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THESE DE DOCTORAT
Présentée par
Ruichun DUAN
Pour l’obtention du titre de
DOCTEUR en Mécanique
ETUDE DE L’ENDOMMAGEMENT EN
FRETTING – FATIGUE : APPLICATION AUX
STRUCTURES BOULONNEES
REMERCIEMENTS
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS.......................................................................................................... 3
SOMMAIRE...................................................................................................................... 4
INTRODUCTION GENERALE
Les assemblages par rivetage ou boulonnage représentent une part importante des
liaisons et des points faibles (amorçage d’une fissure) des structures en alliage
d’aluminium. Dans les assemblages, le champ de vibrations et les chargements en
service occasionnent un endommagement de fretting fatigue sur les surfaces en contact.
La dégradation de l’état de surface par endommagement de fretting joue un rôle
important dans la diminution de la résistance à la fatigue de l’assemblage. L’action
conjuguée du fretting et de la fatigue peut provoquer une réduction de la résistance à la
fatigue. Ce phénomène s’appelle « fretting - fatigue ». Celui-ci est un des modes
essentiels de l’endommagement des matériaux dans les assemblages par rivetage ou
boulonnage.
Ce travail est consacré à étudier l’impact du fretting fatigue sur la durée de vie
fonctionnelle d’un alliage d’aluminium 5086H24 dans l’assemblage aluminium - acier.
Dans une première phase on réalise des essais de fatigue avec des éprouvettes
comportant un trou central afin d’étudier l’effet d’entaille (trou central) sur le
comportement à la fatigue. Ensuite, Dans une deuxième phase on réalise des essais de
fretting-fatigue pour différents efforts normaux et pour différents coefficients de
frottement afin d’étudier l’effet de ces paramètres sur la durée de vie en fretting fatigue.
L’effet de l’expansion du trou est aussi étudié pour les différents efforts normaux. Dans
les deux premières phases les essais sont réalisés sur une seule plaque, sans assemblage.
Dans une troisième phase, on réalise des essais de fretting-fatigue sur des
assemblages boulonnés (Aluminium-Acier) (avec charge cyclique appliquée sur les
plaques d’assemblage). Pour tous les essais on a suivi en continu les différents paramètres
(contact, charge, déplacement,…). L’analyse micrographique permet d’identifier les
caractéristiques de l’endommagement sur les surfaces en contact, les mécanismes
d’amorçage et de propagation de (des) fissure (s). Un modèle numérique, prenant en
compte le contact, a été développé et les calculs réalisés pour différents efforts normaux
et différents coefficients de frottement. Les résultats numériques sont comparés aux
résultats expérimentaux.
Le premier chapitre est consacré à la bibliographie sur le fretting fatigue. De
nombreuses études sur le fretting-usure, la fatigue, le fretting et le fretting fatigue sont
I. ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
1.1 Introduction
10
11
normale au plan, celui-ci est mis en mouvement relatif de faible amplitude par un
système extérieur. Les déplacements s’échelonnent typiquement depuis quelques microns
jusqu’à quelques centaines de microns.
La (figure 1.1) présente le contact cylindre-plan. Celui-ci est souvent lié à l’étude de
la fissuration car on peut alors formaliser le chargement en deux dimensions et
développer des modèles numériques par éléments finis.
Un autre mode de chargement est le contact sphère-plan, qui est privilégié dans
l’étude de l’usure car il est facile à mettre en œuvre et permet un contact continu. Le
troisième mode de chargement est le contact plan-plan, qui se rapproche le plus des
situations réelles et permet de maintenir les surfaces de contact constantes. Mais il est
peu utilisé pour l’étude du fretting - usure à cause des difficultés d’alignement qui
peuvent conduire à des concentrations de chargement. (Figure 1.2).
Souvent utilisé pour étudier l'usure ce type d’essais peut néanmoins induire
l'amorçage et engendrer une fissuration très profonde. Ces essais permettent de
caractériser l'initiation de la fissuration induite par la sollicitation du contact seul.
L'influence des paramètres de chargement (effort normal, débattement, coefficient de
frottement) est plus facilement identifiée et calculée.
12
qui représente les domaines relatifs par deux variables (e.g. déplacement, amplitude et
fréquence…), avec les frontières entre les domaines représentent les valeurs de seuil de
transfert d’une à l’autre. La carte de fretting est un moyen classique d’étude du fretting.
Les premières études sur le sujet de fretting ont été réalisées par Eden et al. et
Tomlinson [3] qui s’intéressent aux débris d’oxydes de fer entre deux éprouvettes d’acier.
Dès lors, depuis presque un siècle, les recherches s’accélèrent et des efforts considérables
ont été faits pour mieux connaître les mécanismes de dégradation par fretting. La carte
de fretting introduite par Vingsbo et Söderberg [4] a permis une représentation plus
explicite de l’endommagement. A partir de cette représentation et en introduisant la
notion de bûche de fretting, qui est le tracé temporel du cycle de fretting (Q (t),t) (voir
figure 1.3) , Viencent [5] intègre l’évolution des conditions de glissement dans le temps
et définit les trois domaines de fretting (fig 1.4):
On peut définir 3 conditions de glissement :
- la condition de glissement partiel constant,
- la condition de glissement total constant,
- la condition de glissement mixte qui caractérise le passage de l'une à l'autre de ces
conditions.
13
Figure 1.3 Vue schématique d’un contact de fretting, l’indentation du contre-corps par
l’effort normale P et le mouvement alternatif des surfaces (déplacement δ ) génèrent la
sollicitation de fretting
14
Pour quantifier la frontière entre les régimes de glissement, Fouvry [6], formalise des
critères d’identification de la condition seuil de glissement (cf. figure 1.5). Ces critères se
basent sur une analyse différentielle des variables associées au test de fretting au cours de
l’essai. Ils sont au nombre de trois:
-un critère énergétique A, lié à l’énergie dissipée par le contact
-un critère d’ouverture de cycles B
-un critère indépendant du montage C
Cette approche systématique est très utile pour déterminer les différents régimes et
permet de comparer des matériaux entre eux
15
Ces trois régimes fournissent les différentes réponses du matériau. On peut voir que
la fissuration et la formation de débris sont la dégradation prépondérante respectivement
16
(a)
(b)
17
Dans les travaux de Zhou [9], l’auteur complète l’analyse en étudiant l’extension du
domaine de fissuration en fonction du nombre de cycles (figure 1.7) et les résultats
confirment que l’augmentation importante de l’effort normal ou du déplacement dans un
test de fretting peut faire passer d’une condition de fissuration à une condition de non
fissuration.
L’expertise des essais de fretting-usure montre que l’amorçage des fissures a toujours
lieu dans la zone externe du contact avec un mode de multi-fissuration (figure 1.8). Pour
essayer de rationaliser et de formaliser la condition d’amorçage de fissures, de
nombreuses études sont complétées par une description des distributions des contraintes
lors du contact [10, 11] ou par calcul analytique (notamment les contraintes de
cisaillement) pour la géométrie de l’essai considéré suivi de l’application d’un critère
multiaxial de fatigue [12, 13] (de Dang Van et Fatemi-Socie,….). Les auteurs montrent
que pour calculer le champ de contraintes, la méthode des éléments finis est bien adaptée.
Ces méthodologies permettent la prédiction du point d’amorçage et de l’angle
d’amorçage de la fissure, mais se montrent inefficaces pour expliquer la capacité
d’accommodation du matériau sous le contact. L’observation micrographique des
surfaces dans le processus de fretting devient nécessaire.
Figure 1.8 Fissuration de fretting usure (coupe transversale sous la surface) [14]
Dans les essais de fretting usure, les fissures se propagent sous la seule influence du
contact et sont responsables de la rupture finale d’échantillon. IL y a très peu de travaux
sur la propagation des fissures de fretting. Les auteurs ayant étudié ce problème
18
supposent que la propagation est contrôlée par le facteur d’intensité de contrainte. Les
travaux s’orientent sur les méthodes de calcul du facteur d’Intensité de contraintes. Ce
travail dépasse le cadre de ce mémoire.
19
Figure 1.10 (b) Observation de la TTS sur une section transversale [15]
La formation de la « TTS » est très rapide, mois de 10 cycles suffisent pour noter sa
20
première localisation et moins que 1000 cycles peuvent suffire à la formation d’une
couche stable de TTS pour un grand nombre d’essais. La Figure 1.11 présente la carte de
sollicitation pour les premiers 10 cycles lors d’un essai de fretting usure, ce qui
correspond à l’étape de formation de la TTS. Pendant le processus de formation, la
couche résultant de la TTS est en même temps écrasée et fragmentée donnant lieu à la
formation de débris. Dans les travaux de E.Sauger [15], l’auteur montre que pendant
l’étape stabilisée de fretting usure, la couche résultant de la TTS reste constante . (figure
1.12). Ceci implique que le taux de transformation du domaine plastique à TTS est égal
à celui de destruction de TTS en débris sur la face de fretting.
Avec la formation et l’évolution continuent de débris, une couche stable de débris, le
troisième corps, est établie entre les deux premiers corps. Ce troisième corps participe
au transfert des chargements et protège indirectement les premiers corps de la
dégradation. Le fretting - usure entre dans une étape stabilisée. La formation du
troisième corps correspond au processus d’accommodation du matériau avant l’étape
stabilisée de fretting.
Figure 1.11 Ft-D courbe pour les 10 premiers cycles de fretting (Fn=500 N, D=±25 um ;
Al-Li [16]
L’approche « troisième corps » interprète bien le fait que la fissuration apparaît dans
le régime de glissement partiel et mixte, mais pas dans celui du glissement total. Dans les
conditions de glissement partiel et mixte, la formation de débris n’est pas importante et la
quantité de débris éjectée est faible. La formation de troisième corps ne s’active pas et il
n’y a pas de protection entre les premier corps. Par conséquence, à mesure que le
21
fretting continue, les fissures peuvent s’amorcer. Par contre, dans la condition de
glissement total, la formation de débris est importante et la quantité de débris suffit à la
formation du troisième corps. Ce troisième corps sépare les premiers corps et les protège
indirectement. Dans ces conditions il n’y a pas d’amorce de fissure.
Bien que le troisième corps ne se forme pas dans les conditions de glissement partiel
et mixte, la couche résultant de la TTS peut jouer un important rôle dans le mécanisme
d’accommodation du matériau, notamment dans les premières étapes du fretting.
Figure 1.12 Variation de Ztot (L’épaisseur totale), ZTTS (l’épaisseur de TTS resté), Zu
(l’épaisseur de TTS transfert) vs. Nombre de cycles pour un acier (35NiCrMo16)
( l’ensemble 25 mm, 500 N, 5 Hz). [15]
Les facteurs les plus souvent considérés dans les études de fretting usure sont
• L’amplitude du déplacement relatif des surfaces en contact (D)
• Le coefficient de frottement ;( μ)
• L’effort normal (ou la pression de contact) (Fn);
• L’effort tangentiel ; (Ft)
• L’état de surface dans le contact (rugosité Rt);
• La fréquence de sollicitation et la forme du signal (f) ;
• Le nombre de cycles de fretting ;
22
• Effet de la rugosité
La figure 1.14 montre que l’effort tangentiel Ft et le coefficient de frottement μ
doublent quant la rugosité des surfaces de contact passe de 0.4 μm à 4μm .
23
24
Figure 1.16 Influence de l’effort normal (a, b) sur la courbe Ft-D dans lors du premier
cycle. Alliage de Al-Li , f=1 HZ, D=±25 μm, Rt= 0.4μm
• Influence du matériau
Figure 1.17 Les courbes de Ft-D pour les premiers 10 cycles, Fn=500 N, D=±25 μm
• Influence de la fréquence
25
Sur la figure 1.18, on remarque que le coefficient de frottement décroît de 0.7 à 0.15
quant la fréquence augmente de 1 Hz à 12.5 Hz. Pour la même vitesse de glissement, le
coefficient de frottement pour les petites amplitudes (10 μm ) avec une fréquence élevée
(5 Hz par exemple) est différent de celui obtenu avec une grande amplitude (50μm) avec
une fréquence basse (1Hz). L’auteur mentionne que l’accommodation du matériau
semble dépendante de l’amplitude du déplacement et de la fréquence.
Figure 1.19 Influence de la fréquence et du déplacement sur les courbes Ft-D pour les
deux alliages après 5×104 cycles.
a) l‘effet du déplacement D,
b) l’effet de la fréquence f.
Dans la région stabilisée, comme le montre la figure 1.19 (b), l’effet de la fréquence
et du déplacement diminue fortement.
Pour pallier l’effet de fretting usure, bien des méthodes ont été développées:
Traitement de surface [1], Traitement de normalisation [19], Lubrification [20] et
Revêtement [17] Grenaillage …, introduit une contrainte résiduelle de compression sur la
surface de matériau et retarde l’amorçage et la propagation de fissures, est largement
adopté.
26
Ce type d’essai est identique à l’essai de fretting usure mais l’échantillon plan est
préchargé par une contrainte volumique constante (figure 1.20). Cette configuration a été
introduite pour évaluer l'influence d'une contrainte statique sur l'amorçage et la
propagation de fissures. Des systèmes industriels tels que les câbles de ponts
correspondent assez bien à ces conditions.
Figure 1.20 : Schéma de l’essai de fretting usure sous contrainte [17] (1 : échantillon, 2
contre-corps).
Zhou et al [21] ont réalisé des essais sur des alliages d’aluminium et ont montré que
l’application d’une contrainte statique oriente le domaine de fissuration vers les plus
faibles amplitudes de déplacement dans la carte de réponse du matériau. Cette variation
ne concerne pas les domaines des grandes amplitudes de déplacement (figure 1.21). Les
auteurs mettent aussi en évidence une augmentation de la profondeur de fissuration
avec la charge statique.
27
Figure 1.21: Influence de la contrainte statique de traction (200 MPa) sur l'extension du
domaine de la fissuration à 106 cycles
Les travaux de P.Reyb et al. [17] sur des alliages d’aluminium ont conduit à des
résultats très semblables. Il trouve que l’effort extérieur statique, indépendant de la carte
de sollicitation locale, ne change pas la condition locale de fretting.
Une contrainte statique déplace le régime de fissuration vers la gauche dans la carte
de réponse du matériau soit vers la zone de non dégradation.
Si une fissure apparait elle peut conduire à une fracture de l’échantillon, ceci ne se
produisant pas dans les essais de fretting-usure classique.
Grâce à un contrôle précis des paramètres, l’essai sous contrainte statique est un
moyen efficace pour étudier le comportement dans la zone de passage du fretting - usure
au fretting - fatigue
L’endommagement par fatigue est un phénomène connu depuis le 19e siècle. Afin de
28
préciser les différents aspects de la fatigue des métaux, les chercheurs ont effectué des
essais pour différentes sollicitations, généralement sur des éprouvettes de petites
dimensions avec des sollicitations simples.
Figure 1.23 Courbe de Wöhler : nombre de cycles à rupture (en échelle logarithmique) en
fonction de l’amplitude maximale de la contrainte périodique) Ex : acier doux en flexion
plane. [22]
29
Figure 1.24 Géométrie de l’éprouvette avec une entaille. Type CT (Compact Tensile)
30
soit
n f = na + n pc + n pl (1.1)
Une description détaillée des différentes phases et sera donnée dans ce qui suit.
Sites d’amorçage
- Dans certains métaux, les bandes de glissement conduisent à l’apparition de micro
fissures par le mécanisme des intrusions-extrusions.
- Tous les matériaux contiennent des défauts, irrégularités de surface, inclusions à
l’origine des concentrations locales de contraintes et constituant autant de possibles sites
d’amorçage. Surtout, la présence d’inclusions en sous couche, proche de la surface ,
conduit à une concentration de contrainte locale très élevée qui peut amener la rupture
rapide de la couche de métal entre l’inclusion et la surface formant une micro fissure (ou
longue fissure directement) particulièrement dangereuse (figure.1.27).
31
Figure 1.26 Intrusion et Extrusion sont associées à des bandes de glissement. [23].
Figure 1.27 Amorçage, à partir d’une inclusion, d’une fissure de fatigue en surface dans
un alliage d’aluminium. [23]
32
33
faible longueur de fissure au stade I, celui-ci représente une part importante de la durée,
qui peut aller de 40 à 99% de la durée de vie totale en fatigue.
Le stade I n’existe pas toujours. En effet, la fissure peut s’amorcer directement en
stade II, par exemple en présence de grosses inclusions, ou pour le cas d’un usinage
grossier conduisant à des stries aiguës.
L’étude numérique du stade I de la propagation de fissure ne permet pas de décrire
un modèle prédictif pour la durée de vie (nombre de cycles). La phase d’amorçage ne
peut pas, non plus, être modélisée de façon prédictive précise.
Plusieurs chercheurs proposent de considérer les deux stades comme n’en faisant
qu’un seul, avec un seuil d’amorçage d’environ 0.5 mm correspondant à une détection
facile lors des essais.
• Loi de Paris
En 1963, Paris et Erdogan proposaient une loi permettant de prévoir la durée de vie
en propagation. Ils montrèrent que la vitesse de propagation pouvait s’écrire sous la
forme :
da = CΔK m (1.2)
dN
où :
K facteur d’intensité de contrainte, a longueur de fissure, C et m des paramètres
matériau.
Cette relation correspond à la phase (B) sur la figure 1.30. Mais elle ne décrit pas le
comportement de la fissure près de la rupture Kc ou du seuil de propagation ΔKth. Le
grand avantage de cette relation est avec deux paramètres matériau C et m on peut
exprimer la vitesse de propagation et par suite la durée de vie en propagation.
• Direction de la propagation
Comme le montre la figure 1.28, durant le stade II, la fissure se propage
perpendiculairement à la plus grande contrainte jusqu’à l’instabilité. La rupture finale se
produit par un cisaillement statique dans une direction à 45°. Ce processus se produit
rapidement généralement en moins de mille cycles.
34
Pour diminuer l’acuité d’entaille on peut percer un trou en fond de fissure (figure
1.32). La fissure s’amorce au bord de trou à cause de la concentration de contrainte mais
pour un nombre de cycles plus important. On peut améliorer la durée de vie par une
expansion du trou (cold working). On introduit alors des contraintes résiduelles de
compression qui retardent l’amorçage et ralentissent la propagation de la fissure (figure
1.31). Cette technique est aussi utilisée pour arrêter la propagation. Il faut alors
optimiser le diamètre du trou (acuité) et le degré d’expansion.
La figure 1.33 montre qu’après expansion la durée de vie peut être accrue d’un
facteur 10 fois par rapport aux éprouvettes sans expansion. Pour l’alliage d’aluminium
6068, l’optimum a été atteint avec un degré de expansion de 4.4% [24].
35
36
Dans ces essais, l’endommagement résulte des deux sollicitations: contact et fatigue.
Une éprouvette de traction est soumise à une sollicitation uniaxiale de fatigue. Sur la
face de l’éprouvette, le contact résulte d’un système de contre-corps ajusté avec un
dispositif de serrage comme l’indique la figure 1.34. C’est la déformation de l’éprouvette
sous l’action de la contrainte de fatigue va induire le déplacement relatif des surfaces en
contact, la mesure de la force de serrage permet d’estimer le coefficient de frottement.
Cet essai permet de quantifier l’influence du contact sur la durée de vie en fatigue. Le
déplacement des courbes de Wöhler permet d’estimer ainsi la réduction de la durée de
vie résultant du contact.
La figure 1.34 montre deux dispositifs typiques pour l’essai de fretting fatigue. Le
37
contre-corps plan (a) est très souvent utilisé [1] car sa mise en œuvre est aisée avec une
éprouvette standard de fatigue classique. Mais il y a quelques inconvénients: la condition
de contact parfait est difficile à réaliser à cause des difficultés d’alignement. De plus en
plus, les chercheurs adoptent un autre dispositif comme le montre la figure 1.34 (b) :
contre corps cylindrique [26]. Avec ce dispositif le problème de l’alignement est moins
critique et les paramètres importants (effort normal, effort tangentiel) peuvent être
mesurés directement.
Remarquons que la plupart des essais de fretting fatigue sont réalisés avec un
contrôle de charge cyclique et l’amplitude de déplacement dépend de l’amplitude de la
charge. Ce type de contrôle ne permet pas de séparer les paramètres d’essai (l’amplitude
de déplacement, l’effort tangentiel, l’effort normal). Pour étudier l’effet de l’amplitude
du déplacement sur le comportement de fretting fatigue, Hyukjae Lee et al. effectuent les
essais en contrôle de déplacement où l’amplitude du déplacement relatif peut être
appliqué sans affecter les autres paramètres en adaptant les deux sollicitations (une
sollicitation volumique introduite par la contrainte cyclique et une autre, tangentielle,
appliquée pour contrôler la valeur de l’effort de frottement entre l’échantillon et les
contre-corps. [18]. Ce dispositif est utilisable à la fois pour les essais de fretting fatigue et
de fretting usure.
38
Les autres dispositifs d’essais sont plus proches des géométries réelles. Ils ne seront
pas présentés dans cette partie.
• Un phénomène de multi-fissuration
Comme dans les essais de fretting usure avec ou sans contrainte, une multi-fissuration
sur le domaine de glissement (en bordure de contact) est souvent observée (figure 1.36),
même quant la valeur de contrainte cyclique est moins inférieure que la limite de fatigue.
Pour les essais en configuration de contact comme indiquée sur la figure 1.34,
l’amorçage de fretting fatigue dépend plutôt du fretting que de la sollicitation cyclique,
mais celle-ci peut dans certains cas accélérer le processus.
39
propagation.
D’ après Dubourg et Lamacq [28] [Lamacq, 1997] et [Dubourg, 2000] [29], la
propagation des fissures de type 1 est dominée par l’amplitude maximale de cisaillement,
et celui de type 2 est dominé sous l’effet d’une amplitude maximale de traction.
• Modèles théoriques
Afin de trouver une solution pour prédire l’amorçage des fissures, les premières
approches utilisent le plus souvent des paramètres du fretting - usure. Le modèle
énergétique proposé par Ruiz [30] utilise un paramètre d’endommagent étant le produit
σ τ δ, du déplacement local multiplié par le cisaillement maximal et la composante
maximale de la contrainte parallèle avec la surface du contact. Ce paramètre est capable
pour prédire la localisation de l’amorçage mais la valeur seuil ne semble une constante
du matériau.
Les études suivantes adoptent les critères multi-axiaux de fatigue. On considère un
plan critique où les critères multiaxiaux sont appliqués pour estimer l’endommagement
par fretting-fatigue. Cette approche se heurte à une grande difficulté dans la prise en
compte du gradient de contraintes très important en bordure de contact, (figure 1.38 et
figure 1.39) [31].
40
41
Figure 1.40 Analogie entrele champ des contraintes sur un contact et l’effet d’entaille
[30].
42
43
Où
Y facteur géométrique,
α longueur de fissure,
σf1 limite de fatigue
On peut déduire la valeur seuil de la longueur de fissure de passage d’une fissure
courte à une fissure longe :
2
1 ⎛ ΔK 0 ⎞⎟
α 0 = ⎜⎜ (1.4)
π ⎝ YΔσ f 1 ⎟⎠
44
45
Figure 1.43. Evolution de coefficient de frottement avec nombre de cycles (AA6061 -T6)
[1]
Figure 1.44 Effet de la pression contact sur la durée de vie de fretting fatigue [38]
46
Figure 1.45 Effet de l’amplitude relative du glissement sur la durée de vie [18]
47
Dans la bibliographie, la plupart des travaux ont été réalisés pour étudier la
condition d’assemblage représentée par la fig. 1.47. Le chargement cyclique est appliqué
sur les différentes plaques. Cette condition représente la plupart des assemblages réels
obtenus par rivetage ou boulonnage. Généralement la condition de contact reste très
compliquée à modéliser et la détermination des paramètres en fretting fatigue reste
délicate.
Figure 1.47 Schéma d’un assemblage avec chargements cycliques sur les deux plaques
48
cyclique est appliqué sur une seule plaque. Dans cette configuration, le chargement
cyclique et le contact entre l’écrou et la plaque introduit le fretting fatigue sur le
matériau de la plaque autour du trou. Il n’existe aucune donnée bibliographique sur cette
configuration.
Figure 1.48 Schéma d’un assemblage avec chargement cyclique sur une seule plaque
49
50
51
2.1 Introduction
52
Nuance Cr Mg Si Mn Ti Cu Zn Fe Other
5086H24 0,05- 3,5- Max 0,2- Max Max Max Max Max
0,25 4,5 0,4 0,7 0,15 0,1 0,25 0,5 0,15
Dans l’essai de traction, la machine est contrôlée sur un mode de position et la vitesse
de traction est 0.03 mm/s. Les déformations ont été mesurées à l’aide d’un capteur à
lames placé sur la région centrale de l’éprouvette. La courbe <<charge-allongement>> a
été enregistrée. La courbe de contrainte - déformation est donnée par la figure 2.2. Cet
essai a permis de déterminer les principales caractéristiques mécaniques regroupées dans
le tableau (2.2).
53
Figure 2.2 Courbe rationnelle d’essai de traction pour l’alliage d’aluminium 5086H24
Le but de ces essais est pour obtenir la courbe S-N du matériau et pour étudier le
comportement de fissuration avec l’éprouvette avec un trou central.
Les éprouvettes qui ont été utilisées pour l’essai de fatigue ont un trou central comme
l’indique la figure 2.3.
54
a)
b)
55
Les essais de fatigue sont réalisés avec une machine de traction hydraulique
INSTRON 8516 avec une sollicitation périodique de forme sinusoïdale. Les conditions de
chargement sont données sur le tableau (2.3). Le rapport de la charge minimale par la
charge maximale R=0,1 et la fréquence est entre 12 et 25 Hz. Tous les essais sont réalisés
sous une température ambiante.
2.4 Essais de fretting fatigue pour différents efforts normaux sur des
éprouvettes avec un trou central.
Le but de ces essais est d’étudier l’effet des efforts normaux sur le comportement de
fretting fatigue.
Les éprouvettes utilisées dans ces essais sont de même type que celle utilisés pour les
essais de fatigue avec les éprouvettes avec un trou central.
56
Les conditions de chargement sont données sur le tableau (2.4). Le rapport de charge
est le même R=0,1 et la fréquence est de 25 Hz.
Tableau 2.4 Conditions de chargement pour les essais de fretting fatigue pour différents
efforts normaux
Du point de vue expérimental, nous avons réalisé une pièce sur laquelle nous avons
collé des jauges dans plusieurs directions comme le montre les figures. 2.6 et 2.7. Les
jauges (J3 et J4) collées sur la surface cylindrique de la pièce permettent de contrôler
l’effort normal de serrage ainsi que son évolution au cours des essais de fatigue. Les
jauges (J5 et J6) collées sur la surface plane permettent de donner des indications
indirectes sur l’amorçage et la propagation de la fissure à gauche ou à droite du trou ainsi
que sur le déplacement relatif de contact qui est introduit par le chargement cyclique.
La pièce et la rondelle sont mises en contact avec l’éprouvette par un boulon comme
le montre la figure 2.8. Au début d’essai, on applique en premier l’effort moyen de la
charge cyclique sur l’éprouvette. Ensuite, on applique l’effort normal sur l’éprouvette par
serrage du boulon et l’essai de fretting fatigue est lancé.
57
58
Figure 2.8 Mise en contact avec contre-corps (une pièce et une rondelle).
Le dispositif électronique est employé pour deux buts essentiels. D’abord, on l’utilise
pour mesurer l’effort normal de contact en temps réel. Par ailleurs on l’utilise pour suivre
la détection et la propagation de la fissure.
59
Figure 2.10 Fenêtre Labview pour suivre et enregistrer les signaux de jauges.
60
(2.1)
(2.2)
Soit (2.3)
L’étalonnage de la pièce avec les jauges est realisé pour vérifier cette relation (2.3) et
aussi pour appliquer différentes valeurs de l’effort normal, le résultat de l’étalonnage est
montré sur la figure 2.11. Sur la figure, e_3 et e_4 sont les voltages du signal final pour
61
les jauges numéro 3 et la jauge numéro 4. La figure montre qu’il existe un faible
décalage entre les résultats de la jauge numéro 3 et celui de la jauge numéro 4, ceci est dû
au désalignement de la charge sur la surface de la pièce. Mais la relation entre la charge
de serrage et la tension moyen (e_3+e_4)/2) est linéaire. On peut alors utiliser la tension
moyen pour détermine la charge de serrage.
Le dispositif d’essai est représenté sur la figure 2.12. Trois ensembles sont employés
dans l’essai : 1) l’ensemble de suivi de fissure électronique ; 2) l’ensemble de suivi de
fissure par camera et ordinateur ; 3) l’ensemble montage de l’éprouvette et controle de
essai.
62
2.5 Essais de fretting fatigue pour différents efforts normaux sur des
éprouvettes avec un trou central suivi d’une expansion à 4.5%.
Ces essais sont réalisés pour étudier l’effet de l’expansion du trou sur la durée de vie
en fretting fatigue.
Les éprouvettes utilisées pour ces essais sont de même type que celle utilisées lors des
essais de fatigue, mais avec un trou central de diamètre de 10,5 mm dans un premier
temps et ensuite expansé à 11 mm par un passage d’une bille d’acier de ∅11 mm, comme
le montre la figure 2.13. Le degré d’expansion est calculé avec la relation suivante. Pour
notre cas le degré d’expansion est de 4.5%.
D−d
DE (%) = × 100% (2.4)
d
Avec DE(%) est le degré d’expansion, D est le diamètre après expansion, d est le
diamètre avant expansion.
L’expansion est réalisée sur la presse hydraulique avec une vitesse de passage très
lente. La figure 2.14 présente la presse hydraulique utilisée pour l’expansion. Après
63
expansion, un polissage est appliqué sur la face de la sortie et sur la face d’entrée pour
éliminer les bourrelets introduits par l’expansion (Figure 2.15).
64
Figure 2.15 Bourrelet après expansion et l’aspect au tour du trou après polissage de
l’éprouvette.
Tableau 2.5 Les conditions de chargement pour les essais de fretting fatigue pour
différents efforts normaux sur des éprouvettes avec un trou central suivi d’une expansion
à 4.5%
65
Les éprouvettes qui ont été utilisées pour ces essais sont comme l’indique la figure
2.16.
Figure 2.16 Géométrie de l’éprouvette avec trou central pour l’essai de fretting fatigue
pour différents coefficients de frottement avec un trou central.
Tableau 2.6 Conditions de chargement pour les essais de fretting fatigue pour différents
coefficients de frottement sur des éprouvettes avec un trou central.
66
Figure 2.17 Photos de l’assemblage et de dispositif de l’essai de fretting fatigue sur des
assemblages boulonnés (Alu-Acier) avec un trou expansé et sans expansion.
67
fretting fatigue pour différents efforts normaux (éprouvettes avec un trou central suivi
d’une expansion à 4.5%, mais sans polissage).
Le dispositif expérimental de montage a été conçu spécialement pour les essais sur
des assemblages rivetés ou boulonnés. Ce dispositif assure l’alignement de l’axe de
chargement.
Tableau 2.7 Conditions de chargement pour les essais de fretting fatigue sur des
assemblages boulonnés (Alu-Acier) avec un trou expansé et sans expansion.
68
3.1.1 Résultats des essais de fatigue pour éprouvettes avec un trou central
69
Tableau 3.1. Durée de vie de fatigue pour l’essai de fatigue avec les éprouvettes avec un
trou central.
Figure 3.1. Courbes S-N des essais de fatigue avec les éprouvettes avec un trou central et
d’essai fatigue avec l’éprouvette sans trou.
Les courbes S-N de durée de vie en fatigue des éprouvettes avec et sans trou central
sont présentées sur la figure 3.1.
70
• Suivi de fissure
Pour l’essai de fatigue sur les éprouvettes avec un trou central, on utilise deux
méthodes de suivi de fissure, le suivi avec les jauges de déformation et le suivi optique
avec une camera comme mentionné au chapitre II. Les résultats de ces deux méthodes,
(éprouvette CF_2), sont représentés par les termes de « signal de jauge » et « longueur de
fissure » en fonction du nombre de cycles sur le tableau 3.2. et sur la figure 3.2.
Dans le tableau 3.2, avant l’amorçage, les jauges donnent une valeur de 1.94 (v),
cette valeur est assez stable au cours d’essais. Au bout de 44316 cycles, la fissure s’est
amorcée et propagée de plus de 2 mm que ce soit à gauche ou à droite du trou central
(détection avec la camera). Au niveau du signal des jauges de déformation il passe d’une
valeur de 1.94 (v) à une valeur de 2.3 (v). Les valeurs de la longueur de fissure à gauche
et à droite du trou sont assez proches par contre les valeurs du signal des jauges différent
un peu d’une jauge à une autre, ceci est dû vraisemblablement à l’alignement et leur
position par rapport au centre du trou ainsi qu’à la déviation de la trajectoire de la fissure.
La figure 3.2.a) montre l’évolution de signal des jauges à gauche et à droite du trou
central. Sur la figure 3.2.c), nous pouvons observer la détection de l’amorçage de deux
71
fissures autour de 41292 cycles. Après amorçage, le signal des deux jauges augmente
sensiblement avec l’accroissement de la fissure (figure 3.2.b).
Figure 3.2.a) Evolution de signal des jauges 1 et jauge 2 et longueur de fissure gauche et
fissure droite pour l’éprouvette CF_2.
72
Figure 3.3. Evolution de signal des jauges pour les essais sous différentes charges
cyclique. .
La figure 3.3 montre l’évolution de signal de la jauge pour les essais pour différentes
73
charges cycliques. Quant la charge croît de 100 MPa à 145 MPa, et à 160MPa, le signal
de la jauge au début de l’essai croît linéairement par rapport à la charge cyclique de 1,17
à 1,75, et à 1,99.
Dans figure 3.3, notons que pendant la phase de propagation, la vitesse de croissance
du signal augmente avec l’augmentation de la charge(celle-ci doit être liée à la vitesse de
propagation).
Les résultats des essais de fretting fatigue pour différents efforts normaux sur des
éprouvettes avec un trou central sont donnés sur le tableau 3.3. Le dernier essai
(éprouvette C_2) est réalisé avec une valeur de 130MPa de contrainte maximale
nominale, mais les autres sont réalisés avec une valeur de 145MPa. Le premier essai
(éprouvette C_9) est réalisé sans effort normal et les autres sont réalisés avec différents
efforts normaux de 4 kN à 12 kN.
Tableau 3.3 Durée de vie de fatigue pour l’essai de fretting fatigue pour différents
efforts normaux sur des éprouvettes avec un trou central.
74
Figure 3.4 Identification de l’amorçage par l’évolution de signal des jauges. a) jauges 1
et 2, b) jauges 3 et 4, c) jauges 5 et 6.
75
Figure 3.5 Evolution de la durée de vie en fretting fatigue en fonction de l’effort normal.
76
Figure 3.6 Evolution de l’efforts normaux (valeur moyenne) pour les essais de fretting
fatigue pour différents efforts normaux sur des éprouvettes avec un trou central.
77
Figure 3.7 Evolution de l’efforts normaux (valeur moyenne) pour les essais de fretting
fatigue pour différents efforts normaux sur des éprouvettes avec un trou central avec une
échelle logarithmique sur l’axe des abscisses.
78
La figure 3.8 montre que l’amplitude de l’effort normal augmente très peu au début
de l’essai pour se stabilisée après juste avant l’amorçage de la fissure. Lors de l’amorçage
et durant la phase de propagation de la fissure, l’amplitude de l’effort normal croît
sensiblement avec la croissance de la longueur de la fissure.
Figure 3.8 Evolution de l’amplitude des efforts normaux pour les essais de fretting
fatigue sur des éprouvettes avec un trou central.
79
Figure 3.9 Evolution de l’efforts normaux pour les essais de fretting fatigue pour le
même effort normal de 8kN mais différentes charges cycliques.
Figure 3.10 Evolution d’amplitude de l’efforts normaux pour les essais de fretting
fatigue pour même effort normal de 8kN mais différentes charges cycliques.
80
La représentation de cette évolution sur un graphe avec une échelle logarithmique sur
l’axe des abscisses montre que cette croissance se divise en trois phases distinctes comme
l’indique la figure 3.12.
Durant la première phase, avant le point A, la déformation croît sensiblement. Cette
phase correspond au processus d’adaptation (rodage) entre les deux surfaces de contact
au début d’essai de fretting fatigue. La durée de cette phase est d’environ 3000 cycles. Au
point A, la vitesse de croissance de déformation prend une valeur constante.
Durant la seconde phase, entre le point A et le point B, comme indiqué sur la figure
3.12, l’évolution de la déformation reste sensiblement constante (ou varie très peu).
Le point B marque l’amorçage de la fissure, et l’évolution de la déformation présente
81
une croissance très rapide jusqu’à la fin de l’essai. Cette troisième phase représente la
phase de propagation de la fissure.
82
variations entre les valeurs initiales des jauges sont dues vraisemblablement aux
conditions initiales qui sont le collage, le soudage des fils et l’alignement des jauges par
rapport au trou central. Pour l’essai avec 8kN, les valeurs de la déformation au début
d’essai sont assez éloignées des autres cas (tableau 3.4), ceci nous emmène à un
questionnement sur l’influence de l’effort normal sur cette valeur initiale. Ce constat
n’existe pas pour les autres valeurs des efforts normaux.
La figure 3.14 présente les évolutions des amplitudes de déformation des jauges 1 et 2
des éprouvettes des essais de fretting fatigue pour différents efforts normaux sur des
éprouvettes avec un trou central.
83
Figure 3.14 a) Evolution d’amplitude de déformation jauge1 pour les essais de fretting
fatigue pour différents efforts normaux.
Figure 3.14 b) Evolution d’amplitude de déformation 2 pour les essais de fretting fatigue
pour différents efforts normaux.
84
• Signal de jauges 5 et 6.
85
3.1.3 Essais de fretting fatigue pour différents efforts normaux sur des
éprouvettes avec un trou central suivi d’une expansion à 4.5%
Tableau 3.5 Durée de vie en fretting fatigue pour différents efforts normaux sur des
éprouvettes avec un trou central suivi d’une expansion à 4.5%. (* polissage sur seule
face de la sortie, les autres sur 2 faces)
Les résultats en termes de durée de vie de ces types d’essais sont donnés sur le
tableau 3.5 et aussi sur la figure 3.16 avec les différentes valeurs de l’effort normal. Sur
la figure 3.16, nous notons que pour les essais réalisés sur des échantillons avec un
polissage sur les deux faces après l’opération d’expansion, la durée de vie de fretting
fatigue présente une évolution linéaire en fonction de l’effort normal de 1,5 kN à 10 kN,
et présente une stabilité après la valeur de 10 kN et 12kN. Les résultats des essais avec
86
un polissage sur une seule face (face de la sortie) présentent des dispersions, en effet, la
durée de vie avec un effort normal de 8 kN est moins élevée que celle avec 4kN. Sur
cette figure nous observons que le polissage sur une face ou deux faces n’ont pas la
même incidence que l’on est un effort normal de 4 kN ou 8 kN. Cette opération de
polissage était incontournable pour pouvoir éliminer le bourrelet dû à l’opération
d’expansion afin de garantir un contact entre les deux surfaces. Cette opération de
polissage a pour conséquence l’élimination et la relaxation des contraintes résiduelles
induites par l’expansion comme.
Figure 3.16. Durée de vie de fretting fatigue en fonction de l’effort normal pour les
essais de fretting fatigue pour différents efforts normaux sur des éprouvettes avec un trou
central suivi d’une expansion à 4.5%.
• Effort normal
Les évolutions de l’effort normal moyen sont données sur la figure 3.17 et 3.18. Sur
la figure 3.17, les efforts normaux moyens sont assez constants pendant toute la durée de
87
vie de fretting fatigue. Comme dans la configuration sans expansion, une analyse plus
fine de ces évolutions (figure 3.18), montre que la valeur de l’effort normal n’est pas
constante tout le long de l’essai de fretting fatigue. Cette évolution représentée sur un
graphe avec une échelle logarithmique sur l’axe des abscisses, montre une croissance
continue (de quelques dizaines) de l’effort normal qu’on peut diviser en deux phases.
Cette évolution est à relier vraisemblablement aux conditions de contact statique ou
dynamique, car si on compare l’évolution des signaux des jauges lors de l’essai de fatigue
sans fretting, nous n’observons pas ce phénomène. Pour le cas avec un effort normal de
10 kN, nous avons un comportement différent des autres cas (4, 8, 12 kN). En effet, dans
cet essai, il n’y a pas de amorçage de fissure.
Figure 3.17 Evolution de l’effort normal pour les essais de fretting fatigue pour
différents efforts normaux sur des éprouvettes avec un trou central suivi d’une expansion
à 4.5%.(E : avec expansion, SE : sans expansion, P1 : polissage sur une face, P2 :
polissage sur deux faces)
88
Figure 3.18 Evolution de l’effort normal pour les essais avec des éprouvettes avec
polissage sur deux surfaces.
89
Figure 3.19 Evolution de l’effort normal pour les essais avec des éprouvettes avec
polissage sur deux faces et sur une face avec la même valeur de l’effort normal de 4kN.
La figure 3.19 présente les comparaisons entre les évolutions de l’effort normal des
essais avec polissage sur deux faces et des essais avec polissage sur une face avec la
même valeur de l’effort normal. Les deux courbes présentent la même évolution. Les
valeurs initiales sont différentes, la déformation initiale pour le cas du polissage sur les
deux faces est plus élevée que pour le cas avec polissage sur une face. Ce constat nous
emmène à penser que pour le cas d’un polissage sur une face, que les contraintes
résiduelles ne sont pas totalement relaxées ou bien leur niveau est plus élevé que le cas
avec polissage sur deux faces.
90
Figure 3.20 Evolution de la déformation de jauge 1 pour les essais de fretting fatigue pour
différents efforts normaux sur des éprouvettes avec un trou central suivi d’une expansion
à 4.5%.
Figure 3.21 Evolution de signal de jauge 5 pour les essais de fretting fatigue pour
différents efforts normaux sur des éprouvettes avec un trou central suivi d’une expansion
à 4.5%.
91
La figure 3.22 montre la durée de vie en fretting fatigue pour les essais sur des
éprouvettes avec expansion à 4,5% et sans expansion. La figure, montre une évolution
similaire des deux cas, et il n’y a pas de différence significative.
L’expansion du trou n’améliore pas la durée de vie sur des éprouvettes avec un trou
central. Ceci est dû vraisemblablement à l’opération de polissage après expansion
«opération nécessaire pour éliminer le bourrelet » qui a pour conséquence la relaxation
des contraintes résiduelles.
.
Figure 3.22. Durée de vie en fretting fatigue pour les essais sur des éprouvettes avec
expansion à 4,5% et sans expansion.
92
Les figures 3.23-3.25 présentent l’évolution de l’effort normal sur une éprouvette
avec un trou expansé (E) et sans expansion. La valeur de l’effort normal est de 4, 8, et
12kN. Pour les différents efforts normaux, les deux configurations présentent la même
évolution. La différence que l’on peut tirer de ces figures est sur les valeurs initiales de
l’effort normal. Pour 4 et 8 kN, la valeur initiale du cas avec expansion est supérieure au
cas sans expansion, par contre pour l’effort normal de 12 kN nous constatons l’inverse.
Figure 3.23 Evolution de l’effort normal pour les essais de 4kN (E : avec expansion, SE :
sans expansion, P1 : polissage sur une face, P2 : polissage sur deux faces)
93
Figure 3.24 Evolution de l’effort normal pour les essais de 8kN (E : avec expansion, SE :
sans expansion, P1 : polissage sur une face, P2 : polissage sur deux faces)
Figure 3.25. Evolution de l’effort normal pour les essais de 12kN (E : avec expansion,
SE : sans expansion)
94
Sur cette figure, les deux courbes présentent les mêmes tendances, le cas sans
expansion donne des durées de vie plus importante que le cas avec expansion. (8 kN).
Pour le cas du 4 kN, nous constatons un phénomène inverse.
95
Sur cette figure 3.27, nous remarquons qu’avec un effort normal de 8 kN, la durée de
vie du cas avec expansion est plus faible que celle sans expansion. L’inverse est constaté
pour un effort normal de 4 kN.
96
expansé par rapport à celui sans expansion. Par contre pour 8 et 12 kN, nous constatons
l’effet inverse. Pour le cas de 10 kN, il n y a pas d’amorçage de fissure avec la
configuration du trou expansé
97
La durée de vie en fretting fatigue est donnée dans le tableau 3.6 et sur la figure
3.30. Dans le tableau 3.6, la durée de vie pour tous les essais de fretting fatigue est plus
élevée que la durée de vie en fatigue pure. L’augmentation du coefficient de frottement
de 0,06 à 0,12, provoque la chute de la durée de vie en fretting fatigue de l’ordre de
1/3. Et quant le coefficient de frottement continue d’augmenter après cette valeur jusqu’à
0.17, la durée de vie reste assez stable.
Tableau 3.6 Durée de vie en fretting fatigue pour les essais avec différents coefficients
de frottement avec un trou central.
98
99
Figure 3.31 Evolution de l’effort normal pour l’essai de fretting fatigue pour différents
coefficients de frottement avec un trou central.
Figure 3.32 Evolution de signal de la jauge 5 pour les essais de fretting fatigue pour
différents coefficients de frottement avec un trou central.
100
Le tableau 3.7 présente la durée de vie des ces essais. La durée de vie de l’éprouvette
1_S (sans expansion) est proche de celui de l’essai avec rivet. La comparaison de l’essai
sur éprouvette 2_E (avec expansion) et sur éprouvette 4_S (sans expansion), réalisé sous
un même effort normal (16,5 kN), montre que le deuxième cas (éprouvette 4_S) présente
la durée de vie la plus élevée. En prenant la configuration sans expansion, éprouvette 1_S
avec un effort normal de 17.2 kN et l’éprouvette 4_S, avec un effort normal de 16.5 kN,
cette dernière présente une durée de vie plus élevée. Ceci reste valable pour la
configuration avec expansion.
Tableau 3.7 Durée de vie en fretting fatigue sur des assemblages boulonnés avec un trou
expansé (E) et sans expansion (S).
Les figures 3.33 et 3.34 donnent les évolutions de l’effort normal et le signal de la
jauge 5. Il est difficile de déterminer l’amorçage sur les différentes courbes. Les
différents signaux des jauges enregistrés durant les essais ne permettent pas une analyse
ou une interprétation précise.
101
Figure 3.33 Evolution de l’effort normal pour les essais de fretting fatigue sur des
assemblages boulonnés avec un trou expansé (E) et sans expansion (S).
Figure 3.34 Evolution de signal de la jauge 5 pour les essais de fretting fatigue sur des
assemblages boulonnés avec un trou expansé (E) et sans expansion (S).
102
Figure 3.35 Evolution du déplacement du vérin pour les essais de fretting fatigue sur des
assemblages boulonnés avec un trou expansé (E) et sans expansion (S).
Dans cette partie nous présentons les analyses micrographiques réalisées sur les
différentes éprouvettes. Un microscope électronique à balayage « JEOL JSM-6480 » a
été utilisé en mode électrons secondaires afin d’observer les fissures, les
endommagements dûs au contact, ainsi que pour analyser les surfaces de rupture des
éprouvettes.
Par ces analyses, nous recherchons les sites d’amorçage, la propagation de fissure
dans les différentes configurations d’essais, et aussi comprendre les mécanismes de
dégradation du matériau par fatigue et par fretting fatigue.
3.2.1 Analyse micrographique sur les éprouvettes avec un trou central pour
les essais de fatigue
La figure 3.36 montre les fissures sur les éprouvettes d’essai de fatigue avec les
chargements de 100MPa à 200 MPa. On observe que pour chaque éprouvette, il existe
103
une ou deux fissures au bord du trou. Après amorçage, les fissures se propagent selon la
direction perpendiculaire à l’axe de la sollicitation cyclique. Toutes les fissures que nous
montrons ici sont avec une longueur d’environ10mm. Sur cette figure, nous remarquons
que l’ouverture de la fissure augmente avec l’augmentation de la charge.
104
droite et à gauche du trou (faciès). Les analyses qui seront développées par la suite sont
réalisées uniquement sur la fissure à droite du trou central comme le montre la figure 3.37
b) : faciès de propagation de la fissure à droite du trou central de l’éprouvette CF_2 (160
MPa).
Sur la photo b), on note qu’il y a deux sites d’amorçage de la fissure qui se trouvent
dans le voisinage de la surface et du trou central comme l’indique les figures 3.37 c) et
d). Les diamètres des sites d’amorçage sont d’environ 1 mm. Après amorçage, la fissure
se propage dans le ligament dans la direction perpendiculaire à l’axe de la sollicitation.
Les analyses sur les autres échantillons des essais de 100, 145 et 200 MPa mentrent
les mêmes sites d’amorçage.
105
Figure 3.37 -c) Site d’amorçage localisé sur de l’éprouvette CF_2 (160 MPa)
106
Figure 3.37-d) Site d’amorçage sur une autre position sur de l’éprouvette CF_2 (160
MPa)
La figure 3.38 montre une fissure secondaire qui se situe sur la surface intérieure du
trou central au voisinage du plan de propagation de la fissure principale.
107
108
Figure 3.39 Distribution des marques de fretting fatigue sur la surface de l’éprouvette
C_1 (8kN).
109
Les essais de fretting fatigue pour différentes valeurs de l’effort normal, induisent
différents niveaux de l’endommagement sur la surface du contact. Les figures 3.40 à
3.43, présentent les surfaces de contact de l’éprouvette pour les essais de 4, 6, 10, et
12kN. Nous notons que plus la valeur de l’effort normal est élevée, plus
l’endommagement est marqué sur la surface du contact. Ceci est dû du faît que:
1) Avec l’augmentation de l’effort normal, la densité des marques de frottement dans
la même zone de la surface du contact augmente. Dans l’essai avec un effort normal de
4kN, les marques de frottement se trouvent principalement à la frontière du contact.
Dans l’essai de 6kN, quelques marques se trouvent à l’intérieure de la zone de contact et
beaucoup plus sur la frontière. Pour les essais de 8kN, 10kN, et 12kN, les marques
occupent presque toute la surface du contact (dessus et dessous du trou central).
Figure 3.40 Marque de frottement pour l’essai de fretting fatigue sur un effort normal de
4 kN (C_7).
110
Figure 3.41 Marque de frottement pour l’essai de fretting fatigue sur un effort normal de
6 kN (C_6).
111
Figure 3.42 Marque de frottement pour l’essai de fretting fatigue sur un effort normal de
10 kN (C_16).
Figure 3.43 Marque de frottement pour l’essai de fretting fatigue sur un effort normal de
12 kN (C_8).
112
Figure 3.44 Aspect de la fissuration pour l’essai de fatigue (0kN de l’effort normal)
Pour les essais de fretting fatigue pour une valeur de l’effort normal de 4kN, nous
avons 1 fissure principale de chaque côté du trou qui débouche sur celui-ci (fissure 1 et 2
sur la figure 3.45, site d’amorçage non identifié). Après analyse micrographique nous
avons remarqué que sur la partie à droite du trou central, la présence de 2 fissures
secondaires situées plus haut que la fissure principale (fissure 3 et 4 sur la figure). Ces
deux fissures secondaires se trouvent au voisinage de la frontière de la zone de contact.
La figure 3.46 présente le faciès de rupture de la fissure 1(principale). Notons qu’il
apparaît beaucoup de micro fissures sur le faciès. La longueur de la fissure est d’environ
150 μm et les fissures sont perpendiculaires à la direction de la charge cyclique et
parallèle avec la surface du contact. Ceux sont des micro fissures de fatigue.
113
Figure 3.45 Aspect de la fissuration pour l’essai de fatigue (4kN de l’effort normal)
114
Pour l’essai de 6kN (figure 3.47), nous remarquons l’absence de la fissure principale
située à gauche du trou, il n y a qu’une seule fissure principale (Fissure 1). Cette fissure
ne débouche pas sur le trou, elle est localisée sur la frontière de la zone de contact.
L’amorçage est aussi localisé sur la frontière de la zone de contact. Par ailleurs, au
voisinage du site d’amorçage de la fissure principale, il existe deux fissures secondaires
(fissure 2 et 3).
Figure 3.47 Aspect de la fissuration pour l’essai de fatigue (6kN de l’effort normal)
L’aspect de la fissure pour les essais de 8 kN est représenté sur la figure 3.48. Les
sites d’amorçage sont toujours à la frontière de la zone de contact et se trouvent sur les
deux côtés du trou central. L’amorçage des fissures principales (F1 et F2 sur la figure) et
secondaire (F3) est décalé et est situé sur un axe faisant un angle avec l’axe de symétrie
du trou. Sur le faciès de fissure (F1), on trouve plusieurs sites d’amorçage (S1, S2, S3 et
115
Figure 3.48 Aspect de la fissuration pour l’essai de fatigue (8kN de l’effort normal)
La figure 3.49 montre la fissure principale pour l’essai de fretting fatigue pour un
effort normal de 8kN et la contrainte maximale cyclique de 130MPa. L’amorçage se
trouve à la frontière du contact. On remarque que le site d’amorçage corresponde à une
grande marque de frottment.
116
Figure 3.49 Site d’amorçage de la fissure principale pour l’essai de fretting fatigue pour
un effort normal de 8kN et une contrainte maximale cyclique de 130MPa.
117
La figure 3.50 montre les fissures principales pour l’essai avec un effort normal de
10kN. Les fissures débouchent sur le trou et sont situées dans la direction de 40° et 55°
(voir figure 3.54. Sur le faciès de rupture de la fissure (2), on remarque que le site
d’amorçage est à la frontière du contact (figure 3.51). Ce site d’amorçage présente un
aspect noir à cause de frottement. Par ailleurs, sur le faciès de rupture de la fissure (1),
on trouve de traces de glissement comme lemontre la figure3.52.
Figure 3.50 Aspect de la fissuration pour l’essai de fatigue (10kN de l’effort normal)
118
Figure 3.52 Trace de glissement sur le faciès de rupture de la fissure (1) pour l’essai de
fretting fatigue de 10kN.
119
120
Pour l’essai avec un effort normal de 12kN, il y a 4 fissures principales sur la surface
de l’éprouvette. Elles s’amorcent à la frontière de la zone du contact. Ces fissures ne
débouchent pas et ne s’amorcent pas du bord du trou (figure 3.53).
Le tableau 3.8 donne les valeurs de degrés de l’angle (θ) entre la direction du site
d’amorçage et l’axe (y) ou (–y) comme l’indique la figure. Notons que le degré (θ) des
sites d’amorçage à la frontière du contact sont toujours entre 40-60°.
Figure 3.54 Géométrie de angle (θ) pour les fissures de fretting fatigue.
121
L’endommagement sur la surface du contact pour l’essai avec expansion suivi d’un
polissage est très différent par rapport à l’essai sans expansion. Il existe aussi de grande
différence entre l’essai avec polissage sur une surface et l’essai avec polissage sur deux
faces après expansion du trou. On présente en dessous l’endommagement sur la surface
du contact.
• Essais avec l’éprouvette avec le polissage sur deux faces (P2) après expansion
par rapport aux essais sans expansion
La figure 3.55 présente les endommagements sur la surface du contact pour l’essai
sans expansion et l’essai avec expansion et polissage sur deux faces (8kN). Pour le cas de
l’expansion suivie d’un polissage sur les deux faces, la face d’entrée présente la même
largeur de bande de marque de frottement que la face sans expansion (environ 5 mm). La
densité de la distribution des marques sur la surface du contact est plus petite et moins
uniforme. On observe des marques à la frontière de la zone de contact et à l’intérieur de
celle ci.
Pour la face de sortie, la largeur de bande de marque de frottement est d’environ 1,5
mm. Cette bande de marque de frottement est localisée proche du trou central. On ne
trouve pas de marques ou traces de contact en dehors de cette bande. Il apparaît que la
surface du contact pour la face de sortie a fortement diminuée, mais la densité et la
profondeur des marques de frottement ont augmenté. Ceci est dû au fait que le polissage
n’élimine pas complètement les bourrelets et le contact alors est limité à la zone de
bourrelets.
122
Figure 3.55 La comparaison des endommagements sur la surface du contact entre l’essai
sans expansion et avec expansion suivi d’un polissage sur deux faces (8kN).
• Essais sur éprouvettes polies sur la face de sortie (P1) après expansion et
polies sur deux faces (P2)
Sur la figure 3.56 on remarque que sur la face de sortie, l’essai avec un polissage sur
la face de sortie présente le même endommagement que celui avec un polissage sur les
123
124
Les figures 3.58 et 3.60 présentent les fissures obtenues avec un effort normal de
8kN-P1 (polissage sur une face) et de 8kN-P2 (polissage sur deux faces). La différence
entre les deux types de fissures est la localisation du site d’amorçage. Pour le cas d’un
polissage (P1), le site d’amorçage est situé plus prés du trou central et est proche de l’axe
horizontal de symétrie. Pour ce cas de chargement il y a une différence au niveau des
durées de vie. Le cas du polissage sur les deux faces donne une durée de vie plus grande.
Pour le cas d’un effort normal de 4 kN, les fissures de l’essai 4kN-P1 (polissage sur une
face) sont semblable au cas de 8kN-P1 dans la figure 3.58. Et la fissure de 4kN-P2
(polissage sur deux faces) est montrée sur la figure 3.57. Sur la figure, on note que la
fissure s’amorce au bord du trou central ou s’amorce dans les marques qui sont très
proches du trou central. Les durées de vie pour le chargement (4 kN P1 et P2) sont
semblables.
125
• Essais de fretting fatigue sur l’éprouvette avec expansion suivi d’un polissage
sur la face de sortie
Dans ce cas, la frontière de la zone de contact pour les deux faces est au voisinage du
trou central. La fissure s’amorce à la frontière du contact (grande marque de frottement)
et se propage vers le trou central et en profondeur (ligament) comme le montre la figure
3.58. Le site d’amorçage se situe à environ 1mm du trou. Sur la figure 3.58, on note la
présence de deux fissures très fines provenant du même site d’amorçage.
126
• Essais de fretting fatigue sur l’éprouvette avec expansion suivi d’un polissage
sur les deux faces
Dans ce cas, il y deux types de fissures. Le premier type la fissure s’amorce au
voisinage de la frontière du contact où il y a présence d’une grande marque dans la zone
de contact (figure .3.60). Ce type de fissure est similaire à celui de l’essai sans expansion.
Sur la figure 3.61, on observe d’autre type de fissures pour le cas de 12kN avec un
polissage sur deux faces après expansion (l’éprouvette C_5 E), les fissures 1, 2 et 3
s’amorcent à la frontière du contact ou il y a présence de grande marque, mais les fissures
4, 5, et 6 s’amorcent au bord du trou central.
Avec l’augmentation de l’effort normal, les fissures se multiplient et s’amorcent
aussi du bord du trou central.
127
Figure 3.61 Fissures observés pour l’essai de 12kN avec polissage sur deux faces après
expansion (l’éprouvette C_5 E).
128
Dans ce cas, les éprouvettes plus petites sont utilisées. La largeur de contre-corps est
plus grande que la largeur de l’éprouvette comme la figure 3.62 l’indique.
Figure 3.62 Schématisation du contact pour l’essai de fretting fatigue pour différents
coefficients de frottement avec un trou central.
La figure 3.63 montre l’aspect de l’éprouvette après l’essai de fretting fatigue. Notons
que l’augmentation du coefficient de frottement, induit une augmentation de la densité et
de la profondeur des marques de frottement.
129
Figure 3.63 Aspect des surfaces des éprouvettes avec un trou central des essais de
fretting fatigue pour différents coefficients de frottement.
130
Pour l’essai avec un coefficient de frottement de 0,049, la fissure s’amorce sur une
grande marque de frottement à la frontière de la zone contact comme le montre la figure
3.64. Pour l’essai avec un coefficient de frottement de 0,068, le site d’amorçage se
trouve à la frontière de la zone du contact. Pour les essais avec des coefficients de
frottement de 0,117 et 0,167, les fissures s’amorcent sur le bord de trou central (figure
3.63). La durée de vie pour ces essais est beaucoup plus petite que celle des essais avec
des coefficients de frottement de 0,049 et 0,068.
Figure 3.64 Site d’amorçage de fissure pour l’essai avec un coefficient de frottement de
0,049.
131
Notons que le trou initialement de forme circulaire présente une forme elliptique dûe
aux déformations. Cette déformation est introduite par le boulon. Dans la partie
supérieure du trou, il existe une zone de déformation plastique.
La figure 3.66 montre le faciès de rupture de l’éprouvette E2. Le site d’amorçage ne
se trouve pas au bord du trou central, mais est localisé sur la surface dans la zone de
contact. La fissure débouche sur le trou central.
L’expansion ne donne pas assez de différence sur la fissuration par rapport aux cas
sans expansion.
Figure 3.65 Fissures de l’éprouvette en aluminium pour les essais de fretting fatigue sur
des assemblages boulonnés (Alu-Acier) avec un trou expansé et sans expansion.
132
Figure 3.66 Site d’amorçage pour l’essai de fretting fatigue sur des assemblages
boulonnés (Alu-Acier) avec un trou expansé (2E).
133
Dans cette partie, nous présentons le calcul numérique en utilisant le code ANSYS.
Nous avons utilisé un modèle simplifié de l’éprouvette (1/8) comme le montre la figure
4.1. Dans la modélisation, l’élément utilisé est quadrangulaire à 8-nœuds, cet élément est
souvent utilisé pour les cas élasto-plastique et pour le contact.
Le cas de la fatigue sans contact a été traité dans un premier temps. Le maillage du
modèle est montré sur figure 4.2. Le modèle de fatigue contient 23064 éléments. La
longueur minimale de la maille est 0,14 mm. La charge utilisée est la valeur maximale de
la charge cyclique, cette charge est uniformément répartie sur la surface. Dans le modèle,
nous avons 3 surfaces de symétrie correspondant au plan (xoy), (yoz) et (xoz). Dans la
partie centrale, le maillage est plus fin. La figure 4.3 montre la courbe (σ – ε) de
comportement du matériau utilisé.
134
135
Figure 4.4 Contrainte de VON MISES. (Point A situé à la direction de 45° et correspond
à la frontière du contact dans l’essai de fretting fatigue).
136
137
30486 éléments (solide et contact) sont utilisés dans ce modèle et la maille minimale du
maillage est de 0,18 mm.
Figure 4.6 Modèle simplifié (1/8) : essai de fretting fatigue avec un trou central.
Figure 4.7 Modèle simplifié : essai de fretting fatigue avec un trou central.
138
Figure 4.8. Déplacement UX sur la surface de l’éprouvette pour l’essai de fretting fatigue
pour un effort normal de 3kN (Unité : mm).
139
Figure 4.10. Contraintes normale (SZ) sur la surface de l’éprouvette pour l’essai de
fretting fatigue pour un effort normal de 3kN.
140
l’effort normal), sur la surface du contact de l’éprouvette pour l’essai de fretting fatigue
pour un effort normal de 3kN. Notons que sur la surface du contact, le champ n’est pas
uniforme. La valeur absolue maximale se trouve au point central au bord du trou selon la
direction de l’axe x.
Les figures 4.11 et 4.12 montrent les champs de contraintes de VON MISES et de
contraintes selon la direction de la charge cyclique SX (le cas de 3kN). Notons que pour
les deux figures,le champ de contraintes est donnés par les angle θ de 0 à 90°. La valeur
maximale se trouve au point central au bord du trou avec θ = 0°.
Figure 4.11. Contrainte de VON MISES sur la surface de l’éprouvette pour l’essai de
fretting fatigue pour un effort normal de 3kN.
141
Figure 4.12. Contrainte SX selon la direction x sur la surface de l’éprouvette pour l’essai
de fretting fatigue pour un effort normal de 3kN.
La figure 4.13 montrele champ de contrainte cisaillement SXY pour le cas de 3kN.
142
Figure 4.14. Déformation plastique sur la direction x sur la surface de l’éprouvette pour
l’essai de fretting fatigue pour un effort normal de 3kN.
143
Figure 4.15 Résultat de calcul au bord du trou (1) et à la frontière du contact (2) sur la
surface du contact : effort normal de 3, 8, et 12kN. a) déplacement UX, b) contrainte SX,
c) contrainte SZ, d) contrainte cisaillement SXY.
144
La figure 4.15 présente les résultats de calcul au bord du trou (1) et à la frontière du
contact (2) sur la surface du contact de l’éprouvette pour un effort normal de 3, 8, et
12kN. Sur la figure, θ est l’angle par rapport à la direction y comme l’indique la figure
4.14.
La figure 4.15 a) présente l’évolution de déplacement UX en fonction de l’angle θ.
Sur la frontière du contact, la valeur absolue de déplacement croît de 0 à environ 30 μm
quand θ croît de 0 à 90°. Il n’y a pas une grande différence entre les déplacements sur la
surface du contact et sur le bord du trou. L’effort normal n’a pas d’influence sur le
déplacement au niveau des deux zones.
La figure 4.15 b) présente l’évolution de la contrainte SX avec l’angle θ. A la
frontière du contact, de 0 à 30° de θ, la valeur de contrainte SX (3kN) augmente de 140
MPa à 150 MPa. Nous remarquons aussi que les variations de l’effort normal n’ont pas
d’influence sur la contrainte SX.
Au bord du trou, la valeur de contrainte SX décroît d’environ 200 MPa à une valeur
égale à 0 quand θ passe de 0° à 70°. Après 70° la valeur de la contrainte reste quasiment
nulle.
En comparant les résultats entre la frontière du contact et le bord du trou, on peut dire
qu’il y a la même tendance globale, par contre les évolutions sont différentes entre 0°et
30° ainsi qu’entre 30° et 70°.
La figure 4.15 c) montre la contrainte normale SZ en fonction de l’angle θ. A la
frontière du contact, la valeur absolue de la contrainte SZ décroît d’une valeur maximale
à une valeur minimale ( de 35 à 22 MPa pour le cas de 12kN par exemple) avec
l’augmentation de l’angle θ de 0 à 90°. L’augmentation de l’effort normal induit une
augmentation de la valeur absolue de la contrainte normale (de 37 à 170 MPa pour le cas
de 12 kN par exemple).
Pour le bord du trou, l’augmentation de l’effort normal donne une augmentation de la
valeur absolue de la contrainte normale SZ. La variation de l’angle θ de 0 à 90°, induit
une augmentation continue de la valeur absolue de la contrainte normale SZ.
La figure 4.15 d) montre l’évolution de la contrainte de cisaillement SXY en fonction
de l’angle θ. A la frontière du contact, les courbes pour 3, 8 et 12kN sont identiques. La
contrainte cisaillement SXY a une valeur minimale de -15 MPa à θ=16° et une valeur
145
nulle à θ=30° et une valeur maximale d’environ 30 MPa à θ=65° et prend une valeur
nulle à θ=90°.
Au bord du trou, la valeur de contrainte cisaillement SXY a une valeur maximale à θ=
(25-30°), et une valeur minimale à θ= (70-75°). L’effort normal a une influence sur ces
valeurs extrêmes. Par exemple, la valeur maximale du cas de 12 kN est 45 MPa mais
celle du cas de 3 kN est 75 MPa.
La figure 4.16 montre les distributions de contrainte normale SZ sur la frontière du
contact (2) et sur un cercle à une distance de 0,33mm à l’intérieur de la frontière du
contact (3). Sur cette figure nous remarquons une diminution de la contrainte SZ autour
de θ = 30° sur les deux zones étudiées.
Figure 4.16 Contrainte normale SZ sur la frontière du contact (2) et la sur un cercle à
0,33mm à l’intérieur de la frontière du contact (3).
146
V. ANALYSE
Dans nos essais de fretting fatigue, la durée de vie en fretting fatigue dépend
« essentiellement » de la période d’amorçage de la fissure. Après amorçage, les fissures
longues se propagent très vite et conduisent à la rupture. C’est connu que dans les essais
de fretting fatigue, les fissures s’amorcent vers la frontière du contact. Pour les essais de
fretting fatigue pour différents efforts normaux sur des éprouvettes avec un trou central,
les sites d’amorçage se situent à la frontière du contact avec θ entre de 40° à 60° comme
figure 5.1 montre.
Figure 5.1 Les sites de fissuration pour les essais de fretting fatigue pour une éprouvette
avec un trou central
147
Le tableau 5.1 présente toutes les fissures de fretting fatigue pour différents efforts
normaux sur des éprouvettes avec un trou central. Dans ce tableau, les caractéristiques
des sites d’amorçage (degré θ°, déplacement relatif, SZ, SX) sont données. Les valeurs
148
Figure 5.2 Carte du Réponse du Matériau (CRM) pour les essais de fretting fatigue sur
des éprouvettes avec un trou central.
Sur la figure 5.2, la zone où il n y a pas de dégradation correspond aux angles entre 0°
et 40°. Dans cette zone, la contrainte normale est importante par rapport à autres zones,
mais le déplacement est très petit. Le type de glissement entre deux faces de contact est
149
150
La zone d’usure correspond les angles entre 60° et 90° à la frontière du contact
comme l’indique la figure 5.5. Dans cette zone, la valeur de contrainte normale est la
plus faible, par contre le déplacement relatif est plus important. Le glissement est un
glissement total. Ce glissement introduit un endommagement très significatif. Au
voisinage de la frontière du contact, il y a enlèvement de matière et ensuite la formation
de débris du glissement. Mais la formation des débris d’usure protège la surface du
contact de l’éprouvette peut jouer le rôle de lubrifiant et empêcher l’amorçage de la
fissure.
151
La figure 5.6 nous présente les courbes de Wöhler pour les essais de fatigue sur des
éprouvettes avec un trou central et sans trou. La courbe de Wöhler correspondant à des
essais sur des éprouvettes avec un trou est plus basse que celle sans trou, en effet il y a
une concentration de contrainte au bord du trou. Avec la même durée de vie, la valeur de
la contrainte pour le cas avec un trou est égale à la contrainte du cas sans trou diminuée
d’une quantité Δσeff . Dans la figure 5.6, on peut voir les points correspondants aux
valeurs des contraintes dans le cas sans trou de 200, 180, 160 et 140 MPa, on obtient la
valeur de Δσeff comme indiqué sur cette figure. Le tableau 5.2 montre que la contrainte
effective du cas avec trou est diminuée de presque 50% (la valeur de Kt est environ 2).
Par rapport au cas sans trou.
Figure 5.6 Courbes Wöhler pour les essais de fatigue avec un trou central et sans trou.
152
σeff sans trou σeff avec trou Δσeff Δσeff / σeff acec
(MPa) (MPa) (MPa) trou ( %)
200 135 65 48%
180 123 57 46%
160 109 51 47%
140 95 45 47%
Tableau 5.2 Amplitude de contrainte effective entre les courbes Wöhler des essais avec
et sans trou.
Pour les essais de fretting fatigue sur des éprouvettes avec et sans expansion, les
résultats montrent que l’effort normal améliore la durée de vie comme l’indique la figure
5.7. Les essais sont réalisés avec la même valeur de la contrainte cyclique de 145 MPa,
on remarque que a cause de bourrelets et polissage, l’expansion dans notre configuration
n’a pas d’influence significative, car il n y a pas d’amélioration de la durée de vie comme
on peut l’observer dans le cas de la fatigue.
Figure 5.7 Evolution de la durée de vie en fonction de l’effort normal pour les essais de
fretting fatigue avec et sans expansion.
153
La figure 5.8 correspond aux essais de fretting fatigue avec une contrainte cyclique
de 130 et 145 MPa sur la courbe de Wöhler. Les valeurs de Δσeff correspondent à la
différence entre les valeurs de la contrainte cyclique avec les différents efforts normaux
(cas du fretting fatigue) et celle sans efforts normaux (cas de fatigue) voir le tableau 5.3.
Cette valeur augmente avec l’augmentation de l’effort normal. L’amélioration de la durée
de vie induite par l’augmentation de l’effort normal semble dépendre de l’état des
contraintes et des déformations ainsi que des conditions de contact.
Figure 5.8 Courbe de Wöhler en fatigue et représentation des points en fretting fatigue.
Tableau 5.3 Les valeurs de Δσeff , Δσeff correspondant aux différentes valeurs d’effort
normal.
154
Figure 5.9 Evolution du rapport de Δσeff / σeff (%) avec l’effort normal.
155
156
157
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