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École Supérieur Polytechnique Algèbre II

ISMS Année : 2019 - 2020

TD N◦ 2 : Corrigé de série d’exercices sur les déterminants

Sauf mention contraire K = R ou C.

Exercice 1

Calculer les déterminants des matrices suivantes :


   
  1 2 1 2   0 1 2 3
1 0 6 1 3 1 1 0 2
3 4 15 ,  3
 1 2 3 0
2 1 0 , 3 4 5 ,  
6 2 3 0 1
5 6 21 5 6 7
1 1 1 7 3 0 1 2
Solution :
- En développant par rapport à la première ligne on trouve que

1 0 6
4 15
+ 6 3 4

3 4 15 =
6 21 5 = −18.

5 6 21 6

- En enlevant de la ligne 2 et 4 la ligne 1 et de la ligne 3 deux fois la ligne 1 on obtient


que

1 2 1 2 1 2 1 2

1 3 1 3 0 1 0 1
=
2
1 0 6 0 −3 −2 2
1 1 1 7 0 −1 0 5
En développant alors le nouveau déterminant par rapport à la première colonne on trouve
que

1 2 1 2
1 3 1 3 1 0 1

2 1 0 6 = −3 −2 2

−1 0 5
1 1 1 7
En développant par rapport à la deuxième colonne on voit que

1 0 1
−3 −2 2 = −2 1 1 = −12.

−1 5
−1 0 5
D’où

1 2 1 2

1 3 1 3

2 = −12.
1 0 6
1 1 1 7
- En développant par rapport à la première ligne on trouve que

1

1 0 2
4 5 3 4
6 7 + 2 5 6 = −6.
3 4 5 =

5 6 7
- En enlevant de la ligne 3 deux fois la ligne 2 et de la ligne 4 trois fois la ligne 2 on
obtient que

0 1 2 3 0 1 2 3

1 2 3 0 1 2
3 0
=
2 3 0
1 0 −1 −6 1
3 0 1 2 0 −6 −8 2
En développant alors le nouveau déterminant par rapport à la première colonne on trouve
que

0 1 2 3
1 2 3
1 2 3 0
2 3 0 1 = − −1 −6 1 .

−6 −8 2
3 0 1 2
En ajoutant sur la ligne 2 la linge 1 et sur la ligne 3 six fois la ligne 1 on voit que

1 2 3 1 2 3
−1 −6 1 = 0 −4 4 = −4 4 = −64

−4 20
−6 −8 2 0 −4 20
D’où

0 1 2 3

1 2 3 0

2 = −64.
3 0 1
3 0 1 2

Exercice 2

Soit n ≥ 2 un entier et A ∈ Mn (R).


1. On suppose que A2 = −In . Montrer que n est paire.

En effet, on a :

det(A2 ) = det(−In ) = (−1)n det(In ) = (−1)n .


Or, det(A2 ) = (det(A))2 ≥ 0, il vient que (−1)n ≥ 0 et par suite n est paire.

2. Montrer que det(A) = det(t A).

On raisonne par récurrence


 sur n.  
a b t a c
Pour n = 2, on pose A = de sorte que A = . Il en résulte que
c d b d
det(t A) = ad − bc = det(A).
2
Donc, le résultat est vrai pour n = 2.
On suppose que n ≥ 3 et que le résultat est vrai au rang n − 1.
   
a1,1 · · · a1,n a1,1 · · · an,1
On pose A =  ... · · · ..  de sorte que t A =  .. .. .

.   . ··· . 
an,1 · · · an,n a1,n · · · an,n
- En développant par par rapport à la première ligne de A on trouve que
n
X
det(A) = (−1)k+1 ak,1 det (A1,k ) .
k=1

où A1,k est la matrice obtenu à partir de A en enlevant la ligne 1 et la colonne k


pour tout k ∈ [[1, n]].
- En développant par par rapport à la première colonne de t A on trouve que
n
X
t
det( A) = (−1)k+1 ak,1 det (Bk,1 ) .
k=1

où Bk,1 est la matrice obtenu à partir de t A en enlevant la ligne k et la colonne 1


pour tout k ∈ [[1, n]].
Par construction, on a :

t
∀k ∈ [[1, n]], A1,k = Bk,1 .
D’après l’hypothèse de récurrence, il s’en suit que

∀k ∈ [[1, n]], det(A1,k ) = det(Bk,1 ).


D’où det(t A) = det(A). Ce qui achève la récurrence.

3. On suppose que A est orthogonale, i.e., t AA = In . Montrer que det(A) ∈ {−1, 1}.

En effet, comme det(A) = det(t A), il vient que det(t AA) = det(A)2 . Or det(t AA) =
det(In ) = 1, donc det(A)2 = 1 et par suite det(A) ∈ {−1, 1}.

4. On suppose que A est anti-symétrique, i.e., t A = −A. Montrer que si n est impaire
alors det(A) = 0.

En effet, det(A) = det(t A) = det(−A) = (−1)n det(A).


Supposons que n est impaire. Ceci donne (−1)n = −1 et par suite det(A) =
− det(A). D’où det(A) = 0.

3
Exercice 3

Démontrer que les matrices suivantes sont inversibles et calculer leurs inverses :
   
  1 1 2 1 0 0
0 −1
,  1 2 1 , 1 1 −1 .
1 0
2 1 1 2 1 −1
Solution
:  
0 −1 0 −1
a) = 1 6= 0. Donc, la matrice A = est inversible. De plus, on a :
1 0 1 0
 
0 −1
com(A) =
1 0
D’où
 
−1 1 t 0 1
A = com(A) = .
det(A) −1 0
b) En enlevant de la ligne 2 la ligne 1 et de la ligne 3 deux fois la ligne 1 on voit que

1 1 2 1 1 2
1 −1
1 2 1 = 0 1 −1 = = −4 6= 0.
−1 −3
2 1 1 0 −1 −3
 
1 1 2
Donc la matrice A = 1  2 1 est inversible. De plus, on a :
2 1 1
 
1 1 −3
com(A) =  1 −3 1 
−3 1 1
D’où
1 1 3
 
  − −
1 1 −3  14 34
 4 
−1 1 t 1 1
A = com(A) = − 1 −3 1  =
− 4 4 −  .
det(A) 4 4
−3 1 1  3 1 1 
− −
4 4 4
 
1 0 0 1 0 0
1 −1
c ) 1 1 −1 =
= 0. Donc, la matrice 1 1 −1 n’est pas
 inversible.
2 1 −1 1 −1
2 1 −1

Exercice 4

On note Mn (Z) l’ensemble de matrices à coefficients dans Z.


1. Montrer que det(A) ∈ Z pour tout A ∈ Mn (Z).

On raisonne par récurrence


 sur n.

a b
Pour n = 2, soit A = ∈ M2 (Z). On a :
c d
det(A) = ad − bc =∈ Z.
4
Donc, le résultat est vrai pour n = 2.
On suppose que n ≥ 3 et que le résultat est vrai au rang n − 1.
 
a1,1 · · · a1,n
Soit A =  ... · · · ..  ∈ M (Z). En développant par par rapport à la

.  n
an,1 · · · an,n
première ligne de A on trouve que
n
X
det(A) = (−1)k+1 ak,1 det (A1,k ) .
k=1

où A1,k est la matrice obtenu à partir de A en enlevant la ligne 1 et la colonne k


pour tout k ∈ [[1, n]]. Par construction, on a :

∀k ∈ [[1, n]], A1,k ∈ Mn−1 (Z).


D’après l’hypothèse de récurrence, il s’en suit que

∀k ∈ [[1, n]], det(A1,k ) ∈ Z.


n
X
D’où det(A) = (−1)k+1 ak,1 det (A1,k ) ∈ Z. Ce qui achève la récurrence.
k=1

2. Soit A ∈ Mn (Z). On suppose que A est inversible. Montrer que A−1 ∈ Mn (Z) si
et seulement si det(A) ∈ {−1, 1}.

⇒) Supposons que A−1 ∈ Mn (Z). D’après ce qui précède, det(A−1 ) ∈ Z. Or


1 1
det(A−1 ) = , il s’en suit que ∈ Z et par suite det(A) ∈ {−1, 1}.
det(A) det(A)
1
⇐) Supposons que det(A) ∈ {−1, 1}. Donc, ∈ Z. Or,d’après la question
det(A)
1 t
précédente, com(A) ∈ Mn (Z), d’où A−1 = com(A) ∈ Mn (Z).
det(A)
D’où le résultat.

Exercice 5

On considère la matrice réelle carrée d’ordre 3 :


 
0 0 −2
A = 1 0 1 
0 1 2
Déterminer tous les scalaires λ ∈ R tels que det(λIn − A) = 0.
Solution :
Soit λ ∈ R. On a :

λ 0 2

det(λIn − A) = −1 λ −1
0 −1 λ − 2

5
En développant par rapport à la première ligne on obtient que

λ −1 −1 λ 3 2 2
det(λIn − A) = λ 0 −1 = λ − 2λ − λ + 2 = (λ − 2)(λ − 1).
+ 2
−1 λ − 2

Donc det(λIn − A) = 0 si et seulement si λ ∈ {1, −1, 2}.

Exercice 6

On pose
 
1 2 1
A = 3 2 1
1 1 1
1. Montrer que A est inversible et calculer son inverse.

En enlevant de colonne 1 la colonne 3 on obtient que



1 2 1 0 2 1

det(A) = 3 2 1 = 2 2 1
1 1 1 0 1 1
puis en développant par rapport à la première colonne on trouve que

0 2 1
2 1
det(A) = 2 2 1 = −2 = −2 6= 0.
0 1 1
1 1
Donc A est inversible. De plus, on a :
 
1 −2 1
com(A) = −1 0 1
0 2 −4
D’où
 
1 1
− 2 2 0
 
1 −1 0
1 t 1
A−1 = com(A) = − −2 0 2 = 1 0 −1
 
det(A) 2  1 1
1 1 −4

− − 2
2 2
2. Résoudre le système linéaire

x + 2y + z = 4

3x + 2y + z = 1

x+y+z =2

   
x 4
Soit X = y ∈ M3,1 (R) une solution de ce système. On pose Y = 1 de
  
z 2
−1
sorte que AX = Y . Donc, X = A Y . Ce qui donne
6
   
1 1 3
− 2 2 0 4 − 2 
 

X= 1 0 −1 1 =  2 


   
 1 1  3 
2

− − 2
2 2 2
D’où le résultat.

Exercice 7 [ Polynôme caractéristique ]

Soit n ≥ 2 un entier et A ∈ Mn (K). On pose χA = det(XIn − A). χA s’appelle le


polynôme caractéristique de A.On note
 tr(A) la somme de coefficients diagonaux
1 1
de A. Par exemple, si n = 2 et A = alors tr(A) = 0.
1 −1
1. On suppose que n = 2. Montrer que

χA = X 2 − tr(A)X + det(A)
et vérifier que A2 − tr(A)A + det(A)I3 = 0.
 
a b
Soit A = ∈ M2 (R). On a :
c d

X − a −b
χA = det(XI2 − A) =
= (X − a)(X − d) − bc.
−c X − d
Ce qui donne

χA = X 2 − (a + d)X + ad − bc = X 2 − tr(A)X + det(A).


La vérification du fait que A2 − tr(A)A + det(A)I3 = 0 est laissée aux étudiants.

2. On suppose que n = 3. Montrer que

χA = X 3 − tr(A)X 2 + αX − det(A)
où α est un réel à déterminer.

Vérification laissée aux étudiants

3. En général, soit λ ∈ K. Donner une condition nécessaire et suffisante sur λ pour


que la matrice λIn − A ne soit pas inversible.

En effet, λIn − A n’est pas inversible si et seulement si det (λIn − A) = 0. Ceci


est équivalent au fait que χA (λ) = 0.

7
Exercice 8 [ Matrice compagnon ]
n−1
X
n
Soit P = X + ak X k un polynôme unitaire à coefficients réels et de degré n ≥ 2. On
k=0
appelle matrice compagnon de P la matrice
 
0 ... . . . 0 −a0
 ... .. .. 
1 . . 

.. .. 
 . .

CP =  . .
 
 .. .. .. 
 . . 
 ... 
 0 
0 ... 1 −an−1

On note χCP le polynôme caractéristique de CP . L’objet est de démontrer que χCP = P .


1. On suppose que n = 2. Montrer que χCP = P .

Soit P = X 2 + a1 X + a0 un polynôme unitaire à coefficients réels. On a :



X −1
χCP = det(XI2 − CP ) = = X(X + a1 ) + a0 = P.
a0 X + a1
n−2
X
n−1
2. En général, montrer que χCP = XχCQ + a0 où Q = X + ak+1 X k . On
k=0
pourra développer par rapport à la première ligne.

Vérification laissée aux étudiants.

3. Prouver que χCP = P . On pourra procéder par récurrence sur n.

On raisonne par récurrence.


Pour n = 2 vrai d’après la question 1.
Supposons que le résultat est vrai à l’ordre n − 1.
D’après ce qui précède, χCP = XχCQ + a0 .
D’après l’hypothèse de récurrence, χCQ = Q.
Ce qui donne χCP = XQ + a0 = P . Ce qui achève la récurrence.
D’où le résultat.
4. On suppose que n = 3. On pose A = CP . Vérifier que A3 + a2 A2 + a1 A + a0 I3 = 0.

On pourra utiliser l’exercice précédente ou vérifier directement.

8
Exercice 9 [ Déterminant de Vendermonde ]
Soit (λ1 , · · · , λn ) ∈ Rn . On considère le déterminant de Vendermonde suivant :

1
1 ··· 1
λ1 λ 2 · · · λn
V (λ1 , · · · , λn ) = ..

.. ..
.
n−1 n−1. ··· .
n−1
λ1 λ2 · · · λn
1. Calculer V (λ1 , λ2 ) et V (λ1 , λ2 , λ3 ). On les donnera sous forme factorisée.

1 1
i) V (λ1 , λ2 ) = = λ2 − λ1 .
λ1 λ2
1 1 1

ii) V (λ1 , λ2 , λ3 ) = λ1 λ2 λ3 = (λ3 − λ2 )(λ3 − λ1 )(λ2 − λ1 ).
λ21 λ22 λ23
2. Montrer que s’il existe (i, ) ∈ [[1, n]]2 tel que i 6= j et λi = λj alors V (λ1 , · · · , λn ) =
0. On suppose alors dans tout ce qui suit que λ1 , · · · , λn sont deux à deux
distincts.

En effet, dans ce cas, on aura deux colonnes identiques, ce qui entraı̂ne que
V (λ1 , · · · , λn ) = 0.
3. Soit x ∈ R. Démontrer que V (λ1 , · · · , λn−1 , x) est une fonction polynomiale en x
de degré p ≤ n − 1 dont on précisera le coefficient de xn−1 .

En développant par rapport à la dernière colonne on voit que V (λ1 , · · · , λn−1 , x)


est une fonction polynomiale en x de degré p ≤ n − 1 dont coefficient de xn−1 est
V (λ1 , · · · , λn−1 ) .
4. En déduire que
n−1
Y
∀x ∈ R, V (λ1 , · · · , λn−1 , x) = V (λ1 , · · · , λn−1 ) (x − λi ).
i=1

En effet, le polynôme V (λ1 , · · · , λn−1 , X) admet n−1 racines distincts λ1 , · · · , λn−1 .


D’après la question précédente, il vient que
n−1
Y
∀x ∈ R, V (λ1 , · · · , λn−1 , x) = V (λ1 , · · · , λn−1 ) (x − λi )
i=1

5. En déduire l’expression générale de V (λ1 , · · · , λn ).

D’après ce qui précède, il vient que


n−1
Y
V (λ1 , · · · , λn ) = V (λ1 , · · · , λn−1 ) (λn − λi ).
i=1
En procédant par récurrence on démontre que
Y
V (λ1 , · · · , λn ) = (λj − λi )
1≤i<j<n
9

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