour répondre au développement des
consommations,
la recherche des besoins passe par l'analyse des différentes possibilités, depuis le réseau
existant, de satisfaire la demande initiale en tenant compte des nouveaux consommateurs
potentiels (industriels ou Distributions Publiques) qui pourront être raccordés selon
chacune des solutions étudiées.
La densité du réseau de transport est telle aujourd'hui qu'on peut souvent envisager
plusieurs origines sur le réseau existant pour réaliser un raccordement ou un renforcement ;
de même plusieurs antennes ou artères peuvent être concernées, à des échéances
différentes, par le projet étudié. Il est alors nécessaire que l'étude des différentes solutions
envisagées soit conduite dans le cadre d'un schéma directeur propre à assurer le
développement cohérent optimal des réseaux sur la zone considérée.
Le recensement des besoins doit donc résulter d'une recherche globale, au-delà de la
demande initiale, de façon que l'ouvrage qui sera réalisé puisse supporter un accroissement
de charge dû aux autres raccordements envisageables.
Cette phase de recensement achevée, il faut connaître les besoins individuels de chacun des
points de consommation potentiels ; le paramètre essentiel pour le dimensionnement de
l'ouvrage est le débit maximal de chacun des consommateurs.

3
Le débit est variable :
- en fonction des conditions climatiques. Cette dépendance peut en général être
convenablement décrite par une relation linéaire entre le débit consommé et la température
moyenne journalière ambiante,
- dans le temps, à long terme, en fonction de l'augmentation du nombre de clients
desservis, ou de la variation des consommations individuelles,
- au cours de l'année, lorsque la consommation est liée à des activités saisonnières
(exemple : dans l'agriculture).
Avant de pouvoir dimensionner un ouvrage, il y a donc lieu de définir des conditions de
référence qui permettront de fixer les valeurs de débit à prendre en compte.
Sur le premier point, relatif aux conditions climatiques, la règle est de se référer à un
niveau de risque climatique, déterminé statistiquement (on appelle journée froide de risque
climatique X %, la journée dont la température moyenne est telle qu'on n'en rencontre
statistiquement d'inférieure ou égale que X années par siècle).
Pour le second point, qui concerne le choix de l'horizon auquel le débit de pointe est
déterminé, on verra au paragraphe 2.4. qu'il dépend de considérations économiques sur la
durée pendant laquelle le réseau sera réputé satisfaire les besoins.
Enfin, la troisième remarque rappelle la nécessité d'une étude particulière à chaque cas afin
de rechercher, compte tenu des caractéristiques particulières de certains
consommateurs, quelle sera effectivement la combinaison la plus contraignante des débits
de l'ensemble des consommateurs, pour un réseau donné.

2.2. Les solutions possibles


Des considérations développées dans le paragraphe précédent, et avant même de connaître
plus précisément les critères techniques et économiques du dimensionnement, il résulte
qu'en général, pour chaque problème posé, on aura à choisir entre plusieurs solutions se
distinguant par :
- l'étendue de la zone et les potentiels desservis,
- le coût.
En particulier, dans le cas d'un renforcement, on s'attachera à étudier de nouveaux tracés
permettant, outre de répondre à la demande de fourniture exprimée, d'irriguer dans des
conditions économiques favorables de nouvelles zones à consommateurs potentiels. Le
renforcement d'un réseau sur le tracé initial ne devra être considéré comme la solution à
retenir que lorsque aucune autre alternative économiquement et commercialement
intéressante n'aura pu être mise en évidence.

4
De façon générale, les projets de renforcement et d'extension seront examinés dans le cadre
du schéma directeur du réseau régional qui définit les orientations à moyen et long termes
de développement des réseaux en fonction des potentiels recensés et des prévisions de
renforcement ; l'objectif de ce schéma directeur étant de maintenir une structure de réseaux
optimale.
Chacune des solutions étudiées fera l'objet d'une estimation de coût, en terme de coût
global actualisé.

2.3. Les critères techniques du dimensionnement


La capacité d'un réseau de transport est déterminée par la relation qui relie pression et
débit :

relation valable pour chaque tronçon de canalisation où :


L est la longueur de la canalisation
p1 la pression à l'origine
p2 la pression à l'extrémité
Q le débit
D le diamètre intérieur de la canalisation
K un paramètre dépendant des unités choisies et des conditions d'écoulement
(caractéristiques physiques du gaz et de la conduite)
Les différentes formules pratiques et leurs domaines d'application sont décrites en annexe.
Le paramètre à déterminer est le diamètre.
La pression P0 à l'origine de l'ouvrage est celle disponible au point de raccordement, à long
terme ; si l'ouvrage est issu du réseau principal, la pression disponible est définie par le
Service Etudes.
La pression Pi en chacun des points de livraison est celle nécessaire au bon fonctionnement
des réseaux des clients en aval. De façon générale, la pression en extrémité des réseaux de
transport est prise égale à 20 bar.
Le débit "Q" est le débit dans le tronçon, pour le régime d'émission le plus contraignant sur
l'ensemble du réseau. Dans le cas général, les débits les plus contraignants pour le réseau
correspondent à la simultanéité des débits de pointe calculés au risque climatique X % de
référence.
Mais ceci n'est pas toujours vrai, et d'autres conditions peuvent se révéler plus
contraignantes dans certains cas particuliers, comme par exemple, l'existence sur le réseau
de clients industriels dont les consommations de pointe ne sont pas rencontrées en même
temps que celles des distributions publiques. On peut également prendre en compte dans
certains cas l'effacement de clients interruptibles.

5
Le dimensionnement doit également prendre en compte quelques critères annexes, qui ne
feront le plus souvent que l'objet d'une vérification a posteriori :
- la vitesse de gaz que l'on s'efforce de limiter à une valeur inférieure à 20 m/S pour éviter
des difficultés d'exploitation (entraînement de poussière),
- la perte de charge quadratique unitaire qui, si elle est trop élevée (au-delà de 20 à
40 bar2/km), manifeste que le réseau ne dispose que d'une marge très faible de
dimensionnement au-delà des débits retenus.
La connaissance des critères techniques de dimensionnement est suffisante pour un réseau
en simple antenne, puisqu'alors, le choix optimal consiste à retenir le diamètre satisfaisant
strictement les besoins sur la période étudiée, l'horizon de l'étude étant supérieur à l'horizon
de dimensionnement économique (cf. 2.4.).
Elle n'est plus suffisante dès que le réseau est ramifié ou comporte des prélèvements
intermédiaires, car alors plusieurs combinaisons de choix des diamètres des différents
tronçons peuvent satisfaire les besoins.
Il est alors nécessaire de faire intervenir des critères économiques, pour rechercher parmi
l'ensemble des solutions techniquement satisfaisantes, celle dont les conditions
économiques sont les plus favorables.

2.4. Les critères économiques


Le critère de base généralement utilisé pour le choix de la solution à retenir est celui du
bénéfice actualisé maximal tenant compte des recettes apportées par la clientèle raccordée,
et du coût total de l'opération.
Ce critère est directement applicable pour un renforcement.
Pour une extension de réseau, une contrainte de financement pèse sur le choix des
opérations et l'on ne peut retenir, parmi les opérations dont le bénéfice actualisé est positif,
que celles dont la réalisation procure le bénéfice actualisé total le plus grand dans la limite
globale de financement disponible.
Le critère de choix consiste alors à retenir les opérations dans l'ordre décroissant du
paramètre B/I, taux de profitabilité, défini comme le rapport du bénéfice actualisé à
l'investissement. Le seuil B/I > 0,3 est actuellement retenu, en accord avec l'administration
de tutelle.
Deux questions sont encore en suspens, après l'exposé des paragraphes précédents :
1. Quel est l'horizon de dimensionnement, c'est-à-dire quelle est la valeur du débit, qui
évolue dans le temps, à prendre en compte ?
2. Quel est le meilleur choix économique des diamètres des différents tronçons d'un réseau
alimentant plusieurs clients ?

6
La réponse à ces questions est explicitée en annexe. Les principes seuls seront rappelés ici :
- l'horizon économique d'un ouvrage est la durée théorique, exprimée en années, pendant
laquelle l'ouvrage satisfera aux besoins, avant de nécessiter un renforcement. La
détermination de cet horizon économique résulte d'une optimisation sur le long terme de la
pose d'une canalisation et de ses renforcements successifs. Malgré la simplification des
hypothèses qui permet d'attribuer un horizon économique à chaque diamètre de
canalisation, cette méthode est un guide qui permet de déterminer assez rapidement quelles
seront les valeurs de consommations à prendre en compte pour arriver à un
dimensionnement économiquement satisfaisant.
- La répartition économique des pressions résultant de la méthode "COMBET", exposée en
annexe, définit les pressions aux extrémités des différents tronçons, qui déterminent la
combinaison la plus économique des diamètres des différents tronçons.
Cette méthode est également un guide permettant d'approcher plus rapidement une solution
économiquement satisfaisante.
Ces méthodes doivent être considérées comme des outils utiles pour la recherche d'un
dimensionnement économique, mais il faut en garder à l'esprit les limites. Elles expriment,
en effet, dans des résultats simples, la simplification des hypothèses qui a permis leur
élaboration.
Chaque cas d'espèce doit faire l'objet d'une analyse plus approfondie qui tiendra compte :
- des diamètres réels (diamètres commerciaux) des canalisations,
- des contraintes et difficultés locales de pose : terrain difficile où la structure de coût d'une
canalisation s'écarte notablement de la moyenne, passages difficiles où on peut estimer
qu'un renforcement ultérieur par doublement sera techniquement irréalisable ou à coût très
élevé.

7
ANNEXE 1

CALCULS DE PERTES DE CHARGE

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CALCUL DE PERTES DE CHARGE
Généralités

1. ECOULEMENT D'UN FLUIDE GAZEUX EN REGIME PERMANENT


DANS UNE CONDUITE HORIZONTALE
La loi générale d'écoulement d'un fluide gazeux en régime permanent dans une conduite
horizontale peut se mettre sous la forme :

dans laquelle :
(entre parenthèses, système d'unité couramment employé)
p1, p2 pressions absolues aux extrémités amont et aval de la conduite (bar)
K coefficient de proportionnalité fonction des unités choisies (k = 6000)
d densité du gaz par rapport à l'air (-)
Zm facteur de compressibilité moyen aux conditions Tm et Pm (-)
Tm température moyenne du gaz dans la conduite (K)
Pm pression absolue moyenne du gaz dans la conduite (bar)

L longueur de la conduite (km)


Q débit du gaz dans la conduite aux conditions (m3(n)/h)
D diamètre intérieur de la conduite (mm)
λ (Re) coefficient de perte de charge fonction du nombre
de référence choisies de REYNOLDS Re (-)

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2. REGIMES D'ECOULEMENT
La physique de l'écoulement, et par conséquent la valeur du coefficient de perte de charge
λ est fonction du régime d'écoulement.
On définit plusieurs plages d'écoulement en fonction du nombre de REYNOLDS Re défini
par la formule :
dans laquelle :

(même notations que précédemment)


η viscosité dynamique (poiseuille)
K' coefficient de proportionnalité fonction des unités choisies (K’ = 0,4572)
REGIME PLAGE OBSERVATIONS
laminaire Re<2000 n'intéresse pas le transport de gaz
partiellement turbulent 3000<Re<ReT (1) régime laminaire à la paroi
(couche limite) régime turbulent
au centre
totalement turbulent ReT<Re études de saturation
zone de transition 105<ReT<107 variable en fonction des
configurations

(1) ReT = Re de transition

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3. FORMULES PRATIQUES DONNANT λ
Le coefficient de pertes de charge λ (Re) est généralement donné par des formules empiriques valables pour un régime
d'écoulement bien précis.

Ces formules sont nombreuses, le tableau ci-dessous en donne quelques unes :

(1) Détails et application : voir fiche J2 et J3

4. COMPLEMENTS

4.1. Ecoulement d'un fluide gazeux en régime permanent dans une conduite non horizontale de pente
constante
La formule de pertes de charge du paragraphe 1 devient :

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dans laquelle :

et avec les mêmes notations que précédemment :


hl,h2 altitude aux extrémités amont et aval de la conduite (m)
g accélération de la pesanteur (m/s² ≅ 9,81 )

(kg/m3 (n))
To,Po conditions de référence To = 273,15 k
Po = 101325 Pa
soit

4.2. Valeurs de température à prendre en compte


La température moyenne à prendre en compte pour effectuer un calcul de pertes de charge
avec une bonne approximation peut être déduite du tableau suivant (note P.81/JM du
28.12.1979 du Service Transport et étude P.81/LR-JM du 27.03.1973 du Service
Transport) :
CAS TM
= Te =
Absence de compression en amont 5° C en hiver
15° C en été
Présence de compression en amont = Te +
∅ ε L depuis station
km

900 1 000 1,6 0 à 50 25° C


50 à 100 15° C
100 à 200 5° C
1,3 0 à 50 20° C
50 à 100 10° C
100 à 200 3° C
600 400 1,6 0 à 50 20° C
50 à 100 5° C
1,3 0 à 50 15° C
50 à 100 3° C
300 70 1,6 0 à 30 15° C

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4.3. Sensibilité de la formule de pertes de charge aux différents paramètres
Le tableau n° 1 se place dans l'hypothèse d'un transit sur le réseau national (D = ∅ 600,
P1 = 68 bar, P2 voisin de 45 bar, L = 100 km, ke = 10µ m, Q = 500 000 m3 (n)/h, d = 0,61,
T = 5°C, hl = h2)

Le tableau n° 2 se place dans l'hypothèse d'un transit sur le réseau régional (D = ∅ 300,
P1 = 45 bar, P2 voisin de 20 bar, L = 60 km, ke = 20 µ m, Q = 85 000 m3 (n)/h, d = 0,61,
T = 50°C, h1 = h2)

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La non-prise en compte de l'altitude dans les calculs de pertes de charge introduit une
erreur qu'il est difficile de quantifier de manière générale. En effet, l'influence de ce
paramètre dépend du profil exact de la canalisation. Le tableau n° 3 indique quelques
valeurs maximales de variations de la perte de charge. dans deux cas précisés.

14
CALCUL DE PERTES DE CHARGE
Formule du G.D.F.

1. HISTORIQUE
La formule de la Panhandle a longtemps été utilisée au G.D.F. du fait de sa formulation
pratique et de la possibilité d'utiliser une règle à calcul spécifique.
Les moyens de calcul automatique se développant, l'utilisation de la formule de Colebrook
s'est répandue de plus en plus.
A l'heure actuelle, on préférera, dans la mesure du possible, la formule du G.D.F. dérivée
de la formule de Colebrook suite à des expérimentations récentes effectuées aux U.S.A. et
en France.
Celles-ci ont montré que :
- le régime totalement turbulent est établi pour Re>107,
- la transition entre régimes partiellement et totalement turbulents intervient de manière
abrupte,
- dans le régime partiellement turbulent l'équation de Karmann peut être utilisée
moyennant deux corrections :

* tuyau réel : il convient de faire intervenir un facteur de freinage f, d'où finalement

- dans le régime totalement turbulent l'équation de Nikuradse est parfaitement valable à


condition de prendre pour ke une rugosité apparente, fonction de la hauteur moyenne des
aspérités mais également du profil de la canalisation (conduites horizontales en moyenne).
Pour l'ensemble des régimes d'écoulement intéressant le transport du gaz la relation de
Colebrook devient donc :

Cette relation a été réaménagée par les services du G.D.F. :


- d'une part pour obtenir une expression explicite

approximation valable pour 104<Re<107

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- d'autre part pour réaliser la transition abrupte entre régimes partiellement et totalement
turbulents, aménagement "mathématique" en introduisant le facteur n (plus n est grand,
plus on se rapproche de cet objectif), d'où finalement la formule suivante :

2. FORMULE G.D.F.

avec ke rugosité apparente (µ m)


D diamètre intérieur de la conduite (mm)
Re nombre de Reynolds (--)
f facteur de freinage (f<1) (--)
n entier >1 (--)
en pratique on prendra n = 10 (si l'on ne dépasse pas les capacités du calculateur
utilisé).
Le tableau ci-dessous. donne quelques valeurs de ke et f en fonction des caractéristiques
des canalisations.

Pour des canalisations non nettoyées, des expériences ont montré que la rugosité pouvait
s'accroître de 4 µm par an. Sauf indication plus précise, on limitera dans ce cas la valeur de
la rugosité à 100 µm.

3. BIBLIOGRAPHIE
- congrès A.T.G. 1981. Communication de MM. DEWERDT et ASSELIN
Etude expérimentale et théorique des pertes de charge dans les canalisations de transport
de gaz.
- A.T.G. mars 1983. Rapport établi par H. DEWERDT dans le cadre de la commission de
Transport et de Stockage.
Facteur de transmission du gaz.

16
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CALCUL DE PERTES DE CHARGES
Formule du G.D.P., Application au transport du gaz

l. DONNEES
Soit un tronçon de canalisation AB dont les caractéristiques physiques sont connues :
D diamètre intérieur (mm)
L longueur du tronçon (km)
Ke rugosité (voir fiches techniques P) (µm)
f facteur de freinage, sauf cas particulier on prendra f = 0,96 (--)

Dans ce tronçon circule un gaz aux caractéristiques connues :


Q débit algébrique (m3(n)/h)
(+ Si de A vers B )
(- sinon )
θ température moyenne (°C)
d densité par rapport à l'air (--)
PCS pouvoir calorifique supérieur (kWh/m3(n))

La pression en une extrémité est également connue, par exemple :


PA pression absolue en A (bar)

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2. CALCULS
Nous devons calculer successivement :
Pm pression absolue moyenne sur le tronçon AB(bar)
en fait cette pression est obtenue par itération

Zm facteur de compressibilité moyen (--)

Calcul de pertes de charge

d'où :

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3. REMARQUES
- les équations (2) et (3) permettent par un calcul simple d'avoir une bonne approximation
de Z et η (cf. congrès A.T.G. 1979 Communication de M. PECCHIA. L'appréciation des
caractéristiques physico-chimiques et thermodynamiques des gaz naturels à partir du
pouvoir calorifique, de la densité et, éventuellement, de la teneur en anhydride
carbonique),
- le déroulement des calculs s'effectue dans l'ordre croissant de numérotation des formules ;
il nécessite une itération dont le premier pas est obtenu en remplaçant (1) par Pm = PA ou
Pm = valeur fixée par avance ;
l'itération s'arrête quand PB est obtenu à mieux que x % (x est à apprécier en fonction des
besoins).

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ANNEXE 2

HORIZONS ECONOMIQUES

21
LES HORIZONS ECONOMIQUES

1. EXEMPLE
Avant d'aborder le modèle utilisé par le GDF, examinons l'exemple suivant, qui montre la
nécessité d'un tel modèle :
Pour des pressions fixées comme constances à l'origine et à l'extrémité d'une conduite, la
capacité de transport d'une conduite en diamètre 200 mm est le double d'une conduite en
diamètre 150 mm (cela tient aux exposants de la formule de pertes de charge haute
pression, qui font que (200/150)5/2 ≅ 2).
Dans ces conditions, si un modèle de développement des ventes donc du débit transporté
est de la forme Q (t) = αt c'est-à-dire linéaire dans le temps et de niveau quasi nul au début
de la mise en exploitation, une conduite ∅ 200 mm sera saturée en 2 n années la où une
conduite ∅ 150 mm serait saturée en n années.
Si les débits estimés conduisent à prévoir la saturation du ∅ 150 en 10 ans (et par suite
celle du ∅ 200 en 20 ans), il est possible de faire la comparaison suivante :
- bases économiques : taux d'actualisation = 9 % francs constants,
- coût du ∅ 150 : 0,25 MF/km
- coût du ∅ 200 : 0,30 MF/km.
Sur une période de 20 ans, on a le choix entre :
- poser un ∅ 200, suffisant pour 20 ans :

Dans ce cas, il est économiquement préférable de choisir le ∅ 200.

22
Mais rien ne prouve que le ∅ 250 n'aurait pas été plus économique car la durée
d’exploitation sera supérieure à 20 ans.
Pour se donner un moyen d’orienter les choix, il faut se définir un modèle.

2. MODELE UTILISE AU GDF


On suppose fixées les pressions :
- disponible à l’origine de la conduite,
- requise à son extrémité.
On pose comme une donnée que les renforcements successifs se feront par doublement
puis triplement, etc... de la conduite initiale.
La courbe représentative des débits à transporter, fonction du temps, est supposée être une
droite passant par l’origine
Q (t) = αt
Dans ces conditions et seulement dans ces conditions, toutes les conduites qui seront
posées successivement et en parallèle auront le même diamètre (car à chaque fois que l’on
atteindra la saturation du dispositif se reposera le même problème que précédemment).
Il en résulte que les renforcements successifs se feront, à intervalle de temps constant,
toutes les n années, n étant la “durée de saturation” du diamètre D, durée d’autant plus
importante que le diamètre D est plus “gros”. Ce qui s’exprime par la loi des pertes de
charge :

Les conduites sont supposées de durée de vie pratiquement illimitée.


Le prix de la conduite posée “clés en mains” est supposé de la forme :
L x (constante + terme proportionnel au poids de tubes)
∼ L (a + bD2)
ce qui, dans une plage de diamètre pas trop étendue, est sensiblement vrai.
On peut alors aborder le calcul proprement dit dès lors qu’on a fait choix d’un taux
d’actualisation i.

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La fonction d’utilité, qu'il faut rendre minimale, est la somme des dépenses actualisées :

L'expression entre [] est la somme d'une progression géométrique de raison

dont la valeur pour un nombre de termes infini est :

et la fonction S s'écrit :

Physiquement : plus on choisit un gros diamètre plus le facteur (a + bD2) est importance et
plus le facteur d'actualisation est faible.
Il existe un optimum qui s'obtient en écrivant que la dérivée de S par rapport à l'une des
variables indépendantes (n ou D au choix, puisque ces 2 variables sont liées par la formule
des pertes de charge) est nulle.
Ici, on écrit

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ce qui s’écrit :

s’obtient à partir de la formule des perces de charge :

Il ne reste finalement qu'une relation entre D et n qui caractérise l'optimum :

Cette fonction est indépendante de la loi d'évolution des débits à transporter.


Elle ne dépend que
- du taux d'actualisation i choisi,
- du rapport a/b qui caractérise, à une époque donnée, !a courbe de prix des conduites de
transport en fonction du diamètre.
Pour tout problème concret à résoudre, il faut tenir compte, simultanément, de la relation
de pertes de charge retenue au départ et de la relation définissant l’optimum :

Ce qui conduit à la résolution d’un système de 2 équations à 2 inconnues.

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En pratique courante, on dispose d’un graphique standard représentant la relation
d’optimum sur lequel, dans chaque cas particulier, on reporte la courbe représentative de la
loi de pertes de charge (voir annexe).
Il est évident que ce modèle simplifié présente bien des défauts : le schéma général
consistant à doubler à l’infini une conduite de transport, par des conduites identiques de
durée de vie illimitée est, apparemment, dénué de sens pratique.
Et pourtant, c’est sur cette base que l’on peur bâtir d’autres modèles plus sophistiqués
(débit non nul au départ par exemple) et aussi se livrer à quelques considérations
intéressantes sur le sens des variations et l’ordre de grandeur des erreurs que l’on peut
commettre :
- l’horizon optimal est d’autant plus court que le ∅ est plus gros (8 à 10 ans pour les très
gros diamètres proches du 1 000 mm, 30 à 40 ans pour les petits diamètres proches du
100 mm),
- une erreur de l’ordre de 50 % sur le niveau de débit estimé d’ici à 10 ou 15 ans
n’introduit le plus souvent qu’un surcoût (actualisé) de quelques %.
Prenons un exemple :
Les débits estimés au stade des études conduisaient a un optimum (∅ 400, 17 ans).
En pratique, on constate un développement plus rapide : le ∅ 400, effectivement posé, est
saturé en 11 ans.
Cela signifie que le débit atteint lors de la 11ème année est supérieur de

à ce qui avait été prévu.


Dans ces conditions, on constate que l’optimum aurait été de choisir un ∅ 450 saturé en
15 ans.
Le coût de ces conduites est de l’ordre de 0,70 MF pour un ∅ 450 et 0,63 MF pour un
∅ 400.
A noter qu’une chaîne infinie et optimale de ∅ 450 coûte :

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Lorsqu'au bout de 11 ans, on constate la sous-évaluation initiale des débits, on "rectifie le
tir" en doublant cette fois, à l'aide d'un ∅ 450.
Si l'on conserve la même loi de débit par la suite, on doublera toujours à l'aide de ce
diamètre.
Finalement le coût actualisé à l'infini de l'opération complète sera de

alors que le choix optimum dès le départ aurait conduit à :

Le surcoût n’est que de 3 % alors que l'erreur initiale sur les débits est de 50 %.
Ce faible écart peut faire pencher les choix lorsqu'un doute subsiste :
- soit vers les structures "étroites" en période de contingentement des crédits,
- soit vers les structures "larges" en période de relance de l’activité économique, encore
que dans ce cas on préfère généralement lancer des opérations donc la rentabilité est
proche du "plancher".

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30
ANNEXE 3

DIMENSIONNEMENT D'UN RESEAU RAMIFIE

PRESSIONS ECONOMIQUES

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1. OBJET
Le but recherché est de calculer la structure la plus économique permettant d'alimenter des
points de livraison d'un réseau en étoile (ou réseau ramifié). Pour ce faire, la méthode
consiste à déterminer les pressions aux noeuds du réseau : les diamètres en découleront par
simple application de la loi des pertes de charge
Dans ce type de calculs on suppose qu'on connaît au départ : les longueurs des tronçons,
les débits à transporter, la pression disponible à l'origine du réseau, la pression requise aux
points de livraison.
La loi de perte de charge est supposée connue et de la forme

et le prix par unité de longueur des conduites posées, supposé bien représenté par une
expression du type
f (D) =a +b Dc (c voisin de 2)
dans laquelle seul le terme variable b Dc nous intéresse puisque de toute manière les
investissements relatifs au terme constant doivent être considérés comme une dépense
fatale : a est, en effet, indépendant de la solution que nous allons choisir.

2. CAS ELEMENTAIRE DE DEUX TRONCONS EN SERIE

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L'investissement total s'écrit :

En écrivant que la dérivée par rapport à x2 de cette expression est nulle, il vient l'équation :

Elle exprime qu'à l'optimum les pertes de charge quadratiques de deux tronçons disposés
en série doivent être proportionnelles aux coefficients B.

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Il convient de noter que si aucun prélèvement n'est effectué (Q1 = Q2), l’expression ci-
dessus montre que la perte de charge doit être proportionnelle à la longueur, ce qui signifie
que le diamètre doit rester inchangé.

3. CAS ELEMENTAIRE DE DEUX TRONCONS ISSUS D'UN MEME POINT

L'expression à minimiser est ici

Ainsi deux conduites issues d'un même point sont équivalentes quant à la détermination de
la pression x, à une conduite fictive unique dont le coefficient A serait égal à la somme des
coefficients A des deux conduites réelles.

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4. CAS GENERAL
Un réseau en étoile est constitué d'une suite de tronçons en série ou issus d'un même point.
En remarquant que A et B sont liés par une relation :

On peut définir les pressions en chaque noeud du réseau et donc les diamètres par simple
application de la loi des pertes de charge.
On trouvera en annexe des abaques permettant de déterminer les coefficients A et B.

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ANTENNE DE VIRE – FLERS
Détermination de la structure
Méthode COMBET

Dans le cadre d'une préétude d'alimentation en gaz naturel des régions de VIRE et FLERS,
le potentiel de consommation a été évalué par les services commerciaux et un tracé a été
proposé.
Dans le cadre de cette préétude, déterminez la structure d'alimentation nécessaire pour
alimenter ces régions, compte tenu des hypothèses suivantes :
- pression disponible au départ : 45 bar
- pression nécessaire à l'arrivée : 20 bar
- formule de perte de charge

avec σ = 0,7 Q = quantité transitée en m3/h


D = diamètre de la canalisation en mm

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