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I. Définition et historique
Tout au long du 19 siècle la croissance économique a été soutenue en grande partie par le capital
tangible alors, qu’à partir des années 90 une nouvelle phase dans l’histoire économique; une émergence
de la société de connaissance . C'est Fritz Machlup qui en 1962, semble avoir posé les premiers jalons de
ce que l'on appellera plus tard l'économie de la connaissance, dans son livre The production and
distribution of knowledge in the United States.
Le concept d'économie de la connaissance aussi connu d'économie du savoir, l'économie de
l'immatériel, capitalisme cognitif est apparu dans un rapport de l’OCDE de 1996 intitulé « L’économie
fondée sur le savoir ».
Elle repose sur une activité cognitive, elle se caractérise par une accélération de l’innovation, par
une production de plus en plus collective des savoirs et par une diffusion grâce aux TIC. L’économie de
la connaissance devient un actif productif et central de l'entreprise. Le succès de l’organisation dépend de
plus en plus de sa capacité à recueillir la connaissance, la produire, la maintenir et la diffuser.
En définitive, l’économie de la connaissance met en avant l'importance du travail intellectuel (les idées, le
savoir) et le travail collaboratif (laboratoire de recherche et développement).
Le capital intangible se distingue du capital tangible traditionnel en termes d’appropriation et de rivalité dans
leur utilisation comme dans leur transmission.
La connaissance est un bien économique particulier. Elle est :
un bien non-exclusif : il est difficile de contrôler sa diffusion de façon privative.
un bien non rival : sa consommation ne la détruit pas, elle est inépuisable. Elle peut être utilisée par
un acteur sans empêcher les autres acteurs de l'utiliser.
un bien cumulatif : les connaissances engendrent d’autres connaissances.
un bien à rendements croissants : les coûts de production initiaux sont fixes, alors que les coûts de
reproduction et de distribution sont quasiment nuls, les TIC rendant son stockage et sa manipulation
facile. Formalisables, les connaissances sont en effet indéfiniment réplicables, donc potentiellement
abondantes (le coût n’augmente pas proportionnellement aux quantités produites).
Ainsi, la connaissance, par essence non rare une fois produite, est partageable. Elle a une nature de bien
public et s'inscrit dans un cercle vertueux : sa diffusion accélère la production d'autres connaissances
(d'autres richesses). Ni mesurables selon un étalon commun, ni échangeables, les connaissances ne sont pas
des marchandises en soi : elles valent principalement par leur valeur d'usage ou leur valeur intrinsèque.
Aussi, le concept d'économie de la connaissance englobe directement des aspects tels que l'apprentissage,
l'acquisition de compétences (compétences informationnelles) et de capacités cognitives permettant
d'utiliser, d'exploiter et de mettre à profit le plus efficacement possible les informations et les connaissances
disponibles, ainsi que de combiner les connaissances pour produire de nouveaux savoirs.
En 2009 lors de la conférence de la Commission européenne à Göteborg, qui a porté sur le thème
« le triangle de la connaissance à la source de l'avenir de l'Europe » et qui s'inscrivait dans le cœur de la
stratégie de Lisbonne sur la croissance et l'emploi 2000, une nouvelle définition des piliers de l'économie
de la connaissance a vu le jour. Ainsi les 4 piliers proposés par la Banque Mondiale ont été remplacés par
3 piliers :
Une économie de la connaissance suppose une organisation de l'entreprise qui permet son
développement. C'est également une politique des ressources humaines à mettre en place pour favoriser le
partage des savoirs.
1. Un capital humain à développer :
S'appuyant sur le "capital humain", l'économie de la connaissance suppose une gestion des ressources
humaines pour s'appuyer sur les personnes qui détiennent les connaissances. Mais au delà de la
capitalisation des connaissances, il convient d'opérer un transfert et un renouvellement de ces
connaissances. C'est donc dans une dynamique de partage des connaissances qu'il convient de se situer.
2. Une entreprise apprenante :
L'organisation du travail a un impact important pour permettre ces partages du savoir. C'est le concept de
"l'entreprise apprenante" qui, par son organisation, permet le développement des savoirs de l'expérience
et le partage des connaissances. C'est donc un apprentissage perpétuel qui est mis en place bien au delà
de la formation tout au long de la vie.
3. Gestion des connaissances et des compétences :
C’est un vecteur incontournable dans une économie de la connaissance. Le développement des
compétences et notamment la compétence au travail collaboratif doit être encouragé. Cela suppose donc
une politique des ressources humaines en cohérence.
4. Recherche et innovation :
Les investissements en recherche et développement sont nécessaires dans une économie de la
connaissance pour permettre le développement des savoirs. Elle s’appuie sur une coopération et une
innovation en réseau.
VI. Economie du savoir au Maroc
« (...)Nous avons autant d’ambition que de détermination pour assurer l’insertion du Maroc ,
par ses entreprises et ses universités dans l’économie mondiale du savoir »
Extrait du discours adressé à la nation par
SM le Roi à l’occasion de la fête de Trône 2008
L’encouragement de la formation du capital humain surtout auprès de l’OFPPT : +80% des
entreprises.
La mise en place de plusieurs plan et programmes nationaux à savoir : Le plan du Maroc
Numérique et le plan d’Urgence dans le cadre du secteur d’enseignement.
Le Maroc s’est rendu compte de l’importance de l’économie de connaissance pour alléger la
dépendance de l’économie marocaine du secteur agricole et qui est lui-même subordonné aux
aléas climatiques.
Développement du secteur Offshore.
En mars 2000 lors du sommet économique et social de Lisbonne, l’union européenne a tracé les
contours de sa stratégie pour la première décennie du milléniare 2000-2010 « devenir l’économie de la
connaissance la plus compétitive et la plus dynamique, capable d’une croissance économique durable,
accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une grande cohésion
sociale »
La stratégie de Lisbonne reflète et matérialise le « rêve européen », centré sur les valeurs de la qualité
de la vie et du développement durable, des droits de l’homme et de la communauté. Elle a été conçue pour
être mise en œuvre à l’aide d’une méthode « douce », cela a été sa faiblesse. Il n’empêche qu’elle conserve
toute sa pertinence et aussi un fort pouvoir mobilisateur.
Dans son rapport sur « La France dans l’économie du savoir » Le Commissariat Général au Plan
indique qu’ « à l’échelle de l’entreprise, il est de plus en plus clair que l’avantage compétitif repose avant
tout sur les compétences de ses ressources humaines et la capacité à se doter d’une organisation
apprenante, qu’il a pour principal ressort la dynamique du savoir et des compétences, qu’il suppose le
partage des savoirs ».