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XXXV] NOTICE HISTORIQUE.

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manquoient d'un instrument commode pour leur don~er une égale pesanteur et un contour
uniforme. On ne connoit a u cune 1nédaille d' or frappée en Espagne; les Romains ne com-
menc~rent a employer ce métal qu'apres la seconde guerre punique, et il est probable
qu'ils n'en permirent point l'usage en Espagn<?. Celles d'argent sont assez abondantes; elles
comprennent les médailles inconnues, et celles des familles Carisia, C01·nelia, et Domitia, etc.:
sur les dernieres se trouve .le mot osea, et 1'on croit quelles sont peu't-etre celles dont Tite-
Live 1 et les aun·es écrivains parlent souvent dans,l'énumération des sommes que l'on trans-
portoit a R01ne : on en voit m eme une sí grande quantité crue .l'on pourroit do u ter si les
Romains n'entendoient pas sous le no m de oscense toutes les médailles espagnoles.
On s'attachera dans le cours de cet ouvrage
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a donner avec la description de chaque ville'
une notice sur ses médailles les plus intéressantes. Quant a celles qui ont rapport a l'Espagne
en général, on en compte díx-sept bien distinctes: les premieres, en grand bronze, re-
présentent l'Espagne sous la forme d'une femme assise ayant a ses pieds un lapin; elle est
appuyée sur des montagnes, et tienta la main une branche d'olivier. Ces montagnes avoient .·
rapport aux Pyrénées, et aux montagnes de Calpe et Abyla , qui la bornent des deux
cótés ; la branche d'olivier désignoit l'abondance de cette production du pays, et enfin
le ~apin étoit l'attribut de son sol , et l'étymologie de son nom 2 • Dans quelques autres
·de ces médailles on remarque des trophées guerriers ou des .grcmpes d'armes, qui s'ac-
cordent avec les détails que les aute.urs an.cienanona..unt laisaés s.ux:_le.s armes des premiers
Espagnols : nous aurons l'o(~cas'l.on d'en faire un examen particulier . dans la deséription
des bas-reliefs du temple de Mars a Merida. Mais dans le nombre des médailles de l'Es-
pagne, il en est une plus intéressante q~e les autres par le sujet qu'elle représente; c'est
la France et l'Espagne se donnant la main en signe d'alliance et d'amitié; toutes deux
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sont vetues et armées a la maniere de leur pays, d'un coté est écrit Hispania, et de l'autre,
Gallia.
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Les inscriptions espagnoles sont en général peu connues, quoiqu'il s'en trouve un nombre ) .
considérable dans les collections de Mw·atori et de Gruter! Finestres a donné un recueil de
celles de la Catalogue, et le P. Masdeu en a composé deux volumes de son histoire critique de
l'Espagne. C'est dans ces souvenirs fideles de l'antiquité, dans ce langage authentique que
1'on retrouve tout ce que les traditions ont laissé perdre: les divinités espagnoles, dont nuus
avons parlé ; ne sont connues que par elles; il én est de m eme des gouverneurs , édiles, cen-
seurs, et au tres magistrats, ainsi que les noms des familles illustres de l'Espagne, et de quel-
ques villes anciennes dont il ne reste pas d'autres traces. Ces.inscriptions sont la plupart en
langage tres pur: on remarque entre autres celle d'Isis conservée a Séville dans les jarclins
du duc de Medina Creli, et l'une des plus belles et des plus curieuses que l'on connoisse.
Quelques unes renferment des formules particulieres qui peignent le caractere généreux

(x) Lib. XL, cap. 43. (2.) Florez, MedaUas ele España, t. 1, p. 10S.

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