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TRAVAIL DE RECHERCHE:

L’occidentalisation de l’alimentation à travers le monde: impacts sur


les comportements alimentaires et sur la santé des populations

Flore Gaillard
BDNH2

Travail de recherche présenté à:

Madame Marine Poittevin — Pathologie


Madame Malu-Séverine Sangolo-Gaubard — Nutrition dans le monde

EDNH — Marseille
Le 6 Janvier 2020
Sommaire

Introduction………………………………………………………………………… 1

I. Impacts sur les comportements alimentaires……………………………… 2

A. Général……………………………………………………………………. 2

1. La déstructuration du comportement alimentaire………………… 2

2. La palatabilité des aliments occidentaux………………………….. 2

B. Exemples au niveau des pays………………………………………….. 3

1. La France et les pays méditerranéens……………………………. 3



2. Le Japon……………………………………………………………… 3

3. La Chine……………………………………………………………… 5

II. Impacts sur la santé des populations……………………………………… 6




A. Les maladies métaboliques……………………………………………. 6


B. Les maladies cardio-vasculaires……………………………………… 8

Conclusion……………………………………………………………………….. 9

Summary…………………………………………………………………………. 10

Annexes..………………………………………………….………………………

1: Évolution de consommation des macronutriments au cours du temps


2: Calories ingérées par jour et par personne selon les aliments.
3: Evolution des disponibilités alimentaires chinoises en kcal/habitant
4: Évolution des disponibilités alimentaires chinoises : répartition par
macronutriments (en kcal par habitant)
5: Évolution des disponibilités en produits animaux en Chine (en kcal/
habitant).
6: Prévalence de l’obésité des chinois âgés de 7 à 18 ans
7: Évolution des prévalences de maigreur, de surpoids et d’obésité des
conscrits par période de 2 années d’examen

Bibliographie..………………………………………………….………………………
Introduction

Depuis le dernier siècle, les habitudes alimentaires et le mode de vie ont énormément changé,
notamment dans les populations occidentales (Europe de l’ouest, Canada, États-Unis, Australie,
Nouvelle-Zélande voire Amérique latine) : sédentarité et augmentation de la consommation
alimentaire. Les habitudes telles que le repas devant la télévision ou devant le téléphone portable
augmentent également les portions alimentaires.
Aux États-Unis, les aliments très caloriques et les boissons sucrées sont beaucoup plus
accessibles depuis les années 1950.

Le régime occidental est caractérisé par des repas à forte densité énergétique ainsi qu’une
consommation élevée de viandes rouges et transformées, un apport important en acides gras
saturés et acides gras trans mais pauvre en acides gras insaturés. De plus, ce régime est pauvre
en fruits et légumes. Il est très présent dans les pays occidentaux mais pas que, il se retrouve de
plus en plus dans les pays industrialisés: le mode de vie américain se mondialise, c’est ce que l’on
appelle l’occidentalisation1.

Suite à cela, nous pouvons nous demander: quels sont les impacts de l’occidentalisation de
l’alimentation sur les comportements alimentaires ainsi que sur la santé des populations ?

Pour pouvoir répondre à cette problématique, nous allons commencer par étudier les impacts sur
les comportements alimentaires puis les impacts sur la santé des populations.

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1 Andréa Biscontin, « Habitudes alimentaires : évolution, caractéristiques, impacts sur la santé et génétique
nutritionnelle », HAS, 2018, page 62

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I. Impacts sur les comportements alimentaires

A. Général

1. La déstructuration du comportement alimentaire

Il existe plusieurs déstructuration de comportement alimentaire dues en partie à l’occidentalisation.


La déstructuration temporelle signifie que les repas ne sont plus pris à heure fixe, la
déstructuration familiale fait que les repas ne sont également plus pris en famille, la déstructuration
du contenu alimentaire veut dire que les personnes ne mangent plus équilibré, la déstructuration
saisonnière veut dire que nous ne mangeons plus d’aliments disponibles selon les saisons, et
enfin la déstructuration complète correspondant aux grignotages 2.

2. La palatabilité des aliments occidentaux

Les aliments occidentaux sont particulièrement palatables (aliments procurant une sensation
agréable à leur consommation). Cette sensation de plaisir prend le dessus sur les mécanismes du
corps grâce à un système situé dans le cerveau, appelé « système de la récompense ». Ce
système consiste à nous procurer des sentiments de plaisir ou de satisfaction lors de
l’accomplissement d’une tâche ou de la prise alimentaire par exemple. Il s’agit d’un réseau
neuronal 3.
Pour des aliments « standards », le contenu énergétique et le goût sont informés au cerveau, ce
qui active la sécrétion ou la régulation de molécules régulant la satiété, et donc entraînant l’arrêt
de la consommation. Pour les aliments palatables, le circuit de la récompense déclenche la
sécrétion ou la régulation de molécules addictives telles que la dopamine. De plus, le système de
la récompense limiterait la sécrétion des molécules de la satiété et stimulerait alors la prise
alimentaire 3.

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2 Kaoutar, K., Hilali, M.K., Loukid, M., 2013. Comportement alimentaire et Indice de Masse Corporelle des
adolescents de la Wilaya de Marrakech (Maroc). Antropo, 30, 79-87
3 P. Etiévant et les autres, 2010. Les comportements alimentaires. Quels en sont les déterminants ? Quelles
actions, pour quels effets ? Expertise scientifique collective, rapport, INRA (France), 275 p, page 89
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B. Exemples au niveau des pays

1. La France et les pays méditerranéens

Au XXème siècle, la ration énergétique est en plein croissance avec une évolution de la
diversification de l’alimentation. Les apports énergétiques sont modifiés avec une réduction de la
part des glucides au profit des lipides (annexe 1). D’ailleurs, la part de céréales et de féculents
diminue dans la ration alimentaire alors que nous avons une hausse de viande, fruits et légumes,
sucre et gras (annexe 2). Cette évolution ne concerne pas uniquement la France mais l’ensemble
des pays méditerranéens. Ces pays, dont la France, s’approchent, alimentairement, des pays du
Nord et de l’Est de l’Europe pendant la fin du XXème siècle.

En 1991, la consommation d’acides gras saturés, de fruits et légumes et l’énergie absorbée se


situe dans les moyennes des pays européens mais celle des acides gras polyinsaturés est basse
4 .
En France, les produits alimentaires dont la consommation augmente spectaculairement (vu qu’ils
n’étaient que très peu consommés) sont les produits laitiers (fromage et yaourt), les jus de fruits et
légumes et les produits surgelés ou transformés 4.
La consommation des fruits et légumes frais est relativement stable mais la consommation des
fruits et légumes transformés sont en augmentation.
Au cours du XXème siècle, la principale évolution est l’intérêt pour les produits de plus en plus
transformés. Dès 1960, les ménages achètent à 80% des produits issus de l’industrie
agroalimentaire, 84% en 2000 4.

2. Le Japon

Au Japon, le comportement alimentaire a beaucoup évolué. La chair animal n’était, à la base, pas
consommée puisqu’elle était considérée comme sacrée. Cela a commencé à la fin du XIXème
siècle. Dans ce pays, l’élevage d’animaux domestiques était quasiment inconnu. Ils considéraient
comme inhumain et impur de se nourrir de leur chair. Leur abattage était d’ailleurs interdit et
considéré comme un crime attirant le malheur sur toute la communauté 5.

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4 P. Etiévant et les autres, 2010. Les comportements alimentaires. Quels en sont les déterminants ? Quelles
actions, pour quels effets ? Expertise scientifique collective, rapport, INRA (France), 275 p, page 13-15
5 Cobbi Jane. L'évolution du comportement alimentaire au Japon. In: Économie rurale. N°190, 1989. pp. 41-45;
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À cette époque, l’alimentation de l’armée était plus «enrichie avec de nouveaux aliments
occidentaux (pain, lait…). En 1920, l’ordre de servir une fois par semaine du pain au lieu du riz aux
soldats a été donné 5.

Le gouvernement était convaincu que l’occidentalisation de l’alimentation était utile et se mit donc
à encourager fortement la production et la consommation de lait. L’introduction du biberon vers
1880 a fait que le lait de vache servait à substituer le lait maternel sous le nom de « pas besoin de
nourrice ». la consommation laitière par an et par personne a triplé en 26 ans (10,7 kg en 1960
contre 35,2 kg en 1986). La consommation laitière scolaire (lait et sous-produits) par élève a
quasiment doublé (37,5 kg en 1965 contre 67,8 kg en 1986) grâce à sa fourniture quotidienne 5.

En 1986, par la consommation de nourritures occidentales, un nouvel appareil a été lancé sur le
marché japonais: le « home bakery », un appareil pour la fabrication du pain de mie pour le petit
déjeuner 5.

Par ailleurs, de 1945 à 1952, le Japon était occupé par l’armée américaine. Pour des raisons
stratégiques, l’archipel d’Okinawa l’est resté jusqu’en 1972. Pendant toutes ces années, l’armée y
a donc ramené son mode de vie et habitudes américaines. Okinawa se retrouve alors avec la plus
forte concentration de restauration rapide du Japon et les habitants se nourrissent d’hamburgers,
de poulet frit et de pizzas, ce qui n’est pourtant pas du tout leur régime habituel 6.

Actuellement, grâce à une campagne marketing de 1974, le repas de Noël au Japon est un repas
au « fast-food » KFC (Kentucky Fried Chicken). Le repas du nouvel an, lui, se résume à de la
nourriture préparée et présentée dans des boites. Cette tradition de Noël est tellement populaire
que les japonais doivent réserver leur dîner KFC au moins un mois en avance 7. L’occidentalisation
de l’alimentation au Japon est donc bien implantée.

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5 Cobbi Jane. L'évolution du comportement alimentaire au Japon. In: Économie rurale. N°190, 1989. pp. 41-45;
6 Thibault Clesse. La diététique japonaise rempart contre l’obésité ?. Sciences pharmaceutiques. 2016.
hal-01731970
7 Quigley, J.T. « A Kentucky Fried Christmas in Japan ». The Diplomat, 12/2013

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3. La Chine

Le régime traditionnel chinois était en partie composé de féculents, associé à des légumes et des
produits animaux. L’alimentation était pauvre en lipides mais s’est modifiée lors des cinquante
dernières années 8.
Vers les années 1960, l’énergie journalière par habitant était de 1500 kcal en Chine, composée
quasi uniquement de végétaux (96%): céréales (riz, blé), racines amylacées (pommes de terre,
manioc), légumineuses (pois, haricots secs), oléagineux, cultures sucrières, stimulants (thé, café)8.

En 1977, l’énergie journalière par personne atteint 2200 kcal avec une composition quasiment
égale (annexe 3), 90% de végétaux et 10% de denrées animales (lait, viande, poisson). Les trois
quart de l’alimentation était donc des glucides et le quart restant des lipides et protéines 8.

Au fur et à mesure du temps, la place de l’alimentation animale augmente (annexe 3), elle a été
multipliée par 5,5 entre 1978 et 2007. En 2007, l’alimentation d’origine animale représentait 21%
des apports journaliers. Les lipides sont dont en majorité responsable de l’augmentation calorique
(multiplié par 3%). Aujourd’hui, plus du quart des apports sont lipidiques et continuent à augmenter
(annexe 4) 8.

En 2007, les apports caloriques journaliers par personne atteignent 3000 kcal avec une hausse
des produits animaux (annexe 5). En Chine, la viande porcine est la plus consommée devant la
volaille (augmentation respective de 360% et 690% depuis les années 1960). Les produits laitiers
ont, eux, augmenté de 1300%, la viande bovine de 695% et les produits aquatiques ont été
multipliés par 6 8.

Au final, en 40 ans, la Chine a vu augmenter de 349% ses apports caloriques en viande en


passant de 90 à 644 kilocalories par jour et par habitant. Par ailleurs, les apports caloriques en riz
a augmenté seulement de 24% et ceux des tubercules et des légumes secs ont diminués de 31%
et 88% 9.

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8Chaumet J.M. et Pouch T., La Chine au risque de la dépendance alimentaire, Dossier; Mondialisation et impact
sur les consommations alimentaires, Juillet 2012, Pages 292-294
9 Marion Guillou et Gérard Matheron, 9 milliards d’Hommes à nourrir, Édition François Bourin collection société,
septembre 2011, 420 pages
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II. Impacts sur la santé des populations

A. Maladies métaboliques

En 2010, une étude a été réalisée auprès d’adultes iraniens (30 à 55 ans). Les 425 sujets sujets
ont été divisés en 5 groupes pour 5 régimes différents dont le régime occidental (riche en bonbons,
beurre, soda, mayonnaise, sucre, biscuits, queue d'agneau, graisse hydrogénée et œufs). Les
résultat ont montré que ce régime augmenté significativement le taux de triglycérides ainsi que la
pression artérielle 10.
Une augmentation importante des triglycérides après le repas est associé à une résistance à
l’insuline qui se traduit ensuite par un diabète de type 2 11 ainsi qu’à l’obésité 12.

Une autre étude de 2008 a porté sur les graisses saturés et mono-insaturés. Les repas riches en
acides gras saturés ont induit des concentrations élevées d’insuline, de triglycérides et d’acides
gras après le repas. Cette richesse en acide gras saturés a également augmenté la fabrication
d’insuline tout en diminuant la sensibilité à cette dernière. Cependant, ces concentrations se sont
améliorés en substituant les acides gras saturés par des acides gras mono-insaturés 12.

En 2012, des diabétiques de type 2 libanais ont été séparés en 4 schémas alimentaires différents:
le premier à base de céréales et desserts raffinés (pâtes, pizza, pain blanc et desserts), le
deuxième riche en restauration rapide, le troisième riche en viande et alcool (œufs, alcool, viande,
et boissons sucrées) et le quatrième est un régime traditionnel libanais (riche en huile d’olive, fruits
et légumes, pain de blé entier et plats traditionnels).
Les 3 premiers schémas alimentaires sont occidentaux et sont associé à un grand risque de
diabète de type 2, contrairement au quatrième schéma qui réduit le risque. Les schémas
occidentaux se sont également traduits par une augmentation de l’Indice de Masse Corporelle
(IMC), ainsi que du tour de taille chez les sujets les consommant 13.

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10Amini M et les autres, « Relationship between major dietary patterns and metabolic syndrome among individuals
with impaired glucose tolerance », Nutr Burbank Los Angel Cty Calif, 26 octobre 2010
11Andréa Biscontin, « Habitudes alimentaires : évolution, caractéristiques, impacts sur la santé et génétique
nutritionnelle », HAS, 2018, page 113
12 Sergio López et les autres, »Distinctive postprandial modulation of β cell function and insulin sensitivity by
dietary fats: monounsaturated compared with saturated fatty acids », Am J Clin Nutr, Septembre 2008
13Naja F et les autres, « Dietary patterns and odds of Type 2 diabetes in Beirut, Lebanon: a case-control study. »,
Nutr Metab, 27 décembre 2012
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Le régime occidental est également composé d’aliment à fort index glycémique, ce qui provoque
une augmentation de la glycémie (taux de sucre dans le sang) et donc une augmentation du taux
d’insuline dans le sang. Ces deux augmentations provoquent une modification du profil lipidique:
augmentation de la concentration en VLDL (lipoprotéines qui permet le transport des lipides dans
le sang) et en LDL (« mauvais cholestérol ») mais diminution des taux de HDL (« bon
cholestérol ») 14.
Il est également riche en glucides, ce qui développe une intolérance au glucose et un diabète
sucré, mais également le surpoids (25 ≤ IMC < 30) voire l’obésité (IMC ≥ 30). Aux États-Unis,
l’obésité touche plus de 30% des adultes et 17% des adolescents en 2001 contre 10% et 5% en
France 14.

Les sucres raffinés de ce régime alimentaire sont riche en fructose. Or, le fructose n’apporte pas
un niveau de satiété équivalent au glucose 15. Un niveau de satiété moindre provoque donc une
prise alimentaire plus élevée. De plus, le fructose rend l’aliment plus appétissant ce qui augmente
encore plus l’apport alimentaire et donc augmente les risques vus précédemment.

En Chine, une étude a été faite sur 27 840 mineurs de 7 à 18 ans. Depuis 1985, la prévalence du
surpoids et de l’obésité accroît de plus en plus. Sur le graphique de l’annexe 6, nous pouvons
d’ailleurs observer les courbes montrant cette importante augmentation de l’obésité, notamment
pour les garçons vivant en zone urbaine (dû en partie à l’émergence de la restauration rapide)
mais également pour toutes les autres catégories.

Sur l’île de la réunion, une autre étude a été menée entre 1972 et 1998. Sur l’annexe 7, nous
pouvons observer les courbes de prévalence de la maigreur (IMC < 18,5), le surpoids et l’obésité.
Nous pouvons constater que depuis 1974-1975, la prévalence de la maigreur chute énormément
(elle est passée de 31,4% à 15,6%) alors que le surpoids et l’obésité augmente (hausse de 8,2%
et 2,9%). Ensemble, la prévalence du surpoids et de l’obésité a été multipliée par 4,3 16.

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14Andréa Biscontin, « Habitudes alimentaires : évolution, caractéristiques, impacts sur la santé et génétique
nutritionnelle », HAS, 2018, page 114
15Richard J Johnson et les autres, « Potential role of sugar (fructose) in the epidemic of hypertension, obesity and
the metabolic syndrome, diabetes, kidney disease, and cardiovascular disease », Am J Clin Nutr, 1 octobre 2007
16Xavier Allirot et les autres, « Évolution de la corpulence chez les jeunes hommes à La Réunion au cours d’un
quart de siècle d’occidentalisation », 2016

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L’excès de viande rouge présente dans le régime occidental est également un facteur de risque de
cancer, notamment le cancer colorectal. Les viandes hachées sont d’avantage déconseillées de
par leur teneur en sel et en nitrites.
Certains modes de cuisson comme le fumage ou les cuissons à plus de 200°C (friture,
barbecue…) augmentent également les risques de cancer.

B. Maladies cardiovasculaire

En 1913, Nikolaj Nikolajewitsch Anitschkow est le premier à démontrer que le cholestérol est
responsable de lésions artérielles chez le lapin, ce qui ressemble à l’athérosclérose chez l’Homme
17 (plaques de lipides sur la paroi des artères pouvant entrainer la lésion de cette dernière,
l’obstruction du vaisseau voire sa rupture).

Comme nous l’avons vu, le régime occidental est en grande partie composé d’acides gras saturés
et acides gras trans, ce qui augmente le LDL. Les acides gras trans sont associés à une
augmentation des risques de maladies coronariennes 18, une maladie des artères qui vascularisent
le coeur et qui a pour conséquence un apport insuffisant en sang vers le cœur.
La consommation d’acides gras trans (hydrogénation industrielle des huiles) est directement liée
au risque d’infarctus du myocarde.

De plus, le rapport oméga 3/oméga 6 est égal à 1 dans l’organisme humain mais ce rapport est
aux alentours de 15/1 dans les régimes occidentaux (un bon rapport est de 4/1). Un excès en
oméga 6 par rapport aux oméga 3 favorise le développement de maladies cardiovasculaires 19.

Les maladies cardiovasculaires sont d’ailleurs la première cause de mortalité aux États-Unis
(38,5% des décès).

Le régime occidental est également riche en sel, ce qui provoque l’hypertension artérielle ainsi que
des maladies rénales vu que cet organe doit faire face à un apport plus élevé que la normale. Le
sel peut également augmenter les risques d’accident vasculaire cérébral (AVC) ainsi que ceux de
l’infarctus du myocarde 20.

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17Finking G. et Hanke H., « Nikolaj Nikolajewitsch Anitschkow (1885-1964) established the cholesterol-fed rabbit
as a model for atherosclerosis research. », Atherosclerosis, Novembre 1997
18 Wallace SK. et Mozaffarian D, « Trans-fatty acids and nonlipid risk factors », Curr Atheroscler Rep., 2009
19Simopoulos AP., « The importance of the omega-6/omega-3 fatty acid ratio in cardiovascular disease and other
chronic diseases. », Exp Biol Med (Maywood), Juin 2008
20Andréa Biscontin, « Habitudes alimentaires : évolution, caractéristiques, impacts sur la santé et génétique
nutritionnelle », HAS, 2018, page 150

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Conclusion

En conclusion, l’occidentalisation a provoqué de nombreuses modifications du comportement


alimentaire dans le monde. En premier lieu la déstructuration des repas (famille, grignotage…). De
plus, la consommation de produits bruts ne cesse de diminuer au profit des produits transformés et
ultra-transformés et les restaurations rapides ne cessent de s’implanter partout dans le monde. les
glucides sont délaissés au profit des lipides, du sucre et du gras.

La principale conséquence de cette occidentalisation est alors le syndrome métabolique (obésité


androïde (abdominale) avec au moins deux autres symptômes (taux élevé de triglycérides, faible
taux d’HDL, hypertension artérielle et glycémie élevée). Au niveau cardiovasculaire, nous pouvons
retrouver, en plus des symptômes du syndrome métabolique, les AVC, infarctus du myocarde avec
obstruction des artères, et la mort qui peut suivre.

Selon moi, l’occidentalisation alimentaire bouleverse le monde par ses changements d’habitudes,
ses nombreuses maladies dont la prévalence augmente, mais également, si l’on va plus loin, cela
a un impact sur l’écologie (surconsommation de viande par exemple) et sur la diversité culinaire.

D’ailleurs, l’occidentalisation ne serait-elle pas synonyme de la suppression de la diversité culinaire


dans le monde ?

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Summary

Since the last century, eating habits and lifestyle have changed enormously, especially in Western
populations (Western Europe, Canada, United States, Australia, New Zealand and even Latin
America): sedentary lifestyle and increased alimentary consommation. Habits such as eating in
front of the television or in front of the cell phone also increase food portions.

In the United States, high-calorie foods and sugary drinks have been much more accessible since
the 1950s.

The Western diet is characterized by meals with high energy density as well as a high consumption
of red and processed meats, an important contribution in saturated fatty acids and trans fatty acids
but poor in unsaturated fatty acids. In addition, this diet is poor in fruits and vegetables. It is very
present in Western countries but not only, it is found more and more in industrialized countries: the
American way of life is globalizing, this is what is called Westernization. Japan and China are
particularly affected.

Unfortunately, this style of eating has health impacts. The main consequence of this westernization
is then the metabolic syndrome (android (abdominal) obesity with at least two other symptoms
(high triglyceride level, low HDL level, high blood pressure and high blood sugar). At the
cardiovascular level, we can find, in addition to the symptoms of metabolic syndrome, stroke,
myocardial infarction with clogged arteries, and death that may follow. And also cancer.

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Annexe 1: Évolution de consommation des macronutriments au cours du temps

Annexe 2: Calories ingérées par jour et par personne selon les aliments.
Annexe 3: Evolution des disponibilités alimentaires chinoises en kcal/habitant

Source : GEB-Institut de l’Elevage d’après FAOStat


Annexe 4: Évolution des disponibilités alimentaires chinoises : répartition par macronutriments (en
kcal par habitant)

Source : GEB-Institut de l’Elevage d’apres FAOStat

Annexe 5: Évolution des disponibilités en produits animaux en Chine (en kcal/habitant).

Source : GEB-Institut de l’Elevage d’après FAOStat


Annexe 6: Prévalence de l’obésité des chinois âgés de 7 à 18 ans

Source: Ying-Xiu Zhang et les autres « Trends in overweight and obesity among rural children and
adolescents from 1985 to 2014 in Shandong, China », Avril 2016
Annexe 7 : Évolution des prévalences de maigreur, de surpoids et d’obésité des conscrits par
période de 2 années d’examen

Source: Xavier Allirot et les autres, « Évolution de la corpulence chez les jeunes hommes à La Réunion au
cours d’un quart de siècle d’occidentalisation », 2016
Bibliographie

1 Andréa Biscontin, « Habitudes alimentaires : évolution, caractéristiques, impacts sur la santé et génétique
nutritionnelle », HAS, 2018, page 62
2 Kaoutar, K., Hilali, M.K., Loukid, M., 2013. Comportement alimentaire et Indice de Masse Corporelle des
adolescents de la Wilaya de Marrakech (Maroc). Antropo, 30, 79-87
3 P. Etiévant et les autres, 2010. Les comportements alimentaires. Quels en sont les déterminants ? Quelles
actions, pour quels effets ? Expertise scientifique collective, rapport, INRA (France), 275 p, page 89
4 P. Etiévant et les autres, 2010. Les comportements alimentaires. Quels en sont les déterminants ? Quelles
actions, pour quels effets ? Expertise scientifique collective, rapport, INRA (France), 275 p, page 13-15
5 Cobbi Jane. L'évolution du comportement alimentaire au Japon. In: Économie rurale. N°190, 1989. pp. 41-45;
6 Thibault Clesse. La diététique japonaise rempart contre l’obésité ?. Sciences pharmaceutiques. 2016.
hal-01731970
7 Quigley, J.T. « A Kentucky Fried Christmas in Japan ». The Diplomat, 12/2013
8Chaumet J.M. et Pouch T., La Chine au risque de la dépendance alimentaire, Dossier; Mondialisation et impact
sur les consommations alimentaires, Juillet 2012, Pages 292-294
9Marion Guillou et Gérard Matheron, 9 milliards d’Hommes à nourrir, Édition François Bourin collection société,
septembre 2011, 420 pages
10Amini M et les autres, « Relationship between major dietary patterns and metabolic syndrome among individuals
with impaired glucose tolerance », Nutr Burbank Los Angel Cty Calif, 26 octobre 2010
11Andréa Biscontin, « Habitudes alimentaires : évolution, caractéristiques, impacts sur la santé et génétique
nutritionnelle », HAS, 2018, page 113
12 Sergio López et les autres, »Distinctive postprandial modulation of β cell function and insulin sensitivity by
dietary fats: monounsaturated compared with saturated fatty acids », Am J Clin Nutr, Septembre 2008
13Naja F et les autres, « Dietary patterns and odds of Type 2 diabetes in Beirut, Lebanon: a case-control study. »,
Nutr Metab, 27 décembre 2012
14Andréa Biscontin, « Habitudes alimentaires : évolution, caractéristiques, impacts sur la santé et génétique
nutritionnelle », HAS, 2018, page 114
15Richard J Johnson et les autres, « Potential role of sugar (fructose) in the epidemic of hypertension, obesity and
the metabolic syndrome, diabetes, kidney disease, and cardiovascular disease », Am J Clin Nutr, 1 octobre 2007
16Xavier Allirot et les autres, « Évolution de la corpulence chez les jeunes hommes à La Réunion au cours d’un
quart de siècle d’occidentalisation », 2016
17Finking G. et Hanke H., « Nikolaj Nikolajewitsch Anitschkow (1885-1964) established the cholesterol-fed rabbit
as a model for atherosclerosis research. », Atherosclerosis, Novembre 1997
18 Wallace SK. et Mozaffarian D, « Trans-fatty acids and nonlipid risk factors », Curr Atheroscler Rep., 2009
19Simopoulos AP., « The importance of the omega-6/omega-3 fatty acid ratio in cardiovascular disease and other
chronic diseases. », Exp Biol Med (Maywood), Juin 2008
20Andréa Biscontin, « Habitudes alimentaires : évolution, caractéristiques, impacts sur la santé et génétique
nutritionnelle », HAS, 2018, page 150

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