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ROLAND REUMOND

LA PORTE DE L’HOMME
comme portail spatio-temporel
Extrait
Comme les illustrations le laissent supposer,
« La réconciliation » constitue l’objet de cet article. Mais la
réconciliation tout comme « le réchauffement climatique »
qu’est-ce à dire ?

En quoi sont-ils liés comme les doigts de cette main qui vous
écrit ? Encore une fois, nous risquons bien de nous contrarier
les uns et les autres à cause des mots, tout simplement, et de ce
que nous mettons comme idée, idéologie, croyance et
imaginaire derrière les mots ou tous ces maux du Monde dont
je voudrais bien vous parler malgré le manque d’espace et de
temps, parce que le portail spatio-temporel n’est pas encore
activé, et que « La porte de l’Homme » pleinement Homme,
reste un être en suspens, un possible parmi d’autres possibles,
comme une virtualité.
(…)
•À gauche
• En guise d’avant-propos, un simple avertissement, arrêtons de
chercher en vain !
Ne cherchons plus des coupables, et cessons une bonne fois
pour toutes de faire des boucs émissaires du soleil, de la
couche d’ozone, de l’effet de serre, du CO2 ou de ce monde
industrieux, insouciant, inconscient ou simplement négligent,
ils n’y sont pour rien !
Si la Terre, notre belle planète est agitée de soubresauts et de
frémissements divers, c’est qu’elle à chaud de nos excès !
(…)

Eurêka

C’est ainsi que, me levant de bon matin et du bon pied, tout en


écoutant Olivier Messiaen sur ma radio-réveil, pour mieux me
préparer à passer les portes de nos paradoxes, tout comme la
parole elle-même passe et repasse de l’un à l’autre par le biais
des métaphores, des analogies et même des paraboles, tout
contrit de mes propres excès, je me lance...

Comme Archimède, j’ai trouvé ! J’ai trouvé, et je ne puis que


constater avec effroi que si la Terre se réchauffe c’est parce
qu’il y a partout un épouvantable froid !

L’état inflammatoire de la Terre est lié avant tout à l’altération


de nos relations avec la nature, et du rejet systématique de
notre propre nature de primate et de mammifère.
Quand l’homme se prend ainsi pour un dieu, alors, même les
Anges gardiens désertent les lieux. Et le Bon Dieu, c’est
justement, “le Bon Lieu” pour se réconcilier en toute chose.

Nos agitations et excitations intempestives réchauffent la


matière ; au risque des rixes, l’effervescence de nos sociétés et
de nos technopoles flétrit les hauts sommets comme les
abysses. À gauche

• Centrer

Entre Prométhée et Damoclès (2019)


ENTRE PROMÉTHÉE ET DAMOCLÈS

Depuis que Prométhée dans sa quête de puissance et


d’immortalité vola la source du feu divin au char du Soleil,
c’est la guerre du feu sur Terre, une guerre technologique et
économique qui comme Pandore répand tous les malheurs sur
Terre.

Mais en eux-mêmes, les sciences et techniques ne sont pas le


problème, c’est comme pour nos exaltations politiques,
sportives, artistiques ou religieuses, c’est ce que nous en
faisons qui pose problème ! C’est de là que viennent les
grands froids et les grands effrois, les guerres et toutes nos
échauffourées de par le monde.

C’est dans ce chaudron du diable que déçu par l’homme, le


monde est échaudé comme des terres desséchées et des forêts
brûlées ; c’est dans ce froid glacial et dévastateur comme des
typhons ou des raz-de-marée qui ne sont en réalité que des
larmes océaniques, que l’univers « gémit dans les douleurs de
l’enfantement » comme il est dit dans les livres saints.

À gauche
La réconciliation est toujours possible ! Ces gémissements de
par le monde entier ne sont pas forcément vains, à La Porte de
l’Homme, causes et grâce ne font qu’un, comme les douleurs
d’une femme qui accouche, comme des conflits qui débordent
sur de nouvelles alternatives et sur de nouveaux choix de vie ;
qui sait si le grand froid qui règne et ce réchauffement planétaire
n’annoncent pas en réalité un homme nouveau et pleinement
humain pour une vie nouvelle pleinement humaine ? De par-
delà ce crépuscule homo sapiential ne peut-on espérer une aube
nouvelle, ou l’homo sapiennité est-elle arrivée à échéance ?

Entre échappatoires et échauffements où en somme nous et où


est l’Homme pleinement Homme sur ce chemin ?
La porte de l’Homme, est en fait un portail spatio-temporel,
une sorte d’ailleurs ou d’au-delà, où se réconcilient les passés
possibles avec tous les futurs probables dans un même et unique
présent, dans une seule présence, don permanent et pardon sans
faille du Réel, c’est-à-dire comme le don de vie d’un perpétuel
cadeau de l’infini dans un emballage qui est celui de toute
l’éternité.

(…)

C’est le fruit de nos ruminations du passé et de nos peurs du


futur, nos quêtes de sens insensées en désaccord avec nos quêtes
de consommations irrationnelles et de plaisir sans fin ; ce sont
nos différences qui refusent d’être complémentaires ; ce sont
ces portes que nous fermons à ces étranges étrangers ; ce sont
nos divergences d’interprétation ou de perception, ces
quiproquos de chaque instant, ces impossibilités de
communiquer en paix comme en nuance… Ce sont toutes ces
dualités, ces oppositions et divisions, qui par friction sur
frottements provoquent le réchauffement de l’atmosphère !

Et si la Terre se réchauffe, c’est clair, c’est parce qu’il y a un


épouvantable froid !

Vivre sans haine selon Spinoza, dans l’amour inconditionnel


selon Jésus, ou dans le pur détachement selon Bouddha n’est
guère facile dans ce climat conflictuel où l’air de rien, nos
petites réalités et toutes nos vérités mondaines supplantent le
Réel grand R.
(...)
• À
gauche
LA PORTE DE L’HOMME

Arrivé là, comme une âme vagabonde ou comme un Janus


explorateur, je tente d’observer avec objectivité les différents
côtés de la porte, comme on examine le passé et le futur, ou
comme on analyse le dedans et le dehors, et curieusement, la
porte faisant écran aux dualismes et aux évidences du monde,
je me retrouve comme en face d’un continuum sans dualité,
sans tension ni antagonisme (…)

Au-delà règne l’accord parfait comme dans une symphonie du


Monde. Cette « Porte de l’Homme », elle est comme dans un
entre-deux ou plutôt comme dans « un milieu » que je
qualifierais volontiers de divin puisqu’il ne connaît que
l’entente cordiale, unanime et générale. C’est un ciel
remarquable comme un miel parfait, un azur qui vibre d’une
lumière en accord avec la nuit, et où même l’eau et le feu se
mouillent l’un et l’autre pour brûler de la même flamme.

Topologiquement parlant, « la porte de l’Homme » c’est


comme un espace matriciel, un lieu de réconciliation absolue et
de conciliation entre le vide et le plein, c’est-à-dire entre tout ce
que nous séparons par habitude ou par perceptions, par
tradition, pensées erronées, idéologie ou par croyances. Le
résultat de tout ça, paradoxe des paradoxes, notre maison brûle
de froids !

Que l’on regarde de tous côtés de la porte de l’Homme, tous les


chemins y sont des chemins de conciliation, d’accordailles,
d’entente et d’affinité ; des chemins pour s‘accommoder de tout
et se raccommoder en tout. Pour s’arranger entre nous, toutes
les portes ouvrent sur des compromis, comme en Belgique où
Windows ici même se fait Office pour concilier avec nous, les
lettres avec les chiffres.

La porte de l’Homme, elle est dans le vide et l’invisible, c’est à


nous de la trouver et de lui donner de la consistance ! De la
réalité et de l’être, comme pour Dieu, peu importe si elle existe
ou pas, il est important et même vital qu’elle soit,
ontologiquement parlant, pour me permettre d’être plus.

Cette porte est incontestablement en dehors de nos évidences et


de nos dimensions communes, c’est comme l’invisible et le
vide quantiques dans l’épaisseur de l’infini et de l’éternité.
Comme un fragile ruban, c’est une épaisseur qui donne de la
consistance compacte à la boucle, mais c’est nous, rien que
nous, qui, par connivence, affinité ou complicité donnent de la
consistance aux choses du monde visible et invisible.

Surencombrement

En vérité, le temps, l’espace, la matière ou la conscience ne sont


qu’une seule face unique de l’univers, comme celle d’un ruban
de Möbius sans début et sans fin, sans intérieur ni extérieur, ni
dedans ni dehors, ni haut ni bas… Et bien sûr, cela est Réel en
dehors de nos conventions mondaines et d’une physique
ancienne qui n’a de sens, comme nos multiples conflits et
encombrements, que pour nous seuls, dans notre vie d’ici, vue
d’ici et de notre univers d’homo sapiens.
Revenant ici, un froid absolu me pénètre, un froid
catastrophique entre l’infini et le fini, un froid immense entre
l’éternité et le temporel, un froid glacial entre la matière et
l’esprit… C’est comme un divorce, ou en tout cas comme une
séparation manifeste entre le monde extérieur, celui des
apparences et le monde de l’essentiel, comme une dissension
entre l’intériorité profonde et le monde selon Google Maps.
(...)

« Tu peux bien parcourir tous les chemins, tu ne saurais trouver


les limites de l’âme : tant elle a un langage profond. »
Disait déjà Héraclite en son temps, lui qui bien avant l’ère de
Maps et du GPS s’y connaissait en topographie.
« Contre l’état présent, s’insurger et devenir les gardes
vigilants des vivants et des morts » ?
Soulignait-il encore.

Entre l’insurrection poétique d’un Rimbaud et celle d’un


anarchiste, je préfère encore celle de « la réconciliation », c’est
là, me semble-t-il, l’insurrection la plus humble, la plus
paradoxale et la plus efficace contre les malheurs du monde et
la condition homo sapience.
Oui, c’est là un nouveau paradoxe, et pourtant, au-delà des
contradictions, c’est probablement le plus vieux des
paradigmes. Alors, pourquoi en chercher de nouveaux ?

Entre le Ciel et la Terre, ça s’encombre, c’est la mésentente,


l’embrouille, la zizanie… Partout, c’est la cacophonie ! Des
conflits fratricides et des disputes sanglantes voient le jour ;
entre le nord et le sud, l’écart de température se fait sentir ; de
l’Est à l’Ouest, comme entre le froid et le chaud, le monde se
fâche, le ciel se brouille, les eaux se troublent. Nous sommes,
semble-t-il, au bord de la rupture ou même face à un grand mur
mortifère. Le monde agonise de ses froids !

Réconcilier les anciens et les modernes, concilier la ville et la


campagne, rapprocher les conservateurs et les progressistes,
raccommoder le tissu social entre technocrates et humanistes ;
rapprocher les pollueurs et les écologistes… Une grande
réconciliation s’impose effectivement, ne serait-ce qu’en
désencombrant les chemins du cœur, en décongestionnant notre
mental, en réconciliant la profondeur de la vie avec la réalité
quotidienne. Il est temps, semble-t-il, de mettre de l’huile de
pardon dans nos clivages et nos divergences. Ignorant tout de
cette unité profonde en toute chose dans l’univers, de cette
osmose entre le Ciel et la Terre, le corps et l’esprit, trop
longtemps la nature et la culture se sont ignorées et même
combattues, comment convertir les antagonismes en harmonie
et les hostilités en paix ? Comment transmuter nos plombs en
or ? Nos tendances à l’égoïsme, au déni ou au repli sur soi en
compatibilités avec les autres ?

Comment transsubstantier nos enfermements, nos rejets de


l’autre, pour en faire un pain de complicité et de fraternité ?

Comment retrouver en soi la véritable dimension existentielle


de l’homme
Au quotidien et depuis des siècles, la politique le prouve et
l’éprouve. Comment, au cœur de ces relations conflictuelles, de
ces oppositions violentes de ces mésententes mondialisées,
mettre en place du cœur et du dialogue ? Comment concilier les
démocrates et les fascistes, ou même simplement réconcilier au
centre les droites avec les gauches ? Nous sommes là face à un
dilemme comme l’histoire en a connu des milliers depuis la nuit
des temps.

Quelle médiation possible entre les uns et les autres ? Et


d’abord, quelle réconciliation possible avec soi-même, avant de
penser à se réconcilier avec les autres et avec l’univers entier ?
Quelle indulgence avons-nous face aux miroirs et quelle
bienveillance guide notre journée dès l‘aube ? Y a-t-il encore
un peu de compréhension, de bonté désintéressée et d’amour
sans condition en nous ou sommes-nous tous comme asservis à
nos zones de confort, tout en étant en liberté « conditionnelle »,
comme des êtres condamnés à perpétuité au duel et aux divers
dualismes, à la brouille et à la fragmentation, au désaccord et à
la désunion, comme fâcher à perpétuité avec la vie et les autres
?

Pourtant, entre le divan et le prie-Dieu, nombreuses sont les


portes à franchir pour nous réconcilier, pardonner à la vie que
l’on a ou à la survie que l’on supporte, sans cérémonie ni
cérémonial, comme pour réintégrer le vrai monde des vivants
qui n’est pas celui que l’on croise, ni celui que l’on croit.
(…)

La porte de l’Homme (2019) extrait


Il existe toujours des portes cachées dans toutes nos impasses

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