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ENCYCLOPÉDIE MÉDICO-CHIRURGICALE 15-902-A-10

15-902-A-10

Lésions chroniques de l’appareil


locomoteur chez le sportif
P Rochcongar R é s u m é. – Les activités physiques et sportives peuvent être responsables de lésions de
l’appareil locomoteur. Celles-ci présentent une réelle spécificité sous la forme de
microtraumatismes ou de pathologies de surcharge, véritables technopathies. Cela
concerne non seulement les muscles et les tendons mais aussi les vaisseaux et les nerfs
(syndromes canalaires) et surtout les structures ostéoligamentaires. Étroitement
dépendantes du niveau de pratique, leur approche diagnostique et thérapeutique nécessite
une bonne connaissance du geste technique. L’incidence et le type de lésion varient selon
l’âge, le sexe et les conditions de pratique. Le diagnostic repose toujours sur un examen
clinique minutieux, éventuellement confirmé par des examens complémentaires adaptés. Le
traitement inclut toujours une prise en compte de la spécificité du geste sportif à la recherche
d’une éventuelle erreur technique ou de programmation de l’entraînement, permettant donc
d’envisager une véritable prévention de ces pathologies dont la fréquence augmente
notamment en fonction de l’engouement actuel pour la pratique des activités physiques.
© 1999, Elsevier, Paris.

Introduction L’incidence est très élevée pour de nombreux sports individuels : 74 % pour
les joueurs de badminton [44], 75 % pour les spécialistes de l’escalade [80], 75 %
L’engouement pour les activités physiques au cours de ces 20 dernières pour les spécialistes de ski de fond [18, 91].
années s’est traduit par l’augmentation constante du nombre de pratiquants et Plusieurs études ont montré qu’un tiers des coureurs de fond présentait une
la diversification des activités sportives. Si les bienfaits du sport sont pathologie microtraumatique au cours d’une année d’entraînement [67, 76]. Une
communément admis (prévention des maladies cardiovasculaires, rôle étude menée dans les mêmes conditions auprès de 88 athlètes de haut niveau,
reconnu dans l’équilibre de certaines maladies endocriniennes notamment), toutes spécialités confondues, a révélé un taux de blessure de 86 %, et
il n’en reste pas moins que celui-ci est aussi pourvoyeur de traumatismes de 67 lésions chroniques ont été diagnostiquées [10].
l’appareil locomoteur ; ceux-ci sont en nette augmentation en valeur absolue
mais, en fonction de la spécialité, ont parfois diminué, si on relativise par
rapport au nombre d’heures et au nombre de pratiquants. Mécanismes lésionnels
On reconnaît deux grands groupes de lésions : aiguës (fractures, entorses) -
qui ne présentent pas de particularité diagnostique et thérapeutique - et surtout Ils sont en relation avec la répétition du geste. Plusieurs causes peuvent être
chroniques. Ces dernières peuvent être secondaires à des traumatismes aigus évoquées : augmentation des contraintes (expliquant par exemple les
répétés (ligamentaires principalement) ou négligés. Mais, surtout, elles fractures de fatigue), compression excessive (lésions cartilagineuses,
peuvent être considérées comme spécifiques, rentrant dans le cadre d’une syndromes canalaires), traction excessive (tendinopathie, ostéochondrose),
pathologie microtraumatique d’hyperutilisation (overuse syndrome des frottements à répétition (tendinopathie, atteinte cartilagineuse, atteinte
Anglo-Saxons). nerveuse tronculaire) [70, 78].
Dans le cadre de ce travail nous n’abordons que les lésions chroniques qui,
ces dernières années, ont fait l’objet d’un très grand nombre de publications Facteurs favorisants
et dont certaines sont abordées par ailleurs dans cet ouvrage. C’est pourquoi
il nous est apparu plus utile d’insister sur les points particuliers concernant Ils sont de deux ordres et doivent être systématiquement recherchés au cours
l’examen clinique, la fréquence et les mécanismes responsables, permettant de l’examen clinique, les causes étant toujours multifactorielles.
d’aborder la prévention. Nous traitons ensuite des différents types de lésions
et indiquons quelques exemples spécifiques de cette pathologie.
Facteurs intrinsèques

Généralités Âge
C’est un facteur important : de nombreuses études confirment en effet
Fréquence des lésions l’augmentation des lésions chroniques avec l’âge [94], ce qui n’est guère
surprenant si l’on considère que ces pathologies sont plus fréquentes après
Selon les auteurs et les protocoles d’étude (nombre de sujets, niveau de 2 années de pratique [70]. Les lésions chez l’adolescent sont avant tout de type
pratique, mode de recueil des données) les chiffres sont éminemment ostéochondrose et sont par ailleurs étudiées dans cet ouvrage [53] ; elles ne
variables [102]. concernent que très rarement les muscles, les tendons et les ligaments. C’est
dire l’importance à cet âge des radiographies standards en complément de
l’examen clinique.
Pour les sujets plus âgés la question posée est celle de l’atteinte du cartilage et
Pierre Rochcongar : Professeur des Universités, praticien hospitalier, unité de biologie et donc du risque de décompensation arthrosique. Il semble que la pratique
médecine du sport, CHU, 35033 Rennes cedex 9, France.
© Elsevier, Paris

sportive intensive, en dehors de toute séquelle de traumatisme aigu, soit


responsable de l’apparition plus rapide de signes radiologiques d’atteinte
Toute référence à cet article doit porter la mention : Rochcongar P. Lésions chroniques de cartilagineuse ; mais, en revanche, cette éventuelle pathologie ne conduit pas
l’appareil locomoteur chez le sportif. Encycl Méd Chir (Elsevier, Paris), Appareil
locomoteur, 15-902-A-10, 1999, 8 p.
toujours à des plaintes cliniques plus importantes, comparativement à des
groupes contrôles [93].
15-902-A-10 LÉSIONS CHRONIQUES DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR CHEZ LE SPORTIF Appareil locomoteur

Sexe Niveau de pratique


La diversification de la pratique sportive féminine est un phénomène Il est une donnée importante à prendre en compte. Plus le niveau technique
relativement récent. Elle s’accompagne d’une augmentation de s’élève et plus la pathologie spécifique, microtraumatique, se développe
l’entraînement en quantité et en qualité. Il est maintenant bien établi que comparativement aux autres lésions. Ainsi chez le golfeur professionnel, cette
l’entraînement intensif dans certaines disciplines (danse, gymnastique pathologie représente près de 80 % des lésions alors qu’elle est inférieure à
sportive, course à pied notamment) conduit à des perturbations hormonales 30 % pour un groupe amateur contrôle. Chez ces derniers on retrouve des
fréquentes. On a pu ainsi montrer que l’aménorrhée (le plus souvent durées de jeux excessives conduisant à la fatigue, des erreurs techniques
réversible à l’arrêt de l’entraînement) s’accompagnait d’une augmentation du comme causes principales des lésions [97].
nombre des fractures de stress [14]. Dans d’autres disciplines sportives, sports
collectifs notamment, on relève un nombre plus faible de blessures chez les Aspects physiologiques de l’exercice physique
femmes, mais en revanche un pourcentage plus élevé de lésions ligamentaires
de la cheville et du ligament croisé antéroexterne (LCAE) du genou [57]. Enfin, L’échauffement négligé ou partiellement réalisé est un facteur reconnu de
dans une même discipline, la répartition des lésions peut différer en fonction déclenchement des lésions. Mal ou pas réalisé, il est par exemple responsable
du sexe ; ainsi pour la gymnastique sportive, les lésions chroniques de près de 10 % des traumatismes des golfeurs amateurs [97]. Il doit consister
prédominent au membre supérieur chez les hommes et aux membres en exercices physiques globaux et analytiques en relation avec la discipline
inférieurs chez les femmes [26]. Ceci s’explique sans doute en partie par des pratiquée et a pour but premier la montée en température du muscle strié
différences anatomophysiologiques (force, souplesse) mais aussi par squelettique. Les massages et autres techniques de protection (vêtements
l’utilisation d’agrès différents. synthétiques, gants par exemple) peuvent être des adjuvants utiles par temps
froid, mais ne sont jamais suffisants à eux seuls.
Anomalies du morphotype L’échauffement doit s’accompagner d’étirements. Paradoxalement, les
études bien conduites mettant en évidence le rôle préventif des étirements, en
Elles sont souvent évoquées et représentent un facteur favorisant [76]. Pour dehors du football [42], sont quasiment inexistantes. Il reste toutefois admis
certaines pathologies, la relation lésion-morphotype n’est pas ou peu discutée. qu’il vaut mieux conseiller des techniques de facilitation neuromusculaire
C’est le cas par exemple de l’association genu varum ou torsion fémorale type contracter-relâcher [92] que des étirements statiques purs et surtout
interne et tendinite du tenseur du fascia lata, périostite tibiale et arrière-pied balistiques. Par ailleurs, il faut insister sur la spécificité des étirements en
pronateur. Mais, dans la majorité des cas, les données de la littérature sont fonction des muscles et articulations sollicités préférentiellement au cours de
très contradictoires [50]. Il reste que l’examen statique doit, si possible, être l’exercice [88].
complété par un examen dynamique explorant le sportif en situation. C’est
Les modalités d’entraînement doivent être aussi systématiquement étudiées
ainsi qu’il a pu être démontré une bonne corrélation entre l’hyperpronation
en termes de quantité et de qualité. L’augmentation de la quantité
dynamique et la périostite tibiale, la dorsiflexion de cheville augmentée et la
d’entraînement, surtout si celle-ci est brutale, entraîne parallèlement une
fasciite plantaire des coureurs à pied [61] . De même, l’enregistrement
augmentation du nombre de lésions. Ainsi, pour les coureurs à pied, le risque
cinématographique de certains gestes (pédalage du cycliste par exemple) peut
augmente au-delà de 35 à 40 km/semaine [33, 76]. L’intensité est aussi un facteur
être une aide au diagnostic et surtout à la compréhension des mécanismes
à prendre en compte. Les exercices qualifiés d’intermittents, intensifs avec
responsables de la pathologie.
récupération incomplète, sont plus souvent responsables d’accidents
Souplesse, ou plus précisément perte de souplesse musculaires ou tendineux et ceci en période précompétitive, notamment pour
les sports individuels comme l’athlétisme.
Elle a été fréquemment incriminée. Lors de la poussée de croissance c’est Quant à la compétition elle-même, si elle est responsable d’un nombre plus
certainement un des facteurs favorisant l’aggravation des ostéochondroses élevé de traumatismes aigus (risque multiplié par 3 en football par
par mécanisme de traction. De même, une raideur du quadriceps peut en partie exemple [41]), il n’en est pas de même pour la pathologie microtraumatique,
expliquer une pathologie de l’appareil extenseur du genou et certaines plus fréquemment liée à l’entraînement (60 % des cas en ski de fond [91] et pic
lombalgies sont associées à une raideur du psoas iliaque. Mais là encore, ce de fréquence maximal lors de la phase de préparation pour le footballeur [28]).
facteur ne peut seul être incriminé. Certaines disciplines sportives, comme la On peut rapprocher de ces observations la recherche indispensable chez les
danse par exemple, demandent une grande souplesse musculotendineuse et sportifs de haut niveau d’un éventuel syndrome de surentraînement, tableau
articulaire et sont pourtant pourvoyeuses de lésions musculaires [35]. complexe à la fois psychologique et physiologique qu’on peut ainsi définir :
baisse des performances physiques malgré la poursuite, voire l’augmentation
Déséquilibres musculaires de la quantité d’entraînement. Ce syndrome redoutable, car parfois difficile à
Ils peuvent être de deux ordres, et concernent soit le déficit d’un groupe mettre en évidence, et donc à traiter, peut se révéler au début par l’apparition
musculaire par rapport au côté opposé, soit un déséquilibre entre les groupes de microtraumatismes [45]. Des épreuves d’effort sur ergomètre adapté à la
agonistes et antagonistes. Ce facteur a pris une place prépondérante depuis spécialité doivent alors mettre en évidence une baisse de la performance mais,
l’avènement des techniques d’exploration de la force musculaire par surtout, une moindre production d’acide lactique et une élévation de la
dynamométrie isocinétique. consommation d’oxygène pour un niveau identique d’exercice. Enfin, on
Les déficits de force par rapport au côté controlatéral peuvent être le reflet retrouve souvent des signes en faveur d’une moins bonne récupération [32]. À
d’une pathologie sous-jacente ou, à l’inverse, être responsables de cette l’inverse, les paramètres biologiques, et notamment l’élévation des enzymes
pathologie. Ainsi, une souffrance de l’appareil extenseur du genou peut-elle (créatine phosphokinase [CPK]), sont rarement utilisables.
entraîner une diminution de la force du quadriceps (c’est le cas de certains Il faut, dans le même ordre d’idée, rechercher d’éventuelles erreurs
syndromes fémoropatellaires) ou être partiellement due à un déficit de force diététiques : apports insuffisants en sucres lents nécessaires à la recharge
(tendinopathie rotulienne par exemple). Il reste que ce déficit doit toujours glycogénique du muscle pour toutes les activités dépassant une demi-heure.
être objectivé, qu’un écart entre 10 et 20 % doit être considéré comme Ceux-ci doivent représenter au moins 55 % de la ration alimentaire et les
suspect, et très probablement anormal au-delà de 20 % [86]. apports caloriques doivent être modulés en fonction de l’intensité et du
Les déséquilibres entre agonistes et antagonistes sont souvent évoqués nombre d’entraînements et de compétitions. Les apports hydriques
comme facteurs de micro- ou macrotraumatismes. Les résultats sont pour le insuffisants, encore fréquemment retrouvés, peuvent aussi être une cause
moins contradictoires [36]. Les études sont en effet rendues difficiles par le fait indirecte de certaines lésions musculaires ou tendineuses. Il faut rappeler la
qu’il existe des différences nettes pour des sujets de même âge et même niveau nécessité d’une réhydratation régulière au cours de l’effort et après les
de pratique en rapport avec la spécialité sportive. On sait, par ailleurs, que les exercices, les apports minimaux devant être d’environ 1 mL pour 1,5 kcal/j.
valeurs varient dans le temps en fonction de l’âge, pour une même
discipline [75]. Aspects matériels
Se pose donc la question de savoir si ces déséquilibres (exprimés par rapport Le matériel utilisé est justement et fréquemment mis en cause. L’exemple le
à des groupes témoins sédentaires appariés en âge) peuvent être responsables plus parlant est sans aucun doute celui de la raquette de tennis impliquée au
de la pathologie, ou s’ils sont le simple résultat de l’entraînement. Dans le cas moins partiellement dans le déclenchement de certaines épicondylalgies [4]. Il
des fléchisseurs et extenseurs du genou, on peut très probablement répondre faut particulièrement s’intéresser à la taille du tamis, la tension du cordage, la
par la deuxième proposition ; pour l’épaule le problème semble plus taille du manche.
complexe et le développement préférentiel des rotateurs internes par rapport La chaussure, quelle que soit la spécialité sportive, a beaucoup évolué dans sa
aux rotateurs externes est sans aucun doute un facteur responsable en partie conception. L’apparition des chaussures de ski alpin à tiges hautes, moulées,
de certaines pathologies [74]. a entraîné une diminution spectaculaire de la pathologie de la cheville et du
pied... mais parallèlement a entraîné une augmentation des traumatismes du
Facteurs extrinsèques genou, le plus souvent aigus.
Ils concernent tant le niveau de pratique, les conditions d’entraînement Les chaussures du coureur à pied sont elles aussi de plus en plus
(échauffement, intensité de l’exercice), la compétition, que le matériel et les sophistiquées. Ceci a conduit à une modification de la répartition des
sols. microtraumatismes dans le temps avec moins de tendinopathies d’Achille,

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Appareil locomoteur LÉSIONS CHRONIQUES DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR CHEZ LE SPORTIF 15-902-A-10

mais plus de gonalgies et de douleurs de jambes [59]. On sait par ailleurs que le – électromyogramme dans le cas d’une suspicion d’atteinte du nerf
risque traumatique est directement lié à l’usure de la chaussure, au-delà de suprascapulaire, complété par une imagerie par résonance magnétique (IRM)
1 700 km [76]. Enfin, et malgré des recherches poussées, tous les problèmes à la recherche d’un éventuel kyste paraglénoïdien compressif [96] ;
sont loin d’être résolus pour proposer la chaussure idéale, adaptée à la – échographie permettant d’analyser la structure musculaire et
morphologie et à la dynamique du pied, facteur éminemment variable en tendineuse [13] ;
fonction des sujets [38]. En d’autres termes, tout changement de chaussures – arthrotomodensitométrie (TDM), IRM, voire arthro-IRM explorant à la
peut être un facteur de risque supplémentaire. fois les parties molles et le bourrelet glénoïdal ;
Les sols : on a souvent incriminé, à tort semble-t-il, les sols durs type
– plus rarement, une scintigraphie osseuse permettant de diagnostiquer une
macadam pour le coureur à pied. Il semble plus que ce soit le changement de
fracture de fatigue (clavicule pour l’haltérophile, coracoïde, humérus au cours
sols, et notamment l’entraînement alterné sur piste, qui soit le facteur de
de la pratique du tennis, du base-ball ou du lancer de javelot).
risque principal [76], modifiant la biomécanique du pied. Cette notion est
retrouvée en football. L’incidence des blessures n’est pas plus grande si l’on Ce n’est qu’à la fin de ce bilan clinique et paraclinique qu’une décision
s’entraîne sur gazon naturel ou artificiel mais elle augmente si le joueur thérapeutique peut être prise tenant compte du type de lésion, de l’âge et du
change fréquemment de surface [28]. Dans le cas du volley-ball, il semble bien, niveau de pratique. En tout état de cause il est toujours nécessaire d’insister
en revanche, que l’incidence des lésions de l’appareil extenseur du genou, et sur la prévention, à savoir, maintien des amplitudes articulaires et entretien
tout particulièrement du ligament patellaire, soit plus élevée pour les athlètes de la souplesse ainsi que de la force des différents groupes musculaires.
s’entraînant sur sols durs [30]. Coude
Enfin, d’autres paramètres doivent être pris en compte, et notamment
l’augmentation des résistances à la friction, responsable de blocages éventuels C’est une articulation plus particulièrement sollicitée par la gymnastique, la
du pied et de la cheville retrouvés sur certains sols synthétiques qui conduit à lutte, le base-ball, le lancer de javelot, et bien sûr le tennis (mais il s’agit le
une augmentation du nombre de blessures mais pas de leur gravité [64]. plus souvent dans ce cas de joueurs d’âge intermédiaire et de niveau technique
moyen).
Comme pour l’épaule, les lésions rencontrées sont directement dépendantes
Classification des lésions du geste sportif. Ainsi la gymnastique est plus fréquemment responsable
d’une pathologie intra-articulaire, le tennis d’une pathologie mixte du
compartiment externe (tennis elbow), les sports de lancer d’une pathologie
Membre supérieur du compartiment interne liée à des mouvements en valgus (à type de traction,
de décoaptation) pouvant évoluer secondairement vers une atteinte du
Épaule compartiment externe (lésion en compression) [31].
Une approche plus fine de l’examen clinique, associée à la connaissance du L’examen clinique doit rechercher des signes de souffrance intra-articulaire
geste sportif, à l’apport de l’imagerie, voire de l’arthroscopie, a permis de (déficit d’extension ou de flexion), une atteinte musculaire ou tendineuse par
démembrer un certain nombre de syndromes et ainsi d’améliorer la prise en les manœuvres de contraction contrariée et/ou un syndrome canalaire
charge thérapeutique et la prévention. associé [3].
Nous ne traitons pas des instabilités [9, 101], ni de la pathologie de la coiffe des Les examens complémentaires restent à discuter en fonction de la clinique.
rotateurs [21], ces deux tableaux pouvant d’ailleurs être associés. Ces sujets De peu d’intérêt pour les lésions tendineuses isolées du compartiment
sont abordés par d’autres auteurs dans cet ouvrage. externe, ils permettent la recherche de calcifications au compartiment interne
La pathologie microtraumatique de l’épaule est fréquemment retrouvée dans (radiographie, échographie) ou de lésions ostéochondrales intra-articulaires
certaines disciplines sportives. Les sports de lancer (base-ball, volley-ball, (TDM, voire IRM).
hand-ball, javelot, football américain, tennis) mettent en jeu une véritable Dans la plupart des cas le traitement est médical, associant repos, massages
chaîne cinétique au membre supérieur. La vitesse du lancer de l’engin dépend transverses profonds des tendons, voire infiltrations. Mais surtout il inclut
de la qualité du geste mais aussi de la vitesse propre de l’articulation (plus de toujours la notion de prévention (échauffement, matériel adapté et correction
1 000° par seconde pour le lancer de base-ball par exemple [31]). Ceci entraîne éventuelle du geste technique). Ce n’est qu’en cas d’échec qu’on envisage à
des contraintes maximales lors de l’armer en abduction, rotation externe, la demande un traitement chirurgical [79] qui, en tout état de cause, doit traiter
responsables de lésions intra-articulaires ; puis, à la fin du geste, un travail toutes les lésions (tendineuses, intra-articulaires, voire nerveuses).
explosif des muscles rotateurs internes doit s’accompagner d’un travail en
contraction excentrique des rotateurs externes qui jouent alors un rôle Main
freinateur. Tout déséquilibre fonctionnel, ou geste mal programmé peut être C’est sans aucun doute, avec l’épaule, l’articulation pour laquelle les
responsable, au moins en partie, d’une pathologie de surmenage à type de connaissances en rapport avec la pratique sportive ont le plus évolué ces
conflit ou de lésion par traction dans le cas de l’atteinte des nerfs dernières années [2, 56]. Il faut à nouveau insister sur la qualité de l’examen
suprascapulaires ou du nerf thoracique long. clinique qui guide éventuellement la demande d’examens complémentaires.
Les mécanismes sont différents pour la natation. C’est plus la répétition du En effet, en dehors des séquelles de traumatismes aigus (luxation, fracture,
geste que la vitesse qui est en cause, avec, là encore, une sollicitation voire entorse), la pathologie de la main est le plus souvent microtraumatique
préférentielle des muscles rotateurs internes. Ceci conduit le plus souvent à et concerne tant les structures ligamentaires que les tendons, les artères et les
une pathologie intriquée. Ainsi, une étude réalisée auprès de nageurs de nerfs.
papillon expérimentés ayant souffert de l’épaule a montré que dans 10 % des Le geste sportif est donc :
cas seulement on retrouvait un conflit isolé alors que 89 % des sujets blessés – soit responsable de la pathologie ;
présentaient des signes d’instabilité. Par ailleurs, l’activité musculaire
enregistrée par électromyogramme diffère ; elle est moindre notamment lors – soit révélateur d’une anomalie sous-jacente.
de la phase de poussée pour le petit rond et augmentée pour le muscle Selon les disciplines, les lésions rencontrées sont variées et diverses :
subscapulaire. Lors de la phase de récupération, elle est moindre, pour le – ainsi, la boxe est-elle plus pourvoyeuse de lésions ostéoligamentaires et de
muscle supraépineux, le faisceau supérieur du trapèze et plus importante pour luxations des os du carpe ;
le muscle infraépineux chez les nageurs présentant une pathologie comparés – les sports de ballon et l’escrime d’entorses et luxations des doigts, de
aux témoins [82]. Ces déséquilibres entre les différents groupes musculaires de fractures du scaphoïde et des métacarpiens ;
l’épaule représentent des facteurs favorisants des microtraumatismes. – ténosynovites et entorses du poignet sont retrouvées chez les plongeurs ;
Pour d’autres spécialités sportives on retrouve la notion de – le skieur est avant tout concerné par l’entorse métacarpophalangienne du
microtraumatismes directs. C’est ainsi que l’entrée dans l’eau du plongeur, pouce, le joueur de tennis par la fracture de l’apophyse unciforme de l’os
membre supérieur en rotation interne, à grande vitesse (jusqu’à 60 km/h), crochu, des tendinites et ténosynovites, le syndrome de la branche sensitive
peut entraîner des lésions directes, intra-articulaires notamment. On peut du nerf radial [15] ;
rapprocher de ce tableau les lésions microtraumatiques liées à d’éventuels
chocs (tir contré en abduction rotation externe du hand-balleur par exemple). – les gymnastes présentent des tableaux spécifiques d’impaction
radiocarpienne pouvant fréquemment conduire à des lésions du cartilage
C’est dire toute l’importance de l’examen clinique. L’interrogatoire révélant
épiphysaire chez l’adolescent en croissance [25] mais aussi, plus rarement, au
les mécanismes déclenchants de la douleur, le testing analytique doit
syndrome du nerf interosseux postérieur distal ;
rechercher une lésion musculaire ou tendineuse parfois isolée [65], une
amyotrophie souvent discrète des fosses supra- et infraépineuses, reflet de – les grimpeurs sont confrontés à des tableaux de ténosynovites et une
l’atteinte du nerf suprascapulaire, un décollement de l’omoplate en rapport pathologie plus spécifique des poulies digitales ;
avec une souffrance du nerf thoracique long [3]. Cet examen est complété par – les spécialistes de pelote basque présentent des kystes et hygromas
les manœuvres dynamiques passives ou actives permettant de retrouver les responsables d’atteintes neurologiques, des tableaux de microangiopathie, de
diverses formes de conflit (tests de Neer, Jobe, Gerber, Hawkins...). fréquentes arthroses digitales ;
La prescription d’examens complémentaires dépend étroitement de l’examen – enfin, les cyclistes sont concernés en premier lieu par les syndromes
clinique : canalaires (nerf médian, nerf ulnaire).

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Dans la majorité des cas, ces pathologies microtraumatiques sont liées à la Hanche
répétition du geste, à la modification de la technique, à un matériel inadapté,
voire à un simple changement de conditions d’entraînement. Ces facteurs sont La pratique sportive intensive est un facteur reconnu d’évolution vers
donc systématiquement recherchés dans le but d’améliorer la prévention. l’arthrose précoce s’il existe des anomalies morphologiques préexistantes.
Toute coxopathie du sujet jeune doit donc conduire à un bilan clinique et
radiologique complet et interprété en fonction de la pratique sportive (danse,
Rachis [89] sports collectifs, course à pied).
Les activités physiques sont aussi le mode de révélation le plus fréquent des
Lésions du rachis cervical hanches à ressaut, sujet traité par ailleurs [47]. Cette pathologie extra-articulaire
Microtraumatiques, elles peuvent prendre la forme de cervicalgies banales, doit être bien connue ; plus fréquente chez la femme, et notamment la
entorses et plus tard d’une décompensation arthrosique. Elles sont danseuse, elle n’est pathologique que si elle s’accompagne de phénomènes
fréquemment retrouvées chez les footballeurs, basketteurs et surtout douloureux. Elle doit alors être bien différenciée des autres causes éventuelles
rugbymen et footballeurs américains ; mais aussi au cours de la pratique du de ressauts intra-articulaires (lésion ostéochondrale, lésion du bourrelet,
ostéochondromatose), des ressauts externes (tractus iliotibial, grand fessier)
plongeon, de l’aviation et des sports mécaniques.
ou postérieurs (tendon du biceps) [43].
Si ces tableaux ne présentent pas de particularités par rapport aux non-
sportifs, on doit toujours garder en mémoire le risque éventuel de Cuisse
complications neurologiques dramatiques par atteinte du segment mobile
rachidien chez des sportifs très musclés et trop souvent habitués à présenter Les lésions concernent en premier lieu les muscles striés squelettiques pour
des tableaux de cervicalgies à répétition. C’est dire l’importance d’un examen lesquels un chapitre entier est réservé dans cet ouvrage [49] . Celles-ci
clinique complet, et d’un bilan radiographique de qualité incluant, si surviennent dans deux circonstances principales : choc direct ou mécanisme
nécessaire, la prescription de clichés dynamiques et la prise en charge au intrinsèque (cas le plus fréquent), incluant une notion de contraction sur un
moindre doute par des équipes spécialisées. mécanisme excentrique [46].
Comme pour les autres articulations déjà étudiées il faut s’intéresser à la Le risque majeur des chocs directs (football, rugby, chute de moto) est
prévention des lésions en améliorant le matériel, en insistant sur le représenté par l’apparition d’un hématome du muscle vaste intermédiaire
renforcement musculaire, voire dans certains cas, en modifiant les règlements dont l’évolution vers la myosite ossifiante est parfois très rapide. C’est dire
fédéraux. l’importance dans ce cas d’une prise en charge thérapeutique précoce et la
nécessité d’un bilan échographique.
Rachis lombaire Les lésions intrinsèques sont éminemment variables en fréquence selon la
discipline sportive. Quasiment inexistantes chez le basketteur, elles
Il représente à lui seul, pour certaines disciplines sportives, plus de 10 % des représentent plus de 20 % des accidents du football (adducteurs et
motifs de consultation sous la forme de lombalgies aiguës ou chroniques, plus ischiojambiers avant 20 ans, quadriceps entre 20 et 30 ans principalement) et
rarement de lombosciatalgies. Les causes doivent être systématiquement sont souvent graves (75 % des lésions de stade III). En ce qui concerne
recherchées [100] : rarement une hernie discale pure, plus souvent une l’athlétisme ce sont surtout les disciplines de sauts et de vitesse qui sont
souffrance musculaire, un dérangement intervertébral des articulaires concernées, et plus particulièrement les ischiojambiers avec les risques de
postérieures, un spondylolisthésis, une lyse isthmique et, chez l’adolescent, séquelles, notamment de fibrose parfois difficile à traiter.
une dystrophie épiphysaire de croissance.
L’exercice physique est aussi, et de plus en plus souvent, le révélateur de
Le geste sportif lui-même peut favoriser cette pathologie par des maladies neuromusculaires, au début sous la forme de crampes et de
mouvements, soit d’hyperextension (gymnastique sportive, gymnastique fatigabilité à l’effort. Ce tableau doit être bien connu [87] permettant de dépister
rythmique et sportive, danse), soit en rotation (lancers, frappe de balle), ou en parfois des déficits enzymatiques contre-indiquant formellement l’activité
compression (haltérophilie). De façon indirecte, la raideur du muscle physique intensive, voire responsables de véritables syndromes d’intolérance
iliopsoas retrouvée dans certaines spécialités sportives (notamment le à l’effort. Les épreuves d’effort par paliers d’intensité progressivement
football) peut entraîner une hyperlordose secondaire, facteur favorisant de la croissante, réalisées en laboratoire et programmées avant des examens lourds
lombalgie [99]. (biopsie musculaire, résonance magnétique nucléaire) permettent une
Quoi qu’il en soit, la question reste posée de la fréquence des lombalgies liées approche de ces maladies en évaluant les capacités aérobies et en dosant
à la pratique sportive. Chez l’adolescent par exemple, on sait qu’il n’y a pas certains paramètres biologiques. Une élévation précoce de la lactatémie
de différence entre garçon et fille, sportif ou non. En revanche, dans le groupe suggère une éventuelle atteinte mitochondriale. À l’inverse, l’absence ou la
sportif, la fréquence augmente avec la quantité d’entraînement et faible production d’acide lactique à l’effort maximal suggère une
probablement la perte de souplesse des fléchisseurs de hanche. Enfin, glycogénose. Enfin, l’élévation franche des CPK est retrouvée dans le cadre
l’incidence de la spondylolyse est plus élevée chez les gymnastes des myopathies (en veillant à ce qu’aucun exercice intense n’ait été réalisé
féminines [52]. dans les 48 heures précédentes), en dehors de toute notion de traumatisme
La spondylolyse mérite une attention particulière. Connue dans toutes les musculaire dans les jours précédant le dosage.
populations, elle est plus fréquemment retrouvée pour certaines disciplines En dehors de la pathologie musculaire il faut penser à éliminer
sportives. Par ordre de fréquence ce sont le plongeon, la lutte, l’haltérophilie systématiquement un syndrome canalaire [3]. Le diagnostic est avant tout
et la gymnastique qui sont les sports les plus concernés [81]. Il nous paraît clinique, les examens électrophysiologiques étant très souvent négatifs. Les
surtout important d’insister sur le tableau de lumbago aigu ou subaigu, douleurs déclenchées par l’exercice, à la face externe de la cuisse évoquant
déclenché par l’exercice et reflet, chez l’adolescent, d’une probable fracture l’atteinte du nerf cutané latéral, à la face interne à la racine celle du nerf grand
de fatigue de l’isthme. Le diagnostic, au tout début, peut être difficile même abdominogénital ou du nerf obturateur. Pour ce dernier il faut rechercher une
sur des clichés de trois quarts de qualité. La tomoscintigraphie osseuse est douleur de la racine de la cuisse lors de l’étirement-contraction des muscles
alors un examen de choix, complétée éventuellement par un examen TDM adducteurs associée à une hypoesthésie localisée au tiers moyen de la face
pour mettre rapidement en place un traitement médical (repos, immobilisation interne de la cuisse [12].
par corset) et ainsi éviter le risque d’évolution vers la pseudarthrose et la Enfin, depuis plusieurs années, on connaît une cause vasculaire fréquente de
lombalgie chronique. douleurs de cuisse : l’endofibrose iliaque externe [17]. Décrite chez le cycliste
de haut niveau, elle a été retrouvée, mais à une fréquence nettement moindre
Bassin en athlétisme (course de fond) et triathlon. Ce tableau se résume à une douleur
de cuisse déclenchée par l’exercice intense, prenant parfois la forme de
Le tableau clinique de loin le plus fréquent reste celui de la pubalgie, sujet pseudocrampes, le sportif décrivant une impression de gonflement et
traité par ailleurs dans cet ouvrage [19]. Il ne faut toutefois pas omettre fréquemment de faiblesse de tout le membre inférieur. Tous ces signes
d’examiner systématiquement les articulations sacro-iliaques. Peu mobiles, disparaissent rapidement si l’exercice diminue en intensité. Le diagnostic doit
très étroitement liées à la biomécanique du rachis lombaire et de la symphyse toujours être confirmé par un examen doppler artériel. Celui-ci, strictement
pubienne, elles sont soumises à des contraintes importantes et répétées, normal au repos, n’est pathologique que s’il est réalisé immédiatement après
susceptibles d’entraîner une symptomatologie aiguë (fracture de fatigue) ou un test sur bicyclette ergométrique ayant déclenché la symptomatologie
chronique. Le plus souvent, ce sont les examens complémentaires qui douloureuse. En cas de handicap sportif confirmé, et après artériographie, seul
permettent de confirmer le diagnostic (scintigraphie osseuse et surtout IRM). le traitement chirurgical adapté aux lésions et à l’âge permet la guérison.

Genou
Membre inférieur
C’est l’articulation le plus fréquemment atteinte, qu’il s’agisse de l’appareil
Les lésions sont tout aussi variées, mais plus fréquentes qu’au membre extenseur des structures méniscoligamentaires, cartilagineuses ou des
supérieur. tendons.

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Appareil locomoteur LÉSIONS CHRONIQUES DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR CHEZ LE SPORTIF 15-902-A-10

Appareil extenseur L’âge est un facteur important : chez l’adolescent, avant fermeture des
cartilages de croissance, les lésions sont beaucoup plus rares, mais toutefois
Le syndrome fémoropatellaire représente le motif le plus fréquent de en nette augmentation et concernent avant tout des sports comme le skate-
consultation avant 20 ans. Le sport n’est alors qu’un des éléments révélateurs board, la gymnastique, le vélo tout terrain, plus que les sports collectifs. Il
de la symptomatologie en relation avec des anomalies morphotypiques (genu n’en reste pas moins que ce type de lésions pose encore à ce jour de difficiles
valgum, genu recurvatum, patella alta, patella baja). Le tableau des questions quant à la conduite à tenir (traitement fonctionnel le plus souvent,
instabilités rotuliennes est traité par ailleurs [23]. Toute la difficulté consiste à traitement chirurgical d’emblée en respectant les cartilages de croissance plus
adapter l’activité sportive au handicap réel ou supposé en tenant compte du rarement) [11], ceci d’autant plus qu’à cet âge les lésions méniscales médiales
contexte psychologique - la symptomatologie alléguée n’étant pas toujours et latérales associées sont beaucoup plus fréquentes que chez des adultes
corrélée aux constatations cliniques et paracliniques. À l’inverse, il faut savoir jeunes.
dépister de véritables instabilités, heureusement plus rares, minorées par des
jeunes sportifs très motivés, notamment dans le domaine de la danse, du Le traitement lui-même fait encore l’objet de nombreuses discussions : à
football, du volley-ball et du saut en hauteur. notre avis il doit dépendre de la notion d’instabilité, de l’âge et du niveau de
pratique.
Au total, un syndrome fémoropatellaire banal de l’adolescent se résumant en
L’instabilité est le symptôme majeur à différencier de la laxité. On doit
un tableau clinique sans signe radiologique est exceptionnellement un motif
systématiquement éliminer d’autres causes d’instabilité à savoir méniscales,
de dispense des activités physiques et sportives. Le plus souvent, cette
cartilagineuses, fémoropatellaires [39] et confirmer l’atteinte d’origine
symptomatologie s’estompe en fin de croissance. En revanche, on peut
ligamentaire par la recherche du ressaut rotatoire externe. Il semble bien que
discuter certaines pratiques sportives à risque (sports avec pivot, impulsions)
ce soit ce symptôme, c’est-à-dire l’instabilité, qui soit en grande partie
lorsqu’il existe une instabilité dans le plan frontal ou une anomalie de hauteur
responsable de l’évolution vers l’arthrose [48].
de rotule ; l’éventualité de lésions cartilagineuses et d’une décompensation
arthrosique fémoropatellaire au-delà de 30 ans devant être alors prise en L’âge et le niveau de pratique : l’adulte jeune, pratiquant des sports de pivot-
compte [51]. contact, et a fortiori professionnel, doit à notre avis bénéficier d’un traitement
chirurgical (plastie intra-articulaire ou mixte) dès que le genou est sec et peu
Les tendinopathies quadricipitales sont relativement rares, de diagnostic et
douloureux. Il n’en est certainement pas de même du sportif occasionnel
traitement faciles. Elles rentrent dans le cadre du genou du sauteur (jumper’s
(l’exemple typique étant le skieur, non sportif par ailleurs) qui, à notre avis,
knee), en basket-ball, volley-ball et saut en hauteur. Elles peuvent être isolées
doit d’abord bénéficier d’un traitement conservateur bien conduit ; ce qui ne
lors de la pratique de sports comme le cyclisme, elles ne doivent pas être
signifie en aucun cas une abstention thérapeutique coupable [6]. Certes, de
confondues avec d’éventuelles fractures de fatigue de la rotule retrouvées
nombreuses études tendent à montrer que « l’histoire naturelle des atteintes
chez les skieurs de fond ou les coureurs à pied. Le diagnostic est alors affirmé
du ligament croisé antérieur non opéré » évolue en quelques années vers
par la scintigraphie osseuse [55].
l’instabilité, des lésions méniscales et cartilagineuses [27]. Mais celles-ci ne
La tendinopathie du ligament patellaire est l’apanage des sports d’impulsion concernent le plus souvent que les patients ayant présenté des complications
(saut en hauteur, volley-ball, basket-ball) et atteint son pic de fréquence entre secondaires. En d’autres termes, il n’existe pas à notre connaissance, d’étude
15 et 25 ans [51]. Les douleurs surviennent tout d’abord après l’exercice randomisée comparant à long terme le traitement conservateur et le traitement
physique, puis au début de l’exercice et enfin deviennent permanentes selon chirurgical. Reste un point important à éclaircir, à savoir la lésion méniscale
la classification de Blazina. Au stade I et II le traitement médical donne le plus associée. Si certaines atteintes, notamment de la corne postérieure du
souvent d’excellents résultats (repos sportif, traitement anti-inflammatoire, ménisque interne, ont un potentiel de cicatrisation indiscutable, il n’apparaît
physiothérapie et massages transverses profonds et, secondairement, pas logique en cas de décision d’arthroscopie de poser l’indication d’une
étirements [29]). Au stade III, les résultats sont beaucoup plus décevants, méniscectomie sans réparation du pivot central. On sait qu’à moyen et à long
correspondant à des lésions nodulaires ou kystiques à l’échographie et un terme les risques d’évolution vers l’arthrose sont alors beaucoup plus
hypersignal intratendineux à l’IRM retrouvé dans plus de deux tiers des cas importants [63].
au tiers supérieur du tendon. On doit alors envisager, pour des sportifs Au cours des dernières années, et devant l’augmentation de la fréquence des
confirmés et motivés, l’indication chirurgicale (peignage du tendon associé à lésions du ligament croisé antéroexterne, l’indication des orthèses a été
une résection de la pointe de la rotule) qui apporte plus de 80 % de bons et très fréquemment discutée. D’emblée il faut souligner la difficulté à mener des
bons résultats avec un retour au niveau initial vers le dixième mois études scientifiquement indiscutables. On peut à ce jour émettre quelques
postopératoire [84]. grands principes : il n’existe pas de preuve du rôle préventif de ces orthèses
vis-à-vis du risque lésionnel [1], le port d’une orthèse modifie, lors de la course,
Structures méniscoligamentaires la cinématique du pas et la proprioception ; il entraîne, à travail égal, une
• Lésions méniscales isolées dépense énergétique plus grande et une fatigue plus rapide [103]. Son efficacité
n’est nullement prouvée, et ceci quel que soit le type d’orthèse, en
Elles ne présentent guère de spécificité en pratique sportive. Il faut toutefois postopératoire [95].
insister sur les risques postopératoires de sidération du quadriceps, même
après arthroscopie, en relation avec la douleur et susceptible d’entraîner une Tendinites
perte de force rapide dans les premiers jours, avant tout aux dépens des fibres
rouges à contraction lente (de type I). C’est dire l’importance d’un Les généralités concernant la physiologie et la microtraumatologie des
programme précoce associant lutte contre la douleur et remusculation puis tendons sont étudiées par ailleurs [7, 8]. Pour le genou, elles concernent en
rééducation secondaire garant d’un résultat satisfaisant à moyen et à long premier lieu les coureurs à pied, les cyclistes, et donc les triathlètes.
terme [98]. Quant au choix de la technique opératoire, l’arthroscopie permet en La tendinite de la patte d’oie, à la face interne du genou, est quasiment
moyenne une reprise plus rapide de l’entraînement et de la compétition ; mais inexistante chez le sportif, en dehors de tout programme de rééducation
en revanche, il ne semble pas exister de différence quant à l’évolution vers intensive. Un tableau douloureux du compartiment médian doit donc avant
l’arthrose. Celle-ci est loin d’être négligeable puisqu’elle atteint 29 % d’un tout faire évoquer une pathologie méniscoligamentaire ou ostéo-
groupe de footballeurs revus à plus de 15 ans après méniscectomie [16]. En fait, cartilagineuse.
il semble bien que le facteur primordial de reprise du sport au même niveau La tendinite du biceps fémoral, qui ne pose aucune difficulté diagnostique est
après méniscectomie, même partielle, reste l’existence ou non de lésions l’apanage du coureur cycliste.
cartilagineuses. Dans le cas de lésions associées, notamment pour les sports La tendinite du tenseur du fascia lata est, elle, plus fréquente et retrouvée
collectifs, les douleurs résiduelles, épisodes d’hydarthrose, sont beaucoup notamment chez les coureurs à pied (l’incidence selon les études est estimée
plus fréquents et minorent fortement les chances de reprise [68]. entre 1,6 et 12 %) [67]. Il s’agit d’une douleur du compartiment externe très
• Lésions ligamentaires
localisée et déclenchée par les mouvements répétés de flexion-extension
(syndrome dit de « l’essuie-glace ») et retrouvée à la palpation. Il s’agit d’une
Ce sont elles qui ont fait l’objet du plus grand nombre de publications au cours pathologie typique de friction de la bandelette. Le diagnostic reste clinique,
de ces 20 dernières années. Un chapitre leur est réservé dans cet ouvrage [40]. les examens complémentaires (échographie, voire IRM) n’arrivent qu’en
Nous nous contentons donc d’aborder un certain nombre de points plus complément éventuel à la recherche d’une bursite. Outre les anomalies du
spécifiques à la pratique sportive concernant la lésion la plus fréquente, à morphotype (genu varum, torsion fémorale interne, inégalité de longueur des
savoir le ligament croisé antéroexterne, et ses conséquences éventuelles à membres inférieurs), on reconnaît comme facteur favorisant : un kilométrage
moyen et long terme. excessif associé à une moindre expérience de la course à pied, la pratique
Tout d’abord les sports concernés : toutes les activités classées comme pivot- associée d’autres sports (vélo, natation), l’entraînement sur piste et une plus
contact (football, rugby, hand-ball, basket-ball, football américain...) sont faible capacité à amortir les contacts lors de la phase de décélération du pas,
bien sûr concernées, au même titre que le ski alpin (et dans ce cas, quel que enfin, une moindre pronation de l’arrière-pied lors de la course.
soit le niveau de pratique). Mais toutes les disciplines nécessitant l’utilisation Le traitement est avant tout médical (repos, anti-inflammatoires non
des membres inférieurs peuvent être plus ou moins concernées : mauvaise stéroïdiens et infiltration loco dolenti en cas d’échec), très rarement
réception lors du saut d’obstacles, chute de vélo sans lâchage des fixations chirurgical (résection partielle, postérieure de la bandelette), en associant
par exemple. systématiquement la correction des facteurs de risque.

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15-902-A-10 LÉSIONS CHRONIQUES DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR CHEZ LE SPORTIF Appareil locomoteur

La tendinite du poplité est plus rare mais ne doit pas être confondue avec une Périostite tibiale
souffrance méniscale externe ou une autre tendinite [78]. Elle est déclenchée
par des manœuvres de flexion en appui unipodal. Douleur médiane du tiers moyen-tiers inférieur du tibia, elle correspond à une
pathologie d’insertion des muscles fléchisseurs plantaires et, tout
Segment jambier particulièrement, du tibial postérieur. Déclenchée par l’exercice physique et
favorisée par un arrière-pied pronateur, elle se limite à un tableau douloureux,
Les douleurs de jambe révélées par la pratique sportive sont un motif de plus retrouvé à la palpation, et calmé par le repos.
en plus fréquent de consultation [73]. Elles concernent le tendon d’Achille, les Le traitement associant diminution des activités physiques, AINS et
muscles, les os, les veines et artères et, enfin la pathologie nerveuse correction des troubles morphotypiques de l’arrière-pied donne le plus
tronculaire [3]. souvent d’excellents résultats.
Les échecs doivent faire rechercher un syndrome de loge profond, voire une
Tendon d’Achille fracture de fatigue. Pour certains auteurs, il existerait même une forte
Il fait l’objet de deux articles particuliers concernant la clinique [85] et intrication entre ces différents tableaux [24]. Le diagnostic étant alors précisé
l’imagerie [62] . C’est le tendon le plus fréquemment atteint dans de par la scintigraphie et l’IRM [34].
nombreuses disciplines sportives, mais en tout premier lieu la course à pied.
Le tableau est souvent celui d’une tendinopathie aiguë ou chronique. La Pathologie vasculaire
rupture du tendon d’Achille est principalement retrouvée après 35 ans, mais Elle est fréquemment en relation avec un faisceau surnuméraire ou un trajet
le risque semble toutefois être beaucoup plus important dès l’âge de 20 ans anormal du vaisseau.
dans certaines disciplines pratiquées au haut niveau et sollicitant
préférentiellement les impulsions (saut en hauteur, gymnastique, sports Exceptionnellement, on retrouve le tableau typique du syndrome du soléaire
acrobatiques). s’accompagnant de lourdeurs, voire d’œdème du mollet, déclenché par
l’exercice physique et correspondant à une compression veineuse au niveau
de l’arcade. Le diagnostic est confirmé par la phlébographie de profil associée
Accidents musculaires à des manœuvres dynamiques.
Ce sont les lésions basses du gastrocnémien médial qui sont les plus Le syndrome de l’artère poplitée piégée est l’apanage du sportif jeune
fréquentes, retrouvées principalement après 30 ans chez les coureurs à pied, (marcheur, cycliste notamment). Le tableau est celui d’une claudication
mais aussi en sport collectif. Une place particulière doit être réservée à la intermittente d’effort qui est confirmée par l’examen doppler artériel, genou
désinsertion musculotendineuse (tennis leg) dont la cicatrisation est beaucoup en extension avec dorsiflexion active de la cheville et, secondairement, par
plus lente, et qui peut faire discuter chez le sujet jeune d’une indication une artériographie. Là encore le traitement ne peut être que chirurgical, levant
chirurgicale. l’obstacle anatomique.
Plus rarement, on retrouvera des lésions hautes du gastrocnémien médial,
toujours de petite taille et de diagnostic difficile. Elles ne devront pas être Cheville
confondues avec une tendinite ou un kyste poplité. L’échographie est dans ce
cas le plus souvent nécessaire au diagnostic. C’est avec le genou l’articulation le plus fréquemment atteinte.

Syndromes de loge chronique Entorse de cheville

Décrits à d’autres segments de membre (en particulier l’avant-bras pour les Il s’agit avant tout des entorses du compartiment externe mais il ne faut
spécialistes de planche à voile ou de motocross), ils concernent en premier toutefois pas négliger la recherche de lésions plus rares (entorses antérieures,
lieu le segment jambier (loge antéroexterne et, plus rarement, loge postérieure internes, sous-taliennes). L’examen clinique et la conduite à tenir sont
profonde). Ils font l’objet d’un article particulier [20]. Cette pathologie est maintenant parfaitement codifiés [77]. Ce sont surtout les sports collectifs qui
fréquemment retrouvée chez les coureurs de fond, les marcheurs, les sont concernés. En tout premier lieu le basket-ball et le volley-ball, mais aussi
spécialistes de patin sur roulettes principalement. Elle peut être déclenchée le football, discipline pour laquelle le tacle est responsable de plus de 50 %
brutalement dans d’autres disciplines comme les sports collectifs, en relation des entorses initiales.
avec une augmentation subite de l’entraînement (programmes de musculation Il faut insister sur la prise en charge du premier accident, la récidive faisant le
par exemple). lit de l’instabilité et des lésions associées. Le traitement fonctionnel repose
sur le respect des temps de cicatrisation et la qualité secondaire de la
Muscles surnuméraires et faisceaux musculaires accessoires rééducation (musculation et proprioception).
Reste une question importante, le rôle des strappings, voire des orthèses, dans
Connus depuis très longtemps par les anatomistes ils peuvent, lors de la la prévention des entorses. Il semble bien à ce jour qu’aucun moyen de
pratique sportive intensive, se révéler sous la forme d’un syndrome contention ne puisse prévenir l’accident initial [71]. En revanche, l’effet semble
douloureux d’effort à type de lourdeur, voire de pseudocrampes, et plus positif sur la récidive, tout au moins quant à la fréquence. Les résultats
rarement d’un tableau de claudication intermittente. Au segment jambier, on semblent être beaucoup plus discutables vis-à-vis de la gravité [90].
reconnaît le soléaire accessoire ; mais d’autres muscles peuvent être
concernés (fibulaires [22], tibial antérieur, gastrocnémien médial notamment). Fausses entorses de cheville
Au creux poplité il faut savoir rechercher l’existence d’un muscle
semi-membraneux. Sous ce terme nous avons regroupé un certain nombre de lésions qui devront
L’examen clinique retrouve de façon comparative (lorsque l’anomalie est être systématiquement évoquées dans le cadre du diagnostic différentiel. En
unilatérale) une augmentation de volume du segment de membre concerné, effet, certaines lésions intra-articulaires peuvent se révéler sous la forme de
plus volontiers retrouvée lors de la contraction contre résistance manuelle du pseudo-instabilité liée aux phénomènes douloureux. La radiographie standard
muscle. Le diagnostic est confirmé par l’échographie et surtout l’IRM est souvent prise en défaut. La scintigraphie osseuse peut être un bon examen
comparatives. L’électromyogramme, quant il est pratiqué, permet de de débrouillage à la recherche d’un foyer d’hyperfixation localisé. C’est
confirmer la structure musculaire de la tuméfaction. Le seul traitement l’arthroscanner, ou mieux, l’IRM, qui permettent de confirmer le diagnostic à
efficace, surtout en cas de compression neurologique ou vasculaire, consiste savoir, kyste muqueux, nécrose partielle, fracture ostéochondrale ou
au minimum en une fasciotomie, et, le plus souvent, en l’excision du faisceau ostéochondrite [37].
responsable de la pathologie. Les syndromes du carrefour antérieur ou postérieur (souvent associés)
représentent une autre étiologie à rechercher, notamment chez le footballeur
Fractures de fatigue et la danseuse [72]. Le syndrome du carrefour antérieur se manifeste par des
douleurs aiguës lors d’un mouvement d’hyperextension, phénomène le plus
Elles peuvent être retrouvées dans tous les os (10 % des traumatismes dus au souvent fugace. La radiographie révèle une ossification de la marge tibiale
sport) [35], en fonction de la discipline ; mais là encore, avec une plus grande antérieure, associée ou non à une ossification du col du talus et à des corps
fréquence au segment jambier et surtout au tibia [69]. Elles sont étudiées par étrangers intra-articulaires. Le syndrome postérieur est déclenché par des
ailleurs [5]. mouvements en flexion plantaire dynamique et correspond à un traumatisme
Ce sont, en premier, les sportifs d’endurance qui sont touchés ; mais toutes du tubercule postéroexterne du talus. Il est souvent associé chez la danseuse à
les disciplines peuvent être concernées. Le diagnostic est précocement une tendinite du long fléchisseur de l’hallux. La radiographie confirme la
confirmé par la scintigraphie au 99m technétium qui révèle une hyperfixation lésion mais doit toujours être interprétée en fonction du tableau clinique. Dans
dès les premiers jours. Il faut toutefois insister sur l’importance de la tous les cas ces syndromes régressent le plus souvent grâce au repos sportif
corrélation clinique/imagerie, les foyers d’hyperfixation, en dehors de tout associé au traitement anti-inflammatoire et à la kinésithérapie ; en cas
contexte pathologique, étant très fréquents chez le sportif, tout d’échec, on propose un traitement par infiltrations et, beaucoup plus rarement,
particulièrement au tibia et aux os du tarse [58]. un traitement chirurgical.

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Appareil locomoteur LÉSIONS CHRONIQUES DE L’APPAREIL LOCOMOTEUR CHEZ LE SPORTIF 15-902-A-10

Lésions tendineuses articulaire et à la recherche d’un éventuel arrachement osseux associé. En


conséquence, ce type de lésion doit être traité comme toute entorse et ne pas
Elles sont étudiées par ailleurs, elles concernent les tendons fibulaires et le être confondu avec un simple traumatisme superficiel, sous peine d’une
tableau le plus fréquent de luxation aiguë ou chronique [54]. Ce type de lésion, évolution chronique aléatoire.
retrouvé auparavant chez les skieurs, est maintenant observé dans de
nombreuses disciplines sportives (danse, gymnastique, sports collectifs). • Fractures de fatigue
Les lésions du tibial postérieur, et notamment les ruptures partielles, sont plus
rares mais doivent être parfaitement connues [83]. Le tableau clinique peut Les sésamoïdes et les métatarsiens peuvent être atteints lors de la pratique de
survenir sur un mode aigu ou subaigu lors d’un mouvement en flexion dorsale la course à pied, de la danse et des sauts - les os du tarse lors de la course, et
et éversion, mais le plus souvent de façon plus insidieuse dans le cas des notamment le sprint pour l’os naviculaire - [69]. Pour ce dernier tableau on
ruptures partielles. Le diagnostic évoqué par la palpation et le testing contre connaît le retard des images radiographiques. La scintigraphie osseuse
résistance du tendon est confirmé par la ténoscanographie ou l’IRM. Le précoce est donc impérative pour mettre en place un traitement orthopédique ;
traitement médical reste très décevant chez le sportif, même en cas de rupture le risque étant l’évolution vers la pseudarthrose nécessitant obligatoirement
partielle, et c’est donc le traitement chirurgical qui doit, à notre avis, être une prise en charge chirurgicale. Ces fractures de fatigue sont favorisées par
recommandé. des anomalies morphologiques (pied grec ou pied égyptien) et les synostoses
qui sont suspectées par l’examen clinique (perte de mobilité) et confirmées
Pied par les radiographies, et surtout le scanner.
• Pathologie du premier rayon et, tout particulièrement, de la première
Atteintes de l’aponévrose plantaire
métatarsophalangienne
Elles touchent tous les sports mais principalement la course à pied (7 à 9 %
des traumatismes dans certaines séries [33]) et sont favorisées par l’arrière- D’origine microtraumatique, elle est favorisée par la frappe de balle et les
pied supinateur. Il faut différencier la pathologie d’insertion sur le calcanéus traumatismes directs chez le footballeur. Elle est surtout retrouvée chez les
(myoaponévrosite plantaire), de la fasciite plantaire elle-même (douleur en danseuses, soit sous la forme d’une hypermobilité, soit sous la forme d’un
regard de l’arche interne), voire de la rupture de l’aponévrose [66]. Si le hallux rigidus. Ces lésions souvent fort invalidantes devront bénéficier de tous
diagnostic est avant tout clinique et le traitement médical, l’IRM peut être les traitements médicaux et d’éventuels moyens de protection locaux avant
d’une grande utilité avant une éventuelle décision chirurgicale, qui n’est prise, une décision chirurgicale.
en tout état de cause, qu’après au moins 3 mois d’un traitement médical bien
conduit. •
• •
Atteintes ostéoligamentaires
La prise en charge du traumatisme sportif doit être complète. Le
Elles sont fréquentes mais ne présentent guère de spécificité diagnostique et diagnostic est avant tout clinique et conforté si besoin par d’autres
thérapeutique. examens (le plus souvent d’imagerie), réalisés en fonction de la
pathologie. Le diagnostic posé, le traitement, le plus souvent médical
• Entorses des articulations médiotarsiennes et notamment de Lisfranc
de première intention, doit toujours tenir compte de la spécificité du
Elles sont retrouvées chez les footballeurs (mécanisme de choc direct, lors geste sportif ; ceci dans le but de corriger les anomalies éventuelles
d’un shoot contré). Le risque de douleurs séquellaires est potentiellement très (réalisation du geste, matériel, entraînement) qui font le lit de ces
élevé. Le bilan radiographique est donc systématique, explorant l’interligne technopathies de surmenage.

Références ➤

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