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Yassine ABOUKIR – Yaaboukir@gmail.

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Les crises

Définition :
La crise correspond à une rupture, à un retournement brutal de la conjoncture économique qui
marque la fin d’une période d’expansion. Toutefois, on donne aussi aujourd’hui au mot « crise » une autre
signification puisqu’elle désigne la phase de dépression elle-même, caractérisée par une diminution de la
production (PIB). Il est cependant très rare actuellement de constater dans les pays occidentaux une baisse
effective et durable de la production. On observe en revanche une diminution du taux de croissance du PIB :
la production continue d’augmenter mais à un rythme moins rapide. On emploie alors la notion de récession
pour caractériser cette situation.

Outre la dépression et la récession, il existe une troisième forme de la crise économique, la


stagflation. Utilisée pour décrire la situation économique des années 1970, la stagflation se caractérise par la
coexistence d’une stagnation de la production (croissance nulle ou faible), source de chômage, et de
l’inflation.

Explication :

1. Les cycles économiques : les cycles sont des périodes plus ou moins longues, caractérisées par une
succession de phases de hausse et de baisse de la production. Les cycles comportent ainsi une phase
d’expansion, de crise, de dépression et de reprise. L’analyse de la conjoncture menée en termes de cycles
suggère que l’explication de la crise réside dans l’expansion et la prospérité qui ont précédé le retournement.
Encore convient-il d’expliquer pourquoi la prospérité porte en elle la crise. Les cycles décrivent mais
n’expliquent rien. Il appartient à l’économiste autrichien Joseph Schumpeter d’avoir donné une explication
des cycles en termes de progrès technique.
2. Schumpeter et l’explication technologique de la crise : Joseph Schumpeter insiste
particulièrement dans son œuvre sur le rôle de l’innovation. C’est d’ailleurs la fonction principale des
entrepreneurs. Il décrit le processus de croissance économique comme un processus permanent de
destruction et de restructuration des activités (c’est la « destruction créatrice ») lié au caractère discontinu
des innovations.
L’analyse schumpetérienne de la crise consiste alors à dire que la période actuelle se caractérise par
l’épuisement des progrès techniques.
D’après la théorie des cycles de Schumpeter, la crise des années 30 se situait au point de
retournement d’un cycle Kondratieff et d’un cycle Juglar. Cette crise serait donc un phénomène purement
conjoncturel qui devait susciter un assainissement de l’économie et ainsi contribuer à la mise en place des
conditions d’une nouvelle expansion.
Quant à la forte croissance des Trente Glorieuses, elle s’expliquerait, selon les partisans de la thèse
de Schumpeter, par des innovations fondamentales (dont la généralisation du fordisme ou la création de
nouveaux biens de consommation).
3. L’analyse keynésienne de la crise économique : L’analyse keynésienne de la crise des années
1930 met en avant l’insuffisance de la demande face aux biens produits. En effet, les entreprises décident
d’un certain niveau de production et d’emploi en fonction de la demande anticipée (demande effective).
Dans le cas où les entreprises ne voient pas revenir sous formes d’achats la totalité des revenus versés à
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l’occasion de la production, leurs décisions de production, d’investissement et d’embauche seront donc


révisées à la baisse, ce qui conduira à la crise.
L’analyse keynésienne préconise donc une relance de la demande en situation de récession. Ces politiques
furent des succès face à la crise des années 30 et aux quelques périodes de ralentissement des Trente
Glorieuses, mais des échecs face à la crise des années 70 : toute relance de la demande provoque une
augmentation des importations
4. L’analyse classique et néoclassique : la crise est un phénomène exogène : Ricardo a repris la
loi de Say selon laquelle l’offre crée sa propre demande. Ainsi, le producteur produit pour consommer, les
produits s’échangent contre les produits et il ne peut pas y avoir de déséquilibre durable entre l’offre et la
demande. L’équilibre général Walrasien et parétien reprend cette loi et l’étend aux marchés du travail et du
capital. Un prix parfaitement flexible permet d’égaliser à tout moment et sur tous les marchés l’offre et la
demande. La crise devient donc impossible et les ajustements sont parfaits.
Pour les néoclassiques, la crise est due à un mauvais fonctionnement des marchés ou à des
déterminants exogènes. Ainsi, la crise des années 70 pourrait trouver son explication dans les chocs
pétroliers, mais aussi dans l’émergence de nouveaux pays industrialisés, qui viennent troubler l’ordre du
marché mondial. La théorie néoclassique est également obligée à faire appel à des causes endogènes à
l’économie, mais exogènes au marché. Il s’agit des interventions de l’Etat, de la structure monopolistique
des marchés ou l’existence de groupes de pression. D’où, le marché ne fonctionne plus parfaitement et
l’optimum parétien ne peut plus être atteint. La lutte contre la crise passe le rétablissement des conditions de
la concurrence pure et parfaite.
Différents types de crises :
Les pays développés ont connu en 2008-2010 la pire crise économique depuis la grande
dépression 1929. L’éclatement d’une boule immobilière aux États-Unis en 2007 et la faillite de la banque
Lehman-Brothers en 2008. D’une crise financière, elle devient une crise économique touchant la sphère
réelle. Celle-ci, et les réponses qu’y ont apportées les États-Unis, conduisent à leur tour à une crise de la
dette des Etats.
1. La crise financière : VOIR COUR DU FINANCEMENT DE L’ECONOMIE
Crise des Subprime : la crise est née aux Etat-Unis durant l’été 2007 sur le marché des crédits
immobiliers à risque « Subprime ». il s’agit des prêts immobiliers accordés à des ménages aux revenus
modestes, ne présentant pas toutes les garanties de solvabilité. En contrepartie, ces prêts sont accordés à des
taux d’intérêt élevés et variables. Ces crédits se sont donc considérablement développés, les ménages
n’arrivent pas à rembourser le crédit et comptent alors sur les plus-values de la vente. Mais, l’offre excédant
la demande, a engendré une crise immobilière qui s’est transformée, par la suite, à une crise bancaire. Or, la
titrisation de ces créances et leur vente à des investisseurs qui ne pouvaient plus liquider ces titres
comprenant une part des titres de subprime. La défiance s'est installée envers les créances titrisées
conduisant à une chute des cours et par conséquent une crise boursière.
D’une crise financière à une crise économique : La crise financière s’étend à l’économie réelle à
partir de 2008. La croissance du PIB devient négative (-4% pour la zone euro, -2.4% aux Etats-Unis) et l’on
observe des défaillances d’entreprises, des licenciements et une hausse de taux de chômage. Par ailleurs, la
chute des prix de l’immobilier aux Etats-Unis a réduit le patrimoine des ménages américains les contraignant
à épargner davantage avec un effet négatif sur la consommation.
2. La crise de 1929 : VOIR ANNEXE
3. La crise des années 1970 :
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La crise a débuté en 1973. Depuis une génération, la stagnation et le chômage frappent les
pays de l'OCDE. De Conjoncturelle, la crise devient structurelle, c'est-à-dire durable.
L'ouverture internationale poursuivie par les dirigeants européen (traité de Maastricht en 1992,
négociation Uruguay du GATT conclue en 1993 ) expose les entreprises européennes à la concurrence des
pays à bas salaires: beaucoup se restructurent et délocalisent vers les pays pauvres. Le chômage quadruple
dans les pays occidentaux de 1971 à 1993. Plus d'un actif sur dix est chômeur dans les années 1990.
Les chocs pétroliers et leurs effets économiques.
Le déclenchement de la crise est, à l'automne 1973, le quadruplement du prix du baril de brut
décidé par l’OPEP, pour faire pression sur les pays occidentaux soutenaient Israël lors de la guerre israélo-
arabe du Yom Kippour: Deux conséquences en résultent:
 Un climat inflationniste dans les années 1970 : Le quadruplement de la facture énergétique des pays
occidentaux constitue une contrainte extérieure. Les entreprises répercutent dans leurs prix de vente
le surcoût de l'énergie, de sorte que l'indice des prix à la consommation passe de 5.5 % avant le choc
du Kippour) d'amples fluctuations comprises entre 8 % et 14 %.
 Un essor sans précédent du chômage à partir des années 1980 : En Europe, le pourcentage des sans
emploi quadruple de 1970 à 1993. Un actif européen sur 10 est réduit au chômage en 1993.
L'économie française, créatrice nette d'emplois jusqu'au second choc pétrolier 1979, perd des emplois
à partir de 1980 et le nombre de chômeurs double pendant "les années Mitterrand" (1981 / 1994);

Les politiques keynésiennes montrent leurs limites : Toutes les tentatives de relance de l'activité par
la consommation et la revalorisation des bas revenus échouent.

4. La crise économique asiatique est une crise économique qui a touché les pays de l’Asie du Sud-Est à
partir de juillet 1997, puis qui s’est propagée, avec une moindre ampleur, à d’autres pays émergents :
Russie, Argentine, Brésil.

Les bourses asiatiques bénéficient d'abord d'un afflux massif de capitaux étrangers qui se retirent ensuite,
destabilisant la monnaie puis l'économie des pays, et amenant la fin du système de change fixe.

Le surinvestissement, un important déficit de la balance financière, des niveaux de dette extérieure très
élevés sont les causes sous-jacentes de cette crise1, qui a débuté sous la forme d’une crise monétaire (forte
dépréciation des monnaies asiatiques).

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