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Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

‫وزارة التـــعــليـــم العــالــــي والـــبـحــــث الـعـلـــمــــــــي‬

Faculté des Sciences de l’Ingéniorat


Département d’Hydraulique

MEMOIRE DE MASTER
Domaine Sciences et Technique

Filière Hydraulique

Option Hydraulique urbaine

THEME

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la


relation ruissellement-sédiment

Présentépar Dirigépar
BOUCHAGOUR Imene Dr. LAOUACHERIA Fares
SEDRA Abir

Devant le jury de soutenance

Président : Pr HAMMAR Yahia U - Badji Mokhtar – Annaba


Encadreur : MCB LAOUACHERIA Fares U - Badji Mokhtar – Annaba
Examinateur : MAA KECHIDA Said U - Badji Mokhtar – Annaba
Examinateur : MAA CHABI Moncef U - Badji Mokhtar – Annaba
Examinateur : MAB KHERFANE Wahida U - Badji Mokhtar – Annaba

Promotion: Juin 2018


Avant tous, je remercie Dieu le tout puissant qui m’a guidé
tout au long de ma vie, qui m’a permis de m’instruire et
d’arriver aussi loin dans les études, qui m’a donné courage
et patience pour traverser tous les moments difficiles, et qui
m’a permis d’achever ce travail

Nous exprimons mes profonds remerciements à notre


encadreur Dr. LAOUACHERIA FARES sans qui jamais ce
projet n’aurait vu le jour. Je lui suis particulièrement
reconnaissant pour la disponibilité qu’il a consacrée à
l'encadrement de ce projet, pour sa patience, pour ses
encouragements et pour les conseils précieux qu'il n'a cessé
de me prodiguer tout au long de ce travail.

Nous remercierons tous les membres du jury de mémoire :


Dr. CHABI MONCEF, Dr. HAMMAR YAHIA

Dr. Kechida Said et Madame.KHERFANE Wahida

pour qu’ils nous jugent à notre juste valeur et selon notre


mérite

Nos remerciements vont aussi à toutes les personnes de


département d’hydraulique qui ont contribué à notre
enseignement, à notre formation et nous ont guidé tout long
de notre marche à suivre afin de mener à bien notre travail.

Comme Nous remercierons notamment Madame Yacina


DAHDOUH
Je dédie ce modeste travail à l’être le plus cher à
mon cœur, à celui qui m’a toujours guidée par ses
conseils et qui m’a encouragée à poursuivre mes
é tudes :
Mon pè re Ahmed.
La lumiè re de ma vie, au cœur le plus doux, à celle qui
s’est tellement sacrifié e pour me voir toujours meilleur :
Ma trè s chè re mè re Rachida.
Mon fiancé Hamza.
Ma sœur Chaima et Mon frè re
« Diaa».
Et Toute ma famille :
Sedra et Silini .
Ma collè gue de travail ma ché rie
Imé ne.
Mes amies les plus proches
Sana,Marwa, Yasser, Oulfa, Imed, karim, Imene, Youcef
Nour.Y,M.Amine
Abir…
Résumé 2018

Résumé

La modélisation hydrologique joue un rôle primordial pour étudier le comportement du bassin


versant sous l'influence des événements pluvieux pour de périodes de retour bien définies. Le
transport des sédiments est toujours liéàun volume d'eau ruisselé. Notre travail est basésur la
prédiction de ruissellement de surface et sa capacité à pouvoir générer un transport solide
efficace. Le modèle HEC-HMS a étéutiliséàcette occasion pour étudier la relation débit liquide
et solide. La pluie était simulée par la méthode SCS-CN et le ruissellement par la méthode
d'hydrogramme unitaire, par contre le transport solide était simulépar la méthode de Ackers et
White duquel les hauteurs d'eau dans les biefs étaient simulées par la méthode de Muskingum-
Cunge. Les résultats obtenus montrent qu'il y a une relation proportionnelle entre le volume
d'eau et le volume des sédiments.

Mots clés: Modélisation hydrologique, SCS-CN, Muskingum-Cunge, ruissellement, sédiment

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment


Abstract 2018

Abstract
Hydrological modeling plays a key role in studying of the catchment behavior under the
influence of rain events for well-defined return periods. Sediment transport is always linked to
a volume of runoff water. Our work is based on the prediction of surface runoff and its ability
to generate efficient solid transport. The HEC-HMS model was used on this occasion to study
the relationship between liquid and solid flow. The rain was simulated by the SCS-CN
method and the runoof with the unit hydrograph method, whereas the solid transport was
simulated by the Ackers and White method, from which the water depths in the reaches were
simulated using the Muskingum-Cunge method. The results show that there is a proportional
relationship between water volume and sediment volume.

Key words: Hydrological modeling, SCS-CN, Muskingum-Cunge, runoff, sediment

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment


‫الملخص‬ ‫‪2018‬‬

‫الملخص‬
‫تلعب النمذجة الهيدرولوجية دوراً رئيسياً في دراسة سلوك مستجمعات المياه تحت تأثير أحداث المطر لفترات‬
‫العودة المحددة جيداً‪ .‬يرتبط نقل الرواسب دائما بحجم المياه الجارية ‪.‬يعتمد عملنا على التنبؤ بالجريان‬
‫السطحي وقدرته على توليد نقل فعال للرواسب‪ .‬تم استخدام نموذج ‪ HEC-HMS‬في هذه المناسبة لدراسة‬
‫العالقة بين التدفق السائل والصلب‪ .‬تم محاكاة المطر بواسطة طريقة ‪ SCS-CN‬والجريان السطحي‬
‫الهيدروغرافى‪ ،‬بينما تم محاكاة النقل الصلب باستخدام طريقة ‪ Ackers‬و‪ ،White‬حيث تم محاكاة أعماق‬
‫مياه النهر باستخدام نموذج ‪. Muskingum-Cunge‬تظهر النتائج أن هناك عالقة تناسبية بين حجم الماء‬
‫وحجم الرواسب‪.‬‬

‫الكلمات المفتاحية‪ :‬النمذجة الهيدرولوجية‪ ،Muskingum-Cunge ،SCS-CN ،‬الجريان السطحي‪،‬‬


‫الرواسب‬

‫‪Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment‬‬


Sommaire 2018

SOMMAIRE

Remerciement
Résumé
Abstract
‫ملخص‬
Liste des figures
Liste des tableaux

Introduction Générale 02

Chapitre I : Généralitésur le transport solide et les crues

I.1. Les crues 04


I.1.1. définition 04
I.1.2. Les causes de la crue 04
I.1.3. Facteurs aggravant les crues 05
I.1.4. Le processus de formation des crues 05
I.1.5. Les types de crues 07
I.1.6. Les différentes crues 07
I.2. Généralités sur le Transport solide 09
I.2.1. Modes de transport 11
I.2.1.1.Le transport solide en suspension 12
I.2.1.2. Le transport solide par charriage 14
I.2.1.3.La saltation 16
I.2.2. Estimation des pertes de terres 16
I.2.2.1. Mesure de transport solide. 17
I.2.3. Quelques travaux effectués sur le transport solide en Algérie 20
I.2.4. Problèmes liés au Transport solide 23
I.2.5. La Granulométrie 23
I.2.5.1.Définition 23
I.2.5.2. Granulométrie des sédiments 24
I.2.5.3.Variabilitéspatiale de la granulométrie 24
I.2.5.4. Variabilitétemporelle de la granulométrie 27

Chapitre II : La modélisation hydrologique

II.1. Historique et généralités 29


II.2. Les approches en modélisation hydrologique 29
II.3. modélisation de transport solide 32
II.3.1. données sedimentologiques 32
II.3.1.1. Caractérisation des sédiments présents dans le lit de la rivière 32
II.3.1.2. Caractérisation des sédiments transportés par la rivière 33
II.4. les modèles de transport solide 33
II.4.1. HEC-HMS (us armyc orpso f engineers, etats-unis) 33
II.4.2. ISIS (ROYAUME-UNI) 36
II.4.2.1. ISIS Flow 36

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment


Sommaire 2018

II.4.2.2. ISIS Sediment 37


II.4.3. MlKE 11 (DANISH HYDRAUL INICSTITUTE DANEMARK 38
II.4.3.1. le module hydrodynamique : MlKE 11 - HD 39
II.4.3.2. Le module transport solide en sédiments non cohésifs : MIKE 11- ST 40
II.4.3.3. Le module transport solide en sédiments non cohésifs : MlKE 11- GST 41
II.4.4. les modelés Telemac et Sisyphe (EDF ET EDF en association, France) 42
II.4.4.1. Le modèle TELEMAC-2DST 42
II.4.4.2. Le modèle SISYPHE 43

Chapitre III : Matériels et méthodes

III.1. Zone d'étude 45


III.2. Occupation des sols et classification 46
III.3. Contexte météorologique 50
III.3.1. Précipitation 50
III.3.2. La Température 51
III.3.3. Le vent 52
III.3.4. L'humidité 52
III.4. Hydrologie 53
III.5. Les activités anthropiques 53
III.6. Modèle hydrologique HEC-HMS 54
III.6.1. Modélisation des précipitations 55
III.6.1.1. Méthodes basées sur les coefficients de pondération 55
III.6.1.2. Inverse du carréde la distance 57
III.6.1.3. Evènements pluvieux hypothétiques 58
III.7. Modélisation de l’Evapotranspiration (ETP) 61
III.8. Modélisation des pertes 61
III.8.1. Concept de base 62
III.8.2. Le modèle de pertes initiales et àtaux constant 62
III.8.3. Le modèle du Curve Number (CN) 64
III.8.4. Application et limitation des modèles de ruissellement utilisés avec le 65
HEC-HMS
III.9. Modélisation du ruissellement direct 66
III.9.1. Les modèles liés à la méthode de l’hydrogramme unitaire (HU) 67
III.9.2. Modèles d'hydrogrammes unitaires synthétiques 68
III.9.2.1. Le modèle du SCS (Soil Conservation Service) 68
III.10. Modélisation des écoulements fluviaux avec HEC-HMS 68
III.10.1. Le modèle Muskingum-Cunge 69
III.11. La modélisation de transport solide 70
III.11.1. Les formules mettant en œuvre la contrainte 72
III.11.1.1. Formule de Ackers et White (1973) 72

Chapitre IV : Résultats et discussion

IV. Résultats et discussion 75


IV.1.Résultats de simulation hydrologique du bassin versant 75
IV.1.1. Simulation des pertes par infiltration 75
IV.1.2. Simulation de ruissellement 76
IV.1.3. .Hydrogramme de crue à l’exutoire (Outlet) 80
VI.2. L’acheminement de la crue 81

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment


Sommaire 2018

IV.2.1. Bief R20 81


IV.2.2. Bief R10 82
IV.3. Simulation du transport solide 83
IV.3.1. Transport solide au niveau des sous bassins versant 83
IV.3.2. Transport solide au niveau de biefs 86

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment


Sommaire 2018

Liste des figures

Chapitre I : Généralitésur le transport solide et les crues

Photo I.1: Ghardaïa : inondations du 01-10-2008 (Destruction massive 09


causée par les eaux boueuses)
Figure I.1: Diagramme de Hjulstrom 11
Figure I.2: Différent types de transport solide en rivière.( Komercu et al.,) 12t
Figure I.3: Critères de suspension (Van rijn 1984) 14
Figure I.4: Equilibre d’un grain posé sur le fond d’un canal 15
Figure I.5: Exemples d’échantillonneurs Helley-Smith.( Bouchelkia, 2009) 18
Figure I.6: Echantillonneurs de charge de fond (piège) 18
Figure I.7: Traineau portatif des détecteurs 19
Figure I.8: Taille des granulas 24
Figure I.9: Analyse granulométrique d’un sédiment 25
Figure I.10: Localisation des formes d’un cours d’eau 26

Chapitre II : La modélisation hydrologique

Figure II.1: Les différentes approches de modélisation (Gaume ;2000) 31

Chapitre III : Matériels et méthodes

Figure III.1: Situation géographique du bassin de l'oued Moudjar 45


Figure III.2: Topographie du bassin versant de l'Oued Moudjar 46
Figure III.3: Occupation des sols du bassin versant de l'Oued Moudjar 47
Figure III.4: Carte des groupes de sols du bassin versant de l'Oued Moudjar 50
Figure III.5: Hyétogramme mensuel pour la station de Zit-Emba sur la période 51
1997-2008
Figure III.6: Température moyenne mensuelle pour la station de Zit-Emba sur 52
la période 1997-2008
Figure III.7: Humiditérelative moyennes mensuelles 53

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment


Sommaire 2018

Figure III.8: Schématisation du bassin versant de l’oued Moudjar sous HEC- 54


HMS
Figure III.9: Illustration de la méthode des polygones de Thiessen et la 56
méthode des isohyètes
Figure III.10: Illustration de la méthode de l’inverse du carré de la distance 57
Figure III.11: Facteurs de réduction des hauteurs données par les courbes HDF 59
Figure III.12: Exemple de la distribution de la Pluie basée sur la fréquence. 60
Figure III.13: Répartition de la précipitation au cours de l’évènement 60
Figure III.14: Etapes de la modélisation du transport solide (avec ou sans calcul 71
de la contrainte)
Chapitre IV : Résultats et discussion

Figure IV.1: Les sous-bassins de l'oued Moudjar sous HEC-HMS 75


Figure IV.2: Hydrogramme de crue du Sous bassin "W100" 77
Figure IV.3: Hydrogramme de crue du Sous bassin " W90" 78
Figure IV.4: Hydrogramme de crue du Sous bassin "W80" 79
Figure IV.5: Hydrogramme de crue du Sous bassin "W70" 80
Figure IV.6: Hydrogramme de crue de l’exutoire 81
Figure IV.7: Hydrogrammes de crue du Bief R20 82
Figure IV.8: Hydrogrammes de crue du Bief R10 82
Figure IV.9: Courbe granulométrique de l'oued Moudjar 83
Figure IV.10: Relation entre débit liquide-débit solide du sous bassin "W100" 83
Figure IV.11: Relation entre débit liquide-débit solide du sous bassin "W90" 84
Figure IV.12: Relation entre débit liquide-débit solide du sous bassin "W80" 84
Figure IV.13: Relation entre débit liquide-débit solide du sous bassin "W70" 85
Figure IV.14: Relation entre débit liquide-débit solide de bief "R10" 86
Figure IV.15: Relation entre débit liquide-débit solide de bief "R20" 86

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment


Sommaire 2018

Liste des tableaux

Chapitre III : Matériels et méthodes

Tableau III.1: Valeurs des CN pour différents types d'occupation de sol, en 48


fonction des groupes de sol hydrologiques du SCS
Tableau III.2: le taux de pertes constant pour les différents types du 63
sol.(OUAZAR ;2002)
Tableau III.3 : Les avantages et les inconvénients du modèle de ruissellement 65
inclus dans HEC-HMS

Chapitre IV : Résultats et discussion

Tableau IV.1: Données de base des sous-bassins versants 76


Tableau IV.2: Résultats de Sous bassin W100 76
Tableau IV.3: Résultats de Sous bassin W90 77
Tableau IV.4: Résultats de Sous bassin W80 79
Tableau IV.5: Résultats de Sous bassin "W70" 79
Tableau IV.6: Résultats de simulation à l’exutoire (Outlet) 80
Tableau IV.7: Résultats de simulation de Bief R20 81
Tableau IV.8: Résultats de simulation de Bief R10 82
Tableau IV.9 : Valeur de débit liquide vs sédiment 85
Tableau IV.10 : : Valeur de débit liquide vs sédiment des biefs 87

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment


Introduction Générale
Introduction générale 2018

Introduction générale

La relation débit liquide-solide est toujours appréhendé par la morphologie du bassin, sa


topographie et les quantités de précipitations tombées sur le bassin versant. les crues qui se
produisent au niveau des cours d'eau à cause de la saturation de sol peuvent augmenter le
niveau d'eau du cours d'eau, ce qui provoque une inondation du terres agricoles et érosion du
fond de l'oued qui va affecter la partie aval du bassin par un volume important de sédiment.
La prédiction des volumes de ruissellement et la quantification des volumes de sédiments
transportés par charriage ou suspension peut se faire par des modèles hydrologiques ou
hydrauliques. L'utilisation de ces modèles facilitent et aident àconnaître le relation entre débit
liquide et solide. Ils existent une gamme de modèles qui simulent ces deux phénomènes
( inondation et érosion) àsavoir le modèle HEC-HMS, HEC-RAS et MIKE11. L'objectif de
notre travail est basésur la prédiction du volume de ruissellement et le volume des sédiments
transporté par l'oued vers le barrage de Zit-Emba. Le modèle HEC-HMS a été utilisé pour
compléter cette mission.
Notre mémoire s’organise en quatre (04) chapitres. Commençant par une introduction
générale qui explique l’objectif de notre travail. Le premier chapitre présente une généralité
sur les crues et le transport solide. Le deuxième chapitre est consacrépour la définition des
modèles hydrologiques et de modèles de transport solide. Le troisième chapitre décrit les
caractéristiques du bassin d'étude et la théorie du modèle utilisé pour la modélisation. Le
quatrième chapitre est consacré à l’application du modèle hydrologique HEC-HMS,
l’interprétation des résultats de la simulation et l’analyse de ces résultats. Enfin une
conclusion qui a tiréde ce travail.

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 2


Chapitre I
Généralitésur le transport
solide et les crues
Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

I.1. Les crues

I.1.1. définition

Les crues sont un phénomène naturel. Toutefois, les catastrophes entraî


nées par les
inondations sont le résultat d’une interaction entre ce phénomène naturel et des processus
écologiques, économiques et sociaux.( Belagoune ,2012).

La crue correspond à l’augmentation de la quantité d’eau qui s ’écoule dans la


rivière et peut concerner l’ensemble du lit majeur de la rivière . De nombreux géographes
et hydrologues ont adoptéle critère qu'une rivière est en crue lorsque son Débit est trois àcinq
fois supérieur àson débit moyen. De façon plus pratique, on admet Qu’une rivière est en crue
lorsqu'elle déborde des limites de son lit mineur. Il s'a git d'un phénomène naturel périodique
qui n'est exceptionnel que lorsque les débits deviennent considérables par rapport àson module ;
on parle alors de crue critique, la quelle peut engendrer une inondation sur les zones riveraines.

Une crue se caractérise par son hydrogramme graphique qui représente les variations de
débit en fonction du temps. Plus précisément, c’est la partie montante de ce hydrogramme qui
est appelé«crue », la partie descendante étant «la décrue ». Une crue se définit par différents
critère s : sa genèse, sa durée, sa fréquence, son débit de pointe et son volume.( FREY,1991)

I.1.2. Les causes de la crue :

La crue est la conjugaison brutale de plusieurs facteurs :

 l’augmentation brutale du débit en amont provoquésoit par des eaux en amont due à
un réchauffement rapide (fonte des neiges ou de glacier) ou un évènement
accidentel (rupture de barrage...).

 Cet apport excessif est renforcé par une diminution de l’infiltration et du stockage
en amont (urbanisation excessive et non contrôlée, antécédents pluvieux récents), par
l’encombrement du lit du cours d’eau provoquant des mini barrages qui cèdent lorsque
la pression des eaux est trop forte.

 La baisse de l’écoulement sur le site et en aval causée par l’encombrement du cours


d’eau àcaractère accidentel (éboulement, glissement terrain,travaux dans le lit du cours
d’eau) ou due àla négligence (urbanisation, absence de nettoyage.

Parmi ces facteurs, certains sont prévisibles, d’autres ne le sont pas, certains sont imparables,

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 4


Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

d’autres peuvent être évités. En ce qui concerne les causes imparables (précipitations, sol
saturé...), la prévention est basée uniquement sur la mise en alerte et la surveillance.( Bachi,
2011)

I.1.3. Facteurs aggravant les crues

a. En milieu rural

 Le développement des grandes cultures au déterminent des prairies fourragères


a eu entre autres pour conséquence la disparition des haies et des taillis bocagers qui
avaient un effet de ralentissement et de rétention de l’eau.

 Le drainage des marais et l’asséchements de zones humides qui jouaient un rôle


d’éponge ont accéléré les vitesses de transfert de l’eau vers les cours d’eau.

 Le recalibrage des cours d’eau (suppression de méandres par exemple) a accéléréles


vitesses d’écoulement de l’eau vers l’aval.

b. En milieu urbain

L’imperméabilisation des sols dans les agglomérations a accentué le ruissellement pluvial.


(RECKING,2012).

I.1.4. Le processus de formation des crues

Comprendre ce processus revient à analyser les différents facteurs concourant à la


formation et à l'augmentation temporaire des débits d'un cours d'eau. En simplifiant, on
distingue:

 L'eau mobilisable, constituée de l'eau reçue par le bassin versant.

 Le ruissellement, qui correspond àla part de l'eau qui n'a pu s'infiltrer dans le sol. Il
dépend de la nature du sol, de son occupation de surface et de l'intensitéde l'épisode
pluvieux.

 Le temps de concentration, qui est défini par la durée nécessaire pour qu'une goutte
d’eau partant du point le plus éloignéde l'exutoire du bassin versant parvienne jusqu'à
celui-ci.

 La propagation de l'onde de crue, qui est fonction de la structure du lit et de la vallée


alluviale, notamment de la pente et des caractéristiques du champ d'inondation.

a. influence des facteurs naturels

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 5


Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

 Surface et forme du bassin versant : ainsi pour une même surface, l'allure de
l'hydrogramme de crue résultant d'une pluie donnée est très différente suivant la forme
du bassin versant ; un bassin très allongé ne réagit pas comme un bassin de forme
ramassée ce qui a amené l'utilisation d'un indice pour évaluer le « coefficient de
compacité ». En principe plus cet indice est faible, plus la concentration des eaux
apportées par les affluents est rapide et plus les crues risquent d'être brutales et bien
différenciées

 Configuration du relief des lits des cours d'eau : La pente exerce une influence
directe sur la rapiditéde l'écoulement et donc sur la puissance de la crue. Si le profil en
long du cours d'eau est assimilable àune suite de segments plus ou moins pentus, il
exerce une action visible sur la crue. Le profil en travers est aussi important ; pour un
même débit de crue, un cours d’eau encaisséverra sa hauteur d'eau monter beaucoup
plus vite qu'un cours d'eau àprof il plus évasé. En contrepartie, ce dernier a de plus
grands risques de débordements.

 Densitédes cours d’eaux et perméabilitédu bassin versant : ainsi la densitédes


cours d'eau était fonction de la nature des terrains, le réseau est d'autant plus développé
et complexe que le terrain est moins perméable. On comprend aisément que plus
l’imperméabilité est forte, plus les eaux météoriques sont disponibles pour le
ruissellement de surface. De ce point de vue, àpriori les cours d'eau drainant les régions
imperméables sont une plus forte probabilitéàdévelopper des crues dangereuses.

 Facteurs biogéographiques : la végétation joue un rôle climatique complexe, elle agit


sur le ruissellement, retient une part des pluies, évapore l'eau, etc. L'on sait depuis
longtemps qu'une couverture végétale dense réduit et ralentit considérablement
l'écoulement. D'abord la forêt intercepte la pluie et la neige, cette dernière pouvant
mettre très longtemps à fondre sous couvert. En suite elle accroît fortement
l'évapotranspiration ; pour la zone tempérée celle - ci atteint ou dépasse fréquemment
500 à700 mm /an. On comprend facilement que cette la limite le ruissellement direct et
l'alimentation des cours d'eau.

b. Influence des facteurs anthropiques

 Occupation de zones riveraines : la concentration des personnes et l’accumulation des


biens dans les champs d’inondation génère le risque d’inondation par accroissement des

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 6


Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

enjeux, augmentation des vulnérabilités et absence de prévention - précaution.

 Imperméabilisation forte (conséquences d'aménagements urbains ou agricoles);

 Défiance des dispositifs de protection (digues, déversoirs).

I.1.5. Les types de crues

En général, on distingue deux types de crues :

Les crues fluviales

Elles se caractérisent par des montées relativement lentes des eaux et peuvent être
prévues plusieurs heures, voire plusieurs jours àl'avance. En dépit de leur évolution lente, les
crues de plaine peuvent être accompagnées localement de phénomènes très dangereux,
notamment lors d'une débâcle, c'est à dire lors de la rupture d'un obstacle d'un cours d'eau,
après que l'écoulement des flots ait étébloquépar des embâcles (amoncellement de débris) sous
les ponts .C’est le cas des inondations de grands bassins versants ; elles résultent le plus souvent
des précipitations importantes généralisées sur de grandes étendues et caractérisées par leurs
quantitéet leurs durée qui peut atteindre 10 à15 jours.

En Algérie, ce type d’inondation survient généralement en saison hivernale entre les mois
de Décembre et Mai.

crues torrentielles

Lorsque des précipitations intenses, telles des averses violentes, tombent sur tout un
bassin versant, ou sur une portion de bassin versant, les eaux ruissellent et se concentrent
rapidement dans le cours d'eau, engendrant des crues torrentielles brutales et violentes. Le cours
d'eau transporte de grandes quantités de sédiments, ce qui se traduit par une forte érosion du lit
et un dépôt des matières transportées. Ces dernières peuvent former des barrages, appelés
embâcles, qui, s'ils viennent àcéder, libèrent une énergie pouvant aggraver les dégâts.( Achite
et Ouillon 2007)

I.1.6. Les différentes crues

On définit les crues en fonction du risque de survenue de celle-ci sur une période donnée :

 Crue décennale : Elle correspond àun volume de précipitation exceptionnel qui chaque
année à1 chance sur 10 de se produire;

 Crue trentennale : elle a chaque année 1 chance sur 30 de se produire ;


 Crue centennale : elle a chaque année 1 chance sur 100 de se produire. (Nacef,2013)

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 7


Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

Plus cette période est grande, plus les débits et l'intensitésont importants.

On distingue par ordre croissant :

- les crues fréquentes, dont la période de retour est comprise entre un et deux ans;

- les crues moyennes, dont la période de retour est comprise entre dix et vingt ans ;

- les crues exceptionnelles, dont la période de retour est de l'ordre de cent ans ;

- la crue maximale vraisemblable, qui occupe l'intégralité du lit majeur.


La crue de projet est une crue de récurrence donnée (fonction de l'environnement
et d'impératifs technologiques) servant à calculer la résistance des ouvrages de
génie civil : ponts, barrages... (Moreil et al., 1999).

Pour rappel nous citons quelques crues et inondations catastrophique survenus sur le territoire
algérien :

 Les précipitations exceptionnelles survenues le 28 au 31 mars 1974 sur plusieurs régions


du centre ont causés uniquement dans la wilaya de Tizi- Ouzou 52 morts, 4570 maisons
détruites, 130 villages isolés et plus de 18000 sinistrés. Les dégâts matériels ont été
estimés àl’époque à27 millions de Dinars, 13 ponts et quelques Kilomètres de route
ont été emportés par les crues.

 La plus forte crue historique de Oued El Hammam dans le bassin de la MACTA,


enregistrée le 27 Novembre 1927(estiméàenviron de 5000 m3/s) àamener la rupture
totale de l’ancien Barrage Fergoug près de Mascara.

 Les pluies exceptionnelles (plus de 240mm), abattu sur Bouzaréah dans la nuit de 9 au
10 Novembre 2001, provoquées par un orage local ont généréune crue catastrophique,
estimée à730m3 /s, sur un bassin versant de 10 km2 .Cette crue àarracher et emporté
avec elle d’énormes quantité de terre (boue), arbres et détritus de toute sorte. La violence
meurtrière de cette crue survenue sur Bab El Oued (Alger) àfait presque 1000 morts et
importants dégâts matériels.( Achite et Ouillon 2007)

 Inondations d’Octobre 2008 (Ghardaïa) : plus de 40 morts et des dégâts matériels très
lourds ;

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Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

Photo I.1: Ghardaïa : inondations du 01-10-2008 (Destruction massive causée par les eaux boueuses)
Source : http://video-aol.com/video-detail

 Inondations d’Octobre 2000 (ouest algérien) : plus de 24 dé c ès ;

 Inondations du 24 Octobre 2000 (Sidi Bel Abbès) : 02 décès et d'importants dégâts


matériels ;

 Inondations d’Octobre 1993 (Oued R’hiou, wilaya de Ghilizane) : 22 décès et 14 Blessés

I.2. Généralités sur le Transport solide

On appelle transport solide d'un cours d'eau tous les matériaux, des boues les plus
fines aux rochers les plus grossiers, que le courant peut entraîner(M. Henri PELLERAY).
Le transport solide dans un cours d'eau constitue la seconde phase de l'érosion. Il

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Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

est la conséquence partielle de la perte en terre des sols au niveau du bassin versant. Il est,
cependant, la cause directe de la sédimentation dans les ouvrages hydrauliques. (Benaicha ,A).

Le transport des sédiments par un écoulement à surface libre joue un grand rôle dans de
nombreux domaines. Dans la nature, il affecte la morphologie des cours d'eau, des estuaires et
du littoral. Il agit également par les matières en suspension sur tout l'écosystème aquatique
(atténuation de l'énergie lumineuse en particulier). Son impact sur les ouvrages hydrauliques
est de première importance. Il est responsable du comblement des retenues, du déchaussement
d'ouvrages dûàl'abaissement du lit pour ne citer que ces effets.( FREY, 1991).

Le transport solide est un phénomène complexe, en particulier, la chute des vitesses à


l’entrée de la retenue qui entraine par la diminution de sa capacité du transport, un dépôt
immédiat des alluvions grossiers, par contre les éléments fins, plus légers poursuivent leurs
chemins en suspension jusqu’à se déposer en eaux mortes où ils décantent lentement. La
dynamique des matériaux arrachés au sol et transportés par le réseau d'écoulement dépend
essentiellement de la vitesse d'écoulement et de la granulométrie.( Bouchelkia, 2009)

Ce phénomène et limité par la qantité de matériaux susceptible d’étre transportée (selon la


fourniture sédimentaire).Il est régi par deux propriétés du cours d’eau :

 La compétence: Elle est mesurée par le diamètre maximal des débris rocheux que peut
transporter le cours d’eau. Cette caractéristique est fonction de la vitesse d’eau comme
le montre le diagramme de Hjulstrom qui divise le transport solide en trois phases : la
sédimentation, le transport avec une fonction croissante qui est toujours au-dessous de
celle d’arrachement des particules (l’érosion).

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Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

Figure I.1: Diagramme de Hjulstrom

 La capacité: C’est la quantitémaximale de matériaux solides que peut transporter en


un point et àun instant donnéle cours d’eau. Elle est fonction de la vitesse de l’eau,
du débit et des caractéristiques de la section (forme, rugosité, etc…).( Baloul, 2012)

I.2.1. Modes de transport

Il existe différents modes de transport solide dans les cours d'eau, ils dépendent
essentiellement de la morphologie du cours d'eau et des terrains traversés. Il s’agit de trois types
de mouvements dans les cours d’eaux :

 Transport en charriage au fond du lit,

 Transport par saltation,

 Transport en suspension,

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Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

Charriage saltation suspension

Figure I.2: Différent types de transport solide en rivière.( Komercu et al.,)

Dans la pratique, on ne retient généralement que les transports par suspension et par
charriage. II est en effet difficile de déterminer une limite objective, dans le cas d'écoulements
réels et en présence d'un contexte granul ométrique naturel (souvent hétérogène), àla distance
du saut d'une particule.

I.2.1.1. Le transport solide en suspention :

Le transport solide en suspension est un phénomène assez continu dans l'espace. Les
sédiments sont transportés sur de longues distances, àla vitesse du courant. Mais il est très
discontinu dans le temps puisqu'il est conditionnépar le phénomène d'abrasion.

 Description du phénomène

Au fur et àmesure que la vitesse du courant s'accroit dans le cours d'eau, l'intensitéde la
turbulence et l'épaisseur de la couche limite turbulente s'accroissent également, on arrive
finalement à un stade où les particules en saltation atteignent une hauteur au dessus du
fond où les forces ascensionnelles fluctuantes dues à la turbulence dépassent le poids
des particules.

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A partir de ce moment, les particules ne suivent plus une trajectoire définie, mais elles suivent
des trajectoires aléatoires dans l'épaisseur de fluide.( Bouchelkia, 2009)

Le critère d'apparition des phénomènes de suspension qui consiste à définir la vitesse "U"
d'écoulement du liquide, par laquelle la poussée de ce dernier sur les grains de diamètre "D"
permet la mise en suspension des grains quartzeux de 0,2 à0,85 millimètres de diamètre dans
des écoulements naturels de rivières est définie par la formule de W.Kresser suivante :

𝑈 2 = 360. 𝑔. 𝐷 (𝐼. 1)

Avec : 𝑈 = 𝐶√ℎ. 𝐽

et 𝜏 = 𝛾𝐽. ℎ

𝜏 = 360(𝛾𝑔×𝐶2 ) × 𝐷

τ: La contrainte tangentielle de l'écoulement

γ : Poids volumique du liquide (N/m3)

C : Coefficient de Chezy.

h : Hauteur du liquide (m).

J : Perte de charge régulière de l'écoulement.

U : Vitesse de l’écoulement (m/s)

D : Diamètre des grains (mm).

g : Accélération de pesanteur (m/s2).

Les sédiments se déplacent sur des grandes distances et le débit solide croît de l’amont
vers l’aval,

Quelques valeurs indicatives, permettent de délimiter les deux modes de transport. Ces
valeurs utilisent le rapport entre vitesse de l’écoulement V sur le lit du cours d’eau, et la
vitesse W de chute des particules,

V/ W > 0,10 début de transport par charriage.

V/W > 0,40 début de transport En suspension,

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Les critères de suspension, donnés par Bagnold, Van Rijn, Eugelund et Schields sont
représentés dans la figure II-3.( FREY, ,1991)

Figure I.3: Critères de suspension (Van rijn 1984)

I.2.1.2. Le transport solide par charriage

Le transport par charriage est l'un des principaux types de transport solide dans un cours
d'eau, il s'alimente surtout par érosion du lit et des berges du cours d'eau. Il contribue pour une
large part àla formation et àl'équilibre du lit, modelant ainsi le profil en long du cours d'eau.
Les grains charriés se déplacent par à coups à une vitesse moyenne très nettement
inférieure à celle de l'eau (moins d'un mètre par heure).( GRANIER, 1993)

Lorsque la turbulence de l’écoulement est importante, les grains sont susceptibles


d’être emportés par suspension malgréleur poids. Ils peuvent alors se déplacer sur de longues
distances sans rejoindre le fond, avec une vitesse égale àcelle de l’eau.( RECKING, 2012)

Le transport par charriage est très discontinu àla fois dans le temps et dans l'espace. C’est
un phénomène très localisépuisqu'il est conditionnéentre autres, par la pente et la constitution

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du lit, qui peuvent varier d'un tronçon de cours d'eau àl'autre. Par contre, pour une même section
de cours d'eau, il peut être liéau débit liquide, donc, dans certaines conditions il se prête mieux
àl'étude théorique et àl'élaboration de formules.( GRANIER, 1993)

 Description du phénomène :

Sur le lit des matériaux sans cohésion, les grains isolés sont soumis aux forces de pesanteur et
aux forces hydrauliques .

 Les forces de pesanteur sont des forces stabilisatrices.

 Les forces hydrauliques sont des forces déstabilisatrices dues àl'écoulement (traînée
et portance)

La grandeur physique explicative de ce mode de transport (charriage) est la contrainte


hydrodynamique critique « τc »

Donc les grains constituants l'interface solide-liquide, ayant un poids et un coefficient de


frottement, ils ne peuvent être mis en mouvement par l'action du fluide que si la contrainte sur
le fond " τ" dépasse la valeur de la contrainte critique « τc »

Ce mouvement de granulats se traduira par un transport sur le fond dans le sens de l'écoulement.

Figure I.4: Equilibre d’un grain posé sur le fond d’un canal

La contrainte sur le fond de la rivière est exprimée par :

𝜏=ρ. g. Rh. J (N/m2)

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𝜏: La contrainte tangentielle de l'écoulement. (N/m2)

τcr : contrainte critique du début d’entraînement. (N/m2)

J : Perte de charge régulière de l'écoulement .

ρ: Poids spécifique de l’eau.

Rh : Rayon hydraulique (m)

g : Accélération de la pesanteur (m2/ s)

Pour cela, on dit que le charriage est un phénomène àseuil et l'analyse très simplifiée pour le
début de mouvement, revient à comparer directement la force de déstabilisation due
à l'écoulement à la capacité de résistance au mouvement des matériaux, qui tapissent le
fond.( Benaicha. A)

I.2.1.3. La saltation

C'est le mode de transport des éléments plus fins que les galets, c'est-à-dire les
graviers et les sables grossiers, Les graviers sautent, progressent par bonds au fond de la rivière
et occupent donc, dans la section, une certaine hauteur dépendant de la vitesse et des
caractéristiques des grains.

On explique la progression par saltation de la façon suivante: un grain glisse sur le


fond du lit, puis rencontre un obstacle, il se bute alors sur cet obstacle. La différence de
pression entre l'amont et l'aval du grain augmente, il bascule, puis est arraché, entraîné par le
courant et, par gravité, retombe au fond où le processus recommence..

Il est évident que les composantes multiples de la vitesse, qui caractérisent la turbulence,
jouent un rôle important dans la saltation. (Henri PELLERAY)

I.2.2. Estimation des pertes de terres

La quantification de transport solide peut se faire par:

 mesure directes.

 calculs àl'aide des formules existant dans la littérature.

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I.2.2.1. Mesure de transport solide

Mesure du transport en suspension

En pratique, la mesure du transport solide se fait sur toute la largeur de la section de mesure.
La méthode utilisée, consiste àexplorer le champ des vitesses et des concentrations sur une
section donnée du cours d'eau. Des prélèvements d'échantillons par des équipements
spécifiques, au droit de la section de mesure, se font parallèlement au jaugeage de
débit au moulinet pour différentes largeurs et différentes profondeurs de la section de mesure.
Le prélèvement d'échantillons doit se faire avec des appareils à action très rapide. Il existe
plusieurs appareils de prélèvements d'échantillons actuellement utilisé, àsavoir:

 Turbidisonde NEYRPIC

 Turbidisonde DELFT

 Prélèvement au moyen d'une pompe

 Prélèvement au moyen de bouteilles

Pour les faibles courants d'eau, les prélèvements peuvent être faits à l'aide de bouteilles
que l'on envoie àla profondeur voulue grâce àun câble.( Touaibia, 2009)

La mesure du transport de fond

a) Mesure directe

La fosse artificielle, c’est la manière la plus simple pour les mesures de transport solide
par charriage. Elle consiste àcreuser un trou dans le lit du cours d’eau (figure5)

cela permet de récupérer puis peser les sédiments qui y pénètrent. Cette méthode devient
plus longue et laboureuse lorsque la charge en sédiments devient plus grande.( Baloul, 2012)

Parmi les équipements de mesures actuellement disponibles on peut décrire très sommairement :

Les nasses constituées d'une poche de grillage montée sur un cadre métallique qui laisse passer
les matières en suspension, mais retient les matériaux grossiers.

Le plus connu et le plus utilisédans le monde est le préleveur Helley –Smith dont il existe de
nombreux modèles, fonction notamment de la granulométrie des sédiments àprélever et des
vitesses d’écoulement.

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Figure I.5: Exemples d’échantillonneurs Helley-Smith.( Bouchelkia, 2009)

Le piège (figureI-5) constituéde récipients très aplatis de section longitudinale triangulaire dont
le bord correspondant au sommet du triangle est dirigévers l'amont. A l'opposédans la partie
supérieure avale du récipient, une série de petites cloisons inclinées vers l'aval constitue le piège
oùviennent se prendre les matériaux (sable essentiellement).

Figure I.6: Echantillonneurs de charge de fond (piège)

b) Les mesures indirectes

Elles sont basées sur l’utilisation des ultra-sons ou des traceurs radioactifs.

 Les sondeurs à ultrasons : permettent de suivre le déplacement des dunes dans les
fonds sableux àfaibles pentes.
 Le détecteur hydrophonique: Il permet de déterminer le début et l’arrêt
d’entrainement des particules de sable grossier et gravier grâce aux chocs enregistrés

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suite au contact des particules mises au mouvement avec une plaque placée au
fond du cours d’eau. On peut avoir au lieu d’une plaque un peigne enfoncédans les
matériaux du fond sableux attachée àune tige reliée àun lecteur phonographique. Cet
appareil est appelé arénaphone.

Méthode par l’outil des traceurs : la technique consiste àinsérer dans l’écoulement un traceur
radioactif sous une forme semblable aux particules en charriage (avoir la même forme, taille et
poids). Le mouvement en aval peut alors être surveillé en utilisant les détecteurs portatifs.
Alternativement, le traceur peut être appliquéàla surface du sédiment naturel, ou il peut être
incorporé aux matériaux artificiels qui peuvent être rendus radioactifs (Fao, 1993). La
complexité de cette technique est liée à la lourdeur de ces expérimentations (fabrication,
détection de nuit, obtention des autorisations et le prix des traceurs) et le traitement ultérieur
des données(. Baloul, 2012)

Les mesures faites servent à tracer des courbes iso-actives à différentes dates

déterminées. L’étude de ces cartes permet d’aboutir àdes informations semi-quantitatives telles
que la direction générale, la vitesse moyenne et la zone intéressée par le transport, ou àdes
mesures quantitatives par intégration dans le temps ou intégration dans l’espace.

Figure I.7: Traineau portatif des détecteurs.

Les mesures sur le terrain du transport solide par charriage sont très onéreuses à cause des
perturbations de l’écoulement. De ce fait, les évaluations de ce type de transport sont difficiles
àmener en l’absence de bases de données.( Bouanani, 2004)

Dans la plupart des oueds Algériens, les stations de jaugeage ne permettent pas d'effectuer des
mesures dans toute la section mouillée de l'oued.

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I.2.3. Quelques travaux effectués sur le transport solide en Algérie

Plusieurs travaux ont étéeffectués sur l’erosion et le transport solide. Nous nous limitons
àquelques travaux importants :

Megnounif et al. (2003)

Les auteurs se sont intéressés dans leur travail aux sédiments transportés en
suspension par oued Tafna àBeni-Bahdel. Pour la période allant septembre 1988 àAout 1993.
L’analyse de variabilitéde la charge en suspension montre une production très forte en automne
mais d’une faible ampleur au printemps. En automne le flux des matières solides en suspension
représente 44% de flux annuel estiméà28600 tonnes, au printemps malgré l’augmentation des
débits (60% de l’apport annuel) la charge en suspension diminue considérablement. La
production du ruissellement superficiel en matières solides représente 62% du flux annuel alors
que l’érosion du cours d’eau contribue par 38%. (Megnounif et al, 2003)

Benkhaled et Remini (2003)

L’etude est realiséàpartir des données collectées durant la période 1972 à1989. Cette
etude consiste à étudier la variabilité et les caractéristiques des différentes relations qui
existent entre la concentration et le debit àl’échelle du bassin versant de l’oued Ouahran.

Megnounif et al .(2004)

Cette étude a pu mettre en évidence le rôle des crues dans la genèse et le transport des
sédiments en suspension dans un petit bassin versant Méditerranéen. Les auteurs se sont
intéressés à l’Oued Sebdou, cours d’eau principal drainant le bassin versant de la Haute-Tafna,
situéau nord-ouest algérien. Pour ce faire, ils ont étudié, pour différents épisodes de crue, le
mode d’évolution de la charge solide en fonction des débits liquides en s’appuyant sur l’analyse
des hystérésis. Les résultats obtenus montrent que le transport des matières solides en
suspension se fait principalement durant les épisodes de crue. En effet, sur un apport annuel

moyen en eau, estiméà30,9 millions de m3, les crues contribuent par 64%. Cependant, elles
transportent la quasi-totalité, soit 93%, de la charge solide ensuspension évaluée en moyenne
annuelle à286 000 tonnes. (Megnounif et al., 2004)

Achite et Meddi (2004)

Les auteurs ont adoptéune méthodologique qui consiste àrechercher un modèle régressif
pouvant expliquer le débit liquide mesuréau niveau de la station de sidi Abdelkader El Djilali,
à différentes échelles : annuelles, saisonnieres, mensuelles et journalieres pour trouver la

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Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

meilleure relation representative du phénoméne. L’ensemble des données disponibles couvre


les années 1973/1974 à1994/1995. Les resultats montrent que le modèle en puissance explique
la plus grande partie de la variance (plus de 70 % de la variance ). Les modèles obtenus à
l’échelle journalière et instantanée (regroupés par mois ) ont donnéle meilleur coefficient de
corrélation. Le débit liquide explique, àces échelles, la variation du débit solide dans le temps.
Aussi, compte tenu de la disponibilitédes données àl’échelle journalière, le transport solide
a été évalué en utilisant le modèle ainsi obtenu à cette échelle. Leur resultat confirme ceux
trouvés par diffirents chercheurs en Algerie et au Maroc.( Achite et Meddi, 2004)

Achite et Meddi (2005)

Les données de cinq sous bassins de l’Oued Mina sur une période de 22 ans (1973 à1995)
ont étéutilisées pour développer un outil stastique de quantification des apports. Les valeurs
du transport solide trouvées pour l’automne sont les plus élevées. Cette variabilité s’explique
par la variation du couvert végétal (sols nus) durant l’année et la nature agressive des
pluies d’automne. (Achite et Meddi , 2005)

Larfi et Remini (2006)

L’étude est basée sur les données d’observation recueillies au niveau de la station de
Lakhdaria s’étalant sur la période de 1984 à1997. Ils concluent que les volumes les plus
importants en transport solide se concentrent durant la période allant de décembre à
mars (parfois même jusqu’à avril). Cette étude montre que la quantification du transport
solide dans le bassin versant de l’Oued Isser dont les resultas semblent trés cohérents avec
les mesures directes de l’envasement dans la retenue de Béni Amrane.

Ghenim et al.(2007)

L’étude est basée sur les mesures instantanées des débits liquides et des
concentrations réalisées par les services de l'A.N.R.H. Les auteurs se sont intéressés àl’Oued
Mouillah qui constitue le plus important affluent de la Tafna. Pour ce faire, ils ont étudié, pour
les différents épisodes de crue, leur rôle dans l’amplification du transport solide ainsi que le
comportement du bassin lors de ces événements exeptionnels. Cette étude permet de souligner
l'importance des crues dans la genèse et le cheminement des particules solides vers l'exutoire
des bassins. Elle met aussi en évidence la complexitéde ce phénomène dans les zones semi-
arides. (Ghenim. Seddiniet al.,2007)

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Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

Mekerta et al. (2008)

L’étude porte sur la caractérisation de la résistance au cisaillement des sédiments


d’envasement de la retenue du barrage Fergoug situéau nord -ouest de l’Algérie. Les données
des précipitations annuelles fournies par l’Institut Hydrométéorologique de Formation et de
Recherche d’Oran, pour une période de 34 ans (1970 à2003), pour les deux stations de Ghriss
et de Matemore proches du SBV, ont permis d’estimer l’érosion spécifique annuelle. La
quantification des apports solides par les études probabilistes de l’érosion spécifique effectuée
sur le sous bassin versant de l’Oued Fergoug, a confirmé la grande irrégularité de l’érosion.
La représentation graphique de la cohésion non drainée Cu montre une certaine variabilité
mécanique pour les tranches de profondeurs choisies.

Cherif et al. (2009)

Ce travail constitue une première contribution àl’analyse des phénomènes hydrologiques,


du transport solide et de la modélisation du bassin versant de la Mekerra (nord-ouest de
l’Algérie). Il apporte beaucoup d’éléments de base àune recherche de modèles hydrologiques,
régissant l’écoulement superficiel et le transport solide en suspension dans ce bassin. Sur la
base des mesures continues réalisées dans la station de Sidi Ali Benyoub (Janvier 1950–
Août 2001), ils ont calculé les différentes valeurs des paramètres de l’écoulement liquide
et du transport solide. Ils ont déclaré que la station de Sidi Ali Benyoub apparaît être le
principal foyer sédimentologique, fournissant la grande partie des matériaux transportés par
l’oued. Ceci tient surtout aux fortes pentes des versants et à l’état du couvert végétal très
faible dans cette partie du bassin versant de la Mekerra. En automne, le sol est encore dénudé,
alors qu’au printemps la couverture herbacée est déjàdéveloppée et réduit considérablement la
mobilisation des matériaux fins.( EL Amine cherifet al,)

Bouchelkiaet al. (2011)

L’étude consiste à évaluer le transport solide en suspension dans le bassin versant de


l’oued Mouillah. Le principe adoptéest basésur des données hydrométriques des stations de
jaugeage de sidi Belkheir contrôlant le bassin versant de l’oued Mouillah, et des analyses
saisonniéres et annuelles sur la période 1975-2000, et a permis de définir une méthode
appropriée d’estimation des apports solides. Cette approche a permis de quantifier le transport
solide en suspension, les résultats obtenus ont montréque les apports solides les plus abondants
et réguliers sont en hiver. Ils attestent que le bassin versant de l’oued Mouillah est d’une
érodabilitémodéré, puisque la valeur maximale annuelle des apports solides trouvée est de

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7,53 .104 t.(Bouchelkia et al., 2011)

Touaibia et Ghenim (2011)

L’étude se base sur les données de mesures instantanées de débits liquides et de


concentration des sédiments en suspension enregistrées au cours de la période allant de 1973
à1994 relevées àla station de Medjez. Cette étude examine 9 approches de

quantification statistique de l’érosion pour adopter celle qui estime l’apport solide avec un
minimum d’erreur relative. Les deux modèles les plus adaptés considèrent un découpage par
crue ou un découpage mensuel. La méthode qui tient compte uniquement des crues donne le
meilleur résultat avec une erreur relative de 23%.

Hallouz et al. (2012)

Le travail est basésur les données du bassin versant de l’Oued Mina. Les auteurs ont
entaméune étude pour mieux comprendre le phénomène des exportations de matières solides
en suspension véhiculées par les affluents du bassin de l’Oued Mina (Oued Cheliff), et de
quantifier le flux des sédiments susceptibles de se déposer dans le barrage de Sidi M’hamed

Ben Aouda (capacitéde stockage de 153 millions de m3(mis en service en Février 1978) .Les
transports solides en suspension dans le bassin versant de l'Oued Mina se déroulent
essentiellement en automne, et secondairement au printemps, avec une plus faible ampleur. La
charge spécifique moyenne de l’oued Mina est de 211 t/km²/an.( Hallouzet MeddiMahé)

I.2.4. Problèmes liés au Transport solide

Les problèmes dépendants du transport solide peuvent être cités comme les suivants :

 Disparition des terres agricoles

 Décomposition des ressources en eaux potables

 Augmentation des coûts suivant les inondations

 Envasement des barrages et divers ouvrages hydrauliques etc .

Le problème le plus important et inquiétant est l’envasement des cuvettes des barrages.

I.2.5. La Granulométrie

I.2.5.1.Définition

On appelle granulat un ensemble de grains minéraux, de dimensions comprises entre 0 et


125 mm, de provenance naturelle ou artificielle, destinés à la confection : • des mortiers, des

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bétons, • des couches de fondation, des couches de base et de roulement des chaussées, • et des
assises et des ballasts de voies ferrées .

Les granulats sont appelés fillers, sablons, sables, gravillons, graves ou ballast suivant leurs
dimensions.

Figure I.8: les taille de granulats

I.2.5.2. Granulométrie des sédiments

La granulométrie des sédiments est la répartition de la taille des matériaux. Elle est
importante pour l'étude du transport solide car, généralement, plus les matériaux sont gros plus
ils sont difficilement transportés. La granulométrie est souvent perçue comme un paramètre à
ajouter dans une formule ou un modèle numérique, et d'une p art, il existe des granulométries
très différentes en fonction du type de transport liéaux matériaux faisant l'objet de la mesure.

La granulométrie des sédiments décroît d’amont en aval. Cette décroissance, contrariée


ou accentuée localement par les apports des affluents, recouvre deux phénomènes : l’usure des
matériaux et le tri granulométrique.

L'évolution de la granulométrie est un paramètre essentiel du fonctionnement du cours


d'eau. Par exemple, on observe une décroissance rapide de la granulométrie lorsque la tendance
au dépôt est marquée. Au contraire, un accroissement de la granulométrie peut s'il est durable
témoigner de l'apport massif d'un affluent.

Ainsi, l'étude de la variation de la granulométrie constitue un outil puissant et trop souvent


négligé d'analyse du fonctionnement morpho-dynamique du cours d'eau.

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 24


Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

Les mesures de granulométrie sont avant tout destinées àla détermination des apports
solides dans l'extrémitéaval des confluents. Pour l'étude du transport solide par charriage, la
granulométrie est représentée suivant une échelle linéaire, les fines n'ayant que peu
d'importance (car facilement transportées en suspension).

Figure I.9: Analyse granulométrique d’un sédiment

I.2.5.3.Variabilitéspatiale de la granulométrie

L’organisation spatiale d’un fond de rivière à charge de graviers et galets est basée sur
l’alternance de seuils (zones de d’influence du courant en crue) et de mouilles (zone de
convergence des flux de crue). Il existe une relation qui lie la distance entre deux seuils
consécutifs (ou deux mouilles) àla largeur du chenal (distance de 5 à7 fois la largeur moyenne
du lit).

 Les seuils sont des formes de résistance, de granulométrie généralement plus grossière
que le reste du chenal. En crue, ils sont soumis à des forces tractrices nettement
moindres que les mouilles.
 Les mouilles concentrent une charge plus fine que les seuils, parce qu’elles sont
partiellement remblayées par des matériaux fins àla décrue (graviers), puis dans les
phases hydrologiques plus calmes (sédimentation de sables), en raison des faibles
vitesses de courant générées par les fortes profondeurs de l’écoulement.
 Les bancs, formes émergées du chenal en dehors des hautes eaux et des crues,
connaissent également une forte variabilité granulométrique. Les têtes de bancs,

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 25


Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

rattachées aux seuils, ont une granulométrie grossière, similaire àcelle de ces derniers.
La taille des éléments diminue lorsque l’on se déplace vers l’aval du banc. Les queues
de bancs, formes de construction, sont les zones émergées oùla granulométrie du lit est
la plus fine (graviers, voire sables).

Figure I.10 : Localisation des formes d’un cours d’eau

La variabilité spatiale de la granulométrie n’existe pas seulement En plan, mais également


dans la composante verticale de la masse alluviale. Les phénomènes de ségrégation hydraulique
à la décrue, voire l’existence d’un pavage lié à un déficit chronique de charge conduisent à ce
que les alluvions de surface soient plus grossières que celles sous-jacentes. On considère
généralement comme couche de surface, une tranche dont l’épaisseur est celle du plus gros
grain de surface.

Les différences granulométriques entre la surface et la sub -surface peuvent être


importantes, la médiane d’un échantillon de surface pouvant être plus grossière d’un facteur de
2 à 3. Souvent, d’autres indices que la granulométrie permet de supposer l’existence d’un
pavage, tels la présence d’une patine sur les éléments de surface non remaniés ou le fait que le
substrat soit colmaté(infiltration de sédiments fins entre les éléments grossiers renforçant la
cohésion du substrat).

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 26


Chapitre I Généralitésur le transport solide et les crues 2018

I.2.5.4. Variabilitétemporelle de la granulométrie

La granulométrie d’un cours d’eau peut varier dans le temps. Plusieurs cas de figures
peuvent être envisagés :

 Dans le cas d’un suivi de la granulométrie d’un site, on va être amené à procéder à une
succession d’échantillonnages espacés dans le temps. Une mauvaise solution est de
choisir de se placer toujours sur le même site, sans tenir compte de la nature de la forme.
Comme les formes se déplacent (les successions seuils-mouilles migrent lentement vers
l’aval), des variations granulométriques d’une fois à l’autre peuvent être liées au
changement de formes (variabilité interformes) et non à un changement de la
granulométrie du lit ;
 Dans le cas d’un abaissement du chenal et de la mise en place d’un pavage, la
granulométrie du lit fluvial peut varier dans le temps assez rapidement (quelques années
àquelques décennies).
Il est difficile de déterminer sur un cours d’eau une granulométrie unique de référence ; on
devra le plus souvent se contenter d’une gamme granulométrique qui sera un élément de
réflexion àprendre en compte dans les calculs de transport solide.

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 27


Chapitre II
La Modélisation
hydrologique
Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

II. La modélisation hydrologique

II.1. Historique et généralités

La modélisation hydrologique est, à l’heure actuelle, largement utilisée pour apporter


des informations dans un grand nombre de domaines relatifs à l’environnement ou à
l’ingénierie. Les techniques de modélisation ont connu un développement très important au
cours du 20e siècle. Les approches les plus anciennes de modélisation hydrologique, basées
uniquement sur le temps de concentration, comme la méthode rationnelle de Mulvany (1850),
ont évolué en un siècle vers des méthodes beaucoup plus sophistiquées. C’est après
l’introduction de l’hydrographe unitaire (UH) (Sherman, 1932), permettant une vision non
seulement de l’importance des pointes de crue, mais également de la forme et de durée de la
crue, et grâce aux développements des ordinateurs dans les années 50 que la modélisation
hydrologique prendra réellement son essor. Depuis, l’augmentation de la puissance de calcul
disponible a permis de complexifier les modèles et les représentations des processus qui y
sont associés. Un historique détailléde la modélisation hydrologique et du développement de
chaque type de modèles au cours du siècle passépourra être trouvédans Todini (2007, 2011)
et Villeneuve et al. (1998). La modélisation est particulièrement utile lors de l’étude de
processus naturels qui nécessiteraient des expérimentations longues, couteuses et parfois
impossibles àmettre en place.

II.2. Les approches en modélisation hydrologique

La modélisation consiste à construire une représentation simplifiée de la réalité,


l’objectif étant d’identifier les phénomènes et les mécanismes clefs qui permettront de réaliser
cette représentation de la réalité. Il existe à l’heure actuelle un très grand nombre de modèles
différents et il est difficile de les décrire tous. Cependant, ces modèles peuvent être classés en
plusieurs grandes classes, suivant leur façon de représenter l’espace ou les processus
hydrologiques :

L’approche empirique repose sur une relation mathématique directe entre les entrées et les
sorties du système hydrologique sans réellement prendre en considération les processus
internes à l’hydrosphère. Si la représentation peut considérer plusieurs composants du cycle
hydrologique, le fonctionnement de la représentation est en général très éloigné du
fonctionnement réel de l’hydrosystème. Ce type de modèle est appelé également « boites
noires ». Malgréun bon pouvoir prédictif des débits en calibration, ces modèles sont souvent
assez peu transposables temporellement ou dans des contextes hydroclimatiques différents. Ils

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 29


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

sont destinés à des approches opérationnelles de par leur facilité de mis en œuvre et le peu de
ressources de calcul nécessaire pour les faire fonctionner. Parmi ces modèles on peut citer les
modèles pluies-débits comme le modèle GR4J (Perrin et al., 2003).

L’approche physique (ou mécanistique) consiste à utiliser des lois physiques pour
représenter les processus étudiés et l’hydrosystème. Il s’agit de loi de conservation de masse,
d’énergie et de quantité de mouvement qui vont permettre théoriquement de représenter l’état
de l’hydrosystème en tout point de l’espace et du temps. Ces modèles nécessitent
généralement un grand nombre de paramètres représentant des grandeurs physiques du milieu
(sol, topographie…) qui doivent être en général obtenues par une étude in situ. Ces modèles
permettent (et doivent) représenter l’ensemble des processus de l’hydrosystème et peuvent
généralement être appliqués en dehors de leur domaine de validation. Cependant, ils sont
adaptés à la représentation sur de petites échelles, notamment à cause de la quantité de
paramètres nécessaire pour les faire fonctionner et des grandes ressources de calcul qu’ils
nécessitent. On peut citer ici par exemple les modèles MIKE-SHE (DHI, 1998) ou MOHID
(Brito et al., 2015).

L’approche conceptuelle se place entre les deux approches précédentes. Elle cherche à
représenter les processus étudiés à l’aide de relations simplifiées. Ces modèles hydrologiques
sont en général constitués de réservoirs connectés entre eux par des flux et qui permettent de
représenter les différentes composantes de l’hydrosystème (eau de surface, eau souterraine,
réseau hydrographique…). Cette représentation peut être très simple avec un nombre réduit de
composantes et ne dépendre que d’un nombre limité de paramètres nécessaires aux relations,
le modèle se rapprochant alors d’un modèle empirique. Mais elle peut aussi devenir beaucoup
plus complexe, avec des relations basées sur des lois physiques, nécessitant un nombre
relativement important de paramètres, se rapprochant alors d’un modèle physique. Les
modèles conceptuels sont adaptés à la simulation sur de grandes échelles (spatiales et/ou
temporelles), avec une demande de puissance de calcul qui reste limitée. On peut citer ici les
modèles SWAT (Arnold et al., 1993) ou encore CEQUEAU (Charbonneau et al., 1977).

En outre, les modèles sont également différenciés en fonction de leur représentation de


l’espace. Un modèle global considérera le bassin comme une entité unique et homogène.
Cette représentation est particulièrement adaptée àla représentation empirique des processus.
À l’opposé, un modèle distribué va tenter de représenter de la manière la plus précise
possible la variabilité spatiale du bassin versant. Ce type de représentation de l’espace est
nécessaire lors de la représentation physique de l’hydrosystème. Enfin, les modèles semi-

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 30


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

distribués se situent entre ces deux représentations. Il consiste à spatialiser les processus,
mais uniquement entre des entités spatiales considérées comme homogènes. Cette solution à
l’avantage de permettre de représenter l’espace (plus ou moins précisément suivant la taille
des entités considérées) en fonction de la réalitétopographique, mais en limitant la complexité
et les demandes en ressource de calculs nécessaire à une représentation distribuée. Cette
dernière approche allie souvent des processus mécanistes et des processus plus empiriques.

La représentation temporelle est également à prendre en compte. En effet, la


formulation des processus sera différente en fonction de l’échelle temporelle considérée. Un
modèle destiné à simuler une longue période ne pourra pas représenter en détail les
évènements ponctuels. Par exemple, les modèles hydrologiques destinés à simuler des
périodes de plusieurs décennies sont souvent opérés àpas de temps journalier ou supérieur et
ne permettent pas de représenter correctement des épisodes comme les crues éclairs.
Généralement, les modèles empiriques et conceptuels sont adaptés aux échelles de temps plus
grandes que les modèles àbase physique.

Figure II.1: Les différentes approches de modélisation (Gaume ;2000)

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 31


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

II.3. modélisation de transport solide

II.3.1. données sedimentologiques

Les données sédimentologiques nécessaire à la mise en œuvre des modèles de débit


solide ou de mouvements sédimentaires sont de trois types :

1. Caractéristiques des sédiments présents dans le lit de la rivière


2. Caractéristiques des sédiments transportés par les écoulements
3. Caractéristiques de la charge sédimentaire àl'entrée du "système rivière" modélisé

Selon le type de modèle que l'on souhaite utiliser (du plus simple au plus complet), la nature
des caractéristiques sédimentaires àobtenir est variable :

 La densitédes sédiments
 Un seul diamètre caractéristique des sédiments (D50 àD90)
 La répartition par classes granulométriques
 La granulométrie des sédiments de surface du lit
 La granulométrie des différentes couches qui composent le fond du lit

Les données sédimentologiques sont celles qui sont généralement les moins bien connues et
un effort particulier doit être fait pour les acquérir. Des procédures normalisées (normes
internationales) peuvent être utilisées.

II.3.1.1. Caractérisation des sédiments présents dans le lit de la rivière

Les méthodes d'acquisition de données sur les sédiments qui composent le lit d'une
rivière ont fait l'objet d'une standardisation. Des normes ISO pour les procédures
d'échantillonnage et de prélèvement ont étéétablies :

 ISO 4364 (1977) : Mesure des débits liquides dans les canaux découverts.
Echantillonnage des matériaux du lit. Révisée par I'ISOIFDIS 4364.
 ISO 9195 (1992) : Mesure de débit des liquides dans les canaux découverts.
Echantillonnage et analyse des matériaux du lit graveleux.

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 32


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

II.3.1.2. Caractérisation des sédiments transportés par la rivière

Cette caractérisation porte sur la nature (granulométrie, masse volumique) et sur les
quantités de sédiments transportés par la rivière à un instant donné pour des conditions
hydrauliques données ou sur une période donnée (l'année par exemple) pour l'évaluation
globale du transport solide.

Elle peut être obtenue par la mesure sur le terrain des flux liquides et solides (suspension et
charriage) et l'échantillonnage. Des protocoles de mesure et d'échantillonnage sont
recommandés par des normes ISO spécifiques :

 ISO 3716 (1977) : Mesure de débit des liquides dans les canaux découverts.
Spécifications de fonctionnement et caractéristiques des appareils d'échantillonnage
pour la détermination des charges sédimentaires en suspension.
 ISO 4363 (1996) : Mesure des débits liquides dans les canaux découverts. Méthodes
de mesurage des sédiments en suspension.
 ISO 4365 (1985) : Mesure de débit des liquides dans les canaux découverts. Sédiments
des cours d'eau et les canaux. Détermination de la concentration, la distribution des
particules et la densitérelative.
 ISO/TR 9212 (1992) : Mesure de débit des liquides dans les canaux découverts.
Méthodes de mesure du débit des matériaux charriés sur le fond.

II.4. les modèles de transport solide

II.4.1. HEC-HMS (us armycorpso f engineers, etats-unis)

HEC-HMS (pour Hydrologic Engineering Center du US Corps of engineers), est une


famille générique de logiciels d'hydrologie commercialisés.

HEC-1 est destiné à simuler la réponse hydrologique d'un bassin versant aux
précipitations atmosphériques. Il s'agit d'un modèle àdistribution spatiale. Il s'appuie sur un
maillage triangulaire irrégulier renseigné en nature et occupation des sols, distribution des
pluies. La surface (sol et couverture du sol) est caractérisée par une perméabilité (capacité
d'infiltration au sens de Horton), une rugosité de surface et la capacité d'interception (lame
d'eau infiltré dans le sol ou intercepté par la couverture végétale avant l'apparition du
ruissellement). Ce modèle a des applications dans l'évaluation des conséquences

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 33


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

hydrologiques d'un changement d'occupation des sols. L'érosion ou le transport solide ne sont
pas traités.

Le code HEC-6 est un modèle de mouvement de sédiments. II s'appuie sur les classiques
équations de :

Conservation de l’énergie,

𝜕ℎ 𝜕(𝛼𝑉²𝑚𝑜𝑦 /2𝑔)
+ =𝐽 (𝐼𝐼. 1)
𝜕𝑥 𝜕𝑥

où: h = altitude de la ligne d’eau

x = coordonnée suivant la ligne d'écoulement

Vmoy = vitesse moyenne dans la section de coordonnée "x"

a= coefficient d'uniformitédes vitesses

J = pente de la ligne d'eau

Conservation de la masse d’eau (entrées=sortie)

𝑄𝑎𝑣𝑎𝑙 = 𝑄𝑎𝑚𝑜𝑛𝑡 + 𝑄𝑙𝑎𝑡é𝑟𝑎𝑙 (𝐼𝐼. 2)

où: Qamont = S x Vmoy

Qlatéral = somme des débits liquides des affluents entre les sections amont et aval

S = surface de la section d'écoulement

Conservation de volume de sédiments, exprimée par l’équation de Exner,

𝜕𝑄𝑠 𝜕𝑍𝑓
= 𝑞𝑠 + 𝐵𝑓 (𝐼𝐼. 3)
𝜕𝑥 𝜕𝑡

Qs = débit solide (expriméen volume, 11131s) àtravers la section "x"

qsl= débit solide en provenance des affluents (m3/s)

Bf= largeur du (fond) du lit

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 34


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

zf= altitude du fond du lit

Cette dernière équation est combinée àune formule de débit solide. Cette formule intègre la
granulométrie de la couche active du fond du lit. La couche active représente l'épaisseur du
fond du lit mobilisable par les écoulements et contient ou non une couche de pavage. HEC-6
peut mettre en œuvre différentes formules de transport (liste non exhaustive) :

 Colby
 Toffaletti
 Einstein
 Yang

Section après section, le modèle calcule le bilan sédimentaire en volume (dépôt ou érosion) et
met à jour les caractéristiques de la section : Bf,zf, et granulométrie de la nouvelle couche
supérieure du lit.

Le modèle s'exécute de la façon suivante, par un schéma itératif en chaque sous-section


définissant le domaine du lit de la rivière étudiée :

 Les calculs hydrauliques (ligne d'eau, pertes de charge, coefficients de rugosité,


vitesses, ...) s'effectuent de l'aval vers l’amont ; les conditions aux limites aval et
amont doivent être connues. Les résultats sont mis en mémoire pour être utilisés à
l'étape suivante (découplage calculs hydraulique/transports solides).
 Les calculs de mouvement des sédiments s'effectuent de l'amont vers l'aval, avec un
test sur la stabilitéd'une couche "pavage" dans l'épaisseur du fond du lit. Le code de
calcul détermine la profondeur d'eau à l'équilibre, l'altitude du fond du lit
correspondante et l'épaisseur de la couche active. En sortie, un volume de sédiment est
basculé entre couche active et couche inactive et la nouvelle granulométrie des
sédiments en surface est calculée.

HEC-6 tourne depuis plus de quinze ans (sans cesse amélioré ou amendé en nouvelles
formules de transport) et a montrésa capacitéen tant qu'outil de prédiction d'évolution d'un lit
de rivière suite àdes aménagements variés :

 Construction ou démantèlement d'un barrage


 Recalibrage de cours d'eau

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 35


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

 Impacts d'extraction de matériaux en lit vif


 Impacts de dérivation de débits liquides.

Les beaux succès obtenus sont également dus àl'acquisition intensive de données de terrain
(topographie, lignes d'eau, débits, transports solides -charriage et suspension-, connaissance
de la granulométrie des matériaux du lit, ...), qui permettent de caractériser le milieu à
modéliser et d'assurer le calibrage. Les promoteurs et les utilisateurs de HEC-6 insistent sur la
complémentaritédes efforts àproduire : acquisition de données et modélisation. Les lacunes
dans les connaissances du milieu constituent les restrictions principales à l'application des
modèles numériques en général, et de HEC-6 en particulier.

II.4.2. ISIS (ROYAUME-UNI)

ISIS est le nom générique d'une série de modèles numériques, dont les deux qui nous
intéressent pour la présente étude sont : ISIS Flow et ISIS Sediment.

II.4.2.1. ISIS Flow

ISIS Flow est un logiciel utilisé pour la modélisation des écoulements à surface libre
dans le lit d'un cours d'eau et des débordements (inondations du lit majeur) pour une
configuration quelconque de réseau de chenaux. Il permet de prendre en compte des ouvrages
hydrauliques : seuils ou ouvrages de régulation (vannage).

Il traite le système d'équations de St-Venant, et les résout numériquement selon un


schéma par différences fmies en utilisant la méthode de Preissmann à "4-points", ancienne
(1960), mais ilsemblerait qu'on n'est pas fait mieux. Des conditions dites aux limites (internes
et externes) etdes conditions initiales doivent être injectées.

En entrée, la topographie (longitudinale et profils) doit être introduite. Il est


recommandéde satisfaire aux conditions suivantes :

 La distance qui sépare deux profils en travers consécutifs ne doit pas être supérieure à
20 fois àla largeur du chenal
 Les sections (discrétisation du profil en long) de calcul ne doivent pas être éloignées :
1) De plus de 1/(2xP) où P est la pente moyenne de la rivière(ex. si
P=0.2%=0.002 m/m, Dmax = 250m)

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 36


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

2) Et de plus de 0.2 x HIP où H est la profondeur du chenal (ex. si H=4m et


P=0.2%, Dm== 400m)

dans l'exemple pris, la distance maximum entre points de calculs sur le profil en
long sera de 250 mètres.

 Dans les secteurs oùla vitesse moyenne dépasse 1m/s, la surface de la section offerte à
l'écoulement ne pourra pas varier de plus de 35% d'une section àl'autre.

II.4.2.2 ISIS Sediment

Les capacités de base du module de lit mobile, ISIS Sédiment, tiennent dans la
prédiction des transports solides, modification d'altitude du lit et la quantification des érosions
et dépôts tout au long du cours d'eau.

A chaque pas de temps, ISIS Sédiment réalise les tâches suivantes :

 Calcule les variables hydrauliques de l'écoulement (hauteurs, vitesses)


 Partant de la limite amont du domaine-rivière modélisé, calcul en boucle sur les nœuds
(calcul de la capacitéde transport, résolution de l'équation de continuité
"sédiment", profondeur des érosions et dépôts)
 Mise àjour des tables des coefficients de frottement (K, calculés avec la formule de
Manning-Strickler) pour être utilisés au pas de temps suivant

Les principales limites du modèle ISIS Sédiment sont :

 Non applicable aux sédiments cohésifs


 Effets de pavage et phénomène de tri granulométrique exclus
 Le "washload" (9) est exclu
 Les fortes discontinuités locales ne peuvent être traitées (remous autour de piles
deponts par exemple)
 Les rides et dunes ne sont pas explicitement modélisées et par conséquent,
leschangements induits sur la rugosité et donc sur les forces de frottement ne sont
pasmodélisés
 Le modèle ne peut pas fonctionner lorsque les débits se rapprochent de O m31s

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 37


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

On doit introduire un coefficient de porositédu substrat.

Des conditions aux limites doivent être injectées :

 àla limite amont du domaine modélisé, le débit solide (m31s) en fonction du temps
oula concentration (dl) en fonction du temps ou encore, concentration (dl) en fonction
dudébit.
 aux confluences, le débit résultant est la somme des débits entrant.Les formules de
transport utilisables sont :
 Engelund-Hansen (1967)
 Ackers-White (1973 et 1993)

Elles permettent de calculer le débit solide total (charriage et suspensions issues du substrat
dulit).

L'utilisateur peut introduire la distribution granulométrique (une seule, globale pour tout le
domaine-rivière modélisé) en 20 classes maximum de diamètres.

La mise àjour de la géométrie de la rivière est possible par différentes méthodes :

 pas de changement de la géométrie (découplage total)


 déplacement uniforme d'un Az de la totalité du profil de la section, où Az est la
valeurmoyenne obtenue par le calcul sur la section en question (translation en bloc du
profil de Az)
 déplacement uniforme d'un Az sur les seules parties du profil qui sont sous la ligne
d'eau
 déplacement pondéré (fonction de la contrainte de cisaillement calculée localement
sur tout le profil) d'un Az distribuéen tous points du profil.

Notons que la mise à jour de la géométrie ne s'effectue que lorsque les différences Az
cumulées sur plusieurs itérations de calcul sont supérieures à une valeur indiquée par
l'utilisateur.

II.4.3. MlKE 11 (DANISH HYDRAUL INICSTITUTE DANEMARK)

Le logiciel MIKE 11 est conçu avec une structure modulaire. Celle-ci autorise une
grande flexibilitéd’utilisation :

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 38


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

 chaque module peut être utiliséséparément


 les transferts des données de module àmodule sont automatiques .
 le couplage des processus physiques est facilité(morphologie des rivières, transport
de sédiments et qualitédes eaux)
 le développement de nouvelles versions est souple (module par module)

Les différents modules sont :

 le module hydrologique (relations pluieddébits)


 le module hydrodynamique (hydraulique, organisation des écoulements liquides)
 le module de transport de sédiments non cohésif
 le module d'advection-dispersion et de transport de sédiments cohésifs
 le module qualité des eaux (eutrophisation, matière organique, phyto et zoo-
plancton,...)
II.4.3.1. Le module hydrodynamique : MlKE 11 - HD

Il résout les équations de St-Venant (écoulements transitoires), par un schéma implicite


aux différences fmies (méthode 6-points de Abbott-Ionescu). Il permet de traiter les cas d'un
lit multiple ou présentant des ouvrages hydrauliques (seuils, ouvrages de régulation -
vannes, ...).

Le coefficient de frottement utiliséest le coefficient de Chézy (C) ou de Manning-Strickler


(K).

Il peut être régionalisé, longitudinalement, transversalement ou en fonction de l'altitude du


lit.Les données requises pour l'exécution du module sont :

 la topographie (profils en travers du lit mineur et de la plaine inondable)


 la géométrie des ouvrages hydrauliques
 des chronologies de hauteurs d'eau ou de débits aux limites du domaine-
rivièremodélisé. Aux limites aval, les chronologies peuvent être remplacées par les
relations hauteur/débit.
 des chronologies des apports latéraux (affluents) pour les conditions aux
limitesinternes

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 39


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

 et pour les conditions initiales (démarrage du modèle), l'état des niveaux et des débits
sur la totalitéde domaine-rivière modélisé. Ces conditions initiales peuvent être, au
besoin, générées automatiquement.

Le calibrage du modèle est réalisé par comparaison du résultat, sur un jeu de données
chronologiques mesurées sur le terrain. Le calibrage se fait par ajustement, à l'intérieur de
limites plausibles, des coefficients de rugositédu lit et de la plaine inondable.

II.4.3.2. Le module transport solide en sédiments non cohésifs : MIKE 11- ST

Ce module requiert les résultats issus du module MIKE 11 - HD. Il permet de


déterminer les budgets sédimentaires et d'évaluer les impacts morphologiques sur la rivière
d'ouvrages hydrauliques ou d'interventions multiples (extractions et dragages de sables, ...).

Les formules de transport utilisables sont au nombre de 5. Les 3 premières sont utilisées pour
le calcul de débit solide total (charriage et suspensions issues du substrat du lit) :

 Engelund-Hansen
 Ackers-White
 Smart-Jaeggi

Enfin, deux formules permettent de calculer séparément le débit solide par charriage et le
débit solide par mise en suspension des particules fines issues du substrat du lit:

 Engelund-Fredswe (permet de calculer les dimensions des ondulations du lit (dunes).


 Van Rijn

Les débits solides, les altitudes du lit et les coefficients de frottement sont calculés.

Le module peut être exécutésuivant deux modes distincts :

 mode explicite = pour des conditions hydrodynamiques obtenues une fois pour toutes
par le module HD, on calcule la capacité de transport, les volumes de dépôt ou
d'érosion. Il n'existe pas de feed-back "changements morphologiques ++ changements
hydrodynamiques".
 mode dit morphologique = les modules HD et ST sont exécutés en parallèle, ce qui
permet d'une part d'actualiser les coefficients de frottement (effet des changements du

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 40


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

lit) et d'autre part d'ajuster la géométrie des profils en travers en partie ou totalement
(effet sur l'hydrodynamique).

La résolution de l'équation de continuité"sédiment" est réalisée par un schéma aux


différences finies 4points (méthode Preissmann).

Les données nécessaires sont :

 les résultats (découplés ou en parallèle) du module HD


 les caractéristiques des sédiments (substrat du lit)
 les conditions aux limites du domaine-rivière étudié(tous les points d'entrée) soit par
l'injection des altitudes du lit soit par le débit solide )

Les calibrages sont obtenus en jouant, dans des limites raisonnables, sur la dimension des
particules (distribution granulométrique).

II.4.3.3 Le module transport solide en sédiments non cohésifs : MlKE 11- GST

Ce module est une extension du module ST. GST ("Graded Sediment Transport")
permet de travailler sur des rivières dont le substrat est composéde sédiments àgranulométrie
étendue (granulométrie fortement non-unifonne) ou pour lesquelles, la contrainte de
cisaillement de fond est proche et la contrainte de début d'entraînement.

Le module calcule le débit solide par classe granulométrique participant au transport et


les variations dans l'espace et dans le temps de la granulométrie du substrat restant en place.

La méthode utilisée consiste à travailler avec deux niveaux de substrat, l'un actif
(participant au débit solide) et l'autre passif (non affecté par le débit solide). La nouvelle
altitude du lit et la nouvelle distribution granulométrique dans tous les niveaux de substrat
sont calculées par résolution de l'équation de continuité"sédiment". Les formules de transport
solide sont les mêmes que celles utilisées par le module ST.

Les données requises sont plus nombreuses :

 résultats du module HD (mode explicite ou morphologique), avec prise en compte des


différents niveaux du substrat
 conditions aux limites et initiales des distributions granulométriques pour tous les
niveaux de substrat

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 41


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

 D50 pour chaque niveau de substrat


 altitude du lit et épaisseur des différents niveaux

Les calibrages (sans doute très délicats) sont réalisés en jouant sur les distributions
granulométriques.

II.4.4. les modelés Telemac et Sisyphe (EDF ET EDF en association, France)

On dispose de deux modèles numériques de calcul de l'évolution sédimentaire des fonds


des rivières développées dans l'environnement TELEMAC (LNH-EDF) : TELEMAC-2DST
(LNHEDF) et SISYPHE (issu de la recherche associant LNH, LW, SOGREAH, STCPMVN
et l'universitéde technologie de Compiègne). Ces modèles ont vocation àtravailler dans les
domaines marins (littoral), estuarien ou fluvial.

II.4.4.1. Le modèle TELEMAC-2DST

TELEMAC-2DST est un modèle numérique bidimensionnel de transport sédimentaire


et d'évolution des fonds. Il est construit selon la même structure éléments finis que le code de
calcul hydrodynamique TELEMAC-2D. Le modèle comporte deux modules ; l'un traite du
transport solide par charriage, l'autre du transport en suspension. Le choix du développement
d'un modèle bidimensionnel (dans le plan X, Y) est semble-t-il justifié par les domaines
d'application préférentiel du modèle que sont les domaines estuarien et littoral dans lesquels
les écoulements sont fortement bidimensionnels et ne connaissent pas de direction privilégiée
comme dans le cas d'une rivière.

Le transport solide par charriage est calculé en ne considérant que les seuls sédiments qui
composent le lit. Les formules de transport utilisées sont :

 Meyer-Peter
 Engelund-Hansen
 Einstein-Brown

Le modèle gère alors le débit solide par charriage issu du lit de la rivière et calcule les
évolutions altimétriques du lit en 2 dimensions qui répondent à l'équation de continuité en
sédiments (sortie = entrée +/- évolution du lit).

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 42


Chapitre II La Modélisation hydrologique 2018

Le transport solide en suspension est géré par le modèle en terme de calcul des dépôts
(formule de décantation de Krone, 1962) et de calcul d'érosion ou de reprises de dépôts
éventuellement consolidés (formule d'érosion de dépôts cohésifs de Partheniades, 1965) pour
des conditions hydrodynamiques données. Le modèle trouve essentiellement ses applications
dans la modélisation du devenir des sédiments très fins (vases notamment) dans un
environnement estuarien ou littoral ou le dimensionnement d'ouvrages de décantation de
particules très fuies. Le modèle a ainsi étéutilisédans l'étude de l'efficacitéde la décantation
du bassin de St-Chamas.

II.4.4.2. Le modèle SISYPHE

Le modèle SISYPHE (Système numérique de transport sédimentaire et d'évolution


morphodynamique) est très analogue àTELEMAC-2DST et s'appuie lui aussi sur la structure
éléments finis du code TELEMAC-2D. Il permet de simuler les évolutions des fonds dans les
mers, les estuaires et les fleuves sous l'action des houles et des courants. Les formules de débit
solides utilisables par le modèle sont :

 England- Hansen
 Ackers-White
 Van Rijn
 Meyer-Peter et Müller
 Bailard
 Bijker and Frijlink

Le modèle est conçu pour traiter le cas du transport solide à saturation de sédiments non
cohésifs. Aujourd'hui, les applications du modèle SISYPHE sont limitées aux problèmes
d'évolution sédimentaire des fonds constitués de matériaux fins non cohésifs en milieu littoral,
fluvial et estuarien. Des développements sont prévus pour modéliser les transports solides de
sédiments cohésifs, les transports en suspension et pour prendre en compte l'hétérogénéitéde
la taille des sédiments (granulométrie étendue).

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 43


Chapitre III
Matériels et méthodes
Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

III.1. Zone d'étude

Le bassin versant choisi pour cette étude est le bassin versant d’Oued Moudjar, situé dans
le sud-est de l'Algérie (Figure II.1). Il est situé entre (36°32’13.42’’ N a 36°35’0.21’’N latitude)
et (7°3’45.87’’ E to 7°18’19.47’’E longitude). Le bassin versant de l'oued Moudjar couvre une
superficie de 258.70 km². Sa principale agglomération est la ville de Roknia dont l’aire urbaine
compte plus de 10000 habitants. Comme nous le verrons ici, il est très contrastétant au niveau
de la topographie ou de la pédologie que des caractéristiques hydroclimatiques.

Figure III.1: Situation géographique du bassin de l'oued Moudjar

Le bassin versant de l'oued Moudjar peut être décrit simplement de la façon suivante
(Figure II.2) : la partie amont est une chaine de montagne de hauteur relativement élevées (plus
de 1300 m duquel elle joue le rôle de châteaux d’eau et a une grande influence sur le
fonctionnement hydrologique du bassin. À partir de cette description, il est possible de délimiter
plusieurs grands territoires dont les caractéristiques (hydrologie, occupation des sols, types de
sols, anthropisation) relativement homogènes seront décrites tout au long de ce chapitre :

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 45


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

Figure III.2: Topographie du bassin versant de l'Oued Moudjar

III.2. Occupation des sols et classification

La Figure III.3 présente l’occupation des sols du bassin versant en 2015. On peut observer
d’un point de vue global, la nette prédominance des forêts et les terres agricoles qui représentent
plus 50% et plus 48% de la couverture des sols respectivement, alors que 0.37% de la surface
est occupée par des habitations.

Des différences peuvent cependant être observées entre les différents territoires décrits
précédemment : la zone àgauche de l'Oued Moudjar est dominée par une végétation forestière
et des prairies pastorales ainsi que par une agriculture hétérogène, irriguée et pâturages àdroite
de l'oued Moudjar.

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 46


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

La zone du bassin versant de l'Oued Moudjar est hétérogène. D’amont en aval,


l’occupation des sols change rapidement pour passer d’une dominance forestière et de prairie
alpine à une agriculture irriguée de plaine, en passant par des systèmes d’agriculture hétérogène
dominés par le pâturage.

Figure III.3: Occupation des sols du bassin versant de l'Oued Moudjar

Malgré la reconnaissance de l'importance de la distinction entre différents types


d'occupation du sol, peu de classifications ont été développées à des fins spécifiquement
hydrologiques. Nous présentons ici que1ques-unes des classifications les plus répandues ainsi
que leurs principales caractéristiques. Le Service de Conservation des Sols (SCS) des Etats-
Unis a établi, àpartir de certaines classes du USGS, les "Curve Numbers" (CN) qui sont des
coefficients de ruissellement fonction du type de sol, de son utilisation, des conditions
d'humiditéantérieures et de leurs variations dans le temps. Ils représentent la corrélation entre

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 47


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

des groupes de sols hydrologiques (A àD) et des classes d'utilisation du sol (tableau III.1). Ils
ont servi àcalculer un index de ruissellement.

Tableau III.1: Valeurs des CN pour différents types d'occupation de sol, en fonction

des groupes de sol hydrologiques du SCS

Description de l’occupation du sol Groupes de sol hydrologiques

A B C D

Zones cultivées, sans traitement de conservation 72 81 88 91

Zones cultivées, avec traitement de conservation 62 71 78 81

Zones rurales et pâturages en bonne condition 68 79 86 89

Zones rurales et pâturages en mauvaise condition 39 61 74 80

Prairies 30 58 71 78

Zones forestières àfaible couvert 45 66 77 83

Zones forestières àcouvert développé 25 55 70 77

Espaces ouverts herbacés à75% de couverture 39 61 74 80

Espaces herbacés à50-75% de couverture 49 69 79 84

Zones commerciales et d’affaires (85% d’imperméabilité) 89 92 94 95

Zones industrielles (75% d’imperméabilité) 81 88 91 93

Zones résidentielles à 65% d’imperméabilité 77 85 90 92

à 38% d’imperméabilité 61 75 83 87

à30% d’imperméabilité 57 72 81 86

à 25% d’imperméabilité 54 70 80 85

à 20% d’imperméabilité 51 68 79 84

Zones pavées 98 98 98 98

Gravies 76 85 89 91

sable et poussière 72 82 87 89

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 48


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

Les groupes de sol hydrologiques furent déterminés par les taux d'infiltration et de
perméabilitédes sols. Le groupe A comprend des sols bien drainés avec de faibles potentiels de
ruissellement ; le groupe D consiste en sols argileux, les moins bien drainés et aux plus grands
potentiels de ruissellement ; les groupes B et C sont compris entre ces extrêmes. On peut
calculer l'index de ruissellement en effectuant une sommation des CN pondérés de chaque
catégorie d'utilisation du territoire du bassin versant étudié, dans notre cas le bassin d'étude
consiste de trois (03) groupes de sol hydrologiques (B, C, D) (Fig. III.4). La détermination de
l'index de ruissellement se fait àl'aide de la formule :

(𝐼 − 0.2𝑆)2
𝑄= (𝐼𝐼𝐼. 1)
(𝐼 + 0.8𝑠)

Où: Q = ruissellement de surface direct

I = précipitations

𝑆 = (25000/𝐶𝑁) − 254 =différence de potentiel maximale entre les précipitations et le


ruissellement

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 49


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

Figure III.4: Carte des groupes de sols du bassin versant de l'Oued Moudjar

III.3. Contexte météorologique

Pour aider àprésenter les contrastes climatiques pouvant exister sur le bassin versant, la
Figure III.5 présente les statistiques de températures et de précipitations pour la station
météorologique de Zit-Emba opérée par l'Agence nationale des ressources hydrauliques
(ANRH). Le bassin versant de l'Oued Moudjar est influencépar le climat méditerranéen, avec
des réductions de précipitation et des vents asséchant pendant l’été.

III.3.1. Précipitation

Enfin, un climat montagnard est présent sur toute la majoritédu bassin versant, avec une
pluviométrie également plus importante que sur les zones de plaine du bassin versant, dont la

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 50


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

précipitation mensuelle minimum enregistrée durant le mois de Juillet et la précipitation


mensuelle maximum enregistrée durant le mois Mars (Fig.III.5).

Figure III.5 : Hyétogramme mensuel pour la station de Zit-Emba sur la

période 1997-2008

III.3.2. La Température

La température est l’un des éléments climatiques autre que la pluviométrie, qui a un rôle
très important, influençant le climat. L’étude de l’évolution de la température dans le temps a
une grande importance à l’hydrologie et l’hydrochimie du fait qu’elle constitue le paramètre
principal qui conditionne le phénomène d’évaporation. Par conséquent, la concentration (ou là
dilution) a une grande influence sur le bilan hydrique et la chimie de l’eau. L’analyse des
données montre que la température moyenne saisonnière varie entre 10°C en hiver et 25.7°C
en été(Fig.III-6). Par contre la moyenne annuelle varie entre 17°C à18°C (Fig. N°III-07). Le
mois le plus froid est janvier dont la température moyenne est 9,1°C à 10,6°C, parfois la
température tombe jusqu’à (-3°C). Le mois d’été le plus chaud est le mois d’août, avec une
température moyenne de 23,9°C à25,7°C. La température extrême atteint dans certaines années
46.3°C à47.6°C.

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 51


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

Figure III.6 : Température moyenne mensuelle pour la station de Zit-Emba

sur la période 1997-2008

III.3.3. Le vent

La caractéristique des vents est donnée d’après les résultats des observations sur la station
météorologique de Skikda. Les vents prédominants sur le territoire concerné sont ceux des
quarts de Nord et de Sud. La vitesse maximale des vents est en hiver ; en étéles vitesses sont
plus modérées. La vitesse moyenne maximale est de 32 km/h ; pendant les rafales, la vitesse
peut atteindre 60km/h.

La région du bassin d’Oued Moudjar est assez boisée avec des flancs de montagnes
souvent recouverts de végétation dense. Les plaines dénudées sont cultivées par la population
locale, l'agriculture et l'élevage sont l'occupation essentielle.

III.3.4. L'humidité

L'humiditérelative de l'air est plus élevée en hiver qu'en étéatteignant un maximum de


74.70% en mois de janvier, le taux d'humidité moyen au cours de l'année est environ 70%
(Figure. III.7).

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 52


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

Figure III.7: Humiditérelative moyennes mensuelles

III.4. Hydrologie

Les caractéristiques climatiques contrastées du bassin versant, elles-mêmes en relation


avec les contrastes existant au niveau des caractéristiques topographiques des différentes zones
du bassin versant ont pour conséquence l’apparition d’un large panel de comportements
hydrologiques. Au barrage de Zit-Emba, exutoire du bassin versant retenu, le débit moyen
mensuel est de 280 m3/s selon un régime hydrologique de type pluvial. Le régime à l’exutoire
illustre également bien les forts contrastes hydrologiques saisonniers existants sur le bassin
versant, avec de forts débits en hiver et au printemps (maximum de 635 m3/s) pouvant mener à
d’importante crue, mais également des périodes d’étiages parfois sévères en été (minimum de
4.4 m3/s). Ce régime à l’exutoire cache cependant un fonctionnement beaucoup plus complexe
du bassin versant dans son ensemble.

III.5. Les activités anthropiques

Le bassin versant de l'Oued Moudjar, comme la plupart des bassins versants fluviaux
Algériens, est le siège de nombreuses activités humaines. Celles-ci impactent plus ou moins
fortement l’hydrologie du bassin versant. La première source d’impacts des activités humaines
sur l’hydrologie est la présence d’ouvrage hydraulique sur le trajet de l’écoulement de l’eau. Le
bassin versant de l'oued Moudjar ne fait pas exception avec une relative anthropisation de son
réseau hydrographique. Le barrage de Zit-Emba est un ouvrage hydraulique ayant
probablement l'impact le plus direct sur les régimes hydrologiques locaux. De nombreuses

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 53


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

influences anthropiques existent au sein du bassin versant de l'oued Moudjar. L’estimation de


l’impact de l’ensemble de ces influences est un travail compliqué, demandant le regroupement
d’un très grand nombre de données.

III.6. Modèle hydrologique HEC-HMS

Un modèle hydrologique peut être défini comme une représentation théorique simplifiée
d’une réalité physique. En hydrologie, la modélisation concerne généralement la relation pluie-
débit, c’est à dire que les modèles utilisent la pluie comme variable d’entrée et calculent un
hydrogramme en sortie du bassin. Ces modèles reposent en général sur deux fonctions
distinctes :

 Une fonction de production qui sépare la pluie en une partie infiltrée et en une partie
ruisselée.
 Une fonction de transfert qui achemine la pluie ruisselée à l’exutoire de l’unité
hydrologique (le bassin versant)

Les Modèles développés sous le HEC-HMS se basent sur trois fonctions essentielles :
Modèles pour calculer les précipitations, le volume de ruissellement, le ruissellement direct et
les modèles de calcul des écoulements souterrains (HEC-HMS2000) (HEC-HMS2002).

Figure II.8 : Schématisation du bassin versant de l’oued Moudjar sous HEC-HMS

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 54


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

III.6.1. Modélisation des précipitations

III.6.1.1. Méthodes basées sur les coefficients de pondération

a) Précipitation moyenne
A partir des relevés pluviométriques mesurés sur le bassin versant (ou àproximité), on
calcule la moyenne surfacique des précipitations (Pmoy). Elle est obtenue par la moyenne
arithmétique après avoir affecté un coefficient de pondération pour chaque station
pluviométrique:

∑𝑖(𝑊𝑖 ∑𝑇 𝑃𝑖 (𝑡) )
𝑃𝑚𝑜𝑦 = (III. 2)
∑𝑖 𝑤𝑖

Où, Wi : Coefficient de pondération affectéau pluviomètre i et Pi(t) : hauteur des précipitations


mesurée au pluviomètre i au temps t.

Les coefficients de pondération peuvent être calculés par des considérations surfaciques
oùle poids affectéàun pluviomètre est d'autant plus grand qu'il est représentatif d'une grande
surface. On peut choisir pour cela, soit la méthode des polygones de Thiessen, soit celle du
tracé des isohyètes. A défaut, on pourra aussi affecter des coefficients égaux pour tous les
pluviomètres (i.e: Wi= 1/ (nbre de pluviomètres)). Les méthodes utilisées pour calculer le
coefficient de pondération sont :

 Moyenne arithmétique
Cette méthode permet de calculer un coefficient égal à l’inverse du nombre de stations. C’est
le même coefficient qui sera appliqué à l’ensemble des stations de mesure se trouvant sur le
bassin versant (ou àproximité).

1
𝑊𝑖 = (III. 3)
𝑁
avec, N : Nombre de stations pluviométriques.

 Polygones de Thiessen
Cette méthode permet de déterminer le coefficient de pondération en utilisant les polygones de
Thiessen (figure II.1). Le coefficient de pondération est calculépar la formule ci-dessous :

aij
Wj = (III. 4)
Ai

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 55


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

avec,

a : Surface d’intersection du « polygone j » et le « sous bassin i »ij

A : Surface totale du sous bassin i. i

 Les isohyètes
Les isohyètes sont des lignes de même pluviosité(isovaleurs de pluies annuelles, journalières,
etc.) (Figure III.9). Les coefficients de pondération peuvent être calculés de la manière suivante :

𝑏𝑖𝑗
𝑊𝑗 = (III. 5)
𝐴𝑖

avec, b : Surface délimitée par le sous-bassin i et les deux isohyètes j et j+1 ; ij

Ai : Surface totale du sous-bassin i.

La pluie moyenne sur le sous-bassin i est calculée par la suite en utilisant la formule suivante :

𝐾
ℎ𝑗 + ℎ𝑗+1
𝑃𝑚𝑜𝑦 = ∑ 𝑊𝐽 𝑃𝐽 , 𝑎𝑣𝑒𝑐, 𝑃𝐽 = (III. 6)
2
𝐽−1

avec, Pj : Précipitation moyenne entre deux isohyètes j et j+1 et K : nombre total d'isohyètes.

Figure III.9 : Illustration de la méthode des polygones de

Thiessen et la méthode des isohyètes

b) Répartition temporelle

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 56


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

Une fois la moyenne totale des précipitations est calculée, il faut ensuite donner la répartition
temporelle des précipitations àpartir de la répartition typique de l'évènement pluvieux Ptyp(t) :

𝑃𝑡𝑦𝑝 (𝑡) ∑𝑗 𝑤𝑗 𝑃𝐽 (𝑡)


𝑃𝑚𝑜𝑦 (𝑡) = [ ]𝑃 𝑜ù 𝑃𝑡𝑦𝑝 (𝑡) = (III. 7)
∑𝑡 𝑃𝑡𝑦𝑝 (𝑡) 𝑚𝑜𝑦 ∑𝑗 𝑊𝑗

avec, wj : coefficients de pondération affectés au pluviomètre j.

III.6.1.2. Inverse du carréde la distance

C’est une autre alternative à la méthode précédente qui comprend en fait deux étapes
(calcul de Pmoy puis la répartition temporelle). Cette méthode permet la réalisation directe de
l’hyétographe en faisant intervenir la notion de nœuds entre pluviomètres. Les nœuds sont
positionnés sur le bassin versant de sorte à avoir une répartition spatiale adéquate de la
précipitation. Le HEC-HMS définit alors la répartition temporelle des pluies en un nœud par
pondération des données pluviométriques donnée par la relation suivant :

1/𝑑𝑗2
𝑊𝑗 = (𝐼𝐼𝐼. 8)
∑ 1/𝑑𝑗2

où, 1/𝑑𝑗2 Inverse du carréde la distance de la station j au «noeud P ».

Figure II.10 : Illustration de la méthode de l’inverse du carré de la distance

Une fois la série Pnode(t) est établie pour tous les nœuds, la moyenne temporelle des
précipitations est calculée par la relation suivante :

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 57


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

∑ 𝑊𝑛𝑜𝑑𝑒 (𝑡)𝑃𝑛𝑜𝑑𝑒 (𝑡)


𝑃𝑚𝑜𝑦 (𝑡) = (𝐼𝐼𝐼. 9)
∑ 𝑊𝑛𝑜𝑑𝑒

où : 𝑤𝑛𝑜𝑑𝑒 est le poids affecté pour chaque nœud. Si un seul nœud est utilisé dans le bassin
versant, wnode sera égale à 1.00. Sinon, on détermine wnode pour chaque nœud en utilisant les
polygones de Thiessen ou un autre schéma.

III.6.1.3. Evènements pluvieux hypothétiques

On peut créer avec le logiciel HEC-HMS des évènements pluvieux (ou plus simplement : pluies)
hypothétiques, c'est àdire réaliser une simulation àpartir de données qui ne sont pas issues de
relevés réels. Cela peut s'avérer utile en particulier lorsqu'on veut connaître les volumes
d'écoulements pour dimensionner des ouvrages d’art.

On peut créer trois types d'évènements pluvieux standard :

 Pluie hypothétique basée sur la fréquence ;


 Pluie de projet standard : cette méthode fait intervenir des paramètres définis
uniquement pour le territoire américain par certains organismes ;
 Pluie hypothétique dont la distribution est définie par l'utilisateur.

a) Pluie hypothétique basée sur la fréquence


L’objectif de cette méthode est de définir un événement pour lequel la hauteur et la durée des
précipitations sont déterminées pour une probabilitéde dépassement donnée. Pour définir cet
évènement avec HEC-HMS l’utilisateur doit Spécifier la hauteur de précipitation en chaque pas
de temps pour une probabilitéde dépassement choisi. Les hauteurs des précipitations peuvent
être déduites àpartir des courbes HDF (Hauteur-Durée-Fréquence). HEC-HMS applique un
coefficient de correction de surface aux hauteurs données par les courbes HDF. Généralement,
la distribution de l’intensité des précipitations est non uniforme sur le bassin versant, la hauteur
moyenne sur la surface du bassin est inférieure àla hauteur donnée par les courbes HDF. Pour
pallier à ce problème, le U.S. Weather Bureau, a défini des facteurs qui permettent d’ajuster les
hauteurs données par les courbes HDF à la hauteur moyenne. Ces facteurs, exprimés en
pourcentage, sont fonction de la surface du bassin et de la durée de la pluie (figure III.11) (HEC-
HMS2000).

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 58


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

Figure III. 11 : Facteurs de réduction des hauteurs données par les courbes HDF

HEC-HMS fait une interpolation linéaire pour calculer les hauteurs d’eau an pas de temps
régulier. Ensuite, il détermine un hyétogramme àpartir des valeurs incrémentales des hauteurs
de précipitations par la méthode dite en «Bloc ». Cette méthode positionne la hauteur maximale
en milieu de l’hyétogramme. Les blocs restants sont arrangés alors dans l'ordre décroissant,
alternativement avant et après le bloc central. Cette méthode est illustrée sur la (figure III.12)
(BEISEE ;2001).

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 59


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

Figure III.12: Exemple de la distribution de la Pluie basée sur la fréquence.

b) Pluie hypothétique dont la distribution est définie par l'utilisateur


Cette option donne àl’utilisateur la possibilitéde définir la hauteur et la distribution de
la pluie hypothétique. On peut aussi donner la quantitétotale d'eau tombée sur le bassin versant
et la fraction de cette quantitéàchaque instant. Parmi les pluies hypothétiques les plus utilisées
dans les simulations, figurent les pluies SCS. La figure 17 illustre le cas d’une pluie SCS de
type I :

Figure III.13 : Répartition de la précipitation au cours de l’évènement

III.7. Modélisation de l’Evapotranspiration (ETP)

Comme l’ETP reste insignifiante pendant l’inondation, le HEC-HMS ne tient pas compte
de tous les détails concernant cette entité. Dans le cas des orages plus courts, telle que la pluie
de projet standard, il est appropriéd'omettre cette entité. Cependant, avec le modèle SMA, qui
est décrit en détail dans la section Modélisation de pertes, il est possible d'analyser la réponse
du bassin versant àdes sériées de précipitations de longue durée qui incluent les périodes de
précipitation et les périodes sans précipitations. Pendant les périodes sans précipitations, l'état
d'humidité du bassin versant continue à changer. L'évapotranspiration est la composante
critique de ce mouvement. L'évapotranspiration, comme modelée dans HEC-HMS, inclut la
vaporisation de l'eau directement du sol et la transpiration des végétaux.

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 60


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

Dans HEC-HMS on représente l’Evapotranspiration par des valeurs et des coefficients de


correction en pas de temps mensuel. Le taux d’évapotranspiration mensuel est calculéensuite
par le produit des valeurs de l’ETP par ces coefficients.

III.8. Modélisation des pertes

HEC-HMS calcule les volumes d'écoulements en soustrayant aux précipitations les


quantités d'eau qui sont stockées, infiltrées ou évaporées sur le bassin versant. L’interception,
l’infiltration, le stockage et l’évaporation sont représentés par le HEC comme étant des « pertes
».

III.8.1. Concept de base

Les surfaces d'un bassin versant sont classées en deux catégories :

1. Surfaces directement connectées et imperméables, oùl'écoulement est direct et se fait


sans pertes. Dans ce cas on utilise le modèle «sans pertes »;
2. Surfaces perméables soumises àdes pertes décrites par les différents modèles suivants :
• Modèle de perte initiale et à taux constant ;

• Modèle à déficit et à taux de perte constant ;

• Modèle basé sur le Curve Number (CN) ;

• Modèle de Green et Ampt.

Pour tous ces modèles, les pertes sont calculées pour chaque intervalle de temps et soustraites
àla moyenne surfacique de précipitations de cet intervalle. La quantité d’eau restante désigne
l'excès de précipitation. Cette quantité est considérée uniforme sur tout le bassin versant et
représente le volume d'écoulement de surface.

III.8.2 Le modèle de pertes initiales et àtaux constant

Ce modèle considère que le potentiel du taux de pertes maximum, notéfc, est constant, et inclut
le taux de pertes initiales Ia qui représente l'interception et le stockage dans les dépressions de
surfaces. L’interception est une conséquence de l’absorption de la pluie par le couvert végétal
et le stockage de surface est la conséquence de la topographie du bassin versant : l’eau stockée
dans les dépressions de surface sera soit évaporée soit infiltrée. Tant que Ia n'est pas atteint, il
n'y a pas de ruissellement.

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 61


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

On peut résumer ce fonctionnement de la manière suivante :

𝑆𝑖 ∑ 𝑃𝑖 ≤ 𝐼𝑎 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠, 𝑃𝑒𝑡 = 0 (𝐼𝐼𝐼. 10)


𝑖

𝑆𝑖 ∑ 𝑃𝑖 ≥ 𝐼𝑎 𝑒𝑡, 𝑃𝑡 ≥ 𝑓𝑐 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠, 𝑃𝑒𝑡 = 𝑝𝑡 − 𝑓𝑐 (𝐼𝐼𝐼. 11)


𝑖

𝑆𝑖 ∑𝑖 𝑃𝑖 ≥ 𝐼𝑎 𝑒𝑡, 𝑃𝑡 ≤ 𝑓𝑐 𝑎𝑙𝑜𝑟𝑠, 𝑃𝑒𝑡 = 0 (𝐼𝐼𝐼. 12)

où, Pt : La moyenne surfacique des précipitations au temps t ; Pet : le ruissellement au temps t


donnépar :

𝑃 − 𝑓𝑐 𝑠𝑖 𝑃𝑡 > 𝑓𝑐
𝑃𝑒𝑡 = { 𝑡 (𝐼𝐼𝐼. 13)
0 𝑎𝑖𝑙𝑙𝑒𝑢𝑟𝑠

La difficultéde cette méthode réside dans la détermination des pertes initiales et du taux de
pertes constantes. La première dépend des conditions qui ont précédés l'évènement pluvieux à
étudier (par exemple si le sol était déjà saturé en eau par des pluies précédentes, les pertes
initiales seront quasiment nulles). Ces pertes dépendent aussi de l'aménagement et de la nature
des sols. Le second dépend des propriétés physiques du sol du bassin et de la nature du sol.

Si le sol du bassin versant est saturé, Ia sera proche de zéro. Si le sol est drainé, alors Ia
représentera la quantité d’eau qui tombe sur le bassin versant sans qu’il y ait de ruissellement ;
cette quantitéest fonction de la nature de terrain du bassin versant, occupation du sol, type et
utilisation du sol. A titre indicatif, on estime que ces pertes sont égales à10 ou 20% de la pluie
totale pour une forêt, alors qu'en zone urbaine elles sont comprises entre 2 et 5 mm de hauteur
d'eau.

Le taux de perte constant qui correspond au pouvoir d'absorption du sol est expriméen mm/h.
On peut toutefois se servir des valeurs données dans le tableau suivant :

Tableau III.2 : le taux de pertes constant pour les différents types du sol. (OUAZAR ;2002)

Groupe Type du sol Ordre de grandeur du


taux de pertes
(mm/h)
A Sable profond, lœss profond, limons agrégés 7.5 à11

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 62


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

B Lœss peu profond, terre sableuse 3.5 à7.5

C Terre argileuse, terre sableuse peu profonde, sols à 1.2 à3.5


faible teneur en matière organique, sols argileux
D Sols gonflant fortement sous l'effet de l'eau, argiles 0 à1.2
plastiques lourdes, sols salins.

Une variante de ce modèle est le modèle quasi continu qui prend en compte des périodes sans
pluie au cours de l'évènement et qui intègre donc une régénération (avec un taux àfixer) des
pertes initiales. C'est le modèle "Déficitaire et àtaux constant". Pour utiliser ce modèle avec le
HEC-HMS on doit spécifier le taux de pertes initiales, le taux de pertes constant et le taux de
régénération. Ce dernier peut être estimé comme étant la somme du taux d’évaporation et du
taux de percolation.

N.B: en général on ne déterminera pas directement les pertes initiales et le taux de pertes mais
on procèdera plutôt àun calage du modèle àpartir de données réelles.

III.8.3 Le modèle du Curve Number (CN)

Ce modèle estime l'excès de précipitations comme une fonction des précipitations cumulées, de
la couverture et de l'humidité initiale du sol à partir de l’équation suivante :

(𝑃 − 𝐼𝑎 )²
𝑃𝑒 = (𝐼𝐼𝐼. 14)
𝑃 − 𝐼𝑎 + 𝑆

où, Pe : L’excès de précipitation ; P : est le total des précipitations accumulées au temps t ; Ia :


Les pertes initiales et S : est le potentiel maximum de rétention.

On a par ailleurs la relation empirique ci-dessous, qui a été développée à partir d’une analyse
menée sur un ensemble de petits bassins versants expérimentaux qui donne Ia en fonction de S:
𝐼𝑎 = 0.2𝑆 (𝐼𝐼𝐼. 15)

On obtient donc :

(𝑃 − 0.2𝑆)²
𝑃𝑒 = (𝐼𝐼𝐼. 16)
𝑃 + 0.8𝑆

Le potentiel de rétention maximum, S, et les caractéristiques du bassin versant sont reliées par
l’intermédiaire du nombre de courbe CN (Curve Number) par :

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 63


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

25400 − 254𝐶𝑁
𝑆= (𝐼𝐼𝐼. 17)
𝐶𝑁

CN peut être estimécomme une fonction du type du sol, d’occupation du sol et des conditions
hydriques précédentes du bassin versant : ce nombre peut être estiméàpartir des tables des
données en annexe A du manuel de référence technique HEC-HM, qui expriment CN en
fonction du type de la couverture végétale.

Pour un bassin versant composéde différents types de sols ou de couvertures végétales, on peut
établir un CN moyen par la relation suivante :

∑𝑖 𝑎𝑖𝑗 𝐶𝑁𝑖
𝐶𝑁𝑚𝑜𝑦 = (𝐼𝐼𝐼. 18)
∑𝑖 𝐴𝑖

où, j : L’indice associé à la subdivision du bassin de type de sol uniforme ; aij : l’aire de la
subdivision j dans le sous-bassin i et Ai : l’aire du sous-bassin i.

III.8.4 Application et limitation des modèles de ruissellement utilisés avec le HEC-HMS

Le choix du modèle et l’estimation des différents paramètres sont une étape critique dans le
développement des données avec le logiciel HEC-HMS. On ne peut pas joindre n’importe quel
modèle de pertes avec n’importe quel modèle de transfert. Par exemple, la méthode de pertes
en grille n’est utilisée qu’avec le modèle de transfert de « ModClark » (méthode de Clark
modifiée). Le tableau III.3 liste les différents avantages et inconvénients de cette alternative.
Cependant, ceux-ci sont seulement des directives et devraient être complétées par la
connaissance et l'expérience de l’utilisateur.

Tableau III.3 : Les avantages et les inconvénients du modèle de ruissellement inclus dans HEC-HMS

Modèle Avantages Inconvénients


Modèle de pertes initiales et Ces modèles ont étéutilisés Difficile de l'appliquer pour
àtaux constant et le modèle avec succès dans plusieurs un bassin non jaugéen raison
déficitaire àtaux constant essais aux Etats Unis. du manque de rapport
Faciles à installer et à physique direct entre les
utiliser. paramètres et les propriétés du
Les modèles incluent bassin.
seulement quelques

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 64


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

paramètres nécessaires qui Le modèle paraîttrès simplifié


expliquent la variation du pour prévoir les pertes au
volume de l’écoulement. cours de l’événement, même
Le modèle àdéficit peut être s’il prévoit bien les pertes
utilisépour des simulations à totales.
long terme.
La méthode de Curve La méthode est simple, La méthode ne tient pas
Number (CN) prévisible et stable. • compte de la théorie des
Compte seulement sur un écoulements non saturés.
paramètre, qui change en Le taux d'infiltration
fonction du type de sol, de approchera zéro pour une
l’occupation et l’utilisation précipitation à longue durée,
de la terre, les conditions en plutôt que constante.
surface, et l'état antécédant Ce modèle a été développé
d'humidité. • avec des données de petits
Méthode bien établie, bassins versants agricoles aux
largement admise pour Etats Unis, donc son
l'usage aux USA et à applicabilité ailleurs est
l'étranger. incertaine.
L'abstraction initiale par
défaut (0.2S) ne dépend pas
des caractéristiques de la
pluie, donc si elle est utilisée,
elle sera la même pour des
averses à des périodes de
retour différentes.
La méthode ne tient pas
compte de l’intensité des
précipitations

III.9 Modélisation du ruissellement direct

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 65


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

Dans cette partie, on présente les modèles qui simulent le processus du ruissellement direct des
précipitations excédentaires sur un bassin versant. HEC-HMS se rapporte à ce processus
comme transformation de l'excès de précipitation pour chacun des sous bassin en un écoulement
à son exutoire. Avec le HEC-HMS il existe deux options pour calculer le volume de
ruissellement :

• Un modèle empirique : Le but de ce type de modèle est d'établir un lien causal entre le
ruissellement et l’excès de précipitation sans considérations détaillées des processus internes.
Les équations et les paramètres du modèle ont une signification physique très limitée.

• Un modèle conceptuel : Le modèle conceptuel inclus dans HEC-HMS est le modèle de l’onde
cinématique de l'écoulement de surface. Il représente, le mieux possible, les mécanismes
physiques qui régissent le mouvement de l’excès de précipitation sur la surface et dans les petits
canaux du bassin versant.

III.9.1 Les modèles liés à la méthode de l’hydrogramme unitaire (HU)

Ces modèles donnent une relation empirique entre l'excès de précipitations et le ruissellement
direct. La méthode de l'hydrogramme unitaire vise à déterminer l'hydrogramme de
ruissellement direct à l'exutoire d'un bassin versant à partir des hyétogrammes de l'averse
correspondante reçue par ce même bassin(HEC-HMS2000) (OUAZAR2002).

L'hydrogramme unitaire donne le débit de ruissellement par unitéde hauteur d'eau tombée sur
le bassin versant. Cette méthode repose donc principalement sur l'hypothèse de linéaritéentre
l'excès de précipitations et le ruissellement.

On a donc l'équation de convolution suivante :

𝑛≤𝑚

𝑄𝑛 = ∑ 𝑃𝑚 𝑈𝑛−𝑚+1 (𝐼𝐼𝐼. 19)


𝑚−1

où, est le débit de ruissellement au temps n.Δt, nQ

Pm est l’excès de précipitation entre mΔt et (m+1) Δt (en hauteur d’eau),

Un-m+1 est la valeur de l’hydrogramme unité au temps (n-m+1) Δt.

Cette méthode repose sur l’ensemble des hypothèses suivantes :

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 66


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

-La distribution spatiale de l’excès de précipitations doit être uniforme et son intensité reste
constante durant l’intervalle de temps Δt ;

 La linéarité entre l’excès de précipitations et le ruissellement direct ;


 L’hydrogramme unitaire résultant est indépendant des précipitations antécédentes ;
 L’excès de précipitation en un pas de temps donné est censé produire un hydrogramme,
avec un temps équivalent, indépendamment de l’intensité des précipitations.
a) Hydrogramme unitaire spécifié par l’utilisateur
Ce modèle consiste àdéterminer l'hydrogramme unitaire àpartir de la formule III.15 et des
données complètes d'un événement pluvieux. En pratique, cette méthode n'est que très peu
utilisée car elle nécessite des données beaucoup trop complètes. De plus, l'hydrogramme obtenu
ne pourra s'appliquer qu'àdes événements pluvieux qui ont la même durée.

b) Hydrogramme unitaire paramétrique


Un hydrogramme unitaire paramétrique est obtenu par calcul à partir de plusieurs
paramètres. Par exemple, l'amplitude et l'instant du pic suffisent à calculer entièrement un
hydrogramme unitaire triangulaire. Un hydrogramme unitaire synthétique met en relation les
paramètres d'un hydrogramme unitaire paramétrique et les caractéristiques du bassin versant.
Cette méthode permet d'adapter l'hydrogramme unitaire obtenu dans certaines conditions pour
un bassin versant àd'autres conditions et d'autres bassins versants. Par exemple, on peut relier
l'amplitude du pic d'un hydrogramme unitaire triangulaire àl'aire drainée par le bassin.

III.9.2. Modèles d'hydrogrammes unitaires synthétiques

III.9.2.1. Le modèle du SCS (Soil Conservation Service)

Ce modèle repose sur l'hydrogramme unitaire normalisé (qui est la moyenne de nombreux
hydrogrammes unitaires calculés pour différents bassins versant). Cet hydrogramme normalisé
représente le débit d'écoulement, Ut, comme une fraction du débit maximal, Up, et, Tp , l'instant
du pic. On a par ailleurs les relations empiriques suivantes :

𝐴𝑑 ∆𝑡
𝑈𝑝 = 2.08 𝑒𝑡 𝑇𝑝 = + 0.6𝑇𝐶 (𝐼𝐼𝐼. 20)
𝑇𝑝 2

où, Δ : La durée de l’excès de précipitation ; Tc : le temps de concentration du bassin. t

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 67


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

Ainsi, il suffit de connaître le temps de concentration pour remonter à Tp et Up et d’obtenir


ainsi l'hydrogramme unitaire désiré par simple multiplication de l'hydrographe unitaire
normalisé.

III.10. Modélisation des écoulements fluviaux avec HEC-HMS

Les différents modèles d'écoulements fluviaux inclus dans le HEC-HMS permettent de calculer
un hydrogramme en aval du bassin versant, connaissant l'hydrogramme amont. Tous ces
modèles utilisent les équations de continuité et de quantité de mouvement [HEC-HMS00]
[BEISEE01].

a. Equation de continuité

Elle s’écrit sous la forme suivante :

𝜕𝑉 𝜕𝑦 𝜕𝑦
𝐴 + 𝑉𝐵 + +𝐵 =𝑞 (𝐼𝐼𝐼. 21)
𝜕𝑥 𝜕𝑥 𝜕𝑡

où, B : Largeur de la surface libre ; q : Le débit unitaire, calculépar unitéde longueur du canal
et A : L’aire de la section du cours d’eau ;

b. Equation de quantitéde mouvement

L’équation du mouvement s’écrit comme suit :

𝜕𝑦 𝑉 𝜕𝑉 1 𝜕𝑉
𝑆𝑡 = 𝑆0 − − − (𝐼𝐼𝐼. 22)
𝜕𝑥 𝑔 𝜕𝑥 𝑔 𝜕𝑡

où, St : est le gradient hydraulique ;S0 : est le gradient au fond du canal ; V : vitesse
𝑑𝑦
d’écoulement ; y : hauteur hydraulique ; x : la longueur du chemin de l’écoulement ; 𝑑𝑥 : le
𝑉 𝜕𝑉 1 𝜕𝑉
gradient de pression ; 𝑔 𝜕𝑥 : l’accélération convective et: 𝑔 𝜕𝑡 l’accélération locale.

Les principales hypothèses retenues lors de l’élaboration des ces équations sont :

 La vitesse est constante sur la surface et elle reste horizontale sur chaque section du
cours d’eau ;
 La pression reste hydrostatique en chaque point du cours d’eau ;
 Aucune circulation latérale et secondaire ne se produit ;
 Le lit du canal est fixé ; l’érosion et le dépôt ne changent pas la forme de la section du
canal

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 68


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

 La résistance àl'écoulement peut être décrite par des formules empiriques, telles que
l'équation de Manning ou de Chézy.
III.10.1 Le modèle Muskingum-Cunge

Le modèle Muskingum est facile à utiliser mais emploie des paramètres qui n'ont pas de
signification physique et qui sont donc difficiles àévaluer. De plus ce modèle est basésur des
approximations qui s'avèrent souvent fausses. Le modèle de Muskingum-Cunge évite ces
erreurs. Il est basésur l'équation de continuitéincluant un débit latéral et sur la forme diffusive
de l'équation de quantitéde mouvement :

𝜕𝐴 𝜕𝑄
+ =𝑞 (𝐼𝐼𝐼. 23)
𝜕𝑡 𝜕𝑋

𝑑𝑦
𝑆𝑓 = 𝑆0 − (𝐼𝐼𝐼. 24)
𝑑𝑥

En combinant ces deux équations, on obtient alors l'équation de diffusion–convection de Miller


et Cunge, 1975.

𝜕𝑄 𝜕𝑄 𝜕 2𝑄
+𝑐 = 𝜇 2 + 𝑐𝑞1 (𝐼𝐼𝐼. 25)
𝜕𝑡 𝜕𝑋 𝜕𝑋

avec, c : La célérité et μ : La diffusivité hydraulique définie par :

𝜕𝑄 𝑄
𝑐= 𝜇= (𝐼𝐼𝐼. 26)
𝜕𝑋² 2𝐵𝑆0

L'approximation en différences finies des dérivées partielles permet d'obtenir l'équation


suivante :

𝑂𝑡 = 𝐶1 𝐼𝑡−1 + 𝐶2 𝐼𝑡 + 𝐶3 𝑂𝑡−1 + 𝐶4 (𝑞1 ∆𝑋) (𝐼𝐼𝐼. 27)

∆𝑡 ∆𝑡
+ 2𝑋 − 2𝑋
𝑎𝑣𝑒𝑐, 𝐶1 = 𝐾 𝐶2 = 𝐾 (𝐼𝐼𝐼. 28)
∆𝑡 ∆𝑡
𝐾 + 2(1 − 𝑋) 𝐾 + 2(1 − 𝑋)

∆𝑡 ∆𝑡
− 𝐾 + 2(1 − 𝑋) 2𝐾
𝐶3 = 𝐶1 = (𝐼𝐼𝐼. 29)
∆𝑡 ∆𝑡
𝐾 + 2(1 − 𝑋) 𝐾 + 2(1 − 𝑋)

∆𝑋 𝑄
𝐾= 𝑋 = 0.5 (1 − ) (𝐼𝐼𝐼. 30)
𝑐 𝐵𝑆0 𝐶∆𝑋

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 69


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

C, Q, B et les quatre paramètres Ci sont des variables. Ils sont recalculés àchaque pas de temps
et d'espace par HEC-HMS.

III.11 La modélisation de transport solide

Pour modéliser le transport solide on ne dispose en général que d’un nombre limité
d’informations.
Trois paramètres doivent au minimum être connus (Figure 13) : le débit Q, la pente du lit S et
le diamètre caractéristique D du mélange sédimentaire. A partir de la connaissance de ces
paramètres la plupart des approches proposent au préalable un calcul de la contrainte grâce à
une loi de frottement (force exercée par le fluide sur les grains), puis un calcul du flux généré
par cette contrainte à partir d’une loi de transport adaptée (soit deux équations nécessaires). Une
seconde approche consiste àcalculer directement le débit solide àpartir de Q, S et D (une seule
équation nécessaire)

FigureIII.14 : Etapes de la modélisation du transport solide (avec ou sans calcul de la contrainte)

Beaucoup de formules utilisent des grandeurs adimensionnelles, afin de permettre leur


utilisation dans des configurations autres que celles qui ont prévalues lors de leur établissement
(par exemple la géométrie du canal d’écoulement). Les deux principales grandeurs utilisées
sont le nombre de Shields et le paramètre d’Einstein.

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 70


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

(Shields, 1936) a proposé d’adimensionnaliser les forces motrices (contrainte hydraulique τ


exercée x la surface du lit) par les forces stabilisatrices (poids de la particule). Le nombre obtenu
est appelé«nombre de Shields », notéτ* ou θ :

𝜏 𝑅 𝑆
𝜃= = (𝐼𝐼𝐼. 31)
𝑔(𝜌𝑠 − 𝜌)𝐷 𝐷 (𝑆 − 1)

Shields a également déduit de ses expériences que les grains posés au fond du lit étaient mis en
mouvement lorsque ce nombre adimensionnel dépassait une valeur critique θc égale à0.06.
[Einstein, 1950] a quant àlui proposé d’adimensionnaliser le transport solide de la manière
suivante :
𝑞𝑣
∅= (𝐼𝐼𝐼. 32)
√𝑔(𝑠 − 1)𝐷³

Oùqv est le débit solide volumique spécifique (m3/s/m) et s=ρs/ρ est la densitérelative.

III.11.1. Les formules mettant en œuvre la contrainte


Beaucoup de travaux ont cherchéàmettre en relation Ф et θ. La plupart des formules produites
sont basées sur un excès de contrainte (θ- θc) plutôt que sur la contrainte seule, en faisant
l’hypothèse que le transport solide est un phénomène à seuil, comme l’avait suggéré Shields.
Pour cette étude, nous avons choisi d’utiliser la formule de Ackers et White, 1973.

III.11.1.1. Formule de Ackers et White (1973)

Une des équations les plus utilisées au cours des derniers années est celle de Akers et White,
basée sur l'analyse de régression multiple d'une très grande quantitéde données obtenues en
laboratoire et en nature. Nous la fournissons donc ici dans la perspective des travaux avancés
sur la capacitéde transport solide des canaux.

En se basant également sur le concept de puissance de Bagnold, ces auteurs ont ainsi reliéla
concentration en solide (Cs) provenant des fonds en fonction de Fg, paramétre caractérisant les
conditions d'écoulement appelé"Fonction de mobilité", soit:
𝑚
𝜌𝑠 𝑑 𝑉 ∗ 𝐹𝑔
𝐶𝑠 = 𝑐 ( ) ( − 1) (𝐼𝐼𝐼. 33)
𝜌0 𝑅ℎ 𝑉∗ 𝐴

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 71


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

1−𝑛
𝑉∗𝑛 𝑉
𝑎𝑣𝑒𝑐 𝐹𝑔 = ( ) (𝐼𝐼𝐼. 34)
1/2 𝑅
𝜌 √32𝑙𝑜𝑔10 ( 𝑑ℎ )
(𝑔𝑑 (𝜌𝑠 − 1))
0

où n, c, A et m représentent des coefficients adimensionnels basés sur l'optimisation des


données observées par divers auteurs. Ils ont aussi exprimé la taille des sédiments par un
paramètre adimensionnel:

𝜌 1/3
𝑔 (𝜌𝑆 − 1)
0
𝑑𝑔 = 𝑑 ( ) (𝐼𝐼𝐼. 35)
𝑉²

oùv est la viscositécinématique, fonction de la température de l'eau et d = d35(mm).

En dérivant le facteur de mobilitéF pour le transport de sédiments, Akers et White ont distingué
le charriage et la suspension. Le transport des sédiments grossiers reliéau charriage est attribué
àla puissance du cours d'eau f(x0,V)ou f(V.,V), se qui ressort bien dans la

fonction de mobilité, Fg

Pour le transport des sédiments fins en suspension. Les notions de turbulence sont largement
utilisées pour comprendre le processus mécanique du mode de transport.

Les coefficients ont étéoptimisés de façon àobtenir les meilleurs ajustements possibles parmi

près de 1000 séries de données de laboratoire, et 260 observations en nature, avec des sédiments
de taille supérieur a 0,4 mm et un nombre de Froude inférieur à0,8. Les valeurs des coefficients
obtenues sont:

a) sédiments grossiers: d > 2,5 mm => dg> 60


c= 0,025, n = 0, A = 0.17, m = 1,50.

b) sédiments fins et moyens : 0,04 < d < 2,5 mm => dg < 60


2
𝐶 = 102.86𝑙𝑜𝑔𝑑𝑔 −(𝑙𝑜𝑔𝑑𝑔) −3.53

n=1,0-0.56log𝑑𝑔
0.23
𝐴= + 0.14
√𝑑𝑔
9.66
𝑚= + 1.34
𝑑𝑠

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 72


Chapitre IV : Matériels et méthodes 2018

Le coefficient A représente la valeur critique de la fonction de mobilitéF , qui correspond


1/2
approximativement àla fonction critique de Shields, 𝜏.𝐶

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 73


Chapitre IV
Résultats et discussion
Chapitre IV : Résultats et discussion 2018

IV. Résultats et discussion

Ce chapitre représente les résultats de la simulation du bassin versant de l'oued Moudjar par
HEC-HMS. Les résultats se divisent en trois parties :

 Les résultats de la simulation hydrologique du bassin versant ;


 Les résultats de la simulation de l'acheminement de la crue ;
 Les résultats de la simulation de transport solide.

IV.1. Résultats de simulation hydrologique du bassin versant

La simulation hydrologique du bassin versant a pour objectif d'estimer le débit de pointe


probable du bassin versant de l'Oued Moudjar, le volume a son exutoire. Ce bassin versant a
une superficie d'environ 258.323 km2. La figure ci-dessous représente le bassin d’étude qui est
composéde 4 sous bassins et deux (02) biefs.

Figure IV.1: Les sous-bassins de l'oued Moudjar sous HEC-HMS

IV.1.1. Simulation des pertes par infiltration

La simulation des pertes par infiltration a étéfaite par la méthode SCS-CN duquel le CN de la
zone d'étude varie entre 65 et 73, le sous bassin "W90" représente le faible CN d'environ 65.9
et Le CN élevécorrespond au sous-bassin "W100". L'imperméabilité de la zone d'étude est
moyenne àélevée dans le cas des sous bassins "W90" et "W70" respectivement. Par contre elle
est très faible dans le cas des sous bassins "W80" et "W100".

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 75


Chapitre IV : Résultats et discussion 2018

Tableau IV.1: Données de base des sous-bassins versants

Sous- Surface Lag time Pente % de sol


Surface % CN
bassin (km2) (min) (%) imperméable
W100 82.891 0.82891 72.739 141.85 0.0039069
W90 75.254 0.75254 65.973 158.07 2.8124
W80 29.725 0.29725 70.553 98.807 0.0000649
W70 70.453 0.70453 66.618 140.94 9.163

IV.1.2. Simulation de ruissellement


La simulation du ruissellement du bassin versant de l'oued Moudjar sous le logiciel HEC-HMS
a été faite par le modèle de l'hydrogramme unitaire de SCS. Le modèle de l'hydrogramme
unitaire de SCS vise àdéterminer l'hydrogramme de ruissellement direct àl'exutoire d'un bassin
versant àpartir d’hyétogramme de l'averse correspondante reçue par ce même bassin.
L’hydrogramme unitaire par la méthode (SCS) est basé sur la transformation des pluies en débit
avec l’utilisation du temps de réponse (Tlag). Dans notre étude quatre (04) hydrogrammes
unitaires ont étéélaborés.

 Sous bassin W100 :

D'après les résultats de simulation de ruissellement du sous bassin "W100" (Tableau IV.1), on
remarque que les pertes par infiltration représentent environ 70% de la quantitéde pluie tombée,
avec un débit de pic de 109 m3/s et un temps de pic de 9 heures.

Tableau IV.2: Résultats de Sous bassin W100

Débit de Volume de
Temps de Précipitation Perte totale excès totale
pointe ruissellement
pic totale (mm) (mm) (mm)
(m3/s) (mm)

09 :00 109.30 79.17 55.89 23.28 23.28

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 76


Chapitre IV : Résultats et discussion 2018

Figure IV.2: Hydrogramme de crue du Sous bassin "W100"

La figure (IV.2) illustre l'hydrogramme de crue du sous bassin "W100" et l'hyetogramme de


pluie. On remarque qu'il n'y a pas de ruissellement au début de l'averse àcause de la grande
capacitéde sol àl’infiltration jusqu’à six (06) heures de temps, oùle ruissellement commence
après saturation de sol.

 Sous bassin W90 :


D'après les résultats de simulation de ruissellement du sous bassin "W90" (Tableau IV.2), on
remarque que les pertes par infiltration représentent environ 78% de la quantitéde pluie tombée,
avec un débit de pic de 64.20 m3/s et un temps de pic de 9 heures et 15 minutes.

Tableau IV.3: Résultats de Sous bassin W90

Débit de Volume de
Temps de Précipitation Perte totale excès totale
pointe ruissellement
pic totale (mm) (mm) (mm)
(m3/s) (mm)

09 :15 64.20 79.46 62.26 17.19 17.19

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 77


Chapitre IV : Résultats et discussion 2018

Figure IV.3 : Hydrogramme de crue du Sous bassin " W90"

La figure (IV.3) illustre l'hydrogramme de crue du sous bassin "W90" et l'hyetogramme de


pluie. On remarque qu'il n'y a pas de ruissellement au début de l'averse àcause de la grande
capacitéde sol àl'infiltration, oùun faible début de ruissellement était remarqué jusqu’à six
(06) heures de temps, oùle ruissellement devient important.

 Sous bassin W80 :


D'après les résultats de simulation de ruissellement du sous bassin "W80" (Tableau IV.3), on
remarque que les pertes par infiltration représentent environ 73 % de la quantitéde pluie tombée,
avec un débit de pic de 47.70 m3/s et un temps de pic de 8 heures.

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 78


Chapitre IV : Résultats et discussion 2018

Tableau IV.4: Résultats de Sous bassin W80

Débit de Volume de
Temps de Précipitation Perte totale excès totale
pointe ruissellement
pic totale (mm) (mm) (mm)
(m3/s) (mm)

08 :00 47.70 81.46 59.62 21.84 21.84

Figure IV.4: Hydrogramme de crue du Sous bassin "W80"

La figure (IV.4) illustre l'hydrogramme de crue du sous bassin "W80" et l'hyetogramme de


pluie. On remarque qu'il n'y a pas de ruissellement au début de l'averse àcause de la grande
capacité de sol à l’infiltration jusqu’à six (06) heures de temps, où on remarque un
commencement de ruissellement qui devient important.

 Sous bassin W70 :


Finalement, les résultats de simulation de ruissellement du sous bassin "W70" (Tableau IV.4),
on remarque que les pertes par infiltration représentent environ 72 % de la quantitéde pluie
tombée, avec un débit de pic de 83.80 m3/s et un temps de pic de 8 heures et 45 minutes.

Tableau IV.5: Résultats de Sous bassin "W70"

Débit de Volume de
Temps de Précipitation Perte totale excès totale
pointe ruissellement
pic totale (mm) (mm) (mm)
(m3/s) (mm)
08 :45
83.80 79.65 57.65 22.00 22.00

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 79


Chapitre IV : Résultats et discussion 2018

Figure IV.5: Hydrogramme de crue du Sous bassin "W70"

La figure (IV.5) illustre l'hydrogramme de crue du sous bassin "W80" et l'hyetogramme de


pluie. On remarque qu'il y a un début ruissellement qui sera important après six (06) heures de
temps. Ce sous bassin est caractérisépar un taux d'imperméabilitéplus important que les autres
sous bassin.

IV.1.3. Hydrogramme de crue àl’exutoire (Outlet)

Les résultats de simulation du bassin versant de l'oued Moudjar àl'exutoire sont représentés
dans le tableau (IV.5), avec un débit au pic de 292.70 m3/s et un temps de pic de neuf (09)
heures et un volume de ruissellement a peu près se trouve dans les mêmes limites que les
volumes de ruissellement enregistrés dans les quatre (04) sous bassins. cela signifie la grande
capacitéde sol àl'infiltration avec un taux d'imperméabilitépresque nul dans les sous bassins
versants " W100" et "W80" et un taux d'imperméabilitéde 2 à9 % dans les sous bassins "W90"
et "W70" respectivement.

Tableau IV.6: Résultats de simulation àl’exutoire (Outlet)

Temps Débit àl'exutoire Volume de ruissellement


de pic (m3/s) (mm)

09 :00 292.70 21.00

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 80


Chapitre IV : Résultats et discussion 2018

Figure IV.6: Hydrogramme de crue de l’exutoire.

VI.2. L’acheminement de la crue


Dans cette étape, après la simulation et l'affichage des résultats des hydrogrammes de crue, le
modèle de l'acheminement de la crue dit " Muskingum-Cunge" est appliquépour faire transiter
les débits dans les biefs jusqu'àl'exutoire. A chaque jonction le logiciel additionne les débits
entrant pour donner un débit sortant.

IV.2.1. Bief R20


La simulation de l'acheminement de la crue du bief R20 par la modèle de Muskingum-Cunge a
fourni les résultats cités dans le tableau ci-dessous. La figure (IV.7) illustre les hydrogrammes
de crue du bief R20, oùon remarque une faible atténuation du pic de l'hydrogramme de sortie
de 0.30 m3/s et un décalage de temps de pic de quinze (15) minutes (Tableau IV.6).
Tableau IV.7: Résultats de simulation de Bief R20
Débit Débit
Intitulé
entrant sortant
Débit de pointe (m3/s) 172.40 172.10
Volume(mm) 20.39 20.39
Temps de pic 09h00 09h15

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Chapitre IV : Résultats et discussion 2018

Figure IV. 7 : Hydrogrammes de crue du Bief R20

IV.2.2. Bief R10


La simulation de l'acheminement de la crue du bief R20 par la modèle de Muskingum-Cunge a
fourni les résultats cités dans le tableau ci-dessous. La figure (IV.8) illustre les hydrogrammes
de crue du bief R10, oùon remarque une faible atténuation du pic de l'hydrogramme de sortie
de 0.10 m3/s et un décalage de temps de pic de quinze (15) minutes (Tableau IV.7).
Tableau IV.8: Résultats de simulation de Bief R10
Débit Débit
Intitulé
entrant sortant
Débit de pointe (m3/s) 209.30 209.20
Volume(mm) 20.62 20.62
Temps de pic 08h45 09h00

Figure IV. 8 : Hydrogrammes de crue du Bief R10

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Chapitre IV : Résultats et discussion 2018

IV.3. Simulation du transport solide

La simulation de transport solide du bassin versant de l'oued Moudjar est effectuée par le
modèle d’Ackers et White qui calcule le transport solide totale (Charriage et suspension). La
courbe granulométrique de l'oued Moudjar est représentée ci-dessous :

Figure IV.9: Courbe granulométrique de l'oued Moudjar

IV.3.1. Transport solide au niveau des sous bassins versant

Figure IV.10 : Relation entre débit liquide-débit solide du sous bassin "W100"

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Chapitre IV : Résultats et discussion 2018

Figure IV.11 : Relation entre débit liquide-débit solide du sous bassin "W90"

Figure IV.12 : Relation entre débit liquide-débit solide du sous bassin "W80"

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 84


Chapitre IV : Résultats et discussion 2018

Figure IV.13 : Relation entre débit liquide-débit solide du sous bassin "W70"

L'analyse de transport solide du bassin versant de l'oued Moudjar porte sur les valeurs des débits
liquides en métres cubes par seconde et des sédiments en Tonne, simulés au niveau du bassin
versant de la période allant de 1997 à2008. L'analyse graphique des figures (IV.9, IV.10, IV.11
et IV.12) montre une bonne corrélation en puissance liant le débit liquide au sédiments, les
points du nuage obtenus sont alignés autour de la droite de régression.

On remarque aussi, toujours d'après les figures citées au-dessus, que les débits liquides faibles
peuvent être associés àde faibles quantités de sédiments. De même, de fortes valeurs des débits
liquides n'ont engendréqu'un faible transport solide. Le tableau ci-dessous illustre les valeurs
maximales des débits liquides correspondant aux quantités maximales des sédiments.

Tableau IV.9 : Valeur de débit liquide vs sédiment

Sous bassin W100 W90 W80 W70


Débit liquide
109.30 64.20 47.70 83.80
(m3/s)
Sédiment
267.40 138.20 123.30 201.30
(Tonne)
R2 0.943 0.950 0.932 0.945

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Chapitre IV : Résultats et discussion 2018

IV.3.2. Transport solide au niveau de biefs

Figure IV.14 : Relation entre débit liquide-débit solide de bief "R10"

Figure IV.15 : Relation entre débit liquide-débit solide de bief "R20"

L'analyse de transport solide au niveau de bief R10 et R20 porte sur des valeurs de débits
liquides et quantitéde sédiments importante que les valeurs enregistrées au niveau des sous
bassins (tableau IV.9). L'analyse graphique des figures (IV.13 et IV.14) montre une bonne
corrélation en puissance liant le débit liquide au sédiments, les points du nuage obtenus sont
alignés autour de la droite de régression.

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 86


Chapitre IV : Résultats et discussion 2018

Tableau IV.10 : Valeur de débit liquide vs sédiment des biefs

Sous bassin R10 R20


Débit liquide
209.20 172.10
(m3/s)
Sédiment
701.60 620.90
(Tonne)
R2 0.986 0.989

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Conclusion Générale
Conclusion générale 2018

Conclusion générale
La prédiction des volumes de ruissellement et des sédiments du bassin versant de l'oued
Moudjar nécessite la mise en place de modèles de simulation permettant l’évaluation de divers
scenarios de développement ou d’intervention.
La performance du modèle hydrologique HEC-HMS a étédémontrée àplusieurs reprises par
des hydrologues. Dans le cadre du bassin versant de l'oued Moudjar, la simulation des débits
par le modèle HEC-HMS est généralement satisfaisante, mais limitée par les lacunes dans les
données disponibles, notamment au niveau de l’observation des précipitations et les débits
observés. Ces limites ont été confirmées par les performances supérieures obtenues avec la
méthode de l'hydrogramme unitaire de SCS pour la simulation des débits du bassin versant et
la méthode de transport solide nommée Ackers et White pour la détermination du volume des
sédiments transportéen fonction de débit du bassin versant. Donc le choix de modèle HEC-
HMS représente un plus pour mieux caractériser les processus de propagation des écoulements
couplés au transport des sédiments dans les bassins versants non jaugés..

Application du modèle HEC-HMS pour la détermination de la relation ruissellement-sédiment Page 89


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