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I. Définition
La brucellose est une maladie infectieuse, contagieuse, commune à de nombreuses
espèces animales et à l'Homme, due à des bactéries du genre Brucella
II. Importance
- D’une part à la fréquence et la gravité des cas humains contractés à partir de l'animal
et de ses productions, une zoonose majeure
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V. Agent Pathogène
Le terme Brucella fut choisi en hommage à BRUCE, médecin militaire à MALTE qui
isola en 1887 les premières souches de cet agent pathogène de la rate de soldats britanniques
décédés d'une "Fièvre de Malte" (décrite aussi sous le nom de "fièvre ondulante, "fièvre
méditerranéenne" ou "mélitococcie").
Brucella est un coccobacille de petite taille, sous forme de bâtonnet de 0.6 à 1.5µm
sue 0.5 à 0.8µm, immobile, non sporulé, et ne gardant pas la coloration de Gram. Elle ne se
développe qu’en anaérobiose.
Le pouvoir pathogène est lié à la virulence des bactéries et à leur pouvoir toxique, ce
sont des bactérie à multiplication intracellulaire facultative (peuvent se multiplier à
l’extérieur).
IX. Pathogénie
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IX. 1. Période Primaire
Cette période suit la contamination de l’hôte réceptif, elle peut passer inaperçue
(infection inapparente), ou se traduit par des symptômes variés qui caractérisent cliniquement
la brucellose aigue. Exp : Avortement
L’infection peut parfois se limiter à cette phase, après contamination par des brucelles
peu pathogènes et en quantité limitée, ou chez un hôte particulièrement résistant.
Si les Brucella ne sont pas éliminées à cette étape, elles se propageront dans le sang,
et en résulte l’étape de dissémination.
B. Etape de dissémination
La dissémination par voie lymphatique est prépondérante dans la majorité des espèces
faisant une brucellose « Maladie à point de départ lymphatique »
La dissémination par voie sanguine est en revanche variable selon les espèces
infectées :
Chez le bovin, la bactériémie est très discrète et fugace, il est très difficile
d’obtenir chez cette espèce une hémoculture positive.
Chez le chien par contre, l’infection se singularise par une bactériémie
importante et de longue durée (> à 10 mois, souvent 1 à 2 ans).
Cette diffusion hématogène des brucelles peut s’accompagner d’une atteinte générale
de l’organisme, particulièrement intense.
C. Etape de localisation
Ce sont :
Les organes génitaux : l’utérus gravide chez la femelle, les testicules et annexes chez
le mâle.
Les glandes mammaires.
Les bourses séreuses et synoviales et certaines articulations
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Ces localisations peuvent s’accompagner de manifestations cliniques caractérisant la
brucellose aigue : Avortement, orchite ou épididymite etc…
Elles permettent aussi pour certaines localisations (utérus gravide, appareil génital
femelle, mamelle) l’excrétion des brucelles et leur dissémination.
L’érythritol qui est produit dans l’utérus de bovins gestants, stimule la croissance des
Brucella. La grande concentration d’érythritol dans le placenta et les eaux fœtales pourrait
expliquer la localisation de l’infection dans ces tissus.
Période Secondaire
Cette période est associée à un état de résistance de l’hôte plus ou moins prononcé, lié
au développement de l’immunité. Deux possibilités sont observées :
A. Guérison
La guérison, marquée par une élimination totale des Brucella est une éventuelle
possibilité, mais très peu fréquente. Elle dépend de
La bactérie : B. canis persiste très longtemps chez le chien alors que ce
dernier se débarrasse facilement de B. abortus
L’hôte : les brebis infectées se débarrassent de B. melitensis en 1 à 2 ans, alors
que la majorité des bovins restent infectés toute leur vie.
Elle peut s’étendre sur une période très longue : B. abortus a été isolée dans les nœuds
rétro-mammaires d’un bovin 11 ans après son l’infection.
X. Mécanisme d’avortement
Les brucelles se multiplient dans l’espace utero-chorial, provoquant une placentite exutative
et nécrotique. Cette dernière va entraîner un décollement utero-chorial et des adhérences
fibreuses entre le placenta et l’utérus. Deux possibilités sont observées :
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1. Lésions étendues :
Interruption des échanges nutritifs entre la mère et le fœtus, entraînant la mort
de ce dernier par anoxie.
Absorption des Brucella par le fœtus lors d’infection du liquide amniotique,
entraînant la septicémie du fœtus, sa mort et son expulsion (avortement). Pour
confirmer la maladie, le poumon et l’estomac de l’avorton sont prélevés, ainsi
que les cotylédons de la femelle.
2. Lésions limitées :
Placentite : le fœtus survit
Naissance prématurée ou naissance à terme : il peut y avoir une atteinte
cérébrale du nouveau né par hypoxie, la mort survient dans les 48 heures.
Les bactéries persistent néanmoins dans les ganglions annexes de l’utérus et autres
sites de l’organisme. Aux prochaines gestations, la ré-invasion de l’utérus gravide sera
observée mais sans avortement.
Une certaine résistance locale est acquise, limitant ainsi l’intensité de la multiplication
bactérienne et les seuls symptômes observés à ce moment : rétention placentaire et quelques
stérilités.
Elle se définit par l’apparition d’anticorps post infectieux présents dans le sérum et
diverses secrétions (lait, mucus vaginal, sperme…), décelables grâce à diverses techniques
sérologiques. Les anticorps mis en évidence dans les réactions sérologiques habituelles
n’interviennent pas dans l’immunité, ils sont simplement des témoins d’infection ou de
vaccination éventuelle.
La protection chez un animal infecté se traduit par une réaction accrue à une
réinfection, réduction du risque d’avortement, aboutissant à une guérison (rare). La nature de
cette immunité acquise est inconnue, elle est liée à des mécanismes cellulaires.
L’immunité brucellique est relative, car facilement vaincue par une contamination
massive.
XI. Symptômes
XI. 1. 1. Bovins
A. Femelle :
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Le premier signe c’est l’avortement (entre le 5eme et le 7eme mois de gestation),
lorsque la génisse a été infectée lors de la saillie ou au tout début de la gestation.
Cependant le moment de l’avortement varie en fonction de facteurs tels que:
La résistance naturelle à l’infection
La dose infectieuse
Le moment de l’infection
Si l’infection à lieu dans la seconde moitié de la gestation, la vache infectée peut ne
pas avorter et donner naissance à un nouveau né infecté, si ce dernier est une femelle,
celle-ci peut ne pas présenter d’anticorps spécifiques pendant plus de 18 mois, avant
d’avorter à sa première gestation.
Suite à l’avortement une rétention placentaire suivie d’une métrite peut survenir
On parle de « TEMPETE D’AVORTEMENT » lorsque plusieurs avortements
brucelliques se produisent dans un même troupeau indemne.
B. Male
Diminution de l’ardeur génésique, une orchite uni ou bilatérale.
Une épididymite et une atteinte des vésicules séminales.
Des hygromas uni ou bilatéraux, en particulier au niveau de l’articulation du carpe.
A. Femelle :
Avortement à partir du 3eme mois de gestation
La rétention placentaire est très rare.
Stérilité temporaire très fréquente.
Une mammite brucellique très marquée
B. Male:
Infection inapparente
Parfois orchite et épididymite.
XI. 1. 3. Equins
Bursite (localisation au garrot, avec présence d’un liquide séreux louche)
Arthrite (surtout au jarret)
Ostéite, avec boiteries ambulatoires
Synovite assez marquée
Rarement Avortement
XI. 1. 4. Chien
Bactériémie importante, donc des symptômes généraux bien marqués :
Hyperthermie
Abattement
Lymphadénopathie
Orchite et épididymite
Arthrite
Avortement (45-55 jours) de gestation, accompagné surtout de métrites et de stérilité.
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XII. Epidémiologie
A. Animaux Infectés :
Tout animal infecté, malade ou apparemment sain constitue une source potentielle de
Brucella. Il peut rester porteur et source de germe toute son existence, même s’il n’excrète pas
la bactérie de manière continuelle.
Les secrétions vaginales, en raison du tropisme marqué des brucella pour l’appareil
génital, dans les périodes qui précèdent et qui suivent l’avortement ou la mise bas.
Le colostrum et le lait des femelles infectées contiennent des matières virulentes, sans
aucun symptôme de brucellose. Les brucella sont excrétées dans le lait pendant un
délais variable après la mise bas, elle peut s’étendre à toute la lactation.
Le produit de suppuration : lors d’arthrite, d’hygroma (les germes peuvent être libérés
à la suite de ponction)
Les matières virulentes internes telles que : viscères en période de brucellose aigue,
sang en phase de bactériémie, les viandes, ne jouent de rôle que dans la contamination
humaine.
B. Milieu Extérieur
Le milieu extérieur peut être massivement contaminé lors d’avortement ou de mise bas
des femelles infectées, et la résistance de l’agent infectieux lui confère un rôle important dans
l’épidémiologie de la maladie
Les brucella survivent dans les avortons pendant au moins 2 à 3 mois, dans les
exsudats utérins pendant environ 6 à 7 mois, dans les déjections des bovins environ 4 mois et
plus, et enfin sur le sol, mur, matériel, litière, et même le pâturage 1 à 2 mois.
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XII. 2. Mode de transmission
A. Transmission verticale
B. Transmission horizontale
1. Directe :
2. Indirecte
Locaux, pâturage, véhicules de transport, aliments, eaux, matériel de vêlage…
A. Voie cutanée
Les brucella traversent une peau saine et à plus forte raison une peau avec des lésions.
C’est une voie très importante, d’une part chez l’animal (régions irritées par des contacts
répétés avec la litière, l’urine, les féces, le périnée, la mamelle…) et d’autre part chez
l’homme (zoonose professionnelle, vétérinaire ou éleveur, dont les mains et les bras sont
souillés à l’occasion des mises bas)
B. Voie conjonctivale
C. Voie respiratoire
Est importante dans les locaux d’élevages par inhalation d’aérosol infectieux des
particules virulentes en suspension dans l’air, lors de changement de litière par exemple.
D. Voie digestive
C’est la voie la plus importante chez les animaux entretenus dans le milieu extérieur.
Chez les herbivores : elle fait suite à
- l’ingestion du placenta,
- léchage des avortons,
- ingestion d’herbes ou eau contaminés.
Chez les carnivores : elle peut être secondaire à l’ingestion du placenta.
Chez l’homme : c’est la voie la plus classique, par ingestion de fromage frais
de chèvre, consommation de lait cru…
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XIII. Diagnostic
3. Diagnostic sérologique
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4. Epreuve de l’anneau ou Milk Ring test : réalisée uniquement sur le lait.
Réaction d’agglutination obtenue par interaction des anticorps contenus
dans le lait (IgM, IgG1 et IgA) avec un antigène coloré par
l’hématoxyline. Les agglutinants colorés, fixés à des globules gras, sont
regroupés à la surface du lait
L’avortement, conséquence importante de cette maladie, peut aussi être provoqué par
d’autres agents pathogènes tels que Trychomonas fœtus, Campylobacter fœtus, Leptospire
pomona,Lystéria monocytogénes, Coxiella burnetti…Ainsi que divers champignons :
Aspergilus et Absidia et certains virus, comme le virus de la Rhinotracheite Infectieuse
Bovine ou le virus de la maladie des muqueuses.
XIV. Traitement
XV. Prophylaxie
A. Mesures Offensives :
B. Mesures Défensives
Les brucella sont introduites dans un élevage à l’occasion de deux modalités importantes :
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XV. 2. Prophylaxie Médicale
1. Inocuité
2. Efficacité
Les vaccins doivent non seulement prévenir les avortements, mais également
empêcher l’infection. Malheureusement, ce dernier objectif est très difficile à atteindre et
aucun vaccin existant jusqu’à présent ne confère une protection totale.
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Résultats de la vaccination :
Il faut vacciner trois ans de suite au moins pour éviter l’abattage. On vaccine uniquement en
milieu très menacé ou très contaminé :
2eme Phase : Vaccination des jeunes + prophylaxie sanitaire (Abattage des séropositifs
pour diminuer la prévalence)
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