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Classe de 3e BC
2011/2012
LJBM
Département de Physique
2010–2011 | Département de Physique | LJBM
Mise en page et composition: préparé par A. Dondelinger avec pdfLATEX et KOMA- Script
Version 20110917
Version actuelle du cours disponible sur physique.ljbm.lu
Table des matières
I. Mécanique 1
1. Forces 3
1.1. Rappels . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2. Notion d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.3. Équilibre d’un corps soumis à deux forces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4. Équilibre d’un corps soumis à trois forces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.5. Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
3. Machines simples 23
3.1. Poulies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
3.2. Plan incliné . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.3. Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
6. Énergie mécanique 37
6.1. Notion d’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
6.2. Formes d’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
6.3. Transferts et transformations d’énergie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
iii
Physique 3e BC
II. Électricité 43
8. Électrostatique 51
8.1. Charges électriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
8.2. Types de charges . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
8.3. Particules chargées dans la matière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
8.4. Exercices . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
9. Le courant électrique 57
9.1. La nature du courant électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
9.2. Sens conventionnel du courant électrique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
9.3. L’intensité du courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
9.4. La mesure de l’intensité du courant . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 58
9.5. Analogie électricité-eau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
iv
Table des matières
III. Thermodynamique 81
15. Calorimétrie 89
15.1. Relation entre l’énergie et la température . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
15.2. Mélanges et température d’équilibre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 91
v
Table des figures
vii
Physique 3e BC
viii
Première partie .
Mécanique
1
1
1. Forces
1.1. Rappels
On peut réunir toutes ces propriétés en une seule grandeur mathématique, le vecteur ; une
force est donc représentée par un vecteur force (figure 1.1).
sens
F~ droite d’action
point d’application
intensité F
corps
3
Physique 3e BC
La norme du vecteur est égale à l’intensité de la force. L’intensité du vecteur force F~ sera
notée F .
Attention
La signification change avec la notation !
[F~ ] = 1 N
En tant qu’observateur nous devons choisir un référentiel par rapport auquel nous allons
décrire les phénomènes physiques. Notre référentiel de préférence sera la salle de classe, qui
est un exemple d’un référentiel terrestre. La notion de référentiel sera approfondie en classes
de 2e et de 1re.
Remarque
Dans le référentiel choisi, on se donne souvent un repère, dont le rôle est de faciliter l’orientation
dans le référentiel. Le repère se compose d’un point appelé origine (des espaces), et de trois
vecteurs ~i, ~j et k~ fixant les directions. Dans beaucoup d’applications on choisit un repère
orthonormé.
Définition 1.1
Un corps est en équilibre si, dans un référentiel terrestre, tous ses points sont au repos ou
se déplacent en ligne droite et à vitesse constante.
Remarques
– Nous disons aussi qu’il y a équilibre des forces qui s’appliquent sur le corps.
– Cette définition s’applique dans tout référentiel galiléen.
4
1. Forces
Dans la suite, nous allons étudier l’équilibre d’un corps soumis à 2 ou à 3 forces.
1
1.3. Équilibre d’un corps soumis à deux forces
Expérience
Nous allons appliquer deux forces F~1 et F~2 à un corps très léger de sorte que son poids soit
négligeable par rapport aux intensités des forces F~1 et F~2 (figure 1.2).
F~1 F~2
Les forces sont les tensions de deux fils et on mesure leur intensité grâce à deux dynamomètres.
De plus, on peut relever sur papier la direction des fils, c’est-à-dire la direction des deux
forces.
On répète plusieurs fois l’expérience en changeant la direction et l’intensité des forces.
Observations
Lorsque le corps est en équilibre, les deux forces F~1 et F~2 qui s’appliquent sur lui ont :
– a même ligne d’action ;
– des sens contraires ;
– des intensités égales.
F~1 = −F~2
5
Physique 3e BC
ou encore :
Définition 1.2
F~1 + F~2 = 0
~ (1.1)
Remarque
En mathématiques, deux vecteurs opposés n’ont pas nécessairement la même ligne d’action. En
mécanique, cette condition est nécessaire pour avoir l’équilibre. Pour s’en convaincre, considérons
l’exemple de la figure 1.3. Les deux forces ont même intensité et des sens contraires, mais n’ont
pas la même ligne d’action ; le corps n’est pas en équilibre, il va tourner !
F~2
F~1
1.3.3. Applications
La condition d’équilibre permet de déterminer une des deux forces connaissant l’autre. Voici la
procédure à suivre :
6
1. Forces
1
Une brique posée sur une table est en équilibre (figure 1.4). Considérons uniquement les forces
~ vertical et appliqué en G, et la réaction R
qui s’appliquent sur la brique : son poids P, ~ de la
table.
~
R
~
P
~ = −P.
Comme la brique est en équilibre, nous avons : R ~
Une boule accrochée à un ressort est en équilibre (figure 1.5). Considérons uniquement les
~ vertical et appliqué en G, et la tension T~
forces qui s’appliquent sur la boule : son poids P,
du ressort.
T~
~
P
7
Physique 3e BC
Expérience
Utilisons un corps très léger sur lequel on applique trois forces F~1 , F~2 et F~3 qui sont les
tensions de trois fils (figure 1.6).
F~1
F~2
F~3
On mesure l’intensité des forces grâce à trois dynamomètres. De plus, on peut relever sur
papier la direction des fils, c’est-à-dire la direction des trois forces.
On répète plusieurs fois l’expérience en changeant la direction et l’intensité des forces.
Observations
Lorsque le corps est en équilibre, les trois forces F~1 , F~2 et F~3 qui s’appliquent sur lui :
– sont situées dans le même plan, on dit qu’elles sont coplanaires ;
– se coupent au même point O, on dit qu’elles sont concourantes.
8
1. Forces
Les valeurs des intensités des trois forces ne nous suggèrent pas immédiatement une relation
1
entre les vecteurs F~1 , F~2 et F~3 . Pour trouver une telle relation, nous allons choisir une échelle
(par exemple 1 cm pour 0,1 N) et dessiner les vecteurs en leur donnant comme origine le point
d’intersection O de leurs droites d’action (figure 1.7).
~
R
F~1
~
O F2
F~3
L’action de la force F~3 doit être équilibrée par une force qui résulte des actions des forces F~1
et F~2 . Appelons cette force R
~ , résultante des forces F~1 et F~2 . D’après la condition d’équilibre
dans le cas de deux forces (relation 1.1), nous avons :
~ = −F~3
R
Nous pouvons remarquer que la résultante R ~ est la diagonale d’un parallélogramme de côtés
F1 et F2 . Or, ceci est également la somme vectorielle des deux vecteurs F~1 et F~2 . Nous pouvons
~ ~
donc écrire :
ou encore :
9
Physique 3e BC
Définition 1.3
Remarque
Cette condition d’équilibre peut-être facilement généralisée à un nombre quelconque de forces.
La condition d’équilibre s’écrit alors :
Définition 1.4
X
N
F~1 + F~2 + F~3 + . . . + F~N = F~i = 0
~ (1.3)
i=1
Pour résoudre un problème comme celui posé dans l’exemple 1.4.2, nous allons systématiquement
appliquer la procédure suivante :
a) Préciser clairement le corps considéré et pour lequel la condition d’équilibre est appliquée.
b) Faire un bilan des forces appliquées à ce corps : son poids, la force de réaction si le
corps est posé sur un support, la tension si le corps est lié à un fil ou à un ressort,
éventuellement une force électrique ou une force magnétique.
10
1. Forces
1
α
F~3
F~2
G N S
F~1
c) Exprimer la condition d’équilibre (relation 1.2). On peut exploiter cette relation vectorielle
de trois manières :
1re méthode : Utilisation de la relation vectorielle :
~ = F~1 + F~2 = −F~3
R
qui indique que l’une des trois forces appliquées est égale et opposée à la somme
géométrique des deux autres. Rappelons que le vecteur R ~ = −F~3 est la diagonale
du parallélogramme formé par F~1 et F~2 .
2e méthode : Projection de la relation vectorielle sur deux axes perpendiculaires de
façon à obtenir des relations algébriques entre les intensités des trois forces.
3e méthode : Décomposition d’une des forces suivant les directions des deux autres.
Utiliser ensuite la condition d’équilibre pour deux forces sur chacune des directions.
Les notions de projection et de décomposition d’un vecteur seront présentées dans les deux
paragraphes suivants. Il est important de bien maîtriser ces techniques mathématiques.
11
Physique 3e BC
On procède de la même façon pour déterminer la projection Fy du vecteur sur l’axe Oy.
M′
Fy
α F~
M H
O x
Fx
Pour calculer les mesures algébriques des projections, on considère le triangle rectangle
MHM 0 . Dans ce triangle, l’intensité F est l’hypoténuse, Fx est le côté adjacent et Fy le côté
opposé à l’angle α. Il en suit :
Fx
cos α = ⇒ Fx = F cos α
F
et :
Fy
sin α = ⇒ Fy = F sin α,
F
Il est important de noter qu’une projection est une grandeur algébrique. Le vecteur F~1 de la
figure 1.10 est orienté dans le sens positif de l’axe Ox et la projection F1x est positive. Le
vecteur F~2 est par contre orienté dans le sens négatif de l’axe Ox et la projection F2x est
négative.
Pour pouvoir utiliser la condition d’équilibre (relation 1.2), il faut remarquer que la projection
d’une somme de vecteurs est égale à la somme des projections sur un axe donné. Nous obtenons
ainsi le système de deux équations algébriques :
(
F1x + F2x + F3x = 0
F1y + F2y + F3y = 0
12
1. Forces
1
F~1
F~2
x
F2,x < 0 F1,x > 0
Remarque
Pour simplifier la solution de ce système d’équations on choisit un système d’axes pour lequel
le plus grand nombre de projections s’annulent.
La décomposition d’un vecteur F~ consiste à écrire le vecteur comme une somme de deux autres
vecteurs F~1 et F~2 appelés composantes du vecteur :
F~ = F~1 + F~2
La figure 1.11a montre le vecteur F~ et les directions (1) et (2) suivant lesquelles on veut le
décomposer. Sur ces directions on construit le parallélogramme dont F~ est la diagonale. Les
composantes cherchées F~1 et F~2 sont alors les côtés du parallélogramme (figure 1.11b).
Pour pouvoir utiliser la condition d’équilibre (relation 1.2), il faut décomposer une des forces
suivant les directions des deux autres. Par exemple, F~1 est décomposé suivant les directions
de F~2 et F~3 :
Chacune de ces composantes doit équilibrer la force dans la direction correspondante. Nous
obtenons ainsi le système de deux équations vectorielles :
(
F~0 2 + F~2 = 0
~
F~0 3 + F~3 = 0
~
13
Physique 3e BC
(1)
F~
F~
(2) F~1
F~2
Remarque
La composante représente l’effet de la force suivant cette direction.
1.5. Exercices
Exercice 1.1
Exercice 1.2
~
P
T~
14
1. Forces
Exercice 1.3
1
Reprendre le cas de l’exemple du paragraphe 1.4.2 (pendule magnétique) et déterminer les
intensités des forces T~ et F~mag en utilisant les différentes méthodes. Le poids de la boule vaut
P = 6,0 N et le fil fait un angle de α = 40° avec la verticale.
15
2. Le moment d’une force
2
2.1. Le levier
Le levier fut une des premières machines simples qu’inventa l’homme. De nos jours, on utilise
encore des leviers qu’on trouve sous des formes très variées : une tige rigide, une planche, un
tourne-vis, un tire-bouchon, une brouette, des tenailles, une paire de ciseaux, . . .
La figure 2.1 montre l’utilisation d’une simple tige rigide pour soulever une charge.
10 kg 10 kg
17
Physique 3e BC
Nous allons étudier l’équilibre d’un levier simple. On considère les forces qui agissent sur ce
levier et on essaie de formuler une condition d’équilibre.
Remarques
– Ici nous ne considérons pas la force avec laquelle le levier agit sur un autre corps mais
uniquement la force qui agit sur le levier ; ces deux forces sont égales et opposées (d’après
le principe de l’action et de la réaction).
– Pour simplifier les figures, la réaction du support n’est pas représentée. Faites-le comme
exercice !
Experience
La figure 2.2a montre un levier à deux bras. Pour différentes valeurs de a1 , a2 et F1 nous
mesurons l’intensité F2 de la force F~2 nécessaire pour que le levier soit en équilibre. Les
distances a1 , a2 sont appelées bras de levier.
a1 a2
axe F~2
masse
a2 F~2
F~1
dynamomètre
a1 F~1
Les mesures sont réalisées en travaux pratiques et permettent de formuler les conclusions
suivantes :
– Lorsque a1 et F1 restent inchangés, F2 est inversement proportionnel à a2 :
1
F2 ∼
a2
Lorsque a2 augmente, l’intensité F2 de la force F~2 diminue. Ceci montre bien l’utilité du
levier pour réduire l’intensité de la force !
18
2. Le moment d’une force
F1 · a1 = F2 · a2 (2.1)
Le produit de l’intensité F par la distance a a la même valeur pour les deux forces.
On refait la même série de mesures avec le levier à un bras de la figure 2.2b. Les conclusions
sont les mêmes, ce n’est que le sens de la force F~2 qui change.
2
2.3. Définition du moment d’une force
Intéressons-nous à des situations dans lesquelles le levier n’est pas en équilibre. Que se
passe-t-il par exemple si on augmente F1 ou a1 de sorte que F1 · a1 > F2 · a2 ? Le levier se
met à tourner dans le sens contraire des aiguilles d’une montre !
En général, le levier va tourner dans le sens de la force dont le produit F · a est le plus élevé.
Ce produit caractérise donc l’effet de la force sur la rotation du levier et est appelé moment
de la force.
La notion de moment d’une force peut être généralisée au cas d’un solide mobile autour d’un
axe. Nous allons nous limiter à des forces orthogonales à cet axe. Il faut également généraliser
la définition du bras de levier.
Experience
Considérons le disque mobile autour d’un axe. Nous allons appliquer les forces F~1 et F~2 de
sorte que le disque soit en équilibre.
F~2
F~1 F~1
F~2
Observation
On constate que le disque reste en équilibre même si on déplace le point d’application de, par
exemple, la force F~2 sur sa droite d’action. L’expression de la loi du levier reste valable si a2
désigne la distance entre l’axe de rotation et la droite d’action de la force F~2 .
19
Physique 3e BC
F~1 +
a1
a2
F~2
Définition 2.1
La figure 2.4 montre le bras de levier d’une force orthogonale à l’axe de rotation. Le moment
d’une force caractérise l’efficacité de la force dans son action de rotation du solide.
Définition 2.2
Le moment d’une force F~ par rapport à un axe ∆ qui lui est orthogonal est le produit de
l’intensité F de la force par son bras de levier :
M∆ (F~ ) = F · a
Remarques
– L’effet de rotation d’une force sur un solide mobile autour d’un axe ne dépend pas seulement
de son intensité mais aussi de son bras de levier : pour une même intensité la force est
d’autant plus efficace que sa droite d’action est distante de l’axe.
– Le bras de levier d’une force dont la droite d’action passe par l’axe est nul et cette force n’a
pas d’action de rotation.
Exercice
Étudier les effets de différentes forces sur une porte.
En particulier : à quel endroit faut-il pousser la porte pour la fermer avec le moins d’effort
possible ?
20
2. Le moment d’une force
Les deux forces de la figure 2.4 entraînent le solide dans des rotations de sens opposés. Pour
distinguer ces deux cas, nous allons choisir un sens de rotation positif.
Généralement, on choisit comme sens positif le sens trigonométrique, c.-à-d. le sens contraire
au déplacement des aiguilles d’une montre.
2
La force F~1 entraîne le solide dans le sens positif choisi. Nous allons écrire :
M+ = M∆ (F~1 ) = F1 · a1
M− = M∆ (F~2 ) = F2 · a2
M+ = M− (2.2)
Cette expression reste valable même s’il y a plusieurs forces qui entraînent le solide dans l’un
ou l’autre sens. Dans ce cas, M+ et M− doivent être remplacés par la somme des moments des
forces qui entraînent le solide respectivement dans le sens positif et dans le sens négatif.
La relation (2.2) exprime la condition d’équilibre d’un solide mobile autour d’un axe et est
appelé théorème des moments. En général :
Si un solide mobile autour d’un axe est en équilibre sous l’action de forces, la somme
des moments des forces qui entraînent le solide dans un sens est égale à la somme des
moments des forces qui l’entraînent dans le sens inverse.
X
N X
N
Mi,+ = Mj,− (2.3)
i=1 j=1
Remarque
On rappelle qu’à l’équilibre la somme vectorielle des forces est nulle (voir équation (1.3) page
10).
En général, pour qu’un corps soit en équilibre, il faut donc que deux conditions soient
remplies :
– la somme des forces doit être nulle, pour qu’il y ait équilibre de translation ;
– la somme des moments de force doit être nulle, pour qu’il y ait équilibre de rotation.
21
Physique 3e BC
Pour résoudre un problème faisant intervenir des forces qui agissent sur un solide mobile
autour d’un axe, nous allons systématiquement appliquer la procédure suivante :
a) Préciser clairement le corps considéré et pour lequel les conditions d’équilibre sont
appliquées.
b) Faire un bilan des forces appliquées à ce corps : son poids, la force de réaction si le
corps est posé sur un support, la tension si le corps est lié à un fil ou à un ressort,
éventuellement une force électrique ou une force magnétique.
c) Déterminer l’axe de rotation et fixer un sens positif de rotation.
d) Exprimer le moment des différentes forces et indiquer si elles entraînent le corps dans
le sens positif ou dans le sens négatif.
e) Appliquer les relations (1.2) (page 10) et (2.3) (page 21).
2.5. Exercices
22
3. Machines simples
Une machine simple est un dispositif mécanique qui sert à simplifier l’accomplissement d’un
travail physique, par exemple le levage d’une charge. Elle est constituée d’éléments simples
comme des roues, des cordes, des poulies, des planches, des leviers, . . . Ces machines font
partie des plus importantes inventions de l’homme.
3
Nous allons étudier en détail les poulies et le plan incliné. Ces machines simples seront
~ d’une hauteur h .
utilisées pour soulever une charge de poids P
Sans l’utilisation de machine, il faut appliquer une force F~ égale et opposée au poids de la
charge (voir figure 3.1). L’intérêt d’une machine simple est donc de changer une ou plusieurs
propriétés de la force à appliquer.
F~
m ∆h
~
P
3.1. Poulies
Définition 3.1
Une poulie est une roue munie d’une rainure qui reçoit une corde, une chaîne ou une
courroie. Selon son utilisation, on distingue la poulie fixe et la poulie mobile.
23
Physique 3e BC
Figure 3.3.: Forces appliquées à un corps soulevé à l’aide d’une poulie fixe.
La façon la plus simple d’utiliser une poulie est de la fixer à un support (figure 3.3).
On constate que la force F~ à appliquer à l’extrémité de la corde a la même intensité que le
poids de la charge :
F =P
Pour monter la charge d’une hauteur ∆h, nous devons déplacer le point d’application de la
force F~ d’une distance s égale à la hauteur :
s = ∆h
Conclusion
Une poulie fixe sert à changer la direction de la force à appliquer, mais elle ne change
pas son intensité !
Souvent, il est bien plus pratique de pouvoir tirer vers le bas pour monter une charge.
24
3. Machines simples
Une autre façon d’utiliser une poulie est de la fixer à la charge (figure 3.4). Une extrémité de
la corde est fixée à un support, l’autre est tirée verticalement vers le haut.
3
Figure 3.4.: Forces appliquées à un corps soulevé à l’aide d’une poulie mobile.
Conclusion
Une poulie mobile ne change ni la direction, ni le sens de la force à appliquer, mais elle
permet de réduire son intensité à la moitié !
Remarque
La conclusion ci-dessus n’est valable que si le poids de la poulie est négligeable devant le
poids de la charge. Si son poids n’est pas négligeable, il faut l’additionner au poids de la
charge.
Exercice
Utiliser les conditions d’équilibre pour déterminer l’intensité de la force à appliquer.
25
Physique 3e BC
3.1.3. Palan
On peut associer une poulie fixe à une poulie mobile pour changer à la fois la direction et
l’intensité de la force (figure 3.5).
Un tel dispositif est appelé palan. En général, un palan est un dispositif mécanique constitué
de deux groupes, l’un fixe, l’autre mobile, contenant chacun un nombre arbitraire de poulies, et
d’une corde qui les relie (figure 3.6).
P
F= (3.3)
N
26
3. Machines simples
Lorsque la charge monte d’une hauteur h, chacun des N brins de la corde est raccourci de
h, c’est-à-dire qu’il faudra tirer une longueur totale de corde de N · h. La force F~ est donc
appliquée sur la distance :
s=N ·h (3.4)
Remarque
Si le brin de corde sur lequel s’applique la force F~ s’enroule autour d’une poulie fixe, il ne fait
pas partie des brins qui portent la charge !
3
Pour monter une charge, on peut également utiliser un plan incliné, par exemple une planche
ou une route ascendante. Pour être efficace, le frottement entre le plan et le corps doit être
faible, par exemple en utilisant des roues. Dans la suite, nous allons supposer que les forces
de frottement sont négligeables.
Pour faire monter le corps d’une hauteur h, nous utilisons un plan incliné d’une longueur s
supérieure à la hauteur (voir figure 3.7, à gauche). En introduisant l’angle α entre le plan et
l’horizontale, nous pouvons écrire :
h h
sin α = ⇒s= (3.5)
s sin α
On peut ainsi réduire la force en réduisant l’inclinaison du plan. Or, une réduction de
l’inclinaison implique une augmentation du chemin sur lequel la force est appliquée.
27
Physique 3e BC
3.3. Exercices
28
4. Le travail d’une force
Dans la vie quotidienne, la notion de travail est liée à la sensation d’effort physique. La
seule application d’une force n’est cependant pas un travail au sens de la physique. Une force
n’effectue du travail que lorsque son point d’application se déplace.
Exemple
Un athlète effectue un travail en soulevant une haltère, mais il n’en effectue plus lorsqu’il la
maintient au-dessus de sa tête ?
4
En effet, une fois l’haltère soulevée, les points d’application des forces, appliquées sur l’haltère
par les mains de l’athlète, ne se déplacent plus. Ces forces n’effectuent donc plus de travail. La
force exercée par les muscles déplace en permanence son point d’application (voir fonctionnement
du muscle). L’athlète se fatigue à cause du travail effectuée par les muscles.
Remarque
À l’aide de l’exemple suivant, nous allons déterminer une expression mathématique qui va
nous permettre de calculer le travail W effectué en fonction de l’intensité F de la force et du
déplacement d de son point d’application.
Exemple
Monsieur Martin est en train de déménager et doit monter des caisses de même masse du
rez-de-chaussée au 1er étage, 2e étage, . . . On notera W1 le travail effectué pour monter une
caisse au 1er étage. Il s’agit de déterminer le travail dans chacun des autres cas de la figure
4.1 en fonction de W1 .
29
Physique 3e BC
Conclusions
– Si l’intensité de la force est la même, comme pour les cas 1, 2 et 3, le travail est proportionnel
au déplacement : W ∝ d.
– Si le déplacement est le même, comme pour les cas 1 et 4, le travail est proportionnel à
l’intensité de la force : W ∝ F .
Définition 4.1
W (F~ ) = F · d
L’exemple suivant permet d’évaluer l’ordre de grandeur de l’unité de travail : 1 J est le travail
effectué en soulevant de 1 m un corps de poids 1 N, donc de masse 102 g. Ceci correspond à la
masse d’un bloc carré de chocolat (emballage inclus) d’une marque bien connue.
30
4. Le travail d’une force
Comment évaluer le travail si la force n’a pas la même direction que le déplacement ? Pour pou-
voir répondre à cette question, remarquons d’abord qu’une force perpendiculaire au déplacement
ne travaille pas !
Exemple
La force avec laquelle une personne porte une valise ne travaille pas.
F~
α F~N
α
F~T
4
Figure 4.2.: Travail d’une force d’orientation quelconque
W (F~T ) = FT · d
Définition 4.2
W (F~ ) = F · d · cos α
31
Physique 3e BC
Remarques
– Lorsque −90° < α < 90°, le travail W (F~ ) > 0 et le corps est accéléré.
– Lorsque 90° < α < 270°, le travail W (F~ ) < 0 et le corps est décéléré (freiné).
Notation
W (F~ ) = F~ · d
~ = F · d · cos α
Est-ce qu’on peut économiser du travail en utilisant une machine simple ? On peut en effet
réduire l’intensité de la force, mais en même temps le déplacement du point d’application de
la force augmente.
Nous allons analyser la question dans un cas simple. Pour soulever d’une hauteur h une
charge de poids P, on doit effectuer le travail :
W =P ·h
Nous allons évaluer le travail effectué lorsqu’on utilise une machine simple.
P
W =F ·s= ·N ·h=P ·h
N
– En utilisant un plan incliné, le travail effectué est :
h
W = F · s = P · sin α · =P ·h
sin α
Dans ces deux cas, les machines réduisent les forces mais conservent le travail. Ce résultat est
vrai en général et constitue la règle d’or de la mécanique.
32
4. Le travail d’une force
Une machine simple permet de réduire la force, mais elle ne modifie pas le travail à
effectuer.
En d’autres mots, une machine simple permet de réduire la force à appliquer sous condition
que le chemin de force s’allonge.
Remarque
Ce résultat s’applique à des situations où le poids des poulies mobiles et le frottement sont
négligeables. En réalité, le travail effectué avec une machine simple est supérieur au travail
sans machine.
4.4. Exercices
33
5. La puissance d’une force
Il est souvent utile de considérer le temps nécessaire pour effectuer un certain travail. Voici
deux exemples :
Exemple
Pour monter une charge au 10e étage d’un bâtiment, un ouvrier met beaucoup plus de temps
qu’une grue. Nous disons que la grue est plus puissante que l’ouvrier, bien que les deux
réalisent exactement le même travail.
Exemple
Une voiture puissante arrive à monter une côte en moins de temps qu’une voiture de même
masse mais moins puissante.
5
Nous allons définir un nouvelle grandeur appelée puissance qui tient compte à la fois du
travail effectué et du temps nécessaire. L’exemple suivant va nous permettre de trouver une
telle définition.
Exemple
Trois élèves réalisent des travaux Wi différents en des temps ti différents. Comment évaluer la
puissance des élèves ?
La puissance est définie comme étant le travail effectué en une seconde ; elle correspond au
quotient du travail par le temps.
35
Physique 3e BC
5.2. Définition
Définition 5.1
La puissance P d’une force est le quotient du travail W effectué par cette force par le
temps t nécessaire :
W
P=
t
Unité SI
L’unité de puissance est le watt (W) : 1 W = 1 J/s.
La puissance représente le travail que peut effectuer une force par unité de temps. Lorsqu’un
travail de 1 J est réalisé en 1 s, la puissance est 1 W.
Cheval-vapeur
La puissance peut être exprimée en chevaux-vapeur. Cette ancienne unité est basée sur
l’observation suivante :
Un cheval peut soulever une charge de 75 kg de 1 m en 1 s.
Le travail effectué par le cheval vaut alors
W = P · h = m · g · h = 736 J
Par conséquent :
W
P= = 736 J/s = 736 W = 1 cv
t
W F · d · cos α
P= = = F · v · cos α
∆t ∆t
5.3. Exercices
36
6. Énergie mécanique
La notion d’énergie est une notion fondamentale de la physique. Bien que le terme « énergie »
soit utilisé couramment, on constate qu’il est difficile de définir la notion d’énergie. Nous allons
considérer d’abord l’énergie mécanique.
En mécanique, l’énergie est nécessaire pour effectuer un travail. Lorsqu’un système physique
effectue un travail, son énergie diminue ! Nous allons dire que la diminution de l’énergie est
égale au travail effectué. Il en suit que l’unité de l’énergie est la même que celle du travail : le
joule (J).
L’intérêt de la notion d’énergie vient du fait que la quantité totale de l’énergie est conservée.
Exemple
Lorsqu’on effectue un travail sur un système, on augmente son énergie de la même quantité !
6
Remarque
Effectuer un travail nécessite l’action d’un système, alors que l’énergie décrit l’état du système.
Nous allons discuter en détail les formes d’énergie mécanique et ne citer qu’une partie des
autres formes, non mécaniques.
37
Physique 3e BC
Exemple
Un courant d’eau fait tourner une roue hydraulique. L’eau en mouvement effectue un travail ;
elle possède donc de l’énergie.
Exemple
Une voiture en mouvement peut déplacer une autre voiture si elle l’heurte ; elle possède donc
de l’énergie.
Nous pouvons conclure de ces exemples que tout corps en mouvement possède de l’énergie,
appelée énergie cinétique.
Pour déterminer la valeur de l’énergie cinétique d’un corps, nous pouvons calculer le travail
nécessaire pour le mettre en mouvement. Ce calcul sera fait en classe de 2e. On trouve que
l’énergie cinétique est proportionnelle à la masse du corps et au carré de sa vitesse.
Définition 6.1
1
Ecin = · m · v2
2
L’unité de l’énergie cinétique est le joule (J), l’unité de la vitesse est le mètre par seconde
(m1s).
Exemple
Lorsqu’on lâche un camion miniature, il va acquérir de l’énergie cinétique et pourra par
conséquent effectuer un travail. Au point de départ le camion possède donc de l’énergie.
Exemple
Pour produire de l’électricité, la centrale de Vianden utilise l’énergie de l’eau du bassin
supérieur au Mont Saint-Nicolas.
Nous pouvons conclure de ces exemples que tout corps situé à une certaine altitude possède
de l’énergie, appelée énergie potentielle de pesanteur.
38
6. Énergie mécanique
(1) (2)
niveau de référence
Pour déterminer la valeur de l’énergie potentielle de pesanteur d’un corps de masse m, nous
pouvons calculer le travail nécessaire pour le soulever à une altitude h.
La figure 6.1 montre deux chemins différents pour soulever le corps à une altitude h par rapport
au niveau de référence. D’après la règle d’or de la mécanique, le travail est indépendant du
chemin suivi. Nous calculons le travail sur le chemin (2) :
W =P ·h=m·g·h
Définition 6.2
Un corps de masse m situé à une altitude h par rapport à un niveau de référence possède
une énergie potentielle de pesanteur :
Epot = m · g · h
6
L’unité de l’énergie potentielle de pesanteur est le joule (J).
Un arc tendu peut mettre en mouvement une flèche, le ressort en spirale tendu d’une voiture
miniature peut accélérer la voiture. L’arc et le ressort possèdent donc de l’énergie.
39
Physique 3e BC
L’énergie interne ou thermique est liée aux mouvements des atomes ou molécules d’un corps.
L’énergie électrique est liée aux différences de charge électrique entre deux corps. Une pile a
de l’énergie électrique.
L’énergie chimique est liée à la structure de la matière, aux liaisons entre atomes ou entre
molécules.
L’énergie nucléaire est liée aux liaisons entre les particules constituant le noyau de l’atome.
Elle se manifeste par exemple lorsque des noyaux lourds se cassent (fission nucléaire).
L’énergie rayonnante est liée aux radiations émises par des corps. Un rayonnement peut être
par exemple une onde électromagnétique.
L’énergie peut passer d’un corps à un autre ; nous disons qu’il y a un transfert d’énergie.
Exemple
Une boule de billard A est en mouvement ; elle possède de l’énergie cinétique. Elle frappe
une boule B initialement immobile. La boule A s’immobilise tandis que la boule B est mise en
mouvement. L’énergie cinétique est transférée de la boule A à la boule B.
Lorsque l’énergie d’un corps passe d’une forme à une autre, on parle de transformation
d’énergie.
Exemple
Une boule se trouve à 2 m du sol ; elle possède de l’énergie potentielle de pesanteur. Lorsqu’elle
tombe sous l’action de son poids, son énergie potentielle de pesanteur se transforme en énergie
cinétique.
40
6. Énergie mécanique
Comme il fut déjà remarqué, l’intérêt de la notion d’énergie vient du fait que la quantité totale
de l’énergie est conservée. Avant de formuler ce principe fondamental, nous devons définir les
notions d’énergie totale et de système isolé.
Définition 6.3
L’énergie totale d’un corps est la somme de toutes les formes d’énergie. L’énergie totale
d’un système physique est la somme des énergies des corps qui constituent le système.
Définition 6.4
Un ensemble de corps qui interagissent uniquement entre-eux est appelé système isolé.
Lors de transferts ou de transformations d’énergie, l’énergie totale d’un système isolé est
conservée.
On doit remarquer que l’énergie totale comprend toutes les formes d’énergie, mécaniques et
non mécaniques.
Exemple
6
Une voiture en mouvement sur une route horizontale freine. À cause des frottements entre les
disques et les plaquettes de frein, son énergie cinétique est transformée en énergie thermique.
Lorsqu’il y a des frottements, de l’énergie mécanique est transformée en énergie thermique. Si
les frottements sont négligeables, on peut formuler le principe de conservation de l’énergie
mécanique.
41
Physique 3e BC
6.5. Exercices
42
Deuxième partie .
Électricité
43
7. Circuits électriques et effets du courant
électrique
7.1.1. Définition
Définition 7.1
Un circuit électrique est constitué d’un générateur (pile, accumulateur, dynamo, . . .) qui
est la source de courant et d’un ou plusieurs récepteurs (lampe, fer à repasser, radiateur,
machine à laver, . . .).
Les bornes de ces appareils sont reliées entre elles par des conducteurs (fils de cuivre, fils
d’aluminium, . . .) pour constituer un circuit fermé, c’est-à-dire, ininterrompu.
Pour représenter un circuit électrique, on établit des schémas de montage. Dans ces schémas,
les composantes du circuit sont représentées par des symboles standardisés. La table 7.1 (voir
page suivante) représente les symboles les plus utilisés.
Les fils métalliques assurant les connexions entre les différentes composantes sont représentés
par des segments droits.
Remarque
7
45
Physique 3e BC
Symbole Signification
1 Einleitung interrupteur (K )
Schalter
V voltmètre
Stromquelle
M moteur
Verbraucher
7.1.3.2.2Circuit-série et circuit-parallèle
Reihen- und Parallelschaltung
2.2.1 Reihenschaltung
Chaque circuit électrique complexe peut être décomposé en un ou plusieurs circuits plus
Mehrere
simples. Dipole sind :in Reihe geschaltet, wenn sie hintereinander geschaltet sind:
On distingue
– les circuits « série » : les composantes sont branchées en série, c’est-à-dire si une des
composantes est débranchée, les autres, branchées en série, ne fonctionnent pas non plus ;
2.2.2 Parallelschaltung
– lesSchließt
circuitsman
« mehrere
parallèle » : an
Dipole lesdencomposantes sont
gleichen Knoten des branchées surspricht
Stromkreises an, des branches
man von différentes
du einer
circuit. Le débranchement d’une composante n’influence pas le fonctionnement d”une
Parallelschaltung.
composante branchée en parallèle.
46 10TG — Praktikum 3
7. Circuits électriques et effets du courant électrique
Exemples
– Si deux lampes sont branchées en série, et si on dévisse l’une des lampes, l’autre lampe va
aussi s’éteindre.
– Si deux lampes sont branchées en parallèle, et si on dévisse l’une des lampes, l’autre lampe
va continuer à briller.
Définition 7.2
Un conducteur électrique est un matériau qui permet le passage de l’électricité (p.ex. : les
métaux, le graphite, l’eau salée, . . .).
Un isolant électrique est un matériau qui ne laisse pas passer l’électricité (p.ex. : le verre a ,
de nombreux matériaux plastiques, le caoutchouc, la toile, le bois sec, les gaz b . . .).
a. Il faut noter que le verre devient conducteur à haute température.
b. Lors de la foudre, l’air devient conducteur.
Remarque
En branchant des circuits électriques, on doit se rendre compte que
– un circuit électrique fermé ne fonctionne que si toutes les composantes sont des conducteurs ;
– pour éviter des circuits non désirés, on doit isoler certaines parties du circuit électrique.
Ainsi les fils de connexion sont entourés d’une gaine en matière plastique ; souvent des
boîtiers en matière plastique garantissent une sécurité accrue.
Quels sont les effets de l’électricité qui circule dans les fils d’un circuit ?
Un bout de papier est placé sur un mince fil métallique, qui est parcouru par un courant
électrique.
7
Observation
Le papier commence à brûler après quelques instants.
47
Physique 3e BC
Conclusion
Le courant électrique provoque l’échauffement de tous les conducteurs qu’il traverse.
Ce phénomène est appelé effet Joule.
Applications
– lampe à incandescence (la température du filament s’élève à plus de 2500 ◦C et émet alors
une lumière vive) ;
– appareils de chauffage électrique, sèche-cheveux, grille-pains (toaster), . . . ;
– fusibles.
Une boussole est placée près d’un fil métallique parcouru par un courant électrique élevé.
Observation
L’aiguille de la boussole est perturbée. Si l’on permute les bornes du générateur, la perturbation
s’inverse.
Applications
– électroaimants ;
– moteurs électriques.
Deux électrodes (conducteurs solides) sont plongées dans un électrolyte (solution ionique,
p. ex. solution de sulfate de cuivre(II), de chlorure du cuivre(II), . . .). Les électrodes sont ensuite
branchées à une source de courant.
Observation
Lorsqu’un courant électrique circule dans l’électrolyte, des réactions chimiques se produisent
au niveau des électrodes en contact avec le liquide : dégagement gazeux, dépôt d’un métal
. . .)
48
7. Circuits électriques et effets du courant électrique
Applications
– recharge des accumulateurs ;
– électrolyse.
Certains objets émettent de la lumière sans échauffement s’ils sont parcourus par un courant
électrique.
Applications
– lampe à lueur des tournevis testeurs (figure 7.1) ;
– diodes luminescentes (LED) utilisées dans les radioréveils, comme lampes témoins, lampes
de poche . . ..
49
8. Électrostatique
On frotte une baguette (verre, ébonite, matière plastique . . .) contre un chiffon quelconque (tissu
de laine, drap, peau de lapin).
Observations
Conclusion et interprétation
Un corps qui acquiert la propriété d’attirer des corps légers s’il a été frotté préalablement, a
été électrisé par frottement.
Un pendule électrostatique est constitué d’une boule légère recouverte d’une couche conductrice
(feuille d’aluminium) suspendue à une potence par un fil.
Observations
Lorsqu’on approche une baguette électrisée du pendule, la boule est attirée par la baguette.
Après contact avec la baguette, la boule est capable d’attirer des corps légers.
Conclusion et interprétation
Un corps qui, après contact avec un autre corps électrique, acquiert la propriété d’attirer des
corps légers a été électrisé par contact.
8
51
Physique 3e BC
Un électroscope (figure 8.1) est formé essentiellement d’un support métallique auquel est fixé
une aiguille, aussi métallique. Ce dispositif est posé sur un pied isolant.
Souvent, un plateau métallique est fixé en haut, pour permettre des interactions avec des corps
chargés.
plateau métallique
aiguille (conductrice)
support (conducteur)
pied isolant
Expérience
Observation
Interprétation et conclusion
L’aiguille et le support se repoussent parce qu’ils sont électrisés sous l’influence de la baguette.
Un corps peut être électrisé par influence en rapprochant un autre corps électrique..
52
8. Électrostatique
On électrise une baguette en ébonite par frottement contre une peau de lapin et on l’approche
successivement d’autres baguettes électrisées.
Observations
De même, si on électrise une baguette en verre par frottement contre un morceau de soie et
que l’on approche successivement d’autres baguettes électrisées, on s’aperçoit que la baguette
attire les baguettes en ébonite et repousse des baguettes en verre.
Interprétation
On peut déduire de ces expériences qu’il existe deux sortes de charges électriques. On les
appelle charges positives et charges négatives.
Deux corps portant des charges de même signe se repoussent. Deux corps portant des
charges de signes contraires s’attirent.
Le fait que les corps macroscopiques peuvent se charger électriquement est dû à leur structure
microscopique. Un modèle des plus petits constituants de la matière, des atomes, nous permet
de comprendre l’origine des charges.
8
53
Physique 3e BC
Un atome peut être considéré comme se composant de deux parties (voir figure 8.3) :
– un noyau, constitué de protons (chargés positivement) et de neutrons (électriquement
neutres) ;
– une enveloppe, appelée nuage électronique 1 , constituée d’électrons (chargés négativement).
nuage électronique
≈10-10 m
électron
noyau
proton
neutron
Remarque
Un atome électriquement neutre contient autant d’électrons que de protons, la charge des
protons et des électrons étant la même en valeur absolue.
Lorsqu’on corps est électrisé par frottement, il y a lieu un transfert de charges : les électrons
les plus faiblement liés sont transférés d’un corps à l’autre. Ainsi :
– un corps chargé positivement présente un défaut d’électrons ;
– un corps chargé négativement présente un excès d’électrons.
54
8. Électrostatique
Un conducteur métallique contient beaucoup d’électrons ayant quitté leur nuage électronique
et étant libre de se déplacer dans le conducteur.
Lorsqu’on approche un corps chargé (p. ex. positivement) du conducteur, les électrons libres
sont attirés (voir figure 8.4). Il s’établit un déséquilibre des charges dans le conducteur :
Les électrons sont en excès du côté du corps positif, ils sont en défaut du côté opposé. Il y a
donc séparation des charges à l’intérieur du conducteur métallique.
+ + + -+ + + + + + + +
- - -- - - - - -
- - - -
+ - +- + + + + + + + + +
- - - - - - -
+ - - -- - - -
+ + + + + + + + + + + + +
- -
+ - - - - -- - - - - -
+ +- + + + + + + + + +
- -
- - - - - - - - -
+ + + + + + + + + + +
Figure 8.4.: Répartition des charges dans un conducteur chargé par influence.
Lorsqu’on divise le conducteur métallique, on obtient deux conducteurs chargés, qui portent
des charges égales, mais de signe opposé.
Dès qu’on éloigne le corps chargé, les électrons se répartissent de nouveau de façon uniforme
dans le conducteur.
Dans un isolant, les charges électrons ne sont pas libres : ils ne peuvent donc pas se
déplacer. Toutefois, lorsqu’on approche un corps chargé (positivement) d’un isolant, les nuages
électroniques des atomes vont se déformer un peu : les électrons ont tendance à se situer du
côté duquel on approche la charge (voir figure 8.5).
- + -+ - + -+ -+ -+ - +
+
- + -+ - + - + - + - + - +
+ +
+
-+ - + -+ -+ - + - + - +
- + -+ - + - + - + -+ - +
Figure 8.5.: Répartition des charges dans un isolant chargé par influence.
Observation
La région plus près du corps chargé sera chargée négativement, le côté opposé sera chargé
positivement.
8
55
Physique 3e BC
Cette observation permet d’expliquer pourquoi des petits bouts de papier sont attirés par un
corps chargé.
Dès qu’on éloigne le corps chargé, les nuages électroniques des atomes reviennent dans leur
état initial.
8.4. Exercices
Exercice 8.1
Deux plaques métalliques neutres et isolées, placées au voisinage d’un corps chargé, s’électrisent
dès qu’on les sépare. Explique ce phénomène sachant qu’il ne peut s’agir d’un transfert de
charge du corps chargé vers les plaques.
Exercice 8.2
Lorsqu’on approche deux feuilles transparentes chargées négativement l’une de l’autre, elles se
repoussent mutuellement. Que se passe-t-il si tu tiens ta main entre les deux feuilles ? Justifie
ta prévision et vérifie par l’expérience.
Exercice 8.3
Quelle est la répartition des charges dans le conducteur indiqué sur la figure ?
-
--- -- --
-
Exercice 8.4
Place une balle de ping-pong suspendue à un fil entre deux plaques métalliques verticales,
l’une chargée positivement, l’autre négativement. Mets la balle en contact avec l’une des
plaques : elle se met à osciller entre les deux plaques. Le mouvement, rapide au début, ralentit
et s’arrête bientôt. Explique ces observations.
56
9. Le courant électrique
Les électrons libres du métal se déplacent à travers les fils de connexion du pôle négatif vers
le pôle positif. Cette migration d’électrons libres constitue le courant électrique.
Entre les deux bornes d’une pile existe continuellement une différence de densité des électrons
libres. La borne négative possède un excès d’électrons tandis que la borne positive présente
un défaut d’électrons.
Si un circuit électrique est relié à la pile, les électrons libres du circuit sont attirés par la
borne positive et repoussés par la borne négative de la pile. Ils circulent de la borne négative
vers la borne positive à l’extérieur du générateur. Ce mouvement d’électrons constitue le courant
électrique.
À l’intérieur de la pile, les électrons sont propulsés du pôle positif vers le pôle négatif.
Sur la figure 9.1, les boules bleues symbolisent les électrons libres se déplaçant dans les fils
de connexion. Les électrons se déplacent très lentement dans les fils de connexion (souvent
quelques fractions de millimètre par seconde).
57
9
Physique 3e BC
Les savants de l’époque ignoraient la nature du courant électrique. Or, les effets magnétiques
et chimiques s’inversent lorsqu’on permute les bornes du générateur. Ils ont donc été amenés à
fixer arbitrairement le sens du courant : de la borne positive vers la borne négative, c’est-à-dire
dans le sens inverse du déplacement des électrons.
Définition 9.1
Remarque
L’ampère est une unité de base du système international des mesures (S.I.). Afin d’alléger la
notation, l’intensité des courants faibles est exprimée en milliampères (mA) et en microampères
(µA) qui sont des sous-multiples de l’ampère :
1 mA = 1 · 10−3 A 1 µA = 1 · 10−6 A
Les effets de l’électricité sont des indicateurs pour l’intensité du courant. L’instrument de
mesure de l’intensité du courant électrique est l’ampèremètre. Le mode de fonctionnement des
ampèremètres analogiques est basé sur l’effet magnétique.
Pour connaître l’intensité du courant électrique traversant un récepteur, l’ampèremètre est mis
en série avec ce récepteur (voir figure 9.2).
En pratique, on n’utilisera pas un ampèremètre pour mesurer une intensité de courant, mais un
multimètre, qui permet aussi de mesurer d’autres grandeurs que l’intensité du courant. Aux
travaux pratiques, nous apprendrons à manipuler correctement un tel instrument.
58
Zum Messen der elektrischen Stromstärke verwendet man ein so-
genanntes Amperemeter.
Um die elektrische Stromstärke zu messen, muss dieses Messgerät im
elektrischen Stromkreis in Reihe geschaltet werden: alle Elektronen,
die durch den Stromkreis fließen, müssen auch durch das Messgerät
fließen; dieses „zählt“ also gewissermaßen die Ladung der9.Elektro-
Le courant électrique
nen, die durch es hindurchfließen.
7.4 Stromstärke
Figure 9.2.: im unverzweigten
Branchement Stromkreis
d’un ampèremètre
Die elektrische Stromstärke wird an zwei verschiedenen Stellen eines
unverzweigten elektrischen Stromkreises gemessen.
Le circuit électrique est souvent comparé à un circuit d’eau. La figure 9.3 montre les analogies
entre ces deux types de circuits.
pompe
Auswertung
Beide Amperemeter zeigen den gleichen Wert an:
Die Stromstärke ist überall im unverzweigten Stromkreis gleich:
Erklärung
roue
An allenhydraulique Msich in
Stellen eines unverzweigten Stromkreises bewegen
einer Sekunde gleich viele Elektronen durch den Leiter.
(a) Circuit d’eau (b) Circuit électrique
56
59
9
10. La tension électrique
Les plaques planes et parallèles d’un condensateur sont chargées par influence, puis séparées.
Elles portent alors des charges opposées (figure 10.1).
+ - + - + -
+ -
séparation des + - circuit + -
--- + - + -
électrique
+ -
-- -- + - charges + - + -
-
+ - + - + -
+ - + - + -
+ - + - + -
+ - + - + -
+ - + - + -
On réalise un circuit électrique en reliant les plaques séparées à une lampe à lueur.
Observation
La lampe à lueur s’allume momentanément.
Explication
Les électrons de la plaque négative traversent la lampe et vont neutraliser les charges sur
la plaque positive ; la lampe s’allume car un courant électrique la traverse. Lorsque tous les
électrons ont quitté la plaque, le courant cesse.
Interprétation
Le travail nécessaire pour séparer les charges a créé une tension électrique entre les plaques
du condensateur. Le condensateur a ainsi « emmagasiné » de l’énergie électrique et est alors
capable d’effectuer le travail électrique nécessaire pour déplacer les électrons et ainsi créer un
courant électrique.
61
interrupteur (K )
Physique 3e BC
fil de connexion
Définition 10.1
lampe (ampoule L)
Un travail électrique W est effectué pour déplacer une quantité de charge Q entre deux
points d’un circuit électrique. La tension électrique U entre ces deux points est égale au
travail par unité de résistance
charge : (R)
W
ampèremètre (mesure l’intensité du cou-
A U=
Q
rant)
(10.1)
Remarque
63
11. La résistance électrique
Experience
Dans une première étape on branche un mince fil de cuivre en série avec une source de tension
et une lampe (figure 11.1). Dans une seconde étape, on remplacera le fil de cuivre par un
mince fil de constantan.
fil métallique
Observation
Interprétation
L’effet lumineux étant moins prononcé dans le deuxième cas, on doit supposer que l’intensité du
courant est plus faible dans le fil de constantan que dans le fil de cuivre. Donc le constantan
freine le passage des électrons.
Lorsqu’on applique une tension aux bornes du fil métallique, les électrons libres se mettent
en mouvement, mais ils se heurtent continuellement contre les ions qui se trouvent sur leur
chemin (voir figure 11.2).
65
Physique 3e BC
Lors de chaque choc l’électron est freiné, mais la tension appliquée le fait récupérer la vitesse
perdue. Ainsi la vitesse de l’électron varie continuellement et son mouvement est loin d’être
uniforme.
Les électrons, freinés lors de chaque choc, conservent néanmoins une vitesse moyenne constante,
grâce aux impulsions continuelles qu’ils reçoivent du générateur.
Définition 11.1
U
R=
I
V
La résistance est mesurée en ohms (Ω) : 1 Ω = 1
A
Remarques
66
11. La résistance électrique
11.2.1. Expérience
But
Dispositif expérimental
Observation et conclusion
La représentation graphique (figure 11.4 et graphique établi en travaux pratiques) prend l’allure
d’une droite passant par l’origine. La tension U aux bornes de la composante électrique et
l’intensité I du courant qui la parcourt varient proportionnellement :
U∝I
U
= R = constante
I
67
Physique 3e BC
Exercice
Montrer que la résistance R correspond à la pente de la droite U = f (I).
Définition 11.2
U∝I
Remarques
a) La loi d’Ohm n’est pas valable pour un conducteur métallique dont la température varie
notablement ;
b) un conducteur qui vérifie la loi d’Ohm est appelé conducteur ohmique.
section S
longueur l
R ∝l
D’une manière analogue, pour des fils métalliques d’un même matériau et de même longueur,
on observe une diminution de la résistance lorsque la section S augmente. En travaux pratiques
on vérifie que :
1
R∝
S
68
11. La résistance électrique
l
R∝
S
En introduisant la constante de proportionnalité ρ appelée résistivité on peut formuler la
définition suivante :
Définition 11.3
l
R =ρ·
S
Application
Rhéostat (résistance variable)
Un fil isolé est enroulé sur un cylindre en céramique. Le fil est nu (non enrobé d’une isolation)
à l’endroit où il est en contact avec le curseur. Explique le fonctionnement d’un tel rhéostat.
Remarque
La résistivité de certains métaux est donnée dans la table 11.1.
Lors du passage du courant électrique à travers un conducteur métallique, les électrons libres
effectuent tout au long de leur parcours des chocs avec les ions. Ils cèdent donc une partie
de leur énergie cinétique aux ions. Il en résulte une plus forte agitation de l’ion autour de sa
position d’équilibre, ce qui se manifeste par une élévation de la température du métal. C’est
l’effet joule.
69
Physique 3e BC
Or la température du métal a une influence sur sa résistance électrique : plus les ions du
métal s’agitent, plus le passage des électrons libres devient difficile.
Figure 11.7.: L’agitation thermique des ions métalliques ralentit le passage des électrons.
Propriété
Remarque
Le constantan est un alliage (55% cuivre, 45% nickel) dont la résistivité est quasiment indépen-
dante de la température.
70
12. Puissance électrique – énergie électrique
Pour faire fonctionner un appareil électrique, un générateur déplace des charges grâce à
l’existence d’une tension électrique et effectue ainsi un travail électrique. L’appareil transforme
l’énergie ainsi reçue en une autre forme d’énergie (en émettant de la lumière, en dissipant
de la chaleur, en effectuant un mouvement, . . .). La puissance consommée est une grandeur
caractéristique de l’appareil et indique le travail consommé par unité de temps. Comment
dépend la puissance électrique de la tension et de l’intensité du courant ?
12.1. Expérience
A
I
V U
Reprenons les mesures lorsqu’une deuxième lampe identique à la première est branchée au
générateur, d’abord en série puis en parallèle (figure 12.2). Les deux lampes fonctionnent
normalement de sorte que la puissance fournie par le générateur est double. Nous allons
comparer les valeurs mesurées à celles mesurées pour une lampe.
Observations
– Dans le cas du circuit série, l’intensité du courant n’a pas changée mais la tension a doublée.
– Dans le cas du circuit parallèle, la tension n’a pas changée mais l’intensité du courant a
doublée.
71
Physique 3e BC
A A
Is Ip
V Us V Up
Conclusion
Dans le cas d’une lampe, la puissance consommée par la lampe est égale à celle fournie par
le générateur. On peut donc appliquer les mêmes conclusions à la puissance consommée par
la lampe.
Définition 12.1
La puissance électrique Pél consommée par un appareil est égale au produit de la tension
U entre ses bornes et de l’intensité I du courant qui le traverse :
Pél = U · I
Définition 12.2
Un récepteur, à qui on applique la tension U entre ses bornes et qui est traversé par un
courant d’intensité I pendant une durée ∆t, consomme l’énergie électrique Eél , avec :
Eél = U · I · ∆t
72
12. Puissance électrique – énergie électrique
Remarque
Souvent on exprime l’énergie en kilowatt-heure :
12.2. Exercices
73
13. Circuits complexes
Dans ce chapitre nous allons étudier des circuits électriques contenant plusieurs récepteurs
branchés en série et/ou en parallèle.
I1 L1
I U1
L2
I2
U2
Observation
La somme des intensités des courants, qui parcourent les deux lampes, est égale à l’intensité
du courant qui est délivrée par le générateur : I = I1 + I2 .
75
Physique 3e BC
X
N
I= Ii = I1 + I2 + · · · + IN
i=1
Alternativement, on peut dire que la somme des intensités de courant entrant dans un
nœud est égale à la somme des intensités de courant sortant de ce nœud.
Observation
Conclusion
Dans un circuit parallèle, les branches parallèles sont soumises à la même tension.
Observation
76
13. Circuits complexes
L1 L2
I1 I2
U1 U2
I
U
Figure 13.2.: Circuit série contenant deux lampes
Observation
La somme des tensions aux bornes des lampes équivaut à celle du générateur : U = U1 + U2 .
La tension aux bornes d’un ensemble de récepteurs en série est égale à la somme des
tensions aux bornes de chacun d’eux.
X
N
U= Ui = U1 + U2 + · · · + UN
i=1
U
= R1 + R2
I
U
Le rapport est appelé résistance équivalente R12 aux résistances R1 et R2 .
I
77
Physique 3e BC
U
R1 R2
I
U1 U2
Définition 13.1
On appelle résistance équivalente Réq la résistance qui permet de remplacer une association
de plusieurs résistances.
En désignant par U1 et U2 les tensions aux bornes des résistances R1 et R2 , la loi des mailles
permet d’écrire :
U= U1 + U2 |:I
U U1 U2
= +
I I I
R12 = R1 + R2
R12 = R1 + R2
Conclusion – Généralisation
X
N
Réq = Ri = R1 + R2 + · · · + RN
i=1
78
13. Circuits complexes
U
R1
I1
I
I2 R2
I= I1 + I2
I I1 I2
= +
U U U
1 1 1
= +
R12 R1 R2
D’où, pour les deux résistances R1 et R2 montées en parallèle :
1 1 1
= +
R12 R1 R2
Conclusion – Généralisation
1 X 1
N
1 1 1
= = + + ··· +
Réq Ri R1 R2 RN
i=1
79
Physique 3e BC
13.4. Exercices
80
Troisième partie .
Thermodynamique
81
14. Température, agitation thermique et
chaleur
14.1. Expérience
On place un grain de colorant au fond d’un récipient rempli d’eau froide. Ensuite on répète
l’expérience avec de l’eau chaude.
Observation
Le colorant s’est réparti dans le récipient d’eau froide sans qu’il fallait remuer. Dans le récipient
d’eau chaude, la répartition se fait plus rapidement.
Conclusion
Les particules qui constituent l’eau doivent être en agitation permanente. Ainsi le colorant peut
se répartir dans le récipient. L’agitation moléculaire qui provoque la répartition des particules
augmente avec la température. On l’appelle « agitation thermique ».
Il y a une relation directe entre la température d’un corps et l’agitation thermique des particules
qui le constituent.
83
Physique 3e BC
En 1827 le médecin et botaniste anglais Robert Brown examine les pollen de fleurs. Pour
cela, il écrase quelques grains dans une goutte d’eau. Il observe les grains en suspension dans
l’eau sous le microscope et il constate que les grains n’arrivent jamais à s’immobiliser, mais ils
sont animés d’un mouvement désordonné continuel.
Soixante ans après cette observation, on réussit à expliquer cette expérience : Les grains de
pollen observés sont heurtés continuellement et transportés dans tous les sens par les molécules
d’eau en mouvement, qui restent invisibles sous le microscope. Ce mouvement apparaît donc
comme une conséquence de l’agitation moléculaire des molécules d’eau.
Depuis lors l’agitation moléculaire est encore appelée mouvement brownien.
Il est évident que si les particules deviennent de plus en plus lentes, ils vont finir par s’immo-
biliser. Leur vitesse sera donc nulle. Ainsi il existe une limite inférieure des températures :
v = 0 m/s ⇒ T = 0K (θ = −273,15 ◦C)
Les particules qui constituent un corps ayant une masse et une vitesse, possèdent une énergie
cinétique (et de l’énergie due à leur arrangement dans l’espace par les liaisons chimique).
84
14. Température, agitation thermique et chaleur
Définition 14.1
L’énergie de toutes les particules qui constituent un corps est appelée énergie interne.
L’énergie interne est directement liée à la température du corps ! Quand la température
d’un corps augmente, son énergie interne augmente aussi.
14.4.1. Expérience
On apporte la même quantité d’énergie à deux masses d’eau différentes, tout en mesurant
l’augmentation de la température.
Mesures
Énergie apportée : . . .
ma = 0,150 kg mb = 0,300 kg
Ta1 = 25 ◦C Tb1 = 25 ◦C
Ta2 = 49 ◦C Tb2 = 42 ◦C
∆Ta = 24 ◦C ∆Tb = 17 ◦C
Observation
Pour une même énergie apportée, la masse d’eau la plus élevée subit la plus petite augmentation
de température.
Conclusion
L’énergie électrique apportée est transférée à l’eau et apparaît sous la forme d’énergie in-
terne. Cette énergie interne se répartit uniformément sur les deux masses. Il en résulte une
augmentation de température inférieure pour la plus grande masse des deux.
Remarques
85
Physique 3e BC
14.5.1. Expérience
Observation
La température de l’eau augmente jusqu’à ce que l’eau et le morceau de métal aient la même
température (la température d’équilibre).
Conclusion
Le métal chaud cède une partie de son énergie interne à l’eau froide. L’énergie interne de l’eau
augmente tandis que celle du métal chaud diminue.
Définition 14.2
Quand deux corps sont en contact thermique (ou mélangés), de l’énergie passe du corps
chaud vers le corps froid à cause de leur différence de température. Ce transfert d’énergie
est appelé chaleur.
La chaleur, étant un mode de transfert d’énergie interne, est exprimée en Joule (J).
86
14. Température, agitation thermique et chaleur
T/K T/K
chaleur
0 0
corps corps
chaud froid
T/K T/K
température
d’équilibre
0 0
cèdent une partie de leur énergie cinétique aux particules lentes, ce qui augmente leurs vitesse,
donc la température du corps froid.
87
15. Calorimétrie
Dans cette série d’expériences, nous allons analyser comment différents paramètres influencent
la quantité d’énergie nécessaire pour chauffer un corps donné.
Pour cela nous chauffons différentes quantités de différents liquides à l’aide d’un thermoplongeur,
de puissance P = 1500 W.
Une masse m = 400 g d’eau est chauffée à l’aide du thermoplongeur. Prépare un tableau
contenant les colonnes suivantes et note la température en fonction du temps.
Conclusion
L’énergie Q reçue ou cédée par un corps est proportionnelle à la variation de sa température
∆θ : Q ∝ ∆θ m = constante
On chauffe trois différentes masses d’eau, de même température initiale, jusqu’à une température
finale définie. On mesure l’énergie apportée.
température finale = ◦C
∆θ = K
89
Physique 3e BC
Q = U · I · t en J m en kg
Conclusion
L’énergie reçue ou cédée par un corps dont la température varie de ∆θ est proportionnelle à
sa masse m : Q ∝ m ∆θ = constante
Déterminons la chaleur qu’il faut apporter à 1,0 kg d’eau pour élever la température de 1 K.
Tableau récapitulatif
Q
Q en kJ m en kg ∆θ en K m·∆θ en J/(kg · K)
Conclusion
Q
On remarque que les valeurs de m·∆θ sont constantes. Cette constante de proportionnalité est
appelée capacité thermique massique.
Définition 15.1
Q
c=
m · ∆θ
La capacité thermique massique d’une substance indique l’énergie qu’il faut fournir pour
élever de 1 K la température de 1 kg de cette substance.
Définition 15.2
Q = c · m · ∆θ (15.1)
90
15. Calorimétrie
Remarque
L’énergie cédée lors d’un refroidissement est égale à l’énergie reçue lors de l’échauffement
correspondant !
15.1.4. Exercices
Exercice 15.1
Exercice 15.2
Un radiateur cède une énergie de 500 kJ à 5 kg d’air de 19 ◦C. Calculez la température finale !
[118 ◦C]
Exercice 15.3
Un corps d’une masse de 45 kg refroidit de 30 ◦C en cédant une énergie de 1100 kJ. De quelle
substance s’agit-il ? [verre]
On détermine la température d’équilibre d’un mélange de deux masses différentes d’eau, ayant
des températures initiales différentes.
Masse : mA = Température initiale : θ0,A =
Masse : mB = Température initiale : θ0,B =
Température d’équilibre : θf =
Observation
La température ne correspond pas à la moyenne des températures initiales.
91
Physique 3e BC
Explication
La plus grande masse d’eau peut céder ou fournir plus d’énergie pour une plus petite variation
de température.
Définition 15.3
L’énergie cédée par le corps chaud est la même que l’énergie reçue par le corps froid :
Qc = Qr (15.2)
15.2.3. Exercices
Exercice 15.4
On verse de l’alcool froid (1,5 kg ; 10 ◦C) dans de l’eau chaude (3,0 kg). La température du
mélange est de 70 ◦C. Quelle était la température initiale de l’eau ? [87, 4 ◦C]
Exercice 15.5
On plonge un bloc de plomb (1500 ◦C) dans de l’eau froide (25 L ; 20 ◦C). Quelle doit être la
masse du plomb pour que la température de l’eau monte à 60 ◦C ? [22,3 kg]
Exercice 15.6
Un radiateur de chauffage central est parcouru par de l’eau chaude avec un débit de 2,0 L/min.
L’eau entre à θE = 80 ◦C et sort à θS = 60 ◦C. Quelle est la quantité de chaleur Q fournie en
une heure par ce radiateur ? [10 MJ]
Exercice 15.7
On fournit la même quantité de chaleur à deux masses égales d’eau et de cuivre. La température
de l’eau augmente de 50 K. Calculer la variation de température du cuivre ! [550 K]
92
15. Calorimétrie
Exercice 15.8
Une bouteille Thermos contient 250 g de café à 90 ◦C. On y ajoute 20 g de lait à 5 ◦C. Quelle
est la température d’équilibre, supposant que le café et le lait ont la même capacité thermique
massique que l’eau ? [θf = 83,7 ◦C]
Exercice 15.9
Exercice 15.10
Une bouteille Thermos contient 150 g d’eau à 4,0 ◦C. On y place 90 g de métal porté à 100 ◦C.
La température d’équilibre est de 9,0 ◦C. Quelle est la capacité thermique massique du métal ?
De quel métal s’agit-il ? [0,38 kJ/(kg · K), cuivre ou laiton]
93
Physique 3e BC
94
16. Changement d’états
gaz
(3) (5)
(4) (6)
(2)
liquide solide
(1)
95
Physique 3e BC
Observation
Pendant l’ébullition d’un liquide, la température du liquide reste constante. L’énergie fournie
sert exclusivement à produire la vaporisation.
Définition 16.1
L’énergie qu’il faut fournir à 1,0 kg d’un liquide, préalablement amené à sa température
d’ébullition, pour le transformer en vapeur est appelée énergie de vaporisation massique
Lv .
Remarque
L’énergie de condensation cédée par un corps a la même valeur que l’énergie de vaporisation
absorbée Qv = Qc .
Exercice 16.1
Calculez l’énergie nécessaire pour chauffer 1 kg d’eau de 0 ◦C à 100 ◦C. Comparez cette énergie
à l’énergie d’évaporation de 1 kg d’eau. [418 kJ < 2256 kJ]
Pour faire fondre un corps qui est à sa température de fusion, il faut lui apporter de l’énergie
appelée énergie de fusion.
Définition 16.2
96
16. Changement d’états
Remarque
L’énergie de solidification cédée par un corps a la même valeur que l’énergie de fusion absorbée
Qs = Qf .
Exercice 16.2
Déterminez l’énergie nécessaire pour transformer 0,1 kg de glace à −15 ◦C en eau à 15 ◦C.
[42,6 kJ]
97
Physique 3e BC
16.5. Exercices
Exercice 16.3
Calculer l’énergie qu’il faut fournir pour faire fondre 500 g de glace à température constante. On
fournit cette même énergie à 500 g d’eau liquide. Calculez son augmentation de température !
[167 kJ ;80 K]
Exercice 16.4
Pendant 5 minutes, on chauffe 250 g de glace −20 ◦C à l’aide d’un thermoplongeur de puissance
500 W. Après combien de temps toute la glace a-t-elle fondue ? Quelle est la température
finale ? [3 minutes et 8 secondes ;53, 8 ◦C]
Exercice 16.5
98