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Le roi dans Les Aventures de Télémaque

— Sujet n’est pas « les rois » : demande une certaine abstraction même s’il faut prendre en compte
les personnages du texte ; aurait pu être « la royauté » : niveau d’abstraction max à prendre en
compte aussi : la condition royale, mais du pt de vue d’une fonction incarnée.
— Définition par Furetière insiste sur attribut de l’autorité et sur caractère divin de la souveraineté :
« Souverain, Maistre absolu. C’est la qualité qu’on donne à Dieu, qui est le Roy, le souverain
Createur du ciel & de la terre, le Roy des Roys. On a donné à Jesus-Christ sur la terre la qualité de
Roy des Juifs. » / « Monarque qui commande seul & souverainement à une région de la terre. »
— texte s’adresse à un futur roi, dans perspective de le former à tâche de gvt : tradition du « Miroir
des princes » : mise en abyme de sa propre destinée. Tradition du « miroir des princes » : « décrire
la manière chrétienne d’envisager la relation du prince avec la fonction qu’il exerce » R. Darricau,
art. « Miroir des princes » dans t. X du Dictionnaire de spiritualité. Genre important sous Louis
XIV : Nicole et Traité de l’éducation d’un prince et Bossuet, Politique tirée de l’Histoire sainte.
Enjeu = susciter chez le prince « une conscience profonde de ses responsabilités comme
représentant de Dieu, lien du corps social, père de ses sujets. La sainteté du prince est l’expression
de son service en vue du bien commun, celle d’un homme entièrement voué au salut et au bonheur
du peuple. » <<< donc mise en scène de personnages de roi dans une perspective pédagogique.
— Mais Fénelon pris entre réalité et idéal : toute fin du XVIIe, dégradation de l’absolutisme de
Louis XIV en despotisme. Roi = une nté naturelle : par suite du péché, chaque peuple doit être
gouverné (cf utopie de la Bétique, où absence de gvt politique : p. 265 : « chaque famille est
gouvernée par son chef, qui en est le véritable roi »). Précepteur du duc de Bourgogne dresse un
portrait idéal du monarque : F élabore, par moyens littéraires, l’image de ce que, pour lui, doit être
le roi1. Pb = la réelle consistance politique de ce portrait, sacrifiée à son exemplarité ? Sujet
politique ou sujet religieux ? stratégie explicite/implicite : volonté de se démarquer de l’exercice
louis-quatorzien de la royauté en proposant modèle inspiré des valeurs évangéliques. Mais F
propose-t-il vraiment un projet politique au futur roi ? Le roi dans les AT est-il un réel personnage
politique ?
<<< modalités de la représentation du roi dans AT
<<< la fonction de roi
<<< valeurs représentées par le roi

1
Cf La conception du Prince dans l’œuvre de F, Françoise Gallouédec-Geneys 
1 - Le prince est : attributs, ce qu’est un bon prince
2 - Le prince gouverne : légitimité : qui t’a fait roi ?
3 - Le prince demeure : droits et devoirs, servitude et gloire du prince.
I. Les rois dans les AT :

1. Manichéisme : opposition bons/mauvais rois


Antithèse fondamentale bon roi/tyran : Sésostris/ Pygmalion : et leurs fils en symétrie inversée
Bocchoris/Baléazar (p. 150/p. 255). Le bon roi aime son peuple et se fait aimer de lui/ la tyran ne
cherche qu’à se faire craindre (p. 137). Roi qui aime son peuple « est plus que craint, car il est
aimé » (138). Bocchoris en Egypte : déshumanisation 150 : « c’était un monstre et pas un roi » 152
« son orgueil furieux en faisait une bête farouche ». / Pygmalion 160-161 / Adraste : roi des
Dauniens 319 : « il méprise les dieux (…) il ne veut point de sujets dont il soit le roi et le père » ;
son désir « être craint et fouler à ses pieds tout le genre humain ». Voir aussi le personnage de
Métrodore.

2. Le roi dans sa cité


Fén rattache chaque type de roi aux effets de son exercice politique sur une cté d’hommes. Cf p.
324-325 Mentor à Idoménée : « Sachez que vous n’êtes roi qu’autant que vous avez des peuples à
gouverner et que votre puissance doit se mesurer, non par l’étendue des terres que vous occuperez,
mais par le nombre des hommes qui habiteront ces terres et qui seront attachés à vous obéir. »
- livre V, la Crète, ébauche d’état idéal, marquée par Platon, Les Lois. Fruit des lois de Minos, roi
idéal.
- Tyr livre III, Amsterdam. P. 166 : « exacte police » menacée par les agissements de Pygmalion (p.
167) qui ruinent la liberté du commerce et la puissance de la ville.
- la Bétique l. VII, projet utopique-rêverie ; localisé de manière utopique ; un paradis d’après la
chute ; une rêverie patriarcale (Abraham, Jacob), inspirée de la Genèse. Pas de roi car pas de péché :
les habitants y vivent selon « la droite nature ».
- Salente : l. X : exemplarité du programme que doit remplir Idoménée.
Le roi a une existence politique au sens où il doit unifier une cité, une communauté de citoyens,
dans l’état de seconde nature.

3. Le roi et la dynamique du récit


La représentation du roi ne fait pas slt l’objt d’une peinture horizontale, en tableaux, en strates, mais
aussi d’une peinture de type progressif : personnage du roi soutient la gradation narrative à laquelle
le personnage de Télémaque est appelé : pour devenir roi, il faut se former, et même se convertir,
faire ses preuves. Cf conversion exemplaire d’Idoménée : ascèse par Mentor, 288 « J’avoue que je
ne connaissais pas encore asssez l’art de régner quand je revins en Crète » ; éloge par Mentor
« Idoménée a fait les fautes que presque tous les rois font ; mais presque aucun roi ne fait, pour se
corriger, ce qu’il vient de faire » (334) bilan sur le plaisir « touchant d’être aimé et de rendre tant de
gens heureux ». Celui qui accepte la conversion accède à la félicité suprême aux Champs Elysées.
Fénelon offre l’image du début comme de la fin de l’itinéraire pour donner une vision téléologique
du parcours qui conduit à la royauté.

II. La fonction du roi : pouvoirs et devoirs, un programme ?

Conception fondamentale émerge dans grds ppes malgré contradictions et ambiguïtés.

1. Un programme politique équivoque


Voir R. Mousnier « Les idées politiques de Fénelon », XVIIe siècle, n° 12-14, 1951-1952, p. 206
(repris dans Je ne sais quoi de pur et de sublime … Télémaque, dir. A. Lanavère, Orléans,
Paradigme, 1994, p. 105-120) : F élabore le modèle d’un gvt aristo, décentralisé, fédératif, où le roi
aura peu de pvrs réels (Notamment nté de constituer des états généraux, se réunissant tous les 3 ans
et qui pourront délibérer aussi longtemps qu’ils voudront). Programme n’est pas explicite dans les
AT parce que nous sommes dans une fiction grecque ; slt affleurements discrets.
Théorie politique fondée sur le statut de la noblesse. Voir Salente, 338 : « Réglez les conditions par
la naissance ». F propose stratification : 7 conditions dont les plus hautes = noblesse ancienne et
mérite (distinction des classes par le vêtement) : un système de castes, aucune mobilité sociale, sur
lequel règne le roi.
Pté = un droit pour tous. Pté d’abord foncière (pas dans la Bétique) : Etat donne à la famille ce dont
elle a besoin pour vivre. Géométrisation de la vie. < inspiration platonicienne. Vraies richesses :
terre bien cultivée : idéal agraire et nataliste. Hostilité aux artisans du luxe. Démographie/
commerce international : fascination devt réussite de Tyr mais dans Bétique, le commerce est
proscrit comme corrupteur. Flottements dans théorie du politique.
Discours sur les arts : Bible a dvlpé ambiguïté des arts et techniques. Genèse, IV : Caïn et ses
descendants sont affectés au développement de la technique. Bétique refuse architecture,
instruments de musique car = corrupteur. Pourquoi alors enthousiasme dvt construction de Salente,
bâtiments égyptiens (II) ? les épisodes orphiques (Termosiris, Mentor) posent le pb de savoir
comment concilier l’éloge de la pure nature et le soin apporté aux artifices poétiques ? dans
l’organisation de Salente, Mentor ne chasse pas les artistes de la cité (341) : leur excellence doit
servir à des fins politiques et religieuses. Véritable beauté réside-t-elle dans la nature ou dans l’art ?
faut-il célébrer les arts ou les condamner ? Véritable résistance du texte.
Programme politique proposé de manière éclatée, en plusieurs utopies, et subissant
infléchissements. Mais l’action du roi est dirigée par 2 gds ppes.

2. Un gd ppe négatif : éviter la tyrannie : éviter que ce pvr personnel ne dégénère en pvr arbitraire
Tyrannie favorisée par passions du souverain (gloire, volonté de dominer, volupté) ; par le rôle des
mvs conseiller ; l’éventuel manque d’envergure du souverain (l. XVII, p. 527-529). La tyrannie est
fréquemment dénoncée (l. X, p. 348-349, l. XVII, 522-23). NB : V, 196-197 : « Il a une puissance
absolue pour faire le bien et les mains liées dès qu’il veut faire le mal ». La supériorité du roi
pacifique est un élt de l’ « exténuation de l’héroïsme » établie par Ph. Sellier.
Par conséquent, le roi doit éviter la guerre qui n’est que la manifestation d’une ambition malsaine cf
p. 210. Comment éviter la guerre ? F souligne l’importance de la diplomatie, du recours à des
médiateurs, de l’utilisation de troupes neutres qui gardent les frontières (p. 312), de la constitution
d’assemblées supranationales se réunissant tous les trois ans (p. 319). <<< le roi doit veiller
personnellement sur son peuple, p. 526.

3. Un gd ppe positif : faire le bonheur du peuple


- 318 « tt le genre humain n’est qu’une famille dispersée sur la face de la terre ». affirmation
théologique : tous les hommes sont enfants de Dieu et frères. Vision politique gouvernée par Dieu
créateur, dispersion secondaire liée à la Chute (Babel). Insistance du texte sur le thème de l’amour
du roi et de son peuple : 137 « Heureux… le peuple qui est conduit par un sage roi ! » / 139
Sésostris et ses sujets « qu’il aimait comme ses enfants » / 143 « aime ton peuple » / 319 « heureux
le roi qui aime son peuple, qui en est aimé »
L’ambivalence et un certain défaut de rigueur du programme politique sont dus à la volonté de
faire en sorte que la politique soit la réalisation de valeurs avant l’accomplissement d’un
programme précis.

III. Le rayonnement du roi


Le roi possède un rayonnement de type axiologique plus que politique.

1. Le père
Le roi doit être le Père, représenter les valeurs paternelles. Voir 196 « le père de ses sujets » / 466
« comme un père conduit ses enfants » / 560 « le roi n’est roi que pour avoir soin de son peuple,
comme un berger de son troupeau, ou comme un père de sa famille ». La seule réalité de type
politique est la famille. Système familial répercuté à tous les niveaux de l’organisation sociale et
politique. Idoménée qui tue son fils = roi qui tue son peuple, chassé par celui-ci. Cf articles de J. Le
Brun. Comparaison inlassablement reprise tout au long de l’œuvre : p. 139, 162, 196, 325, 351, 381,
466. Antithèse avec le tyran, 254. Image parallèle du berger : 267, 348, 459, 483, 559. Conception
patriarcale et paternaliste de la monarchie. Idéalisme à origine théologique : le prince est le père de
son peuple comme le Dieu des Chrétiens est le père des hommes et, comme le Christ, il doit être un
bon pasteur. cf La Bruyère, Les Caractères, X, 27 : « Nommer un roi PÈRE DU PEUPLE est moins
faire son éloge que l’appeler par son nom, ou faire sa définition. »

2. Le sacrifice du roi.
Le roi représente le dévouement absolu, la vertu évangélique du sacrifice. Il renonce à la
domination absolue pour faire régner les lois et se sacrifier à son peuple.
L’exercice de la royauté comme domination est un leurre : « Souvenez-vous que les pays où la
domination du souverain est plus absolue sont ceux où les souverains sont moins puissants » (349,
301). Mais F ne renonce pas à notion de monarchie absolue. Le roi doit décider en dernier ressort
mais uniquement pour imposer le pvr des lois, p. 196. Pvr absolu du roi = faire régner les lois. Cf
modèle de Minos législateur. Si la définition des lois peut apparaître vague ou contradictoire, la
définition de la souveraineté, écrite dans le livre de Minos est constante : « Ceux qui ont dans leurs
mains les lois pour gouverner les peuples doivent tjours se laisser gouverner eux-mêmes par les lois.
C’est la loi, et non pas l’homme, qui doit régner » (205). Idoménée frappé d’indignité : comme
l’avait annoncé à Minos l’oracle d’Apollon, « Les tiens cesseront de régner quand un étranger
entrera dans ton île pour y faire régner tes lois » (211). Formule reprise lors de la visite de T aux
Enfers (459) et dans derniers discours de Mentor (559). Royauté définie comme au livre XIV : une
« servitude accablante »/ « si la servitude est misérable, la royauté ne l’est pas moins, puisqu’elle
est une servitude déguisée » (214). Cf p. 197 et 553. Cf 138, 139, 214, 351. Prince condamné aux
« peines » et aux « dangers », (215), « peines et soucis cruels » (147). Cf 466. 559-560. 284 « les
rois s’usent toujours plus que les autres hommes ». Insiste sur difficulté de la fonction.
Le roi est celui qui sacrifie les faux plaisirs pour le vrai plaisir d’être « l’amour et les délices de son
peuple » (351) ; sacrifie la gloire illusoire pour véritable gloire (318, 385), sacrifie aussi sa liberté
pour acquérir dans l’au-delà un bonheur incomparable ; p466-467. Le roi se doit à tous, il ne peut
« être roi tout seul, et (…) n’est grand que par ses peuples » (349). En rendant ses sujets « bons et
heureux », il les conduit et se conduit au salut.

3. L’élu
Le roi possède la gloire suprême d’être guidé. Ds AT, il n’est pas acquis que l’on soit prince, il faut
mériter de le devenir cf A. Viala, sur le « monarque d’élection ». = insister sur origine théologique
du pvr : Dieu est l’origine de tt pvr. D’où le loyalisme de Narbal à l’égard de Pygmalion, p. 161.
Mais pour F, un prince « indigne du trône ne peut longtemps régner » (p. 150, p. 289, 349).
Il rend donc possible « l’élection du Prince » fondée sur des compétences physiques et
intellectuelles + morales. F ne remet pas en question de front le droit de succession par la naissance
(p. 338 : « La distinction la moins exposée à l’envie est celle qui vient d’une longue suite
d’ancêtres ») mais fait en sorte que la fiction rende nécessaire le recours à un mode de succession
déviant. Ainsi Bocchoris ne laisse pas de fils : « On établit un autre roi nommé Termutis » 156.
Idoménée est déchu de la royauté pour avoir tué celui qui devait lui succéder. Les Crétois n’ont plus
de roi et « ont résolu d’en choisir un qui conserve dans leur pureté les lois établies » cf l. V, p. 200-
201. Famille royale ne possède le pvr qu’en tant que ce dernier est délégué par le peuple (200). Pvr
remis entre les mains du plus digne : Aristodème (le meilleur du peuple) élu entre tous par Mentor,
avant d’être plébiscité, parce qu’ « il est le père du peuple » (217) et n’accepte la couronne qu’à la
condition « que ses enfants n’auront aucun rang et qu’après sa mort on les traitera sans distinction,
selon leur mérite, comme le reste des citoyens ». cf Dauniens qui reçoivent avec effusion pour roi
Polydamas qui a été choisi par les alliés sur la proposition de T en raison de « son courage et de sa
vertu » (516). Baléazar est choisi pour roi, non parce qu’il est le fils de son père, mais parce qu’il
est l’exacte antithèse de son père. Couronn, en dernière instance, ne va pas à la naissance mais au
mérite. Cf refus de régner par Télémaque, Mentor et Hasaël au livre V. celui-là même que sa
naissance destine au trône doit s’en rendre digne et se faire reconnaître comme un « monarque
d’élection ». cf Mentor 345 « Heureux ces hommes […] pourvu que les dieux leur donnent un bon
roi ». C’est l’entreprise pédagogique même du Télémaque qui se trouve ainsi justifiée et encouragée
dans son efficacité pragmatique.

• Conclusion : la fiction est une manière d’employer la « liberté chrétienne » (Cf lettre à Louis XIV
1693 ?, Pléiade, t. I, 1983, p. 543 sq : p 550 F dit parler avec « liberté chrétienne ») avec laquelle le
médiateur de Dieu voudrait encourager le monarque à « aller au-devant de la vérité ».
Représentation du roi dans les AT est une abstraction idéale plus qu’un programme politique. Roi
sera roi par les ppes qu’il appliquera. Cf lettre à Louis XIV qui expose ces ppes :
- se soumettre à vérité d’origine divine : « la vérité est libre et forte. Vous n’êtes guère accoutumé à
l’entendre. Les gens accoutumés à être flattés prennent aisément pour chagrin, pour âpreté et pour
excès, ce qui n’est que la vérité toute pure. C’est la trahir, que de ne vous la montrer pas dans toute
son étendue. »
- se défier de soi-même comme créature et de la vanité, fausse image de soi-même que l’on cultive
dans la flatterie : s’en prend aux éducateurs et aux ministres dans lettre LXIV comme dans AT.
Autorité flattée et dévoyée : 544 « On n’a plus parlé de l’Etat ni des règles. On n’a parlé que du roi
et de son bon plaisir. » dépenses ruineuses. « Ils vous ont accoutumé à recevoir sans cesse des
louanges outrées qui vont jusqu’à l’idolâtrie, et que vous auriez dû pour votre honneur rejeter avec
indignation. »
- se détourner d’une vaine gloire : condamnation des guerres sanglantes. Gu de Hollande en 1672 :
« Elle n’a eu pour fondement qu’un motif de gloire et de vengeance, ce qui ne peut jamais rendre
une guerre juste ». 545 « Ce qui nous est véritablement nécessaire c’est d’observer une exacte
justice ». 547 « vos peuples, que vous devriez aimer comme vos enfants … » roi empoisonné par
conseils flatteurs. 548 « Cette gloire qui endurcit votre cœur vous est plus chère que la justice, que
votre propre repos, que la conservation de vos peuples qui périssent tous les jours des maladies
causées par la famine, enfin que votre salut éternel incompatible avec cette idole de gloire. » « Il
faudrait aller au-devant de la vérité, puisque vous êtes roi… »
- distinguer toujours, comme le faisait Furetière, entre le Roi des rois et le roi : 549 « Vous
rapportez tout à vous comme si vous étiez le Dieu de la terre, et que tout le reste n’eût été créé que
pour vous être sacrifié. »
cf ouvrage important d’ Ernst Kantorowicz, Les Deux Corps du roi, Gallimard, 2000 [1957] Etude
sur la monarchie médiévale : introduit le concept politico-théologique de « Roi à deux Corps » :
corps naturel, mortel, charnel, corruptible / corps politique, incarne la politique et le gvt gérant le
bien public, incorruptible. Le roi, au-delà de la personne charnelle, incarne le divin auprès de ses
sujets sans toutefois prétendre à une transcendance qui l'autoriserait à outrepasser son simple rôle de
représentant de Dieu sur Terre. La concentration du pouvoir entre les mains du Roi signifie l’unité
du Peuple : le Roi est un symbole vivant du corps politique. Référence qui peut permettre de
comprendre que F ait pensé le roi en termes de rayonnement axiologique, d’incarnation de valeurs,
plutôt qu’en termes de figure réelle.

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